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Sujet: CRAY&PEPPER-SWANN ► please, let me get what i want Mer 4 Jan - 19:33
Coin avait envoyé l'un de ses sbires m'informer que je devais quitter le district treize dans la journée, et qu'il fallait que je le retrouve dans son bureau pour plus d'informations. J'étais restée deux semaines entières dans les souterrains, ce qui relevait du miracle, étant donné que je ne restais jamais aussi longtemps dans ce district. C'était donc avec plaisir que j'accueillais cette nouvelle. Si on m'ordonnait de partir, cela signifiait qu'une mission m'attendait dans un autre district, ou même au Capitole. J'enchaînais les voyages, ce qui ne me dérangeait pas plus que cela. D'autres que moi auraient probablement craqué, ne supportant pas le manque de repos. En ce qui me concernait, j'étais prête à enchaîner les séjours, sans aucune pause, simplement afin d'éviter d'être coincée dans le treize. Bien que j'agissais pour eux et que j'étais entièrement dévouée aux rebelles, je ne supportais pas de vivre enfermée. J'avais besoin de ma dose d'air frais quotidienne, ce qui n'était pas le fort du treize. En deux semaines, j'avais pu sortir ... deux, trois fois ? C'était invivable, surtout que je n'étais pas née là-bas et donc pas conditionnée à vivre ainsi. C'était donc avec une joie non dissimulée que je m'étais rendue dans les bureaux d'un des bras droits de Coin, attendant avec impatience de découvrir ce qui m'attendait. Quelle mission avait-il prévu pour moi ? Dans quel district ? Et surtout, est-ce que Marvel viendrait avec moi ? J'espérais que non. Moins je le voyais, mieux je me portais. Assez contradictoire étant donné qu'il est censée être mon petit ami. Bon, il pouvait déjà s'estimer heureux qu'après trois années de collaborations je n'avais plus la moindre envie de le tuer. De le frapper, oui, mais les pensées morbides que j'éprouvais pour lui s'étaient calmées. Il restait incroyablement chiant, mais j'avais découvert ses bons côtés. Malgré tout, cela ne faisait pas de nous les meilleurs amis du monde, et je me passais donc volontiers de sa présence.
Me retrouvant face au bras droit de notre Présidente, je pris place sans lui demander l'autorisation. De toute évidence, il allait me le proposer, alors bon, j'avais simplement pris les devants. Il prit place face à moi, et je ne pouvais cacher mon sourire d'enfin quitter ce foutu district qui m'étouffait. « Allons droit au but, Mlle Heavensbee. Votre mission n'en est pas vraiment une, en réalité. » Mon sourire éclatant s'effaça légèrement. « Nous vous envoyons dans votre district d'origine, le six. Le Capitole devient soupçonneux de ne pas voir la fameuse Pepper-Swann Heavensbee occuper sa maison de vainqueur. Vous allez donc y rester le temps que les esprits se calment. » Et cette fois, mon sourire disparut complètement afin de laisser place à une moue de dégout. Bordel. Pas le six ! Je me levais brusquement, tapant sur le bureau de l'homme dont j'ignorais le nom. « Bordel, c'est ... » Il se leva à son tour, et me gratifia d'un regard aussi énervé que compatissant. « Inutile d'en discuter. Ce sont les ordres, et vous n'avez pas à en discuter. » Je soupirai et prit plaisir à pousser le vase qui se situait sur le bord de son bureau. « Oups. » déclarais-je d'un ton provocateur, quittant la pièce sans même lui adresser un regard.
Je ne me fis pas prier pour me rendre dans mon compartiment afin de préparer mon petit sac de voyage qui ne me quittait jamais, contenant des vêtements de secours (certains prévus pour le Capitole, d'autres pour les districts pauvres), quelques affaires personnelles et j'y ajoutais de la nourriture que j'avais préalablement volé au réfectoire. Du chocolat, surtout. Histoire que quelque chose de positif égaie mon voyage pour mon district d'origine. Je pris la peine de faire mes adieux à Amy, l'une des seules personnes que je pouvais encore supporter à ce moment. Bien évidemment, après ma petite crise, Cray m'avait été assigné pour m'accompagner jusqu'au district six. En réalité, il m'accompagnait pratiquement à chaque déplacement. C'était un peu ... mon garde du corps. Il venait également me récupérer à la fin de mes missions. Je lui adressai un sourire aussi mince que furtif. Je l'appréciais (il était pratiquement impossible de le détester), mais j'étais bien trop en colère pour prendre de ses nouvelles. « Sois gentleman et porte mon sac, merci. » décrétai-je en le posant à ses pieds, avant de détourner les talons. Ce n'était pas contre lui, et pourtant, il prenait ma mauvaise humeur en plein la tronche.
Le district treize n'est pas très loin du six. Mais le train prévu faisait un énorme détour pour desservir d'autres districts. Le treize ne possédant pas de gare, et encore moins de train, il fallait se rendre jusqu'au district huit.Il n'était pas très loin, quelques dizaines de minutes à pied. C'était l'exigence que j'avais ordonné à Cray. Pas de voiture, de la marche. De toute manière, mon ton était bien assez sec pour qu'il ne contredise par mes ordres. Durant notre petite marche, je pris les devants, allant même jusqu'à le semer afin d'être tranquille et seule encore quelques minutes. J'étais tellement en colère et il était donc préférable qu'il marche quelques mètres derrière moi afin d'éviter le moindre coup de poing venant de ma part. L'après-midi touchait à sa fin et j'augmentais le pas afin d'arriver rapidement à la gare, avant que l'obscurité nous envahisse. Deux kilomètres plus tard, j'étais enfin arrivé à destination, légèrement essoufflé. Pas de train à l'horizon. Tant mieux, Cray n'était pas encore là. Je le cherchais du regard, dès que j'aperçus sa frimousse j'eus un soupir. « Oh, allez, du nerf ! Tu n'as pas soixante ans tout de même ! » Je l'attendis quelques secondes, jusqu'à ce que le train se fasse entendre. J'avançais jusqu'à être sur le pas de la porte. « Je vais nous chercher des places, rejoins-moi quand tu auras ... dérouillé. » Je lui adressai un clin d’œil avant de partir m'asseoir. Fort heureusement, le contrôleur me reconnut et m'ordonna d'avancer dans un compartiment séparé, plus luxueux, et réservé pour les personnes ayant un statut particulier. Statut que j'avais obtenu après ma victoire aux Jeux. « Oh, et la chose qui traîne derrière et avec moi. » Ce serait quand même dommage que Cray ne puisse pas profiter d'un peu de confort. Bon, il pourrait en profiter s'il daignait pointer le bout de son nez avant que le train démarre.
