Théo Keaton

❝ WHO AM I LIVING FOR? ❞

about games and relative.

➺ TA MORT TU LA VOIS COMMENT ?

J'ai une tête à rêver de ma mort ? Ma mort, elle arrivera quand elle arrivera. Je n'y pense pas, et je préfère ne même pas savoir comment elle se passera. Ça ne m’intéresse pas, je me suis depuis longtemps fait à l'idée que ce monde est pourri. Une mort lente ou rapide, par noyade, strangulation, pendaison, au fond, n'importe quel décès me conviendrait. Une fois que celui-ci est passé, il ne se passe plus rien après. C'est selon moi, la meilleure façon de penser de ne justement, pas y penser. J'ai déjà échappé deux fois à la mort, autant vous dire que de l'imaginer ne m'enchante pas des masses.

➺ POUR QUI/QUOI POURRAIS-TU MOURIR ?

Honnêtement, je ne mourrais même pas pour moi-même. La seule personne pour qui j'aurais pu mourir a fait ce geste à ma place. Depuis que je suis revenu en vie des jeux, je suis devenu encore plus égoïste qu'avant. À part mes parents, plus personne ne compte à mes yeux. Mais j'ai du mal à m'imaginer en train de me sacrifier pour eux. Je n'en aurais pas le temps, ils le feraient à ma place. Je n'ai plus rien d'assez important dans ma vie pour qui ou quoi je serais prêt à mourir.

➺ QUEL PETIT PLUS T'AIDE DANS LA VIE (OU JEUX) ?

Il y a plusieurs choses qui m'ont permis de gagner dans l'arène. Ma détermination qui m'a permis de ne pas baisser les bras du début à la fin. En partant du district 4, je me suis juré de revenir vainqueur, et c'est bien ce qu'il s'est produit. Ma grande connaissance en matière de pêche m'a permis de pouvoir me nourrir tous les jours. Je n'ai jamais manqué de nourriture, et c'est bien grâce aux poissons. J'ai eu la chance de pouvoir me procurer le seul trident de l'arène dès les premières minutes de jeu. J'ai appris à le manier dès l'âge de six ans. J'avais l'habitude de m'en servir et m'en servir comme d'une arme n'a pas été difficile. Le camouflage dans l'eau, à nager pendant des heures. Mentir pour arriver à mes fins. J'ai joué un rôle tout le long et ça n'a pas été vain.

➺ AS-TU DES PROCHES QUI ONT PARTICIPÉ AUX JEUX ?

Répondre non serait mentir. J'ai vu ma sœur aînée, Serah, partir dans l'arène il y a huit ans. Je n'avais que huit ans à l'époque, mais je me souviens des moindres détails de cette moisson. Quarte ans plus tard, mon nom sort pour la première fois de l'urne et mon frère, Ethan, se porte instantanément volontaire pour prendre ma place. Il a tenu quatre jours, un de plus que ma sœur, mais est finalement mort, brûlé. Trois ans plus tard, mon nom sort pour la seconde fois. Dire que ma famille est maudite ne serait peut-être pas exagérée.

➺ APPRÉCIES-TU LE VISIONNAGE DES JEUX ?

À part les déranger du Capitole, j'ai du mal à croire que quelqu'un puisse apprécier de visionner ces jeux. C'est de la barbarie pure et simple. Il faut vraiment être sans cœur pour regarder des enfants s'entretuer, pour le plaisir des yeux. J'ai toujours détesté les Hunger Games. Aujourd'hui encore plus qu'avant. Je les regarde, comme tout le monde. Je les regarde en silence, sans emmètre le moindre son, mais je n'en pense pas moins. On m'a d'ailleurs déjà traité de sans cœur.

➺ COIN A ANNONCÉ LORS DES DERNIERS JEUX PAR MESSAGE PIRATE QUE LE TREIZE EXISTAIT TOUJOURS. TU ESSAIES DE TE JOINDRE À EUX OU AU CONTRAIRE, TU FAIS TOUT POUR STOPPER CETTE RÉVOLTE ?

