“ thief ”
evkjaä lovecraft & raven abernathy & robin bates

L’annonce en a surpris plus d’un. La possibilité a été offerte aux citoyens du district treize de quitter celui-ci s’ils le souhaitent. Natifs comme réfugiés, ils se retrouvent désormais face à un choix : celui de partir ou de rester. Si pour certains la question ne se pose même pas, pour d’autres elle reste dans un coin de leur esprit. On leur offre l’opportunité de vivre dans la plus parfaite légalité, de rejoindre leur district d’origine où ils ont laissé parfois des amis et de la famille, ou de rejoindre un district adapté à leurs compétences où ils se feront sans peine une place et si ces envies d’intégration sont déjà réjouissantes, ce n’est rien comparé au fait de pouvoir respirer l’air pur de l’extérieur et de ne plus avoir la sensation constante d’être confiné. Certains mettent quelques heures à se décider, d’autres quelques jours, mais en fin de compte ce n’est pas moins d’un quart du district treize qui décide de reprendre sa liberté, dont une grande majorité de réfugiés qui ne supporte plus la situation et souhaite retourner près de leurs proches. Certains auraient souhaité prendre la même décision, mais les crimes qu’ils ont sur les mains ne leur permettent pas de bénéficier d’une telle liberté de choix. Dans tous les cas, les autorités du district, bien que déçues de la décision de ceux qui les quittent, offrent un sac de provisions et de médicaments en guise de remerciements et pour les aider durant les premiers jours de leur nouvelle installation.

Malheureusement, comme si le départ de nombreux éléments n’est déjà pas un coup suffisamment difficile pour le district treize, une infection dangereuse et difficile à soigner se propage dans les souterrains et atteint un certain nombre de citoyens, dont la plupart s’en sortent finalement après une prise assidue d’antibiotiques plusieurs fois par jour pendant plusieurs semaines. Ils survivent, mais le district treize a vu sa réserve de médicaments cruellement diminuer et ils ne peuvent rester les bras croisés tandis qu’une nouvelle épidémie sera fatale au plus grand nombre. Il faut agir, et vite. Malheureusement, beaucoup de soldats sont actuellement sur le terrain à l’approche des Hunger Games et peu de rebelles sont présents dans les souterrains. Il s’agit surtout de la main d’œuvre, des familles des soldats dont le rôle est important mais pas essentiel, et qui n’ont aucune expérience sur le terrain. Ainsi, @Raven H. Abernathy, l’homme fort du district, décide de préparer une mission de ravitaillement en attendant d’avoir suffisamment d’éléments pour frapper un grand coup et se procurer les médicaments directement depuis les districts riches qui sont fournis tout au long de l’année et en conséquences. Dans l’immédiat, il vise la cargaison que reçoit le district douze dans quelques jours. Abernathy est conscient qu’ils ont autant besoin que lui, mais pour l’instant le district treize a été suffisamment affaibli pour qu’il accepte de mener cette mission et, avec quelques hommes de confiance, il prend le chemin du district douze.

Ils arrivent quelques jours plus tard, pile lorsque le train de marchandise est à l’arrêt à la gare. Il y a du monde, mais pas assez pour que Raven et ses hommes décident de mettre un terme à la mission. Ils s’infiltrent à l’intérieur des entrepôts qui longent la gare sans peine et parviennent à prendre le dessus sur les pacificateurs présents tout en invitant la main d’œuvre innocente à quitter le bâtiment. Mais ils ne sont pas les seuls à avoir un œil sur les médicaments, pour des raisons propres à chacun. Il y a tout d’abord @Evkjaä Lovecraft, travaillant habituellement chez un antiquaire mais ayant été réquisitionnée pour prêter main forte lors du déchargement (bien qu’elle ne soit pas officiellement enregistrée comme employée) et @Robin D. Bates, qui partage la même optique que Raven en voulant garder quelques médicaments pour lui puisqu’il en a besoin, ainsi que pour ses proches, mais il goûte moyennement au fait que Raven vole quelques réserves nécessaires à son district. Réserve qui a déjà été très largement épuisée, comme chacun en fait l'amère constatation. Il n'y en aura pas assez pour tout le monde et il va falloir se battre. Après quelques regards louchent, ils entrent en négociation ou se préparent à l'attaque, oubliant presque qu’aucun d’entre eux n’est supposé se trouver ici.

