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 I'll be fine on the outside - Prunille.

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Robin D. Bates
DISTRICT 12
Robin D. Bates
△ correspondances : 139
△ points : 2
△ multicomptes : Adonis Nightsprings et Félix J. Kennedy
△ à Panem depuis le : 02/01/2014
△ humeur : En colère.
△ âge du personnage : 37 ans
△ occupation : Travail dans la manutention.



I'll be fine on the outside - Prunille. Vide
MessageSujet: I'll be fine on the outside - Prunille.   I'll be fine on the outside - Prunille. Icon_minitimeMar 28 Juil - 22:39

    Le brouillard s'épaississait autour de lui. Il s'efforçait de tendre les mains devant lui pour tenter de se guider, en vain. Il ne pouvait rien voir. Il avait beau tourner la tête dans tous les sens, l'épaisse fumée l’oppressait et lui couvrait pratiquement la vue. Il marchait, sans réellement savoir où il allait. Il pouvait au moins être certain qu'il faisait jour. Et qu'il allait quelque part. A petits pas, il avançait prudemment. Étrangement, il n'était pas effrayé. C'était certainement l'une des rares fois où il n'avait pas peur malgré le fait qu'il ne connaissait pas la destination. Petit à petit, l'oppression qu'il ressentait s'évaporait et progressivement, le brouillard disparaissait. Un pas, deux pas de plus et soudain, il eut l'impression de prendre l'eau. Il baissa la tête et s'aperçut qu'il ne portait pas de chaussures. Ses orteils remuaient et s'enfonçaient dans de la mousse bien verte comme jamais il n'en avait vu. Il sourit. C'était une sensation agréable dont il voulait se souvenir à tout jamais. Si seulement. Un énorme coup de tonnerre éclata et il sursauta, levant les yeux au ciel comme pour chercher l'éclair qui s’apprêtait à fendre le ciel. Rien. Ses sourcils se plissèrent. Que...Non, ce n'était pas le tonnerre, c'était un coup de canon. Ses yeux rivés sur le ciel, il ne sentait pas encore la chaleur sur ses mains. Cela n'avait rien à voir avec l'herbe mouillée qu'il sentait sur ses pieds. C'était visqueux. Opaque. Il déglutit. Ses yeux se baissèrent sur ses mains et en regarda la paume ; elles étaient rouges de sang. Il se mit à trembler et il eut du mal à respirer. Le brouillard n'avait pas réapparut mais il avait l'impression que quelque chose le serrait, l'obligeait à suffoquer. La mousse sous ses pieds avait disparu, remplacée par du sang, tout autour de lui. Le sang montait et montait, encore et encore, jusqu'à atteindre ses genoux, sa taille. Pris de panique, il fit demi-tour et se mit à courir comme il le put. Le sang continuait de monter et bientôt, il ne put plus avancer. Il allait mourir noyé. Il essayait de nager mais ses bras s'embrouillaient, ses pieds se débattaient. Le sang montait, encore. Juste un peu. Juste assez pour lui recouvrir la tête. Ses poumons se remplirent de sang et il s'étouffa.


    Sa gorge se mit à le brûler, son ventre se contracta et il se plia en deux en toussant, des gouttes de sueur perlant sur ses tempes. Il en avait les larmes aux yeux. C'était pratiquement le même rituel, chaque matin : un cauchemar prédisant sa mort et un réveil brutal avec ses bronches en feu. Il avait beau boire des litres de tisane, rien à faire : cela ne voulait pas se calmer. Par chance, dans la journée, il y avait des moments où tout allait bien. Il paraissait presque normal. Presque. Redressé dans son lit, il cracha dans un mouchoir en tissu. Vous verrez ; lorsque vous arrêterez de travailler à la mine, votre état s'améliorera. Tu parles. Il crachait plus de sang qu'avant. Le médecin avait voulu rester optimiste et lui avait promis quelques années de plus à vivre s'il travaillait avec modération. En attendant, il ne mangeait pas tous les jours. Robin se leva du lit et tituba jusqu'à la petite salle de bain. Il se passa un peu d'eau sur le visage et se regarda dans le miroir. Certes, il n'était pas le plus à plaindre. Il n'était pas de ceux qui avaient dû mendier ou se prostituer pour manger ne serait-ce qu'une à deux fois par semaine. Il n'en était pas encore là. Et il avait arrêté de travailler à la mine. Certains de ses collègues, plus atteints que lui, ne pouvaient se permettre de ne plus redescendre dans " l'antre du monstre ", comme on l'appelait. Lui, il n'avait pas de famille à nourrir. Et n'en aurait jamais. Il versait tout de même un peu d'argent à ses parents, juste assez pour aider un peu sa famille, même s'il parlait de moins en moins à son frère. C'était aussi une façon de se donner bonne conscience. Et puis, quand il mourrait, tout reviendrait à sa famille, alors...


