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 La mort au bout du tunnel – pv. Richard

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Gemma K. Mubstin
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Gemma K. Mubstin
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La mort au bout du tunnel – pv. Richard Vide
MessageSujet: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeMer 23 Mai - 17:40



Le train démarra.
Ils quittaient le district 6. Les choses commençaient pour de bon. Dans quelques jours à peine, elle serait en train de se battre pour sa vie dans une arène spectaculaire, face au monde entier. La panique qu'elle avait ressentie à l'annonce de son nom s'était en partie calmée, avec le temps. Cela ne devait pourtant pas faire si longtemps que ça, mais il semblait à Gemma qu'une décennie s'était écoulée entre son réveil dans sa chère petite maison, et sa montée sur l'estrade. Et bien une ou deux années entre ce moment et l'instant présent.

Assise au centre de ce qu'elle avait envie d'appeler « le salon », elle attendait. Que quelqu'un fasse son entrée dans le wagon, qu'on l'appelle pour une énième recommandation, ou juste qu'ils arrivent à destination... Ne rien faire lui rappelait ses longues journées passées à se dorer au soleil, allongée sur le plancher de sa chambre. Un parfum de normalité flottait presque dans l'air, au côté de celui nettement plus âcre de sa mort prochaine. La peur, elle, n'était pas partie. Elle grondait au fond d'elle-même, refusant de se laisser oublier. C'était cette même peur qui s'amusait à raviver des souvenirs profondément enfouis, ces images terrifiantes qu'elle avait vainement tenté d'oublier au fil des années : les morts les plus atroces des Jeux. En bonne citoyenne, elle suivait ceux-ci autant que possible, bien que cela la répugne au plus haut point. Mais ils étaient essentiels au bon fonctionnement de Panem et il était de son devoir de surmonter son dégoût. Son attitude était exemplaire, malgré cela. Et pourtant, on l'avait bel et bien punie, de la manière la plus ironique qui soit.

Ses bras tremblaient toujours, accrochés aux bras du fauteuil. On l'avait autorisée à se débarrasser de son maquillage ruiné, une fois à l'hôtel de ville. Proposition qu'elle avait déclinée. Il était trop tard pour se donner une nouvelle image, faire comme s'il ne s'était rien passé. Et puis... peut-être bien que cette impression – folie, terreur, monstruosité – lui servirait plus tard ? Elle n'avait pas du faire grande impression mais au moins elle avait surpris, non ? Était-ce foncièrement une mauvaise chose ?

Des larmes coulaient sur ses joues. Ce flot semblait ne jamais vouloir prendre fin. Alors qu'elle réfléchissait, la solitude qu'elle ressentait depuis le début de la journée se fit plus lourde encore. Son cœur se serra quand les visages de ses parents, puis de Finan, remplacèrent les visions cauchemardesques que son esprit avait continué à projeter. Elle revit leur choc, leur tristesse, leur incompréhension. Gemma ne se souvenait plus de la façon dont elle avait réagi à leur attention. De la même façon que des mois semblaient s'être écoulés depuis, les souvenirs se faisaient incertains. Les Jeux n'avaient pas encore commencé qu'elle se sentait déjà prise au piège des effets d'une drogue, ou empoisonnée par une quelconque mutation génétique. Elle était vulnérable, jusqu'au bout elle le serait...

Elle n'en pouvait plus. Son visage était en feu, le sel qui s'accumulait autour ses lèvres lui agressait la peau. Le plaisir qu'elle éprouvait autrefois à se retrouver en tête à tête avec elle-même s'était dissout à peine plus lentement que celui ressenti à son entrée dans le train, en apercevant ses merveilles. Il lui fallait faire quelque chose.
Les mentors et Fenugreek s'étaient retirés vers leurs chambres respectives, et elle ne les avait plus revu depuis. La mettaient-ils volontairement à l'écart ? Etaient-ils en train de décider d'une marche à suivre, d'une stratégie à adopter ? A cette idée, un frisson lui parcourut l'échine. Non, non, ils ne pouvaient pas... N'est-ce pas ? Elle se savait légèrement paranoïaque, mais de ce qu'elle avait vu au cours des Jeux, les concurrents ne se faisaient jamais de cadeau. C'étaient ce qu'ils étaient, après tout, Fenugreek et elle. Concurrents. Ennemis mortels. Comment avait-elle pu être aussi stupide, et ignorer l'évidence ?

Tandis qu'elle se relevait, un étourdissement la saisit. S'appuyant sur le dossier du siège le temps de s'en remettre, elle réalisa qu'elle ne se souvenait plus de là où dormaient leurs mentors. D'un pas mal assuré, elle se dirigeait vers le wagon suivant, quand soudain la mémoire lui revint. Elle n'en était plus très loin.
Bientôt, elle déboucha sur un large couloir comportant deux portes identiques de chaque côté. Ne se préoccupant pas de l'autre porte, elle se tourna vers celle de gauche et frappa. Complot ou pas, elle devait savoir ce que ses mentors prévoyaient pour elle.
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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeSam 26 Mai - 14:35

La mort au bout du tunnel – pv. Richard Tumblr_lw21bxRHho1r1nwx8

Tu détestes ça, plus que tout au monde. Plus que les salsifis, ce qui n'est pas peu dire. Mais bon, manger des salsifis n'a jamais tué personne à ce que je sache, ce qui n'est pas le cas de Jeux qui tuent chaque année vingt-quatre personnes. Oui vingt-quatre car au fond le gagnant aussi est tué aussi, le "lui" qu'il était avant l'arène y reste, il se fait charcuter par la violence. Toi aussi tu t'es fait descendre dans l'arène au moment où tu as entendu cet aveu de meurtre, cette carrière qui reconnaissait avoir tué Rhea. Au moment où tu as été forcé de goûter la chair humaine pour survivre quelques jours de plus dans ce maudit désert qui ne semblait pas avoir de fin. Et chaque année ils tuent vingt-trois tributs de plus, chaque année ils brisent un gagnant de plus. C'est ta vingt et unième année en tant que mentor et la seule que tu aies jamais réussi à ramener jusqu'ici c'est Pepper, la douce, la jolie Pepper. Elle aussi le Capitole a été cruel avec elle. Il avait envoyé son meilleur ami avec elle dans l'arène, tu te souviens encore de lui. River, un joli nom plutôt féminin mais un mec courageux qui s'était sacrifié pour elle en essayant de la mettre à l'épreuve. Pepper-Swann elle aussi s'était lancée dans la rébellion, révulsée par l'horreur de ce qu'ils lui avaient fait subir. Et vous vous voyez tous les ans pour entraîner deux cadavres de plus qui vont garnir la collection de Snow.

