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| LUX&EUROPE — try delusion for a while | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: LUX&EUROPE — try delusion for a while Lun 23 Avr - 21:15 | |
| L'estomac serré, douloureux. La tête en feu, sur le point d'exploser. Et ce froid toujours aussi contraignant, s'amusant à rendre chaque mouvement encore plus pénible à mesure que les secondes s'écoulaient. Elle aurait pu s’apitoyer sur son pauvre sort, comme elle le faisait par le passé, seulement depuis longtemps, elle avait comprit que ça n'arrangeait rien de supplier, que ça ne faisait même qu'empirer la situation. Personne n'aimait les pleurnichards, surtout pas dans le onze, où l'important était de terminer son travail, correctement et rapidement. Une activité dans laquelle elle était loin d'exceller, reprise au moindre de ses gestes, obligée de supporter les cris horrifiés et les gifles de sa mère si elle se rendait compte qu'une erreur avait été commise. Sivane avait toujours trouvée que sa fille n'était qu'une incapable doublée d'une idiote et si les deux femmes s'entendaient sur un point, c'était bien qu'Europe était née au mauvais endroit, sauf que ce n'était pas le cas. Elle n'avait d'autre choix que de s'adapter à ce que le destin lui avait accordé.
C'est ainsi qu'à nouveau elle se retrouva à terre, soupirant bruyamment, ne faisant même plus attention à ce qu'on pouvait - encore - lui reprocher. Pauvre mère, elle devait vraiment pas être de bonne humeur, pour l'avoir frappé plus de fois que nécessaire depuis le réveil, n'arrêtant pas de se parler à elle-même, le regard apeuré, comme si elle craignait que le mince travail de la famille ne suffise pas aux Pacificateurs et que ces derniers viennent leur rendre des comptes. Qu'ils se ramènent donc pour les fouetter, ça ne pourrait pas faire de mal à Monsieur et Madame Hogeland de recevoir un peu de violence à leur tour. Ce n'était pas parce qu'ils n'avaient pas mangé de repas consistant depuis un moment qu'ils devaient passer leur frustration sur elle. Qu'est-ce qu'elle y pouvait s'ils n'étaient que de faibles vieux débris jamais satisfaits ? Europe dû retenir un grognement en se relevant, faisant abstraction de la douleur physique et se canalisant sa rage grandissante. La moitié de la journée était à peine passée et déjà, elle n'en pouvait plus. Heureusement pour elle - et pour tous ceux l'entourant qui n'auraient pas à subir sa mauvaise volonté - elle ne resterait pas plus longtemps ici à servir de larbin sans rien gagner en retard. C'est vrai, ils se tuaient tous dans leurs plantations sans même en garder les récoltes. Pourquoi donc s'acharner ? Sans plus attendre, elle profita d'un moment d'inattention de Sivane pour s'esquiver entre quelques arbres, accélérant le pas afin de mettre autant de distance que possible entre eux et le lieu où elle se planquerait pour les heures à venir. Elle serra sa veste contre elle, trop légère pour le climat, sans parler de son pantalon en toile usé comme jamais dont la couleur d'origine était indéfinissable, derrière toute cette terre imprégnée dans le vêtement. Si elle avait été superficielle, elle se serait pendue en voyant son reflet.
Elle atteignit rapidement les champs, à présent libérée des vergers et du regard inquisiteur de ses géniteurs. Là aussi, des hommes, des femmes, des enfants s'épuisaient sans relâche. Loin d'être honteuse de fuir son poste tandis qu'ils continuaient leur dure labeur, elle passa devant les pauvres gens sans ciller, accélérant l'allure dès qu'un Pacificateur se profilait. Elle se fichait bien de ce que pouvait penser les habitants mais mieux valait ne pas être prise en flagrant délit de fuite par ses hommes tout de blanc vêtu. S'éclipsant derrière de la végétation haute, près d'une des clôtures entourant le district - non électrifiée à cette heure -, elle prit l'initiative de s'adosser à l'un des poteaux de bois, assez éloignée de la population pour être à l'abri des regards. Elle voulait juste être tranquille et se reposer. Surtout être tranquille. Elle n'avait pas eu un seul moment de répit depuis un moment, encrée dans la routine quotidienne. Autant dire que pour une personnalité comme la sienne, c'était un véritable enfer. Elle avait juste besoin d'une pause. Une longue, voir très longue pause. Personne ne s'inquiéterait de sa disparition, peut-être même espéreraient-ils qu'elle ait disparu pour de bon cette fois.
