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 gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.

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gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Vide
MessageSujet: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeSam 4 Oct - 20:27

feat gold&dorian
"On pourrait pas juste la renvoyer d'là où elle vient ?" susurre aussi bas que possible le rouquin, puisque la principale concernée de cette conversation se trouvait là, attachée à quelques mètres d'eux dans un coin. "Bonne idée tiens, réplique un autre d'une voix caustique. Un grand brun à l'air rogue; son visage fendu d'une large cicatrice de sa joue gauche jusqu'à ses lèvres, il semble affublé d'un rictus permanent. "Et on fait comment au juste ? on la lâche à poil dans la forêt avec une boussole et elle se démerde pour trouver sa route jusqu'au Capitole ? à moins que t'ai envie de l'y accompagner en la tenant par la main ?" un silence s'installe entre les trois hommes rassemblés en cercle. Le premier, appuyé contre le mur de pierres sales du hangar où ils se sont réunis, jette quelques regards insistants vers son camarade blessé qui repose sur un lit d'appoint, la jambe partiellement bandée. "Franchement, qu'est-ce que ça peut nous foutre ! scande ce dernier, si elle se perd on va pas en mourir... - c'est ça ! et elle va trouver ses petits copains en armures blanches et se manier de tous nous dénoncer, un plan brillant vraiment !" le rouquin renifle d'un air agacé. Vexé, il croise ses bras contre sa chemise à carreaux sombres soigneusement brodée du sigle du district 7 - sûrement fauchée à un bûcheron du coin - puis grogne, tournant ses deux vers Dorian qui, jusque-là, n'a pipé mot.

"On a qu'à s'en débarrasser"  conclut-il d'un marmonnement à peine articulé, rompant le silence de quelques secondes qui s'étaient installé entre eux. "Arrête tes malade ou quoi ?" grogne Dorian, plantant un regard incisif sur son camarade, les lèvres pincées d'une grimace dissimulant à peine son dégoût. Les poings serrés, il se retient d'en foutre une au rebelle dont les lèvres viennent de s'étirer d'un sourire narquois. Il sait très bien ce qu'il veut dire par là, hors de question qu'ils en arrivent là. Ils allaient pas tuer cette pauvre fille juste comme ça. "Et puis merde c'est ton problème, répond ce dernier t'avais qu'à pas la ramener ! tu nous emmerdes avec tes conneries !" "Mais vous me faites tous chier bordel ! j'vous ai rien demandé moi !" le rouquin siffle entre ses dents pour signifier son mécontentement et plisse le nez de dédains. Tu fais c'que tu veux d'elle alors, t'es TON problème ! tu l'épouses si ça t'fait plais' mais si tu coules, et j'te dis ça parce que c'est exactement ce qui va se passer, compte pas sur nous pour nous bouger l'fion et te sortir de ta merde." "Ouaiiis ouais..." grommelle Dorian comme seule réponse, roulant des yeux au plafond. Il leur a rien demandé à ces deux cons là alors qu'ils lui foutent la paix.

Tournant les talons sans rien ajouter, il parcoure les quelques pas qui le sépare de Gold et saisit son bras sans douceur pour l’entraîner loin d'eux. Pas un mot ne s'échappe de ses lèvres, pas un regard ne lui est destiné. Avançant d'un pas déterminé sans se préoccuper de savoir si elle suivait bien. Il est songeur, perdu dans ses pensés, perdu tout court même. Qu'est-ce qu'il lui a pris de ramener cette fille ici ? il savait bien que ça allait foutre un bordel monstre : une Capitolienne chez les rebelles, et pourquoi pas ramener directement Snow aussi ? qu'est-ce qu'il allait faire d'elle maintenant ? elle avait beau lui avoir sauvé les miches il y a quelque mois de ça, ça n'en faisant pas pour autant une alliée ni une personne digne de confiance. Pourtant, il n'arrivait pas à s'en méfier. Il ne pouvait pas la laisser partir maintenant, parce qu'elle risquait de les dénoncer comme l'avait dit l'autre. Il pouvait encore l'abandonner dehors, lui bander les yeux pour qu'elle ne puisse retrouver son chemin jusqu’à eux, mais c'était la condamner à affronter seule la foule en colère dehors. Ils n'hésiteraient pas à la mettre en pièces une petite Capitolienne errante, c'est même la raison pour laquelle il l'avait traînée jusqu'ici alors qu'il ne semblait pas y avoir de pire idée. Elle avait risqué gros là bas.

Ils ne s'arrêtant que lorsqu'ils arrivent enfin dans une petite salle qu'il juge assez à l'écart pour qu'on leur fiche la paix. L'endroit est sombre, humide, à l'abandon. Les rayons du soleil peinent à filtrer à travers l'unique fenêtre des lieux dont le verre, brisé, a été rafistolé à l'aide de planches mal clouées. Le silence règne, rythmé par le clapotis incessant d'un vieux robinet qui fuit, une pile d'habits usés de civils trône à côté sur l'ancien plan de travail. Dans un coin, la carcasse de ce qui semble être une vieille scie circulaire rouillée, probablement utilisée pour la découpe du bois quelques années auparavant. "Il faut qu'on te débarrasse de tout ça" grommelle-t-il, sa main désigne d'un geste flou l'ensemble de sa tenue, excentrique. Elle ressemblait à rien sous toutes ces couches de fanfreluches bariolées. "Tu peux pas te trimbaler ici habillée comme une..." ses mots meurent entre ses lèvres tandis qu'il se racle la gorge "... comme ça. C'est temporaire, le temps que j'trouve un moyen de te renvoyer chez toi."


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Gold A. Flickerman
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Gold A. Flickerman
△ correspondances : 186
△ points : 26
△ multicomptes : Reed, Charlie & Julian.
△ à Panem depuis le : 09/09/2014
△ humeur : Angoissée.
△ âge du personnage : Vingt-cinq ans.
△ occupation : Styliste pour le Quatre, je possède ma propre boutique au centre-ville.



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MessageSujet: Re: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeSam 4 Oct - 23:44

Ma tête dodeline doucement vers l’avant au fur et à mesure que mes paupières s’alourdissent, mais dans un sursaut, je me reprends et à bout de force, je lutte difficilement contre le sommeil qui me gagne. J’étais épuisée d’avoir trop couru, trop crié, trop pleuré, mais dormir était un luxe que je ne pouvais pas me permettre, pas tant que je serai captive de ces hommes, qui ne semblaient guère animés des meilleurs intentions à mon égard. Ils n’attendaient probablement que ça, que je m’endorme, pour pouvoir m’égorger dans mon sommeil. Et bien, il était hors de question que je leur fasse ce plaisir. Ils chuchotaient pour ne pas se faire entendre, mais je savais pertinemment ce qu’ils manigançaient entre eux ; ils réfléchissaient sûrement à la meilleure façon de se débarrasser de moi. Il fallait être aveugle et sourde, ou bien complètement idiote pour ne pas s’en apercevoir. Il y a quelques mois encore, les choses auraient été différentes. Ils m’auraient gardé en vie pour m’échanger contre une rançon, comme Dorian en avait eu l’intention, mais aujourd’hui, avec la révolte qui grondaient au-dehors et ces villageois fous furieux qui menaçaient de mettre en pièce chaque Capitolien ou Pacificateur qui auraient le malheur de croiser leur chemin, j’étais devenue plus un fardeau qu’autre chose. Une révolte… Quand je lui avais fait part de mes inquiétudes à ce sujet, mon père m’avait rassurée en me certifiant qu’une telle chose n’arriverait jamais, que les villageois n’avaient aucun intérêt à se dresser contre le Capitole, qui, dans sa grande générosité, assurait leur sécurité et les nourrissait tous. Iron, lui, clamait qu’ils étaient tout simplement trop bêtes pour tenter quoi que ce soit. De toute évidence, ils s’étaient tous les deux bien trompés, et c’était moi qui en payais les pots cassés.

Je relève la tête dans l’espoir de croiser le regard de Dorian, mais il me tourne le dos, et soit-dit en passant, ne me prête pas la moindre attention. Pourquoi m’avoir sauvée de la colère des villageois si c’était pour me livrer en pâture à ses congénères ? Peut-être dans l’unique but de s’acquitter de sa dette. Et maintenant que nous étions quittes, qu’allait-il advenir de moi ? Il m’avait déjà relâchée une fois, il y avait peu de chance pour qu’il me laisse partir à nouveau. Il y tenait peut-être à sa rançon, après tout. J’aurai sûrement agi de même à sa place, j’imagine. Enfin, je crois. Difficile de se mettre dans la tête d’un rebelle, ils étaient tous tellement..… étranges, et si grossiers. Leur petite discussion a dû prendre fin puisqu’un silence de mort flotte désormais au-dessus de nous. Mince, ils ont pris leur décision, le verdict est tombé… quel sort me réservent-ils ? Je jette un regard de biche apeurée à Dorian lorsqu’il s’approche de moi, mais il ne m’adresse pas un mot. Il se contente de m’attraper par le bras pour me remettre debout, et me force à le suivre dans une pièce attenante. La plante ensanglantée de mes pieds nus me fait souffrir le martyr à chacun de mes pas. Dans ma fuite, j’avais été contrainte de me séparer de mes chaussures à talons qui entravaient ma course, et mes pieds s’étaient écorchés sur le sol rocheux. Il me fait passer devant lui, puis referme la porte, et voilà que je me retrouve seule avec lui, dans une pièce plongée dans une semi-obscurité. Je devine quand même, sur le côté, un terrible instrument de torture ; une sorte de scie, ou quelque chose comme ça. J’écarquille les yeux, en me demandant s’il comptait me découper en morceaux. Puisque c’était Dorian qui m’avait ramenée ici, lui avaient-ils confié la tâche de se débarrasser de moi ? Mon dieu, j’étais terrifiée à l’idée de mourir, mes yeux s’embuent de larmes, mon estomac se contracte douloureusement, et j’ai le cœur au bord des lèvres, sans parler de mes jambes en coton qui menacent de céder sous mon poids à tout instant. Je ne dois pas avoir fière allure ; les larmes que j’ai versées plus tôt ont fait couler mon mascara jusque sur mes joues, je sens que ma perruque est de travers, et ma robe est déchirée à plusieurs endroits. Malgré tout, je me redresse et tente de garder bonne contenance, un peu comme si j’entendais la voix de ma mère dans ma tête me répéter que quelles que soient les circonstances, une Flickerman se devait d’être toujours respectable.

