✤ TOURNEE DU VAINQUEUR les jeux sont désormais terminés, place à la tournée du vainqueur qui met à l'honneur andro graham ! plus d'informations ici. ✤ INTRIGUES panem ne cesse de changer avec de nombreux événements inouïs. découvrez le volume 6. ✤ MISES À JOUR une nouvelle règle a été instaurée. merci de prendre connaissance de celle-ci ainsi que les autres nouveautés ! ✤ MISSIONS ET QUÊTES toutes les missions ont été lancées ! rendez-vous dans ce sujet pour toutes les découvrir. ✤ SCENARIOS voici quelques scénarios qui n'attendent que vous: rebelles. liam hemsworth pacificateurs. boyd holbrook district 13. cobie smulders & chris hemsworth vainqueurs. gemma arterton & elle fanning d'autres scénarios gagnants de la loterie à venir !
Je devais être affalée là depuis des heures. Peut-être même des jours, qu’est-ce que j’en savais ? J’errais entre la conscience et l’inconscience. Ce pacificateur inconnu m’avait emmenée là-bas et m’avait laissée aux bons soins d’un autre. Cependant, celui-là je pourrais le reconnaître entre mille. Avec tout ce qu’il m’avait fait, son visage avait été imprimé dans mon esprit. Il avait été imprimé au fer blanc, aucune chance que je l’oubli. Jamais. Ce fou avait eu avait eu un malin plaisir à me faire des blessures qui ne partiraient jamais de mon corps. Ces cicatrices allaient me suivre jusqu’à la fin de mes jours, autant que son visage dans ma tête. Je voulais le faire payer.
Cependant, je ne pouvais le faire à ce moment-là. Je n’avais pas la force de faire quoi que ce soit. Mon corps me brûlait des pieds à la tête et ce jusqu’au plus profond de mon être. Je n’étais qu’un tas de cendres rougeoyantes. Mes plaies semblaient avoir arrêté de saigner, mais je me sentais poisseuse. Lorsque je faisais un mouvement, même le plus léger, je sentais les croutes formées par la coagulation sur mes blessures se fendre sous la tension. Je ne devais plus ressembler à rien mis à part un cadavre. M’avait-il laissée pour morte, peut-être ? J’avais perdu conscience à de nombreuses reprises pendant les sessions de torture auxquelles il s’adonnait avec tant de joie. Il y avait des choses que l’être humain ne pouvait supporter et mon corps préfère se mettre en veille que de les sentir. Ma santé mentale ne l’aurait pas supportée. J’avais été consciente durant une partie des sévices et j’en avais bavé.
Quelle idée stupide de te rebeller sale vache. Tu sais parfaitement que votre groupe de souillons n’a aucune chance contre le Capitole. La seule chose que vous méritez pour avoir eu l’idée de penser à prendre le dessus sur nous est de vous faire tuer comme des chiens, des bâtards faibles et sans ressource. Tu sais comment on traite les bâtards dans ton genre sale pute ? On leur en fait baver, ils souffrent tellement qu’ils nous supplient de les achever. Tu vas voir ma jolie, c’est ton tour. Il avait eu raison pour une chose, j’ai voulu qu’il en finisse avec moi. Les coups pleuvaient sur mon visage et mon ventre, je me faisais étrangler, les couteaux glissaient sur ma peau, sur ma chair et les hurlements fusaient. Parle sale pute parle ! Dis-moi tout ou je continue. Des renseignements sur les projets du district rebelle, c’est ce qu’il voulait. Comme si j’allais avoir des informations du genre. Pas du tout. Je n’avais rien à lui dire et je ne lui ai rien dit. Ce n’était pas ça qu’il voulait entendre et il me l’a fait savoir.
Je ne sais rien arrêtez! Je ne sais rien ! Je vous en prie arrêtez. J’ai hurlé des paroles dans le vide durant des heures. Il revenait toujours à intervalles réguliers et me disait toujours la même chose. Et je suis sensé te croire ? À d’autre. Alors maintenant tu vas parler sale vache. Et les coups recommençaient à pleuvoir de plus belle. Achevez moi je vous en prie! Arrêtez !!! Mes larmes se mêlaient à mon sang et à la saleté sur ma peau. Mes hurlements et mes pleurs se mêlaient aux rires, insultes et demandes du pacificateur. Je perdais conscience à cause de la douleur et c’était elle qui me ramenait. Je flottais entre deux mondes et j’aurais préféré mourir que de faire ces voyages. Si je mourrais, Dorian et Constance allaient pouvoir vivre heureux pour toujours. J’étais triste de les laisser. J’étais en fait déprimée comme jamais. Surtout pour Dorian que je venais tout juste de retrouver après presque trois ans. Cependant, je savais que la jeune femme allait prendre soin de lui, elle l’avait toujours fait. Je pouvais partir en paix. Je ne souffrirais plus jamais. Je ne sentirais plus jamais rien, je ne verrais plus jamais quoi que ce soit.
Plus jamais de larme, plus jamais de sourire. Plus jamais de Hunger Games. J’avais voulu aider la cause rebelle sans y parvenir. Combien d’entre nous y ont laissé leur vie. Je ne verrais plus jamais de mort, plus personne qui souffre. Aucune sensation que ce soit. J’étais prête à quitter ce monde qui ne méritait que ça. J’étais affalée au sol dans le coin de la pièce où j’étais enfermée et je me suis mise à repenser aux beaux moments de ma vie. Dorian et moi enfants en train de courir dans les rues du district 2. Dorian qui me félicitait de mes améliorations lors de mes entraînements avec lui et mon père. La première fois que constance est venue à notre rencontre. Nos anniversaires. La fois où j’avais retrouvé la jeune femme dans le champ, où elle retrouvait mon frère, après la mort de Dorian. Mon premier réveil dans ses bras. Quand j’ai retrouvé mon frère il y avait quelques temps déjà.
J’étais Lucy Delilah de Massari, j’avais eu une vie bien remplie et très courte. J’avais 20 ans et j’ai eu la vie d’une femme de 40 ans. J’avais jadis été heureuse et je pensais à ces moments en versant ce qui était mes dernières larmes. J’étais prête à partir.
C’est la dernière conversation que nous aurons Constance. Tu ne le sais pas encore, mais c’est la dernière fois que je te torturerai. Nous avons vécu ensemble durant vingt ans. Cela fait vingt ans que je suis dans ta tête, que tu m’ignore et que tu me hais. Cela fait dix ans que je suis dans ta tête, et que tu prends conscience de mon importance. Cela fait trois ans que je suis dans ta tête, et que tu crois que je ne suis qu’une illusion, un souvenir, ou un songe. Tu pense que je suis quelqu’un d’autre Constance, n’est-ce pas ? Mais je suis toi. Je suis l’enfant qui est en toi. Et aujourd’hui l’adolescente va mourir.
Elle passa sa main dans ses longs cheveux blonds et à l’aide de son autre paume, elle rassembla ses boucles, doucement. Elle avait chaud, la sueur coulait sur sa nuque, et sur son front. Son cœur battait doucement, trop doucement sans doute. Elle se concentrait sur sa respiration, elle se concentrait sur les murmures autour d’elle, pour ne pas paniquer. Elle devait rester calme. Ecouter les sons infimes autour d’elle l’aidait à rester concentrer, c’est ce qu’elle avait découvert durant l’entraînement. De son poignet, elle fit descendre un élastique avec lequel elle entoura ses boucles. Elle fit trois tours, et serra. Relevant le regard, elle croisa celui de Dorian qui était assis en face d’elle. Elle ne souriait pas. Elle ne pouvait plus sourire. Elle regardait les soldats autour d’eux, et se rendit compte qu’elle n’en connaissait aucun. Elle connaissait leurs regards, mais ni leur nom, ni leur histoire. Ils n’étaient que des étrangers. Elle était une étrangère pour les rebelles du D13. Ils étaient une dizaine de soldats, dans un hovercraft en direction du district deux. Ils devaient atterrir en périphérie de la ville, et entrer dans les rues avec l’aide des rebelles qui se trouvaient sur place. Mais ils seraient les seuls à entrer dans les entrepôts. Ils devront faire vite. Ils devront entrer dans les entrepôts au Nord de la ville et dans le QG des pacificateurs du district pour délivrer les rebelles qui s’y trouvaient suite à l’attaque du D13. Pour sauver Delilah. Voilà la seule raison pour laquelle Constance se trouvait également parmi eux.
