ripper winifried taissa asling

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

Seule, dans la petite maison où je vis actuellement. Je ne compte pas me marier, ni avoir d'enfant, donc je serai probablement sans personne lorsque je partirai. J'espère mourir de vieillesse, dans mon sommeil, de manière à ce que je ne m'en rends pas compte. Bien sur, il y a toujours la possibilité des jeux. J'ai encore deux moissons à effectuer, mais on peut dire que j'ai passé le plus gros. Seulement, chaque année mon nombre de tesserae augmente, puisque je ne peux pas vivre sans le blé qu'elle me procure. Je n'ai donc jamais eu autant de chance d'être sélectionnée.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Pour rien ni personne. Ayant perdu tous ceux à qui je tenais, je ne vois pas pour qui je pourrais me battre. Je ne suis pas non plus le genre de personne à prendre la d'une fillette le jour de la moisson. Je ne me vois pas non plus mourir pour un quelconque cause. Bien sur, il y a les rebelles, auxquelles je me joindrai avec plaisir si je n'étais pas sûre d'y laisser ma vie.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Je lance les couteaux comme personne. Quand je jette mon arme, je suis sûre qu'elle se plantera à l'endroit même où j'en avais l'intention. Ma silhouette fine et élancée fait de moi quelqu'un de très agile, et ces années à porter des carcasses d'animaux m'ont rendu forte. J'ai donc un physique assez avantageux. De plus, je suis très futée, ce qui peut m'être très utile lors des jeux par exemple.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Mon frère ainé. Il est parti pour les jeux alors que j'avais treize ans, et ce fut sans doute la semaine la plus difficile de ma vie. Il y est resté sept jours exactement, fuyant les carrières, se cachant dans la forêt. Du haut de ses quinze ans, il était d'une force incroyable et tout comme moi, il maniait les couteaux à merveille. Mais cela n'a pas suffi et il s'est fait tuer, après une lutte acharnée, par un gamin plus grand et plus fort que lui. Après sa mort, j'ai vécu une courte période de dépression, mais j'ai vite due reprendre le travail pour nous nourrir, ma grand-mère et moi.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

Je continue ma vie tranquillement. Bien sur, comme tous les habitants des districts je présume, je suis contre le gouvernement et ses jeux barbares. Mais bizarrement, je ne pense pas rejoindre les rebelles, pour le moment du moins. Je ne crains pas de m'engager, non, mais je pense que c'est une cause vouée à l'échec. Même dans les districts les moins chéris par le Capitole, je suis certaine que la moitié des habitants n'oseraient pas se révolter. Ce ne sont que des enfants, effrayés par l'idée que le grand méchant loup et ses Pacificateurs puissent venir perturber leur petite vie tranquille.

JE VIENS D'UN MILIEU défavorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE tient bien plus de la légende. DU COUP, MON NOM A 34 chances d'être tiré au sort . J'EXERCE LE MÉTIER D'employée à l’abattoir ET POUR TOUT VOUS DIRE, JE cela ne me gène pas, je pourrai être sans emploie. JE SUIS DANS LE 5ÈME DISTRICT. AYANT 17 JE peux PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende un peu, bien comme n'ayant rien à perdre, cela ne me gênerait pas plus que ça de faire les jeux. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

tell us your story.