« Il faut qu’on te débarrasse de tout ça. Tu peux pas te trimbaler ici habillée comme une… » Il n’explicite pas le fond de sa pensée. Comme une quoi ? Machinalement, je redresse fièrement le menton pour lui faire comprendre que ses insultes, même silencieuses, ne m’atteignent pas. « … comme ça. C’est temporaire, le temps que j’trouve un moyen de te renvoyer chez toi. » Mon cœur fait un bond dans ma poitrine, surpris par ses paroles, avant de s’emballer frénétiquement. « C’est vrai ? Tu as vraiment l’intention de me laisser rentrer chez moi ? », je lui demande la voix pleine d’espoir tandis qu’il détache les liens qui meurtrissaient mes poignets, et une fois libérée de ces entraves,  je m’empresse aussitôt de les masser pour en apaiser la douleur en les maudissant silencieusement. Je les soupçonnais d’avoir délibérément noué des liens aussi serrés par pur sadisme, parce qu’après tout, qu’avaient-ils à craindre ? Que je leur crève les yeux avec mes ongles manucurés ?

Sur une table à ma droite trône un tas d’affreuses guenilles ; envisageait-il vraiment de me faire porter ces horreurs ? J’allais avoir l’air affreusement ridicule ainsi vêtue. Mais si c’était le prix à payer pour rentrer chez moi, alors j’enfilerais autant d’haillons qu’il le voudrait. « Tourne-toi s’il te plait. », je lui demande timidement. Il ne s’attendait quand même pas à ce que je me déshabille devant lui, si ? Je retire ma robe que je laisse tomber au sol, puis attrape des vêtements qui me semblent à ma taille. Malgré tout, ils sont trop grands, je nage littéralement dans la chemise, alors je la noue à la taille pour ne pas être gênée dans mes mouvements. « C’est bon. », je le préviens que je suis habillée et qu’il peut à nouveau me faire face. Je rougis en pensant que je dois vraiment avoir l’air d’un clown. D'une main tremblante, je retire une à une les épingles qui maintenaient ma perruque en place, avant de l’ôter précautionneusement, comme pour éviter de l’abîmer plus qu’elle ne l’était déjà. J’entreprends ensuite de retirer mes faux cils, puis mes faux ongles, avant de me passer vigoureusement un coup d’eau sur le visage pour en éliminer toute trace de maquillage. Dans l’évier, l’eau se teinte de toute sorte de couleurs au fur et à mesure que je me débarbouille.

Je m’essuie dans une vieille chemise puis relève les yeux vers Dorian. « Pourquoi ? », je le questionne, subitement suspicieuse. « Pourquoi tu fais une chose pareille ? Pourquoi m’aider ? Je suis sûre que ce n’est pas ce qu’avaient prévu tes petits copains pour moi. » Une vie pour une vie, sa dette était payée, il ne me devait plus rien. Alors pourquoi persister à vouloir voler à mon secours ? Ce ne serait pas plus simple de me tuer et d'abandonner mon cadavre sur place ? Papa dit toujours que les rebelles sont des monstres assoiffés de sang qui ne répugnent jamais à abattre froidement des innocents. Et Dorian détestait les Capitoliens, c’était un fait dont il ne s’était jamais caché, la première fois que nos chemins s’étaient croisés. Alors, pourquoi ? La question me trotte dans la tête. « … Et maintenant, quel est le plan ? », je me risque à lui demander.
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MessageSujet: Re: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeDim 5 Oct - 17:01

feat gold&dorian
"Tourne-toi s’il te plait." dit-elle d'une petite voix. Se tourner ? pour qu'elle essaye de l’assommer dès qu'il l'aura quittée des yeux ? en voilà une très mauvaise idée. Soupirant pour signifier son mécontentement, il ne se sent visiblement pas très concerné par la pudeur de la demoiselle. "T'es pas vraiment en position de demander quoi qu'ce soit, t'as conscience de ça ?" Il plisse les yeux, croise ses bras contre son torse et la lorgne de bas en haut d'un regard circonspect. Qu'est-ce qu'elle croit, qu'il n'a que ça à foutre de mater des filles déguisées en clown ou même que ça l'intéresse un tant soit peu ? Elle doit ignorer qu'il n'y a que ces tarés de Capitoliens pour trouver leurs femmes baisables, il se garde bien de le lui faire part de cette confidence de toute manière. Pourtant, elle ne bouge pas, n'ayant pas l'air de vouloir se changer tant qu'il n'aura pas exhaussé son souhait. Quelle galère ! est-ce qu'ils allaient devoir argumenter chaque décision plutôt que de faire ça vite et bien, c'est-à -dire comme LUI voulait ? "Si tu tentes quoi que ce soit de stupide, tu t'en mangeras une. C'est clair ?". Autant fixer les limites tout de suite, c'est pas parce qu'il l'avait aidée quelques heures plus tôt qu'elle était exemptée de se tenir à carreau. Mieux valait pour elle qu'elle ne donne pas raison aux deux crétins de tout à l'heure, la tuer n'étaient pas une option totalement mise de côté pour l'instant. Levant les yeux au ciel, il s'exécute finalement, tournant le dos à la demoiselle pour faire face à l'entrée. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire du haut de ses 40 kilos tous mouillés de toute manière.

Ses yeux balayent cette porte face à lui, à moitié sortie de ses gonds, tandis qu'il reste silencieux, concentré. Les minutes passent, il prête une oreille attentive à ce qui se joue derrière lui mais n'entend finalement que le bruit de tissus qui se froissent. Elle ne semble pas vouloir faire de vagues, pour l'instant en tout cas. Au fond de sa tête, une petite voix lui souffle que c'est bien dommage, voilà qui lui aurait donné une bonne raison de se débarrasser d'elle sans remords. Il a fait taire bien vite. Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir faire de cette fille ? Il l'ignore. Il n'a pas comme projet de la tuer, il l'aurait fait bien plus tôt si ça avait été le cas. Est-ce qu'il avait vraiment l'intention de la laisser rentrer chez elle ? Il n'avait pas su quoi lui répondre plus tôt lorsqu'elle le lui avait demandé. Peut-être qu'il se voilait la face, qu'il ne faisait que retarder l'inéluctable et se rendre compte, bientôt, qu'il n'avait d'autre choix que de s'en débarrasser.

Le chuchotis de l'eau derrière lui vient briser le fil de ses pensées, puis la voix de Gold retentit. "C’est bon", dit-elle timidement, "Pas trop tôt" qu'il se retient de grogner avant de se retourner pour lui faire face. L'espace d'un instant, il devine de la gêne dans son regard sans pour autant en comprendre la raison. Ses yeux la parcourent de long en large, cherchant la moindre trace restante, le moindre détail pouvant trahir ses origines. "C'est beaucoup mieux." conclut-il d'un air désinvolte. L'espace d'une seconde, il remercie le ciel qu'elle ne fasse pas partie de ceux impossibles à récupérer, la peau bleue, violette ou autres fantaisies stupides qu'il avait déjà pu voir chez eux. Ainsi vêtue, débarrassée de son masque, elle pourra parfaitement se fondre dans la masse. "On t'as jamais dit que t'avais pas besoin de toutes ces conneries ?", lance-t-il finalement, un demi sourire accroché aux lèvres. Quel beau compliment que voilà, à prendre ou à laisser il ne pouvait pas faire mieux de toute manière.

Une moue vient tordre ses lèvres alors qu'il récupère les affaires laissées par Gold, les enfournant dans un grand sac plastique trouvé sur les lieux. "Pourquoi ?, qu'elle lui demande, il soupire comme seule réponse. Il savait bien qu'elle râlerait, mais ses suppliques n'y changeraient rien: ils devaient ses débarrasser de ces trucs que ça lui plaise ou non. "Parce que t'en auras plus besoin, c'est con comme question" marmonne-t-il, persuadé qu'elle parle de ses affaires, bien loin d'imaginer qu'il n'en est rien. Elle le corrige : "Pourquoi m'aider ?". Piqué au vif, il s'arrête quelques instants, se redressant pour la regarder l'air songeur. La dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés dans la même position, les rôles étaient inversés. Peut-être qu'il y avait là un début de réponse quant au "pourquoi" qu'elle cherchait. "Mais j'en sais rien moi, tu m'en poses de ces bonnes, toi." finit-il par répondre quelques longues secondes plus tard, terminant son "nettoyage" des lieux par la perruque qu'il plonge dans le sac dont les cheveux roux viennent s’emmêler contre ses doigts.