Suite à la disparition de Delilah, elle avait changé. Beaucoup changé. Elle avait passé plus de deux semaines hospitalisée, elle avait commencé à s’entraîner, et elle avait obtenu l’autorisation de porter une arme, et de s’en servir. Elle était devenue forte. Durant un mois, elle et Dorian avaient suivi un entraînement intensif. Ils ne s’étaient arrêtés que sous l’effet de l’épuisement ou lorsque leur corps hurlaient à la mort. Même la souffrance ne les avait pas arrêté. Depuis un mois ils se retrouvaient les premiers en salle d’entraînement et y restaient jusqu’à tard le soir. Et ils continuaient de s’entraîner une fois dans leurs chambres. Le corps de Constance s’était raffermi. Jamais elle n’avait été autant en forme. Elle sentait la vie coulait dans ses veines, l’adrénaline la rendre folle, et le désire de vengeance la perdre dans des hallucinations. Elle quémander du sang. Pour la première fois de sa vie, l’idée de tuer un homme lui semblait alléchante. Cependant, elle doutait encore d’être assez forte pour cela. Sans doute, s’il s’agissait de l’homme qui aurait fait souffrir Delilah, et qu’il fallait le tuer pour la sauver, alors elle tirerait sur la détente. Elle était prête pour cela. Elle devait être prête pour cela. Elle avait découvert certaines capacités. Elle était bonne au tir, elle était forte, et surtout elle était agile, rapide. Elle n’était pas la meilleure, mais elle se plaçait dans une moyenne parmi les soldats qui se trouvaient dans le District 13.
Et elle avait Dorian. Une fois qu’ils seront dans le district 2, ils seront séparés en plusieurs équipes de deux ou trois rebelles préalablement établi. Elle serait avec Dorian. Ils avaient pour mission première de surveiller les entrer de l’entrepôt. Mais tous les deux savaient pertinemment qu’ils ne tiendraient pas cette position. Tous les deux savaient que la seule raison pour laquelle ils se trouvaient ici c’est parce qu’ils savaient Delilah était retenue ici. L’information avait parut grâce à des informateurs des rebelles dans les hautes administrations du Capitole. Delilah se trouvait là, à portée de mains, et ni Dorian ni Constance ne laisseraient passer cette chance de la sauver. Elle rentrerait avec eux au District 13. Et si l’un d’eux devait y laisser sa vie… Ce serait pour la bonne cause. Constance ne voulait pas y penser. Si Dorian venait à mourir, cependant, elle savait qu’elle n’y survivrait pas. Pas cette fois. De même s’ils découvraient Delilah morte… Aucun d’entre eux ne pourraient s’en remettre. Elle vouait sa vie au De Massari. Si elle devait mourir pour eux, elle le ferait sans aucune hésitation. La mort n’était pas un supplice. Les perdre eux l’était. Cela faisait deux ans qu’elle vivait loin d’eux. Cela faisait deux ans qu’elle était déjà morte.
Elle sentit l’engin décélérer et s’abaisser. Ils durent descendre, et se rendre à pied jusqu’au grillage qui entourait le district. Ils portaient leurs uniformes gris du treize, et par-dessus, des grands manteaux censés les faire disparaître dans la foule. Ils entreront par plusieurs passages, grâce à des rebelles qui les y attendaient. De ce fait, ils furent à l’intérieur une heure après avoir atterri. Constance prit la main de Dorian dans la sienne, et ils s’enfoncèrent ensemble dans le district. Sur elle, elle avait un automatique, trois couteaux, et la pilule de cyanure qu’ils avaient donné à tous les soldats, un talkie-walkie, une puce. C’était tout. Ils avaient besoin de cela pour savoir où elle se trouvait, et pour être sûr que si elle devait être torturée alors elle mourrait avant de dire quoi que ce soit. Ils allèrent vers les entrepôts, mais au lieu de s’arrêtaient devant l’entrée ils continuèrent leur chemin, jusqu’à l’arrière du bâtiment. Une porte de service. C’était sans doute leur seule chance de sauver Delilah… La crocheter fut simple, et entrer dans les couloirs immenses de cet entrepôt le fit aussi. Beaucoup trop. Tout cela était beaucoup trop simple. Constance n’était pas tranquille, elle sentait son cœur battre dans ses temps, et la peur l’envahir. Ce n’était pas normal. Où était les pacificateurs ? les coups de feu ? Les hurlements ? Dans le couloir où ils avançaient, ils étaient seuls.
Il lui semblait entendre des murmures, des plaintes tous autour d’elle. Elle avait une ouïe fine et cela l’inquiétait en réalité. Ils se trouvaient dans les sous-sols du district 2. Dans un couloir dont les portes étaient tout similaires, avec un numéro. Soudain, au-dessus d’eux, des cris se firent entendre, des coups de feu, et des pas rapides. Constance s’arrêta un temps et regarda le plafond où les lampes frémir. Les rebelles avaient-ils été découvert ? Ou faisaient-ils diversions le temps que les prisonniers soient libérés ? Elle entendit une porte s’ouvrir, mais elle ne se trouvait pas au-dessus. Elle était au fond du couloir. La panique la fit réagir rapidement, elle prit Dorian et se colla dans l’angle d’une porte avec lui, discrètement. Elle croisa son regard, et baissa le sien vers la poigner qui se trouvait à côté d’elle. Doucement, sans un bruit elle s’en saisit, et elle découvrit qu’elle était ouverte. Laissant Dorian s’occuper de l’homme qui venait d’entrer dans le couloir, elle ouvrit la porte et leur permit d’entrer. Le hasard. Elle resta un instant contre le mur. Tout cela était trop simple. Tout cela était beaucoup trop simple. Elle avait un mauvais pressentiment.
C’est alors que l’odeur du sang l’envahit. Elle fit attention à ce qui se trouvait autour d’elle. Du sang, du sang, du sang, et un corps. La nausée la saisit, et elle dût poser une main sur sa bouche pour retenir son hurlement d’horreur. Delilah. Elle marcha vers le corps couvert de plaie et de sang, les larmes embrouillaient sa vue, mais c’était bien elle. « Delilah… Oh mon dieu… » Elle caressa ses cheveux, et le sang couvrit sa paume. Elle essaya de ravaler ses larmes. Le choc la rendait amorphe. Elle ne pouvait pas croire qu’ils …. Qu’ils avaient … osé… L’envie de tous les tuer faisait trembler ses muscles. Mais elle devait être forte. Elle caressait la joue de Delilah, descendit jusqu’à son cou, et chercha son poule. Elle s’autorisa un soupir de soulagement. Elle se tourna vers Dorian. « Elle est en vie, mais plus ou moins inconsciente. Elle est très faible. » Sa voix retenait à peine son sentiment de panique. Elle caressa le visage de Delilah, et le prit entre ses deux paumes. La peau de Delilah était brûlante, contre ses mains fraîches. « Delilah, écoute ma voix. Delilah on est là pour te sauver. Ouvre les yeux Amour. S’il te plait… » Elle devait être sûre que Delilah avait conscience de ce qu’il se passait autour d’elle. Ils ne pouvaient pas la sortir de là tant qu’elle n’aurait pas compris qui ils étaient. Elle risquait de paniquer sinon. Elle risque de les mettre à découvert. Ils devaient être prudents. Constance était déjà pratiquement sure qu’ils étaient découverts. Ils devront faire vite pour pouvoir s’en sortir tous les trois.
Le camion tangue sous les gravas de la route; les pneus crissent, emplissant l'air d'un refrain entêtant. Son regard reste ancré sur le lames métalliques du sol, comme chacun ici. Tous attendent en silence la fin du périple, la destination finale; l'arrivée au district 2. Dorian a déjà vécut ça, cette attente insupportable avant l'action; où le temps est suspendu dans l'air, où l'angoisse étouffante plane autour de nous. Ces moments où la tension est si concentrée qu'on en perd son souffle. Ce n'était pas sa première mission, mais ce n'était pas comme les dernières fois non plus. L'enjeu était plus grand cette fois là, pas parce que la mort n'avait pas frappé les fois d'avant, mais parce que cette fois elle menaçait Delilah. Égoïstement, il trouvait cette mission bien plus cruciale que toutes celles qu'il avaient eu à affronter jusque là. Devant le sauvetage de dizaines de personnes, devant la destruction du tyran capitolien... devant tout le reste pourtant bien plus important à l'échelle humaine que le sauvetage d'une seule personne. Les autres, il s'en foutait à présent.
