Chapitre 1
le 29 avril au D8
A peine l'annonce du regroupement sur la place avait-elle était faîtes que déjà, les premiers habitants du district huit affublaient en masse. Pour la première fois, Daisy faisait parti de ces gens là. Non pas par intérêt particulier pour l'énième projection du Capitol mais plutôt parce que son patron avait pressé toutes ses ouvrières pour sortir sans tarder, même celles en plein milieu d'une étape compliquée à réaliser. Histoire d'avoir le temps d'arriver tranquillement sur les lieux, sans crainte de représailles en cas de retard. L'adolescente pouvait le comprendre, personne n'aspirait à recevoir des coups de fouet, encore à la suite d'une annonce qui serait probablement mauvaise. A cette époque, le contraire se révélait rare. Pourtant, il y avait bien eu l'arrêt des jeux l'année précédente. Peut-être l'espoir n'était-il pas entièrement mort ? Comme pour ne pas porter la poisse, Daisy garda ses pensées pour elle-même, se contentant d'écouter distraitement le débat de ses collègues sans y participer. Son côté positif avait prit le dessus, désormais elle se raccrochait à la possibilité, faible et peu probable, d'une autre bonne nouvelle. Au moins pour les prochaines minutes. Et après, adviendrait ce qui devait se faire. En espérant que ce ne soit pas trop mauvais. Dans les poches de son vieux pantalon usé, elle croisa si fort les doigts que l'un d'entre eux craqua. L'attente ne faisait que prolonger le stress de chacun.
Quand les projections commencèrent enfin, les pensées de Daisy se détournèrent quelques secondes de ce qui se passait sous ses yeux pour songer à son père et à son frère. Etaient-ils parvenus à temps jusqu'à la place ? Brandon avait déjà subit une fois les coups de fouet d'un pacificateur, il ne méritait pas de recevoir à nouveau cet abominable châtiment. En se remémorant ce dur moment de sa vie, le jeune homme avait dû faire le nécessaire pour arriver à temps. Daisy supposa que les mesures nécessaires avaient été prises, qu'ils étaient là, quelque part dans la foule, trop dense pour qu'elle puisse être entièrement rassurée. C'est la mention du décès du président qui la ramena à la réalité. On ne pouvait pas dire qu'il avait fait long feu celui-là. Daisy n'était pas parvenu à savoir si sa nomination était réellement une bonne chose. Il avait stoppé les jeux et accepter de recevoir des rebelles pourtant. Il devait sûrement être pour une meilleure égalité des habitants de Panem si il avait été assassiné. Les rebelles n'auraient pas grossièrement gâcher leur chance, non ? Et pour les punir, les Hunger Games feraient prochainement leur grand retour. L'annonce tomba lourdement sur l'assemblée, si bien que Daisy eu l'impression que ses jambes allaient céder sous son poids. Finalement, elle s'appuya sur un bras qu'on lui tendit et écouta la fin du discours avec amertume. Des tas d'idées fusaient dans sa tête contre son gré. Elle souhaitait ne pas se mêler, rester neutre au possible, mais ce retour faisait mal et ça paraissait trop gros pour ne pas être un coup monté. Elle se sentit plus impuissante que jamais, la peur lui tenaillait l'estomac. Cette fois, toutes possibilités de négociations, d'un avenir meilleur venaient de s'effondrer pour de bon. Elle en était certaine. Elle se maudit intérieurement pour avoir plus ou moins prédit qu'une mauvaise nouvelle allait tomber. Même si elle avait pensé le contraire, ça n'aurait rien changé, elle le savait mais l'idée lui était insupportable. Elle subirait à nouveau la moisson et tout ce qui allait avec. Elle devenait particulièrement insupportable à son approche.
L'annonce terminée, la place commença à se vider mais ses pieds refusèrent pendant un temps de la déplacer. Si bien qu'elle faillit être cueilli par un pacificateur. La collègue qui l'avait aider un peu plus tôt, revient dans sa direction pour l'entraîner ailleurs. Leur journée de travail s'était achevée, il n'était plus question de repartir à l'usine. C'était sans aucune obligation que cette femme venait de la sauver. Ce sourire qui se voulait réconfortant apporta un peu de chaleur dans le cœur de Daisy, et sur le moment, il ne pouvait rien avoir de plus agréable.