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 What Can I Say ?

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MessageSujet: What Can I Say ?   What Can I Say ? Icon_minitimeJeu 26 Avr - 19:36

Une fine brise me fouetta le visage alors que j’avançais tranquillement dans les rue du District. A cette heure de la journée, peu de personne était encore dehors. Il devait être plus ou moins 19h30, et la nuit était déjà tombée depuis plus d’une demie heure, offrant un vent continuellement frais, voir même froid. Il fallait bien se couvrir à cette époque de l’année dans le 10. J’avais déjà vu beaucoup de gens mort de froid, bloqué à l’extérieur de leurs maisons. Enfin, maison était un bien grand mot. La plupart du temps il ne s’agissait que de quelque planche de bois et d’un toit en taule. Rien de bien folichon. Ma famille avait la chance d’avoir un endroit à peu près convenable où vivre. Ce n’était pas un château, mais comparé à d’autres bâtisses du village, notre maison pouvait paraitre énorme. Même si elle n’était en réalité composée que de trois pièces relativement petites. Mais nous pouvions nous estimer heureux et chanceux d’avoir une telle chance, car beaucoup d’autre ne l’ont pas…

Le froid commençait à me glacer les mains. Malheureusement pour moi, ma journée n’était pas encore finie. Je devais encore passer à la ferme, afin de donner à manger à nos bovins. Et cette tâche était très importe. Ces animaux étaient notre source de revenu, et c’était grâce à eux que nous puissions survivre. J’avais décalé mon emploi du temps de la journée pour m’occuper d’affaires de Rebelle. En effet, j’étais sorti discrètement du district pour me tenir au courant des derniers agissements du Treize. Toutes ces excursions en dehors de la zone imposée par les Pacificateurs me coûtaient beaucoup d’énergie, et de temps. La sécurité était de plus en plus forte, et je devais donc redoubler d’effort et de vigilance pour ne pas me faire prendre. Et je ne pouvais pas me permettre d’être arrêté. Je devais subvenir aux besoins de ma famille. Qu’allaient-ils devenir sans moi ? Bien sûr, Maël pourrait prendre ma relève, mais je ne voulais pas lui mettre une telle charge de travail sur le dos. Il avait déjà de quoi s’inquiéter avec la Moisson qui arrivait à grands pas. Moi, ayant 21 ans, je n’avais plus à m’en faire.

Les fermes, respirant la joie de vie et la bonne humeur durant les heures pleines, étaient totalement désertes lorsque j’y pénétrai. Je me dirigeai sans réfléchir vers notre petit troupeau, voulant achever ma tâche au plus vite, et ainsi aller mer réchauffer à la maison. Le maniement de fourche était beaucoup plus dur et intense par cette basse température. Il me fallut donc le double du temps habituel pour nourrir les animaux, qui semblaient affamés. Ils devaient attendre ce moment depuis le début d’après-midi, heure à laquelle j’aurais dû les rassasier.

Une fois ma besogne achevée, j’entrepris de me rendre chez moi sans plus tarder. Alors que sortais de la ferme, une ombre attira mon attention. La nuit était calme et silencieuse. On ne pouvait entendre que le bruit du vent souffler dans les hauts arbres du District. Je m’arrêtai net. « Qui est là ? »
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MessageSujet: Re: What Can I Say ?   What Can I Say ? Icon_minitimeJeu 10 Mai - 16:06

