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fermeture du forum le forum ferme ses portes après six ans d'existence. merci pour tout, on vous aime. |
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| AYDEN&SNAKE ◭ Ghosts of the past | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: AYDEN&SNAKE ◭ Ghosts of the past Lun 5 Mar - 23:53 | |
| ghosts of the past AYDEN&SNAKE —
Un bruit. Tu t'éveilles en sursaut. Tu as entendu quelque chose. Tu ne dormais pas, ou si peu, d'un oeil seulement, et tu as entendu ce bruit ténu à l'extérieur. Quelqu'un. Il y a quelqu'un à l'extérieur. Quelqu'un qui t'attend, qui te guette, qui veut te tuer. Ça n'arrivera pas. Tu ne mourras pas. Pas maintenant. Doucement, tu te lèves de ton lit. Tu dors habillé. Tu dors toujours avec un pantalon, au cas où tu doives partir en vitesse. Toujours prêt à attaquer, toujours prêt à te défendre, ton poignard bien caché sous ton oreiller comme les enfants cachent des dents ou des trésors. Ta maison du village des vainqueurs est bien protégée. Tu as eu la chance, le luxe que dis-je, de vivre dans cet endroit en gagnant ces Jeux maudits. Tu t'en passerais bien, cela dit, mais tu acceptes ton sort. Les murs sont isolés, le tout est chauffé, tu ne souffres pas du froid en hiver, ta soeur cadette a sa chambre toute à elle quand elle vient chez toi, soit très souvent, mais surtout, tu l'as équipée pour que tu puisses survivre. Technologie, district 3, l'intelligence, ingénieur, tu ruses autant avec la technologie qu'avec ton esprit.
Pieds nus sur le plancher froid, torse nu dans ta maisonnette, ton poignard à la main, tu sors de ta chambre à pas de loup pour t'approcher de la porte d'entrée. Tu sais qu'il y a quelqu'un. Tu peux le sentir. Tes nerfs s'aiguisent, ta poigne reste souple sur ton poignard, tandis que tu te colles sur le mur voisin à ta porte. Pas de loquet de mauvaise fonte comme dans le district 7, mais plutôt une serrure électronique que tu as bricolé toi-même, pour penser à autre chose. Subitement, ça toque à la porte. Tu sursautes presque, tes doigts se crispent un peu sur ton poignard. Non. Tu dois te détendre, pour mieux maîtriser tes gestes. Tu tapes sans un bruit le code qui déverrouille ta porte. À peine un cliquement, audible pour un chasseur, pour un fin renard, pour quelqu'un qui ne respire pas trop fort. Toi, tu ne respires pas : tu retiens ton souffle. Tu poses ta main sur la poignée avec lenteur, prends une longue inspiration, et ouvres finalement la porte en coup de vent.
Tu ne regardes pas qui est devant toi : tu la prends simplement et lui mets ton couteau sous la gorge, avant de traîner ladite personne dans ta maison et de refermer la porte d'un coup de pied. On ne te tuera pas. Pas dans ton sommeil, pas jamais, maintenant. Tes doigts se glissent dans des cheveux longs, doux, les empoignent violemment vers l'arrière pour découvrir une gorge blanche sur laquelle la lame de ton couteau trace une mince ligne rouge de menace avant que tu ne lâches l'intrus et le jettes au sol. L'intruse, plutôt. Peach. Tu te recules. Désormais, tu as peur. Tu sais que c'est ce sentiment qui te bouffe subitement le coeur, alors que sur le sol de ta maison, quelque chose qui est Peach te regarde. Tu l'as blessée. Tu as blessée Peach. Elle est morte et est revenue te hanter, elle te reproche de l'avoir laissée mourir, d'avoir fermé ses yeux alors qu'elle ne faisait que contempler l'immensité du ciel de Panem, elle va te tuer, ton passé va te tuer. Ton poignard tremble dans ta main, ton souffle se perd. Tu aimerais lui dire de partir. Tu aimerais t'excuser, lui supplier de te pardonner. La lumière de la lune qui filtre à travers des fenêtres donne à tes iris une transparence effrayante et à tes traits cette expression apeurée, distante, ta lèvre inférieure qui tremble.
