Sila,

J'ai fait des mauvais choix dans notre relation. Je n'aurais jamais dû être jaloux de ton succès,. J'aurais du être content pour toi, me taire et assumer ma faute. Je me suis trompé et je n'ose plus faire marche arrière maintenant. Mais le destin, comme tu le sais, nous a fait nous retrouver et cette année on va travailler ensemble. J'espère donc qu'on pourra tous reprendre à zéro et recommencer comme avant, en étant main dans la main, amis, amant. En espérant que tous n'est pas finis entre nous et que notre collaboration permettra à nos tributs de gagner les jeux et que nous ressortirons tous les deux grandis par cette expérience nouvelle.

Owl-Inn


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Je mettais le point final à cette lettre et sans même la relire je la chiffonnais et la jettais dans la corbeille en face de moi. C'était au moins la 20ème que j'essayais d'écrire et à chaque j'avais l'impression que quelque chose n'allait pas. Soit je la trouvais trop mièvre, soit trop froide, soi trop longue, soit trop courte. Bref ça n'allait jamais. En plus de cela, je n'avais pour habitude de laisser parler mon coeur. Mon coeur, habituellement, je le laissais au placard, n'accordant aucun intérêt à ce qu'il voulait me dire ou me faire ressentir. Au fait, pourquoi avais-je voulu écrire cette lettre ? Quelle idée folle m'étais passé par la tête ce matin-là. Je ne le savais pas moi-même. Je saisis juste que j'allais revoir Silayan et que cette rencontre me faisait peur, plus que peur même, elle me terrorisait. C'est impressionnant l'importance que peut avoir une muse sur celui qu'elle inspire. Car oui Silayan était et est encore aujourd'hui ma muse, sans elle mes tenus n'aurait as cet éclat. Si je n'avais pas voulus à tous pris la reconquérir, je ne me serais pas autant démené pour tenter de la rejoindre.

J'avais à plusieurs reprises repousser l'échéance, prétextant un séminaire ou un rendez-vous quelconque. Mais les jeux approchaient et il fallait se rendre à l'évidence, si je voulais cette année, montrer à tous Panem que je méritais ma place en tant que styliste du D1, il fallait à tous pris que je surmonte ma peur et planifié un rendez-vous avec elle. Le compte à rebours avait alors commencé, les jours, les heures, les minutes, les secondes c'étaient écoulés et le jour J était arrivé. J'avais aujourd'hui rendez-vous avec Silayan dans un petit resto branché du capitole. Je m'étais habillé sobrement pour l'occasion, une chemise blanche, une veste noire, un pantalon noir assortis, un haut de forme blanc et noire sur la tête et ma canne fétiche celle avec le pommeau en argent.

Sur place, le serveur, qui possédait un sourire un peu trop parfait à mon goût, m'accompagne jusqu'à ma table. Il me demanda si je voulais boire quelque-chose. Je lui répondis que non, car j'attendais quelqu'un. Sur mon front la sueur perlait, autour de moi des couples d'amoureux discutaient tranquillement sans m'adresser un regard. La tension était à son comble, je gesticulais sur ma chaise, comme un jeune homme à son premier rendez-vous galant. Et là, je la vis arriver, resplendissante comme à son habitude. Elle me cherchait du regard et ainsi pour attirer son attention, je me levais de ma chaise et dit :

Sil, je suis là.

J'aurais peut-être dut la laisser chercher encore un peu, ça m'aurait laissé un peu plus de répit. Mais là c'était trop tard, elle arrivait déjà droit sur moi. Je me levais et comme tous gentlemen qui se respecte aurait fait je lui tirais la chaise pour lui permettre de s'asseoir et dit

Salut, tu vas bien ? En tout cas tu as une mine splendide, tu as un secret pour rester toujours aussi belle ?

Je n'étais pas fier de mon approche que je trouvais trop rose, trop gniant gnaint mais bon je ne pouvais pas revenir en arrière. Ainsi, jetant un regard à la salle autour de moi, j'attendais fébrilement sa réponse, espérant pouvoir grâce à celle-ci me détendre et recommencer sur de bonne base notre relation.

Owl-Inn...
Cher journal,
Qu’y aurait-il de plus à écrire ? Je pense que moi-même je ne sais pas – une fois encore – à quoi m’attendre. Cette journée avait pourtant bien commencé, et alors que j’écris ces lignes le ciel est à peine coloré des premières lueurs de l’aube. J’ai enfin terminé la commande de lingerie sexy pour ce cher juge, et je suis en mesure de me concentrer entièrement sur ma prochaine mission : Les Jeux de la Faim.
Certes, je ne pourrais rien faire de définitif avant le jour –même de la Moisson, mais comme tous les ans, il s’agissait de prévoir les tenues à l’avance, et de simplement les modifier le jour – J. Cependant, cette année, je vais devoir faire avec une nouveauté. Owl-Inn, mon mentor, a enfin atteint son but. Cette année nous serons les deux stylistes du district un. J’ai peur. Je crois pouvoir dire que l’émotion la plus évidente que je ressens c’est la peur.
Cependant, cher journal, je suis incapable de comprendre pourquoi cet homme me fait si peur …

Elle soupira, et regarda les tâches d’encre que son stylo laissait sur le papier. Elle leva le regard vers la fenêtre. Le soleil montait dans le ciel, et s’approchait de son zénith. Il sera bientôt midi. Elle était encore chez elle. Elle n’était pas aller à sa boutique aujourd’hui, parce qu’elle avait un rendez-vous important qui lui prendra sans doute une partie de l’après-midi, et parce qu’elle venait de terminer une grosse commande. Alors elle avait laissé la boutique aux bons soins de ses assistantes et collègues, sous l’œil avisé de Tess Madden. La jeune femme était une muette qu’elle avait recueilli depuis quelques temps déjà. Elle était les yeux et les oreilles de Silayan qui pouvait exercer la langue des signes pour communiquer avec elle. C’était fort plaisant. Passons… De ce fait, elle se trouvait encore chez elle. Elle s’était cependant réveillée avant le soleil, et elle en avait profité pour reprendre ses croquis et ses dessins pour les jeux de la faim. Elle avait eu plusieurs idées, quelqu’unes un peu folles, novatrices. Cela était dû à un regain d’inspiration, et elle n’en ignorait pas la raison : Hunter Blackbird-Crowley.