Invité
Sujet: Re: CRAY&PEPPER-SWANN ► please, let me get what i want Jeu 19 Jan - 19:55
pepper-swann & cray
J'envoyai mon poing de toutes mes force dans le sac de frappe en face de moi. Ce n'était pas possible. Je me refusais à l'accepter. Elle ne pouvait pas être morte. Pas comme ça. Un autre coup retentit dans tout le gymnase. Miléna ne pouvais pas avoir fini dans une simple explosion. Elle était plus maligne que ça, elle aurait remarqué que quelque chose clochait dans ce simple train de marchandise. Elle ne pouvait pas être partie. Encore une fois, mon poing s'écrasa sur la cible qui me faisait face. Un mélange de rage, de peur et culpabilité se bousculait dans ma tête. Pourquoi ne l'avais-je pas accompagné ? J'aurais dû être là, la sauver avant que ça parte en fumé. J'avais plus d'expérience qu'elle, j'aurais sûrement repéré le piège. Mon dernier coup de poing perdis sa force avant d'atteindre le sac. De qui me moquais-je ? J'aurai explosé moi aussi, il ne fallait pas se faire d'illusions. Je posai ma tête contre l'énorme sac de sable accroché, essayant de faire le point. Et si elle avait réussi à s'en sortir ? Si elle était cachée quelque part, mourante, attendant du secours ? J'étais désespéré. Il y avait si peu de chance pour qu'elle s'en tirée. Je me faisais des illusions, comme à mon habitude. Je cognais plusieurs fois ma tête contre ma cible. Je devais accepter le fait que je ne la reverrais plus jamais. Je devais faire ... mon deuil. J'avais tellement de mal à penser à ce mot, il sonnait tellement faux. Car tant qu'on avait pas retrouvé son corps, il y avait encore de l'espoir. Mais elle n'était pas si importe aux yeux du treize que des miens. Coin avait bien vite abandonné les recherches, bien trop vite. Moi, je voulais continuer à me battre, je l'avais toujours fait. Je fus interrompu par le son de ma montre interactive. Cette dernière, qui n'était assigné qu'aux hommes importants du treize, avait la fâcheuse habitude de toujours sonner aux mauvais moments. Pour ne pas faillir à la règle, son bip régulier et exaspérant résonnait aux quatre coins du gymnase. Poussant un soupir d'agacement, je regardais son message à contrecoeur. 15:15 - Escalier Est, P.-S. Heavensbee. Avec les événements de ces derniers temps, j'avais complétement oublié la mission qu'on m'avait confié quelques jours auparavant. Raccompagner Pepper-Swann Heavensbee, une des gagnantes du six qui était entrée dans la rébellion, dans son district d'origine. Je remerciais l'encombrant objet autour de mon poignet, sans qui j'aurai complètement oublié ma mission. Je cesserais de maudire cette chose, du moins jusqu'à sa prochaine manifestation. Je retournai dans ma cabine pour prendre une douche et enfiler une tenue citadine, bien différente de mon uniforme habituel. Dans un sac, j'enfournai des habits civils de rechange, ainsi que quelques armes au cas où. Rien de bien méchant. Un petit revolver ainsi qu'un couteau, assez petits pour passer inaperçu dans mon sac de voyage. Je devais malheureusement laisser mon fusil, trop voyant pour une ballade dans un train remplis d'habitants voyeurs. Je passai ensuite à l'hôpital prévenir Maysilee, ma petite soeur. Depuis quelque temps, celle-ci piquait une crise à la moindre occasion, généralement lorsque je sortais sans lui en parler. C'est pourquoi je m'appliquais à venir la voir à chaque fois. Je me dirigeais enfin vers la sortie est, attendant que la jeune gagnante daigne se montrer. Seul à la surface, adossé à une vieille colonne, je me laissais rattraper malgré moi par mes idées noires. Depuis sa disparition, je me noyais dans le travail ; j'évitais soigneusement de me retrouver seul, et faisait en sorte de tomber de sommeil chaque soir. Les moments d'ennuis étaient les pires, ceux où toutes les pensées les plus atroce se bousculaient. Plongé dans ma réflexion, je ne l'entendis pas arriver. Ce fut le bruit du sac tombant sur le sol qui me ramena sur Terre. « Sois gentleman et porte mon sac, merci. » Je regardai tour à tour le sac à mes pieds et Pepper qui se dirigeait déjà vers la forêt pendant quelques secondes, surpris par les manières de la jeune femme. Rattrapant sa besace, je pressai le pas pour me retrouver à ses côtés. Les sourcils froncés, l'air grave, elle marchait d'un pas si décidé que je dus garder une allure tonique pour ne pas me faire distancer. « Alors princesse, on a passé une mauvaise journée ? » J'avais été désigné pour accompagner Pepper dans ses divers déplacement. Homme de confiance de la Présidente, j'avais acquis un statut spécial qui me donnait droit à des missions d'autant plus spéciales. J'étais en quelques sortes devenu son garde du corps. Mais à vrai dire, je ne la connaissais pas plus que ça. Tout ce que je savais d'elle c'était les informations qu'on m'avait donnés dans son dossier. Nous n'avions jamais eu de vraies discutions durant nos voyages, nous nous étions mis d'accord pour occuper ce temps précieux à nous reposer. Nous en avions chacun besoin, il fallait l'avouer. Je me laissais distancer par la jeune brune. Apparemment, elle avait besoin de calme, chose que je pouvais particulièrement comprendre. Je n'étais pas non plus d'humeur très loquace. Pourtant, je regrettais d'avoir pris tant de distance, puisque quelques minutes à peine après notre départ, mes préoccupations me revinrent à l'esprit. Miléna. L'explosion. Sa