La gamine de cette année n'a pas l'air méchante mais si elle veut vraiment te sortir de ta torpeur habituelle, de ton inactivité fataliste, il faudra qu'elle te convainque. Elle a de la marge devant elle la petite. Par contre le mec... Lui tu feras ce que tu peux pour ne pas le ramener. S'il faut qu'un des deux gagne, ce doit être Gemma. Mais tu n'y tiens pas énormément non plus. Sa famille a une réputation de Pro-Capitoliens - c'est pour ça que tu en a entendu parler - et c'est plutôt rare dans le six. En fait ce qui te chagrine c'est qu'après avoir vu les images des autres Moissons, tu as vu que la tribut du dix était Katell Zacharias, la jeune femme à qui tu as offert un cheval. Elle ne mérite pas la mort. Aucun des tributs ne mérite la mort. Pas même ce Fenugreek dont le seul tort est d'être né dans la mauvaise famille et d'avoir des gènes qui ne mentent pas. Pis une coupe de merde aussi mais ça peut encore être arrangé ça.

Tu es donc dans ta cabine du train, les bouteilles d'alcool sont sorties, tu as monté le volume de la musique sur de très vieilles chansons. Tu es torse nu en bas de pyjama et tu te prépares à te descendre disons... Au moins trois bouteilles voire plus si affinités avec cette vodka de qualité. Tu chantonnes un peu avec la radio. Beauty Id always missed with these eyes before, just what the truth is, I cant say anymore... C'est vieux ça tu sais. Genre 1967. Heureusement que les paroles sont inoffensives sinon la chanson n'aurait pas survécu à la censure des dirigeants... C'eût été un crime sans équivoque. Tu sais que moi j'ai connu l'époque de création de cette chanson ? C'était une belle époque. Une époque insouciante. Une époque libre. Bien loin de ce genre de préoccupations. En ces temps-là la rébellion était le simple lot des jeunes qui voulait se démarquer et pas une nécessité.

Mais voilà que quelqu'un frappe à la porte, t'interrompant avant que tu puisses même sortir un verre. Tu soupires et t'extirpes de ton fauteuil pour aller ouvrir la porte. Ah bah tiens, c'est chair-à-pâté n°1, Gemma. Tu n'y avais pas pensé, ce qui fais que tu te retrouves à ouvrir la porte torse nu avec un bas de pyjama à motifs... pour le moins originaux... Tu baisses la tête sans rougir - fais comme si tu n'étais pas du tout gêné d'être surpris dans un pyjama à fraises - et ouvres la porte plus grand. « Bah, entre j'allais me prendre un verre. » Tu la laisses rentrer sans vraiment lui prêter attention pour sortir deux verres du placard et y verser une bonne rasade de vodka avant d'y mettre des glaçons. Pis tu lui en tends un tout en prenant une gorgée du tien. « Je suppose que tu veux parler stratégie pour les Jeux n'est-ce pas ? »

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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeDim 27 Mai - 20:14

Le premier réflexe de Gemma fut de cligner plusieurs fois des paupières pour s'assurer qu'elle ne rêvait pas. L'image qu'elle avait de Richard Huntsman, celle du terrifiant vainqueur cannibale, ne pouvait pas correspondre à ce qu'elle avait en face d'elle en ce moment-même. Son cerveau refusait tout bêtement de faire cette analogie. Déconnecté, il ne paraissait capable que de procéder à des actions mécaniques simples, comme celle de répondre à l'invitation de son mentor et pénétrer dans sa cabine.

Une partie d'elle était révoltée à l'idée que cet homme se permette une telle... une telle décadence alors que de sa volonté dépendrait bientôt la survie de deux pauvres gamins innocents. L'autre partie n'arrivait juste pas à dépasser le stade : des fraises ? Tentant d'apaiser ces deux parts, Gemma entreprit un rapide examen de la pièce. Celle-ci était semblable à tout ce qu'elle avait vu dans ce train : mobilier coûteux, décoration luxueuse. Même pour elle qui n'avait pourtant manqué de rien durant toute sa vie, c'était là quelque chose de merveilleux. Du moins, quand elle parvenait à occulter la raison pour laquelle elle se trouvait là.
Son regard accrocha alors les quelques bouteilles d'alcool sorties. Gemma réalisa enfin ce qu'il lui avait dit en ouvrant la porte. Alcoolique en plus de cela ? Elle frissonna. Son attention alla se braquer sur son mentor, lequel venait vers elle, deux verres en mains. Haussant un sourcil, elle attrapa celui qu'il lui tendait et le dévisagea tandis qu'il buvait une gorgée du sien.

« Je suppose que tu veux parler stratégie pour les Jeux n'est-ce pas ? »

La raison de sa visite la rattrapa d'un coup. Paranoïa, terreur, mort. Le complot qu'elle avait suspecté n'était vraisemblablement qu'une divagation de sa part. Malgré cela, elle n'avait pas envie de partir. Cette musique étrange qui résonnait contre les murs de la pièce, l'accoutrement inapproprié de son mentor, son attitude désinvolte, l'alcool... A peu près tout, ici, la rebutait. Pourtant, quelque chose la retenait. Quelque chose de plus fort que la gêne, le dégoût, ou l'indignation. La peur de mourir.
Ses mentors seraient les deux seules personnes capables de l'aider dans les jours qui viendraient. Que cela soit par leurs conseils, leur connaissance du fonctionnement des Jeux, ou tout simplement par les sponsors qu'ils seraient capable de lui assurer. Une grande partie de sa survie dépendrait d'eux.
Tâchant de ne pas laisser transparaître les doutes qui l'habitaient, Gemma reporta son attention sur le contenu de son verre. Verre qu'elle s'amusa à faire danser entre ses doigts, observant les ondulations à la surface du liquide.

A compter de maintenant, sa vie ne lui appartenait plus, et ne tiendrait désormais qu'à un fil, celui de la volonté de ses mentors. Oh bien sûr, elle avait encore un rôle à jouer dans tout cela. Celui de la marionnette qu'on manipulait dans l'ombre car, seule, elle ne pouvait que chuter.
Serrant les dents, Gemma tenta de refouler ses pleurs. En vain. Une larme, puis deux, coulèrent sur ses joues et vinrent s'écraser au sol. Un instant, elle se demanda comment elle en était encore capable, au vu des litres d'eau salée qu'elle avait déjà déversés. Cette fois cependant, ce n'était ni sa peur ni sa tristesse qui s'exprimaient, mais son amertume. Jamais elle n'avait eu à compter sur quiconque à part elle-même. Ses parents l'avaient élevée, elle les aimait, mais au fil des années la distance s'était faufilée entre eux. La même chose s'était opérée avec tous ses amis. Même Finan, qui était de loin la personne dont elle était le plus proche, s'était éloigné d'elle ces derniers temps.
Son indépendance l'avait forgée. Toute sa vie, son caractère, ses opinions, elle ne les devait à personne d'autre qu'elle même.
Cette époque était révolue.
Gemma prit une grande inspiration et leva les yeux pour croiser le regard de son mentor.

