Ce pauvre Deverell. Je l’aimais bien. Enfin, je l’avais bien aimé. Certes, il avait eu quelques idées étranges concernant les districts avec des réformes farfelues, mais il paraissait être un homme bon. Peut-être trop. C’était pourquoi cette pseudo-présidente du district treize avait profité de la situation pour s’en débarrasser. Mais que croyait-elle ? Qu’elle le remplacerait ? C’était d’un ridicule. Elle ne parvenait qu’à se faire détester encore plus par la population du Capitole, et sans doute des districts. Notre nation avait perdu beaucoup ce mois-ci. Bien plus que lorsque Snow était mort. Il avait fait son temps, alors qu’Ulysses Deverell était très prometteur. Je ne regrettais qu’une seule chose : le manque de Hunger Games. Leur annulation l’année dernière avait été terrible. Mais c’était peut-être mieux comme ça. Des jeux préparés à la va-vite auraient été bien trop décevants. Alors j’attendais, comme d’autres, une annonce concernant leur retour. J’y croyais. Les Hunger Games ne pouvaient pas avoir vu leur fin avec la soixante-dix-neuvième édition.

« Aujourd’hui, cela ne fait plus aucun doute. Des rebelles se proclamant membres d’une armée illégale ont cherché à saboter la rencontre entre M. Deverell et Mme Coin et ont réussi. Au péril de la vie de cette dernière ou avec son aide ? Les doutes persistent, mais la vérité éclatera bientôt je vous le promets. » Quelle horreur. Nous pensions ces individus arrêtés depuis les dernières attaques. Vraisemblablement, il y avait erreur. Comment avait-on pu nous faire croire de telles choses ? Depuis l’attentat, je ne me sentais plus en sécurité. Savoir que nous pouvions côtoyer des terroristes dans notre capitale sans même le savoir… Cela me glaçait le sang. Mais j’espérais surtout ne pas avoir à subir une nouvelle fois ce petit crique orchestré par Hunter il y a quelques années.  

« Une fois la vérité dévoilée et justice rendue, Panem verra de nouveaux Hunger Games. » Oh. Mon. Dieu. Avais-je bien entendu ? De nouveaux Hunger Games ?! J’avais envie de sauter de joie. En fait, je sautais de joie. J’avais envie sortir de chez moi, tant pis si je n’étais pas présentable pour le moment. La mort de ce cher Deverell était bien oubliée à présent. J’en étais presque heureuse si elle avait pu nous redonner l’événement le plus passionnant de l’année. Bon, j’exagérais un peu. Mais c’était les Hunger Games ! Ce n’était pas rien tout de même. Je me sentais renaître. L’été prochain allait être le meilleur depuis bien longtemps.