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MessageSujet: I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN.   I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN. Icon_minitimeVen 14 Oct - 8:54

I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN. Rumer-fa835ec495

La plus difficile des épreuves jusqu’à maintenant avait été de quitter le neuf, pas de se glisser sous les clôtures du district, ni de s’éloigner des zones surveillées par les pacificateurs, mais bien de quitter sa sœur. Ironiquement, Rumer était celle qui allait se retrouver en danger et pourtant ses craintes n’étaient jamais tournées vers elle-même, mais toujours sur Avalon. Et si quelque chose lui arrivait? Et si elle manquait de nourriture? Et si Julian et elle devaient s’absenter plus longtemps que prévu, allait-elle rentrer et trouver une Avalon complètement amaigrie, au bord de la famine? Non. Elle avait des amis au marché noir du village qui pourraient la dépanner d’ici à son retour, Aiden aussi. Le maire et sa famille leur avait toujours apporté du soutient depuis la mort de leur père, ils allaient continuer durant son absence. Elle serait en sécurité. Elle savait que d’être distraite par des éléments qui étaient totalement hors de son contrôle ne faisaient que rendre leur mission plus dangereuse, mais c’était ce qu’elle avait connu et fait toute sa vie : s’inquiéter pour ses sœurs. Lorsque Julian et elle se mirent en route, il lui était plus facile de mettre de côté ses pensées orientées vers sa sœur. Ils avaient une mission, un objectif fixé sur lequel se concentrer. Mais lorsqu’ils étaient arrêtés ou qu’elle sortait son arc et accrochait son carquois à son épaule, c’était comme de rentrer au Neuf, se replonger dans sa routine. C’était dans la forêt du neuf qu’elle se sentait le mieux, qu’elle était dans son élément. Elle venait de fixer la ganse de son carquois et déjà ses pensées étaient tournées vers sa cadette. Avait-elle eu la visite de pacificateurs? Son absence s’était-elle fait sentir dans le district et l’avait-elle mise en danger? Mais elle n’était pas dans sa forêt. Elle n’était pas dans un lieu familier, qu’elle pourrait parcourir les yeux fermés. Autour d’elle, tout n’était que longues tiges de graminées et plans de maïs. En fait, elle ne savait pas ce qu’elle essayait de chasser, ni même s’il y avait quelque chose à chasser. Elle ne pouvait se fier que sur son intuition : si elle était un animal, elle viendrait là où il y a de la nourriture à perte de vue pour manger. Mais chaque souffle de vent faisait valser les feuilles et les tiges. Elle ne pouvait entendre par-dessus le bruit des feuilles qui se frottaient les unes contre les autres. Si elle avait été dans sa forêt, elle aurait pu entendre les froissements irréguliers, ceux qui n’étaient pas le fruit du vent. Mais elle ne les remarqua qu’une fois qu’il était trop tard.