« Oui, oui c'est ça. » Sa voix était éraillée, son ton, hésitant. Car malgré tout, elle ne se sentait pas prête. Pas prête à céder si facilement les clefs de sa vie à cet homme qu'elle ne connaissait que depuis quelques heures. Elle se racla la gorge puis reprit, les mots lui venant difficilement. « Je ne... veux pas mourir. » Par son regard, elle tenta de faire passer tout ce qu'elle n'arrivait pas à dire. Elle avait besoin d'aide. Besoin de conseils, d'entrainement, d'informations...
Les secondes s'écoulèrent, laissant Gemma en proie au doute. Elle n'était pas faite pour ça, elle n'avait jamais su offrir sa confiance aveuglément. Quoiqu'elle dise, il ne verrait en elle qu'une pauvre chose fragile, car elle ne pouvait trouver les mots justes pour exprimer tout ce qu'elle ressentait. Seul le Capitole, ou tout sujet ayant trait au gouvernement de Panem, avait le don d'inspirer sa parole.
En attendant qu'on ne la lance sur quelque sujet politique, il n'y avait bien que par ses attitudes qu'elle pouvait se démarquer. Par conséquent, peut-être que si...
Sans s'appesantir davantage sur son idée stupide, Gemma amena brutalement son verre d'alcool à ses lèvres. Elle sentit la boisson alcoolisée glisser sur sa lèvre, envahir sa bouche puis s'écouler le long de sa gorge. Il lui était déjà arrivé de goûter certains alcools, pendant des fêtes ou à des occasions particulières, mais elle n'avait jamais touché de vodka de sa vie. Elle savait désormais pourquoi.
Sa gorge n'était plus qu'un feu que chacune de ses inspirations venait raviver. Un goût amer lui restait sur la langue tandis que son estomac se soulevait. Une gorgée lui suffit amplement, elle faillit jeter le verre au sol dans l'espoir que cela fasse disparaître tout l'alcool qu'elle avait déjà avalé. Gemma se retint néanmoins puis, haletante, planta une nouvelle fois son regard dans celui de son mentor, guettant une quelconque réaction.
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La mort au bout du tunnel – pv. Richard Vide
MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeLun 28 Mai - 10:18

La gamine - certainement pour se concentrer et penser à autre chose - jouait avec son verre, l’agitant lentement pour regarder le liquide transparent s’agiter comme une mer calme dont les vagues viennent tranquillement mourir sur la plage. Elle ne veut très certainement pas regarder ton pantalon car il est dérangeant. Genre... Très dérangeant quoi. Cela devait troubler une jeune fille en proie à tant de doutes de se retrouver face à celui qui peut lui sauver la vie habillé de cette manière. Nan mais c’est vrai quoi, elle vient de pleurer très certainement pendant longtemps au vu de ses yeux rougis et toi tu ouvres la porte torse nu en pyjama à fraises et avec en plus des bouteilles d’alcool derrière toi. Très alcoolique aux goûts qui peuvent être questionnés. Elle a fait une tête bizarre d’ailleurs quand tu as ouvert. Je la comprend en même temps. Si j’avais été à sa place et si je ne venais pas d’être sélectionnée pour mourir, je crois que j’aurais explosé de rire. Quoique j’aurais peut-être ri si j’avais été sélectionnée quand même, après tout dans de tels états de stress on rit facilement... Je ? Comment ça ferme-la ? Mais je n’ai aucun ordre à recevoir de toi mon petit pote ! Farpaitement môssieur, aucun ! Bon d’accord je vais en revenir au récit, ça peut être pas mal.

« Je ne... veux pas mourir. » Qui le veut ? Aucune personne qui a encore quelqu’un ou quelque chose qui lui tienne à coeur ne veut répondre à l’appel des Parques et pourtant il le faut. C’est inévitable, un jour ou l’autre on est bien obligé de les rejoindre. Tu soupires devants les pleurs de la brunette. Finalement elle n’a pas réussi à les contenir. Bah, pourquoi lui en tiendrais-tu rigueur ? Elle a bien le droit, ce n’est pas ton problème. Tout ce qu’il faut c’est qu’elle ne pleure pas dans l’arène, il ne faut pas qu’elle se montre faible. Devant son mentor c’est déjà limite mais devant les autres tributs c’est mettre une petite nota bene au bas de sa lettre de participation : ‘‘Tuez-moi, je n’ai aucune expérience et j’ai peur de mourir !’’ « Et pourtant c’est peut-être ce qui va se passer. Il faut que tu t’y fasses. » Délicatesse, délicatesse, délicatesseuh ! J’ai bien vu au fil des années que ce n’est pas ton point fort mais quand même, chaque année tu démoralises tes tributs en leur disant qu’ils vont crever, c’pas très sympa... Tu prends une autre gorgée de vodka et elle aussi.

Les effets sur elle sont un peu différents cependant... Ce doit être la première fois qu’elle en goûte parce que j’ai l’impression que ses yeux vont jaillir de ses orbites. Ses joues se gonflent comme si elle allait tout recracher - pitié non, pas le tapis... - mais finalement elle déglutit - ouf ! - et avale le liquide avec difficulté. Oui, c’est vrai que la première fois ça arrache un peu. Beaucoup. Enfin, tant qu’elle ne recrache pas tout je ne dis rien. Toi non plus. Peut-être que ça devrait t’amuser mais ce n’est pas le cas. Ce n’est pas la première fois que tu vois quelqu’un peiner sur de l’alcool fort et ce n’est pas la dernière non plus vu que tu auras d’autres élèves. Tu soupires à nouveau, poses ton verre, lui prend le sien des mains et le poses autre sur le guéridon pour lui épargner l’envie de le jeter par terre - tu connais le principe. Sa respiration est coupée, à cause du feu de la vodka - quarante-quatre degrés c’est respectable tout de même. Tu lui remplis un nouveau verre mais d’eau cette fois-ci. « Je crois que j’aurais dû commencer par le commencement plutôt que par de la vodka. » Oui tu aurais dû.