disparition. J'essayais de penser à autre chose, me concentrant sur les arbres, les animaux qui détalaient à notre passage, le ciel bleu autour de moi. Tous ces plaisirs auxquels je ne goûtais jamais dans les souterrains du treize. J'étais perdu dans un mélange de souvenirs, de crainte et de désirs, tout ce bousculait dans ma tête, si bien que je ne vis pas le temps passer. J'avais dû ralentir l'allure, puisque je n'apercevais même plus Pepper-Swann. Tu parles d'un garde du corps, je n'étais même pas capable de m'occuper d'une seule et unique personne. Je pressai le pas. Nous devions plus être très loin de la gare du district huit, ce n'étais pas le moment de la perdre de vue. Je l'aperçus enfin entre les buissons. « Oh, allez, du nerf ! Tu n'as pas soixante ans tout de même ! » Je poussai un soupir amusé. « J'en suis pas loin tu sais ! Je ne suis plus aussi vif que toi ! » lui lançais-je, un sourire moqueur en coin. J'entendis le train arriver au loin. Je détachai le revolver de ma ceinture pour l'enfourner dans mon sac. Nous nous arrivions sur le quai de la gare au moment où le train se stoppait. Je lançais un regard à Pepper ; c'était à elle de jouer maintenant, c'était elle la gagnante adulée de tous. « Je vais nous chercher des places, rejoins-moi quand tu auras ... dérouillé. » Passant la main dans mes cheveux, j'émis un petit rire. « On a qu'à faire comme ça ! » Je lui emboîtais le pas, pénétrant dans le wagon du train. Un contrôleur reconnu tout de suite Pepper et nous mena dans un compartiment séparé, bien plus luxueux que ceux que nous venions de traverser. « Oh, et la chose qui traîne derrière et avec moi. » Encore une fois, je souris à la remarque de ma protégée. Je fis un signe de tête au contrôleur, qui s'éclipsa aussitôt. Je m'avachis sur la banquette, profitant du confort de celle-ci. Le confort était une chose bien trop rare au treize, j'en profitais à chacune de mes sorties. Je jetai un regard l'objet de ma mission en face de moi. « La chose hein ? Tu parles, il aurait pu t'assigner le vieux Woof tu sais ! » Woof était un des autres hommes de confiance de Coin ; il avait passé la soixantaine et présentait la plus impressionnante collection de blessures de guerres que j'avais jamais vu. Elle devait surement en avoir entendu parlé, c'était une légende au treize. Je ris, puis lui posai la question qui me trottais dans la tête depuis nos retrouvailles. « Aller, raconte moi tout ! Pourquoi tu es de si mauvaise humeur ? Je suis ton garde du corps, tu peux tout me raconter. » Bien que j'avais dis ça avec humour, je m'inquiétais vraiment pour elle. Depuis le temps que je la connaissais, je m'étais en quelque sorte attaché à elle.
Pepper-Swann Heavensbee
△ correspondances : 569 △ points : 25 △ multicomptes : alexiane, hunter (leevy) △ à Panem depuis le : 03/10/2011△ humeur : go fuck yourself △ âge du personnage : trente ans △ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive
Sujet: Re: CRAY&PEPPER-SWANN ► please, let me get what i want Dim 22 Jan - 0:50
En colère. Bouillonnant de rage. D’humeur destructrice. Dès l’annonce de ma prochaine mission, j’étais entrée dans une colère noire. J’en étais capable, pourtant. Cela ne relevait pas de l’impossible de me rendre au district six. J’y parvenais chaque fois, non sans être un tourbillon qui écrase tout sur son passage, mais j’y parvenais. Je m’y rendais, faisant acte de présence, accordant des sourires carnassiers et vantant, comme toujours, les mérites des Hunger Games bien que je pensais absolument tout le contraire de ces stupides Jeux. Avec les années, je n’avais plus besoin d’exprimer de grands discours sur ces derniers lorsque je voyageai dans les districts. Les nouveaux vainqueurs s'en chargeant pour moi, et je n'avais qu'à glisser une phrase par ci, par là, afin que le Capitole soit heureux. Bien évidemment, quand je me rendais dans notre Capitale, les quelques mots que j'utilisais dans les districts ne suffisaient plus. Il fallait à nouveau tenir de longs monologues sur la puissance de nos dirigeants et sur le bonheur que cela était de tuer à mains nues mes adversaires. Je devrais m'estimer heureuse, pourtant, d'avoir l'obligation de me rendre au six plutôt qu'au Capitole. Mais je ne parvenais pas à y voir les bons côtés. Surtout pas en cette période. La dernière édition des Jeux en date venait de se terminer, et la gagnante faisait son petit parcours habituel, celui par lequel j'étais passé neuf ans auparavant. Le district six allait bientôt être sur sa route. Et bien évidemment, il fallait que ses idiots du treize me renvoie chez moi pile à ce moment-là ! C'était parfait pour éveiller les vieilles rancunes de mes amis. Enfin, anciens. J'étais consciente que tuer son co-tribut n'était pas quelque chose d'anodin, même dans les Jeux. Cependant, je ne m'étais jamais attendue à recevoir pareil accueil à mon retour. Ils avaient vu les images. Ils auraient dû deviner que je n'avais pas le choix. C'était de la légitime défense. River m'avait attaquée, son couteau s'était planté dans ma chair, il m'avait privée d'air, il voulait me tuer. Coûte que coûte. Ses dernières paroles me remerciant n'étaient qu'un stratagème pour me perturber et m'empêcher d'accéder à la victoire. Je devais y croire. Un stratagème. Inutile de se poser plus de questions, cela n'était qu'un stratagème. Ça devait l'être.