"Maintenant, on va te trouver un nouveau nom, "Gold" c'était pas le patronyme le plus répandu sur Panem, il ne pouvait pas s'empêcher de trouver ce genre de prénom pompeux. Gold, Silver, Iron... y'avait que les Capitoliens pour appeler leurs gosses comme ça. Choisis-le bien parce que tu t’appelleras comme ça dorénavant." D'un geste sec, il referme le sac d'un double-nœuds bien serrés, le balançant ensuite contre son épaule. "Ce serait pas mal que tu te rendes un peu utile aussi, j'ai eu du mal à convaincre les autres de pas te... sa phrase laissées en suspend, il s'éclaircit la gorge, ... bref. T'es couturière ou un truc du genre si j'me souviens bien, non ? dépassant la jeune femme pour ouvrir la porte, il la laisse passer devant tandis qu'ils quittent les lieux. C'est parfait, tu pourras aider le médic à recoudre les blessés... le temps que j'trouve comment te renvoyer chez toi." Pour l'instant, c'était encore loin d'être fait.


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Gold A. Flickerman
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Gold A. Flickerman
△ correspondances : 186
△ points : 26
△ multicomptes : Reed, Charlie & Julian.
△ à Panem depuis le : 09/09/2014
△ humeur : Angoissée.
△ âge du personnage : Vingt-cinq ans.
△ occupation : Styliste pour le Quatre, je possède ma propre boutique au centre-ville.



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MessageSujet: Re: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeVen 10 Oct - 23:32



Flickerman. Un nom qui, chaque année, revenait inévitablement sur toutes les lèvres des habitants de ce pays, du riche commerçant du Capitole jusqu’au mineur de bas-fond du District Douze ; il fallait vraiment vivre reclus dans une grotte sans aucun contact avec le monde extérieur pour ne jamais avoir entendu parler de cette noble famille qui était la mienne. Notre nom symbolisait à lui seul le pouvoir, la richesse, la démesure, la gloire et la réussite ; l’allégorie du Capitole dans toute sa splendeur, en somme. Un nom qui inspirait naturellement un immense respect dans le cœur de nos concitoyens mais aussi, à en croire Iron, une certaine crainte dans les Districts. Je concevais parfaitement que Silver puisse coller des sueurs froides même aux plus téméraires d’entre tous, mais que quelqu’un, quelque part, puisse me craindre, moi, Gold Flickerman, me semblait tellement saugrenu que c’en était risible. Ceci dit, de ce que j’avais pu en voir jusqu’à présent, mon nom suscitait surtout une haine farouche, une haine que je pouvais aisément lire dans les yeux de Dorian chaque fois qu’il posait son regard sur moi. Il me détestait, et je savais qu’il était loin d’être le seul dans ce cas. Il me détestait alors qu’il ignorait tout de moi, les choses qui me faisaient rire, celles qui me faisaient pleurer, ce qui me rendait heureuse, mes rêves, mes espoirs et mes peurs les plus enfouies. Il ne me jugeait qu’à mon nom, comme on jugeait un livre à sa couverture. Mais était-ce véritablement ma faute si j’étais née sous une bonne étoile, plutôt que dans la misère la plus totale ? Je n’avais pas choisi d’hériter de ce nom, tout comme je n’avais pas décidé de l’endroit où j’allais naître, et c’était particulièrement injuste de m’en faire porter le chapeau.

Si j’étais fière d’être une Flickerman, un nom auquel je voulais faire honneur, comme mes ainés avant moi, je devais bien avouer que ce n’était pas tous les jours facile ; mes origines étaient parfois un fardeau trop lourd à porter pour mes frêles épaules, un boulet que je trainais difficilement derrière moi. Je savais que je n’avais pas exactement le profil de la parfaite Capitolienne, que je ne rentrais pas dans le moule qu’on façonnait dès notre naissance pour qu’on soit toute sur le même modèle. J’ai toujours été une jeune femme réservée et beaucoup trop timide aux dires de ma mère qui se lamentait sans cesse de ma retenue, quand toutes les autres filles débordaient d’extravagance et d’assurance. Alors je dissimulais mon handicapant manque de confiance en moi derrière des couches de maquillage et des vêtements excentriques, et aujourd’hui, dénudée de tous mes artifices, je me sens comme mise à nue, avec le sentiment de n’être rien, ou si peu. Je cherche le regard de Dorian qui me dévisage ; je ne le connais pas, et pourtant, j’appréhende sa réaction, redoute son jugement.

« On t’a jamais dit que t’avais pas besoin de toutes ces conneries ? » Je fronce les sourcils, décontenancée par ses paroles. Je ne comprends pas ce qu’il entend par-là : essayait-il de me dire que j’étais mieux au naturel ? Quelle drôle d’idée ! Décidemment, ces gens ne cesseront jamais de me surprendre. Comment pouvait-il trouver ses affreuses nippes plus seyantes que les ravissantes tenues Capitoliennes ? Sa remarque dénote un terrible manque de goût, mais après tout, comment l’en blâmer ? Il ne connait rien à la mode Capitolienne, puisque les Districts n’ont pas la chance de pouvoir en bénéficier, mais s’il y avait été initié, nul doute qu’il préférerait porter des vêtements de chez nous plutôt que les loques qu’il avait sur le dos.

Avec un pincement au cœur, je le regarde, impuissante, jeter mes affaires – ma jolie robe, et ma perruque préférée, le carré roux qui me faisait ressembler à Silver – à la poubelle comme des vulgaires déchets. « Mais j’en sais rien moi, tu m’en poses de ces bonnes toi. », me répond-il quand j’ose enfin lui demander les raisons de sa clémence. Il ne sait pas… Nous voilà bien avancé. De toute façon, je me moque éperdument de ce qui le pousse à jouer les bon samaritains ; quelques soit ses motivations, je suis soulagée qu’il ait choisi de m'épargner.

« Maintenant, on va te trouver un nouveau nom. » Quoi ? Voilà la meilleure ! En plus de m’infliger l’humiliation de me déguiser en villageoise des bas-quartiers, il faut aussi que j’abandonne mon prénom, à présent. J’ai conscience que « Gold » n’est pas un prénom qui court les rues ici, mais de là à en changer… ces précautions ne sont-elles pas un peu trop excessives ? « Choisis-le bien parce que tu t’appelleras comme ça dorénavant. » Bon prince, il me laisse même le choix, quel honneur ! je grommelle intérieurement. « Arya. », je réponds automatiquement. Arya, ça sonnait un peu plus gueux, pas vrai ? « C’est mon second prénom. », et devant son regard suspicieux, je m’empresse d’ajouter : « Personne ne le sait. Même ma propre mère a fini par l’oublier. » Je ne sais pas s’il est convaincu, mais il finit par changer de sujet. « Ce serait pas mal que tu te rendes un peu utile aussi, j’ai eu du mal à convaincre les autres de pas te… » De ne pas me tuer, j’ai saisi. Ainsi, il avait pris ma défense devant ses complices ? Je me sens presque flattée de la considération qu’il me porte, même s’il n’y a sûrement que mon argent qui l’intéresse. « … bref. T’es couturière ou un truc du genre si j’me souviens, non ? » « Styliste. », je le corrige aussitôt. « Mais je sais coudre, oui. » Qu’attendait-il de moi ? Que je rapièce leurs vêtements troués ? Hors de question, je n’allais quand même pas devenir leur boniche ! « C’est parfait, tu pourras aider le doc à recoudre les blessés… le temps que j’trouve comment te renvoyer chez toi. » A ces mots, je m’étrangle avec ma propre salive, tousse, et me reprends. « T’es au courant qu’il y a une énorme différence entre raccommoder un tissu et recoudre une blessure ! », je m’insurge, à la fois paniquée et dégoûtée par ce qu’il attend de moi. « Le tissu ne va pas aller se plaindre si je lui fais mal, lui ! Il ne va pas crier, ni s’agiter, ni… ni saigner ! », je bafouille rapidement. Ce qu’il me demande dépasse toutes mes compétences, et je ne suis pas non plus certaine d’avoir le cœur suffisamment accroché pour ce boulot. « Entre nous, je ne suis pas sûre que tu gardes un bon souvenir de la fois où j'ai recousu ta blessure. », j’essaye de le convaincre en lui rafraîchissant la mémoire. Dans le fond, le résultat avait dépassé toutes mes espérances, je ne m’en étais pas trop mal sortie, mais quand même. « Et combien de temps ça va te prendre, pour me ramener chez moi ? A t’entendre, on dirait que je suis coincée ici pour des mois. » Mais… ça allait être plus rapide que ça, pas vrai ? Il fallait que ça le soit. Qui sait combien de temps je pourrais survivre dans de telles conditions ?