    Son nouveau travail était moins dur mais n'en était pas moins fatigant. Il avait de plus en plus de mal à tenir le rythme et devait redoubler d'efforts pour ne pas être à la ramasse. Combien de fois s'était-il écroulé devant les portes de la mine sous le regard des ouvriers ? Rares étaient ceux qui s'étaient pressés pour l'aider à se relever. La plupart le connaissait. On murmurait à son passage qu'il n'était qu'un lâcheur, un lâche, un déserteur. D'autres l'excusaient et le prenaient en pitié. Il a perdu son frère très jeune, aux Jeux. Et trois de ses frères sont morts dans la mine. Ils sont fragiles, dans leur famille. Puis il y avait ceux qui ne se souciaient pas de lui et vivaient leur petite vie. Il ne savait pas ce qui était le plus dur : les insultes, être pris pour une pauvre petite chose ou alors l'indifférence. Il n'avait jamais vraiment eu d'amis ou de copines et n'en aurait certainement jamais. Il se tapota les joues pour se ressaisir. C'était stupide de penser à tout ça, maintenant. Il ne lui restait plus beaucoup de temps et il devait mettre le plus possible d'argent de côté. Et peut-être profiter un peu ; boire une pinte ou deux, dormir toute une journée ou s'installer sur la place et regarder les gens passer. Ses rêveries manquèrent de le faire tomber alors qu'il portait une caisse de charbon. Il regarda tout autour de lui, heureusement, personne ne le vit. C'était l'heure où tous les mineurs sortaient de l'enfer et revenaient sur terre. On ne pouvait distinguer qui était qui et parfois, il pouvait vous arriver de confondre un homme avec une femme, même si ces dernières étaient rares. Il posa une caisse et s'essuya le front. C'était tout pour aujourd'hui. Il avait dû travailler plus dur aujourd'hui ; un ouvrier était mort, la veille. C'était fréquent. Trop peut-être. Plus personne ne s'en souciait, au final. Et lui, quand il mourra ? Quelqu'un s'en souciera ? Non, il ne le pensait pas. Un autre viendrait prendre sa place et se dirait juste " un homme est mort hier et je fais son job ". A l'idée que cela arrive, une quinte de toux l'empêcha de respirer. Il agrippa son t-shirt au niveau de sa poitrine, croyant bêtement que cela stopperait la toux.La chaleur n'arrangeait rien. Ce n'était pas un temps, pour le District 12. Il se tint à un poteau et finit par tituber plus loin, à l’abri des regards pour cracher par terre.
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MessageSujet: Re: I'll be fine on the outside - Prunille.   I'll be fine on the outside - Prunille. Icon_minitimeMer 29 Juil - 10:38

I'll be fine on the outside - Prunille. 29.20
When hell become reality
L'air était encore bien chaud ce matin. L'été. Il n'y avait rien à faire, le District 12 était bien mal loti niveau météo. Enfin, niveau tout au final. Pourquoi la météo serait elle clémente dans ce cas ? Elle suivait elle aussi le code de la pauvreté de district en venant empirer les choses avec sa chaleur. L'hiver aussi y mettait son grain de sel en faisant mourir les gens de froid. Et c'était encore une chaude journée à aller travailler dans les couloir de l'enfer. Il pouvait bien neiger, pleuvoir, qu'est ce que ça pouvait faire ? En tant que mineur, on ne voyait pas le ciel très souvent. Assise au bord de son lit, Prunille tentait de se réveiller comme elle pouvait. C'était compliquer. Sa tante avait tousser toute la nuit. Au fond d'elle, Prunille espérait secrètement qu'elle y passe. Pas parce qu'elle ne l'aimait pas où qu'elle savait que ça ferait une bouche en moins à nourrir, mais simplement parce qu'elle savait que sa tante souffrait énormément et que la médecine dans leur district, c'était pas quelque chose d'évoluer et à la portée de tous. Finalement, la jeune fille se leva pour aller se passer de l'eau sur le visage et le cou. Pas moyen de se réveiller aujourd'hui. Le manque de sommeil risquait de se faire ressentir toute la journée et Prunille n'aimait pas ça. C'est alors que son oncle frappa à la porte pour l'avertir qu'ils devaient aller travailler. Prunille s'habilla rapidement, glissa un foulard sur ses cheveux puis quitta sa chambre. Pas question de manger avant d'être dans un des couloirs de la mort.

Marchant tranquillement au côté de son oncle, Prunille observa alors les gens qui suivaient le mouvement jusqu'à la mine. Tous mineurs. Tous habillés de la même façon, portant des vêtements sales, couverts de traces noirs plus ou moins prononcés. Les visages creusés par la fatigue et la faim. Prunille se demandait si ça pouvait être pire. Pire que ce qu'elle vivait ici. Elle se demandait souvent comme ça se passait dans les autres district. La rumeur que le douze était le plus pauvre battait son plein et Prunille n'en doutait pas. Mais parfois, elle se prenait à rêver que tout s'arrangerait. Parfois elle se disait qu'elle ferait mieux de fuir vers le district treize. Mais elle avait peur de le faire. Peur d'abandonner son oncle et sa tante. Peur que les pacificateurs s'en prennent à eux pour savoir où elle était. Peur de se faire pincer. Malgré tout son courage, toute son assurance et toute sa joie de vivre, Prunille tremblait de peur. Inspirant légèrement, Prunille continuait de marcher en directions des mines. L'envie de travailler. Elle ne savait même pas si elle l'avait eu un jour. Elle ne se souvenait même pas d'avoir eu le choix au final. Prunille avait la sensation d'être née dans les mines et d'y avoir toujours vécu. Ce qui était un peu vrai. Et désormais, Prunille quittait la lumière du jour pour rejoindre la noirceur des bouches de l'Enfer tout en attachant un foulard sur son visage.