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✤ Les missions sont désormais lancées. Nous vous rappelons qu'en vous inscrivant, vous vous êtes engagés à prendre part à ce sujet, sans quoi nous nous permettrons de décider des conséquences pour votre personnage. Merci donc de faire vivre ce sujet.
✤ Pour ce premier tour, il n'y a pas d'ordre imposé, mais une fois que chacun des participants aura répondu, l'ordre devra être respecté (ce sujet sera édité pour inscrire l'ordre). Si un membre met trop de temps à répondre, son tour sautera.
✤ Nous vous rendons attentifs au fait que nous voulons des réponses rapides.
✤ Chronologiquement, ce sujet se passe quelques semaines après l'annonce de Cranelow et quelques semaines avant la moisson.
✤ Les missions se basent sur un système de dé (nommé 'mission 2', à tirer une fois sous la section smileys en postant votre réponse), mais nous ne voulons pas imposer un rythme de tirage si vous souhaitez rebondir plus sur un événement qu'un autre. Nous conseillons toutes les trois réponses, mais vous pouvez choisir d'accélérer ou ralentir ce rythme dans le sujet commun de votre groupe, du moment que vous vous mettez tous d'accord.
✤ Nous attirons votre attention que le résultat de dé ne concernera peut-être pas toujours votre personnage, mais aussi la direction générale que prendra le sujet. Il vous est possible d'éditer la fin de votre réponse en fonction du résultat obtenu par le dé si cela vous permet d'avancer le sujet plus rapidement.
✤ Si la mise en situation ne correspond pas à l'un de vos personnages ou vous pose problème pour une quelconque raison, n'hésitez pas à envoyer un message privé à @Alexiane R. Hawthorne, de même si vous avez des questions sur ce sujet.
✤ Et le plus important, bon jeu à vous !

Robin n'était pas un voleur. C'était quelque chose qu'il détestait, les voleurs. Ayant vécu toute sa vie dans la pauvreté la plus totale, la simple évocation de ce mot lui donner la gerbe. C'était quelqu'un de droit, sincère et il avait toujours prêter une certaine attention à la loi. Jusqu'à il y a peu. Les pensées s'étaient bousculées dans sa tête, dû à Deverell peut-être et sa toute nouvelle vision sur la vie dans les Districts. Mais Deverell n'était plus et tout ce qu'il restait, c'était des questions sans réponses. Des questions qui continuaient à le hanter. Et puis, il y avait de plus en plus ce besoin irrépressible d'agir. De faire quelque chose. Pour lui ? Non, certainement pas directement. Pour les autres ? Plus précisément pour sa famille. Dans le District 12, si les Bates avaient su garder la tête basse tout au long de leur vie, avaient fait profil bas et avaient tenté par tous les moyens de rester de simples anonymes dans ce district poussiéreux, ils n'en étaient pas moins connus. Le sort les avait frappés, plus d'une fois, et ce fût presque un miracle qu'aucun des trois derniers Bates n'aient participé aux Hunger Games, ou même tout simplement qu'ils soient encore en vie. L'aîné n'avait pas peur de mourir, il s'y était fait. Il était malade, ce n'était qu'une question de temps, pour lui. Mais il avait du mal à se résoudre à la maladie de sa cadette. Rose était née, comme beaucoup d'autres enfants du D12, avec une insuffisance respiratoire. D'un claquement de doigt, s'ils étaient nés au Capitole, ils auraient pu être soignés. Mais ils n'étaient pas nés au Capitole et sa petite sœur se devait de vivre comme une pestiférée, cloîtrée pour éviter de souffrir davantage. Elle était vivant et pourtant privée de toute vie.

Robin n'était pas un voleur mais il pouvait devenir bien pire si cela permettait de donner une chance à sa sœur. Un chargement de médicaments était attendu. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais sans Gaëlle dans les parages, il n'avait plus le choix. Capuche sur la tête, foulard autour du cou et remonté sur le nez, seuls ses yeux noisette étaient visibles. Il n'avait encore jamais fait ce genre de choses, il devait certainement avoir l'air ridicule et maladroit, cependant il avancé à pas feutrés, faisant attention à ne rien toucher, à ne pas faire de bruit. Les entrepôts du district étaient grands. Le souffle court, il s'introduisit dans l'un d'eux à la recherche de cette fameuse cargaison. A la vue d'un pacificateur, il se figea et se plaqua contre l'un des containers, les yeux écarquillés. Si le courage l'avait envahi juste avant d'entrer, il en avait oublié que, forcément, toutes ces marchandises seraient gardées.