Hj : Désolée, je fais pas beaucoup avancer les choses, mais j'espère que ça ira quand même et que tu auras matière à répondre... gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. 178029134 Sinon, tu me dis si tu veux que j'ajoute un truc à la fin.
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gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Vide
MessageSujet: Re: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeMar 11 Nov - 16:52

feat gold&dorian
"Arya." il répondit après un court silence, jetant une œillade à la demoiselle. Elle avait choisis bien vite mais qu'importe, ça n'était qu'un nom après tout et il lui semblait plus que convenable à ce moment précis. Simple, court, pas trop clinquant, il n'avait pas souvenir d'une autre demoiselle portant ce nom dans le camps; voilà les seuls critères qui lui importaient vraiment. Maintenant qu'elle avait changé de fripes, de tête et de noms, elle avait toutes ses chances de se fondre dans la masse parmi eux. "C’est mon second prénom. Personne ne le sait. Même ma propre mère a fini par l’oublier" précisait-elle, comme pour donner à son choix une quelconque légitimité, ce à quoi il se contenta de marmonner un vague "hm hm", histoire de lui faire entendre poliment qu'il en avait quand même un peu rien à foutre. Ça aurait tout aussi bien pu être le nom du chien qu'elle avait eu étant petite que ça lui aurait provoqué en lui le même intérêt. Ils faisaient ça pour lui éviter de se retrouver avec une balle dans sa mignonne petite tête, pas pour faire connaissance. "Va pour Arya, essaye de pas te gourer et attirer l'attention." Bref, histoire d'éviter de perdre du temps en anecdotes creuses, ou pire, qu'elle commence à lui poser quelques questions personnelles, il se hâta de changer de sujet. Il fallait lui trouver usage car ici on acceptait mal les boulet, des bouches à nourrir sans utilité. On appelait ça des parasites. Il était presque certain que les villageois du peuple avaient déjà établit un campement tout plein de gens ne servant à rien; elle était libre de s'y rendre si l'envie de glandouiller lui prenait.

Cependant, il lui connaissait un profile intéressant. Dieu seul sait comment il pouvait se souvenir encore ce que qu'elle lui avait raconté quelques mois plus tôt alors qu'il oubliait parfois ce qu'il avait fait la veille, mais une couturière pouvait trouver utilité ici en déviant légèrement de sa fonction première. Sûre qu'elle pourrait raccommoder proprement quelques chairs, exécuter des bandages soigneux; elle avait sans aucune doute l'habitude d'être méticuleuse. Globalement, avec quelques connaissances en prime que le médic lui dispenserait volontiers, elle pourrait vraiment devenir précieuse et personne ne chercherait à lui trouver des noises. En général, les autres évitaient de se fâcher avec celui détenant la morphine.

Elle geint, les capitoliens ne sachant faire que ça visiblement. Roulant des yeux, il tentait de garder son calme face aux jérémiades de la demoiselle, mais n'avait au fond de lui que l'envie grandissante de la secouer violemment. Quels fils de chiens ces capitoliens, capables chaque années de regarder sans ciller des gosses s'arracher la gorge pour ensuite chialer dès que le sang devient trop vrai pour eux. Elle n'était pas mieux que tous les autres habitants de sa ville de tarés, il ignorait même pas pourquoi quelques secondes il avait pensé un truc pareil. Voilà maintenant qu'il regrettait de pas l'avoir laissée se faire dépecer dehors.

Interrompant sa marche un bref instant, il se tourne vers sa comparse, le regard dur. "Aw..." fait-il à son intention, feignant la compassion à outrance. Dans ses yeux, on pouvait clairement lire la raillerie relevée d'une pointe de mépris non dissimulé. Sans la quitter du regard, il pencha doucement son visage sur le côté pour la regarder, persiflant : "Désolé princesse, vraiment. Promis, si un de nous accroche sa robe de mariée en première ligne, je te l'enverrai à repriser, d'accord ?". C'te gourde. Qu'avait-t-elle mal compris dans "rends-toi utile ou tu vas crever" ? est-ce qu'elle pensait avoir droit à un traitement de faveur parce qu'elle l'avait aidé une fois ? "Mais attends une autre idée me vient !" poursuit-il, levant sa main jusqu'à son propre front, signe qu'une idée de génie l'avait traversé. "Si tu peux pas recoudre pt'être que tu pourras te rendre utile autrement...? tu sais, ça manque de femmes par ici." Moqueur, il ne plaisantait pourtant qu'à moitié. Le ton de sa voix était ferme, à la limite de l'animosité, il espérait qu'ainsi, elle se secouerait un peu et accepte à l'avenir de faire ce qu'il lui disait sans broncher. "En ce qui concerne le temps que tu passeras ici, j'en sais rien du tout. Pt'être un mois, pt'être plus. Pt'être que demain ce sera la dernière de tes préoccupations".

✥✥✥

J+17 | "Ahhhr mais fais gaffe, ça fait mal !" pesta-t-il, se retenant de faire un bond, alors que l'aiguille entra en contact avec sa chair. Assis sur un tabouret improvisé constitué d'une vieille caisse d'outils rouillée, il faisait face à la jeune blonde, son avant bras tendu vers elle sur lequel elle s'affairait, grimaçant à mesure que l'aiguille perçait sa peau. Il préféra d’ailleurs détourner son regard de la scène à laquelle, malgré les années, il n'était toujours pas habitué, cherchant à se calmer un peu. "Bah tu vois finalement c'est pas si terrible, toi qui râlais !", siffla-t-il, un mince sourire au lèvres se changeant de temps à autre en rictus. Elle avait au final endossé le rôle qu'il lui avait donné, avec disgrâce au début, finissant visiblement par s'y faire. "J'ai pas demandé depuis l'autre fois mais ça va ? tu prends tes marques ?" Plusieurs jours qu'il s'était absenté loin de la base, la laissant seule au milieu des autres pour la première fois. Ce serait mentir que de prétendre qui ne s'était inquiété, soucieux qu'il avait été de retrouver à son retour la blondinette, en un seul morceau de préférence. "Personne ne t'as cherché des noises au moins ?"


Dernière édition par Dorian de Massari le Lun 5 Jan - 23:21, édité 1 fois
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Gold A. Flickerman
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△ correspondances : 186
△ points : 26
△ multicomptes : Reed, Charlie & Julian.
△ à Panem depuis le : 09/09/2014
△ humeur : Angoissée.
△ âge du personnage : Vingt-cinq ans.
△ occupation : Styliste pour le Quatre, je possède ma propre boutique au centre-ville.



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MessageSujet: Re: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeMer 10 Déc - 0:44

Je comprends à son air exaspéré que mes objections le fatiguent, et qu’il s’attendait sans doute à ce que j’acquiesce à ses conditions sans argumenter. J’ai alors conscience que notre relation part sur de mauvaises bases, je devrais peut-être me taire et ronger mon frein, histoire de ne pas l’énerver davantage. Après tout, j’allais peut-être être amenée à passer plusieurs jours avec lui, et je préférais ne pas lui donner des raisons de se débarrasser de moi. Et puis, il m’avait sauvé la vie, et même si ses intentions n’étaient pas des plus honnêtes, je lui en étais reconnaissante et j’étais prête à faire des efforts. De nous deux, j’étais bien la seule, visiblement. Car lorsqu’il se tourne à nouveau vers moi, le mépris que je lis dans ses yeux me fait du mal. Il est si intense, si palpable, que j’ai l’impression de m’être pris une grande claque en pleine figure. Je devrais me ficher de son avis, après tout, il n’était rien ni personne, un simple inconnu que je m’empresserai d’oublier une fois de retour chez moi, en sécurité parmi les miens, mais en réalité, il m’est difficile de supporter sans ciller la haine qu’il me voue. Et avant même qu’il n’ouvre la bouche, je sais d’ores et déjà que les mots qui me seront destinés n’auront rien de très plaisant.

« Aw… Désolé princesse, vraiment. », feigne-t-il de s’émouvoir. « Promis, si un de nous accroche sa robe de mariée en première ligne, je te l’enverrai à repriser, d’accord ? » Je serre les poings et relève fièrement le menton, pour lui montrer que ses piques ne m’atteignent pas. Quel grossier personnage, incapable de la moindre compassion. Qu’attend-il de moi à la fin ? Je ne suis pas de son monde, cette précarité est à mille lieux du mode de vie Capitolien, jamais encore je ne me suis retrouvée livrée à moi-même, et ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre que je ne lui serai d’aucun intérêt quelconque. Je suis prête à faire des efforts en me taisant et en le suivant sans rechigner, mais les compromis dont je suis capable s’arrêtent ici. « Mais attends, une autre idée me vient ! », s’exclame-t-il, et je suis curieuse de connaître sa nouvelle proposition. Peut-être me semblera-t-elle plus abordable. « Si tu peux pas recoudre, pt’être que tu pourras te rendre utile autrement… ? Tu sais, ça manque de femmes par ici. » me balance-t-il en pleine figure et quand je comprends où il veut en venir, je sens un frisson de peur me parcourir des pieds à la tête et j’en perds toute contenance. Mes yeux s’écarquillent légèrement sous la menace, je détaille rapidement son visage, ses traits agressifs. Bluffe-t-il ? Serait-il vraiment capable de me livrer, moi, pauvre brebis, en pâture aux loups, sans une once de culpabilité vis-à-vis du sort qui me serait réservé ? Quel homme horrible, immonde, dénué de toute humanité. Papa et Iron avaient raison lorsqu’ils évoquaient ces rebelles en terme peu élogieux. Ce sont tous des brutes, des assassins sans pitié, et pour ajouter à ce portrait déjà peu flatteur, des violeurs, selon toute vraisemblance. « Tu es un véritable monstre. », je trouve le courage de lui souffler d’une petite voix mal assurée,  en le fusillant du regard. « Va pour la couture. », j’acquiesce de mauvaise grâce avant de continuer mon chemin sans même l’attendre.