L'inquiétude commençait à me ronger. Pas que je craignais que mon frère ait des ennuies ou quoi que ce soit, non je croyais pertinemment qu'il était assez intelligent et futé pour éviter le moindre problème avec les Pacificateurs du District, mais je commençais à voir plus clair. Ces dernières années, je fis preuve d'un peu plus d'égoïsme alors que je m'isolais volontairement de ma famille, du peu d'amis que je possédais, alors que ma vie était constamment frappé par la tragédie. En effet, mon coeur avait été nombres de fois touché par les Hunger Games et les tributs choisis année après année, à un tel point que je ne me préoccupais plus de ce qui se déroulait autour de moi, juste sous mon nez. Pourtant, j'aurais dû m'en rendre compte plus tôt... Keagan a toujours été du genre protecteur envers nous, ses frères et ses soeurs, il travaillait d'arrache pieds tous les jours afin de servir le Capitole. Peut-être ne le faisait-il pas de gaieté de coeur, mais ça nous procurait quelques vivres, mis à part les tessareas que je demandais chaque année. Mais depuis quelques jours, j'ignore ce qui a vraiment changé dans ma vision des choses, mais je doutais de lui. Je doutais qu'il puisse être aussi passif face à la Rébellion qui grandit et qui fait rage dans tous les districts de Panem. J'avais toujours démontré une grande indifférence face à ce mouvement rebelle, de peur de mettre ma famille en danger. Je n'approuvais guère les agissements du Capitole et la dictature que le président nous imposait, mais je n'osais pas me lier aux rebelles. C'était beaucoup trop risqué pour ma vie et pour celles de mes proches. Et je croyais dur comme fer que tout le monde partageait mes idéaux. Mais je devais me rendre à l'évidence que ce n'était pas le cas. Tous les habitants n'avaient pas cette envie de demeurer neutre face à la guerre et désiraient au contraire y prendre part. Était-ce le cas de mon frère? Avait-il rejoint ce mouvement sans que je ne m'en aperçoive? Cette pensée m'enrageait. Comment osait-il nous mettre tous en danger! Car, même s'il faisait preuve d'une grande discrétion, tôt ou tard, je craignais que les conséquences de ses actes se répercutent sur notre famille. Et je ne pouvais le laisser faire.

J'avais besoin de vérité. Voilà déjà plusieurs jours que je tentais de déceler ce qui se tramait dans sa tête, mais ses pensées étaient impénétrables. Il était difficile de le suivre dans la journée, puisque j'avais toujours l'école et mes propres responsabilités. Mais aujourd'hui, s'en était trop. Je connaissais la routine de mon frère comme le fond de ma propre poche et je savais que quelque chose clochait. Habituellement, il nourrissait les bêtes de la ferme dans la journée et il revenait à temps pour le dîner. Toutefois, ce soir, il n'était toujours pas rentré à la maison alors que le soleil se couchait rapidement au loin. Même notre père m'en fit la remarque, pas pour le moins du monde inquiet de cette absence. Il lui faisait trop confiance... Se rendait-il compte de ce qui se tramait dans la vie de Keagan? Probablement pas. Lorsque j'eus terminé mon repas, nettoyé la table et aidé ma mère à débarbouiller les plus petits, je pus sortir clandestinement de la maison. Ce n'était pas dans mes habitudes de cacher quoi que ce soit à mes parents ou de me promener tout bonnement dans le district après la tomber de la nuit, mais j'étais curieux. Tiens, ça aussi c'était nouveau. J'étais plutôt naïf, mais je ne faisais jamais preuve d'impulsivité, surtout lorsqu'il s'agissait des lois. Enfin, aucune loi n’interdisait les habitants de se balader hors de leur maisonnée une fois le soleil couché, mais ce n'était pas recommandé. Les Pacificateurs ne faisaient pas de cadeau ici. Alors je me faufilai dans les rues du Dix afin de trouver mon frère qui n'avait pas donner signe de vie depuis le matin. Ma première destination; la ferme. C'était instinctif. Quand je devais trouver mon père ou mon grand frère, c'était le premier endroit que je pensais vérifier. Sinon, il faudra que j'improvise un peu... À destination, je jetai un oeil dans l'étable où se trouvait les bêtes et je pus facilement entendre des bruits de pas dans la paille. Était-ce mon frère? Je demeurai un instant alerte, dans l'ombre, incertain. Jusqu'à ce que je reconnaisse sa voix. « Qui est là ? »