J’avais précipitamment quitté le bureau de l’adjoint de Coin, non sans avoir renversé un précieux vase, afin de préparer mes affaires. Je n’avais aucune envie de me rendre au six, mais encore moins l’envie de rester au treize après cette déclaration de guerre qu’on venait de me faire. J’entassai mes quelques affaires sans y montrer la moindre délicatesse. Je nouai un foulard autour de ma gorge, cachant par la même occasion ma cicatrice imposante, que j’avais horreur d’exposer en public, avant d’enfiler un blouson. Prenant le chemin de la sortie des souterrains, la seule bonne nouvelle était que mon gardien n’était autre que Cray Templesmith. J’aurai pu tomber sur pire, je devais m’estimer chanceuse. Contrairement à d’autres soldats du treize, il avait une méthode radicalement différente qui n’impliquait pas les cris, la brutalité ou les longs silences gênants. J’aurai pu me retrouver en compagnie d’un gardien bien pire, qui n’aurait pas exprimé le moindre mot et qui m’aurait tenu contre lui afin d’être sûr que je n’échappe pas à sa surveillance. Cray n’était vraiment pas ainsi, bien que je ne le connaissais que très peu. Allez, Pepper, voit le bon côté des choses pour une fois. Malgré tout, la colère l'emporta sur ma bonne volonté à paraître aimable envers lui. C'est ainsi que je me retrouvais à lui balancer mon sac aux pieds avant de prendre pratiquement la fuite dans les buissons. J'avais déjà pris une courte avance quand sa voix raisonna derrière mon dos. « Alors princesse, on a passé une mauvaise journée ? » Je m'arrêtai un bref instant avant de me retourner vers lui pour le fusiller du regard. Tournant à nouveau les talons, je grimaçai. « Princesse ? C'est pas sérieux ? » grognai-je tout en continuant ma marche d'un pas rapide et assuré. Honnêtement, c'était pas un surnom déplaisant. Ça correspondait plutôt bien à l'image que je donnais. M'enfin bref, je n'avais pas pu m'empêcher de râler. J'étais dans ma petite crise passagère, et s'énerver pour un rien était la suite logique des choses.
Marchant me faisait du bien. Cela n'apaisait pas mes pensées, mais ça me permettait de me défouler. Bien que cela n'était rien par rapport à taper dans le crâne de quelqu'un, c'était plutôt un compromis plaisant. Les sbires de Coin m'avaient déjà engueulé par deux fois pour mes excès de colère lors de mes missions. Généralement, elles s'étaient finies avec la mort d'un homme sur mon dos. Ça passait mal auprès de Coin. Cependant, je détestai que l'on me touche, et encore plus qu'on me frappe. J'usai de la violence qu'en derniers recours. Derniers recours qui s'étaient présentés plusieurs fois à moi. Bon, les pauvres victimes de mes excès de violence n'étaient jamais innocentes, donc techniquement je rendais service au treize, voir même au Capitole. On devrait plutôt me remercier plutôt que de me passer des savons. Aucune gratitude, ses grands rebelles. Sans m'en rendre compte, j'avais marché un bon kilomètre tandis que je ruminais en silence. J'en oubliais presque Cray, encore derrière moi. « J'en suis pas loin tu sais ! Je ne suis plus aussi vif que toi ! » répondit-il à ma première remarque plutôt ... gentille. Il était même parvenu à me décrocher un premier sourire, le fourbe. « Je vois ça, je vois ça. » dis-je avec un ton légèrement moqueur avant de reprendre ma course en direction de la gare. Le bruit du train se fit entendre. Nous ne serions pas en retard, mais ma ponctualité légendaire m'obligeait à augmenter le rythme. Au moins, cette sortie me permettait de mesurer ma condition physique et de remarquer qu'elle n'était pas si terrible que ça. Prête pour le marathon, la Pepper. Quelques instants plus tard, j'étais à l'entrée du train. Je jetai un dernier coup d'oeil à Cray, qui arrivait tant bien que mal. « On a qu'à faire comme ça ! » répondit-il tandis que je m'impatientais. L'homme s'occupant de la surveillance du train n'eut aucun mal à me reconnaître. J'étais plutôt populaire, faut bien l'admettre. Je précisais que Cray était avec moi, il était loin d'être un visage connu, et à vrai dire il avait plutôt intérêt à être discret, je me devais donc de le préciser. Cray avait malgré tout rattrapé son retard puisqu'il entra pratiquement au même moment que moi dans le wagon plus luxueux. Ironiquement, j'adore le luxe du Capitole. Il ne faut pas le nier, c'est quelque chose d'agréable. Et j'y suis habituée depuis de nombreuses années. Je sais aussi me satisfaire de choses simples, mais je ne crache pas sur un mode vie plus aisé, plus agréable.
Tandis que Cray s'étala sur la banquette, j'enlevai mon blouson et desserrais légèrement mon foulard afin d'être pleinement à l'aise durant le voyage. M'asseyant en tailleur face à lui, je ne pus m'empêcher de rire à sa remarque. « La chose hein ? Tu parles, il aurait pu t'assigner le vieux Woof tu sais ! » Woof était aussi connu que Coin, au treize. Je ne l'avais croisé qu'une fois, mais il était impossible de ne pas le connaitre. « Fais pas le malin, il aurait été tout aussi efficace que toi. Voir plus. » Bien évidemment, c'était faux. J'avais bien taquiné Cray, mais il était parvenu à me suivre et à me rattraper sans trop de retard. Il était efficace, mine de rien. « Aller, raconte moi tout ! Pourquoi tu es de si mauvaise humeur ? Je suis ton garde du corps, tu peux tout me raconter. » J'étais parvenue à éviter sa première tentative de conversation lorsque nous avions quitté le district treize. Cependant, cette fois-ci, je n'allais pas pouvoir esquiver sa demande. « J'aime pas le district six. C'est tout. » répondis-je sèchement. Cray n'était pas méchant. Il ne demandait pas cela par simple curiosité ou simplement pour faire la conversation. Je savais qu'il m'écouterait. Ma réaction était stupide. Il s'en prenait plein la tronche pour la simple et bonne raison que je ne parvenais pas à contrôler mes émotions dès que cela se rapprochait de mon district natal. Je ne pus m'empêcher de tourner la tête de droite à gauche, afin de m'assurer que personne n'était dans les parages. Vieille habitude. Le wagon était complètement désert mise à part Cray et moi. « Désolée. C’est juste que … c’est l’horreur d’y retourner. Apparemment, ce n’est pas très bien vu de tuer son co-tribut. » J’esquissai un bref sourire, bien que mes paroles n’avaient rien de drôle. Mon ton était redevenu plus calme, plus doux. « Je peux comprendre qu’ils ne m’apprécient pas. Je veux dire, mes amis. Ils m’ont jamais pardonnées. Mais ils étaient pas à ma place. Ils savaient pas ce que c’était les Jeux. Et puis River m’a attaqué par surprise, j’allais pas le laisser me poignarder à mort quand même ! » Mes mains s’étaient mises à gesticuler dans tous les sens, tandis que mes paroles s’échappaient de ma bouche à une vitesse folle. Les Jeux avaient toujours été un sujet sensible. Je m’y étais faite. J’apprenais à cacher mes émotions lorsque j’en parlais, ce que je parvenais à faire avec une aisance particulière quand je me rendais au Capitole. Malgré tout, je savais que Cray ne me jugerait pas. Du moins, pas comme on le ferait au Capitole. « J’ai plus rien qui me rattache à mon district natal. Plus de familles, plus d’amis. Juste des ennemis qui ne se font pas prier pour me faire sentir que je n’ai plus ma place parmi eux, parmi le six. » Je laissai échapper un soupir. Même en pleine conversation avec Cray, je surveillai mes paroles. Ne rien dire de péjoratif sur le Capitole, c’était devenu mon obsession. Et même dans un train qui semblait parfaitement normal, je ne pouvais m’empêcher de nuancer mes propos, par peur d’être constamment entendue. Si on apprenait ma véritable nature, je ne donnais pas cher de ma peau. Un silence oppressant pris possession du wagon. Merde. T’es pas douée, Pepper-Swann. « Désolée. » répétai-je une nouvelle fois. Je pris enfin le temps d’observer Cray. Relevant le regard, je m’attardai sur les traits de son visage. « Niveau humeur de merde, j’ai pas l’air d’être la seule. T’a la tête du type qui a pas dormi depuis six mois. Tu es mon garde du corps, tu peux tout me dire. » Je lui adressai un clin d’œil accompagné d’un sourire. Habituellement, nos voyages se faisaient dans le calme le plus totale. Malgré tout, cette fois-ci échapperait à la règle, et cela n’était pas réellement déplaisant, l’idée de tenir une vraie conversation avec Cray.