Le coup partit rapidement, avant qu’elle n’ait eu le temps de comprendre ce qui se passait. Avant qu’elle n’ait seulement pu trouver de quel côté les autres étaient. La détonation qui claqua dans l’air sec trahissait la proximité de leurs assaillants, mais où étaient-ils? Le projectile se perdit dans les céréales et elle releva les yeux vers Julian. Courir ou se planquer? D’autres froissements de feuilles. Ils approchaient. Tenant son arc, prête à tirer, Rumer ne savait où viser. Partout, il n’y avait que végétation. Elle sentit la main de Julian se refermer contre son poignet, l’attirer franchement vers l’avant. Ils couraient, mais ils étaient bruyants, inexpérimentés dans cet environnement, et ils offraient leur position sur un plateau d’argent. Rumer tourna la tête juste au moment pour voir les herbes bouger rapidement et les deux hommes être dévoilés, fusils pointés en sa direction. L’uniforme de Pacificateur qu’elle reconnaitrait entre mille. Elle resta figée, pareille à ce cerf qu’elle avait tué une fois dans la forêt. Il l’avait vue et, dans son regard, elle eut l’impression qu’il comprenait que c’était fini pour lui. À quoi bon courir? Il était fait. Comme elle. Elle pouvait tirer, mais elle serait quand même morte. Deux balles dans le corps pour une flèche envoyée à l’un d’eux. Elle fut projetée vers le côté, poussée violemment. Comme la première bouffée d’air qu’on attrape lorsqu’on refait surface. Elle refaisait surface. À temps pour réaliser ce qui se passait. Rumer tomba dans l’herbe au même moment qu’un hurlement se formait dans son estomac, vrombissant dans son corps, avant de percer l’air aussi sèchement que la détonation du fusil du pacificateur. La balle qui aurait dû se loger dans son corps si elle n’avait pas été poussée par Julian trouva logement dans le haut du corps de celui-ci. Elle devait se relever, partir. Son instinct de survie prit le dessus. Elle tira sa flèche dans la direction de leurs opposants sans même voir si elle avait touché la cible et se releva et partit aussi loin et rapidement que ses jambes tremblantes le lui permettaient de la silhouette au sol de Julian. Se cacher, s’enfuir, … les éloigner de Julian. Ils la suivraient, elle en était sûre. Elle trébucha contre un rocher et ne trouva pas la force de se relever, à bout de souffle. S’efforçant de régulariser sa respiration pour tendre l’oreille, Rumer tenait fermement son arc devant elle, la flèche déjà placée et la corde tendue. Dès que les feuilles annoncèrent une présence humaine, elle tira. Le cri qui suivit presque aussitôt lui confirma qu’elle avait bien fait. Une autre flèche déjà montée sur son arc. Puis une autre. Le même cri. Elle était coincée. Si elle bougeait, ils la trouveraient au son. Ils étaient à quelques mètres d’elle tout au plus. Si elle restait là, ils la trouveraient en continuant d’avancer. « Envoyons du renfort. Tu ne pourras pas aller plus loin avec ta jambe. La nuit tombe et elle pourrait s’enfuir. L’autre il n’est pas mieux que mort. » Les battements de son cœur lui tambourinaient dans les oreilles. S'ils tendaient l'oreille, ils auraient sans doute pu l'entendre battre. « Je la veux vivante. » Elle attendit une minute ou deux qu’ils soient suffisamment éloignés pour bouger. Julian. Elle devait le retrouver. Il n’était peut-être pas trop tard. Elle se releva et remarqua une douleur à ses côtes – probablement due à l’une de ses chutes. Elle enfila son arc à son épaule, tenant ses côtes, couru vers la direction par laquelle elle était arrivée. Elle devait le retrouver.

« Julian? » Au même moment qu’elle appela son nom, ses yeux parvinrent à identifier malgré la noirceur de plus en plus présente des traces rougeâtre sur le sol foncé. Du sang. Elle était bien sur la bonne trace. Elle fut soulagée de ne pas trouver le corps inerte du chef rebelle baignant dans une marre de son propre sang, mais le sentiment s’estompa aussitôt pour faire place à la panique. Était-il en vie? Avait-il réussi à ramper plus loin, à se cacher pour mourir seul? Ironiquement, les mots qu’elle lui avait dits lors d’une de ses visites au District Neuf lui revinrent en tête : tant que tu vivras, jamais la Révolution ne tombera dans l’oubli ou dans la défaite. Et s’il mourrait? Se serait sa faute à elle. Devrait-elle porter en plus le fardeau du crédit de la mort de tous les innocents qui continueraient de mourir sous le régime de dictature de Snow? Elle le trouva. A peu près où il avait prit une balle pour elle. Rumer parcouru la distance qui les séparait au pas de course, glissant lors de la dernière enjambée afin de s’agenouiller à ses côtés. Ses mains trouvèrent rapidement ses épaules, puis l’une d’elle se posa sur sa joue tandis que l’autre passait affectueusement dans sa chevelure. Il était vivant. C’est tout ce qui importait à cet instant, qu’il soit en vie. Sans réfléchir, elle s’élança vers lui, accrochant ses bras autour de son cou et plaquant son corps contre le sien. Julian n’était pas mort. Toutefois, la raideur dans son corps fut un aide-mémoire efficace à rappeler à Rumer qu’il était loin d’être en forme. Elle se décolla de lui aussi rapidement qu’elle l’avait enlacé. « Désolée. » De lui avoir fait mal… Qu’il se soit prit une balle à cause d’elle. Désolée de ne jamais être en mesure de contrôler ses pulsions en sa présence. Il y a avait tant de choses qui méritaient qu’on demande pardon. Sa vision gênée par la noirceur qui leur tombait rapidement dessus et par les graminées qui obstruaient les quelques rayons qui auraient pu lui indiquer l’emplacement de la blessure, elle dût chercher à tâtons la plaie. Ses mains voyageant rapidement, aussi doucement qu’elle le pouvait dans son état de panique, sur le torse de Julian. Elle effleura un coin anormalement chaud. Humide, aussi. Un coin couvert de sang. L’étendu de la tâche de sang n’annonçait rien de bon, mais quoi d’autre avait-elle pu espérer? Elle l’avait vu tomber au sol, atteint par le projectile du pacificateur. Laissé pour mort par ceux-ci. Évidemment qu’il était mal en point. Ses mains tremblantes, Rumer remonta aussi doucement et stablement le bas de son chandail jusqu’à ce que la plaie soit dévoilée. Malgré la noirceur, la tâche foncée contre sa peau blanche ne pouvait être manquée. Elle sentit son souffle se couper et ses entrailles se tordre. De douleur, de remords. « Tout ira bien. …Tout ira bien. » Rumer ignorait pour qui elle avait murmuré ces mots. Pour lui ou pour elle?
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MessageSujet: Re: I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN.   I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN. Icon_minitimeDim 23 Oct - 5:33