Enfin, la journée se terminait et Prunille suivait le mouvement de ceux qui quittaient la mine. Enfin, elle retrouvait l'air naturel. Toussa légèrement, elle retira son foulard qui masquait le bas de son visage, choisissant un côté encore propre pour s'essuyer les yeux. Ils larmoyaient à cause de la poussière. Prunille laissa son oncle partir devant, lui disant qu'elle viendrait le rejoindre plus tard. Elle n'avait pas envie de rentrer tout de suite malgré la fatigue. Elle voulait profiter du peu de temps libre qu'il lui restait. Prunille s'écarta de la foule, remarquant alors Robin qui ne semblait pas aller bien. De dos, il semblait en proie à une toux désagréable et dérangeante. Sans attendre, Prunille le suivit, silencieuse pour commencer. Puis elle s'annonça en se raclant la gorge, venant poser sa main sur le dos de Robin pour le lui caresser doucement. Puis elle fouilla dans ses poches avant de lui tendre une demi pomme qu'elle n'avait pas mangé à sa pause. Au final, à force de ne pas manger, elle n'avait jamais faim. « Tiens, ça te ferait du bien de manger un peu... » Prunille lui adressa un léger sourire, n'évoquant pas du tout le fait qu'il était malade. La jeune fille se demandait simplement si, elle aussi, elle finirait comme lui un jour. Parfois, elle aurait préféré mourir dans le jeu à la place de son frère.
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Robin D. Bates
DISTRICT 12
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MessageSujet: Re: I'll be fine on the outside - Prunille.   I'll be fine on the outside - Prunille. Icon_minitimeJeu 30 Juil - 22:59

    Derrière lui, il avait pu entendre des bruits de pas. Il n'aurait pu distinguer si c'était un homme ou une femme. Peu importait. La personne était-elle là pour l'achever, se moquer, l'aider ? Peu importait aussi ; c'était un homme mort. Sa toux s'accentua encore, atteignant son pic pour finalement se calmer progressivement. Il inspira fortement et pris son mouchoir pour cracher un peu. La journée avait déjà été assez fatigante pour qu'il se tape en plus une quinte de toux effroyable. Il voulut se racler la gorge mais entendit quelqu'un le faire pour lui avant de déposer une main sur son dos. Le contact le fit frissonner et sursauter, se tournant face à la jeune femme qu'il pouvait enfin découvrir. Ou plutôt, redécouvrir. Il la voyait rarement désormais, se croisaient à peine, mais il y a quelques mois, lorsqu'il travaillait encore dans les mines, il avait l'habitude de croiser ce petit bout de femme qui nageait dans son uniforme de travail. Elle était l'une des rares femmes à travailler dans le gouffre et l'une des rares personnes à tenir la route malgré sa morphologie. Comme la sienne, son histoire était toute aussi triste. Presque toutes les histoires du District 12 sont tristes, après tout. C'était comme si le sort aimait s'acharner sur les habitants de ce District en particulier. La vie était-elle aussi misérable, ailleurs ? Les parents, les frères, les amis et les amants mourraient-ils tous de façon aussi brutal dans les autres Districts ? Il en doutait. Il avait eu écho une fois que dans les autres Districts, l'espérance de vie était réellement supérieure à celle du District 12. Il y avait de quoi les envier, les jalouser. Ce n'était pas normal qu'il meurt si tôt, dans la pauvreté et la misère. Ce n'était pas normal que Prunille doive se tuer à la tâche pour subvenir au peu de famille qui lui reste. Ce n'était pas normal. C'était répugnant.

    Robin détourna aussitôt la tête, leurs regards à peine croisés. Il avait honte. Honte de sa maladie, honte d'avoir quitté les mines pour tenter de sauver ce qu'il restait d'intact dans ses poumons, honte d'être là avec son regard de chien battu à quémander de l'aide. Non, il ne demanderait pas d'aide. Robin est un homme. Il n'a besoin de rien ni de personne. Encore moins d'une gamine et de son morceau de pomme. Elle était sincère, oh, trop sincère pour ce monde peut-être. Il releva le menton, ne remarquant pas qu'un peu de sang coulé sur sa lèvre inférieure, fier et invaincu :

    " - Je n'en ai pas besoin. Merci. ".

