« GENESIS ! VA CHERCHER DE L'EAU AU PUITS ! » Assise dans la grange sur une botte de foin, j'entendis mon père crier de toutes ses forces pour se faire entendre. De là où il était, l'étable de vache, il se voyait dans l'obligation de crier le plus fort possible pour que quiconque, dans ce cas si moi, l'entende ... Sinon, il aurait très bien pu marcher jusqu'ici, mais beaucoup trop paresseux il choisissait toujours l'option qui semblait la plus facile. En constatant une fois de plus à quel point mon père pouvait être fainéant je me surpris à me demander comment on avait fait pour vivre toutes ses années ... Comment la ferme avait pu survivre avec lui comme ''maître'' des lieux. Évidemment, la réponse ne me vint pas d'elle-même et je ne pus me résoudre à aller la poser à mon père, c'était quelque chose de plutôt insensé. Bref, me rappelant soudain ce qu'il m'avait demandé d'aller chercher je serrai les dents refusant catégoriquement d'y aller. Il le savait, il savait à quel point je haïssais le puits, il le savait et continuait de me demander d'y aller, d'aller lui chercher de l'eau. J'avais peur, chaque fois que je m'approchais du puits, j'étais tétanisé. En fait, ce n'était pas le puits, particulièrement, qui me terrifiais, mais la corde que l'on devait utiliser pour réussir à puiser l'eau qui se trouvait au fond. Cela peut paraître étrange, ridicule même, mais depuis la ... mort de mon frère, j'avais toujours refusé de toucher, ou même de m'approcher trop près d'une corde peu importe son usage.

Une fois de plus, j'entendis mon père s'époumoner en criant mon nom. Les insultes n'allaient pas tarder à pleuvoir, il s'impatientait, je le savais ... Je devais surement tenir ce trait de caractère de lui, l'impatience et cela arrivait presque à me déplaire d'avoir une quelconque ressemblance avec mon paternel. Heureusement, mon impatience était seulement la seule chose qui me reliait à lui, hormis peut-être notre lien de sang, mais j'espérais toujours secrètement que je n'étais pas sa fille et que ma mère s'était amouraché d'un autre homme avant de me mettre au monde. Bon, j'étais tout à fait consciente de l'irréalisme de ce souhait. Qu'importe, l'espoir fait vivre dit-on, alors je continue d'espérer, même s'il m'arrive parfois de baisser les bras et je ne parle pas là, que de mon père, non. Soudain, je fus consciente du calme qui régnait sur la ferme et je sus que ce calme ne durerait pas longtemps. Si mon père avait cessé de crier c'est qu'il approchait, je devais filer, immédiatement, avant de devoir lui faire face. Un autre jour, peut-être en aurais-je eu la force, mais pas aujourd'hui, non ... Surtout après ce repas au Capitole, j'en revenais tout juste et toute la folie qui y avait régné m'avait ... consterné. D'autant plus que la soirée ne s'était apparemment pas déroulé dans la quiétude et le calme. Poussant un soupir de lassitude je sautai en bas de ma botte de foin pour filer par derrière, espérant que mon père n'aurait pas une subite envie de jouer au chat et à la souris. Heureusement, mes inquiétudes n'étaient aucunement fondées, car mon père, paresseux comme il était n'aurais surement pas envie de faire une course poursuite avec son ingrate de fille.

Courant à en perdre haleine, je souhaitais mettre le plus de distance entre moi et mon père ... ou peut-être même moi et la ferme, qui sais ? Au moins, je savais où je me dirigeais en courant ainsi, le fleuve, j'avais toujours apprécié la quiétude qui régnait au fleuve ... et surtout l'absence de la présence de mon paternel. Il avait toujours détesté le fleuve et c'est ... mon frère qui m'y emmenait quand j'étais jeune. Lui, il aimait bien cet endroit et il y venait aussi pour échapper à mon père. En fait, la majorité du temps quand Caleb quittait la maison, il m'emmenait avec lui, ne désirant pas me laisser seule avec mon père ... En fait, il ne me laissait seule avec lui que quand c'était vraiment nécessaire, c'est-à dire peu souvent. Lorsque je pus enfin apercevoir le fleuve, je vis par la même occasion une silhouette assise à son bord. Ne voulant pour rien au monde repartir dans la direction opposée je m'approchai de cette silhouette et découvrit bien rapidement, qu'il s'agissait en fait d'Ever. J'entendis d'ailleurs les paroles qu'elle prononça ... pour sa soeur. Venant m'asseoir à ses côtés je ne pus m'empêcher de la questionner, sans pour autant le faire de manière à l'agresser. « Quels signes ? »