Quand il relève les yeux, c'est pour croiser le regard de Constance assise face à lui. Il l'observe sans retenue faire sa queue de cheval. Ils ont attendu ce moment avec tant d'avidité qu'il lui est difficile de réaliser qu'ils y sont. C'est le jour J, le jour où il sauveront Delilah, où ils sauront si elle peut l'être. Les dernière semaines avaient été dures, l'incertitude, l’entraînement, la fatigue, la douleur les avaient achevé lentement... mais ils avaient été là l'un pour l'autre, comme soutenu mutuellement. Ils avaient passé un mois tous les deux qui avait filé aussi vite qu'une poignée d'heures. Aujourd'hui, il pouvait regarder Constance autrement que comme une inconnue. Sa mémoire n'était pas revenue malgré leurs essais, mais il avait finit par comprendre pourquoi son ancien lui qui pourtant la haïssait, avait finit par cédé à ses charmes.
Ils s'étaient entraînés nuit et jours pour cette attaque, se réveillant chaque matin avec la peur au ventre, se couchant avec la rage au cœur. Ils avaient changés; s'étaient endurcit, caparaçonnés dans une armure pleine de haine et d'acharnement. Dorian voulait être fort, pour Delilah, pour Constance, il n'était plus question de se morfondre sur soit à présent.
La cabine tressaute mais chacun reste campé sur son siège. Personne n'a dit un mot depuis bien longtemps. Personne n'a rien à dire. Dorian récapitule dans sa tête le plan d'attaque qu'on leur a donné. S'introduire dans la base par équipe, faire diversion, délivrer les otages, tuer si nécessaire. Il est avec Constance, il préfère la savoir avec lui.
Son regard dévie du visage de la jeune blonde au paysage défilant par la fenêtre crasseuse du camion. Alors, ses pupilles se perdent dans la contemplation de ce panorama si familier. Il n'était pas retourné chez lui depuis trois longues années. La nostalgie le pris au ventre comme un brusque manque d'air. Il avait déjà vu ces montagnes, il avait déjà foulé ces terres... La dernière fois qu'il avait vu ces contrées rougeoyantes, ces plaines vertes et tranquilles, ces carrières où il avait tant détesté allé jadis, c'était avant de montrer dans le train des jeux de la faim. Son dernier voyage. L'histoire se répétait-elle ? Non, ils allaient revenir, tous les trois.
Le camion freine brusquement, laissant derrière son sillage des traces sur le sol de poussière blanchâtre. Ils descendent en silence puis marchent vers le grillage de démarcation du District. Il reste près de Constance, sa présence l'apaise mais son cœur bat un coup sur deux. Ils portes des longs manteau cachant leur attirail. Il garde son fusil contre lui. Chaque soldat porte le même équipement : un arme de poing, une arme blanche en cas de besoin, un appareil radio, une puce de traçage et une pilule de cyanure. Il serre les dents, priant le ciel de ne pas avoir à utiliser cette dernière. Constance prend sa main et l’entraîne avec lui, ils entrent dans le district sans problèmes, n'éveillant les soupçons de personne. Voir les rues du district lui arracha un rictus. Qu'aurait-il donné pour revenir ici et vivre comme si de rien n'était ? Sa vie d'autrefois, embellit par les années et les souvenirs, lui semblait soudainement bien douce. Peut-être l'idéalisait-il, il n'en savait rien. Le temps n'était de toute façon plus à la contemplation. Le grand bâtiment s'élevait au loin ; ils approchèrent de la cible, contournant son entrée principale, collés aux murs de briques rouges. Ils passent par l'arrière pour ne pas se faire repérer, Constance ouvre une porte qui grince sur ses gonds, il fronce les sourcils. Tout ça est trop simple. Où sont les gardes ? Ou sont les pacificateurs censés garder les lieux ? Tout ça ne dit rien qui vaille...
Il s'enfoncent dans un couloirs souterrain sombre. Plissant les yeux le temps que sa vision s’accommode à l'obscurité, sa respiration se fait plus profonde, plus lente. Les bruits résonnent, étouffés entre les murs. Des plaintes sourdes, longues et suppliantes s'élèvent, l'odeur acre du sang le prend à la gorge. Pas de doute, c'est ici, Delilah est tout près, dans un de ces cellules. Un brouhaha se fait entendre au dessus de leurs têtes. Des bruit de courses, des coups de feu, ses lèvres se déforment d'un rictus. Ils sont repérés ? Est-ce là la diversion attendue ? Plus question de faire demi tour de toute façon ; ils longent le couloirs en silence, détaillent les portes de métal toutes surplombée d'un nombre. 14... 15... 16. Fin du chemin. Un bruit de pas résonne alors non loin d'eux. Constance le plaque au mur, il grimace, lui faisant signe de se calmer. D'un coup de tête, Dorian indique une porte au hasard pour qu'elle y entre, tournant les talons pour s'occuper de leur invité surprise. Un coup dans la poitrine, puis un crochet dans le ventre lui arrache une plainte. Il réplique, le fait tomber au sol, dégaine un coutelas pour le planter dans sa chair. Un hoquet de stupeur s'échappe des lèvres du garde qui sécrase sur le sol dans un gargouillis étranglé. Dorian souffle, vérifie au touché qu'il n'a rien de grave ; pas de sang, tout va bien.
Il rejoint Constance d'un pas pressé, foule le sol qui parfois est taché de sang séché, il manque de glisser sur l'une d'entre elle. Son corps tout entier lui gronde de se tirer d'ici en vitesse mais il l'ignore allègrement. Il pose sa main contre la porte déjà ouverte ou Constance s'est introduite et la pousse pour y entrer à son tour. La puanteur du sang lui retourne les entrailles dans une grimace de dégoût. Constance est là, accroupit et immobile, elle regarde quelque chose. Il s'avance d'un pas, suit des yeux l'objet de ses regards. Son souffle se coupe.
Elle était là, prostrée sur le sol, couverte de plaie et en sang. Il s'avance précipitamment vers elle, s'arrête derrière Constance, ses muscles tendus propage la douleur dans tout son corps. "Elle est vivante ?", il murmure presque inaudible mais sa voix s'étrangle à peine sortit de ses lèvres. Constance tremble, il s'approche d'elle et la serre un peu contre lui. La vue de Delilah lui arrache une grimace et un haut de cœur ; il boue de rage, sert les poings et garde les lèvres scellées pour empêcher tout hurlement d'en sortir. Il pose une main fébrile sur le front de sa sœur, essuyant quelques gouttes de sang encore fraîches. "On doit la sortir de là...", il ne réfléchit plus ; chaque seconde ici est une menace de plus pour la vie de Delilah. Sa tête explose, il veut sortir d'ici. Des bruits de courses résonnent sur le sol de pierre du couloir, il redresse la tête, en alerte, et saisit Delilah dans ses bras. "Vite, on se tire."
Des coups de feu résonnent dehors. On entend les gémissement et les bruit d'un homme qui s'écroule. Amis ou ennemis ? Pas le temps d'attendre. Il soulève sa sœur sans effort, elle n'est pas lourde, elle est trop amaigrie pour l'être. Jetant un coup d’œil vers Constance, il l’interroge du regard. "On doit faire sortir les autres...".
Conscience ou inconscience, là était la question. Je flottais entre les deux depuis tellement longtemps que je ne savais plus du tout où j’en étais. Hallucination ou réalité. Cet état me troublait au plus haut point, mais je n’y pouvais absolument rien, malheureusement. J’étais toujours allongée au sol, dans un coin de la pièce et je dormais la plupart du temps. Je ne pouvais faire que ça dans l’état où j’étais. Mes muscles me torturaient sans le vouloir, je ne pouvais plus bouger tellement ils me faisaient mal. La seule chose que je voulais faire était d’être couchée dans un lit bien chaud et douillet avec des draps propres sentant l’herbe fraiche. Je voulais être propre et me reposer pour le restant de mes jours. À la place, j’étais dans une pièce crasseuse, si je me fiais à mes derniers souvenirs qui étaient des plus flous. Cette pièce sombre, puante et sale allait être ma dernière demeure. C’était ce que je pensais. Comment aurait-on pu venir me chercher ici ? Je ne savais même pas où je me trouvais. Il y avait encore moins de chances qu’on me relâche. Soit j’allais mourir de moi-même, soit on allait m’exécuter. Le plus tôt serait le mieux.