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Panem devenait peu à peu un vrai champ de bataille. Le Capitole contre les districts. Et maintenant que l'existence du treize fut dévoilé au grand jour, la rébellion devenait éminente, la menace planait sur la tête de Snow comme jamais. Il avait peur. Tellement peur qu'il s'attaquait à quiconque présentait des idées contradictoires face à sa dictature. La preuve en était flagrante, surtout depuis la disparition d'une alliée rebelle, ici même dans le district onze. Winnileen. Une jeune femme avec plein de fougue et d'espérance pour un monde meilleur. Julian l'avait déjà côtoyer dans le passé, il avait testé son potentiel en tant que rebelle. Sa foie avait été indéniable, mais il avait redouté son inexpérience et sa haine qui la pousserait probablement vers l'impulsivité en cas de crise. Mais il regrettait aujourd'hui. Il regrettait de ne pas lui avoir donner la chance de faire ses preuves dans ses rangs. Peut-être que s'il lui avait laissé davantage de responsabilités, peut-être serait-elle toujours des leurs à cette heure... Peut-être aurait-elle pu faire avancer leur cause et ainsi quitter ce monde avec l'espoir qu'un jour la paix prédominera sur cette terre ? Il ne le saura jamais. Les Pacificateurs lui avaient enlevé cette chance, sans aucun remord, sans aucun reproche. Ils étaient de plus en plus alertes, de plus en plus sadiques. Ils ne manquaient pas une occasion d'éliminer le moindre rebelle. Julian devait mettre tous les districts en garde, ils devaient tous redoubler de vigilance. Mais ce n'était pas suffisant. Le Capitole cherchait à reprendre le contrôle de Panem en attaquant directement à la source. Et il était hors de question de le laisser faire. Julian était déterminé à aider quiconque se retrouvait sous l'emprise des pantins de Snow, coûte que coûte. Deux hommes en provenance du neuvième district avaient été envoyé en tant que messager vers le onze pour tenir les troupes au courant de la situation. Mais jamais ils ne revinrent. Il s'agissait d'un long voyage, certes, mais leur absence devenait anormal.