Invité
Sujet: Re: CRAY&PEPPER-SWANN ► please, let me get what i want Ven 2 Mar - 19:41
pepper-swann & cray
C'était une vraie torture. Sans discontinuer, mon cerveau m'envoyait les pires idées que je pouvais imaginer. La mort de Miléna, encore et encore, de différente manière, chacune plus horrible les unes que les autres. La marche à pied était d'habitude quelque chose que j'appréciais. On m'en avait tellement privé gamin, que chaque moment de liberté tel que celui-ci était un véritable plaisir. Je n'étais pourtant pas malheureux étant enfant, au Treize, on est tous traité de la même façon, orphelin ou pas. On m'avait habitué à vivre confiné six pieds sous terre, mais je gardais tout de même cette tête de gamin émerveillé à chacune de mes balades en forêt. Enfin, pas aujourd'hui. Parce qu'au contraire de mes autres promenades, je ne pouvais penser à autre chose que la femme que j'aimais, portée disparu et déclarée morte. Coin avait peut-être eu tort de m'envoyer en mission dans ses conditions-là. J'avais beau être soldat depuis mon adolescence, et savoir mettre mes sentiments de côté durant mes heures de garde, il y avait certaine chose qui dépassait ce stade-là. Miléna en faisait partie, et sa disparition omniprésente dans ma tête m'inquiétait de plus en plus. Comment pourrais-je être aux aguets si je n'avais pas toute ma tête ? Comment surveiller quelqu'un alors que je n'arrivais pas moi-même à me tenir prêt ? Tentant tant bien que mal de me concentrer sur mon boulot, je tâchais de compter mes pas. Chaque bruit sourd de mes bottes de combat sur le sol. Un. Deux. Tâche fort contraignante mais qui avait le mérite de distraire. Trois. Quatre. J'avançais par grande enjambées, me concentrant sur mes chaussures pleine de boue. Cinq. Six. Au bout d'une centaine de pas, je perdis le compte et me replongeai dans mes idées noires, cette fois-ci imaginant Miléna aux mains du Capitole, dans une pièce sombre, face à un Pacificateur tentant de lui soutirer des informations. La marche à pied n'était décidément pas bonne pour moi. Je secouais la tête, ravie à l'idée d'entendre au loin l'agitation de la gare. Alors que Pepper me ramenai à l'ordre, je pressai le pas pour la rejoindre, avant de déboucher sur le quai.
Celle-ci pénétra dans le train luxueux du Capitole et je lui emboîtai le pas, me laissant guider par un agent de sécurité. Celui-ci nous installa dans une cabine séparé des autres passagers, à l’abri des regards indiscrets. Je fus soulagé par cette annonce, ainsi je perdrais moins de temps à devoir surveiller chaque passagers aux environs, dernière chose que j'avais envie de faire aujourd'hui. Je m'étalai de tout mon long sur la banquette, oubliant toute les règles de bonnes manières qu'on avait pu m'apprendre, profitant du confort de la banquette et de la douceur du tissu le recouvrant. Cela changeait tellement des draps en gros tissu blanc du Treize que j'en appréciais chaque centimètre. Pepper s'installa en face de moi avec plus de retenu, et remonta ses jambes en tailleur. Je l'observais un instant avec attention, peut-être pour la première fois. Elle devait être une petite dizaine d'années plus jeune que moi, peut-être moins, mais ses traits tirés lui donnait un air mature. Le pli entre ses sourcils, qui ne l'avait pas quitté depuis notre départ du treize, la rendait incroyable sérieuse mais aussi, je ne pouvais pas me le cacher, très séduisante. Je ne l'avais pas toujours connu comme ça pourtant ; apparemment, certaine mission l'affectait plus que d'autre. J’eus une confirmation quand je lui demandais ce qui clochait. « J'aime pas le district six. C'est tout. » lâcha-t-elle sur un ton sec. Le six, son district natal comme j'avais pu le voir sur sa fiche. Je ne connaissais pas grand-chose d'elle, juste qu'elle avait été championne des Jeux de la Faim une année. Il y avait sûrement un rapport entre sa réticence à retourner là-bas et sa victoire. Son ton m'avait dissuadé de lui en demander plus, mais je la vis hésiter. Je l'observais en plein dilemme, le regard encourageant, l'incitant à continuer. Elle lança un regard autour d'elle, anxieuse, avant de constater que nous étions réellement seuls. « Désolée. C’est juste que … c’est l’horreur d’y retourner. Apparemment, ce n’est pas très bien vu de tuer son co-tribut. » Elle m'adressa un demi-sourire auquel je ne pus m'empêcher de répondre. La moue de ma protégée moue était particulièrement attendrissante, si bien que j’eus envie de rester avec elle pendant tout son séjour, plutôt que de la laisser seul aux mains des habitants du six. D'un ton protecteur, j'essayai de la rassurer du mieux que je pouvais. « J'imagine que tu avais une bonne raison. Et puis il aurait bien du mourir à un moment ou à un autre, sinon tu ne serais pas là. » Elle souffla puis continua son récit sur un ton cette fois plus posé. « Je peux comprendre qu’ils ne m’apprécient pas. Je veux dire, mes amis. Ils m’ont jamais pardonnées. Mais ils étaient pas à ma place. Ils savaient pas ce que c’était les Jeux. Et puis River m’a attaqué par surprise, j’allais pas le laisser me poignarder à mort quand même ! » L'horreur des jeux. C'est une chose que je ne supportais pas, peut être la principale raison de mon dévouement à la cause rebelle. Tous ces gamins envoyés à la mort ou condamné à être hanté toute leur vie s'il réussissait à s'en sortir. Tu parles d'une victoire ! J’'imagine en plus que Pepper