    Son ton était sec, plus sec qu'il ne l'aurait voulu. Cassant, même. Il déglutit et sentit le goût du sang dans le fond de sa gorge. D'un revers de main, comme s'il avait enfin remarqué le sang sur sa lèvre, il l'ôta puis s'essuya la main contre son t-shirt sali par l'effort du travail. Son regard se détourna à nouveau, gêné et confus.Il se retint de lui dire qu'il n'avait pas besoin d'elle, qu'il n'avait pas faim et qu'il pouvait se débrouiller. Il était plus vieux qu'elle, ce n'était pas une gamine qui allait subvenir à ses besoins. Pourtant, c'était faux. Totalement faux. Et son ventre le lui rappela. Il gargouilla si fort qu'il en eut un hoquet. Ses joues s'empourprèrent et il croisa les bras, les jambes légèrement écartées, se dandinant à peine pour se donner contenance, le menton toujours levé. Il la fixa un instant puis ouvrit la bouche pour parler mais à nouveau, son ventre gargouilla et le ramena à la réalité. Bordel, ce qu'il avait faim. Il n'avait pas eu le temps de manger, aujourd'hui. Il n'avait surtout rien à manger pour la journée. Il se rappelait seulement que du pain l'attendait chez lui. Cela faisait des semaines qu'il n'avait pas mangé de fruits, ni de légumes. Ni de viande. Il la fixait toujours puis, lentement, tout doucement, son regard se baissa sur la pomme. Il ne pouvait pas résister. Pas cette fois. Il déglutit :

    " - Très bien. D'accord. J'accepte. Seulement si on partage. ".

    Ses bras se relâchèrent, il reprit une position plus adéquate, plus normale et se radoucit. Il réussit même à lui décrocher un petit sourire.
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MessageSujet: Re: I'll be fine on the outside - Prunille.   I'll be fine on the outside - Prunille. Icon_minitimeJeu 3 Sep - 11:04

I'll be fine on the outside - Prunille. 29.20
When hell become reality
Ils souffrent tous. Certains plus que d'autres. Certains en silence. Presque tous en fait. Prunille, malgré son jeune âge, malgré son passé, elle gardait le sourire. Parce qu'ici, dans ce district, le sourire valait de l'or. Elle se fichait pas mal de ce qu'on pouvait penser d'elle. Elle avait perdu ses parents, ses deux frères. Elle n'avait us grand monde sur qui se reposer. Sa tante n'en avait plus pour longtemps elle non plus. Et après ? Son oncle resterait. Juste elle et lui. Unique famille des Pritchard. Hier n'est plus, aujourd'hui passe lentement et demain arrive à grand pas. C'était une routine que certains ne supportaient plus. Se foutre en l'air ? Se faire tuer ? S'enfuir ? Que de solutions. Que de choix. Si peu de courage. Prunille observait Robin qui semblait se décomposer un peu plus chaque jour. Chaque fois qu'il toussait Prunille craignait de voir un poumon se faire expulser. Sa générosité, beaucoup de gens la connaissaient. Prunille, elle partage son repas alors qu'elle même n'est qu'une toute frêle personne. C'est elle qu'il faudrait engraisser. Pas les vieux mourant. Mais ça, Prunille elle s'en fiche. Elle ne veut pas continuer à le voir se décharner et se dire qu'elle n'a rien fait pour ça.

Le District Douze, c'est le pire. Le plus moche. Le plus sale. Le plus pauvre. Le plus malade. Il est la cellule souche du cancer et chaque personne qui y nait, si elle ne meurt pas dans les jeux, se retrouve condamnée à tomber malade plus tard. C'est tout simplement inévitable. Robin râle. Robin l'envoi chier. Qu'est ce que ça va changer qu'il se comporte de cette façon avec Prunille ? L'homme espérait surement la faire partir. Il pouvait bien s'égosiller à lui dire qu'il n'avait pas besoin d'elle, Prunille ne bougerait pas. Elle n'avait pas l'intention de bouger tant qu'il n'aurait pas mangé cette moitié de pomme qu'elle lui tendait. Prunille restait plantée là, comme l'enfant têtue qu'elle était. La moitié de pomme résidait dans la paume de sa main ouverte, tendue en direction de Robin, attendant sagement qu'il cesse de faire l'enfant et prenne enfin ce morceau de pomme pour le manger. Prunille ne réagit même pas lorsqu'elle entendit le ventre de Robin se manifester, se contentant de hausser les sourcils comme pour lui confirmer que son estomac n'était pas de son avis. Elle n'était pas stupide Prunille, elle savait parfaitement que tout le monde crevait de faim ici. Sauf peut être le maire et sa famille. Et les vainqueurs des jeux. Chanceux qu'ils étaient. Chanceux pas si chanceux selon Prunille. La faim ne valait pas l'emprisonnement des caméras.