Tu attends qu’elle boive puis finalement lui dis : « Tu veux rester en vie ? J’ai un conseil pour toi. » Tu prends ton temps, savourant le suspense - ou la vodka, un des deux - et continues : « Quelle que soit la chose que tu puisses m’entendre dire à Féenuegrecque, l’autre là, fais exactement le contraire et tu auras quelques petites chances de survivre. » Bah quoi ? C’est vrai qu’il est chiant le Ken des beaux quartiers. Avec ses manières ampoulées, son mépris des autres, son insouciance digne du Capitole, ce dégoût pour le combat... Comment il va faire dans l’arène celui-la ? Ne serait-ce que marcher dans la boue je ne suis pas sûre qu’il puisse le faire. C’est même peu probable. Puis une espèce de sourire bizarre se peint sur ton visage, créant un étrange ressenti avec tes tatouages et tu lances d’un ton très sérieux bien que ce ne le soit pas : « Et n’oublie pas que tu auras un sacré avantage par rapport aux autres dans l’arène. »
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Gemma K. Mubstin
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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeLun 28 Mai - 13:58



Qu'elle accepte sa mort ? C'était ça son premier conseil ? Cette remarque lui fit l'effet d'un coup de poing en plein ventre. Son angoisse revenait au galop. Peut-être aurait-elle mieux fait de rester dans le wagon principal, les meubles avaient beau ne pas être très causant, eux au moins ne la considéraient pas comme un cadavre ambulant. Quoique, de ce qu'elle en savait...
Un mal de tête monstre commençait à se faire sentir. L'alcool fort, allié aux émotions... fortes elles aussi, de cette journée de cauchemar, ne devait pas être très bon pour sa santé mentale. Aussi, quand son mentor lui prit sa vodka des mains pour la remplacer par un bon verre d'eau, elle ne tenta pas de protester. Au contraire, elle amena le liquide salvateur à ses lèvres avec la même promptitude que précédemment avec l'alcool, et le vida d'un trait. Le brasier contenu dans sa gorge perdit en intensité, mais ne disparut pas pour autant comme elle l'avait espéré.
Malgré ce qu'il venait de dire, elle ne lui en voulait pas pour le coup de la vodka. Il n'était pas responsable de son choix. Elle avait décidé de boire, c'était sa faute, pas la sienne.

« Tu veux rester en vie ? J’ai un conseil pour toi. »

Gemma releva brusquement le menton. Ce geste trop rapide lui brouilla la vue, elle dut cligner une, deux, trois fois des paupières pour se remettre de cet étourdissement. Manifestement, l'eau n'effaçait pas les effets néfastes de la vodka. Et dire qu'elle n'en avait bu qu'une gorgée. Comment son mentor faisait-il pour s'enfiler plusieurs verres d'affilée ? Ce mystère avait beau être des plus passionnants, ce qui l'intéressait davantage était le conseil dont cet alcoolique parlait. Elle attendit qu'il poursuive, mais Môsieur semblait ressentir une certaine satisfaction à la rendre folle d'impatience. Lui prenait peut-être plaisir à instaurer du suspense dans leur conversation, mais, aussi étrange que cela puisse paraître, Gemma n'appréciait pas tellement ce genre d'effet de style lorsqu'il était question de sa mort prochaine.

« Quelle que soit la chose que tu puisses m’entendre dire à Féenuegrecque, l’autre là, fais exactement le contraire et tu auras quelques petites chances de survivre. »

Han. Quelques petites chances de survivre, hein ? Elle eut envie de rire. De laisser échapper toute sa terreur et sa haine dans un rire dément et – elle l'espérait – libérateur. Mais restait cette sensation d'avoir avalé un nuage de poussière incandescente. Aussi, le rire qu'elle lâcha ressemblait plutôt à la toux agonisante d'une vieille qu'on étranglait.
Que lui arrivait-il ? Quelques minutes auparavant, elle se trouvait en proie au désespoir le plus profond, paralysée par l'angoisse et le stress. Et voilà qu'elle se mettait à ricaner sans raison, alors qu'on lui avouait tout bêtement vouloir la mort de son co-tribut. Elle riait, parce que c'était la seule chose qu'elle était encore capable de faire. Peut-être pleurait-elle en même temps, elle n'en avait plus conscience. Le sol lui sembla tout à coup très confortable, et elle eut envie de s'allonger par terre et tout oublier de cette journée. Oublier sa nuit agitée, oublier son trajet jusqu'à l'hôtel de ville, oublier l'hôtesse et sa tenue tapageuse, oublier ce nom qu'elle avait lu, ce nom qui n'avait désormais plus de sens puisqu'elle-même ne se reconnaissait plus dans sa manière de penser.
Son mal de tête s'intensifia d'un seul coup, dissipant en partie la brume qui entourait son esprit. Pressant ses mains de part et d'autre de son crâne, Gemma se dirigea vers le lit et s'assit juste au bord. Elle se sentait sur le point de s'effondrer. Inspirer, expirer, inspirer, expirer. Elle exécuta ces actions simples jusqu'à ce que son cœur retrouve son rythme normal et que les murs de la pièce cesse de bouger. Une fois qu'elle se sentit mieux, son regard se dirigea automatiquement vers son mentor.
Avec ses tatouages, il était facile d'occulter sa quasi-nudité. On aurait dit un monstre. Un zombie. Un cadavre tout juste capable de se mouvoir à la recherche de nourriture. Qui pouvait infliger pareille horreur à son propre corps ? Il n'en paraissait même plus humain. Seul le bas de pyjama était là pour lui rappeler qu'elle se trouvait bel et bien face à un homme, un homme comme les autres. Non, pas vraiment en fait. Il était un vainqueur des Jeux. C'était là la principale différence entre eux deux. Un gouffre qui ne serait sans doute jamais franchi. Il avait gagné et elle... et elle allait vraisemblablement perdre.
Soudain, un sourire éclaira le visage de cet homme. Un sourire étrange, presque malsain. Puis il dit : « Et n’oublie pas que tu auras un sacré avantage par rapport aux autres dans l’arène. » Elle, Gemma, ne sourit pas. Cependant, quelque chose bondit dans sa poitrine. L'espoir. Alors, d'un air perplexe, elle ne peut s'empêcher de demander : « Eh bien, qu'est-ce que c'est ? »
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La mort au bout du tunnel – pv. Richard Vide
MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeJeu 31 Mai - 18:53

« Eh bien, qu'est-ce que c'est ? »

Une lueur folle est passée dans ses yeux, une lueur que tu connais bien : la lueur de l’espoir. Autant pour la petite et ses envies de survie parce que... Elle n’a rien de plus que les autres, tu t’apprêtes juste à sortir une connerie parce que tu as beau tenir l’alcool, un bon verre de vodka donne un meilleur sens de l’humour. Enfin meilleur... Disons que l’on plaisante plus facilement. De toute façon tu préfères faire preuve d’indifférence ou de dérision face à ce genre de choses. Alors tu la regardes et sans aucune pointe de joie au fond de tes yeux, avec un sérieux Shakespirien, tu lui réponds :

« Eh bien tu auras vu le Dévoreur d’enfants en pyjama à fraises. Et crois-moi ce n’est pas donné à tout le monde. »

A très peu de gens en effet. Théti. Tara. Lux peut-être. Un cercle restreint et... Nan pas privilégiés, maudits disons. Parce que vivre avec toi... T’es pas une plaie mais on peut pas dire que tu soies très agréable non plus, avec ton chat, tes tatouages, tes lampes halogènes... Tu te redresses et poses ton verre puis te rapproche de la gamine qui a l’air furieux et avant qu’elle dise quoi que ce soit tu chuchotes d’un ton impérieux :

« Gueule-moi dessus autant que tu veux gamine mais n’oublie pas que je n’en ai pas plus à foutre de toi que de ma première couche. Et que je suis celui qui peut te sauver car je doute que Heavensbee tombe sous ton charme de pro-Capitolienne bornée et arrogante. Alors dis-moi ce que tu veux, mais fais attention. Surtout quand tu seras face à Pepper-Swann. »

Et tu retournes t'adosser au meuble de chêne massif dont les gravures sinuent arbitrairement, se mouvant par un miracle de technologie sur lequel tu ne demanderas jamais d'explication puisque tu t'en fous aussi. En fait tu te fous de tellement de choses... C'en est effrayant.