Son corps glissait sans cesse sur le côté, l'empêchant de vraiment réussir à se déconnecter de la réalité. Si pendant un moment elle n'arrêta pas de grogner face à sa contrariété, elle remercia bien vite son esprit d'être encore à l'écoute de ce qui se déroulait autour lorsque des bruits suspects se firent entendre à proximité. Elle ignorait s'ils lui se dirigeaient vers sa cachette improvisée, si quiconque l'avait remarqué et dénoncé pour sa paresse, mais le premier réflexe qu'elle eut fut celui de se remettre debout sur ses deux jambes, prête à s'échapper d'un moment à l'autre. On est jamais trop prudent. C'était sans compter sur ce fichu destin apparemment décidé à ne pas la lâcher, et c'était peu dire.
« Bordel de merde, foutue saloperie... » lâcha la jeune blonde tout naturellement, grinçant des dents, lorsqu'elle se rendit compte que sa veste s'était accrochée aux barbelés.
Europe eut beau tenter de tirer, quitte à en déchirer le tissu, elle se montrait trop pressée et s'emmêlait de plus belle. Résignée, elle n'eut d'autre choix que de se composer un air naïf de dernière minute quand l'uniforme immaculé se détacha dans le décor. Superbe. Franchement. Elle s'imaginait déjà au centre de la grande place en train de se faire lacérer les membres un par un en guise d'exemple. Avec un peu de chance elle finirait par s'évanouir et ne sentirait plus la douleur - avec beaucoup de chance. Son regard remonta lentement de bas en haut, jusqu'à atteindre le visage du jeune homme. Elle articula un « Oh » incertain, le temps pour elle d'assimiler l'information. Elle mit un certain temps à faire le lien entre ce visage connu et ses souvenirs, sourcils froncés, certainement dû à l'effet de surprise. C'était quoi son nom déjà ? Le lui avait-il seulement dit ? Apprenti Pacificateur. Lux elle-ne-savait-plus-trop-quoi. Comme ils se retrouvaient. La dernière fois déjà elle avait tenté de le fuir. Elle avait même faillit le semer, avant qu'il ne la rattrape et que la situation prenne un tout autre tournant. Mais qu'est-ce qu'il foutait là ? Ouais bon d'accord, apparemment il avait été accepté dans les rangs de la garde du Capitole, mais il ne s'occupait pas du 11. Elle l'aurait croisé plus souvent. Les nouvelles têtes se faisaient rapidement remarquer et c'était toujours un évènement - pour elle, les autres n'en avait rien à faire. Elle aimait bien les "étrangers", elle les trouvait amusant. Enfin, tant qu'ils n'avaient pas une matraque à portée de main et que leur job ne consistait pas à punir quiconque défierait leur autorité légendaire. Ce Lux s'était montré clément la dernière fois, plus qu'elle ne l'aurait imaginé au premier abord. Prions pour qu'il n'ait pas été lobotomisé entre temps.
« Même si ça peut porter à confusion, je fais rien de mal. Je vérifie la solidité du matériel et, en effet, c'est de la bonne qualité. » ajouta Europe d'un ton léger bien trop appuyé pour être sincère, en tentant de tirer de nouveau discrètement sur son vêtement, commençant à céder sans pour autant se libérer. Elle détestait cette impression d'être prise au piège.