« J'ai pas pu te sauver... j'ai pas pu vous sauver. »
Ta voix est un sifflement de serpent, rauque et enroué, et tu espères presque de l'apparition parte. Non : tu veux qu'elle parte. Tu es encore à quelque part entre l'univers incandescent de tes cauchemars, de tes souvenirs, et une réalité dans laquelle tu n'as pas réellement pied. Tu veux que ce fantôme parte, s'évapore, et que tu puisses retourner à tes problèmes en paix. |
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| Sujet: Re: AYDEN&SNAKE ◭ Ghosts of the past Mar 6 Mar - 8:25 | |
| Il pleut. Il pleut depuis que j'ai passé la frontière du district 3, c'est à dire depuis cette nuit. Mes pieds s'enfoncent dans la neige fine, et je sens le vent sur mon visage. Qu'est ce que je fais ici déjà ? Aucune idée. Depuis combien de temps suis-je suis la route ? Quelques jours ? Semaines ? J'ai froid. Je frissonne malgré ma veste et je peine à agiter les orteils. Je pense à ma mère, sûrement prostrée sous sa couette, les lumières éteintes et à notre cheminée. Je doute qu'elle soit allumée.
Quelques jours plus tôt, une violente dispute avait éclaté chez Ayden. Les cris de sa mère avait, pour la première fois depuis longtemps, résonné dans leur petite maison du village des vainqueurs. Les raisons restaient vagues, et Ayden la soupçonnait de hurler pour rien. Jeremiah avait crié aussi, lui demandant de faire plus attention, d'arrêter de fuir. Mais que pouvait-elle faire d'autre ? Malgré la nuit tombante elle était partie. En un éclair elle avait attrapé son sac et sa veste et en une seconde sa silhouette avait disparue dans l'obscurité. Elle ne savait pas où aller. Loin. Toujours plus loin.
A force de traverser Panem de long en large, la jeune fille avait acquis la technique pour s'introduire dans les district sans être vu. Elle n'aimait pas ça, mais au moins, une fois à l'intérieur, elle arrivait à trouver à manger, et certaine fois, où dormir. Mais elle ne s’attardait jamais. Il faut toujours changer d'endroit pour ne pas attirer l'attention. Il ne faut pas faire de vague, arriver la nuit et repartir au matin. Voler en petite quantité, toujours. Ne parler à personne. Et ensuite tu t'en vas. Tu retourne sur la route, et tu marches. Tu marches jusqu'à la prochaine destination, et ça recommence. Tu ne fais confiance à personne, et des fois tu fais des rencontres. Bonnes, et mauvaises. Tu as quelques problèmes, et tu fuis. C'est tout. La prochaine fois tu feras attention, et tu éviteras quelques personnes.
La jeune fille s'arrêta un instant pour reprendre son souffle. Le ciel palissait. A une centaine de mètres apparaissait un district tout enneigé, le Trois. Le district de Cassandre. Elle y avait déjà été, mais ne connaissait pas l'adresse de son ami, et l'idée d'arpenter l'endroit à sa recherche ne la tentait guerre. Tant pis. Elle trouverait bien quelqu'un. Rabattant sa capuche sur son visage, Ayden pressa le pas. Elle devait passer la frontière avant le lever du jour, au risque de se faire prendre. A cause de la pluie et du froid, une couche de verglas tapissait le sol et la jeune fille manqua plusieurs de glisser et se tordit la cheville à de multiple reprises. Lorsqu'elle arriva enfin à destination, elle se retrouva face à une clôture de barbelés électrisés. "Merde." pensa t-elle. Comment avait-elle fait la dernière fois déjà ? Ah, oui, elle était passée entre les fils. Pratiques. Lentement, elle essaya de reproduire ce qu'elle avait réussit des mois plus tôt. Contrairement à ses craintes, elle passa. Le barbelé arracha un bout de son pantalon et elle sentit une léger courant la traverser, mais elle passa.