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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeSam 2 Juin - 15:27



Elle croit que... non, elle est en train de devenir folle. Parfois, quand une déception est trop grande, on a presque l'impression de la ressentir physiquement, telle un coup dans le ventre ou un seau d'eau glacée sur la tête. A cet instant, Gemma expérimente réellement ce concept. Une armée de ninja munis de gourdins hérissés de pics glacés semblent s'être invités dans son cœur, lequel refuse de s'avouer vaincu. Son rythme se ralentit cependant tandis que chaque battement prend de la puissance. BOUM. Puis BOUM. Puis BOUM. La poitrine de Gemma est près de céder.
Qu'a-t-elle fait ? Qu'a-t-elle fait ? Qu'a-t-elle fait ? Ses doigts se crispent autour des draps qu'elle agrippe et emprisonne au creux de ses paumes. Une rage aussi soudaine que futile coule dans ses veines. Une rage qu'elle a envie de libérer contre ce fou qui ose se foutre d'elle. Ce fou qui se rapproche et vient se planter devant elle, lui offrant l'occasion qu'elle attendait pour déverser sa haine. Mais ce qu'il lui dit lui en ôte toute envie.

« Gueule-moi dessus autant que tu veux gamine mais n’oublie pas que je n’en ai pas plus à foutre de toi que de ma première couche. Et que je suis celui qui peut te sauver car je doute que Heavensbee tombe sous ton charme de pro-Capitolienne bornée et arrogante. Alors dis-moi ce que tu veux, mais fais attention. Surtout quand tu seras face à Pepper-Swann. »

Rien.
Néant.
Elle n'est plus rien. Sa respiration s'est coupée sur le coup. Avec son cœur à deux doigts d'exploser, c'est comme si elle était morte, n'est-ce pas ? Mais alors pourquoi ces phrases qu'il vient de prononcer continuent-elles de se répercuter contre les parois de son crâne, désormais vide ?
Lentement, elle laisse tomber ses bras, flasques et inutiles, le long de son corps. Les épaules affaissées, la bouche entrouverte, elle fixe l'homme en train de s'éloigner. Ne pouvant plus ni pleurer, ni rire, ni crier, son organisme a une réaction des plus délicieuses. Une bile acide lui remonte de l'estomac, atteint son œsophage, envahit sa bouche. Puis enfin, un spasme la saisit, l'obligeant à tout recracher par terre. Elle n'est peut-être pas morte alors. Les morts ne vomissent pas.
Cherchant par réflexe à s'essuyer la bouche, Gemma se met à tirer vers elle tout ce qui est à sa portée, couverture et oreillers. Sa main accède ensuite à ce qu'il lui semble être une serviette, pliée au bout de lit. Sans plus de cérémonie, elle enfouit sa tête dedans. Une fois l'immondice loin de son visage, elle jette le textile sur le sol à ses pieds. Puis s'immobilise.

Le discours résonne en continu dans sa tête, toujours aussi dur, toujours aussi sincère. C'est surement là le pire, il n'a pas menti. Il se fout littéralement d'elle. Qu'elle vive ou crève d'une crise cardiaque là maintenant, il s'en tape. Et après... Et après, il vient l'insulter, la traiter de « bornée et d'arrogante »... Han. Sa voix lui revient. « Vous... vous êtes bien placé pour me dire ça. » Elle a du mal à articuler, et il lui faut plus de temps que d'habitude pour reprendre son souffle, mais elle arrive à parler et c'est déjà ça. Ses mains tremblent alors qu'elle continue. « Si vous vous fichez tant de moi, pourquoi perdre votre temps ? Sortez-moi des pseudo-conseils, virez-moi et vous pourrez vous saouler seul tant... que vous voudrez... » La fin de la phrase a du mal à passer. Gemma tousse, dans le but de s’éclaircir la gorge.

Elle a envie de se lever, d'aller boire de l'eau, de s'asperger le visage... mais elle n'a pas très confiance en ses jambes, si elles ont encore la force de la porter ou non, ni en son équilibre. Donc elle continue de parler. Se laisser aller sans réfléchir semble une bonne idée. Les mots sortent tout seuls, ça lui donne l'impression d'être capable de quelque chose. « Pis... pis me donner des infos va pas vous tuer. Moi je vais mourir de toute façon, hein ? Alors m'aider là tout de suite, un petit... un petit peu, ça va rien changer. A part peut-être vous donner bonne conscience, vu que ce sera ma faute à moi si couic. » Elle lève son index et se le passe horizontalement le long de la gorge, un sourire tordu sur le visage. « Vous aurez fait votre boulot, tout bien tout bien, et n'aurez rien à voir avec ma mort. C'est bien ça que vous voulez, hein ? Ne rien avoir à faire avec ces gosses que vous envoyez dans l'Arène... »


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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeDim 3 Juin - 19:26

Sur le moment elle semble arrêter de respirer. Purement et simplement. Je te jure, ça fout les boules, j’ai sérieusement l’impression qu’elle vient de faire un AVC. Ce serait con avant les Jeux. D’ailleurs je me suis toujours demandé ce qui se passerait si un tribut mourrait avant d’entrer dans l’arène. Je suppose que ce n’est jamais arrivé, ils font tout pour. Mais toute couleur a quitté le visage de Gemma. Comment ça c’est pas grave, tu sais ce qu’elle a peut-être ? Ah oui tu sais ? C’est quoi ? Pourquoi tu te précipites vers le seau ? Ah... Ah bah trop tard j’ai compris. R.I.P pauvre tapis persan. Comme épitaphe je verrais bien ‘‘A été fidèle jusqu’au dernier moment.’’ La brunette s’est saisi d’une serviette de bain qui trônait sur le lit et a enfoui sa tête dans le feutre confortable pour s’essuyer. Tu la regardes en soupirant. Tu vas très certainement devoir changer de cabine parce que tu ne vas pas dormir là avec cette odeur de vomi... Eh ben ça t’apprendra à donner de ta propre médecine anti-Jeux aux tributs.