[…]


Dix-sept jours, je n’ai jamais cessé de compter, que je suis retenue prisonnière ici. Autrement dit, trois fois plus longtemps que ce que j’espérais. Pour être honnête, retenue prisonnière ne serait pas vraiment un terme adéquat, disons simplement qu’on me tolère, ici. A part les insultes et les regards haineux sur mon chemin, personne n’a encore levé la main sur moi et malgré tout, on me traite plutôt bien puisque je mange à ma faim et que j’ai un lit pour dormir. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux – ceux tout en bas de l’échelle hiérarchique – ignorent même qui je suis, pas plus qu’ils ne savent que je suis Capitolienne, et cet anonymat est vraiment le bienvenu. J’ignore si c’est Dorian qui a tenu à tout étouffer, ou s’ils ont jugé préférable que le moins de personne possible connaisse les véritables raisons de ma présence ici, craignant peut-être que l’un d’entre eux ne m’assassine dans un coin pour assouvir une vengeance personnelle. Beaucoup ont perdu des êtres chers ici à cause du Capitole, et c’est logique de penser que certains pourraient m’en vouloir à titre personnel. Assise sur un tabouret de fortune, je tente de me concentrer sur ma tâche, mais ce n’est pas chose aisée alors que le torse nu de Dorian semble me narguer. J’ai mis longtemps à l’accepter, mais j’ai fini par me rendre à l’évidence ; sans que je puisse me l’expliquer, je ressens une certaine attirance envers lui. Ce qui n’est pas pour me plaire, bien évidemment. C’est un rustre, un rebelle, un traître à sa Patrie, un meurtrier. Sans compter qu’il me déteste. Oui, vraiment, en pincer pour mon kidnappeur était une très mauvaise idée.  

« Ahhhr mais fait gaffe, ça fait mal ! » proteste-t-il alors que, déconcentrée, perdue dans mes pensées, mon aiguille a dévié de son chemin. « A qui la faute ? », je rétorque, une pointe d’amusement dans la voix. « C’est toi qui a tenu à ce que j’assiste le doc. » « Bah tu vois, finalement c’est pas si terrible, toi qui râlais ! », enchaine-t-il. Il a raison, ce n’est pas si terrible. Pire encore, j’ai pris goût à ce que je fais, j’aime venir en aide aux blessés, comme si j’avais enfin trouvé un sens à ma vie, mais ça, plutôt crever que de le lui avouer. Cependant, un conflit intérieur fait rage en moi, car si je m’épanouis à la tâche, je me sens également coupable de soigner des ennemis de Panem. Si mon père venait à l’apprendre, il ne me le pardonnerait jamais. « J’ai pas demandé depuis l’autre fois mais ça va ? » s’enquiert-il, « tu prends tes marques ? J’applique une pommade anti-infectieuse à base de plantes sur sa récente cicatrice, touchée qu’il s’inquiète pour moi. Arrête Goldie, ce n’est pas pour toi qu’il se fait de souci, mais pour l’argent qui lui filerait sous le nez si tu étais malencontreusement tuée au détour d’un couloir., me souffle insidieusement une petite voix intérieure. Elle a raison, je le sais bien. « Personne ne t’a cherché des noises au moins ? »

« Depuis quand ça t’intéresse ? », je lui demande un peu sèchement, en me concentrant sur son bandage dans l’unique but d’éviter son regard. Si mon sort le concernait vraiment, alors il me laisserait rentrer chez moi. « Le doc me traite bien. », je consens malgré tout à lui répondre. « Il m’apprend beaucoup de choses, mais je le soupçonne de me garder constamment occupée pour éviter d’avoir à croiser ceux qui… » Ceux qui me détestent, qui rêvent de me voir morte et qui ne se privent pas de me le faire savoir. Ceux qui me coincent dans les couloirs, et qui menacent de propositions indécentes « la pute de Dorian », comme ils m’appellent entre eux, quand le jeune rebelle n’est pas dans les parages. « Mais il semblerait que je sois capable de me défendre toute seule, qui l’eut cru ? », j’ajoute, une pointe d’ironie dans la voix. Ceux qui ignorent mon identité sont tous très gentils avec moi, alors que je ne suis qu’une anonyme parmi tant d’autres, une fourmi dans la colonie. Ca m’a pas mal perturbé au début, moi qui m’étais faite à l’idée que les rebelles étaient tous froids et cruels. Il faut croire que papa et Iron avaient une vision plutôt biaisée des choses.

Je termine le bandage et relève enfin le visage vers lui, et mes yeux croisent les siens. « Est-ce que tu vas bientôt repartir ? » Je n’aimais pas le savoir loin d’ici, loin de moi. Déjà parce que je me sentais plus en sécurité quand il se trouvait sur le campement, mais aussi, parce qu’il me manquait quand il n’était pas là, même si j’avais terriblement honte de le reconnaître, et que j’avais peur qu’il lui arrive quelque chose, ou qu’il se fasse tuer. Sans y réfléchir, je pose ma main sur son épaule, et ressens aussitôt une décharge électrique me traverser le corps, je sens mon pouls s’accélérer tandis qu’une chaleur bienvenue diffuse dans tout mon corps. Je n’avais encore jamais ressenti ça pour aucun homme, pas avec une telle intensité en tout cas. Je crois en l’amour sincère et pur, mais là, c’est tout autre chose. Quelque chose de plus… brut, de plus primaire. C’est peut-être cela qu’on appelle le désir, le vrai. Mon dieu, je suis vraiment une mauvaise fille, et ma mère ne serait pas fière si elle me voyait en cet instant. Et pitié, faites que je ne sois pas en train de rougir. « Je veux dire, enfin, c’est juste que… », je bafouille, « Fais attention à toi, c’est tout. J’ai l’impression que tu as une fâcheuse tendance à toujours te faire amocher. », faisant référence à la première fois où je l’avais soigné. « Soit tu es terriblement casse-cou, soit tu n’es pas un soldat très doué. », je renchéris sur le ton de l’humour.
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MessageSujet: Re: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeLun 5 Jan - 23:11

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"Tu es un véritable monstre". Ces mots étranglés, mourants, résonnent guère au delà de la barrière de ses lèvres si bien qu'il ne les perçois qu'à peine. Il décèle néanmoins dans sa voix la confusion, le doute et la peur qui l'a saisit. Il réprime un sourire, non par cruauté mais par satisfaction personnelle. Pauvre petite. Condamnée à devoir se rendre utile, pour une fois. D'un coin de l’œil, il la lorgne sans vergogne, s'assure de ne rien laisser paraître qui puisse la réconforter. Pas un regard, pas une parole. Elle est certes naïve de croire qu'ils se serviraient d'elle comme d'une putain, cette menace vieille comme le monde et pourtant si peu crédible, mais nul doute qu'à présent elle éviterait d'avoir à redire sur ses méthodes et contester chacun de ses ordres. Il était de bon ton qu'elle sache au plus tôt que, tant qu'elle résiderait ici, il ne serait pas question d'une promenade de santé ou d'un camp de vacances. Elle allait connaitre la peur, le froid, la fatigue, la faim. Toutes ces choses qui leur étaient devenue banales à eux. Mais si elle suivait à la lettre ce qu'il disait, elle n'aurait sans doute pas à craindre pour sa vie, tant qu'elle ne criait pas tout haut ses origines, bien sûr. Autrement, il était probable que personne ici ne saurait la reconnaître, et qu'aucun n'irait mettre en doute sa bonne volonté. Excepté lui, évidemment.  

Il ignorait à quel genre d'exotisme elle avait aspiré en venant ici. Sûrement un élan de rébellion juvénile, un besoin de contester l'autorité du Capitole, de sa famille. Qu'importe. Il ne lui faisait pas confiance. Sans doute qu'il ne pourrait jamais. En venant ici elle s'était mise en danger autant qu'elle l'avait mis lui. Il ne lui ferait pas de cadeaux, tout comme les siens ne lui en avait pas fait en l'envoyant dans leurs jeux funestes. Elle était dans un bourbier, un chaos dont elle n'avait pas idée. Un bordel sans nom qu'elle devait avant tout aux gens de son espèce. Ça sonnait comme un juste retour des choses, une sorte de douce ironie.

Un sourire étire ses lèvres, il la regarde un court moment d'un œil railleur, elle et ses bouclettes blondes impeccablement coupées et pourtant mal peignées, sa peau diaphane et ses manières princières. Dans un sens, elle lui fait de la peine, elle lui rappelle quelques fantômes, quelque chose qu'il a autrefois été lui aussi quand on l'avait arraché à sa vie pour le pousser vers l'inconnus, l'inhabituel. Effrayante initiation. Il la sait plus perdue, plus seule que jamais, alors il daigne la laisser se raccrocher désespérément au peu qu'il lui reste.

"Voilà donc qui nous fait un point commun", souffle-t-il calmement, réprimant à peine ce rire caustique qui va de paire avec le regard qu'il lui porte. Et sans rien ajouter de plus il la quitte, tourne les talons pour rejoindre les autres et la laisser là, seule au milieu du couloir.

Autant qu'elle s'y prépare, il ne comptait pas la ménager.