Après avoir regardé de droite à gauche, elle recommença à marcher. La pluie s'était intensifiée, et les goûtes ruisselaient sur ses joues. Elle continua pourtant à avancer, à l'aveuglette. Au bout de quelques minutes, elle distingua une maison au loin. Elle couru. Ce n'était pas une maison ordinaire. Elle paraissait bien trop grande, et lui rappelait étrangement la sienne. Elle mit du temps à comprendre où elle se trouvait. Le village des vainqueurs. Elle cogna à la porte. Tant pis. C'était le déluge, elle ne pouvait rester dehors. Les minutes passèrent, et soudain, la porte s'ouvrit. Et là, le temps s'accéléra. Il l'attrapa avec violence et la traîna à l'intérieur, son poignard planté sous la gorge de la jeune fille. Elle se débattit, tenta avec peine de se détacher de lui, mais la main puissante de l'homme la maintien par la chevelure. La lame s'enfonça dans sa peau, et elle serra les dents.
"Lâchez moi !" hurla t-elle en plaquant ses mains sur le poignet de l'homme.
Il la dévisagea et la jeta au sol. Elle s'ouvrit la lèvre en tombant, et recula jusqu'au mur. Il paru choqué. Recula lui aussi, tremblant. Ayden ne comprenait pas. A tout les coups elle venait d'entrer dans la demeure d'un fou, un traumatisé des jeux. Comme sa mère. Bon dieu. Il murmura une phrases qu'elle ne comprit pas. La tuer ? De quoi parlait-il ? Il devait la prendre pour quelqu'un d'autre... Elle se releva avec prudence, et se massa la nuque.
"Je... Je m'appelles Ayden."
Elle s'approcha.
"Hmm, vous êtes sûr que ça va ?"
Elle avait peur. Elle était fatiguée. Elle avait faim. Et a tout les coups ce psychopathe tenterait de la tuer sans qu'elle ne puisse se défendre. Qu'elle bonne idée avait-elle eut de se réfugier ici...
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| Sujet: Re: AYDEN&SNAKE ◭ Ghosts of the past Mar 6 Mar - 9:08 | |
| Ayden. Comment s'appelait Peach ? Tu es incapable de te souvenir. Tu n'oses pas bouger. Cette coupure sur sa gorge. Elle avait la même. La gorge tranchée, étendue sur les feuilles orangées de la forêt, les yeux ouverts sur le ciel. Tu as envie de pleurer. Machinalement, tu ranges le poignard à ta taille. Tu trembles tellement que tu serais incapable de faire quoi que ce soit, en ce moment, donc vaut mieux ne pas garder ton arme. Tu ne peux pas quitter la jeune fille des yeux. Ayden. Comment s'appelait Peach ? Son nom. Il s'est effacé de ta mémoire. Peut-être que c'est réellement elle. Ou pas du tout. Tu ne sais pas, tu ne sais plus. Elle se rapproche de toi, tu recules. Elle te demande si tu es sûr que ça va. Bien sûr. Bien sûr que ça va. Juste un fantôme, une hallucination, juste ton passé qui vient te narguer dans ta propre maison. Tu ne réponds donc pas, ta main se serrant sur le manche de ton poignard, pourtant pas sorti. Tu as peur. La coupure de son cou. Son sac détrempé par la neige et la pluie. Vous êtes l'hiver. Cette donnée te fait réaliser, un court instant, que tu n'es pas de retour sur le terrain des Jeux. Tu te rapproches, finalement, réduisant la distance entre l'adolescente et toi, et lèves ta main pour effleurer ses cheveux, ramener une mèche rebelle derrière son oreille. Ton discours s'emmêle entre la rationalité et l'irréel, de la même façon que le présent fait corps avec le passé :
« Je ne voulais pas te faire mal... je sais pas qui t'a fait ça, Peach, j'aurais voulu savoir, mais j'ai jamais su... Il est mort, lui aussi. »