J'y crois, oui et non. En fait, je ne sais pas quoi en penser. Une révolte ? Pourquoi faire ? Le Capitole est le Capitole. Il est invincible, ce n'est pas la peine de se faire de faux espoirs pour rien. J'ai du mal à imaginer un autre mode de vie sans lui, sans les jeux. J'ai toujours connu ces conditions et je ne pense pas que cela va changer. Les rebelles auront beau former une gigantesque armée. Il pourront mettre tout en œuvre pour abattre le Capitole, leurs chances de réussites sont quasiment nulles.


JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est abondante. DU COUP, MON NOM A 6 nombre de chances d'être tiré au sort. J'EXERCE LE MÉTIER DE pêcheur ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ce métier. JE SUIS DANS LE 4ÈME DISTRICT. AYANT 17 ans J'aie déjà PARTICIPER AUX HUNGER GAMES ET j'appréhende la prochaine moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.

reality is here.

tell us your story.

I don't really know where the world is but I miss it now

« Théodore Keaton. » J'ai douze ans quand mon nom sort de l'urne. Le sourire triomphant de la femme sur le podium me déstabilise encore un peu plus. Elle vient de prononcer mon prénom d'une façon purement 'Capitolienne.' C'est à cet instant que je comprends enfin que ma vie vient de prendre fin. Première inscription aux jeux, et il faut que ça soit mon nom qui soit tiré au sort. Je ne mesure même pas 1mètre50, ma mère est toujours derrière mon dos, j'ai besoin de mon frère pour m'aider à nouer correctement des nœuds de huit, et la seule chose que je parviens à faire correctement, c'est nager. Je n'ai pas ma place dans une arène, entouré de jeunes plus âgés que moi. C'est la fin, comme ça l'a été pour Serah quatre ans avant moi. Je comprends enfin ce qu'elle a pu ressentir quand elle a entendu son prénom dans la bouche de cette même bonne femme rousse. Je ne vais pas tenir un jour, quelques heures, voire quelques minutes. Je vais faire le déplacement jusqu'à l'arène, pour faire plaisir au public, et bye bye. Je fais quelques pas en avant pour sortir de la foule d'enfants de mon âge. Je me retrouve escorté par deux pacificateurs, sous le regard des habitants du district 4, sous le regard de tout Panem. J'ai peur, j'essaye de me contrôler pour ne pas partir en courant. Je ne veux pas mourir, je ne peux pas participer à ces jeux, je ne veux pas imaginer ma mère en train de perdre un second enfant de la même manière que la première fois. Je veux que le temps s'arrête et que ma vie reprenne comme si ce tirage au sort n'avait jamais eu lieu. J'arrive enfin à croiser le regard apeuré de ma mère. Elle est déjà en train de pleurer, soutenu par mon père pour ne pas qu'elle s'effondre au sol. Je la vois me fixer avant qu'elle ne se mette à écarquiller de grands yeux. Je me retrouve tiré à l'arrière par le poignet. Je lève la tête et voit Ethan, mon frère aîné, s'avancer entre les pacificateurs et moi. « Je suis volontaire, » se contente-t-il de dire en fixant la rouquine sur le podium. La scène qui suit se déroule si vite que je n'ai pas le temps de l'analyser correctement. Ethan qui me fait un sourire réconfortant, ma mère qui tombe par terre, les applaudissements derrière moi, mon retour dans l'enclot à bétail des potentiels tributs sauvés cette année. La seule qui chose qui résonne dans mon esprit, sont les mots prononcés par mon frère.