Je voulais mourir pour abréger mes souffrances, mais je ne voulais pas mourir pour Dorian et Constance. Où étaient-ils à ce moment-là ? Que faisaient-ils ? Me cherchaient-ils ? Probablement. Ils devaient brasser ciel et terre pour me trouver. Panem était si grand, ils ne pourraient jamais me trouver là-dedans. J’étais fini. Le 13 allait-il réellement se soucier de quelques rebelles disparus aux mains du Capitole ? J’en doutais fortement. Pourquoi le feraient-ils ? Je n’avais personnellement jamais rien fait pour eux. Qu’étaient quelques rebelles par rapport à un district au complet à protéger. Rien du tout. J’étais résignée. J’étais surtout trop faible pour tenter de m’enfuir. Si seulement j’avais pu me lever, j’aurais pu m’enfuir et peut-être réussie à m’enfuir. C’était une utopie, mais c’était la seule chose que je pouvais faire. Mes pensées n’étaient pas toutes cohérentes, mais elles me réconfortaient dans mes derniers moments de vie.
Lors de l’un de mes rares moments de lucidité, j’entendis du bruit venant d’en haut. On courrait au-dessus de ma tête. On se battait là-haut. J’espérais juste que les salauds qui m’avaient mis dans cet état allaient en baver. J’entendis soudainement quelque chose de l’autre côté du mur où je me trouvais. J’ouvris faiblement un œil pour regarder si quelqu’un venait, mais je ne vis rien. Ce devait être mon imagination qui hallucinait. Ce ne serait pas la première fois depuis que j’étais ici. Ne pas bouger était si facile dans mon état. Malgré que mes yeux étaient fermés, je fini par voir un filet de lumière entrer dans la pièce. Je me mis à espérer ardemment que personne ne revenait s’amuser avec moi. Je ne pouvais plus endurer quoi que ce soit. Cette voix…je la reconnaissais. C’était impossible, je devais halluciner. Quelqu’un posa une main sur mes cheveux poisseux et la retira rapidement. J’étais dégoutante. Ouvrir les yeux ? Pour cette voix je pouvais le faire. Une deuxième voix vint à mes oreilles et me motiva encore plus à ouvrir les yeux. Mon frère et Constance ici ? J’allais vivre ? J’avais peine à y croire. Je sentis qu’on me soulevait et très facilement. J’avais dû maigrir depuis tout le temps que j’avais été dans cette pièce. Depuis quand y étais-je de toute manière.
J’étais serré contre ce que je croyais être mon frère et je dû ouvrir un tant soit peu mes yeux pour vérifier. Je n’y croyais pas. Comment était-ce possible ? Comment avaient-ils su où j’étais. J’avais à peine la force d’ouvrir ms yeux alors commencer une discussion sur le pourquoi du comment était totalement hors de ma portée. Mes yeux ouverts, je vis le visage très grave de mon grand frère qui interrogeait probablement Constance du regard. Je ne voyais pas cette dernière, mais j’étais convaincue que c’était elle. Si c’était mon frère qui me tenait contre lui, ce ne pouvait être qu’elle. J’entrouvris la bouche pour essayer de parler mais rien ne sorti tout de suite alors que mon frère disait à la jeune femme qu’ils devaient faire sortir les autres. Quels autres ? Ils avaient une équipe avec eux ? Il y avait d’autres rebelles ici ? Qu’est-ce qui se passait ici ? Mon cerveau semblait se réveiller, un minimum, mais c’était un début. Je bougeai ma tête pour essayer de me redresser tout en expirant un seul et unique mot.
Tuer. Pourquoi n’arrive-tu pas à accepter l’idée de tuer quelqu’un ? Eux n’hésiteront pas à tirer Constance, tu le sais. Alors prends l’arme. L’acier est froid contre ta paume. Tu tremble, pourquoi ? N’ais pas peur, tout va bien se passer. Tu l’as déjà fait une fois. Tu te souviens. Tu as pris l’arme dans ta main, tu as ôté la sécurité, tu l’as posé sur ta tempe et tu as tiré. Qu’est-ce qui a changé depuis ? tu crois que tu peux être heureuse encore à présent ? Tu pense que la vie est revenue vers toi ? Pauvre folle. La vie n’est aucun long chemin jusqu’à la mort.
Elle n’arrive pas à arrêter de la regarder. Elle sait que c’est elle, c’est évident, pourtant elle n’a rien à voir avec la Delilah qu’elle est allée retrouver dans ce même district il y a quelques mois de cela. Le visage de son amie est recouvert de plaies et de sang, boursouflé et bleui par les coups à répétitions. Son corps, disloqué. Sa respiration, presque inexistante. Son corps n’est qu’un amas de chair sanguinolent. Constance espérait que la souffrance était si grande qu’elle n’était plus que néant, que le corps de Delilah ne le ressentait même plus. Parce qu’il éait évident qu’elle devait souffrir le martyr, pensait qui donnait des envies de meurtres à Constance. Elle avait toujours tout fiat pour éviter cela à Delilah. Elle aurait aimé que son amie ne connaît-ce jamais cela. Que jamais elle ne souffre. Elle était stupide, elle était naïve et innocente. Mais elle croyait encore que les rêves pouvaient être de douces réalités. Elle pouvait encore y croire, après tout elle avait retrouvé Delilah, et elle était assez forte pour la sauver, avec l’aide de Dorian. Ils pourront rapidement la faire sortir d’ici. Après quoi ils pourront vivre tous les trois, et se battre pour les idéaux que les De Massari avaient en communs. Ils se battaient pour la liberté, pour un ordre nouveau, meilleur. Elle, elle se battait pour eux. Ils étaient tout ce qu’elle avait de plus précieux en ce monde. Tout ce qu’elle aimait.
Dorian la rejoignit dans la salle, et resta également stupéfait devant le spectacle d’horreur que le corps de Delilah leur offrait. Ce n’est que lorsque Dorian la prit contre lui que Constance se rendit compte qu’elle tremblait. Le contact du jeune homme la calma presque immédiatement. Elle put respirer normalement de nouveau et reprendre ses esprits. Elle sentit Dorian se tendre – à l’inverse – à côté d’elle. Elle posa le regard vers ses mains qui se serrèrent en deux poings. Elle se garda du moindre commentaire. Elle n’était pas même sure de pouvoir parler normalement. Elle lui assura simplement qu’elle était en vie, mais faible, et appela doucement la jeune femme pour avoir une preuve qu’elle n’était pas morte. Pourtant elle pouvait sentir son pouls, ce qui la rassura un moment. « On doit la sortir de là » La voix de Dorian la fait presque bondir. Elle est froide, désincarnée, douloureuse. En effet, ils n’avaient que trop attendu. Plus ils restaient dans cette pièce et plus ils avaient de chance de se faire prendre. Elle regarda un instant les lieux, et la conclusion ne se fit pas attendre : si un pacificateur entrait à cet instant ils étaient morts tous les trois. Pas de fenêtre, une seule porte, et trois murs immaculés de sang. Celui de Delilah. Ils devaient sortir d’ici, dans le couloir ils avaient plus de chance d’atteindre une sortie.
Alors elle acquiesça en silence et se releva, laissant la place à Dorian qui se pencha pour prendre sa petite sœur dans ses bras, et la souleva comme si elle n’était qu’une plume. « Vite, on se tire. » Constance sortie de sa ceinture une arme à feu. Comme à l’entrainement. Dorian avati les deux mains prises pour porter Delilah, c’était à elle de s’assurer de sa sécurité. Elle avait appris cela. Alors, elle ôta le cran de sécurité, et se dirigea vers la porte, l’arme à la main. Elle s’arrêta contre le battant, la main sur la poignée alors qu’au dehors un coup de feu retentit. Un corps chuta sur le sol. Elle tourne son regard vers Dorian, et fait « oui » de la tête, attendant son consentement pour ouvrir la porte. Ce qu’elle fait, doucement. Elle regarde dans le couloir, méthodique. Personne. Le sang frais coule jusqu’à elle. Une légère pente. « On doit faire sortir les autres… » Elle regarde les portes dans le couloir. En admettant qu’elles renferment toutes un prisonnier, ils seraient quasiment une dizaine dans ce couloir. Ils étaient deux, une blessée, et elle était la seule à pouvoir tirer. Ils n’avaient aucune chance. Cependant elle ne pouvait pas non plus s’arrêter là. Alors, faisant signe à Dorian ils se déplacèrent jusqu’à la pièce qui s’ouvrait devant eux. Une fois encore, il suffit de jouer avec la poigner pour que la porte s’ouvre. Elle fit signe à Dorian se passer avant elle, et referma la cellule derrière eux. En effet, se trouvait là un jeune homme au moins aussi mal-en-point que Delilah.