Ton bras retombe le long de ton corps. Tu passes à côté d'elle et vas vérifier si la porte est bel et bien verrouillée, tu sais que oui, puis tu te retournes vers elle. Elle est trempée jusqu'aux os. Elle doit être en train de geler. Et même si elle avait quelque chose de sec dans son sac, ses vêtements de rechange doivent être tout aussi mouillés. Tes yeux s'attardent sur son sac, brièvement, avant de remonter à son visage enfantin. La coupure à son cou est mince, une ligne délicate tracée d'une main de maître, et le sang perle à peine, tachant une peau qu'elle a d'une pâleur quasi cadavérique, en cet instant. Ses lèvres sont bleutées. Elle saigne, d'ailleurs, tu lui as fendu la lèvre. Tu l'as blessée. Ta voix est distante quand tu parles, trop absorbé que tu es à détailler ces traits qui te sont si familiers :
« J'ai des vêtements secs. Tu vas attraper la mort. »
Une morte qui attrape la mort. Cette idée te fait sourire, de ton sourire aux dents blanches et acérées, et tu échappes un rire bas. Tu dois avoir l'air du dernier des psychopathes. Mais Peach te connaît, elle sait que tu n'en es pas un. Silencieux, pas fondamentalement dangereux. Enfin, jadis, c'était le cas. Tu la laisses et pars vers la chambre réservée à ta soeur. Ses vêtements devraient faire à Peach, Ea n'est après tout pas bien grosse. Un pantalon, des chaussettes de laine tricotées par votre mère, un débardeur léger et un chandail plus chaud pour mettre par-dessus, des sous-vêtements d'un tissu si fin et usé qu'il en est presque transparent. Ça te fait penser que pour ta part, tu es encore torse nu. Oh, de toute façon. Tu n'es pas à une once de pudeur près. Pas avec elle. Tu prends les vêtements et vas les porter où tu as laissée la jeune fille, les lui donne. Un autre regard suspicieux vers son sac. Peut-être qu'elle est revenue pour te tuer. Endormir ta confiance et te tuer ensuite. Prendre sa revanche, tant d'années après. Vingt-deux ans. Instinctivement, tu portes la main à ton poignard, sans le sortir. Elle va te donner ce putain de sac. Ton regard se durcit, mais ta voix reste posée, toujours ce murmure distant. Tu ne veux pas lui faire de mal, mais si elle t'en fait ou si elle ne t'écoute pas, tu vas devoir user de la manière forte.
« Donne-moi ton sac. Tu iras te changer, pendant ce temps. Si tu veux le garder pendant que tu te changes, tu feras ça ici. Tu me tueras pas, Peach, merde. Pas maintenant. Robin a pas réussi, tu le feras pas. C'était pas de ma faute. » |
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| Sujet: Re: AYDEN&SNAKE ◭ Ghosts of the past Mer 7 Mar - 8:16 | |
| La peur. Ayden avait peur. Elle se sentait prise au piège par un fou, un de ces gagnants traumatisés qui noient leur chagrin dans l'alcool. Sur tout un district il avait fallut qu'elle tombe sur lui. Elle rêvait de s'enfuir, comme elle le faisait si souvent, mais le danger était trop fort. Il était armé. Elle aussi, certes, quel poids faisait elle contre un homme plus âgé qu'elle, et qui plus est gagnant d'une des éditions des Jeux ? Aucun. Elle n'avait que seize ans, une taille moyenne d'un mètre soixante-cinq et un poids de 47 kg. L'homme la dépassait d'au moins de tête et il était évident qu'ils ne pesaient pas le même poids. Petite souris face à l'énorme chat. Sa main glissa dans sa poche, et elle enroula ses doigts sur le manche de son canif, on sait jamais. Il ne répondait pas, immobile, l'air perdu dans de vagues souvenirs, dans son délire. Soudain, il s'approcha d'elle, et tendit son bras. La jeune fille eut un mouvement de recul.
"Je... "
Elle s’apprêtait à se dégager, lorsqu'elle sentit, et vit d'un air terrorisé, la main de l'homme dégager une mèche de son visage. Ses doigts effleurèrent doucement sa peau, et elle retint son souffle. Elle ferma les yeux.
