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 give me the chance to prove you you're wrong. → CASSIUS

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give me the chance to prove you you're wrong. → CASSIUS Vide
MessageSujet: give me the chance to prove you you're wrong. → CASSIUS   give me the chance to prove you you're wrong. → CASSIUS Icon_minitimeJeu 10 Mai - 16:24



« Non je n'ai pas le temps. » Un des collègues de Zeger venait de l’interpeller pour l'inviter à boire un verre avec d'autres Pacificateurs. C'est à la fois avec un grand soulagement et une déception feinte qu'il refusa la proposition. Il avait mieux à faire en ce jour spécial si tant est qu'une journée de repos était considérée comme unique. Tout penaud, le collègue de Monroe n'insista pas et finit par disparaître. En ces temps de tension entre les districts et le Capitole, quelques heures successives de flânerie étaient devenues du grand luxe. La Moisson approchait à grands pas et les esprits s'échauffaient à grande vitesse. Ils étaient toujours fourrés ici ou là à rétablir l'ordre ou à se faire remonter les bretelles par un supérieur qui en attendait toujours plus. Zeger supportait de moins en moins cette atmosphère pesante qui se répercutaient sur les visages de tous ses camarades. Ils portaient tous des mines déconfites ou de traits tirés par la fatigue. Certains étaient de moins en moins efficaces et la conséquence était d'autant plus difficile sur le dos des autres. C'était donc de l'ordre du mirage que personne n'appelait Zeger à jouer son rôle de soldat. Pour l'occasion, il ne portait pas son casque. Il le gardait cependant sous le bras et arpentait les rues désertes pour atteindre un district en particulier. Il était prêt à feindre de nouveau l'employé parfait, servile au Capitole mais pour l'heure il souhaitait se consacrer entièrement à lui-même et à une cause qui lui tenait notamment à cœur. Pour d'autres habitants de Panem le jour était également particulier mais pour des raisons plus sinistres. L'homme n'avait jamais oublié lorsque quelques années plus tôt on l'avait employé à la fosse pour empiler les corps des âmes déchues ce jour-là. Cet événement avait contribué à la haine sans nom qu'il vouait aux dieux de Panem. Ça avait été sa première fois en tant que fossoyeur et la nuit suivante avait été ponctuée de cauchemars atroces et de nausées impromptues quand il se souvenait de l'odeur putride qui régnait dans ces lieux. Encore aujourd'hui, il n'osait pas l'imaginer. Mais l'heure n'était pas à la complainte douloureuse. C'était une toute autre mémoire qu'il voulait rafraîchir et une toute autre personne à qui il se destinerait entièrement.

Plus le climat s'adoucissait, plus Zeger savait qu'il approchait des portes du onzième district. Si les cieux étaient cléments avec cette zone de Panem, les habitants eux se chargeaient rapidement de faire comprendre leur désarroi. Le quartier faisait partie des plus rudes pour le labeur quotidien mais également des plus difficiles quand il s'agissait de maintenir la paix entre les familles. Les conditions de vie qui était insupportables poru les plus jeunes se traduisaient par une forte propension au crime. Zeger avait été appelé de nombreuses fois pour punir les délinquants et tenter de les dissuader de recommencer. Beaucoup avait tâté de son taser – arme qu'il préférait toujours au fouet. Si cette arme ne laissait pas autant de traces physique, le souvenir de la décharge électrique était tout autant pénible. D'ailleurs lorsque le Pacificateur fit son entrée dans le district, tous les regards se tournaient vers lui. On stoppait la cueillette des fruits pour lui jeter des regards méprisants. On dissimulait les faux et autres canifs au cas où Zeger prendrait ça pour de la provocation. Il faisait partie des plus craints et des plus détestés c'était certain. Et s'il supportait cet irrespect ce n'était que dans la perspective qu'ils le remercient plus tard. Il suffisait de comprendre. Quand Zeger se glissa dans une petite ruelle étroite, il savait qu'une autre personne avait grand mal à comprendre. C'était lui qu'il était venu voir. Pour qu'il lui rabatte sa culpabilité sur les épaules, pour qu'il lui rappelle l'indifférence qu'il avait à l'égard des siens mais également parce que ce garçon représentait entre autres les raisons pour lesquelles il risquait ce double-jeu. L'homme brun atteignit enfin le fleuve. Il lui fallut parcourir quelques mètres de plus pour qu'il puisse enfin distinguer une silhouette qui lui tournait le dos plus loin. Elle était agenouillée et terriblement silencieuse. Il reconnaissait ses cheveux en bataille, cette jeunesse que trahissait son corps frêle. Cassius Stockterry. De toute évidence, il n'allait pas être content de le voir. Les années passaient et Zeger le retrouvait toujours ici, isolé en ce même jour. Depuis des années, cet adolescent s'affairait à lui pourrir la vie. Il avait été celui qui avait mis un terme à l'existence d'un frère. Le Pacificateur avait enduré toute cette haine depuis tout ce temps et s'il mourrait d'envie de lui dire qu'il n'était pas un ennemi mais un allié, il continuait toujours de le rejoindre à cette date. Rien que pour qu'il n'oublie pas qu'il serait toujours sur son dos. Après tout il avait une dette envers lui. Il s'arrêta non loin de lui. C'était bien la seule personne en face de qui Zeger perdait ses moyens. Il finit par articuler de la voix la plus basse possible : « Je te trouve toujours là. Tu n'oublies jamais hein... » Question ironique mais il avait besoin que Cassius réagisse. C'était la preuve qu'il ne se laissait pas mourir.
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MessageSujet: Re: give me the chance to prove you you're wrong. → CASSIUS   give me the chance to prove you you're wrong. → CASSIUS Icon_minitimeJeu 10 Mai - 19:08