Son instinct le guidait, l'orientait dans cette jungle de hautes herbes et de blé alors que tous ses sens demeuraient alertes. Rumer à ses côtés, il était d'autant plus conscient de sa présence que quiconque dans les alentours. Peut-être était-ce justement son désir de garder un oeil protecteur sur elle qui l'empêcha de remarquer la présence d'étrangers autour d'eux... Ce fut une détonation brève et agressive qui le fit retrouver ses instincts primitifs. Un coup de feu. Julian devint soudainement tendu, alerte au moindre son, à la moindre branche qui s'écartait. Ils étaient en mouvement. Sans perdre de temps, le rebelle dégaina son arme accroché à sa ceinture dans son dos et attrapa fermement le poignet de Rumer. Il la tira sans ménagement sur le côté, engageant une course folle parmi les branches de graminées qui altéraient considérablement leur champ de vision. La fuite n'était peut-être pas la meilleure option, surtout que les environs lui étaient totalement inconnus, mais il devait la protéger. Il devait la mettre à l'abri, éviter la moindre blessure. Il ne pourrait jamais se pardonner si elle se retrouvait blessé par l'un de leurs assaillants ou encore pire, fait prisonnière... Il devait trouver une planque pour la cacher. Mais c'est alors que deux hommes apparurent. Et Rumer se figea sur place, telle une statue de marbre. Julian n'eut d'autres choix que d'arrêter à son tour, apercevant un bref instant la rebelle complètement immobile ainsi que les deux Pacificateurs, armes pointées devant eux. Sur elle. Prêts à appuyer sur la gâchette. Son coeur s'emporta. Dans un geste désespéré, Julian écarta Rumer de leur champ de mire, la faisant tituber sur le côté, la faisant perdre l'équilibre. Il ignorait si la déflagration du coup de feu atteignit ses oreilles avant ou après le pincement sur sa chair, mais tout sembla tourner trop vite. Sa respiration devint néant pour ce qu'il sembla de longues minutes alors que sa tête se présentait lourde et confuse. Il avait peine à retrouver conscience, à comprendre cette douleur stagnante au niveau de son abdomen. Sa vision était brouillé, son corps étrangement ankylosé. Il tombait dans le vide, fendait l'air au ralenti... Avant de finalement heurter le sol. Confus, il perçut au loin des bruits de pas précipités qui s'éloignaient de plus en plus. Et soudainement, un cri perça l'air, ce qui le ramena à la réalité pendant un bref moment. Un liquide tiède, visqueux coulait entre ses doigts compressés sur son ventre douloureux, sans comprendre ce que ça pouvait bien être. Étendu sur le sol terreux, Julian ordonna à son corps de se mouver, de se redresser. Il ne saurait dire quelle distance il parcourut, rampant au sol tel un pauvre animal blessé, mais il devait la trouver. Il était de son devoir de protéger Rumer, de veiller à sa santé, à sa vie. Mais ses forces menaçaient de le quitter à tout moment, ses muscles faiblissaient à chaque mouvement. Et bientôt, il s'effondra. La tête tournante, un goût métallique dans la bouche, une brûlure insupportable sur sa peau.

C'était comme l'un de ces rêves qui venaient le visiter de temps à autres la nuit. Elle était là, tout près de lui, murmurant de douces paroles à son oreille, le rassurant, le consolant. Elle lui offrait tout ce dont il pouvait demander: sa présence. Un regard tendre et brillant. Un touché délicat et aimant. Elle était seulement là, au moment où il en avait le plus besoin.

Une voix inquiète et paniquée le ramena à la réalité. Une brève toux secoua sa gorge avant qu'il n'ouvre les paupières et aperçoive une fine silhouette s'affaler à ses côtés. Rumer lui prit les épaules pour ensuite lui caresser le visage, son regard croisant enfin le sien. Elle n'avait rien. Elle avait semé les deux Pacificateurs. C'était tout ce qui importait en cet instant. Dans un élan impulsif et inattendu, la rebelle l'attira dans ses bras, l'étreignant comme si la mort les guettait et qu'il s'agissait de leur dernière étreinte. Aussitôt, le corps de Julian se raidit, sentant une douleur vive naître sur son abdomen. Une grimace déforma les traits de son visage alors qu'un bref grognement fit vibrer ses cordes vocales. Rumer mit bientôt fin à l'embrassade et s'excusa de sa maladresse. Il ne pouvait lui en tenir rancune, il aurait fait de même s'il avait eu toutes ses forces et toute sa tête. « Ce n'est rien » laissa-t-il échappé entre deux raclements de gorge. Il sentait son coeur battre à un rythme irrégulier, affectant par le fait même sa respiration anormalement lente et sifflante. C'est alors qu'il prit réellement conscience de la situation. Un Pacificateur avait pointé son arme sur Rumer et Julian s'était interposé. La balle était donc venu se loger dans sa chair, ce qui expliquait la douleur, le liquide chaud contre sa paume, la faiblesse ainsi que le goût du sang sur ses papilles gustatives. Le projectile avait-il endommagé l'un de ses organes ? Perforer un poumon ? Ou les ravages demeuraient bénins ? Il ne saurait dire par la simple douleur. Il sentit par contre les mains de Rumer parcourir son corps en entier, probablement à la recherche de la source de son mal. Avec cette noirceur de plus en plus épaisse qui les enveloppait, il n'était pas évident de trouver la blessure. Il aurait bien aimé l'aider, mais il ne saurait dire lui-même d'où provenait exactement la douleur... Et elle survola alors l'emplacement exact où la balle était venue se loger, provoquant un spasme dans tous ses membres. Julian serra durement la mâchoire et tenta de contrôler son mal à l'aide de grande respiration alors que la rebelle remontait peu à peu son chandail de contre son torse. Et il pouvait sentir la perdition et la crainte dans la voix de la jeune femme. Son regard se posa sur son visage désemparé et tenta de lui offrir un air confiant. Rassemblant ses forces, Julian empoigna doucement la main de la rebelle afin d'attirer son attention, un signe de réconfort et d'encouragement. « Hey... ça va aller. Je respire toujours, c'est tout ce qui compte, non ? » Il tenta d'étirer un sourire rassurant, mais ses lèvres se contorsionnèrent en une grimace peu convaincante... Il retrouva rapidement alors un air plus neutre, sans toutefois se résigner et lui laisser transparaître le moindre doute, la moindre peur. « Ru... Il faut l'enlever... Il faut retirer la balle... » murmura-t-il lentement, d'une voix qui se voulait forte, mais qui se présenta légèrement tremblotante. Il ne pouvait le faire lui-même. Il ne pouvait s'extraire lui-même le projectile, elle devait le faire.
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MessageSujet: Re: I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN.   I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN. Icon_minitimeJeu 3 Nov - 18:57