« Je ne voulais pas te faire mal... je sais pas qui t'a fait ça, Peach, j'aurais voulu savoir, mais j'ai jamais su... Il est mort, lui aussi. »
Lorsqu'elle les rouvrit, il n'était plus là, face à elle. Elle entendit les cliquetis de la porte et tourna vivement la tête. Leurs yeux se croisèrent, elle détourna le regard. Tout ses membres étaient tendus, prêts à réagir au moindre mouvement suspect. Mais bizarrement il ne tente rien. Il ne s'approche pas d'elle, ne la menace pas avec son couteau. Il la dévisage seulement. Un courant d'air frais venant de nulle part la fait grelotter. Il le remarque sans doute, car quelques secondes après il lance :
« J'ai des vêtements secs. Tu vas attraper la mort. »
Elle acquiesce et recule jusqu'au mur derrière elle. C'est plus prudent. Il disparaît. Seule dans la pièce, elle laisse tomber son sac à ses pieds et balaye la pièce des yeux. Aucune issue. "T'es foutue." se dit elle d'un ton amer. Quelque chose dans son attitude ne lui inspire pas confiance, il semble changer à chaque seconde. Ce sont eux les plus dangereux, les gens instables. Ceux qui te sourient en face et te murmurent qu'il t'aime avec sincérité avant de piquer une crise et te poignarder parce qu'ils ne te reconnaissent plus. Elle fait basculer sa tête en arrière et se force à respirer normalement. Il la fait sursauter en revenant.
« Donne-moi ton sac. Tu iras te changer, pendant ce temps. Si tu veux le garder pendant que tu te changes, tu feras ça ici. Tu me tueras pas, Peach, merde. Pas maintenant. Robin a pas réussi, tu le feras pas. C'était pas de ma faute. »
Son expression avait changé. Il semblait agressif. "Merde" se dit elle encore. Elle regarda son sac et pensa à tout ses couteaux à l'intérieur, son seul moyen de se défendre, entre ses mains ? Jamais murmura t'elle avant de s'avancer vers lui. Elle lui arracha les vêtements et recula vers le mur sans le quitter des yeux.
"Je vais faire ça ici." Murmura t-elle d'un ton froid.
La jeune fille se tourna vers le mur et commença à retirer un à un ses vêtements. Elle tremblota un instant lorsqu'elle se retrouva en sous vêtements, et commença à revêtir ce que lui avait apporté l'homme. C'était sa taille. Etrange. Il n'était donc pas seul ?
"Merci ... hmm, vous vous appelez comment ?"
Elle se balança d'un pied à l'autre. A ses pieds, ses habits faisaient un petit tas humide.
"Est-ce que je peux étendre mes vêtements quelque part s'il vous plaît...?" |
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| Sujet: Re: AYDEN&SNAKE ◭ Ghosts of the past Mer 7 Mar - 21:10 | |
| Elle allait rester ici. Soit. Tu abaisses ton couteau, le remet une nouveau fois à ta taille, croises les bras sur ton torse. Tu n'en as rien à faire qu'une adolescente se change devant toi, surtout face au mur. Tu remarques surtout sa colonne vertébrale qui pointe légèrement sous sa peau diaphane, elle n'est pas bien grosse celle qui dit s'appeler Ayden, la minceur de son corps entier, les frissons qui courent sur ses bras. Les vêtements d'Ea lui font, le contraire t'aurait étonné. Elle te pose une question qui te fait revenir à la réalité. Peach ne t'aurait jamais demandé ton nom. Ce n'est donc pas elle. Pourtant, c'est fascinant, la ressemblance... elles auraient pu être jumelles. Pourtant, tu sais que ce n'est pas elle. Peach est morte. Tu as trouvé son corps. C'était il y a vingt-deux ans. Vivante, elle serait à peine plus jeune que toi, elle n'aurait pas encore ce visage frais, ces yeux sombres et vivants, elle ne serait pas comme ça. Tu réponds d'une voix maintenant plus laconique, l'agressivité ayant disparu aussi rapidement qu'elle y était revenue :
« Snake. »