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| Sujet: Re: LUX&EUROPE — try delusion for a while Jeu 26 Avr - 16:09 | |
| J'aime bien le district Onze. C'est calme, le genre d'endroit où il n'y a pas trop à faire. Je ne sais même pas pourquoi on m'y a envoyé, c'est vrai, on m'en juste envoyé une missive, et des pacificateurs m'ont emmenés avec eux. Nous sommes 4, du Six, et nous n'avons aucune idée du pourquoi du comment ils ont décidé de renforcer momentanément la sécurité dans le district. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que j'y vais. Pendant ma formation on m'y a envoyé, une fois. C'était très calme. Très très calme. C'est le district de l'agriculture, on passe nos journées aux bords des champs et vergers, c'est tout. On blague un peu avec les autres, échange des anecdotes, discutent sur le temps qu'il fait et les nouvelles modes de torture. Plutôt scalpel ou martinet ? Déjà travaillé dans le Un ? C'était comment ta formation ? Encore là bas ce vieux con ? Je ne m'attendais pas vraiment à ça. Une chose est sûre, à choisir, je préférerais travailler ici. Pour me consoler, je pense à Theti, à ma maison, et aux hommes. Mes proies. Je ne peux pas me permettre de les laisser en vie. Ca m'est physiquement impossible. Savoir que certain sont encore en vie me hérisse, me révulse. Les croiser, de loin, me rend fou. Quand j'aurais fini, peut être ? Quand j'aurais tout gâché avec Theti, peut être ? Quand je n'aurais plus d'attache là bas, peut être ? Qui sait. Le ciel est bleu, bleu très pâle, presque gris. Il est bas, il risque de pleuvoir. De grosses gouttes glacées. Je regarde les gens moissonner, travailler la terre. Des gens maigres, les membres fermes, durs. Ils respirent la dureté. Tu sens bien que tout ça c'est dur, et pourtant, ils ne mouftent pas. On entend juste les bruits du vent, le bourdonnement des insectes. L'odeur de la sueur est remplacée par celle de la nature, de l'engrais et de la terre. Je transpire un peu dans mon uniforme, je n'aime pas ce tissus, il gratte et colle, même si le temps n'est pas bien chaud, j'ai l'impression que c'est l'été à l’intérieur de mes vêtements. Agréable. J'ai envie de m'isoler un moment, retirer cette veste blanchâtre et m'asseoir un peu. Il y a un bois, pas très loin. Tout petit, au bord de la frontière. J'y serais sûrement tranquille. Je cherche des yeux l'autre pacificateur, celui qui m'accompagne, et lui fait signe. Il se traîne jusqu'à moi et s'étire. C'est un garçon de mon âge, blond comme les champs. Il a des immenses yeux bleus comme la mer. Sa peau a la couleur du sable, d'après mes souvenirs, il vient du Quatre. Il me sourit, je souris. Il a l'air de s'ennuyer autant que moi. Je désigne les bois de la tête et marmonne une excuse. C'est bon, il me croit, et reprend ma garde. Je marche d'un pas rapide vers mon oasis. Plus je m'en approche, plus il fait frais. Ho, joie. Je commence même à déboutonner ma veste. L'air s'engouffre par l'ouverture et j'affiche un sourire extatique. Putain, ça fait du bien. Je passe une main dans mes cheveux, sors une cigarette de ma poche et l'allume. La fumée s'élève lentement dans l'atmosphère. J'inspire longuement, appréciant l'effet qu'elle me fait. Le sentiment de détente qu'elle me procure. Je reste ainsi le dos contre un arbre, les yeux clos et le visage tourné vers le ciel. Et puis j'entends un bruit. Un petit sourire joueur apparaît sur mes lèvres et j'écrase ma clope contre le tronc. Je laisse commence à me rhabiller et me dirige vers l’origine du bruit. Ce n'est pas bien loin, à quelques mètres à peine. Mes pieds s'enfoncent dans la terre meuble et je reboutonne ma veste. Je vois derrière un feuillage la barrière, celle qui définit les limites du district. Aha, bonne prise, un fugitif. Avec un peu de chance j'aurais le droit de m'occuper de lui. Je n'ai jamais réellement punis quelqu'un en publique. Juste regardé nos pacificateurs lacérer le dos de nos rebelles à l'aide de fouets. Les bandelettes de cuirs qui déchirent la peau, le sang qui dégouline. La douce chanson de leurs cris. Europe. C'est elle qui se tient face à moi. Je