I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN. Rumer-fa835ec495

Est-ce que toutes ses années à gagner sa vie en tant que chasseuse avaient eu raison de son humanité, de sa sensibilité face à la mort, face au meurtre? Pourtant, elle se faisait un mot d’ordre de tuer le plus rapidement et proprement possible. Des lancés de flèches précis, qui tuaient l’animal avant même qu’il n’ait le temps de réaliser que c’était la fin pour lui. Mais ce n’était pas la même chose que de viser sur un être humain… Pourtant, elle aurait pu les tuer, les pacificateurs, si elle avait été en position de le faire. Elle le savait, en était certaine. Sa position désavantageuse au sol l’avait empêchée de viser plus haut que la jambe d’un des deux hommes, mais si elle avait eu plus de temps, elle aurait pu tirer plus haut… Le cœur, le cou ou même la tête. Avait-elle perdu son humanité? Était-elle devenue une meurtrière de sang froid? Sans doute que non, puis qu’elle n’avait qu’une pensée qui lui traversait l’esprit alors qu’elle cherchait Julian à travers les herbes hautes : allait-elle le retrouver mort? Et s’il ne l’était pas encore, mais qu’il était au bord de son dernier souffle, pourrait-elle l’achever comme elle le fait avec les bêtes qui sont victimes de ses rares mauvais tirs à l’arc? Pourrait-elle vivre en sachant qu’elle était celle qui l’aurait tué, même si c’était dans l’intention d’abréger ses souffrances. Elle devait oublier qu’à la base les pacificateurs étaient comme Julian, comme elle, comme Avalon : des êtres humains. Elle devait voir les choses en blanc et noir, pas en gris. Les bons et les méchants, comme un bon soldat.

Rumer pouvait sentir les palpitations de son cœur qui battaient jusque dans son cou et dans ses tempes. « Ru... Il faut l'enlever... Il faut retirer la balle... » Elle releva les yeux vers lui, prise de panique. Elle savait qu’il avait raison, qu’elle ne pourrait pas l’amener bien loin s’ils ne commençaient pas par retirer la balle, mais il ne serait pas mieux après. Mais, néanmoins, il avait raison. Elle devrait le faire. Les tambourinements qui résonnaient dans son crâne se mêlaient à ses pensées, confuses, et qui défilaient rapidement. Elle était perdue – mais comment ne pas l’être? Elle se retrouvait dans un environnement qui lui était totalement inconnu et très hostile. Julian, son Julian, était blessé. Grièvement. Il comptait sur elle. Elle comptait sur elle-même. Elle devait le sortir de là, elle devait le tenir en vie jusqu’à ce que quelqu’un de compétant puisse le prendre en main. Où trouveraient-ils un soigneur ou un médecin assez téméraire pour soigner un rebelle dans les environs? Tout était surveillé dans le District et jamais Rumer ne s’était autant ennuyé du petit groupe d’agents de la paix du Neuvième district. Tout le monde savait qu’elle était une braconnière, comme l’avait été son père avant elle, et pourtant chaque jour elle pouvait ressortir du bois avec plus de prises que les jeunes chasseurs qui n’osaient franchir l’imposant mur de grillage sans aucune difficulté. Parce que la famine guettait tout le monde, incluant les pacificateurs du district. Mais ici elle n’était qu’une étrangère. Qu’une simple menace pour n’importe quelle famille du district. Même s’ils pouvaient l’identifié comme étant une rebelle ayant leurs intérêts à cœur, les cultivateurs du district onze avaient trop à perdre pour loger deux rebelles clandestins. D’autant plus qu’ils avaient provoqué la colère et la soif de vengeance des hommes en uniforme. Les foyers seraient peut-être tous fouillés durant la nuit, s’ils n’arrivaient pas à leur mettre la main dessus. Si elle arrivait à sortir Julian des champs à temps… Au Neuf, elle pouvait compter sur plusieurs voisins. Certains qui lui étaient redevables – par exemple la maîtresse d’école qui n’avait plus de quoi nourrir son nourrisson et qui trouva en Rumer une personne généreuse – ou d’autres qui avaient simplement une affection ou de la pitié pour elle. Mais ils n’étaient pas au Neuf.