Retenant son haut-le-cœur, Constance s’avança vers le jeune homme qui leva vers elle un regard paniqué. Il semblait vouloir parler sans y parvenir, et elle se demanda s’il ne souffrait pas de déshydratation. « Calme-toi. On va te sortir d’ici… Tu peux marcher ? » Il se tendit un instant et les jugea tous les trois d’un regard inquisiteur et sévère. Son regard resta un long moment sur Dorian et Delilah avant de revenir sur Constance. Il hocha la tête. Alors elle s’avança vers lui, prit son arme dans la main droite et l’aida à se relever. Il posa son bras autour d’elle et elle le soutint fortement mais avec une sorte de tendresse pour ne pas lui faire plus de mal encore. Il retint un grognement, et elle avança vers la sortie. Le temps qu’il reprenne contenance. Elle repartie vers la porte et l’ouvrit pour regarder dans le couloir. Toujours personne, cependant elle perçut un bruit dans le lointain qui l’inquiéta.
« On ne peut pas tous les libérer. » Dit-elle avec une voix si froide qu’elle se surprend elle-même. Ces mots la poignardent. Elle n’ose pas imaginer ce qu’elle est en train de dire. Est-elle finalement devenue un monstre ? Elle est sur le point de céder, de marcher vers la prochaine porte lorsque, dans un souffle, Delilah la retient. Elle prononce le nom de son frère. Elle les a reconnu – au moins Dorian – elle se blottit d’autant plus dans les bras de ce dernier. La décision de Constance est prise alors. Elle regarde Dorian dans les yeux. « On doit la sauver Elle avait tout. » C’est une promesse qu’ils se sont faits. Cela fait un mois qu’ils attendent pour ça. Cela fait un mois qu’ils se battent pour ce moment. Elle regarde de nouveau dans le couloir et lui fait signe de commencer à rebrousser chemin.
Ils commencent alors à remonter vers l’entrée qu’ils ont emprunté pour arriver jusqu’ici. Ils avancent plus doucement, sans cessé de regarder autour d’eux ce qu’ils se passent. Ecoutant parfois, si quelqu’un ne les suit pas. Constance est assourdie par le bruit de son cœur qui bat dans ses tempes. Elle respire profondément pour se calmer et se concentre sur l’idée la plus importante : sauver Delilah. Son sang est chaud, l’adrénaline circule dans son corps entier et lui donne la force de mettre un pas devant l’autre. Comme on lui a apprit à le faire. Un soldat. Elle est un soldat. Elle a mûri, enfin. Elle mène son premier combat. Enfin, elle se bat, elle a arrêté de fuir.
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Sujet: Re: Heaven's gonna wait [Constance & Dorian] Jeu 3 Mai - 15:37
Il resserra son étreinte sur elle; même si ce contact devait être douloureux, même si la porter le rendait vulnérable et inutile en cas d'assaut, il ne pouvait pas la lâcher. La laisser à un autre revenait à l'abandonner de nouveau, jamais plus il ne commettrait l'erreur. Il n'avait pas pardonné sa faute lors de l'attaque du 13, cette décision qu'il avait eu : laisser tomber sa sœur. A cause de cette négligence, elle avait été capturée, emprisonnée, torturée... toutes ces choses qui n'auraient jamais dû se produire, pas alors qu'il était là. Son orgueil en avait pris un coup, son estime aussi; il avait été trop faible pour faire la seule chose pour laquelle il était encore là. La seule personne s'il s'était juré de protéger quoi qu'il en coute. A présent elle reposait là, recroquevillée dans ses bras, des ecchymoses recouvrait son visage couvert de plaies et de sang; il serra les dents, détournant son regard de ce pénible spectacle. Jamais il ne se le pardonnerait.
Des coups de feu grondaient au loin; Dorian qui n'écoutait que son instinct eu la soudaine envie de s'en aller vite fait. Tant pis pour les autres, songea-t-il avant de réprimer sa froideur. Ils étaient nombreux ici, sans doute dans un état similaire à celui de Delilah. Ils ne pouvait pas les laisser ainsi. Ils avaient fait tout ce chemin pour eux, et bien qu'il tente de se convaincre que c'était uniquement pour Delilah, il ne pouvait se résoudre à abandonner tous les autres. Saisissant sa radio, il pressa le bouton sur la droite du boîtier, le pressant contre ses lèvres pour murmurer. "Equipe 2. Vous m'entendez ? on libère des otages. Besoin de renforts." Alors, quittant leur chambre de torture, ils prirent le chemin qu'ils avaient emprunté quelques instants auparavant. Delilah restait inerte, immobile, le teint cireux; sa respiration, soulevant faiblement sa poitrine était la seule preuve restante qu'elle était toujours en vie. Constance ouvrait la marche, le couloir était vide, mais il effleura la crosse de son arme, comme pour s'assurer qu'elle était toujours bien là, accrochée à son épaule. Il la savait entrainée, elle pouvait les défendre, mais il aurait été bien plus rassuré de pouvoir les couvrir lui aussi. D'un coup de pied, il referma la porte en métal derrière eux, suivant Constance de près, assurant leurs arrières. Elle entra dans la salle suivante, la lourde porte grinça sur ses gonds et libéra une bouffée âcre d'humidité mêlé au sang. Veillant à ce que personne ne les suive, il entra quelques instants après elle, restant près de la porte. Elle soutenait un jeune homme; cette vision lui arracha une rictus. Pas parce qu'il était blessé, pas parce que la pièce était sale et sentait la mort, mais cette vision l'énervait bêtement. Il préféra fixer le couloir, s'assurant que personne n'arrive; aucun "nuisibles" j'entends. "Bordel où sont les autres…" murmura-t-il. Étaient-ils tous tombés sous les coups des pacificateurs ? Avaient-il été entrainé dans un traquenard ? Si oui, pourquoi n'étaient-ils pas attaqués eux aussi ? Tout ça n'avait rien de logique.
La voix de Delilah vint le tirer de ses réflexions muettes, murmurant son nom. Il tourna les yeux sur elle, écartant d'une main une mèche de cheveux qui venait encombrer le visage de sa sœur. "Delilah… Tu m'entends ? ça va aller, on est là." sa voix résonnait dans le couloir, se répercutant contre les mur dans un écho métallique. Constant revint vers elle, accompagné du jeune homme au moins aussi mal en point que Delilah; grâce au ciel il pouvait marcher, Dorian ignorait comme ils auraient fait qu'il avait fallut en trainer un autre à bout de bras. Il en vint à la même conclusion inéluctable que celle que Constance vint lui souffler; ils ne pourraient pas sauver tout le monde. C'était triste à dire, c'était horrible à envisager; mais ils ne pouvaient pas les libérer tous à la forces de leurs bras. Tous deux s'étaient fait la promesse de sauver Delilah avant tout, quoi qu'il leur en coûte. Maintenant qu'ils y étaient, cette réalité lui sembla bien plus amère qu'il ne l'aurait imaginé lors de leur entrainement au 13. Ils n'étaient pas assez pour soutenir tous les blessés retenus ici; ni pour les protéger en cas d'assaut. La vérité, c'est que plus ils étaient nombreux, plus ils étaient vulnérables. Le capitole n'allait certainement pas les regarder partir d'ici en se tournant les pouces. Ils étaient dans une sacré merde… Pourquoi la mission prenait-elle un tournant aussi désastreux ? Ils prirent le chemin de la sortie. De temps à autre, Dorian ouvrait une porte, tombant tantôt sur des salles vides, tantôt sur des prisonniers mutilés qui lui arrachaient des grognement dégoutés. Laissant les portes ouvertes derrière son passage, il priait pour que les autres équipes finissent par se pointer ici et les aide à sortir. C'était trop immoral que de les condamner ici sans leur laisser la moindre chance de s'en tirer. Sa radio grésilla, émettant un chuintement venant couper le silence qui régnait jusqu'alors. Une voix masculine résonna au travers de l'engin, s'identifia comme l'équipe 4, demandant leur identification et leur position. "Equipe 2, localisation : -1. Deux blessés. Il y en a d'autres ici." son regard dévia alors vers les cellules laissées ouvertes d'où s'échappait parfois quelques gémissement plaintifs. La radio coupa dans un nouveau grésillement.