✥✥✥

J+17 | "A qui la faute ? C’est toi qui a tenu à ce que j’assiste le doc. - ... parce que je croyais que t'étais douée !" rétorque-t-il dans un fin sourire, mais la grimace qui l'accompagne met en doute ses intentions purement taquines. Il sait qu'elle se débrouille bien ici, personne n'a remis en cause son travail et Varius, le médic ou "doc" comme elle aimait l'appeler, ne tarissait pas d'éloge sur elle. Sans en admettre la raison, il s'informait régulièrement de ce qui pouvait se dire sur Gold, tant inquiet pour les quelques détraqués qui s'en prendrait sans doute à elle s'ils apprenaient ses origines que par pure curiosité. Il avait appris que bon nombre de ses camarades, garçons pour la plupart, préféraient faire la queue pour passer entre ses mains que celles de leur bon vieux chirurgien habituel. Mais Varius, lui, bien loin de prendre ombrage d'une telle situation, était bien content de pouvoir s'accorder quelques instants de pause bien mérités.

Mais il savait aussi de quel nom on l'affublait dans l'ombre. Il savait, même si elle préférait le traire, qu'on la menaçait parfois. "La pute de Dorian". Ils n'auraient pas pu choisir pire, quelque chose qui ne l'excède d'avantage. Il n'avait pas eu de réponse quand il avait demandé des noms, il n'en avait pas besoin. Parce qu'il les connait, ceux-là qui la harcèle. Parce qu'il n'est pas si différent d'eux. Quelle belle brochette d'enfoirés, forts pour claquer du bec quand il n'était pas là.  On lui avait simplement rappelé que le temps n'étaient pas aux querelles intestines, aussi puériles les provocations soient-elles. Il le savait bien. Mais quand même, merde.

"Depuis quand ça t’intéresse ?" il hausse un sourcil, son regard cille quelque peu et papillonne sur elle. C'est vrai ça, depuis quand ? "... ça va, c'était pour faire la conversation" marmonne-t-il, vexé. Une moue traverse se lèvres alors qu'il détourne le regard pour se raccrocher sur quelque chose d'autre qu'elle, quelques uns qui s'affairent plus loin font l'affaire. Il n'en sait rien. Il ne sait pas si quelque chose a changé. Chez lui, entre eux. Il ne peut pas dire qu'il la porte dans son cœur, pas plus que dans son estime. Il lui trouve toujours quelques manières ampoulées, des gestes, des choses minimes qui l'agace. Des excuses. Au fond, il ne peut que se raccrocher à sa rancune tenace pour la détester. Car elle essaye, Gold. Elle essaye de se faire bien voir, de se rendre utile. De les aider. Avec bien plus de volonté qu'il ne l'aurait cru.

"Est-ce que tu vas bientôt repartir ?" haussant les sourcils, il lui adresse un coup d’œil, bref, incrédule, puis récupère sa tunique grise encore tâchée de sang sec et l'enfile bien vite avant que le froid mordant sa peau de l'affuble d'une mauvaise grippe. Ce simple geste aussi banal soit-il l'aide à ne paraître de rien, masquer le doute qui s'éveille en lui. Promptement, il cherche dans son regard la raison de cette question, mais elle ne semble pas motivée par une quelconque raillerie. C'est à n'y rien comprendre. "Depuis quand ça t’intéresse ?" qu'il rétorque dans un souffle, la voix goguenarde. C'est de bonne guerre après tout. Son sourire s'efface pourtant lorsque la main de Gold se pose sur son épaule. Un contact qui le gêne mais qu'il ne le déteste pas malgré tout. Ses sourcils se froncent, son visage se renferme subitement. Qu'est-ce qu'elle veut au juste ? Qu'est-ce qu'elle cherche ? Il l'ignore, mais d'un coup d'épaule, sans doute un peu brusque, il se dégage de son emprise après quelques longs instants de profond malaise, déconcerté. Il se racle la gorge, pince les lèvres, tire la manche de son haut par dessus le bandage propre et net pour reprendre de la constance. Grandit en lui l'urgence de filer, maintenant.

"Fais attention à toi, c’est tout. J’ai l’impression que tu as une fâcheuse tendance à toujours te faire amocher. Soit tu es terriblement casse-cou, soit tu n’es pas un soldat très doué." poursuit-elle dans l'espoir d'apaiser la tension actuelle. Il tente un sourire peu concluant, gauche, se frotte la nuque d'un air penaud. Jusque là, il avait toujours mis ses accrocs sur le coup de la malchance sans se questionner outre mesure. Peut-être qu'au fond il était tout simplement mauvais. "... Ou alors c'est pour avoir une bonne raison de passer." Sans en ajouter d'avantage, il saisit ses affaires laissées à ses pieds, se lève pour lui adresser un bref signe de tête comme remerciement pour les soins, et la quitte sans s'attarder.

✥✥✥

J+30 | "T'as dis quoi ? redis-le fils de chien !" plaquant l'homme contre le mur, ce dernier ne semble pas enclin à se laisser faire, se saisit du col de sa veste pour tenter de reprendre le dessus. Ce gars, il a entendu très nettement les saloperies qu'il lui a dites, ce qu'il se permettait de raconter sur elle, sur lui, tel l'enfoiré qu'il est. Cette fois, il n'a pas le masque de l’anonymat pour s'en tirer. "Tu lui fout la paix, t'entends ! putain !" Tous les trois seuls dans ce couloirs, il sait que le brouhaha de leur incartade ramènera du monde sous peu. En attendant, querelle puérile ou pas, il est bien décidé à arrêter ces conneries. Une bonne fois pour toute.
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MessageSujet: Re: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeMer 4 Fév - 21:18


D’un brusque mouvement d’épaule, il se dégage et me repousse ; c’était prévisible, pourtant je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine déception alors qu’un pincement me vrille le cœur. Qu’est-ce que je m’imaginais, de toute façon ? Qu’un seul de mes battements de cils suffirait pour qu’il tombe sous mon charme ? Si quelconque charme il y avait, bien entendu. Au Capitole déjà, je ne me suis jamais vraiment trouvé jolie malgré le maquillage et les innombrables tenues vestimentaires que j’avais à disposition, toutes plus magnifiques les unes que les autres, alors ici, sans aucun artifice pour me sublimer, c’était encore bien pire. Sans compter qu’à ses yeux, je possédais la plus grosse tare qui puisse me desservir ; j’étais Capitolienne. Et pour la millième fois depuis que je le connaissais, je me surprenais à me demander encore une fois ce que je pouvais bien lui trouver. Et pour la millième fois, j’en arrivais toujours à la conclusion que je n’étais vraiment qu’une pauvre idiote. Peut-être que l’attirance que j’éprouvais pour lui n’était dû qu’à ce fameux syndrome de Stockholm, dont j’avais déjà vaguement entendu parler je ne savais plus en quelle circonstance. Je l’espérais en tout cas. L’idée même que ce rebelle puisse m’intéresser sans circonstance atténuante pour me dédouaner me dégoûtait au plus haut point. C’était un affront à mon rang, à mes origines, que de désirer secrètement un ennemi de Panem.  Je soupire intérieurement, indécise ; je voudrais tellement rentrer chez moi, tout serait plus simple alors.

« … Ou alors c’est pour avoir une bonne raison de passer. », me lance-t-il en guise de réponse à mes taquineries. Je relève la tête vers lui, surprise par ses paroles, cherchant à deviner s’il plaisantait ou non. Mais il n’en ajoute pas plus, récupère ses affaires et file sur un dernier signe de tête. Je le regarde partir jusqu’à ce que sa silhouette disparaisse de mon champ de vision. Serait-il finalement possible que, disons, Dorian apprécie ma compagnie ? J’essaye de réprimer mes élans, en vain ; mon cœur s’emballe légèrement dans ma poitrine à cette seule idée. Je secoue la tête pour chasser cette hypothèse farfelue – inutile de m’emporter pour rien. « Je vois comment tu le regardes. », clame une voix masculine dans mon dos, qui me fait légèrement sursauter. Le doc est là, qui m’observe, un sourire amusé au coin des lèvres. Gênée d’avoir été surprise en pleine contemplation, je me retourne précipitamment et me heurte à une table à instruments, qui se renverse sous le choc dans un bruit métallique tandis que le matériel chirurgical qui se trouvait dessus se répand sur le sol.  « Pour ce que j’en sais, c’est pas ma spécialité, renchérit-il en haussant les épaules, mais c’est vrai qu’il est plutôt beau garçon. Et puis, il est pas méchant dans le fond, même s’il aime bien jouer aux durs. Mais si tu veux un conseil, Arya, c’est pas un garçon pour toi. Oublie-le, il fera que te briser le cœur, crois-moi, j’en ai vu des choses dans ma vie, les choses comme ça, je les sens. Ramasse-moi tout ça et restérilise les instruments, tu veux ? », me demande-t-il en m’abandonnant sur place, seule avec mes pensées. Si j’avais besoin d’un signe pour me conforter dans ma décision, il venait de m’apparaitre. Dorian n’était pas un garçon pour moi, c’était indéniable. Tout comme j’étais loin d’être une fille pour lui. Au moins, les choses avaient le mérite d’être claires.