Elle avait retrouvé son amant deux mois auparavant lors d’un voyage qu’elle avait effectué dans le district quatre. La raison de son voyage était strictement professionnelle, et en effet, elle en était revenu avec des tonnes de tissus, de métaux, de matériels et de dessins. Alors elle avait pu recommencé à créer. Elle était ébahit devant cette évidence : sans Hunter elle perdait de son géni. Il était plus qu’une source d’inspiration, il lui ouvrait le regard sur toute la beauté que pouvoir renfermer ce monde. Elle redevenait cette jeune femme ouverte et curieuse, qui voyait partout autour d’elle de la couleur, de la lumière et des jeux de reflets et d’ombre. Elle voyait de la beauté. Uniquement de la beauté. C’est cette fascination pour le Beau qui l’avait mené au Capitole quand elle n’avait que dix-huit ans, grâce à sa mère qui était une gagnante des jeux. Les portes du stylisme s’étaient ouvert à elle en la personne de Owl-Inn Fishter. Cela faisait dix ans qu’ils se connaissaient. Et pourtant, elle avait l’impression de ne pas connaître le même homme qui s’affichait partout au Capitole.

Elle avait vu son interview quelques jours plus tôt, sur le plateau de Caesar. Elle ne l’avait pas choisi, mais ses clientes raffolaient de cet homme qui faisait chavirer le cœur des habitantes du Capitole depuis qu’il était connu dans le métier. Depuis longtemps en somme. Elle avait bien reçu son message. Cette fois elle ne pourra pas lui voler la vedette. Les croquis des tenues qu’ils allaient présenter, c’est bien lui qui les avaient fait. Il faisait référence au scandale qui avait éclaté quatre ou cinq ans auparavant. Lorsque les habitants du Capitole avaient découvert que les tenus géniales présentées et signées par Owl avaient été conçus par Silayan. Elle avait pu monter les échelons plus rapidement que lui grâce à cela. Et il l’avait profondément mal pris.

Se levant de son bureau, et rangeant son journal, Silayan chercha dans ses tenues quelque chose à mettre. Aujourd’hui, pour la première fois depuis des mois, elle allait revoir Owl pour autre chose que pour une partie de jambe en l’air. Elle avait recouché avec lui, plusieurs fois, depuis leur rupture plutôt violente. Mais personne au Capitole ne semblait la comprendre mieux que lui. Personne. C’était bien cela le désespoir de Silayan. Elle trouva une tunique quasi-transparente bleue, et un sous-vêtement en dentelle, qui dessinait des motifs étranges sur sa poitrine et son ventre pour mettre en-dessous. Elle se contenta d’un pantalon de toile blanche, et de talons hauts pour accompagner cela. Dans ses cheveux, elle ajouta des mèches bleues, et son maquillage fut rapidement fait. Elle ajouta un pic au coin de son œil droit, et du rouge à lèvre bleu pétrole avant de sortir dans la rue. Elle irait au restaurant à pied, sachant qu’il ne se trouvait pas bien loin de chez elle.

Alors qu’elle marchait d’un pas décidé, le doute l’envahit. Est-ce qu’elle saurait résister à Owl ? Pourquoi avait-il mit tant de temps à accepter de la voir ? Lui en voulait-il encore ? Qu’allait donner cette collaboration ? Elle ne savait pas si vraiment elle voulait le revoir, mais elle arrivait déjà devant l’enseigne du restaurant, et entra d’un pas qui se voulait assurer. La salle était pleine, déjà, et dans la foule elle ne trouva pas Owl tout de suite. Mais un geste brusque la fit tourner le visage vers la gauche et elle le vit. « Sil, je suis là. » Sa sobriété était étrange, lui en général si extravagant. Elle le rejoint en quelques pas, et arrivée à sa hauteur il lui tira sa chaise où elle prit place, avant de reprendre place en face d’elle. « Salut, tu vas bien ? En tout cas tu as une mine splendide, tu as un secret pour rester toujours aussi belle ? » Elle rougit. Comme dix ans auparavant, alors qu’adolescente elle était tombée amoureuse de lui. Comment ne pas l’aimer d’ailleurs, il était bel homme et d’un charme ravageur. Mais il était aussi manipulateur et dragueur. Cela elle le savait. « Je vais très bien, je te remercie. Et toi ? Comment appréhendes-tu la venue des prochains jeux avec ton nouveau rôle ? » Demanda-t-elle en omettant de répondre à sa dernière question qui devait sans doute faire partie de son jeu de séducteur. C’était souvent le cas.

Un serveur vint à leur table, et avec un sourire pour le moins inquiétant, leur demanda ce qu’ils désiraient boire. « Je pense que nous prendrions bien un peu de champagne. Afin de fêter notre prochaine collaboration ? » Proposa-t-elle en regardant Owl dans les yeux avec un air de défis. Elle était sur la défensive, elle ne savait pas vraiment comment elle devait se comporter. Elle n’était pas une femme rancunière, et elle aimait être aimée. Cependant, quand il s’agissait de Owl les choses devenaient toujours beaucoup plus compliquées pour elle.