Le District 12 était celui qui disposait le moins de pacificateurs mais s'il se retrouvait entre les mains de l'un d'eux, c'était terminé. Il prit une grande inspiration, attendant patiemment que le pacificateur termine sa ronde dans le coin, et reprit son avancée à travers les allées. Des bruits de pas le firent s'arrêter à nouveau. Aux aguets, il s'accroupit dans un angle, se penchant doucement pour observer : il n'avait pas été le seul à avoir d'en l'idée de voler la précieuse cargaison. Tout le monde se connaissait, au District 12, pourtant il était incapable de mettre un nom sur ces visages. L'homme qui se trouvait en tête du groupe lui était totalement inconnu. Le visage à découvert, chaque geste semblait calculé. Comme si... Comme s'il savait exactement quoi faire. Ce n'était pas une petite opération pour prendre deux trois bricoles, cela allait bien au-delà. Il n'était pas armé, comment faire ? Se rendre à ces hommes, c'était comme se rendre aux pacificateurs : ce serait la fin. Il resta accroupit au sol, en attente d'une ouverture.

EVKJAÄ LOVECRAFT & RAVEN ABERNATHY & ROBIN BATES
thief (avril 2315, district 12)

Au fond de lui et de manière totalement subjective, Raven était persuadé que c'était ces couloirs qui rendaient les gens malades. Qu'en arrivant déjà souffrants, les gens ne pouvaient pas réellement aller mieux dans cette partie du district treize peuplée de médecins et autre scientifiques, qui traquaient virus et microbes avec une fascination parfois malsaine. Au bout de ces couloirs on trouvait aussi l'aile psychiatrique, et d'y avoir vu enfermé tant de personnes qui avaient compté pour lui, d'avoir assisté aux scènes de terreur que les simples souvenirs de ce lieu provoquaient chez Miléna suffisaient à Raven pour conférer à cet endroit mauvais augure et méfiance inconsciente. Ces dernières semaines pourtant ce n'était pas la psychiatrie qui occupait le plus l'aile médicale, et ces couloirs dont la fréquentation s'auto-régulait au rythme des opérations militaires extérieures s'étaient retrouvés emplis de ces habitants du treize que le virus propagé dans tout le district faisaient tomber comme des mouches. « Le médecin-chef dit que le période de contamination est terminée, la propagation est en déclin. » Pour s'économiser un peu de forces, Vanya préférait parfois – comme elle venait de le faire – acquiescer en clignant doucement des yeux plutôt que de formuler des mots « Il dit que d'après ses calculs le virus devrait être endigué sans qu'on en arrive à la pénurie … Mais une seconde épidémie, ça, je ne pense pas que le district s'en remettrait. » Pas avec la perte importante d'habitants que la proposition fumeuse de Cranelow, couplée à l'exécution de Coin, avait entraînée. « On a besoin de refaire du stock. » Inconsciemment sans doute cherchait-il son approbation, la preuve que la jeune femme approuvait l'obligation qu'il pensait avoir de quitter son chevet, et de laisser seuls sa fille et son père qu'il poussait déjà presque à rester cloîtrés dans leurs quartiers pour leur éviter de tomber malades. « Va. » Raven avait relevé les yeux, frémissant en sentant la main de Vanya se poser faiblement sur la sienne « C'est ton boulot. Je sais. » Étouffant une quinte de toux, la jeune femme avait cherché son souffle quelques instants tandis que Raven attrapait le verre d'eau à demi-rempli sur la table de chevet. Vanya avait mis de l'eau dans son vin, fut une époque où c'était bien ce même boulot et ses obligations qui les avait éloignés tous les deux … Mais la période avait changé, sans doute, et avec elle les gens également. « J'veux te voir sur pieds à mon retour, compris ? » Il avait esquissé un sourire, sachant bien que cela n'avait que peu de chances d'arriver. Affairée auprès des contaminés depuis des semaines la médecin avait à son tour fini par passer du côté des malades, et en aurait probablement pour encore deux ou trois semaines de convalescence. Garant sa main entre les deux siennes, Raven y avait déposé un baiser furtif, et attendu qu'elle s'endorme avec une patience que lui-même ne se connaissait pas.