Robin finit par accepter de manger seulement s'ils partageaient ce maigre repas. Prunille eut envie de protester. Autant partager un grain de riz à ce rythme. Mais si elle refusait, Robin refuserait de manger lui aussi. De ce fait, la demoiselle pinça les lèvres avant de hocher la tête, coupant la pomme en deux. « Très bien, puisque tu insistes ! Je vais manger avec toi ! » Même si Prunille n'avait pas faim, elle était prête à se forcer pour que Robin accepte de se nourrir un peu. La jeune fille lui tendit le morceau le plus gros avec un petit sourire satisfait et commença à manger le sien. Soupirant doucement, alors qu'elle mâchait mollement sa pomme, Prunille détourna le regard, pensive. « Comment ça se passe pour toi le travail ? Tu devrais passer à la maison. Mon oncle a fait du ragout de lapin hier, si jamais tu voulais manger avec nous... » Ce n'était pas rare qu'elle l'invite à manger avec eux malgré qu'ils n'avaient pas les moyens de nourrir une bouche supplémentaire. Mais qu'importe. S'ils commençaient à faire les égoïstes, le district irait à sa perte. Et puis, Locki avait tendance à lui ramener de la viande. Prunille ne manquait pas vraiment de nourriture grâce à lui. Mais sa bonté la poussait à partager. Ce n'était pas rare qu'elle invite Robin le solitaire. Mais allait il accepter ou continuerait il à refuser ? Prunille entendait déjà le non arriver. Mais au moins, elle proposait.
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Robin D. Bates
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MessageSujet: Re: I'll be fine on the outside - Prunille.   I'll be fine on the outside - Prunille. Icon_minitimeMer 21 Oct - 16:36

    " - Tu devrais arrêter. ".

    Repousser les gens, c'est ce qu'il avait fait toute sa vie. Pourquoi ne continuerait-il pas ? Il savourait le morceau de pomme, pourtant. Il le grignotait, comme s'il s'agissait de la chose la plus précieuse dans ce qu'il restait de sa vie. Cela faisait des mois qu'il n'avait pas mangé un fruit. Il ne l'avouerait pas à Prunille mais c'était la meilleure chose qu'il ait mangé depuis des mois. Légèrement acide, elle lui brûlait la gorge et lui brûlerait certainement l'estomac mais qu'importe, pour le moment, il se régalait. Une fois la bouchée terminée, il en lécha même chacun de ses doigts qui avaient touché le fruit. Ses yeux se levèrent enfin et il regarda la jeune fille avant de dire à nouveau :

    " - Tu devrais arrêter. Vraiment. ".


    Malgré son ton autoritaire, Robin s'était réellement adoucit et n'était plus du tout sur la défensive. Après tout, Prunille n'avait que quelques années d'écart avec sa petite sœur et dans d'autres circonstances, dans un autre monde, ils auraient pu être de la même famille. Mais c'était toujours plus simple de parler à quelqu'un que l'on ne connaissait pas vraiment, n'est-ce pas ?

    " - Je vais mourir. Tu le sais. Je le sais. Tout le monde le sait. Ce n'est qu'une question de jours, de mois... Peut-être d'années, si je suis chanceux. Ou non, même... ".

    Il rit faiblement. Un rire nerveux. C'était la première fois qu'il disait à voix haute, à quelqu'un d'extérieur à sa famille, qu'il allait mourir. Il baissa la tête avec son sourire forcé et se massa la nuque d'une main tremblante. Il l'avait dit. Il l'avait avoué et d'une certaine manière, il se l'était avoué à lui-même. Enfin. Il avait accédé à ce point de non-retour et ne pourrait revenir en arrière. Il leva la têt et cette fois-ci, lui sourit plus sincèrement :

    " - Tu es quelqu'un de bien. Ton oncle et ta tante aussi. Mais arrête. Arrête de vouloir sauver les gens qui sont condamnés. Tu vas finir par en mourir aussi alors que tu as des chances de t'en sortir. Laisse tomber. Juste... Laisse tomber. Arrête. Occupe-toi de toi, de tes proches. C'est tout ce qui compte. Je ne viendrais pas manger avec vous. ".


    Ses mots étaient durs et même s'il n'aimait pas particulièrement être avec les gens, vivre en communauté, il détestait blesser les gens. Surtout une personne comme elle. Mais la jeune femme devait se rendre compte qu'elle finirait par en pâtir si elle continuait à aider les miséreux. Ce n'était pas une vie. Déjà que vivre dans ce District n'était pas une vie alors se détruire pour tenter de sauver ce qui ne pourrait jamais l'être...

    Robin posa une main sur l'épaule de Prunille :

    " - Rentre chez toi. Mange. Pense à toi. Ou tu finiras comme moi, comme ceux que tu veux aider. Malheureusement, personne ne viendra t'aider, toi.".
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MessageSujet: Re: I'll be fine on the outside - Prunille.   I'll be fine on the outside - Prunille. Icon_minitimeVen 11 Déc - 12:00

I'll be fine on the outside - Prunille. Tumblr_mfr3o05Ph21qzg2sjo3_250
When hell become reality
Prunille leva les yeux vers Robin, le fixant avec de grands yeux ronds. Pourquoi est ce qu'il lui demandait d'arrêter ? D'arrêter quoi ? Elle ne comprenait pas pourquoi il disait ça soudainement, sans raisons. La jeune femme l'observait avec curiosité et étonnement. Elle pencha doucement la tête sur le côté, pinçant les lèvres. Qu'avait elle fait de mal pour qu'il lui demande ça ?