ne peux m'empêcher de rire. Elle est prise dans le barbelé, et je suppose qu'elle tente de s'enfuir. Je m'approche encore, et croise les bras. Elle n'est qu'à un mètre de moi, « Même si ça peut porter à confusion, je fais rien de mal. Je vérifie la solidité du matériel et, en effet, c'est de la bonne qualité. » Je me baisse jusqu'à être à sa hauteur. Je ne me rappelle pas bien des circonstances de notre rencontre, uniquement du fait qu'elle avait essayé de me prendre en vitesse. Ahah, j'avais bien ri ce jour là. Mes doigts glissent sur la clôture, et j'essaie de tordre le métal. "En effet" Ca m'étonne qu'il ne soit pas électrisé. Quoiqu'avec le peu d'électricité qui circule dans Panem... "Soyons sérieux, qu'est ce que tu fou ici Europe ?" Je la regarde se défaire du barbelé sans rien faire pour l'aider. J'aime la voir se débattre pour s'en sortir, ça a quelque chose de réellement amusant. Je sors une nouvelle cigarette de ma poche. HJ : Désolé c'est pas terrible je me rattraperais |
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| Sujet: Re: LUX&EUROPE — try delusion for a while Sam 28 Avr - 12:54 | |
| Marre toi tant que tu le peux encore, fut la seule pensée lui traversant l'esprit alors qu'il se rapprochait. Elle n'avait pas l'habitude d'être ainsi prise de court et il fallait avouer que c'était mauvais pour son amour-propre. D'un naturel condescendant, elle tentait malgré tout de faire abstraction de son amusement. Si ça pouvait lui faire plaisir après tout. Elle releva le menton, admirant grandement son sens de la déduction lorsqu'il examina rapidement le barbelé. Il la dépannait grandement là, c'est certain. Mais quelque chose lui disait que ce n'était pas dans ses intentions de lui donner le moindre coup de main. Elle n'en aurait pas voulu de toute façon.
« Soyons sérieux, qu'est ce que tu fou ici Europe ? »
Haussant un sourcil, elle observa Lux sans ciller, suivant son geste lorsqu'il s'empara d'une cigarette. Elle grimaça presque spontanément, se figurant le vieux voisin vidant paquet sur paquet, quotidiennement. Il faisait croire à tout le monde qu'il avait arrêté, parce qu'on se plaignait de son état de santé. La nicotine le rendait faible et improductif. Mais Europe n'y manquait pas, lorsqu'il allait se cacher à l'arrière de sa maison pour prendre une ou deux bouffées discrètement. Pour l'empêcher de le balancer, il lui en avait proposé et elle avait finit par en faire une sorte de marché. C'était pas vraiment du chantage, c'est lui qui avait mis en place cet accord à la base. Elle les revendait la plupart du temps à quelques habitants, en gardant quelques unes malgré le fait qu'elle supportait elle-même difficilement l'odeur, trop différente de celle à laquelle elle était habituée. Le fait que ses géniteurs médisaient sans cesse au sujet des fumeurs l'avaient certainement pousser à commencer, elle ne manquait jamais une occasion de les insupporter indirectement. Ses parents étaient radicalement contre la consommation, ils trouvaient presque cela plus immonde que l'alcool ou toute autre substance. Elle était persuadée qu'ils étaient juste jaloux, parce qu'ils n'avaient pas les moyens de se permettre des achats aussi superficiels.
« J'habite dans le coin je te signale. » répondit Europe, sarcastique au possible. Elle roula des yeux, tirant un coup sur le tissu bloqué, avant de se décider à ajouter : « Je - puis un second - vérifie - et un troisième - le matériel. »
Le tissu craqua finalement et se déchira dans un bruit sec. Europe n'avait aucune réelle patience et elle ne s'était pas sentie d'attendre plus longtemps juste pour préserver la 'beauté naturelle' de sa veste bas de gamme. A présent ouverte sur plusieurs centimètres de hauteur dans son dos, elle la protégeait encore moins bien du climat. Ce n'était pas non plus la fin du monde, elle survivrait. Elle poussa même un soupir satisfait. C'était un mal pour un bien. Le courant allait finir par reprendre du service et il fallait mieux qu'elle n'ait aucun contact avec la clôture au moment où ça arriverait, mais surtout, elle était libre de ses mouvements maintenant.