"Tu penses pouvoir marcher ?" souffla-t-il à Delilah, desserrant légèrement son étreinte sur elle. Il ne voulait pas la presser, ni qu'elle se fasse mal, mais il serait plus rassuré s'il pouvait avoir son arme. Il n'aimait pas l'avoir comme ça, à la portée des attaques qu'ils pourraient subir à tout moment. Avec deux blessés, lui même occupé à porter l'un d'entre eux, et Constance qui, bien qu'armée, devait soutenir le deuxième blessé… Si l'ennemis venaient à leur rencontre maintenant, ils étaient perdu. Justement, l'unique porte de sortie s'ouvrait à quelques pas d'eux, striant les ténèbres du couloir d'un faisceau de lumière aveuglant. Par réflexe il détourna le regard, éblouit, cachant ses yeux de son unique main valide. Allié ou ennemi ? Il n'eu pas le temps de se poser la question car des coups de feu fusèrent autour d'eux. Il plongea contre un mur, se plaquant contre la pierre froide si violemment que ses muscles protestèrent vivement. "Merde ! merde merde merde !", sifflant entre ses dents avant de déposer Delilah sur le sol à ses côtés. Il savait bien que leur répit ne pouvait pas durer bien longtemps. Combien étaient-ils en face ? Difficile à dire… Saisissant son arme avant de tourner le regard vers Constance, la cherchant des yeux. Son coeur battait à un rythme effréné, porté par l'adrénaline. Lentement, une pensée vint s'insinuer en lui, pernicieuse, elle vint empoisonner son esprit. Pour la première fois depuis un mois, il envisagea la possibilité qu'ils ne reviennent peut-être pas tous de cette expédition.
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Sujet: Re: Heaven's gonna wait [Constance & Dorian] Dim 13 Mai - 19:13
Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse, au fond d'un monument construit en marbre noir, et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse ; quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir, empêchera ton cœur de battre et de vouloir, et tes pieds de courir leur course aventureuse, le tombeau, confident de mon rêve infini ( car le tombeau toujours comprendra le poète ), durant ces grandes nuits d'où le somme est banni, te dira : " Que vous sert, courtisane imparfaite, de n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ? " Et le ver rongera ta peau comme un remords. ► BAUDELAIRE
Torture. Ta torture, ma torture, leur torture. Jamais je n'arriverai à savoir si tu tortures plus que tu ne tortures les gens ou si c'est le contraire. Les deux je suppose. Tu es ta première victime puisque les autres ne sont que des victimes éphémères. Des oeuvres d’art sur lesquelles tu t’exprimes, touché par les délices insatiables de la douleur des autres. Les cris, les pleurs, les supplications, les arabesques grenat dessinées du bout du couteau sur la peau... Mais surtout l’exercice de ton don. Celui de pouvoir t’asseoir à l’envers sur une chaise face au torturé - le dont n’étant pas bien évidemment de s’asseoir à l’envers - et de pouvoir simplement en regardant au fond des yeux de l’autre deviner ses peurs les plus secrètes. Puis de les utiliser, de lui conter milles histoires plus terrifiantes les unes que les autres, des contes de fée sans Happy End. C’est ainsi que tu préfères agir, à susurrer des mots à l’oreille des rebelles, des innocents même. Tu es l’incarnation des démons qui les taraudent depuis longtemps, juste une preuve de plus de la réalité de leurs terreurs.
Et Delilah. Elle était comme n’importe quelle autre rebelle que tu avais capturé, une frêle créature de plus. Peau de porcelaine, cheveux de soie brune, yeux noisette, une petite fleur qui s’était très certainement engagée pour le simple plaisir de défier l’autorité comme une adolescente défie ses parents ; très certainement pour la curiosité du frisson. En quoi devrait-elle être différente des autres ? T’apprendrait-elle des choses supplémentaires ? Probablement pas. Mais autant essayer, ne serait-ce que pour la joie de la voir se briser, se noyer dans le poison de tes paroles, de la sentir trembler alors qu’elle boit jusqu’à la lie ton discours amer. Mais au final elle a été différente des autres. Parce que tu as commis des erreurs, des impairs. Et parmi eux cette stupide idée de la laisser de temps en temps à Dan’, ce Pacificateur d’une extrême violence et d’une extrême grossièreté. Il a brouillé toutes tes pistes habituelles, a souillé ton travail habituellement si soigné, il a foutu le bordel en gros. Il lui a fait mal. Pas autant que tu aurais pu le faire mais il l’a amochée, chose que tu ne fais jamais par souci de professionnalisme. Ce n’est sincèrement pas drôle si on abîme la victime après tout, non ? Tu as eu beau lui passer un savon, le mal était fait. Irréparable. Et en plus Delilah n’a rien dit, rien. Peut-être ne savait-elle rien mais cela te frustre. Alors tu l’as laissée dans les souterrains du district, à moitié morte avec un vain espoir : ils viendront la chercher. Ils doivent venir la chercher, après tout elle est l’une des leurs.
Tu attends depuis maintenant des heures, caché, prostré derrière une caisse mais encore aucun signe de qui que ce soit. Pourtant depuis le temps qu’elle est là ils doivent bien le savoir, et leurs seuls moyens d’accès au District 2 sont ces souterrains. Donc ils doivent y passer. CQFD. Au fait tu sais qu’il y a des gens qui ne savent pas ce que CQFD veut dire ? C’tune honte tu ne trouves pas ? Non ça ne te choque pas outre mesure ? Eh ben mon poteau on peut dire que tu sais rester égal à toi-même... Une qualité indéniable d’ailleurs quand on est en planque. Et tu es en planque. Seul. Dans le noir. Avec moi dans ta tête. T’as pas vraiment de chance en fait hein ? Coincé entre les barils d’essence et d’explosifs, entre les caisses d’alcool et autres substances que les Pacificateurs entreposent ici. La plupart ne pensent pas aux rebelles. Toi si et cela t’est très utile. Tu entends toujours la respiration brisée et difficile de Delilah de l’autre côté du bois. De temps en temps des gargouillis te parviennent, signes indéniables qu’elle crache du sang. Si personne ne vient la chercher elle ne survivra certainement pas longtemps. Ce serait regrettable certes mais pas insurmontable.
Pourtant des pas se font enfin entendre, des chuchotis, des cliquetis. Un rictus éclaire ton visage. Ils sont venus pour elle. Une femme et un homme à en croire les voix. Dorian - c’est ainsi qu’il semble s’appeler - a d’autres plans que de rester au chevet de la brune visiblement : « On doit faire sortir les autres… » Oh non pitié... Il va prendre trois plombes cet abruti, on attend déjà depuis des heures... Mais, têtu, - et ne m’ayant pas entendu surtout - il commence à ouvrir des portes dans le vieux couloir et trouve des blessés, de ceux que l’on laisse là entre des séances de tortures un peu espacées. Prenant ton mal en patience, tu respires lentement, rêvant du moment où le rebelle se rapprochera car ils sont à plus d’une dizaine de mètres encore. Tu l’entends donner des ordres dans son talkie-walkie et sa voix se fait de plus en plus proche à ton grand plaisir. Lorsqu’enfin tu le sens tout près mais suffisamment loin pour qu’il ne soit pas un danger, tu te lèves en un bond et tire un coup de sommation. Coup de sommation qui frappe un baril qui est sans aucun doute rempli d’explosif puisque le souffle de la détonation frappe l’autre en plein dos et le fait tomber à terre. Ses vêtements prennent feu et les cris de la femme se joignent au sien. Tu te caches le visage du bras droit pour avancer en évitant son corps livré aux flammes. Constance s’est levée. Tu regardes la blonde pétrifiée dans les yeux et lèves ton arme une seconde fois. Ce coup ne sera pas cette fois tiré pour dissuader qui que ce soit. Tu vises le coeur de Delilah qui est étendue au sol dans le but d’abréger ses souffrances. Tu appuies sur la gâchette mais dans un geste désespéré, son amie se jette devant le canon de ton pistolet. Ta balle file se ficher droit dans sa poitrine, lui coupant le souffle et la faisant chuter.