the silent sound of loniless

MOISSON DES 74TH HUNGER GAMES

Le visage fermé, je vins me fondre dans la foule. Autour de moi se tenaient, plus ou moins agitées, l'ensemble des gamines du cinq, âgées entre douze et dix-huit ans. Toutes étaient apprêtées, vêtues de robes, bien coiffées, maquillées pour celles qui pouvaient se le permettre. Je faisais quelque peu tâche dans le décor. Je n'avais pour ma part fais aucuns efforts. Affublée d'un pantalon en toile, anciennement à mon frère, et d'une chemise à carreaux sale, je serai sûrement la risée de Panem si j'étais sélectionnée. Mais s'ils avaient prévu de m'envoyer à la mort, autant y partir à l'aise. Le temps n'était pas désagréable, c'était le comble pour une journée aussi sombre. Appuyées contre un muret, je repensais à chacun des bouts de papiers qui portaient mon nom. Trente-quatre. J'avais plus d'une trentaine de chances d'être envoyée dans l'arène. Et tuée. Je fermai les yeux, chassant cette idée de mon esprit pour le moment. Les filles s'étaient rassemblées en petits groupes, jacassant comme à leur l'habitude. Seule dans mon coin, je n'avais pas plus envie de compagnie que d'ordinaire. La seule personne qui avait osé m'adresser la parole depuis mon réveil avait récolté de ma part le plus bel éventail d'insulte que j'avais à lui offrir. Le vieil homme m'avait seulement demandé une direction. Peut être devrais-je penser à devenir un peu moins agressive envers les autres ; le pauvre ne demanderas sûrement plus jamais son chemin à personne. Mes pensées de bonnes résolutions furent interrompues par l'entrée en scène de l'éternel hôte du district cinq. Toad Andersen. Toujours aussi grotesque, il avança sur l'estrade jusqu'au microphone argenté. Ignorant tout de son discours, je ne pus m'empêcher de remarquer à quel point je le méprisais ; à quel point je le haïssais même. Tout en lui était ridicule : de son accent pitoyable, à son accoutrement à plumes multicolores, sa peau dorée, son visage bouffi, enflé par les trop nombreuses interventions chirurgicales. Plus je le fixais, plus l'envie de le tuer montait en moi. C'est lui qui m'avait enlevé mon frère il y a deux ans. Qui l'avait attiré vers l'estrade et fait disparaître à jamais. Je trépignai sur place, puis poussa un grognement presque animal. Les jeunes filles à mes côtés me regardèrent intriguées. Je leur lançai un regard noir, dirigeant vers elle toute la haine que j'éprouvai pour le bouffon sur la scène. Toutes s'écartèrent de moi. Il fallait vraiment que je trouve une solution, pour ce problème d'agressivité. Je reportai mon attention sur la scène, et aperçus les deux mentors. Elle, blonde, féminine, hautaine. Lui, brun, si peu musclé que je me demandais à l'aide de quoi il avait pu gagner les Jeux. Eux aussi je les détestais. Avec leur air supérieur, ils n'avaient pas su le ramener sain et sauf. Je ruminais encore lorsque Toad termina son discours de bienvenue. « Sur ce, passons au tirage au sort des heureux participants ! Les demoiselles d'abord ! » Si j'avais eu un couteau à ce moment, il serait à coup sur déjà planté dans la jugulaire de l'hôte multicolore. Les heureux participants. J'aimerais l'y voir, à la place des heureux participants. Cependant, je laissai ma rage de côté ; il s'avançait à pas lourds vers l'énorme boule transparente, comme pour faire durer le suspens. Après avoir remué encore et encore les papiers blancs à l'intérieur, il en tira un seul et unique. Je repensai à mes trente-quatre bulletins. A mon écriture soignée sur chacun d'en eux. A ce que leur tirage entraînait. Toad retourna, toujours aussi lentement, vers le micro. Il déplia le papier. Mon coeur tambourinai contre ma poitrine, le sang battait dans mes tempes. Trente-quatre chance que mon nom soit scandé dans le tout Panem. Je fermai les yeux, essayant d'ignorer les chuchotements craintifs autour de moi. Je serai les poings, enfonçant mes ongles dans ma chair. Trente-qutre chance d'être morte dans la semaine. « Leeg Penderghast ! » Je soufflai bruyamment, puis rouvris les yeux. Encore cette année, j'avais échappé aux horreurs des Jeux. J'aperçus la Leeg en question, quelques mètres à ma droite. Blonde, la peau sur les os, elle n'avait pas plus de treize ans. Je bougeai mes mains, jouissant de la sensation du sang parcourant à nouveaux mes paumes, soulagée par la certitude de survivre une année de plus. On appela le garçon, un garçon bien frêle d'une douzaine d'années. Je tournai les talons et me dirigeais vers la fin de la file, afin d'être une des premières à quitter cet enfer quand tout cela sera fini. Je lançai un dernier regard aux tributs, avec la certitude qu'une année encore, le district cinq n'en verra revenir aucun.