« Vous... vous êtes bien placé pour me dire ça. » En effet tu es bien placé. « Si vous vous fichez tant de moi, pourquoi perdre votre temps ? Sortez-moi des pseudo-conseils, virez-moi et vous pourrez vous saouler seul tant... que vous voudrez... » Elle n’a pas tort la gamine tu sais, tu pourrais l’envoyer promener avec une-deux petites indications inutiles dont le premier venu se douterait et t’enfermer pour être sûr de ne plus être dérangé. Finir ivre mort comme à chaque édition et t’abandonner aux bras de Morphée avant d’enfin pouvoir oublier et te faire haïr de tous. « Pis... pis me donner des infos va pas vous tuer. Moi je vais mourir de toute façon, hein ? Alors m'aider là tout de suite, un petit... un petit peu, ça va rien changer. A part peut-être vous donner bonne conscience, vu que ce sera ma faute à moi si couic. » Son index passe sur sa gorge dans un geste macabre et plus que significatif dans n’importe quelle langue. Un sourire dément tord la commissure de ses lèvres. Elle est pâle à faire peur, on dirait une espèce de mix entre fantôme et zombie. Elle est presque plus terrifiante que toi. Plus même, puisqu’elle est censée être normale... « Vous aurez fait votre boulot, tout bien tout bien, et n'aurez rien à voir avec ma mort. C'est bien ça que vous voulez, hein ? Ne rien avoir à faire avec ces gosses que vous envoyez dans l'Arène... » Non, non justement. Si tu lui donnes ne serait-ce qu’un conseil et qu’elle meurt, tu pourras te dire qu’elle a essayé de t’écouter mais que tu ne lui en as pas dit assez, que tu n’as pas été à la hauteur, que tu aurais pu faire plus. Alors que si tu la laisses dans la merde et qu’elle crève comme ça, elle ne pourra s’en prendre qu’à elle-même pour avoir été une idiote. Tu auras été innocent. Tu le souffles du bout des lèvres : « Non... » T’a-t’elle seulement entendu ? Je n’en suis pas persuadée...

Tu contemples tes bras et ton torse avec un air rêveur, désireux d’échapper à son regard fou de désespoir. Ce n’est pas l’homme qui a encore une raison de s’accrocher qu’il faut craindre. C’est celui qui n’a plus rien à perdre car il perd la raison et fera tout, quoi qu’il advienne. C’était impossible mais le fou ne le savait pas et le fit quand même. Tu te perds dans les torsades de l’encre sombre, t’amuses à compter les insectes qui pullulent dans les fausses entrailles. « C’est bien beau de ressembler à un cadavre, mais n’aurais-je pas dû me faire tatouer le portrait de ce cher Président Snow ? En signe d’adoration et de soumission ? » Peut-être qu’ils te foutraient la paix et te laisseraient mener tes petites affaires de rebelle sans se douter de rien si c’était le cas. Bien que ce n’eût pas été très esthétique, il faut l’avouer.

« Tu veux des conseils gamine ? Tu les auras au Capitole, ou du moins quand tu m'auras dit si tu possèdes un quelconque talent, ce dont je doute. » Je n'aime pas quand tu passes du coq à l'âne.
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Gemma K. Mubstin
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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeMar 5 Juin - 22:04



Sa tête lui semble lourde, si lourde... Elle a l'impression d'être perdue dans un rêve, un rêve malsain, le genre dont on se réveille en ne sachant dire s'il est un cauchemar ou non. Seulement, cette fois, elle sait très bien que ç'en est un ; et donnerait tout ce qu'elle possède pour ouvrir les yeux.
Si bien qu'elle ne sait si le « Non... » de son mentor est réel ou une invention de son esprit embrumé.

L'attitude de celui-ci lui paraît suspecte, d'ailleurs, maintenant qu'elle y pense. Il ne la regarde plus, et à la place, accorde une attention toute particulière aux horreurs qui lui parcourent la peau. « C’est bien beau de ressembler à un cadavre, mais n’aurais-je pas dû me faire tatouer le portrait de ce cher Président Snow ? En signe d’adoration et de soumission ? » Ah. Peut-être. La vodka a du lui monter à la tête, lui aussi. C'est vrai quoi, il faut être malade pour penser une seconde afficher le visage du président au milieu de tant de laideur. Elle a envie de ricaner.
Au lieu de quoi, elle se laisse tomber en arrière sur le lit en soupirant. D'abord étourdie par ce mouvement trop brusque qui a pour effet de raviver ses maux de tête, Gemma sent presque les draps vibrer autour d'elle par leur douceur qui la prend au dépourvu. Son malheur n'a donc pas éteint toute beauté en ce monde. C'est beau et si triste à la fois.