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L'air du district douze avait quelque chose d'un peu âcre, c'était sans doute ce qui le rendait aussi irrespirable pour les habitants du treize, habitués à l'air filtré de leurs souterrains. La misère qui s'abattait sur bon nombre des habitants des environs ne faisait aucun doute, mais ne suffisait pas à provoquer une quelconque hésitation chez Raven ou chez ses hommes ; Ils étaient en guerre, et en temps de guerre chacun devait se concentrer sur ses propres intérêts, la vie d'un habitant du treize était simplement plus importante à leurs yeux que la vie d'un habitant de n'importe quel autre district de Panem. Subjectif, mais réaliste. « RAS pour Bravo. » - « RAS pour Echo. » Les deux voix grésillant l'une après l'autre dans son oreillette n'avaient arraché au militaire qu'un imperceptible rictus, et un signe de la main en direction de ses deux équipiers pour leur indiquer leur bifurcation à droite imminente. Quelques semaines et l'exécution de Coin avaient suffit au Capitole pour baisser sa garde dans les districts, sans doute par certitude que la rébellion ne s'en relèverait pas. Les rondes des pacificateurs redevenaient prévisibles, et leur nombre moins important. « RAS pour Alpha, on avance. » Dans les deux entrepôts voisins deux trios évoluaient à la même vitesse et en suivant le même itinéraire, avec l'assurance qu'au moins l'un des trois ferait bonne pioche, et qu'au meilleur des cas ils récupéreraient trois fois plus de marchandise. La porte passée Higgins s'était ancré solidement dans le sol, arme en position de sécurité, laissant le champ libre à Raven et au Sergent Rendall pour avancer. Contrairement à Higgins dont l'âge se rapprochait de celui de Raven, Rendall ne devait pas avoir plus de vingt ou vingt-deux ans ; Un adolescent aux yeux de certains, en somme, mais un adulte en temps de guerre et à la lueur de l'entraînement obtenu ces dernières années par le jeune homme. Il avait un côté un peu chien fou, par volonté de – trop – bien faire sans doute, mais il était méticuleux et obéissant, deux qualités majeures aux yeux de Raven. Rendall lui rappelait un peu Reed, par certains aspects.

Obnubilé par le chargement pharmaceutique, pourtant, le jeune homme s'était laissé porter par ses propres pas sans procéder à l'énième vérification – pourtant nécessaire – qui lui aurait permis de remarquer la silhouette accroupie derrière un empilage de palettes. Le début d'ombre qu'il projetait contre le mur derrière lui avait en revanche attiré l'attention de Raven, qui d'un bas contrôlé mais décidé s'était avancé jusqu'à sa cachette pour le déloger « Lève-toi. » Sans se montrer agressif, le militaire avait néanmoins adopter un ton autoritaire, et relevé les yeux vers Rendall pour s'adresser à lui de la même manière tandis que le canon de son arme se pointait maintenant en direction de l'intrus « Doucement. Il n'est pas armé. » Ce qui ne voulait pas dire qu'il n'était pas dangereux, certes, mais il fallait remettre les choses à leur bonne hauteur. « Et probablement pas plus autorisé que nous à être là, j'me trompe ? » La question était belle et bien dirigée vers l'intrus, que Raven se permettait de scruter des pieds à la tête comme pour tenter de le jauger. Un peu maigre, les traits tirés, le teint olive à l'image des habitants du douze … Un peu plus vieux que lui, peut-être, ou alors du même âge mais abîmé par ce district. Difficile à dire. « Colonel ! » Gardant un œil sur l'homme Raven avait relevé les yeux vers Higgins, et vers la demi-portion qui l'accompagnait « Elle était planquée entre deux containers. » Évidemment. « Si je refais un tour de cette pièce je vais trouver un troisième de vos compatriotes ? » Raven doutait d'avoir une réponse sincère, voir même une réponse tout court, raison pour laquelle il avait fait signe à Rendall de refaire un tour du propriétaire, gageant que de ne pas avoir repéré le premier le rendrait doublement attentif à l'éventualité d'en débusquer un troisième.