Le regard de Rumer se posa sur ses mains. Malgré la noirceur, elle ne manqua pas d’y remarquer toute la saleté. Ils étaient en nature depuis des jours, elle était tombée aussi. Du sang, celui de Julian lorsqu’elle tâchait de localiser sa blessure. Elle n’était pas médecin, ni même infirmière, mais elle savait bien que ce n’était pas les conditions idéales pour jouer les guérisseuses. Elle rejeta le sac à dos qu’elle transportait sur ses épaules et l’ouvrit d’un geste pressé. Il lui restait de l’eau. Elle pourrait en avoir suffisamment pour se nettoyer un peu les mains et aussi la plaie de Julian, mais elle aurait besoin de sa bouteille au complet. Elle n'avait pas le temps, ni la raison pour s'inquiéter du lapse de temps qu'elle pourrait tenir sans boire s'ils ne croisaient pas de source d'eau potable avant longtemps. Elle aurait tout le temps de s'en faire une fois que la balle serait hors du corps de Julian. Profitant du fait qu'elle avait la tête tournée dans la direction opposée de lui, Rumer ferma les yeux fermement. Comme si elle espérait qu'une fois qu'elle les rouvrirait, ils ne seraient plus dans cette situation. Ailleurs. Assis ensemble sur le perron de sa maison dans le Neuf, là où il l'avait embrassée. Elle inspira profondément et ouvrit les mains. « Tu dois le faire... » Sa voix n'était qu'un simple murmure, pour elle-même. « Tu peux le faire. » Elle ouvrit les yeux. Toujours dans le champ, toujours le sang de Julian sur ses doigts. Toujours recherchés par la horde de pacificateurs qui reviendraient torches et lampes de poche en main. Ça leur ferait un avantage de plus sur eux. Le temps pressait. Rumer dévissa le capuchon métallique de sa gourde et versa une petite quantité d’eau sur ses mains. Elle frotta vigoureusement, essuyant l’eau devenue sale sur sa chemise. Elle recommença quelques fois. Elle pouvait toujours voir de la saleté à ses ongles, mais c’était le mieux qu’elle pouvait faire sans y passer sa bouteille au complet. Elle se retourna vers Julian et tâcha d’éviter de croiser son regard et même de lever les yeux vers son visage. Ce n’était pas Julian, ce n’était pas une personne à qui elle tenait qui était en souffrance et qui dépendait d’elle. Elle devait simplement se concentrer sur sa blessure, ne pas laisser ses émotions l’empêcher d’accomplir une tâche pour laquelle elle n’avait déjà pas les compétences. Elle se le répétait mentalement alors qu’elle versait un filet d’eau sur l’abdomen du chef rebelle. Elle ne pouvait pas porter son attention sur autre chose que de laver le sang pour voir la blessure. Elle frottait le plus doucement possible, mais elle savait bien qu’elle devait lui faire mal. Une fois le trou qu’avait formé la balle bien visible sur la peau blanche de Julian, Rumer approcha ses doigts tremblants. Quand allait-elle se réveiller, sortir de ce cauchemar? Le temps pressait. Chaque seconde durant laquelle elle hésitait était une seconde qu’elle leur faisait perdre sur leur avance sur les pacificateurs du Onze. La rebelle prit une grande bouffée d’air, puis retint son souffre alors qu’elle enfonça lentement le bout de son index sur la plaie sans y aller en profondeur. Elle le retira aussitôt. Comment pouvait-elle faire ça? Elle qui était habituée de vider les entrailles de ses prises, ne devrait-elle pas être endurcie face à une situation pareille? Ce n’était pas le cas. Les larmes commençaient à s’accumuler devant ses yeux, formant un voile devant sa vision. Peut-être qu’elle pourrait utiliser une de ses flèches? Ce n’était pas une bonne idée, elle avait plus de chance de pousser la balle plus loin ou de provoquer des dommages internes en déchirant la chair à l’intérieur de son abdomen. Au moins lui donner quelques choses pour lui changer les idées? Rumer tournait frénétiquement la tête, à la recherche de quelque chose – n’importe quoi – qui pourrait lui être utile. En clignant des yeux, quelques larmes ruisselèrent le long de ses joues et elle les essuya avec la manche de sa chemise, du revers de sa main. Elle émit une subtile exclamation et retira rapidement sa chemise. Rumer trouva rapidement une déchirure dans le tissu et tira dessus afin de la séparer en deux. Elle roula une moitié en un petit rouleau et l’amena aux lèvres du rebelle. « Mords là-dedans. » Son intonation se voulait confiante et dur, mais on pouvait y détecter sa détresse. Elle ne pouvait surtout pas l’entendre crier. Elle ne pourrait le supporter. Rumer souffla, ferma les yeux et prit une fraction de seconde pour se recomposer. Deuxième prise. Elle ne devait plus faire demi-tour, maintenant. Elle devrait se rendre au bout, peu importe de la douleur qu’elle ferait endurer à Julian. Elle plongea ses doigts tremblants de manière plus assurée dans la blessure et fut aussitôt secouée de l’envie de les retirer. Elle se rappela à l’ordre et continuait de les enfoncer plus profondément dans la plaie alors que les larmes s’accumulaient devant ses yeux, sa lèvre inférieure et son menton tremblotants, mais elle se refusait de pleurer. Elle n’avait pas le droit. Pas le droit d’être faible alors que c’était Julian qui était dans une situation précaire. Elle devait être forte, être là pour lui. Comme lui le serait pour elle. Mais une question lui revenait toujours en tête : et, si elle ne pouvait rien pour lui, saurait-elle abréger ses souffrances?
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MessageSujet: Re: I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN.   I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN. Icon_minitimeJeu 10 Nov - 4:53