« Tu veux des conseils gamine ? Tu les auras au Capitole, ou du moins quand tu m'auras dit si tu possèdes un quelconque talent, ce dont je doute. » Elle ouvre soudain les paupières – quand les a-t-elle fermées ? – et fixe le plafond quelques temps avant que l'information ne remonte à son cerveau. Talent. Talents. Il faut qu'elle lui donne ses talents. « Je sais danser. » murmure-t-elle aussitôt. Ou comment perdre son peu de crédibilité durement acquise. Danser. Le talent le plus inutile au monde, celui dont elle est certaine de ne jamais avoir besoin dans l'Arène. Le premier qui lui est passé par la tête, aussi. Surement car la dernière fois qu'elle a esquissé des pas de danse remonte à des mois plus tôt, quand insouciance et joie côtoyaient régulièrement son quotidien. Elle se souvient. C'était une après-midi ensoleillée, ses parents lui avaient proposé une balade dans les plaines pour fêter... quelque chose de bien, a priori. Ils étaient assis au bord de la rivière lorsqu'elle s'était mise à tournoyer dans sa jolie robe. Et ils riaient, ô oui comme ils riaient... Sa mère venait de ramasser des frettibes au pied d'un arbuste, ces petites graines sucrées un peu piquantes. Les mains pleines, elle continuait de...
Le retour à la réalité est brutal.
« Les plantes, reprit-elle brusquement, manquant s'étouffer. Je m'y connais bien, grâce aux herbiers de mes parents. Comestibles, médicinales ou mortelles... Je pense pouvoir identifier certaines espèces. »
Elle ne sait pas si c'est là un bon talent. Après tout, les Arènes sont réputées pour leur flore particulière. Si ça se trouve, toutes les plantes lui seront inconnues. Et elle mourra empoisonnée, ayant cru reconnaître une racine de son district qui s'avérait mortelle. Avenir glorieux.
Il doit bien y avoir autre chose... Quelque chose de vraiment utile, capable de la sauver. Mais elle n'a jamais manié d'arme, et la seule notion d'auto-défense qu'elle connait est la fuite. Est-elle vraiment aussi démunie ? Non, elle s'y connait forcément dans un domaine, autre que la reconnaissance des plantes. Chez elle, à quoi passe-t-elle son temps ? A rien. Non, pas à rien. A danser. Non, pas ça non plus. Peut-être... non. Si ? C'est tellement futile...
« Je..., commence-t-elle avec hésitation. Je sais... Je pense pouvoir... flatter le Capitole. » Oui, ça y est, c'est dit. Elle savait qu'elle aurait du se taire. Sa phrase sonne tellement faux à ses oreilles. Et pourtant, c'est surement là son meilleur talent. Quoique, le terme "talent" n'est pas des plus appropriés. Tout simplement car c'est plus qu'un attribut, c'est ce qu'elle est au fond d'elle-même. Mais pas de la manière dont elle l'a formulé.
Le Capitole, elle l'admire. Mille et unes questions résonnent dans sa tête rien qu'à l'évocation de ce nom. Assouvir cette curiosité est l'un des principaux buts de sa vie. Comprendre le Capitole... Décortiquer les rouages de ce pouvoir de génie, en apprendre davantage sur ce monde qui les protège du chaos. Les aider, peut-être. Elle donnerait tout pour cela. Intégrer le système, apporter sa pierre à l'édifice.
Gemma pourrait en parler pendant des heures, expliquer la source de cette confiance qu'elle accorde aux capitoliens pour gouverner Panem. Durant toute sa vie, elle s'est faite rejeter pour ses opinions. Mais au Capitole, les choses sont surement différentes. Ses convictions peuvent-elles lui assurer l'appréciation du public, des sponsors ?
« Enfin, pas flatter pour flatter mais... Si je leur parle avec mon cœur, si je suis honnête avec eux et leur fais part de mon admiration, ça peut m'aider, non ? »


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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeJeu 7 Juin - 17:55

« Je sais danser. »

Mon Dieu mais elle veut me tuer cette gamine ? Elle va faire quoi ? Faire des entrechats au nez de ses adversaires ? Les faire valser jusqu’à-ce qu’ils crèvent d’épuisement ? Mettre une robe de tango et danser pour les captiver pendant que Fenugreek les achèvera ? Non, ça ne marchera pas. L’idée n’est pas mauvaise mais ça bloquera au niveau de Fenugreek, il faudrait déjà que lui et sa mèche passent la Corne et de toute façon elle ne pourrait jamais tuer qui que ce soit. Oh pardon j’ai dit elle ? Lapsus... Bref, tout ça pour dire que la danse ne servira pas à grand chose. Tu étouffes un rire moqueur - ce n’est pas bien de se foutre de la gueule de gens bourrés qui vont mourir - et poses ton verre. Puis tu commences à... Danser ? WTF ? Un bras devant, le deuxième, un bras croisé, le deuxième, un bras derrière la tête, le deux... Wowowowowo attends, tu nous fait la Macarena là ? Mais d’où est-ce que tu connais ça toi ? Je parle trop c’est ça hein ? Je me souvenais plus t’avoir appris la Macarena mais... Je crois qu’elle te prenait déjà pour un fou ça ne va pas s’arranger. Et tu danses, tu danses en fredonnant ‘‘HEEEEEEEY MACARENA !’’ avec ton pantalon orné de fraises et de coeurs.

« Si tu veux survivre dans l’arène gamine, cette danse te sauvera la peau. »

Richard ? Ne m’adresse plus la parole. Je ne te connais pas, tu ne me connais pas. Je ne veux pas te connaître. Compris ?

« Les plantes. Je m'y connais bien, grâce aux herbiers de mes parents. Comestibles, médicinales ou mortelles... Je pense pouvoir identifier certaines espèces. »

Oui, ça à la limite ça peut avoir une quelconque utilité. Enfin tant que l’arène n’est pas comme celle de ton année, de la cinquante-quatrième édition : un désert sans oasis autre que la corne d’abondance. Mais il y a peu de chances que cela se passe, ce n’est pas très intéressant pour le public. Les tributs meurent comme des mouches et ce souvent sans avoir eu le moindre combat, terrassés par la soif. Aussi elle trouvera certainement du gibier et des plantes à condition de survivre suffisamment longtemps pour avoir la chance de se mettre en chasse ou d’aller à la cueillette. Mais la brunette n’a visiblement pas l’intention de s’arrêter là dans l’énumération de ses talents :

« Je... Je sais... Je pense pouvoir... flatter le Capitole. »

Flatter le Capitole ? Oui, ça commence à devenir intéressant, développe gamine.

« Enfin, pas flatter pour flatter mais... Si je leur parle avec mon cœur, si je suis honnête avec eux et leur fais part de mon admiration, ça peut m'aider, non ? »

Parler avec son coeur ? Elle a beau être une pro-capitolienne, je ne suis pas sûre que ça marche... Elle serait bien capable d’être hautaine même avec ces gens-là cette petite, j’en ai bien peur... Comment ça je parle comme une grand-mère ? Mais je ne te permets pas ! Et je te rappelle que j’ai pris mes fonctions à la fin du vingtième siècle alors aie un peu de respect pour ton aîné espèce de moule tatouée ! Non mais oh, moi ? Une mamie ? Quelle honte ! Aucune éducation la jeunesse de nos jours...

« Pour les plantes tu auras peut-être l’occasion de t’en servir effectivement, avec un peu de chance... »

Tu as repris une posture normale et te grattes le menton en réfléchissant, un peu comme master Windu. Parce que ça donne un air sérieux, c’est plus crédible. Comment t’expliquer que ce n’est plus la peine d’essayer de te montrer sérieux, tu t’es déjà complètement décridibilisé et cela a commencé dès que tu as ouvert la porte avec ton pyjama à motifs. Puis il y a eu cette blague sur cet avantage, cette réflexion sur un hypothétique tatouage de la tête du président Snow et enfin... Cette danse fatale. Tes yeux noirs sont cependant redevenus impénétrables.

« Tu les attendriras peut-être mais n’oublie pas non plus de récolter une bonne note, sinon c’est mort. Et fais attention à ce que tu dis en étant sincère. On oublie ce que l’on dit parfois. »

Il manquerait plus qu’elle les insulte tiens, ce serait le bouquet... Ceci dit au moins cette année tu as deux tributs au style relativement capitolien, c’est une bonne chose pour les sponsors, je ne peux le nier. On ne peut cracher sur aucun atout dans l’arène. Enfin toi tu peux mais ces deux-là non. Et si tu craches sur ces privilèges ils sont morts. Trop de responsabilités, trop de craquelures dans ta carapace... Je comprends pourquoi tu préfères laisser ce boulot à Pepper-Swann depuis que tu l’as ramenée à la maison. C’est trop... Brisant. A défaut d’un mot plus esthétique.
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Gemma K. Mubstin
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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeVen 8 Juin - 16:36



Toc toc.
Qui est là ?
La mort.
Elle s'approche, s'approche, s'approche. Silhouette hétéroclite, tenant à la fois de l'humain, de l'animal et de la machine. Elle rampe. Puis s'immobilise. Et attend.