Repoussant l'un de mes mèches de cheveux rebelles, j'allai placer cette dernière derrière mon oreille de manière à ce qu'elle ne revienne pas me jouer de mauvais tour. Je détestais avoir les cheveux devant les yeux ... ou tout simplement dans le visage, mais je détestait aussi les attachés ou mettre un quelconque bandeau pour les retenir, alors je faisais avec, il fallait bien. Une fois de plus je m'égarai, j'avais la tête dans les nuages ces derniers temps et un rien arrivait à me distraire c'était plutôt ... énervant dois-je avouer. Perdre ainsi la notion du temps et de ce qui m'entourai me déplaisait et pourtant ça ne cessait d'arriver, on aurait dit que mon esprit avait besoin de s'évader, de penser à autre chose qu'aux soucis quotidiens ... Un rien pouvait devenir un échappatoire et mon esprit ne me priait pas pour se sauver à la moindre occasion, sans mon avis bien sûr. Vous voyez ? Encore, je me suis encore égarée ... Secouant la tête pour chasser mes pensées volatiles j'observai plus attentivement la jeune femme blonde face à moi. Elle avait les yeux bouffis et rouges, je ne doutais pas qu'elle avait du pleurer ... Étais-ce encore à cause de sa soeur, Lizzie ? Si tel était le cas, elle me le dirait, non ? Je connaissais bien Ever et rare était les secrets que nous avions l'une pour l'autre et je savais qu'elle était en quelque sorte ''hanté'' par les souvenirs de sa défunte soeur. Cela m'attristait et la raison était simple. Je savais pertinemment ce qu'elle ressentait et je savais que c'était dur. Dur de vivre avec la mort d'un proche et encore plus lorsque ce dernier meurs lors des jeux de la faim ... En direct, devant des milliers de spectateurs. Sans m'en rendre compte je serrai instinctivement mes poings. Le Capitole me mettait hors de moi ... Vraiment hors de moi.

« Ce n’est rien. J’ai fait un mauvais rêve qui m’a plus que chamboulé. » Jetant un regard à ms poings, je desserrai ces derniers voyant que mes phalanges avait pris une teinte plutôt blanchâtre. Je relevai la tête avant de sourire à la ''grimace'' qu'effectua Ever. Je savais ce que cette expression signifiait, mais je savais aussi qu'Ever avait tendance à ne pas vouloir inquiéter les gens autour d'elle et cela m'incluait dans le lot. Je savais donc que cette grimace n'était pas là que pour me rassurer, mais aussi pour me cacher que son rêve l'avait bien plus chambouler qu'elle ne le laissait paraître. Soupirant j'entrepris de la questionner sur son rêve. « Et il se passait quoi dans ce rêve ? » Je ne voulais pas la brusquer, non, loin de là mon intention, je voulais seulement la rassurer, être là pour elle ... L'aider, mais bien évidement je ne pouvais lui être d'aucune aide si je ne savais pas ce qui la torturait autant. J'avais appris depuis un moment que pour régler un problème il fallait retourner à la source et que l'effleurer ne réglait rien, ça ne faisait que repousser l'issue. Ça peut sembler bien philosophique, mais au fond, c'est simple comme principe, c'est logique même et bien plus vrai que n'importe qu'elle autre dicton sur les solutions ou les problèmes ...

« Que me vaut ta présence ici, c’est rare que je te croise sur le bord du fleuve. » Cette question me fit sourire, car elle avait raison, enfin dans un sens ... Je venais souvent au fleuve, mais là où personne ne pouvait me voir, du moins, où personne ne pensait à chercher. Je fis un demi tour sur moi-même et pointai un petit bosquet ou se trouvait quelque buisson et un arbre ... Un saule pleureur plus précisément. C'était plutôt éloigné de l'endroit ou nous nous trouvions, mais on arrivait à capter les détails de la cache. « Je viens souvent, seulement, je me réfugie au milieu des broussailles ... Je n'aime pas me sentir à découvert ... Je me sens trop ... Trop vulnérable, enfin, c'est difficile à expliquer. » Un sourire contrit apparue sur mon visage et je repoussai une nouvelle fois l'une de mes mèches de cheveux.

[Bon, désolé, c'est super nul et je n'ai malheureusement pas eu le temps de corriger, mais voilà ... La réponse est là xD' Encore désolé du temps de réponse, je suis vraiment navrée, mais je n'ai pas eu le temps avant.]