devait feindre d'être heureuse de son sort devant les sbires du Capitoles. Je la fixais jouer avec ses mains, le regard tendre. Ça me rendait malade de voir tous ces enfants sauvés par le Treize, à moitié fous, qui garderaient des séquelles à vie. La jeune femme sous mes yeux s'en tirait plutôt bien, malgré le calvaire qu'elle avait dû endurer. Kathleen, la protégée de Miléna, s'en était moins bien tirée. Elle m'avait raconté que la gamine était suivie depuis son retour, bien que cela s'arrangeait. C'était peut-être ça la solution. Le temps. Peut-être qu'avec un peu de chance Kathleen guérirait ; je l’espérais, je m'étais en quelque sorte attaché à elle lors de nos entraînements clandestins. Mais avec un peu de chance, c'est aussi ce qu'il me fallait pour surmonter – j'avais encore du mal à y penser – la disparition de Milé. Peut-être qu'avec le temps je recommencerais à aller mieux. Mais à l'heure d'aujourd'hui, je refusais même le fait de l'imaginer bel et bien éteinte. Elle ne pouvait pas mourir ; elle n'avait pas le droit. Je reportais mon attention pour ne pas replonger dans mes idées noires. La mine toujours anxieuse de Pepper m'attendrit de nouveau. Devant moi, elle continuait de tordre ses mains, surement plongé dans des souvenirs peu joyeux. D'un geste doux, je saisis chacune de ses mains et les posais à plat sur la table. « Calme toi, tu n'y pars pas pour si longtemps que ça ! Passé ça, tu seras tranquille pour un bon moment ! », lâchais-je avec un entrain qui sonnait faux. Les souvenirs de mes problèmes au Treize avaient nettement entravé ma capacité à remonter le moral de mon entourage. Comment rendre les autres heureux alors que j'étais moi-même au plus mal. Malgré tout, je lançais un sourire protecteur à Pepper. « J’ai plus rien qui me rattache à mon district natal. Plus de familles, plus d’amis. Juste des ennemis qui ne se font pas prier pour me faire sentir que je n’ai plus ma place parmi eux, parmi le six. » La jeune femme soupira, et encore une fois, elle me donna envie de rester avec elle durant son séjour. Bien que j'étais l'un des plus fervents admirateurs de Coin, certaine de ses décisions m'échappaient. Comme celle-ci, d'envoyer cette jeune femme parmi une horde de personne qui la détestaient. Mais malgré tout, je savais qu'il y avait une raison valable, bien que celle-ci ne me vienne pas à l'esprit sur le moment. Je la fixais, sans rien répondre. Peut-être devrais-je lui proposer ? Mettre de la distance entre le Treize et moi pendant quelques temps était une idée séduisante, mais je ne pourrais pas fuir mes problèmes indéfiniment. Je devrais forcément affronter la réalité un jour ou l'autre, et je préférais être sur place, si cette déclaration s'avérait fausse, pour accueillir Miléna. Pourtant, l'idée m'effleurait l'esprit chaque fois que je posais le regard sur ma protégée, protégée qui fixait le vide perdu dans ses pensées. Elle croisa mon regard avant de déclarer « Désolée. » Je lui souris, ce silence étant bien le dernier de mes soucis. « T'inquiète pas, je comprends ! Et puis au Treize, tu auras toujours ta place, il y en a d’autre qui te comprennent. Il faut que tu voies ça comme une mission, celle de survivre pendant ton séjour là-bas. C'est pour le bien de la rébellion, comme dirait Coin ! » Je poussai un petit rire, essayant de détendre l'atmosphère. « Et puis tu apprécieras d'autant plus quand je viendrais te récupérer ! » lançais-je avec humour.
« Niveau humeur de merde, j’ai pas l’air d’être la seule. T’a la tête du type qui a pas dormi depuis six mois. Tu es mon garde du corps, tu peux tout me dire. » Le clin d’œil qui suivit sa réplique me fis rire de plus belle. « Ça se voit tant que ça ? » déclarais-je sans m'arrêter de rire. C'est vrai que je n'avais pas fermé l’œil depuis l'annonce de la disparition de Miléna, passant la moitié du temps au Centre de Commandement ou à m’entrainer, l'autre partie à tourner en rond dans ma cabine, cherchant toutes les possibilités pour que la femme que j'aime se soit échappée. Je ne devais vraiment pas être au meilleur de ma forme. Essayant de garder un sourire, je lui répondis calmement. Elle avait fait preuve d’honnêteté, je me devais d’en faire autant. Et puis, je savais que je pouvais lui faire confiance ; même si je ne la connaissais pas bien, quelque chose en elle était rassurant. « Problème personnel. Enfin militaire. Enfin … un peu des deux. » Je marquai une pause. Mon sourire avait déserté mon visage, laissant une expression froide, neutre. Je ne savais pas comment exprimer ma pensée sans devenir vulgaire ou violent. Me rappelant de la manière où j'avais annoncé la nouvelle à Maysilee, j’essayais de me contenir. « Je … Une mission de ravitaillement à … capoté disons. Une personne à laquelle je tiens énormément en faisait partie. Ils la disent disparut, mais je refuse d'y croire. » Je baissai la tête, cherchant mes mots. « Elle ne peut pas s'être faite avoir. Je n'y crois pas.» Je secouais la tête, pour essayer de chasser toutes ses images d'explosions qui se bousculaient dans mon crâne. « Coin ne veut pas lancer d'équipe de secours. » lâchais-je en relevant la tête. Je posais mon regard dans le vide ; à travers la vitre, le paysage défilait à toute vitesse. Je serais mes poings, me battant contre moi-même pour ne pas laisser transparaître ma colère, ainsi que ma tristesse. Mais malgré tous mes efforts, je n'étais pas très convaincant.