I will pick you up, like you for I Ϟ RUMER&JULIAN. Juju00-15f0c57796

Le titre de chef rebelle venait avec beaucoup de conséquences. Il était celui qui était mis en avant plan du mouvement, celui qui était tenu responsable de la rébellion à Panem. Peu importe les agissements des rebelles dans les districts et l'implication dont ils faisaient preuve, Julian était l'une des plus grandes menaces aux yeux du Capitole. Il dirigea plusieurs missions, certes, mais au point d'être le cerveau de toutes opérations ? Certainement pas. Mais Snow ne voyait pas les choses d'un oeil critique. Il analysait la situation selon sa position et ses avantages. Combien de fois Julian fut-il blessé par un Pacificateur dans le passé ? Trop de fois. Balles de pistolet, lésions profondes, coup de fouet... Sa peau arborait des cicatrices qui témoignaient de chacune de ces malencontreuses rencontres auxquelles le rebelle s'en sorti vivant. Généralement, il parvenait à se débrouiller comme il le pouvait lorsqu'une blessure survenait, avec le temps, il apprit quelques trucs forts utiles. Mais jamais il ne parvint à retirer lui-même un projectile loger profondément dans sa chair... Il se souvenait encore la dernière fois qu'un tel incident s'était produit. Il se trouvait au dixième district, à la recherche de rebelles suite à une mission mal terminée au Capitole. Il s'était fait surprendre par des Pacificateurs et les deux hommes qui l'accompagnaient furent abattus... Une balle était venue s'ancrer dans son épaule, mais il fut rapidement retrouvé par une rebelle qu'il avait déjà croisé auparavant. Même si la situation semblait tout à fait similaire, tout était tellement différent. La présence de Rumer changeait tout. Il aurait cru que malgré leur relation qui devenait de plus en plus nébuleuse il saurait gérer tout danger avec son sang froid légendaire, comme il avait toujours agi en cas d'accident. Mais ce n'était pas ce qu'il ressentait maintenant qu'il était blessé et que sa santé reposait entre les mains de Rumer. S'il avait pu, il lui aurait évité de mettre autant de pression sur ses épaules, il saurait occupé de lui-même plus tard dans un endroit en sécurité. Cependant, il ne pouvait bougé. Ramper était même difficile dans son état. Et il savait qu'il ne parviendrait pas à retirer lui-même la balle de son abdomen...