Tu contemples son corps juvénile, son T-Shirt blanc où une tache pourpre s’épanouit, juste du côté gauche, au niveau du coeur. Tu fermes ses yeux sans sentiments et lui prends sa veste pour aller la jeter sur la tête de l’homme dont les râles retentissent toujours, insupportables. Ainsi les flammes s’éteindront même si rien ne garantit sa survie au contraire. Tu ramasses le talkie-walkie qui est tombé de sa main et appuies sur le bouton marche. « Game over pour l’équipe 2 mes chers amis. » Tu laisses ton regard glisser sur Delilah qui semble perdue dans une espèce de coma. « Venez chercher vos morts. Avec un peu de chances vous pourrez sauver deux blessés. Personne ne vous attaquera, je suis magnanime. Mais vous n’avez pas intérêt à tenter quoi que ce soit où vous serez morts. » Puis tu laisses tomber l’engin et l’écrases sous ta botte avant de tourner les talons sans un regard en arrière.
Spoiler:
Désolée pour le power gaming mais comme tout était convenu et que je n’aurai pas le temps de faire une deuxième réponse, j’ai préféré faire ça en un tout.
Code by Anarchy
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Sujet: Re: Heaven's gonna wait [Constance & Dorian] Jeu 17 Mai - 18:50
Heaven's gonna wait
Tout autour de moi n’était que brouillard insipide et incompréhension. Je ne savais pas trop où j’étais, mais je savais avec qui j’étais. Je ne comprenais pas du tout ce qui se passait. On m’avait levé de terre et on m’avait parlée. Constance était là. Mon frère aussi d’ailleurs était là. Ils étaient venus me chercher. Mon calvaire était fini. Je pouvais me détendre…j’allais vivre. Le pire était passé, je ne pouvais croire que pire puisse nous arriver alors que nous étions ici. Je n’étais pas totalement présente mentalement à ce moment-là. J’étais fatiguée et je n’avais plus aucune force. Cependant, sentir mon frère me serrer contre lui pour me sortir de cet enfer me redonnait du courage, de la force. J’étais prête à me battre pour ma vie. Dorian était prêt à le faire, je ne pouvais pas le laisser seul à tout faire. Nous avions toujours été tous les deux ensemble dans toutes nos galères, ça n’allait pas se terminer comme ça je n’y croyais pas, je ne voulais pas. Lui et moi nous ne pouvions pas être séparés alors que nous venions de nous retrouver. Nous avions tellement de choses à vivre ensemble encore, tellement de choses à nous raconter. Il l’avait bien compris et était venu me sauver pour ça. Mon frère c’est le meilleur.
Dorian et Constance me redonnaient de la force. Pas des masses, la situation était contre moi, mais je pouvais probablement me tenir sur mes pieds. Je pouvais essayer à tout le moins. C’était le minimum que je pouvais faire dans ces conditions. Je voulais que nous sortions tous d’ici vivants. J’avais redressé ma tête un brin pour regarder mon frère alors qu’il me demandait tout ça.
«Ouais…je crois ça va aller.»
Malheureusement, je n’ai pas réellement eu le temps de me remettre sur mes pieds que la porte qui donne sur l’extérieur s’ouvrait devant nous, éblouissant tout le monde avec cette lumière frappante. Mes yeux étaient tellement habitués à la pénombre que je n’y voyais plus rien. Mon frère bougea rapidement en jurant. Ce n’était pas bon signe du tout. Je croyais que c’était un autre soldat du district rebelle qui était venu me chercher les otages pris durant l’attaque. Avec la réaction de mon frère j’ai rapidement compris que ce n’était pas le cas. Mon frère me déposa au seul contre un pan de mur alors qu’il sortait une arme de sa ceinture. Il sortit de sa cachette en même temps que l’homme arrivé de l’autre côté tirait sur un baril qui explosa à cause de son contenu. Une déflagration frappa mon frère qui tomba au sol, le bruit fut énorme et me rendit à moitié sourde quelques instants. Je me suis mise à ramper vers lui et Constance qui était un peu plus loin, mais la force me manquait. Je me suis effondrée à côté de mon frère, tentant vainement de l’empêcher de brûler. Je le poussais sur le sol pour le faire rouler et éteindre les flammes sur ses vêtements qui commençaient à sentir le roussi. J’entendis Constance crié alors qu’elle se levait et l’homme qui m’avait tant fait souffrir s’avançait. Je ne pourrais jamais l’oublié…jamais. Je me suis reculée un peu, essayant d’éviter l’inévitable.
Je voyais le canon de son arme pointé sur moi et je me disais que j’avais réfléchie trop rapidement. Je ne voulais pas mourir. Je venais à peine de retrouver mon frère, je venais à peine de penser que je pourrais sortir d’ici en vie. La panique vint me prendre le ventre et des larmes se mirent à couler de mes yeux. Je ne pouvais croire que notre histoire se termine ainsi. Je ne voulais pas partir, j’avais plein de choses à vivre encore. Il faut croire que je ne le méritais pas. Je voyais son petit sourire sur ses lèvres. Il était satisfait de son petit jeu. J’ai fermé mes yeux, attendant l’impact, mais il ne vint jamais. J’entendis la détonation, mais je ne sentis pas le coup. C’est plutôt le corps de Constance qui s’est affalé sur moi. Mais que ce passait-il saleté de merde. Le pacificateur prit le talkie-walkie de mon frère et y parla. Game over pour l’équipe 2 mes chers amis. Venez chercher vos morts. Avec un peu de chances vous pourrez sauver deux blessés. Personne ne vous attaquera, je suis magnanime. Mais vous n’avez pas intérêt à tenter quoi que ce soit où vous serez morts.
J’avais Constance d’un côté qui saignait abondement d’un côté, mon frère qui semblait souffrir le martyre. Je me sentais tellement inutile. Je ne pouvais rien faire mis à part attendre les gens que le pacificateur avait alerté. Allaient-ils seulement venir ? Je ne pouvais que pleurer. Je me suis mise à serrer Constance contre moi, alors que je voyais son regard faiblir.
«Reste avec moi Constance! Constance ça va aller on va te soigner. Allez fais pas la conne reste avec moi. Je suis là me laisse pas. Pas encore. Respire Constance. »
Je me suis retournée vers mon frère dont le visage était horriblement rougit. Il devait souffrir le martyre.
«Dorian...Dorian on fait quoi ? Me laissez pas bordel.»
Je ne savais pas quoi. Je ne pouvais qu’attendre les autres soldats. J’étais en état de panique et je ne pouvais rien faire. Je ne pouvais que pleurer Constance qui perdait la vie devant moi sans que je ne puisse rien faire. J’essayais de retenir son sang dans la plaie, mais ça ne servait à rien. J’étais inutile et ça me rendait folle.
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Sujet: Re: Heaven's gonna wait [Constance & Dorian] Dim 20 Mai - 14:41
Tu as froid. Pourquoi tu ne réponds pas ? Regarde moi. Encore une fois Constance. Pourquoi tu ne souris pas ? Constance… Ne me laisse pas. Pourquoi est-ce que tu rie comme ca ? Tu as l’air heureuse. Alors pourquoi cette larme sur ta joue. Tiens, j’ai une devinette pour toi … Tu veux l’entendre ? Constance… ? Constance, pourquoi tu ne me réponds pas ? Constance … Non. S’il te plait.
Ne me laisse pas. J’ai peur du noir.
Elle était écoeurée par l’odeur du sang. Son regard était obstruée par les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle ne savait pas pourquoi elle pleurait. Sans doute parce qu’elle était soulagée. La respiration de Delilah lui parvenait à côté d’elle et elle savait que tout irait bien. Elle le comprit alors qu’ils avançaient rapidement vers la sortie. Le poids de l’étranger pesait sur ses épaules, mais la joie était bien trop grande pour qu’elle se laisse aller à la fatigue. Elle était heureuse, enfin, elle avait sauvé Delilah, et bientôt ils retourneront tous les quatre dans la lumière du jour. Ils seront sauvés, et peut être pourront-ils vivre presque normalement. Comme avant. Elle imaginait d’autres vies, déjà, elle imaginait la personne qu’elle pourra devenir. Elle imaginait pouvoir passer sa vie aux côtés de Dorian et Delilah. Incapable de choisir entre ses deux amours, sans doute les aimera-t-elle pour longtemps encore. Son cœur battait à la chamade alors qu’ils approchaient de la porte en fer à quelques mètres d’eux. Elle laissait passer un halo de lumière, et elle sentait presque la chaleur du soleil sur sa peau. Peut être pleuvait-il dehors, dans ce cas elle ne sera que trop heureuse de sentir les gouttes d’eau glisser sur sa peau et lécher son corps à la manière de millier de petite flammes. Elle aurait sans doute froid. Mais elle n’en avait cure. A cet instant elle ressentait tellement de joie et d’angoisse que son corps était de marbre. Elle avait l’impression qu’il était si lourd, que chaque part était un supplice vers un but ultime. Que jamais elle n’atteindrait. Elle ne devait pas avoir de telles pensées. Les choses avaient été beaucoup trop simples, mais elle n’en avait cure. Peut être que les prisonniers n’avaient pas tant d’intérêt que cela pour le Capitole, alors ils les avaient laissé là en attendant qu’ils ne trépassent. Ils les avaient sauvés, au moins deux d’entre eux. Elle n’arrivait pas à croire que les choses aient été aussi faciles. Mais elle ne s’en plaignait pas. Elle avançait dans le couloir sombre, sans se douter qu’elle était observée.