« Tu m'as été d'un grand secours, je ne sais pas ce que j'aurai fait sans toi, merci du fond du cœur. »
Tout en prononçant ses mots railleurs, elle frotta ses mains l'une contre l'autre, s'écartant légèrement des fils de fer aiguisés, ne voulant surtout pas se retrouver de nouveau prisonnière.
« Je savais pas qu'ils avaient augmenté les effectifs du district... pour ce que ça sert. T'as l'air très occupé à ne rien faire. »
Elle laissa échapper un rire méprisant, trouvant de plus en plus débiles les initiatives du Capitole. Les agriculteurs, représenter un danger ? Ouais, ils allaient attaquer tout le monde en leur lançant des pommes et des poires sur la gueule. C'est certain que ça allait les mener loin. Elle croisa ses bras contre sa poitrine, ses yeux remontant vers Lux. Replaçant une mèche blonde, elle serra un peu plus sa veste contre elle, geste inutile servant plus à lui donner une contenance.
« Je vais payer pour ce petit "accrochage" ou je peux aller cueillir des pâquerettes tranquille ? »
Son indifférence et son détachement montraient bien qu'elle ne prendrait pas en compte sa réponse. Elle ne comptait pas s'attarder, simplement trouver un autre endroit pour ne rien faire elle aussi - cueillir des pâquerettes ? Et puis quoi encore.
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| Sujet: Re: LUX&EUROPE — try delusion for a while Mar 8 Mai - 22:07 | |
| Elle s'en sort enfin, mais non sans dégât. Le tissus fin de sa veste se déchire, dans un bruit. Comment dire, heum, déchirant ? Wouhou, comme je parle bien. J'allume ma cigarette, mon briquet argenté étincelle, m'aveuglant une seconde. Le bout de ma clope vire au rouge, et un filet gris s'en échappe. Je la porte à ma bouche, inspire, entrouvre les lèvres, et la fumée s'envole d'elle même, trop légère pour y rester. Deuxième inspiration. Un sourire taquin s'était dressé sur mon visage, lorsqu'elle avait reprit, insistant sur son ultime mission : tester le matériel. Tester le matériel mon cul oui. Elle avait dû vouloir s'enfuir, quitter discrètement le district et tout cette agitation en mousse. Faire une pause bien méritée, ou pas. Je ne savais pas si elle faisait ça souvent, ou si c'n'était qu’occasionnel. De toute façon, j'avais décidé de ne pas relever. Bien que la vision de son corps à demi nu, ployant sous mes coups m'était particulièrement agréable. Arg. Grand fou va. Elle se tient devant moi, petite et fine, les cheveux en bataille et le regard plein de méprit. Elle sert contre sa poitrine ses restes de veste, et me lance quelques piques. Elle doit se demander ce que je fiche là, et je reconnais, moi aussi. C'est tellement calme ici, sérieux, les gens travaillent, ne mouftent pas, on n'a que rarement besoin de les réprimander ou quoi que ce soit. Heureusement, il y a des gens, comme Europe, qui aime bien braver l'interdit. Ca mets de l'action un peu, et on en a besoin. Comme ça on prend pas la poussière, et on évite les coups de soleil. Ou pas. "Je sais, je sais, ne me remercie pas." Je lui lance un sourire narquois. J'ai les manches de ma combinaison qui pendent des deux côtés de mes hanches, dévoilant mon débardeur blanc en coton, et mes bras nus. Je suis à, allé, un mètre d'elle, et je me mets à rire. Elle est plus petite que dans mon souvenir. Plus mince aussi. Mais elle a le même regard, celui qui m'avait marqué la première fois. Je n'arrive pas à vraiment voir la couleur de ses yeux, mais je les