« Robin... ? »

Prunille ne comprenait pas, jusqu'à ce que l'homme s'explique. Enfin, pas tout à fait. Pas complètement. Oui, il allait mourir, elle le savait. Mais, elle aussi elle allait mourir un jour. Elle ne savait pas quand. Certes, elle n'était pas malade mais la mort rôdait dans ce district maudit. La jeune femme haussa mollement les épaules, terminant sa pommes.

« Moi aussi je vais mourir. Peut être que je vais mourir avant toi. Tu ne sais pas. Je travaille sous terre. Ça peut s'effondrer à tout moment. Je ne suis pas plus à l'abri que toi le malade sous prétexte que je suis en bonne santé ! »

Prunille fit une moue satisfaite. Voilà qui était bien envoyé. Elle n'aimait pas que Robin la repousse. Elle l'aimait beaucoup cet homme. Il était gentil quand il le voulait et, même si Prunille était du genre adorable, elle ne l'était pas avec tout le monde. Peu lui importait leur différence d'âge, ils étaient tous les deux dans la même galère. Alors autant qu'ils s'entraident plutôt que de se tourner le dos et fermer les yeux sur leur misère. Le discours de Robin amusa légèrement Prunille. Il refusait toujours l'aide des autres. Il était aigri mais ça, Prunille elle s'en fichait vraiment. Il complimentait la jeune fille tout en repoussant son aide. Prunille se mit à sourire, se dandinant légèrement comme une enfant. Elle prit doucement la main de Robin qui venait de se poser sur son épaule.

« Peu importe ce que tu me dis, ce que tu penses. Je t'invite à manger. Les gens bien élevés ne refusent pas les invitations des amis. Dans le douze, on est pauvres mais pas impolis... Alors, tu viendras manger avec nous ce soir, parce que je te le demande. Fais moi plaisir, si tu veux que je pense un peu plus à moi... »

Elle espérait vraiment le convaincre plus facilement en jouant la carte sentimentale même si elle en doutait. Au pire, elle ira chez lui pour lui apporter une assiette. Histoire qu'il mange quelque chose au lieu de crever de faim dans son coin. Prunille avait de la chance d'avoir de la viande assez régulièrement, même si ce n'était pas réellement fait d'une bonne façon. Elle avait de la chance d'avoir des gens qui prenaient soin d'elle. Alors, elle prenait soin des autres en retour. De ceux qui n'avaient plus personne. Robin en faisait parti.
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△ correspondances : 139
△ points : 2
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△ à Panem depuis le : 02/01/2014
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△ âge du personnage : 37 ans
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MessageSujet: Re: I'll be fine on the outside - Prunille.   I'll be fine on the outside - Prunille. Icon_minitimeSam 12 Déc - 17:06

    Robin poussa un long soupir en secouant la tête. Elle n'était pas prête d'abandonner et jouait même la carte du chantage affectif. C'était peut-être la seule chose qui fonctionnait avec lui. Il était vrai que, quand sa petite sœur faisait la moue et touchait sa corde sensible, il pouvait tout lui passer. Prunille avait ce même petit effet sur lui que sa sœur : elle ronronnait ses mots et l'endoctriner avec aisance. Il n'y avait même pas besoin de trop forcer pour que cela fonctionne. Il leva les yeux au ciel et serra sa main dans la sienne. Oui, il allait céder. C'était aussi simple que cela. D'un petit signe de tête, il acquiesça, soupirant à nouveau :

    " - Bien... Bien... Je viendrais manger chez vous ce soir... Mais c'est vraiment pour te faire plaisir, hein. ".

    Ses yeux fixèrent les siens, c'était à son tour de faire la moue. C'était sa façon de lui montrer qu'il le faisait vraiment pour elle, parce qu'elle était, malgré tout, une personne importante pour elle. Une jeune femme qui méritait plus que tout de vivre. De vivre dans un bon district, quelque part où elle pourrait grandir et s'épanouir. Ici, il n'y avait rien pour elle. Maintenant que les frontières étaient ouvertes, elle pourrait sûrement voir s'il y avait un district plus adapté pour elle, un district bien plus accueillant et chaleureux que celui-ci. Ce district où tout le monde crevait de faim et de froid. Ce district qui puait la mort. Sa main serra plus fort encore la sienne et son regard devenait insistant. Sa voix, malgré tout, s'était adoucie :

    " - Mais je t'en prie, Prunille, arrête de vouloir aider tout le monde. Ce sera ta perte. J'ai rarement vu des personnes aussi bonnes et généreuses que toi... En fait, je n'ai jamais vu quelqu'un comme toi. Les gens vont profiter de toi, je rigole pas. ".


    Effectivement, il était très sérieux. Trop, peut-être. Il ne voulait pas lui faire peur mais simplement lui montrer la réalité de la chose : c'était chacun pour soi. Personne ne viendrait se soucier si sa famille ou elle irait bien. Il fallait qu'elle le comprenne pour pouvoir avancer sans risquer, justement, de mourir demain. Doucement, il esquissa un sourire :

    " - Et je ne te laisserai pas mourir avant moi, sois en certaine. ".