sometimes when I close my eyes I pretend I'm alright

« Théodore Keaton. » J'ai comme un air de déjà vu. Cette scène s'est déjà produite, il y a presque quatre ans. Elle vient encore de prononcer mon prénom, avec la même façon 'Capitolienne' que la première fois. J'ai seize ans, je ne suis plus garçon que j'étais à douze ans. Je sais maintenant clairement tout ce que cela signifie. J'attends quelques protestations dans le public. C'est la deuxième fois que mon prénom sort de cette urne et il semble que tout le monde n'a pas oublié. J'imagine déjà la désespoir de ma mère. Il y a trop de monde pour que je puisse la voir de là où je suis, et dans un sens, c'est tant mieux. Cette fois, mon cœur ne s'est pas arrêté. Tout ce que j'ai pu ressentir la première fois n'est pas réapparu. Oui, j'ai peur, mais je sais aujourd'hui que les circonstances sont différentes. Ethan est mort pour me sauver. Serah est morte avant lui. C'est à mon tour d'entrer dans cette arène, de participer aux Hunger Games et de briller devant les caméras. En quatre ans, j'ai eu le temps de changer. J'ai grandi, je me suis étoffé, je peux me débrouiller seul, je suis autonome et je n'ai plus besoin d'aide pour les petites tâches bêtes et futiles. Je ne peux pas m'empêcher d'esquisser un sourire. Cette famille dans laquelle je suis né doit être maudite. Je suis maudis. Aucun tesserae et il faut que mon nom sorte deux fois de cette urne. Je fais quelques pas pour sortir de la foule, je me fais encore une fois escorter par deux pacificateurs. Je croise les yeux de ma mère, qui est en pleure. Mon père aussi s'est mis à pleurer. Nos voisins, les White, les soutiennent tous les deux. Ils ont vu Serah partir. Ethan partir. Et maintenant, c'est à mon tour. Qu'est-ce qu'on peut ressentir quand vos enfants sont envoyés les uns après les autres à l'abattoir ? Sans que vous ne puissiez rien y faire ? Je me retourne légèrement en continuant de marcher. Il n'est pas là pour me tirer en arrière et prononcer les mêmes mots qui m'ont déjà sauvé. J'arrive maintenant à comprendre ce qu'il a du ressentir en montant sur ce podium à ma place. Vivre ou mourir, ça n'a plus d'importance. Je sais juste que je veux gagner. Je vais gagner, pas pour moi, mais pour Ethan et Serah. Je vais le faire, pour eux.

try to chase it crazy right out of my head

Un sourire collé aux lèvres, je la regarde. Je la fixe, comme elle est en train de le faire pour moi. Nous ne sommes plus que deux, c'est la dernière ligne droite. Je ne me souviens plus de son prénom. Je ne sais même pas de quel district elle vient, tout ce que je sais, c'est qu'il faut que je la tue avant qu'elle ne le fasse avant moi. J'ai la main en sang, elle a réussi à m'enfoncer un couteau en plein dans l'épaule, du sang me coule dans l'œil droit, mais ces blessures ne peuvent pas me déconcentrer. La blonde tient sa hache fermement entre ses mains. Elle est autant amochée que moi, si ce n'est plus. La fin se rapproche pour nous deux. « Prêt ? » demande-t-elle en s'essuyant sa lèvre blessée. « Prêt. » Elle s'avance en même temps que moi brandissant son arme. Elle me donne un coup dans la jambe pendant que je passe la corde que j'ai entre les mains autour de son cou d'une façon machinale. Je perds l'équilibre et je tombe en même temps qu'elle dans l'eau. Nous continuons à nous battre sous l'eau, je la pousse au fond en lui donnant des coups de pieds, mais elle réussit à m'attirer avec elle. Il a dû se passer presque quarante secondes avant qu'elle ne puisse plus s'empêcher d'essayer de reprendre son souffle, et se noyer. Je vois son corps sombrer jusqu'au fond. Je me dépêche enfin de remonter à la surface pour reprendre ma respiration. J'attends le coup de canon retentir dans l'arène. La scène s'est passée tellement rapidement que j'ai du mal à croire que c'est fini. Cette fois, ce cauchemar est bel et bien terminé. Je sens mes forces m'abandonner, j'ai juste le temps de regagner la terre ferme et de m'y allonger avant d'entendre une voix s'élever : « mesdames et messieurs, j'ai l'honneur de vous annoncer que le gagnant de la soixante-quatorzième édition des Hunger Games est Théodore Keaton, le tribut du District 4. » C'est à cet instant que je perds connaissance.

Théo Keaton a écrit:

Sagitta; tu m'as tué. On mourra ensemble lors de la prochaine moisson.