Pepper-Swann Heavensbee
△ correspondances : 569 △ points : 25 △ multicomptes : alexiane, hunter (leevy) △ à Panem depuis le : 03/10/2011△ humeur : go fuck yourself △ âge du personnage : trente ans △ occupation : ancienne mentor, reconvertie en fugitive
Sujet: Re: CRAY&PEPPER-SWANN ► please, let me get what i want Dim 4 Mar - 18:15
J'avais des crampes à l'estomac, la tête qui tournait et les yeux embrumés à mesure que je marchai, pour la simple et bonne raison que j'imaginais mon retour au six. Je me posai sans-cesse des questions, et mon esprit me renvoyait des images désagréables de mon retour. Je m'imaginai enfermée dans ma maison de Vainqueur, regardant nostalgiquement par la fenêtre tandis que je croisai les regards lourds des paysans qui passaient par-là. Encore, cette image était plutôt agréable, étant donné que cela nécessitait un enfermement quasi-total, et donc, aucun contact humain. Le problème se posait pour plus tard, quand je devrais faire face aux gens dès que je pointerai le nez dehors. Parce que j'y serais bien obligée, tôt ou tard, que ce soit pour des courses ou simplement pour m'afficher et pour que le treize, autant que le Capitole, soit rassuré. Oh, super, la gagnante vit toujours et profite encore pleinement de sa richesse ! Je voyais déjà les mauvaises langues d'ici. Je soupirai, me reconcentrait sur les quelques mètres qui me restaient à parcourir, avant de sauter dans le train dès que l'occasion se présentait, m'installant sans attendre Cray. Ce n'était pas la première fois que je voyageai en sa compagnie, et donc préciser qu'il était avec moi n'avait pas vraiment lieu d'être puisque ce n'était pas la première fois que le personnel découvrait son visage. Je m'installai confortablement, Cray arrivait peu de temps après, et le train ne tarda pas à démarrer.
Je devrais faire plus attention aux émotions que je laisse transparaitre, étant donné que Cray avait deviné sans problème que je n'étais pas de bonne humeur, loin de là. Dès qu'il eut évoqué ma mauvaise humeur, je lui répondis sèchement, n'ayant pas forcément envie de me confier à cœur ouvert. En réalité, j'avais tellement l'habitude de tout garder pour moi, que converser sur mes états d'âmes ne m'apparaissaient pas comme étant une évidence. Malgré tout, le voyage allait être long, et peut-être que me confier m'aiderait à supporter le mieux possible mon séjour au six. C'est pour cette raison qu'après mes premières paroles balancée sèchement, je me laissai aller à développer mes quelques soucis, m'énervant de plus en plus à chaque mot prononcé. Voilà comment je me retrouvai à lui parler des Jeux, de River, de mon ressenti. C'était étonnant venant de ma part. « J'imagine que tu avais une bonne raison. Et puis il aurait bien du mourir à un moment ou à un autre, sinon tu ne serais pas là. » Je lui adressai un sourire sincère et reconnaissant. On ne m'avait encore jamais dit une chose pareille. Les citoyens du six n'avaient jamais pensé que j'avais pu avoir une bonne raison, alors que c'était le cas. À croire que les images qui avaient été diffusés à l'écran ne reflétaient pas ce qui s'était réellement passé dans l'arène. Et ses dernières paroles me réconfortèrent, car il avait raison. River aurait dû mourir à un moment ou à un autre. Et d'un côté, c'était peut-être mieux que ça se soit passé entre mes mains, plutôt qu'entre celle d'un carrière qui aurait probablement fait durer son supplice durant des heures. J'avais honte de penser ça, mais ce n'était que la vérité. « Tu... Tu as raison. » soufflai-je finalement, malgré les confusions qui régnaient toujours dans mon esprit. J'étais reconnaissante envers Cray. Sans forcément le savoir, il venait de m'ôter un léger poids des épaules. Bien que j'étais quelque peu soulagée, cela ne m'empêchait pas d'être avant tout nerveuse, raison pour laquelle je jouais avec mes mains. C'était un moment d'évacuer la pression, comme si je tentai de me concentrer sur autre chose. La plupart du temps, j’essayai de tourner mes doigts en cercle dans le sens des aiguilles d’une montre, puis de l’autre sens. De cette façon, ma concentration était reportée sur mes gestes, et mon esprit était un peu sollicité. Mais là, je n’arrivais pas à faire des gestes réguliers, signe que la pression ainsi que l’énervement était bien plus grand que ce que je pouvais maîtriser. J’en oubliais presque la présence de Cray, et ce fut lorsque sa peau entra en contact avec la mienne, alors qu’il maîtrisait mes mains que je revins à moi. En temps normal, je l’aurai envoyé balader, ne supportant pas vraiment qu’on me touche lorsque je m’y attends pas. Mais son geste se voulait doux, et je me laissai faire sans broncher. « Calme toi, tu n'y pars pas pour si longtemps que ça ! Passé ça, tu seras tranquille pour un bon moment ! » Je lui adressai un nouveau sourire. Il avait un certain don pour voir les choses positivement, et donc me rassurer. Il n’avait pas tort, je n’allais pas rester de longues semaines au district six. Malgré tout, je ne pouvais pas m’empêcher de penser que je devrais à nouveau y retourner dans peu de temps, quelques semaines ou quelques mois. Je devrais y retourner un jour, et c’était bien la seule chose que je constatai. « Mouais, on peut voir les choses ainsi. » dis-je simplement, pas très convaincue. J’essayai de repenser à ces paroles précédentes, et l’effet apaisant qu’elles m’avaient provoquées un court instant.