    Robin caressa ses longs cheveux bruns, comme il l'aurait fait avec sa petite sœur. Le froid commençait réellement à se faire sentir et il frissonna. Plus le temps avançait et plus, finalement, il était bien content qu'on l'ait invité à manger un vrai repas. Il se demandait si sa famille à lui avait droit à un vrai repas, ces temps-ci. Il l'espérait, même si sa relation avec sa famille n'était plus ce qu'elle était. Il ne pouvait peut-être plus protéger sa famille, plus comme il le faisait néanmoins, mais il pouvait essayer de protéger Prunille. Il retira ce qui lui servait de veste et la passa sur les épaules de la jeune femme. Il était hors de question qu'elle tombe malade.

    " - Je crois qu'on devrait commencer à rentrer et se réchauffer. Laisse-moi passer chez moi, je crois qu'il me reste du pain. Que je ne vienne pas les mains vides, tout de même... ".
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MessageSujet: Re: I'll be fine on the outside - Prunille.   I'll be fine on the outside - Prunille. Icon_minitimeMar 23 Fév - 11:00

I'll be fine on the outside - Prunille. Tumblr_mfr3o05Ph21qzg2sjo3_250
When hell become reality
Non, Prunille n'était pas le genre de personne à manipuler les autres. Elle n'était pas non plus de celles qui usaient de leur adorable minois pour obtenir ce qu'elle voulait. Elle n'était pas non plus capricieuse et essayait toujours d'agir comme ça lui semblait juste. La jeune fille afficha un sourire heureux lorsque Robin finit par obtempérer. Un sourire heureux et triomphant. Robin n'était pas juste un homme de son district à qui elle disait bonjour quand elle le croisait. Il était plus que ça. Bien que malade, il représentait une sorte de figure paternelle à laquelle Prunille s'était attachée sans s'y attendre. De toute manière, dans ce district de misère, qui n'était pas gravement malade à un certain stade de sa vie ? Prunille en avait deux magnifiques exemples en les personnes de sa tante et de Robin.

Mais ce n'était certainement pas ce qui poussait Prunille à vouloir l'aider. Juste, elle était beaucoup trop gentille et savait que ça finirait par lui retomber dessus un jour. Mais est ce que ça, c'était important ? Non, Prunille n'y pensait pas. Elle n'y pensait pas pour ne pas trembler de peur. Pourtant, voir les gens qu'elle aimait devenir des cadavres ambulants lui faisait peur. Il n'était pas rare qu'elle en pleure la nuit, silencieusement pour n'éveiller aucun soupçon chez sa tante ou son oncle. Et à Robin, la tâche de lui rappeler avec douceur que Prunille finirait par payer le prix de sa gentillesse. Elle le savait. Elle ne le savait que trop bien et elle était convaincue qu'elle serait punie d'une telle gentillesse. Mais est ce que ça voulait dire qu'il fallait qu'elle arrête ? La jeune brune baissa les yeux en pinçant les lèvres, fixant la maigre main de Robin dans la sienne. De son pouce, elle caressa sa peau crasseuse, observant alors qu'elle pouvait sentir ses os avec trop de faciliter. Si seulement il pouvait guérir. Si seulement il pouvait manger à sa faim. Alors, si Prunille pouvait mettre une assiette de plus à sa table, pourquoi elle ne le ferait pas ? Il était cher à son cœur cet homme là et Prunille n'expliquait pas pourquoi elle était tant attachée à lui. C'était comme ça, indéniable. Leur deux cœurs liés par une corde invisible qui empêchait Prunille de ne pas s'inquiéter pour lui. La jeune femme releva les yeux vers lui et se mit à sourire. Le sourire de Prunille était bien la seule chose qui ne s'effaçait jamais dans ce district.

« Je sais... Mais... Tu seras toujours là toi, alors pourquoi je m'inquiéterai hein ? Au pire, tu prendras ma défense, parce que t'es un homme fort... »

Prunille agrandit sous sourire lorsque Robin lui annonça qu'il ne la laisserait pas mourir avant lui. Même si c'était des paroles très réconfortantes, Prunille savait aussi que Robin ne pourrait rien faire contre ça. En travaillant dans une mine, Prunille était exposée à toutes sortes de danger plus ou moins mortellement dangereux. Mais bon, il lui fallait bien ça pour vivre ! La main de Robin se posa délicatement sur les cheveux de la jeune femme, les caressant. Prunille observait l'homme avec des yeux toujours aussi innocents mais qui avaient vu trop d'horreur pour quelqu'un de si jeune. La demoiselle le laissa la couvrir de sa veste, s’emmitouflant dedans. Robin voulait d'abord passer chez lui. Prunille mollement son visage en souriant et prit alors la direction de la maison de Robin.