[…]


« Où tu cours comme ça, ma mignonne ? » me susurre une voix que je ne connais que trop bien au creux de l’oreille, tandis qu'une main m'empoigne fermement le bras. « Occupe-toi de tes affaires. », je rétorque. L’ancienne Gold aurait été trop timide pour oser tenir tête à cet homme, mais la nouvelle avait appris à se défendre toute seule – il l’avait bien fallu. « Houuu, mais c'est que le petit oiseau apeuré a fini par devenir une vraie lionne.», me répond-il, et je sens sans peine la forte odeur d’alcool dans son haleine qu’il me souffle au visage. Où avait-il pu s’en procurer ? L’alcool était prohibé, au Treize. Pour éviter des dérapages de ce genre, probablement. Il devait certainement tremper dans des magouilles pas très claires, cela ne m’étonnait qu’à moitié, le connaissant. « Enlève tes sales pattes. », je lui annonce d’une voix ferme, qui n’est pas pour lui plaire. Sans crier gare, il me plaque brutalement contre le mur derrière moi, un bras sur ma gorge, et une main qui se baladait sur mon corps et qui me donnait la nausée. « Ne me parle pas comme ça, Goldy chérie. » réplique-t-il, me rappelant ainsi une fois de plus qu’il connaissait mon secret. Pour cause, il était là quand Dorian m’avait ramenée dans leur planque. « Tu sais, j’ai été plutôt gentil jusque là. J’ai jamais révélé ta véritable identité. Tu te ferais massacrer en moins de deux si je le faisais. Alors je pense qu’il est temps que toi aussi, tu te montres gentille avec moi… » Ses insinuations me dégoûtent, et il doit s’en apercevoir, puisqu’il hausse alors le ton. « Alors quoi ? Y’en a que pour ce sac à merde de Dorian, les copains n’y ont pas droit ? » rugit-il. Il s’attrape l’entrejambe avant de poursuivre. « Tu vois ça ? Je vais te la foutre bien profond, sale petite chienne. J’vais te baiser comme aucun Capitolien t’a jamais baisée, j’vais te faire crier comme Dorian n’y est jamais parvenu. » Je jette un regard paniqué dans le couloir désespérément vide. Je crève de peur comme jamais auparavant et je redouble d'efforts pour me débattre, mais ce type fait trois fois mon poids et il m’emprisonne de toutes ses forces entre lui et le mur. C’est alors que la pression s’amenuise jusqu’à disparaitre complètement.

« T’as dit quoi ? Redis-le fils de chien ! », gronde une voix terriblement familière. Dorian, qui volait à ma rescousse, encore une fois. Alors qu’il plaque à son tour mon agresseur contre le mur, je retrouve ma liberté et m’écarte vivement de leurs deux corps. « Tu lui fous la paix, t’entends ! Putain ! » Je suis touchée qu’il prenne ainsi ma défense, malgré la distance que je nous avais imposé ces deux dernières semaines, suivant à la lettre les recommandations du doc. « Alors c’est vrai, tu te la tapes cette petite pute. Tu me dégoûtes, t’es vraiment qu’un sale traître, à te payer ces sales garces de Capitoliennes. Il suffit d’une paire de seins pour te faire oublier ce qu’ils t’ont fait, hm ? Tu dois vraiment prendre ton pied avec elle pour oublier qu’ils ont buté ta meuf, qu’ils ont sûrement buté ta frangine aussi. T’es vraiment qu’un pauvre connard, et quand ça va se savoir… », menace-t-il. Déjà, l’altercation entre les deux hommes commence à attirer des curieux, très vite rejoints par d’autres, jusqu'à ce qu'un petit attroupement se forme. Heureusement pour moi, ils n’ont pas entendu le couplet sur les Capitoliennes. Je m’agrippe au bras de l’homme ivre, pour qu’il lâche le col de Dorian. « Lâche-le ! », je lui ordonne, convaincue qu’il ne m’obéira pas pour autant. Puis je m’adresse à Dorian. « Arrête, Dorian. Il n’en vaut pas la peine. », je le supplie. C’est alors que l’homme réussit à se dégager et qu’il me colle une grosse gifle en plein visage, avec une telle puissance que je chute au sol, la lèvre fendue. « J’en vaux pas la peine, hein ? Petite garce ! » fanfaronne l’autre.
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MessageSujet: Re: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 15:07

feat gold&dorian
J+30 | "Alors c’est vrai, tu te la tapes cette petite pute. - Ta gueules !" ces mots sortent bien plus fort, plus ardemment qu'il ne l'aurait cru. Du plus profond de ses entrailles, sa rage bouillonne telle une bile, amère brûlante. Elle remonte le long de sa gorge et se fraie un chemin jusqu'à ses lèvres sous la seule forme possible. "TA. PUTAIN. DE GUEULE !" Les lèvres déformées par la rage, ses poings se serrent contre le maigre tissu de la tunique de l'autre. Il le plaque contre le mur, les bras crispés contre son torse, il sent ses veines palpiter sous ses tempes.
Il hait ce type. Il le conchie. Ce gars de le nom lui échappe. Depuis combien de mois le croise-t-il le chaque jour au détour d'un couloir, d'un front, lui et sa putain de sale gueule ? Lui et sa putain de tronche de branleur, sa dégaine de con, sa verbe d'enculé. Et pourtant impossible de le remettre. Il n'a jamais sympathisé avec quiconque ici ou au 13. Putain d’asociale qu'il est. Il aurait préféré avoir Reed à ses côtés que ce genre d'enfoirés bon qu'a chercher les emmerdes. C'est la guerre putain, la zone, partout. Et ce mec là n'a rien de mieux à foutre que de poursuivre les hostilité jusque dans son propre camp.

"Il suffit d’une paire de seins pour te faire oublier ce qu’ils t’ont fait, hm ? Tu dois vraiment prendre ton pied avec elle pour oublier qu’ils ont buté ta meuf, qu’ils ont sûrement buté ta frangine aussi." Il garde les lèvres closes, il aurait sûrement gerbé autrement. Dans ses yeux, un camaïeu d'expressions contradictoires se succèdent. Ses doigts se détachent de son col froissé. Est-ce qu'il a... raison ? Putain c'est qu'un connard, mais il a raison. Qu'est-ce que Constance penserait à le voir ainsi, bras dessus bras dessous avec l'ennemi ? Il s'est laissé croire qu'elle est différente, il le pensait toujours, pourtant elle venait du Capitole. Elle représentait tout ce qu'il déteste. Tout ce qu'il méprise. Tout ce qui l’effraie. Que sait-il de cette fille, au fond ? Nan. C'est ridicule. Ce mec ne fait que chercher la merde.  Doc ne dit que du bien d'elle, et si elle avait pour but de les trahir, pourquoi attendre aussi longtemps ? Pourquoi s'évertuer à donner un coup de main à ses ennemis dans le froid et la boue plutôt que de rester en sécurité auprès des siens. Ça n'avait aucun putain de sens. Pas le moindre. Ce gars essayait juste de l'embrouiller et il se laissait prendre au jeu comme un con.

Il n'avait baissé sa garde qu'une seconde à peine, un minuscule petit instant que l'adversaire n'hésita pas à saisir. Son poing vint percuter sa gueule, s'enfonce dans sa chair, fait craquer ses os déjà trop amochés. "Enfoir..." Il recule de quelque pas, sonné par la violence du choc, un goût de fer sur les lèvres. Il n'attend pas plus pour se jetter sur lui, agripper ses épaules, balancer un genou dans son estomac.

"Tu l'as même pas connue, ma "meuf" comme tu l'appelles." grogne-t-il, les lèvres retroussées de colères. "Elle en avait rien à foutre d'où tu pouvais naître, elle en avait rien à foutre de qui t'étais. Elle ne avait rien à foutre parce qu'elle était moins conne que toi... ou moi. - T’es vraiment qu’un pauvre connard, et quand ça va se savoir…" gargouille l'autre, la bouche noyée de sang. Son visage tuméfiés ne dépeint qu'une profonde amertume, un dédain sans borne. Assis à califourchon sur lui, Dorian ne prétend pas à un meilleur état. "Que QUOI va se savoir ? que t'es un PUTAIN de violeur ? Elle vient pt'être de chez l'ennemi mais elle bosse, elle ! elle en fait même plus que toi, pauvre con ! Alors t'iras pas chialer quand t'auras les tripes à l'air et que personne voudra te recoudre. Jamais, t'entends ? jamais pu tu causes comme ça enfoiré de fils de pute. - Wow wow wow !" une voix grondante retentit sans son dos. De lourdes mais l'attrapent par sa chemise, le tirent en arrière pour l'éloigner. "C'est quoi ce bordel ?" grogne la voix de Doc. La colère était une facette de Doc qu'il n'avait encore jamais eu à voir jusque là. - "Ça va c'e... - la FERME ! je veux pas t'entendre ! toi non plus ! qu'il désigne pour l'autre encore à terre que deux gars aide à se relever. "Nan mais c'est quoi ce bordel, vous arrêtez vos conneries tout de suite ! Ça va tellement chier pour vos miches bande de crétins des alpes..."

✥✥✥

Une poche de vieille glace croupie sur les lèvres, son visage est parsemé de bleu, de bosses disgracieuses et de croûtes de sang séché. Il scrute l'infirmerie de Doc d'un œil, l'autre encore à demi fermé par ses chairs boursouflées. Il soupir d'ennui, assis comme un gland sur ce lit pliable pas plus confortable que le sol. Ce putain de lit sur lequel il passe bien trop de temps à son gout. Depuis combien de temps attend-t-il là que le Doc revienne, probablement pour lui passer un savon dont il se passerait bien. Comme s'il avait eu tord. Comme si l'autre n'avait pas mérité une branlée.
Putain de conneries.