sens me traverser. C'est sympathique. Ca me rappelle Theti. Quoique, elle c'est bien pire. Ce qui est drôle, c'est qu'Europe me ressemble un peu. C'est stupide, mais vrai. Enfin bref. Je laisse tomber mon mégot et l'écrase avec mon pied. Le premier qui m'engueule parce qu'il y a des poubelles pour ça, je le frappe. "Et c'est toi qui dit ça ? T'es pas sensée, je sais pas moi, travailler la terre ou je ne sais quelle merde de ce genre ?" Je fais quelques pas vers elle, jusqu'à baisser légèrement la tête pour la regarder dans les yeux. Je lui souris brièvement, et rentre les mains dans mes poches. J'ai envie de rester avec elle, juste pour l'embêter. En plus, sincèrement, vous pensez vraiment que c'est amusant de rester debout toute la journée à regarder des gens s'agiter comme ça ? Ca me donne envie de me flinguer ce calme. J'aime quand ça bouge, quand il y a tellement d'action qu'on ne peut plus penser qu'à ca. Ca me permet d'oublier le reste. Et c'est putain d'agréable. Je me contredis je crois. La fatigue sûrement. Je ne sais plus trop ce que je dis. Faudrait peut être que je dorme, un peu, pour une fois. Hmm, ouais, mais pas maintenant. "Qu'est c'que tu comptes faire maintenant ? J'ai un peu de mal à t'imaginer en train de cueillir des fleurs, tu m'excuses ?" J'avance encore, pour l'obliger à reculer. J'ai envie de jouer. D'un doigt j'écarte une des nombreuses mèches de cheveux qui barrent son visage. [/i] |
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| Sujet: Re: LUX&EUROPE — try delusion for a while Sam 12 Mai - 22:28 | |
| Elle ne voyait pas ce qui justifiait cette crainte des hommes en blanc chez la majorité absolue des habitants, en particulier en se retrouvant face à Lux qui, malgré son statut, n'avait pas l'air sur le point de la disséquer en petits morceaux. Leur manque de courage/leur crainte non masquée/les deux en même temps, sidérait un peu plus Europe à chaque fois qu'elle se mettait à y penser. S'ils voulaient se casser, qu'ils le fassent. Avec un peu de chance, ils finiraient juste décapités au milieu de la rue en tentant de s'échapper de ce trou, on pouvait rêver pire comme fin. Mais qu'ils arrêtent de se plaindre. Ils pouvaient essayer de partir, c'était leur choix, ils n'avaient pas d'excuse. Juste trop peur pour agir. Au final, c'était peut-être pourri comme quotidien, c'était chiant, c'était fatiguant, parfois c'était même flippant. C'était quand même toujours mieux que rien. Et c'est ce rien qui devait les effrayer, sûrement, l'idée de tout quitter pour finalement se retrouver avec encore moins.
Intérieurement, elle pensait qu'elle valait mieux que tous ces agriculteurs, au moins elle ne cachait pas qu'elle se contentait bien de ce qu'elle avait. Elle ne mentait à personne. C'est sans doute cette estime d'elle-même qui la poussa à taire le fait qu'elle s'était faite avoir comme une conne par le barbelé. Ça ne pourrait qu'aider Lux à l'enfoncer encore un peu plus et elle n'était pas d'humeur à lui tendre une perche pareille. A sa réplique, elle se contenta de lever les yeux au ciel. Ils étaient au moins d'accord sur ce point : ce qu'ils faisaient ici comme métier, c'était de la merde. Totalement. Elle ne bougea pas dans un premier temps, alors qu'il réduisait la distance les séparant et qu'il commençait à la regarder de trop près. Quoi ? Qu'est-ce qu'il voulait maintenant ? Venir cueillir des pâquerettes avec elle ? Suffit de demander.