« Dis Robin... Si tu pouvais faire trois vœux, ce serait quoi ? Tu demanderais quoi ? »

La jeune femme leva le regard vers lui, l'observant avec attention. Il était parfois amusant de connaître les profonds désirs de ceux qui n'avaient rien. Certains demandaient des choses simples comme de pouvoir manger un repas chaud par jour. D'autres voyaient plus grands. Ah, la folie des grandeurs. La jeune femme ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait. Peut être des vêtements plus chaud ou alors, plus de muscles pour travailler plus dur et ramener plus d'argent. Ou encore, que sa tante guérisse. Que Robin guérisse. Au final, est ce que ses propres vœux étaient pour elle ? Elle en doutait fortement.
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Robin D. Bates
DISTRICT 12
Robin D. Bates
△ correspondances : 139
△ points : 2
△ multicomptes : Adonis Nightsprings et Félix J. Kennedy
△ à Panem depuis le : 02/01/2014
△ humeur : En colère.
△ âge du personnage : 37 ans
△ occupation : Travail dans la manutention.



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MessageSujet: Re: I'll be fine on the outside - Prunille.   I'll be fine on the outside - Prunille. Icon_minitimeMar 23 Fév - 18:14

    Le froid venait lui griffer le visage et le faisait greloter. Robin faisait tout pour que cela ne se voit pas, tendant tous les muscles de son corps pour ne pas trembler ni faire claquer ses dents. Tout ce qui importait pour le moment était que Prunille n'ait pas froid. Sa veste trouée et usée par le temps, c'était tout ce qu'il pouvait lui offrir. Il marcha à ses côtés d'un pas fatigué, l'esprit un peu ailleurs. Prendre la défense de la jeune fille, il le ferait. Peu importe la raison, qu'elle ait tort ou non, il serait le premier à se tenir près d'elle dans l'adversité. Brièvement, il tourna la tête pour l'observer : elle avait encore perdu du poids. Ce qu'elle avait l'air frêle... Si fragile. Pourtant, Dieu sait qu'elle était plus forte que lui. Il n'avait rien d'un homme fort. Il ne l'était ni physiquement ni psychologiquement. Ses muscles s'atrophiaient peu à peu, s'asséchaient. Il n'avait que la peau sur les os et serait incapable de tenir lors d'un combat. C'était un homme pittoresque du District 12 dans toute sa splendeur. De plus, beaucoup savaient que Robin était de ceux qui préféraient courber l'échine plutôt que de se tenir droit et d'assumer mots ou actes. Quoi que... Robin se redressa légèrement après avoir regardé la jeune fille. Elle était une sorte d'inspiration, l'aidait à se dépasser et accepter sans se morfondre. Il ne voulait pas passer la soirée à l'ennuyer avec sa mauvaise humeur. Elle ne méritait pas ça. Surtout pas après tout ce qu'elle avait fait pour lui. D'un revers de main, il essuya sa joue. Il se sentait sale ; il l'était.

    La journée avait été dure, il n'avait pas vraiment eu le temps – ni même l'envie à vrai dire – de faire un brin de toilette. Il soupira, un peu honteux de se présenter chez des connaissances dans un tel état. Heureusement pour lui qu'il repassait par sa petite baraque pour le pain : il en profiterait pour se décrasser un peu. La voix de Prunille le sortit de ses rêveries et il se massa la nuque en levant les yeux au ciel comme pour réfléchir :

    " - Hein ? Tu disais ? Trois vœux ? ".

    Son nez se retroussa dans une moue dubitative ; il grimaça. Des vœux ? Trois vœux ? Il n'en avait aucune idée. Cela ne lui avait jamais traversé l'esprit. A quoi bon penser à quelque chose que l'on obtiendrait jamais ? Quelque chose de tellement impossible que même dans les rêves les plus fous il n'oserait y penser. Mains dans les poches de son vieux pantalon, la tête rentrée dans les épaules pour tenter de se cacher du froid, il avait beau réfléchir, ça ne venait pas. Quoi que, peut-être les plus banales : la richesse, la santé et le bonheur. Simples mais efficaces. Robin secoua la tête puis haussa les épaules :

    " - Je sais pas... J'y ai jamais pensé. Ça ne se fera jamais, de toute façon.".


    Dans sa marche, il heurta un petit caillou et l'envoya valser quelques mètres plus loin d'un coup de pied. Bah... Il avait dit qu'il ferait un effort sur son comportement, autant jouer le jeu. Toujours en réfléchissant, il sourit :

    " - Je sais vraiment pas... Que mes frères reviennent, surtout Tuomas. Qu'on soit une putain de famille heureuse. Et... Ne plus avoir peur. ".


    La peur. Celle qui le prenait aux tripes, celle qui l'empêchait de bouger, celle qui la faisait plier alors qu'il voudrait juste hurler contre tout et tout le monde. La peur de mourir, de souffrir. La peur d'être seul. La peur que demain soit pire qu'aujourd'hui. Une peur dont il devait s'affranchir pour affronter demain. Il inspira et tourna la tête vers elle, lui donnant un léger coup d'épaule pour la pousser sans vraiment la bousculer :

    " - Et toi, la miss ? Je parie que toi, c'est un truc totalement désintéressé. ".

    Il n'avait, cependant, aucun doute sur cela.
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