JUNE CAMILLE SMITH

featuring Alexis Bledel © Brain Damage

NUMBER ONE .

NUMBER TWO .

NUMBER THREE .

Je suis née un 9 février 2292 dans le district quatre. J’habitais avec mon frère, Théo et nos parents, Ellen et Mark. Aussi loin que je puisse me souvenir nous étions heureux tous les quatre. Papa me disait souvent des choses que maman m’empêchait de répéter à l’école. Des choses sur le Capitole et les Districts. Sur les Pacificateurs. Sur notre position d’esclaves. Nous n’étions pas riches, très loin de là. Pendant que papa travaillait comme pécheur pour les commerces du district, j’allais pécher en fraude avec Théo pour nous. C’était génial ces moments que tous les deux. Je ne me rendais pas compte de l’interdiction totale de faire ce que nous faisions ni du fait que l’on risquait notre vie en défiant le Capitole. J’avais 6 ans quand je l’ai appris. Qu’il fallait faire attention. J’ai du attendre une fausse vague envoyé par un agent du capitole et la mort de mon père pour le comprendre. Il était sur son bateau avec John, son meilleur ami. Le père de Zoé qui était comme ma sœur et de Maxime, qui était un des meilleurs amis de mon frère. Ça nous a rapproché encore je suppose. On était tout le temps fourrés tous les quatre. C’est à ce moment là que j’ai commencé à voir Maxime différemment. Plus que comme un grand frère.

J’avais 8 ans et Théo 14 lorsqu’il est parti dans l’arène. Je me souviens de chaque minute de ces jeux qui ont duré 12 jours. Je me souviens de mes insomnies, redoutant à chaque instant d’apprendre la mort de mon frère à laquelle il me semblait difficile d’échapper. C’était le but des jeux de la faim après tout. Evidemment. Nous faire comprendre que le Capitole gardait le contrôle. Ces jeux, pendant lesquels je m’occupais seule de nourrir ma mère qui était incapable de bouger du canapé devant la télé, on développé une réelle envie de rébellion dans mon esprit. Je ne pense qu’à ça depuis.

Mais Théo a gagné. Je ne sais pas comment. Personne ne le sait. Même pas lui. Depuis il passe ses journées et ses nuits à boire autant qu’il le peut. Soit il est ivre, soit il a une gueule de bois monstrueuse. C’est comme ça depuis six ans. Les horreurs de l’arène le poursuivent. Je l’entends crier la nuit et j’appréhende le jour où me jettera peut être moi aussi dans les jeux de la faim. Deux gagnants dans la même famille ? Aucun juge qui se respecte ne laisserait passer ça. Dorénavant nous avons de l’argent cependant et nous vivons dans le village des vainqueurs. Je n’ai pris qu’une tessera à cause de la pénurie de blé de cette année. Mon nom est 28 fois dans l’urne. Quand je pense aux 43 « Zoé Williams », mon sort me semble assez dérisoire.

Alors j’attends. Tranquillement. De savoir si oui ou non je serais jetée dans l’arène. Je m’entraine évidemment. Je ne suis pas stupide. Dans ses rares moments de lucidité Théo me conseille. Si je dois y aller je serais prête, un trident dans une main, un filet dans l’autre. J’étudie le commerce maritime pour donner l’impression que je fais quelque chose de mes journées, je continue à aller pécher, plus pour échapper à l’ambiance étouffante de la maison que pour nourrir notre famille, et je continue à voir Maxime et Zoé.

NUMBER FOUR .