Tu vas vers elle et prends ses vêtements, roulés en boule à ses pieds, alors qu'elle te demande où elle peut étendre ses vêtements. Tu vas le faire toi-même. Tu t'éloignes une nouvelle fois pour déposer les vêtements sur ton propre séchoir à vêtements, tes yeux posés sur tes pieds. Tu ne sais pas quoi dire à la jeune fille. Tu n'es pas la personne idéale pour faire la conversation, tu en as bien conscience. Pas maintenant, c'est certain, tu n'es pas dans un de tes meilleurs jours, tu en as bien conscience. Vaudrait presque mieux pour elle qu'elle se soit cognée à une autre porte. Les habitants du district trois ne sont pas farouches, pas aussi compétitifs que ceux de d'autres districts, peut-être l'auraient-ils également prise sous leur aile. Cela dit, tu as un doute. Il n'y a que toi d'assez dérangé pour faire entrer une inconnue chez toi en pleine nuit. Tu ricanes et reviens à l'entrée. Elle est encore là, devant la porte. Elle ne restera pas éternellement là, la mignonette. Le réflexe de la prendre par le bras pour l'emmener où tu veux bien te vient immédiatement, mais tu l'as suffisamment effrayée ainsi. Se retrouver avec un couteau sous la gorge par un inconnu, ça n'est pas une partie de plaisir. Tu contiens donc ton geste plein de délicatesse et l'invite plutôt à te suivre d'un geste de la main vers la cuisine pas bien loin de l'entrée.
Une bouilloire en fer blanc, un peu cabossée, traîne sur le comptoir. Tu dois bien avoir assez d'eau pour lui faire un truc chaud à boire... Tu trouves une cruche dans laquelle il reste un fond d'eau, que tu verses sur la bouilloire, avant de la mettre sur ton poêle. Tu as la chance d'avoir l'électricité, comme tous les vainqueurs. Des feuilletés aux cerises sous une cloche de verre, faits par ta soeur quand elle est venue dormir chez toi il y a deux jours, celle-ci sachant que tu ne prends jamais la peine de te faire toi-même à manger. Tu sais faire bien des choses, tu peux fabriquer des flèches sans problèmes et bricoler un système d'alarme, mais cuisiner est hors de tes moyens, même à quarante ans. Du saucisson sec. Tu attrapes une assiette et la poses sur le comptoir, fixant tes yeux trop clairs sur ton invitée surprise :
« T'es pas du trois. Un petit silence. Tu dormiras dans la chambre de ma soeur. Elle est pas là. Je sais pas si t'aimes les cerises. »
Tu ne parles que peu. Tu n'as pas envie de parler. Tu coupes quelques tranches de saucisson avec ton couteau, tranches que tu glisses sur l'assiette avec un feuilleté épais, gonflé de cerises que tu sais goûteuses. L'eau bouille derrière toi. Tu trouves une tasse ébréchée arborant le logo des Hunger Games, un fin Snake Finchell, 53th Hunger Games's winner écrit dessus, et y mets une poche de ce thé amer qui est disponible partout dans Panem, puis y verse l'eau. Tu aurais voulu lui proposer du lait, mais tu n'en as pas. Tu vas poser l'assiette et la tasse sur la table de la cuisine. Deux chaises seulement. Une pour Ea, une pour toi. Une pour Ayden, une pour toi. Tu restes debout. Tu la regardes, profitant d'un moment de conscience hors de ces médicaments qui t'embrouillent l'esprit et de ton manque de sommeil perpétuel :
« Pourquoi t'es ici ? Dans le trois, je veux dire. » |
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| Sujet: Re: AYDEN&SNAKE ◭ Ghosts of the past Jeu 15 Mar - 7:33 | |
| Snake avait récupéré ses vêtements et lui avait donné son nom. Snake. Elle connaissait ce nom, enfin, rapidement. C'était un surnom d'ailleurs. Enfin, il paraîtrait. Gagnant de je ne sais plus qu'elle édition des Jeux, elle arrivait mal à se souvenir de sa technique. A quoi bon ? Elle restait immobile. Le regard fuyant. Elle avait peur de son arme. La sienne reposait sur une veste de cuir, à l'intérieur de son sac. Elle n'avait pas eut le temps de le cacher sur elle. Snake. L'homme paraissait hésitant. Sûrement hanté par les fantômes du passé. Il l'avait appelé "Peach" tout à l'heure, et elle ne savait pas d'où était tiré ce nom. Peut être des Hunger Games, qui sait ? Elle regrettait de ne pas en savoir plus. Ca aurait pu l'aider à se défendre, peut être ?