Ayant la certitude qu'il s'agissait bien de la personne que je recherchais, je m'avançai vers lui, dévoilant mon identité. « Je croyais que tu les nourrissais le jour... » reprochais-je sans grande subtilité. Je pouvais percevoir le doute dans ma voix et je ne faisais aucun effort pour le camoufler. Mon regard était incertain alors que j'arrivais à la hauteur de mon frère dont je distinguais à présent le visage. « Tu as manqué le dîner. Maman s'inquiétait, elle voulait que je vienne voir où tu étais passé. » Ce qui n'était pas tout à fait vrai. Certes, notre mère était très prudente et s'inquiétait pour un rien, mais elle ne m'avait jamais demandé de venir le chercher. Jamais elle ne le ferait, c'était beaucoup trop risqué pour un garçon de mon âge, disait-elle. Enfin, je ne cherchais pas à mentir à Keagan, mais simplement de lui démontrer mes doutes, lui prouver que son attitude n'avait rien de normal et que je commençais à me poser des questions. Voulais-je réellement obtenir des réponses à mes interrogations? Peut-être que oui, peut-être que non. Mais je ne pouvais demeurer les bras croiser à attendre que le pire ne se produise. Je voulais savoir.
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MessageSujet: Re: What Can I Say ?   What Can I Say ? Icon_minitimeDim 13 Mai - 19:56

Je me tenais dans la pénombre de l’étable, agrippé à ma fourche comme une moule à son rocher. Cet instrument était le seul qui pouvait me protéger en cas d’attaque de je-ne-sais-qui. Car, qui pouvait bien se trouver dehors aussi tard ? Mis à part moi, bien entendu. Les rues du District n’étaient pas très sûres une fois la nuit tombée, et les Pacificateurs exécutaient des rondes régulières. Aucun couvre-feu n’avait été prononcé, mais si quelqu’un se faisait malencontreusement interpeler aussi tard, ça allait mal se passer pour lui. Je ne savais donc pas à quoi m’attendre, et je préparais déjà un plan d’attaque dans mon esprit. Il fallait être paré à toutes éventualités.

Quelle ne fut pas ma surprise, et mon soulagement, lorsque j’aperçus mon jeune frère sortir de l’ombre inquiétante qui envahissait la petite ferme. Je relâchai quelque peu la pression sur le manche de la fourche, apaisé. Ce n’allait pas être ce soir que je me ferai tabasser. Fiou. Mais, que faisait-il là ? A une heure aussi tardive ? Ma mère ne l’aurait jamais laissé sortir. Je n’écoutai qu’à moitié son reproche quant au repas des bêtes, tellement j’essayais de trouver une raison valable à sa sortie. Malheureusement, je n’en trouvais pas. En effet, je ne voyais pas pourquoi Maël était en dehors de la maison, aussi tard dans la soirée. Il avait fini l’école depuis longtemps, et son travail devait lui aussi être terminé à cette heure. Alors pourquoi diable se tenait-il devant moi ?! « J’ai eu un contretemps, c’est pour ça que je les nourri que maintenant… » Je pouvais sentir que la voix de mon frère était pleine de doute. Il devait trouver mon comportement étrange, et il avait raison ! Ma petite excursion de l’après-midi n’était pas prévue au programme, et je dus décaler mon emploi du temps afin de pouvoir la réaliser. Tout cela était arrivé à la dernière minute, et je ne pus donc pas prévenir ma famille, en inventant un énorme mensonge, que je rentrai plus tard. Je comprenais donc parfaitement le regard accusateur que me lançait mon cadet. « C’est vraiment maman qui te l’as demandé ? Ou t’en as pris l’initiative tout seul ? »

Oui, là était la vraie question. Et cela était aussi un moyen, pas vraiment subtil, de détourner l’attention de Maël, afin qu’il évite de me poser les questions fatidiques. Il ne pouvait pas savoir pour mon activité de Rebelle, pas encore. Moins il en savait, et mieux se serra. Je faisais tout cela dans le seul but de le protéger. De tous les protéger. Si ma famille venait à prendre connaissance de mes agissement, ils commenceront à s’inquiéter dès que je disparaitrai une heure ou deux, et cela pourrait paraitre suspect. De plus, je ne suis pas certain que Maël comprendrait mes motivations. Pour lui, il ne faut pas régler le compte du Capitol par la violence, car c’était bien trop dangereux. Mais ce qu’il ne comprenait sans doute pas, c’était que si tout le monde restaient les bras croisés, les Hunger Games continueraient à faire des victimes, et je ne voulais surtout pas que l’une d’entre soit Maël, ou bien un autre membre de ma famille…
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