La noirceur menaçait de les entourer complètement d'un instant à un autre. Le manque de lumière rajouterait ainsi une nouvelle contrainte à l'extraction de la balle qui s'avérait déjà une tâche ardue. Égarés en plein milieu d'un champ de blé dans un district inconnu des deux, poursuivis par des Pacificateurs assoiffés de capture rebelle, ils devaient faire vite. Julian encourageait Rumer de son regard confiant - malgré que son inconfort et sa faiblesse pouvaient toujours transparaître au travers de ses prunelles - afin qu'elle initie le processus d'extraction. Il pouvait très bien distinguer la crainte et le doute dans les traits de la jeune femme, mais peut-être que s'il se montrait fort et insistant, elle trouverait une parcelle de courage. Elle devait trouver ce courage. Elle demeura un bref instant figée sur place, comme si elle tentait de se réveiller d'un horrible cauchemar, avant de finalement s'activer. Julian put enfin reposer sa tête contre le sol qui perdait de sa chaleur et fermer brièvement les paupières. La douleur était toujours supportable, mais il savait à quoi s'attendre... Il savait que le pire restait à venir. Il fallait qu'il se prépare mentalement - mais rapidement - afin de ne pas rajouter davantage d'anxiété et de contrainte à la tâche. Après avoir pris trois grandes respirations dans le plus grand des silences, le chef rebelle rehaussa les paupières et aperçut sa compagne se verser de l'eau sur les mains afin de les nettoyer. Et, comme il s'en était attendu, elle nettoya du mieux qu'elle le put la blessure rougeâtre sur son torse. Au contact de l'eau tiède et de la friction des mains de Rumer contre sa peau endoloris, sa mâchoire se contracta automatiquement alors que ses ongles s'enfoncèrent dans la terre. Ses doigts creusèrent profondément dans le sol jusqu'à ce qu'ils se replient contre ses paumes pour former deux poings serrés. Et malgré son anticipation, la vague de douleur qui parcourue tout son corps à partir de sa blessure lui fit étouffer un grognement rauque au creux de sa gorge. Ses membres se crispèrent aussitôt, ses ongles s'encrant dans la chair de ses mains et son coeur palpitant à une vitesse fulgurante dans sa poitrine. Et aussi subitement qu'elle était apparue, la douleur s'atténua. Julian put enfin reprendre son souffle, sentant ses muscles se décontracter par la même occasion. Ce n'est qu'alors qu'il réalisa ce qui venait de se produire: Rumer avait tenté d'aller chercher la balle au travers de la blessure. Et comme il ne s'y était pas attendu, son mal avait été d'autant plus surprenant. Reprenant ainsi son souffle, il risqua un regard vers la jeune femme afin de comprendre ce qui se passait. Ses mouvements étaient pourtant trop rapide pour qu'il puisse les distinguer clairement alors que sa tête tournoyait légèrement par la perte de sang et la fatigue qui s'accumulait. Il comprit tout de même son idée lorsqu'elle lui présenta un bout de tissu enroulé sur lui-même, présenté près de son visage. Pas bête. Peut-être parviendra-t-il à contenir ses grognements cette fois-ci, puisque des hurlements ne pourraient qu'amplifier l'anxiété de la rebelle. Mais avant de mordre dans le tissu, il lança un regard digne du chef qu'il était et lui murmura doucement: « Ça va aller, Ru. Tout va bien aller. » Il aurait bien voulu accompagner ses dires par un sourire réconfortant, aussi minime soit-il, mais il abandonna rapidement l'idée, sachant que son visage n'arborerait pas l'expression désirée. Sans rien ajouter, Julian serra les dents contre le rouleau de tissu et laissa reposer sa tête contre le sol, le regard fixant obstinément le ciel d'ébène.

Et la douleur se raviva. Ses paupières se fermèrent instinctivement, ses dents se compressèrent durement contre le tissu, contrôlant du mieux qu'il le pouvait cette envie prédominante de hurler son mal. Ses muscles se contractèrent à leur maximum alors qu'il sentait les doigts de Rumer s'enfoncer peu à peu dans la plaie parfaitement tracée par la balle de pistolet. Elle retraçait le chemin, à la recherche de cette dernière. L'extraction lui donna l'impression de durée plusieurs minutes, voir des heures... Au départ, les premières secondes, il parvint à contenir ses hurlements au travers de sa respiration fébrile et de ses contractions musculaires, mais bientôt il ne put les retenir. Gardant tout de même les dents bien fermées contre le bout de tissu, un cri étouffé lui échappa. La tête lui tournait... Une nausée naissait. Mais, du mieux qu'il le pouvait, il contenait tout cet inconfort à l'intérieur, laissant la chance à Rumer de terminer la tâche sans lui démontrer le mal qu'il ressentait.
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