« Qu'est c'que tu comptes faire maintenant ? J'ai un peu de mal à t'imaginer en train de cueillir des fleurs, tu m'excuses ? »
Ah non, il n'avait pas l'air très convaincu finalement. Pourtant Europe pensait que son ton très enjoué avait suffit à le persuader qu'elle avait vraiment dans l'intention d'aller chercher un joli bouquet. A vrai dire Europe était certaine de pouvoir le conduire à penser que c'était réellement une de ses occupations favorites, elle savait très bien faire semblant lorsque la situation l'exigeait. Pourtant, à ce moment là, elle n'avait pas envie de mentir pour se sortir de la situation. Elle préférait encore se fatiguer à essayer de lui répondre comme elle le pouvait. Elle adressait rarement la parole à des étrangers au sein du district - les voyageurs évitaient le coin et parler aux pacificateurs, en général du moins, n'était pas une activité répandue. En plus, sa compagnie était pas aussi désagréable que ça. Elle pourrait se montrer aussi hargneuse, aussi détestable, aussi franche et aussi dédaigneuse qu'elle le voudrait. Ils avaient commencé dès leur première altercation, autant continuer sur cette voie.
Instinctivement elle recula lorsqu'il se montra trop proche de son visage, le mouvement manquant de la faire glisser sur le sol à la texture terreuse instable. Il ne lui inspirait pas immédiatement confiance et elle ne savait pas vraiment ce qui était susceptible de représenter une menace chez Lux, si c'était sa combinaison de Pacificateur à moitié défaite, la façon dont il lui souriait ou si ça venait d'elle, de sa manie à se méfier de tout le monde. Haussant un sourcil, son air "ne te gêne pas surtout fais comme chez toi" venant éclairé son visage alors qu'il se permettait un geste à son égard, elle ouvrit la bouche dans l'intention de l'arrêter mais se raviser. Après tout, c'était pas un comportement très effrayant, plus intriguant qu'autre chose.
« Non, je t'excuse pas. » Il était tant qu'elle réponde tiens, et au moins ça avait le mérite d'être clair. « Je peux collectionner les pétales, qu'est-ce que t'en sais ? Et si jamais j'allais arracher les yeux d'un gosse pour en faire un collier, ça ferait quoi de toute façon ? » Son ton était désinvolte, comme si ça paraîtrait tout à fait normal qu'elle passe son temps à récolter des organes plutôt que des pommes. « Mais t'as peut-être aussi du mal à m'imaginer en train de mutiler des gamins. »
Elle afficha un demi-sourire, obligée de relever la tête pour avoir vue sur son visage. Elle ne savait pas d'où il venait, il n'avait pas de distinction particulière pouvait l'aider à deviner non plus. Elle était assez curieuse à ce sujet, même si d'instinct, elle pouvait éliminer le douze - pas des mains de mineurs ça - et le quatre certainement. Son teint était trop pâle pour y correspondre. Elle n'aurait su dire s'il était d'un district carrière, après tout l'entraînement pour devenir un garde de Panem devait l'avoir pas mal aidé pour développer sa carrure, ce qu'elle avait tout le loisir d'observer d'où elle était. Le fait d'en savoir si peu sur lui, alors que tout le monde se connaissait ici, lui donnait l'impression qu'il venait de nul part et de partout en même temps. C'était assez flou comme impression, pas le meilleur sentiment du monde. Elle se rendit compte qu'elle était en train de le dévisager depuis un moment, le front plissé en se mordant distraitement l'intérieur de la joue. Secouant légèrement la tête, elle serra un peu plus ses bras contre elle
« T'es officiellement l'un des leurs, maintenant ? » Elle désigne son uniforme du menton, avec une admiration exagérée, pétillante d'insolence. « On pourrait presque penser à une secte. C'est pas trop dur à vivre d'être membre d'un groupe de gens morbides qu'arrêtent pas de faire des trucs morbides ? » Parce que torturer, violer, lacérer des corps jeunes comme vieux, ça devait sans doute pas être classer dans la catégorie des amusements sains pour le corps et l'esprit. « Oh s'ils t'ont choisit c'est que tu dois avoir le profil. T'as bien une tête à être psychopathe, c'est pas un reproche... Juste un constat. »
Europe n'avait pas construit sa réputation sur sa courtoisie légendaire, bien au contraire.
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