Les jours passent comme des oiseaux, inflexibles, impassibles, ne laissant aucune traces de leur passage si ce n'est cette impression de vitesse, de gâchis. On gâche tout, notre temps, nos idéaux, notre vie, et tu n'échappes pas à cette règle sournoise et vicieuse. Le visage enfouie dans les draps, souillés par trop de larmes, par trop de toi, tu ne réagis pas à l'entente des pas de ta mère qui se presse dans la cuisine afin de nourrir son fils, le dernier qu'il lui reste. Tu n'est plus rien pour elle, plus rien qu'un déchet qu'elle ne prend même pas le temps de nourrir et encore moins d'aimer. C'est con mais c'est comme ça. Les premiers rayons du soleil viennent te caresser la joue, t'offrant une impression de chaleur et de bonté que tu ne trouves nul part ailleurs que dans l'astre céleste. Tes jambes endolories par un sommeil agité ont du mal à reprendre un mouvement coordonné, parce que tu n'as pas envie de te lever, parce que tu préférerais rester assis là à gâcher ton temps. « Lève toi Cassius, mère en à marre de te voir assis là sans rien fait alors que tu pourrais aller chercher de l'eau, par exemple. » La voix de ton frère est cassante, comme toujours quand il s'adresse à toi, parce que pour lui tu n'est plus rien qu'une carcasse qu'il porte sur ses épaules comme un fardeau bien trop lourd. Tu voudrais pouvoir ouvrir la bouche pour lui répondre mais cela reviendrait-à dire qu'il a le dessus sur toi, qu'il est capable de te faire frémir, de te faire réagir. Alors, les rayons du soleil caressant toujours ta joue, tu ne rien et te contente de mettre un pied devant l'autre pour pouvoir te lever et marcher. Tu adresses un dernier coup d’œil au petit lit qui se tient à côté du tiens et qui semble bien vite depuis maintenant trop de temps. Du temps, encore et toujours, on court tous après le temps mais celui-ci semble prendre un malin plaisir à se jouer de nous.

Elle s'affaire dans la cuisine, ta mère, nettoyant chaque placards au centimètres près, passant en revu tout ce qui lui est possible de nettoyer, d'astiquer, de faire briller. C'est devenu un tic, quelque chose qu'elle fait pour ne pas sombrer dans la folie après la perte de ses enfants, de son mari qui à préféré fuir les responsabilités de trop de bouches à nourrir. Cela fait bientôt que le lien qui vous unissait à disparu, elle ne te regarde pas, de t'adresse pas un mot et ne te sert jamais dans ses bras comme elle fait avec Link, comme elle le faisait avec Amaury avant que les jeux ne l'envoi dans limbes. Tu n'est pas comme eux, tu as toujours été différent de part ton physique mais surtout de part ta personnalité bien trop sombre, bien trop destructrice. Dans la cuisine brille le reflet d'un vieux seau en fer que ton père avait récupéré au marché, ton frère te l'indique d'un mouvement de tête et tu t'en empares sans rien dire. Aujourd'hui encore tu resteras seul, parce que tu as besoin de ce jour, parce qu'il représente pour toi bien plus qu'une simple journée banale comme tant d'autres dans le district onze. Ils se souviennent, tous, de ce jour mais la plupart des gens on préférés tirer un trait sur ce souvenir pour passer à autre chose, pour ne garder que le meilleur. Il traîne dans le district une certaine agitation, palpable, effrayante, comme si quelque chose allait s'abattre d'une minute à l'autre sur les pauvres petites têtes défigurées des habitants du onze, c'est chose qu'on appel la moisson. Tu en rêves parfois, d'être tiré au sort, de partir pour ne plus jamais avoir à croisé les yeux méprisant de ton frère qui te considère comme un moins que rien, un esclave du désespoir. Partir, juste un peu, afin de trouver la rédemption, le pardon que tu espère tant, pouvoir mourir sans ne rien devoir à personne. Mourir, se laisser aller au néant dans une arène, non pas sans combattre mais avec cette volonté de vouloir en finir, mourir en homme libre. Tu t'aventures à un, très, maigre sourire que personne ne remarqua de tout façon. Les jeux, voilà ce qui pourrait te sortir de cet enfer, et puis, personne ne te regrettera.