Elle courait vers la liberté. Elle savait que le chemin était encore long, mais Delilah et Dorian y croyaient, alors pourquoi pas elle. Elle voulait aussi croire à un monde où chacun pourrait vivre libres, sans cette épée de Damoclès qui pendaient la tête de chaque enfant des districts. La peur, elle voulait l’annihiler. Elle s’en croyait capable à cet instant. Alors qu’elle courait vers cette porte, aux côtés de Delilah et Dorian, elle se crut assez forte pour se battre. Elle se redressa, le regard levé vers la lumière. Cette lumière pure, aveuglante, parfaite. Sans ombre. Elle la connaissait. Elle en avait déjà entendu parler, et pourtant jamais elle n’avait aussi proche de la toucher. Elle n’avait pas vraiment ce nom, car il ne s’agissait ni des néons, ni d’une bougie ou encore du soleil. Elle n’était pas brûlante, elle était réconfortante, et sa blancheur n’était pas blafarde mais douce. Cet éclat fantastique était presque inespéré. Cette douce illumination réchauffa le cœur de Constance à mesure qu’elle approchait. L’avenir. Voilà ce qu’elle touchait du bout des doigts. Enfin, elle pouvait rêver à un avenir. Enfin elle pouvait rêver de nouveau. Les cauchemars se dissipèrent, plus d’ombres, plus de peurs, plus d’épée. Seulement elle, son amour et la lumière. Elle imagina sa vie, et durant un court instant elle pu la vivre.
Elle sortie en courant de ce couloir immense, et ils purent rejoindre le district treize. et durant des jours elle resta au chevet de Delilah, priant pour qu’elle se réveille et se remette de ses blessures. A côté de cela elle continuera l’entraînement avec Dorian. Peut être lui parlera-t-elle d’eux, encore, pour l’aider à se souvenir. Un jour peut être se souviendra-t-il qu’il l’aimait. Alors elle pourra être sienne à nouveau, entièrement. Elle l’aimera, à jamais, et fera toujours tout pour qu’il soit heureux. Comme avant. Ils deviendront des soldats, des rebelles, les chevaliers de la liberté. Ils délivreront les districts de la tyrannie d’un fou. Snow sera tué, et alors s’élèvera une nouvelle forme de pouvoir. Une démocratie, où le peuple de Panem pourra enfin exprimer ses envies. Alors elle pourra retourner vivre dans le district deux. Elle s’imaginait mère. Elle voyait danser dans sa tête la silhouette d’une enfant. Sa fille, son rêve, son avenir. Elle pourrait mourir alors. Et sourire une dernier fois. Elle ne quitterait jamais Delilah ou Dorian. Elle sera entière. Elle sera Constance De Massari. Sans doute… Un jour. Elle pourra danser dans les bras de Dorian à nouveau, un jour, sur une musique qu’eux seuls entendront. Et jamais son corps ne sera suffisant pour contenir l’amour qu’elle ressentira. Cette futur lui plaisait. Elle le désirait ardemment. Elle allait se battre. Enfin, elle ressentit ce sentiment presque douloureux, cette colère ravageuse. Ce désire de vaincre. Elle allait gagner.
Elle tendit la main vers la porte, dans un ultime mouvement. Une seconde, et le silence. L’explosa déchira l’air sur sa gauche. Elle voulut tourner le regard, mais elle ne vit que des flammes et du souffre. Les enfers se fermèrent sur eux, leur corps projetaient dans les airs, loin de la lumière. Les cris de Dorian lui parvinrent dans le chaos. Elle était assourdie, et se retrouva sur le dos à quelques mètres de Delilah et Dorian. Elle ne vit pas tout de suite le corps du jeune homme qu’elle tenait près d’elle. Sa tête lui tournait, et son cœur battait si vite qu’elle le sentait dans son corps entier. Alors elle le vit. Elle se trouvait presque en face de lui, et il ne sembla pas la voir. Elle ne le connaissait pas, mais il lui fit peur. Il était immense ainsi, royale. Terrifiant. Elle crut un instant qu’il s’agissait d’un monstre, ou du diable. D’une illusion, fruit de son imagination. Il ne pouvait pas être réel. Il n’était pas vraiment là. Il ne se tournait pas vers Delilah avec ce regard fou. Il ne levait pas son arme vers elle. C’était impossible. Elle aurait voulu que ce ne soit qu’un rêve, un cauchemars. Mais l’arme était bien réelle. L’acier brilla d’un éclat rougeoyant sous les flammes qui dévoraient le corps de Dorian. Delilah avait bougé, elle était sur Dorian a présent… elle essayait de le sauver. Mais qui va la sauver , elle ? Le regard de Constance allait de l’arme à Delilah. Elle comprit à temps ce qui allait se passer, et son corps réagit avant son esprit. « DELILAH NON ! » Elle l’étreignit. Cette étreinte, fut si soudaine et violente qu’elle ne put s’en rassasier.
Elle croisa le regard de cet homme. Il ne souriait pas. Il se pencha vers elle, et parla, mais elle ne comprenait pas ses mots. Il ne s’adressait pas à elle. Elle était couchée, dans les bras de Delilah. Sa main posée près de son cœur, elle essayait de reprendre son souffle. Mais son corps brûlait, dévorée par des flammes. Sa respiration était hiératique. Son cœur sur le point d’exploser, et son esprit divaguait. Elle n’arrivait pas à s’arrêter sur un point fixe, regardant autour d’elle à la recherche d’un réconfort, d’un soutient. D’un espoir. Elle savait que cette étreinte serait la dernière. « Reste avec moi Constance! Constance ça va aller on va te soigner. Allez fais pas la conne reste avec moi. Je suis là me laisse pas. Pas encore. Respire Constance. » Tout s’arrête. Elle se raccroche à cette voix dans l’obscurité. En ouvrant les yeux elle trouve le regard de Delilah. Elle est en vie. Elle va bien. Alors Constance peut sourire. Sa main quitte la plaie où la balle s’est logée et le sang coule sur son corps. Elle a froid, pourtant le liquide chaud la fait frémir. Elle esquisse un geste vers le visage de Delilah et alors qu’elle retrouve la chaleur de sa peau contre la sienne, elle dessine une traînée de sang. Elle sourit, comme pour s’en excuser, fascinée par sa beauté. « Tout ira bien. » Dit-elle, d’une voix désincarnée, déjà vidée de toute vie. La douleur enflamme son corps entier, et est si cuisante qu’elle ne la ressent même plus. Son regard se perd dans le vide à présent et elle sent ses forces l’abandonner. Elle ne tremble plus, son cœur ne bat plus, et ses poumons se vident. « Je n’ai plus peur du noir à présent… » Elle se tourne vers Dorian, un instant. Son corps est rougit par le feu et la douleur. Il n’est déjà plus là. Elle sourit. Elle n’aurait pas pu lui faire ses adieux. Aucun mot n’aurait pu suffir à le combler.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, elle ne vit pas son existence entière défiler sous ses yeux. Elle ne vit que le regard chaleureux de Delilah, qui était encrée dans le sien, empli de larme. L’une d’entre elle tomba sur la joue de Constance et glissa vers ses lèvres pour en extraire le dernier souffle de vie.
Adieu. Servons tous trois d'exemple à l'univers De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse Dont il puisse garder l'histoire douloureuse. Tout est prêt. On m'attend. Ne suivez point mes pas.