Je réalisai que le voyage n’allait pas se passer de la manière des plus agréables si je continuai à remuer le couteau dans la plaie, et donc de me plaindre pour une chose aussi insignifiante que mon retour dans mon district natal. C’est pour cette raison que je m’excusai, gênée par mon propre comportement. « T'inquiète pas, je comprends ! Et puis au Treize, tu auras toujours ta place, il y en a d’autre qui te comprennent. Il faut que tu voies ça comme une mission, celle de survivre pendant ton séjour là-bas. C'est pour le bien de la rébellion, comme dirait Coin ! » J’eus une nouvelle sensation de tranquillité qui parcourut mes veines, et je gratifiai une nouvelle fois Cray d’un sourire sincère. Je ne m’y étais pas trompée, Cray était réellement quelqu’un de bien et c’était bien dommage que j’aie entendu autant de temps pour m’en rendre compte. Depuis le temps que je le côtoyais, nous n’avions jamais eu de réel discussion et donc, l’occasion de créer des affinités. Il n’est jamais trop tard, pas vrai ? « Je crois que je peux facilement dire que c’est l’une des missions les plus dures que j’aie dû réaliser. » dis-je en riant. C’était incroyable, cette capacité qu’il avait à me redonner le sourire en quelques phrases, et que mes inquiétudes disparaissent peu-à-peu. « Et puis tu apprécieras d'autant plus quand je viendrais te récupérer ! » Je gloussai presque comme une gamine, en lui décrochant un nouveau sourire. « Tu as juste envie que je t’appelle mon sauveur, pas vrai ? » dis-je, tandis que mon corps tout entier semblait s’être calmé et que je ne gesticulai plus autant qu’avant.
Désormais calmée, je prêtai enfin une attention plus particulière à Cray, scrutant son visage, ses émotions, son comportement. Et je ne mis pas longtemps à remarquer que lui aussi, ne semblait pas passer ses meilleures jours. Ce fut à mon tour de le questionner sur son état. « Ça se voit tant que ça ? » Je hochai simplement la tête en guise d’acquiescement. Il n’y avait même pas besoin de connaître Cray pour deviner que quelque chose n’allait pas. Son visage était marqué par l’inquiétude et le manque de sommeil. Je m’étais confiée à lui quelque instant auparavant, il pouvait faire de même. Malgré tout, j’esquissai un timide sourire, contente que Cray puisse rire malgré les soucis qui lui préoccupait l’esprit. « Problème personnel. Enfin militaire. Enfin … un peu des deux. » Il marqua une pause durant laquelle je détaillai son attitude. Il avait l’air calme, même si je me doutais bien que ce qu’il vivait actuellement et que j’allais bientôt découvrir ne devait pas être une chose facile. J’admirai sa capacité à rester calme, même si son sourire avait désormais quitté ses lèvres. « Je … Une mission de ravitaillement à … capoté disons. Une personne à laquelle je tiens énormément en faisait partie. Ils la disent disparut, mais je refuse d'y croire. Elle ne peut pas s’être faite avoir. Je n’y crois pas. » À ces dernières paroles, il baissa la tête, et je me sentais incroyablement mal pour lui. Je n’étais pas réellement en mesure de me mettre à sa place, depuis dix ans je n’avais perdu personne d’important à mes yeux, j’en oubliais presque quelle sensation éprouvante c’en était. Là était bien le seul avantage de ne plus avoir de famille ou d’amis, plus aucune attache, ce sentiment n’existait de vide n’existait plus. « C’est Miléna, c’est ça ? » lâchai-je brusquement. Je n’avais pas compris de qui il parlait, mais désormais la réponse me semblait évidente. Je connaissais la jeune femme, je l’appréciai bien que quelques fois j’avais une profonde envie de lui éclater mon point sur le nez. Durant mes derniers jours au treize, il me semblait bien ne pas l’avoir aperçue, alors qu’habituellement elle est toujours active dans les souterrains, étant l’un des meilleurs éléments de la Rébellion. Il n’avait même pas besoin d’approuver ma question, les preuves étaient tellement évidentes. J’eus brusquement des crampes à l’estomac, me sentant incroyablement mal à l’aise et idiote de ne pas avoir été au courant plus tôt de la disparition de la jeune femme. « Est-ce que son corps a été retrouvé ? » Encore une fois, je réalisai que je n’étais pas douée pour mesurer le poids de mes paroles. « Enfin, je veux dire, si ce n'est pas le cas, elle ne peut-être qu'en vie. » Je m'arrêtai net, sachant que je ne faisais aucunement preuve de délicatesse. Cray releva finalement la tête. « Coin ne veut pas lancer d'équipe de secours. » Je soupirai. Coin était une idiote de toute manière, ce n'était pas nouveau. Nous lui devions beaucoup, j'en avais pleinement conscience, mais elle oubliait parfois que sans nous, son combat contre le Capitole serait réduit à néant. Tous ces rebelles qui ont sacrifié tant de choses, n'ont pratiquement aucune valeur à ses yeux, du moins c'est l'impression qu'elle donne. Je m'énervais inutilement contre elle, je ne pouvais rien changer à ces décisions, mais celle-ci me répugnait. Miléna était l'une de meilleures soldates de la Rébellion, et Coin n'entreprenait rien pour retrouver la jeune femme ? « C'est une idiote. » lâchai-je finalement, avec un léger rire. Je réalisai à quel point cette disparition ainsi que cette décision affectait Cray, et je m'en voulais de ne pas pouvoir atténuer sa peine. « Ça s'est passé où ? On pourrait faire une expédition là-bas. Ça m'éviterait de rester trop longtemps au six, et ça t'éviterait de t'énerver jusqu'à ce que Coin se décide enfin à se bouger. Tu vois, ce serait donnant-donnant ! » Ma proposition était totalement stupide, mais c'était bien la seule chose qui m'était passée par la tête. Je savais très bien que ce n'était pas réalisable, mais j'avais simplement envie que Cray réalise que j'étais là pour lui. Puis, un petit sourire aux lèvres, je farfouillai dans mon sac, en ressortant une tablette de chocolat que je posai sur la table avant de la déballer. « Profite, c'est la mégère qui offre. » dis-je, en croquant un carré. C'était peut-être enfantin de grignoter ainsi, mais cet aliment était toujours efficace en cas de coup de blues.
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CRAY&PEPPER-SWANN ► please, let me get what i want