Et puis il l'emmena dans une autre pièce. Ayden le suivit, les bras croisés contre la poitrine. Il l'installe sur une chaise, mais reste de bout. D'un coup d'œil elle vérifié l'endroit. Une petite odeur de fruit et de sucre flotte dans l'air et elle ne peut réprimer un demi sourire. Ca ressemble aux effluves de tartes aux prunes que préparait Jeremiah, au début, quand tout allait pour le mieux. Il n'en a pas fait depuis longtemps d'ailleurs. Bientôt, elle en découvre la source : une espèce de pâtisserie à l'allure appétissante. Son ventre émet un petit bruit, mais elle attend. Il la sert. C'est étrange. Quelques minutes plus tôt il menaçait de la tuer, et là, il lui offre le couvert. En temps normal, la jeune fille aurait sûrement refusé de manger, pas après ce genre de situation, mais face aux cerises rouges qui semblent grouiller dans le... feuilleté ? Elle craque. Une première bouchée. Les miettes tombent de sa bouche et tapissent un petit bout de table. Les fruits juteux éclatent dans sa bouche dans un petit goût acide et sucré. La pâte légère croustille. Elle mâchouille enfin un bout de saucisson. Ses cheveux mouillés lui cachent le visage et elle secoue doucement les tête pour les dégager. Snake prépare du thé. Ayden n'aime pas ça, mais ne proteste pas.
Il lui parle. Elle dormira dans la chambre de sa sœur. Ah, il a une sœur. C'est rassurant. Ou peut être pas, aucune idée. Voilà donc d'où viennent ces vêtements. Elle dévora le feuilleté comme si elle n'avait pas mangé depuis des lustres. En quelques minutes il n'en resta plus rien. Le seul point positif de cette maison était sûrement la nourriture, elle avait rarement mangé quelque chose d'aussi délicieux. Du bout des doigts elle retira la peau d'une tranche de saucisson. L'eau bouillait. Snake attrapa une tasse et la lui tendit après y avoir déposé un sachet de thé et versé de l'eau brûlante. Ayden se mordilla les lèvres en reconnaissant le bol. Celui des vainqueurs. Elle avait envoyé celui de sa mère contre un mur quelques années plus tôt. "Snake Finchell, 53th Hunger Games's winner". Presque dix ans après l'édition de sa mère. Ses mains se crispèrent autour de la tasse, cherchant un peu de chaleur dans la porcelaine. C'est la voix de l'homme qui la tira de ses pensées. "Pourquoi t'es ici ?". Bonne question. Elle leva la tête.
"Je viens du district Quatre."
Elle avala une gorgée de thé. C'était amer, brûlant. Elle aurait voulu y rajouter du lait, ou du sucre. Enfin, quelque chose qui ferait passer ce goût terrible.
"J'avais besoin de partir, ma mère a... hmm... ma mère est dépressive, je préfère rester loin d'elle."
Inutile de mentionner son appartenance aux vainqueurs, on ne sait jamais. Elle se força à finir le thé et ramena ses bras contre son corps.
"Merci, pour les vêtements, et pour la nourriture..." murmura t-elle les yeux baissés.
Elle était mal à l'aise. Elle n'avait jamais été douée pour la conversation, et elle sentait bien que ce n'était pas son fort à lui non plus. La pièce était redevenue silencieuse, seul le bruit violent de la pluie déchirait ce silence. Elle n'osait pas bouger, levant seulement les yeux pour vérifier son visage. Après quelques minutes, elle lança à contre-cœur, trop gênée par le silence :
"Où est vot...ta sœur ?" |
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| Sujet: Re: AYDEN&SNAKE ◭ Ghosts of the past | |
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| | | | AYDEN&SNAKE ◭ Ghosts of the past | |
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