C'est un jour particulier et si d'autres se sont efforcés de l'oublier tu ne fait pas parti de ces gens-là, parce que ce jour est pour toi le symbole de toute ta culpabilité, de toute cette honte d'être encore envie alors qu'il à pérît à tes côtés et que tu n'as rien fait pour le sortir de là. Tu aimerais pouvoir revenir en arrière, rien qu'une fois, rien qu'un court instant afin de plonger plus tôt dans le lac sombre et de le ramener vivant sur la terre ferme. Vous seriez revenus, trempés tout les deux de la tête aux pieds mais avec un sourire franc sur les lèvres, parce que cette expérience vous aurez rapprochés, mère aurait crier, un peu, avant de passer une main dans les cheveux du gamin et se mettre en cuisine afin de vous réchauffer. C'est con que ça se soit passé ainsi, tu avait tellement de chose à lui apprendre, tellement de conseil à lui donner et lui, il ne reviendra pas. À l'ombre d'une ruelle étroite et inanimé tu laisses tes genoux atteindre le sol tout en ramenant des bras contre son thorax qui te sert et te fait mal. Tu ne pleures jamais en public, parce que ça leur laisser croire qu'ils seront bientôt débarrassés de toi et tu ne veux pas leur donner cette satisfaction, tu choisira ta propre mort, peut importe de quelle manière. Alors c'est à l'ombre de cette ruelle que tu te laisses aller, le ventre vide et les pensées bien trop embrumées pour faire quoi que se soit. Le seau de fer que tu tenais jusqu'à présent fini sa course de l'autre côté de la rue, envoyé au loin par ta colère et tes yeux trempés de larmes. Tu te relèves chancelant, incapable de mettre un terme à cette mascarade qu'est devenu ta vie depuis sa mort et avec cette envie familière de marquer sur tes bras toute la peine que tu éprouves à grand coup de couteau ou de dents. Tu te fiches bien ce qu'ils peuvent penser des cicatrices qui courent le long de tes bras, de ton ventre maigre et des hanches trop fines, tu te fiches bien de tout ça. Ils ne comprennent pas que ta seule envie, c'est d'en finir.

Tes pas te guident vers le seul endroit qui signifie encore quelque chose à tes yeux, tu te laisse faire sans opposer la moindre force, parce que tu es si fatigué de courir à contre sens, de devoir fermer les yeux pour sentir la brise réchauffante de ta propre mère, si fatigué de tout ça. L'eau qui trône dans le fleuve est calme en cette journée et ça n'est pas encore l'heure pour que les gamins du district viennent plonger tête la première afin de trouver un plaisir à cette journée maussade. Tes jambes se dérobent sous ton poids et tu te retrouves de nouveau agenouillé devant cette étendue d'eau que tu maudit mais qui se trouve être le seul endroit qui accepte ta présence. Voilà maintenant cinq ans que les pacificateurs on creusés cette fosse de l'autre côté de la rive, cinq ans que ton jeune frère à trouver la mort sous tes yeux, cinq ans que tu as passé à s’autodétruire sans la moindre culpabilité. Un bruit de pas léger se fait entendre mais tu ne prends pas la peine de te retourner, comme toi il vient ici chaque années sans que tu ne saches pourquoi. Il fait parti de ceux qui on recouvert le corps de ton frère avec une pelleté de terre et qui sont partis sans un mot, sans un signe de tête pour cette famille endolorie par la mort. Chaque années Zeger s'assure que tu n'es pas mort ou en train de mourir et chaque années tu lui répète les mêmes phrases avec la même intonation. C'était dérangeant, autrefois, quand Zeger venait ici et qu'il prenait place à tes côtés, ta seule envie était de resserrer tes mains sur sa gorge quand bien même il aurait facilement le dessus sur toi, et puis tu as pris l'habitude de le voir même si sa présence ne t'es toujours pas amicale ou rassurante. « Je te trouve toujours là. Tu n'oublies jamais hein... » Tu ne prends la peine de lever les yeux vers lui alors que tu sais qu'il se trouve à quelques pas mais tes jambes cèdent un peu plus sous tout ce poids et tu tombes les genoux au sol, incapable de faire quoi que se soit. « Parce que tu arrives à oublier toi ? » C'est comme une vieille routine qui s'installe entre vous, Zeger est le seul qui arrives encore à te faire parler, à te faire réagir sans que tu ne cherches à fuir, pourquoi ? Tu l'ignores toi-même. « Nous venons ici chaque années, moi pour l'avoir laisser tomber et toi pour avoir recouvert son corps avec de la terre et du sable, pourquoi ? » Le pacificateur ne te donnera pas de réponse, tu le sais très bien, mais c'est la seule chose que tu arrives à dire. Pourquoi ? Peut-être parce qu'au fond Zeger est aussi abîmé que toi.
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