Quelqu'un approche. Doc sûrement, ou peut-être l'autre qui vient demander une deuxième round. Il ne prend pas la peine de tourner la tête vers les pas qu'il entend dans son dos, ses cervicales crient déjà à la mort. "Ça va, ce mec là c'est une plaie tu sais bien Doc ! il est venu faire chier et j..." Face à lui, la jeune femme n'a rien à voir avec le sexagénaire auquel il s'attendait. Merde alors, comment a-t-il pu confondre les pas de Doc et de Gold, bon sang, il était pt'être plus amoché qu'il ne pensait. Ah. C'est toi. Ça va ? tu t'en remets ?"
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Gold A. Flickerman
CAPITOL
Gold A. Flickerman
△ correspondances : 186
△ points : 26
△ multicomptes : Reed, Charlie & Julian.
△ à Panem depuis le : 09/09/2014
△ humeur : Angoissée.
△ âge du personnage : Vingt-cinq ans.
△ occupation : Styliste pour le Quatre, je possède ma propre boutique au centre-ville.



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MessageSujet: Re: gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war.   gold&dorian ❖ only the dead have seen the end of war. Icon_minitimeMar 18 Aoû - 0:13

Même sans le voir, je peux sentir son regard s’appesantir sur moi et m’accabler de reproches ; ses yeux me jaugent, me jugent, percent à jour ma véritable identité et comme une enfant prise en faute, je baisse la tête sous le poids de la culpabilité, des mensonges et des remords qui m’assaillent. Je ne connaissais de Varius que ses sourires chaleureux, ses regards bienveillants et ses conseils avisés mais c’est une toute autre facette de lui que je découvre à présent. C’est stupide ; voilà un mois, je ne le connaissais même pas et aujourd’hui, je m’en veux de n’être pour lui qu’une source de déception. Il m’a tant appris, il m’a accordé patiemment de son temps alors que rien ne l’y obligeait, il a été si bon, si gentil envers moi quand je me sentais seule et apeurée, brebis parmi les loups, et en témoignage de ma gratitude, je ne lui apporte que des ennuis. A lui, et à Dorian, pourtant les deux seules personnes au Treize qui m’ont donné l’agréable impression d’être utile pour une fois dans ma vie, mais également celle, plus douce encore, d’être appréciée et peut-être même – pourquoi pas ? – d’être aimée pour ce que j’étais réellement. Sans maquillage, sans faux-semblant. Juste moi, et moi seule.

« Qu’est-ce que c’est que cette histoire, Arya ? », gronde-t-il d’une voix sévère qui exige une réponse immédiate. Son attitude stricte et ses traits durcis par la colère me rappellent mon père, et ses remontrances perpétuelles contre Iron et ses nombreuses incartades. Mon frère était coutumier du fait, si bien qu’il s’en était accommodé, mais jamais encore je ne m’étais trouvée à cette place. Enfant chérie de la famille, choyée, gâtée, mes parents n’ont jamais levé le ton avec moi. La maison me manque, soudain. Cette maison que je n’aurai jamais dû quitter.  « Si c’est bien là ton vrai nom. », peste-t-il, amer. « Je m’appelle Gold… Gold Flickerman. », je lui avoue d’une voix hésitante, sans chercher à lui dissimuler l’ampleur de la situation. « Dorian m’a sauvé la vie, dans le Sept, et de fil en aiguille… et bien… il faut croire que j’ai fini par le suivre. » je tente de justifier ma présence dans ces souterrains, en sachant pertinemment qu’aucune explication ne tient vraiment la route. Même moi, je me demande encore parfois quelle folie m’a poussée à suivre Dorian en mon âme et conscience à travers toutes ces péripéties, à mille lieux du mode de vie Capitolien.  A la lueur qui éclaire momentanément ses yeux, je devine qu’il a fait le lien entre mon nom et cette grande famille qui symbolise à elle seule le Capitole dans toute sa splendeur et dans toute son horreur. Ce nom qui m’accable et qui me condamne avant même d’être jugée. Même si ses traits se radoucissent, Varius se complait dans son silence, ce qui n’est pas vraiment bon signe, mais quand il reprend la parole, sa sentence est moins pénible que je ne l’aurai cru. « Allez, file. Je ne veux plus vous avoir dans mes pattes, toi et Dorian, et toutes vos petites manigances. » dit-il sur un ton qui ne laisse aucune place au doute : il m’a pardonnée et n'éventera pas mon secret. Alors je tourne les talons et file comme il me l’a conseillé avant qu’il ne change d’avis à mon sujet.

Mes pas me portent alors jusqu’à l’infirmerie, où je sais que j’y trouverai Dorian. Il n’y a guère plus que là que nos chemins se croisent, depuis la distance que je nous avais imposé ces derniers temps. « Ça va, ce mec là c’est une plaie, tu sais bien Doc ! », se défend-t-il en m’entendant arriver dans son dos, « Il est venu faire chier et j’… Ah. C’est toi. », se reprend-t-il en constatant sa méprise. « Ça va ? Tu t’en remets ? » « A en juger par ta dégaine, mieux que toi. », je lui réponds dans un sourire, que je fais disparaître aussitôt quand ma lèvre fendue se rappelle – douloureusement - à mon bon souvenir. Sans qu’il ne m’ait invité, je m’assois à ses côtés sur le lit de camp, qui grince dangereusement sous le poids de nos deux corps. L’alcoolique ne l’a pas épargné et mon cœur se serre quand je constate les dégâts : l’arcade ouverte, l’œil tuméfié, le nez en sang, la lèvre fendue, Dorian a méchamment dégusté. Et tout est de ma faute, cette fois encore. Est-ce que j’arrêterai un jour de lui causer du tort ? Probablement pas, je soupire intérieurement. Je presse ma main contre la sienne et entremêle mes doigts aux siens, un geste qui me semble si naturel, si évident. « Je suis désolée, je reprends plus sérieusement, à croire que je ne te cause que des ennuis. … Merci encore. », j’ajoute après une courte pause. « D’être là pour moi. Même si on est ennemi, à ce qu’il parait. » Mais en cet instant, je me sentais plus proche de mes ennemis que de mes amis restés au Capitole, dont le style de vie farfelu ne me convenait plus et me paraissait bien absurde, à présent. « Ma mère a un remède miracle pour soigner les bobos. » Poussée par je ne sais quel courage, je me penche vers lui et frôle délicatement de mes lèvres son front, en descendant vers son œil, puis son nez, et n’y résistant plus, je profite de cette occasion pour l’embrasser… jusqu’à ce que le lit cède et s’écroule, m’arrachant un petit cris surpris, puis un rire amusé. « C’est sans doute le signe qu’il est temps que j’y aille. », je prédis en me relevant, sans même esquisser un geste pour l’aider à en faire de même. « J’ai un truc important à finir. Oh, et Varius va te passer un savon. », je lui confie nonchalamment avant de tourner les talons et de l’abandonner à son lit de camp cassé, le cœur battant à tout rompre.


J+32


« Arya, tu as vraiment des doigts de fée ! » s’exclame joyeusement la future mariée en découvrant son reflet dans le miroir, avant de fondre en sanglots sous le coup de l’émotion. Moi-même, je refoule les larmes qui menacent d’inonder mes yeux ; sa réaction est le plus beau des cadeaux, plus glorifiant encore qu’une page dans Vogue Panem. Personne au Capitole ne s’était encore mis à pleurer devant l’une de mes créations. J’avais cousu sa robe de mariée dans le plus grand secret, en me servant de tous les tissus blancs dont je disposais ; j’avais fait ce que j’avais pu avec les maigres moyens du bord et le résultat était loin d’être impeccable mais la fiancée avait l’air sincèrement heureuse, alors je l’étais aussi. Je la prends affectueusement dans mes bras, et lui souffle gentiment à l’oreille « Allez, arrête de pleurer si tu ne veux pas avoir les yeux bouffis pour le plus beau jour de ta vie. » Réflexe Capitolien.

Le soir venu, la cérémonie fut simple, mais belle. Je ne connaissais du Treize que cette terrible austérité, mais ce soir, tout avait été mis en œuvre pour que la soirée soit réussie et j’en étais charmée : les occasions de se réjouir étaient trop rare, ici. La nourriture était meilleure que d’habitude (ce qui, entre nous, n’était pas difficile), et des musiciens jouaient de leurs instruments de fortune pour faire danser la foule massée dans le réfectoire collectif. Dieu que la musique m’avait manqué ! Au bout d’un moment, un homme que je ne connais que de vue m’invite à danser, je refuse poliment, arguant que je ne sais pas danser (en réalité, je danse à merveille, mais je ne connais que les danses en vigueur au Capitole, pas celles des Districts), mais il insiste en m’avouant qu’il ne sait pas danser non plus et qu’ici, tout le monde s’en fiche. Il m’entraîne presque de force sur la piste et me prend dans ses bras, et quand ses mains frôlent mes fesses, je m’offusque. « Laisse-moi faire, me glisse-t-il dans un sourire, je suis en train de te rendre service. » Devant mon regard interloqué, il s’explique. « Ce bon vieux Dorian, il est un peu coincé, tu trouves pas ? Ça fait que quelques jours que je suis rentré de mission, mais j’ai remarqué votre manège à tous les deux. Il le sait pas encore, mais je lui donne juste un petit coup de pouce. Ici, aucune fille me résiste, et il le sait, alors s’il croit que je te drague, ça le poussera peut-être à passer à l’action. Et puis, rien que de voir la tête qu’il va faire, ça m’fait marrer. Au fait, moi c’est Reed. »
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