Gemma rouvre les yeux à temps pour entendre la réaction de son mentor sur ses talents. Sa connaissance des plantes ne lui sera peut-être pas inutile, alors ? C'est bien. Elle hoche la tête, à défaut de sourire. Les paroles suivantes, elles, la laissent plutôt perplexe.

« Tu les attendriras peut-être mais n’oublie pas non plus de récolter une bonne note, sinon c’est mort. Et fais attention à ce que tu dis en étant sincère. On oublie ce que l’on dit parfois. »

Elle aime le Capitole, elle aime Panem, elle aime ces gens qui respirent la puissance et l'assurance. Quel danger y a-t-il à exprimer cet amour ? Lui qui ne demande qu'à se libérer et à s'en aller voguer par-delà les plaines et les montagnes... Sur un océan de chaleur et de finesse...
Pour sa note, par contre, elle comprend. Une bonne note, oui... Mais c'est tellement plus facile à dire qu'à faire. Sans arme, toute démonstration paraît plate et inintéressante.

« Je... D'accord. » murmure-t-elle d'une voix pâteuse avant de réaliser la faiblesse de cette réponse. Aussi se reprend-elle. « C'est possible d'appendre à se servir correctement d'une arme pendant l'entrainement ? Histoire de paraître... plus... menaçante à la démonstration... » Elle garde le silence pendant plusieurs secondes, mais alors que ses paupières retombent, continue d'une voix à peine audible : « Sinon, on pourrait peut-être voir pour un truc intéressant avec les plantes... En mélanger plusieurs dans un chapeau, avec des mortelles dans le lot, et les reconnaître... Je ne sais pas... »

Ou alors, elle peut leur faire son numéro d'équilibriste.
Dans ce cirque qui vole au-dessus des districts, elle les les éblouit de sa grâce inimitable. Petit saut. Grand saut. Petit saut. La ficelle qui relie la perle au pneu va bientôt céder mais Gemma continue. Surtout, ne pas arrêter. Ou le spectacle prendrait fin. Et elle chuterait.

Sa respiration se fait plus régulière, son visage se détend.
Le train file vers le Capitole et les Jeux ; ses cauchemars viendront bientôt le lui rappeler.

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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeVen 8 Juin - 17:06

« Je... D'accord. C'est possible d'appendre à se servir correctement d'une arme pendant l'entrainement ? Histoire de paraître... plus... menaçante à la démonstration... »

Sa voix est faible et fatiguée, ses paupières se ferment. Pas besoin d'être un génie pour comprendre que la gamine a un grand besoin de sommeil... Ce qui tombe bien car tu n'es pas un génie. Fort heureusement elle ne semble pas vraiment avoir vu ni même entendu ta démonstration de macarena, ce qui n'est pas une mauvais chose du tout. C'est même une excellente nouvelle. Apparemment désireuse de te dire tout ce qu'elle a à dire avant de s'abandonner à un lourd coma réparateur, elle continue d'une voix à peine audible et tu es obligé de te rapprocher pour entendre ce qu'elle raconte :

« Sinon, on pourrait peut-être voir pour un truc intéressant avec les plantes... En mélanger plusieurs dans un chapeau, avec des mortelles dans le lot, et les reconnaître... Je ne sais pas... »

Ouais, c'est bien ce que je pense. Elle divague. C'est grave tu crois ? Non ? Oui, c'pas faux, il est très tard, elle a eu une dure journée et elle vient de vomir un verre de vodka. Ce n'est pas si alarmant que cela en fin de compte... Mais tout de même... On ne sort pas de telles idioties comme si on parlait de la pluie et du beau temps. Présenter un chapeau rempli d'herbes aux juges... Et pourquoi pas en faire sortir un lapin blanc après ça ? Quoiqu'à la limite un rongeur pourrait les amuser alors que des herbes... Aucun intérêt. A-u-c-u-n. Strictement. Tu la regardes en secouant la tête, comme si tu étais désolé de sa bêtise. Oui, c'est peut-être le cas en fait...

« Je ne suis pas tout à fait sûr que ce soit une idée très intéressante non. Tu apprendras le maniement des armes et tu présenteras un petit truc... »

Tu l'attrapes par le bras et l'aides à se relever avant qu'elle ne s'endorme définitivement sur le lit.

« Tu ferais peut-être mieux d'aller te coucher si tu veux être fraiche et dispose pour l'arrivée au Capitole. Il sera temps de te poser des questions pour plus tard. »

Oui, ça vaut mieux. Et il serait temps que tu ailles te chercher une autre cabine parce que celle-ci commence à sentir un peu mauvais...

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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeSam 9 Juin - 19:47



Soudain, quelque chose lui agrippe le bras. Il lui semble qu'on lui parle. Mais elle n'en est pas sure et puis, de toute manière, elle s'en fiche un peu. Tant qu'on la laisse dormir.
On la relève alors mais, comme elle l'a prédit il y a quelques minutes – serait-elle médium ? – ses jambes s'avèrent incapables de la porter et elle manque, de peu, finir la tête la première dans la serviette toute poisseuse, toujours au sol. Tâchant de retrouver un semblant d'équilibre, elle s'appuie sur Richard et se dirige d'une démarche digne d'un mort-vivant vers la porte.

« Tu ferais peut-être mieux d'aller te coucher si tu veux être fraiche et dispose pour l'arrivée au Capitole. Il sera temps de te poser des questions pour plus tard. »

Seuls les mots « te coucher » et « questions pour plus tard » transpercent le voile de sa demi-conscience. En réponse, elle lui offre son grognement le plus distingué.
Magie, la porte est ouverte. Ou bien la vodka lui a octroyé le super-pouvoir de voir et de traverser les portes. Ou encore, Richard a actionné la poignée. La deuxième hypothèse semble la plus plausible.
Une fois dans le couloir, elle se retrouve obligée de s'appuyer au mur pour ne pas défaillir. Heureusement, un Muet s'affairant dans le wagon d'à côté se rend compte de sa présence, ainsi que de son état alarmant, et vient la soutenir. Le trajet jusqu'à sa cabine se fait dans un flou total.


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MessageSujet: Re: La mort au bout du tunnel – pv. Richard   La mort au bout du tunnel – pv. Richard Icon_minitimeSam 9 Juin - 20:07

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