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 You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen

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Reed Emerson
DISTRICT 11
Reed Emerson
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MessageSujet: You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen   You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen Icon_minitimeLun 21 Avr - 16:18

Le voyage jusqu’au Treize a été long, semé d’embûches, et j’ai dû débourser une véritable fortune pour trouver des guides qui n’étaient pas rebutés par les dangers d’une telle expédition. Les Pacificateurs sont à l’affût du moindre mouvement suspect hors des limites des Districts, et dans ces conditions, difficile de se déplacer plus de quelques heures d’affilée. Nous avons été contraints de nous tapir dans la végétation pour ne pas se faire repérer une bonne partie du trajet, si bien que j’ai eu beaucoup de temps à disposition pour réfléchir. Beaucoup. Pourquoi retourner au Treize ? Je n’avais plus rien à y faire, ce n’était pas là que se trouvait ma place, ça ne le serait jamais. Surtout pas après les déboires de la dernière fois ; mes séquestrations répétées à l’infirmerie, mon altercation avec Aiden et surtout, ma discussion avec Kathleen. « C’est terminé. » Je me rappelle encore du ton de sa voix, de la résignation dans ses yeux, de sa fuite précipitée sans un dernier regard ; aujourd’hui encore, ils hantent mes pensées et mes rêves. Elle se fichait bien de savoir si je serai capable de vivre avec un trou béant dans la poitrine. Non, le District Treize n’était pas pour moi, ma place était au Capitole, je n’avais pas les épaules assez solides pour mener un tel combat. Et même si je le voulais vraiment, je ne pouvais pas me focaliser à cent pourcent sur cette cause quand j’avais encore mes propres démons à combattre. Et surtout, j’avais peur. Peur de finir comme mon père, à genou sur une place, un pistolet braqué sur la tempe. Qui a dit que remporter les Jeux faisait obligatoirement de vous quelqu’un de courageux ?

Parce que j’en étais le parfait contre-exemple.

Et pourtant, il fallait que j’y retourne, j’en avais besoin. J’avais mené ma petite enquête au Neuf, et en tapant sur les bonnes personnes, j’avais obtenu des réponses aux questions qui me dévoraient. Le rebelle qui avait tout balancé, à peine plus âgé que moi, m’avait appris des choses intéressantes, au-delà de mes attentes – et espérons que le Capitole ne mettrait jamais la main sur lui, vu son étonnante facilité à se mettre à table sous les coups. Mes parents n’en étaient pas à leur coup d’essai, ils appartenaient au réseau rebelle qui s’était secrètement implanté dans le Neuf… ainsi que Rumer, Kathleen, et Aiden, qui en était même le chef. Ce petit con prétentieux, le chef ! Je n’arrivais pas à y croire. Ce qui nous amène au véritable motif de ma visite au Treize ; Kathleen était au courant pour mes parents, et elle me l’a caché. Aujourd’hui, ils sont morts, et elle en porte l’entière responsabilité.

On avait un compte à régler, elle et moi.

Presque un an s’est écoulé depuis ma dernière visite. Presque un an que mon regard est éteint, mes lèvres mortes. J’ai tant voulu baisser les bras, tout abandonner, mais je n’en avais pas le droit. Je devais protéger Virani, la seule famille qu’il me restait à présent, et Prudence comptait sur moi. Je ne pouvais pas les laisser tomber, je devais me battre, encore un peu, pour elles. C’est d’un pas déterminé que je me dirige vers le réfectoire, où Kathleen devrait normalement se trouver. La grande salle est vide, il commence à se faire tard pour déjeuner ; à croire que le Treize cherche à tout prix à isoler Kathleen du reste du monde. Dissimulé dans l’obscurité d’un couloir, je guette sa venue, la boule au ventre. Quand je songe au chemin parcouru, je me dis que c’est un beau gâchis. Nous sommes passés de l’amour à la haine tellement de fois que je ne sais plus vraiment où j’en suis. Je n’ai pas à attendre longtemps, j’aperçois déjà sa silhouette menue, un plateau dans les mains, qui avance vers moi sans savoir ce qui l’attend. Quand elle passe à mon niveau, je bondis hors de ma cachette comme un prédateur qui se jette sur sa proie, innocente victime. Mais Kathleen, elle, est loin d’être aussi innocente qu’il n’y parait. J’ai l’avantage de la surprise, car j’imagine que me voir à nouveau ici, dans ces souterrains, serait la dernière chose à laquelle elle s’attendait. Je renverse son plateau d’un mouvement sec, qui tombe au sol dans un fracas métallique, et la plaque contre le mur, le bras contre sa gorge. Pas pour l’étrangler, seulement pour la maintenir dans cette position.

A ma merci.

Son regard passe de la surprise à l’interrogation, et en sentant son corps contre le mien, je ressens une envie folle de l’embrasser, de la toucher, de la faire mienne. Quand elle se trouve dans les parages, je ne sais plus quoi penser. C’est comme si mon cerveau s’éteignait, et que mon corps n’obéissait plus qu’à mes plus bas instincts. C’est peut-être cela qu’on appelle la passion, même si dans mon cas, elle est particulièrement violente, dévorante, destructrice. Je la désire tellement que c’en est douloureux, je la veux, et je la veux maintenant, et il me faut toute la volonté du monde pour me rappeler que je la déteste.

Oui Kathleen, je te déteste. Tu m’as brisé le cœur tant de fois que c’en est devenu définitif. Irréparable.  

« La dernière fois que je suis venu, tu savais, je l’accuse. Tu savais pour mes parents, et tu ne m’as rien dit. Et aujourd’hui ils sont morts, et c’est de ta faute ! » Je lui aboie au visage comme un chien enragé. Si elle m’en avait parlé, j’aurai pu les en empêcher, ou les protéger d’une quelconque façon. Mais elle avait gardé le silence, et c’était trop tard désormais pour revenir en arrière. Je voulais qu’elle vive avec ce poids sur la conscience pour le restant de ses jours.
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Kathleen S. Harper
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MessageSujet: Re: You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen   You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen Icon_minitimeSam 26 Avr - 23:50



Mes séjours à l’infirmerie se faisaient de moins en moins fréquents. J’essayais de prendre en compte tout ce qu’on me disait. « Contrôle ton tempérament. », « Tout le monde ne te veut pas du mal, tu sais ? », « Tu devrais apprendre à faire confiance. » C’était compliqué. Je ne laissais plus grand monde m’approcher, depuis… Depuis Miléna. Je m’étais blâmée pour sa mort.

Je m’étais blâmée pour bien des choses. C’est pourquoi je préférais rester dans mon coin. Moins il y avait de gens autour de moi, mieux je me portais. Les seuls dont je supportais la présence étaient les anciennes connaissances. Moins Raven qui semblait avoir fait abstraction de ma présence. Tant mieux. Chaque fois que je le croisais, je ne pouvais m’empêcher de repenser à toutes ces choses que j’avais dites à Miléna. Tout ce que j’aurai pu faire pour m’excuser, pour rendre les choses plus faciles entre nous deux.  Mais j’avais été trop égoïste et bornée, comme d’habitude.

Au moins, avoir à accomplir les corvées me gardait l’esprit occupé. Ranger les salles d’entraînement, faire l’inventaire des équipements présents, aider à la bibliothèque. Ce genre de choses. Bien souvent on était obligés de venir me chercher pour les repas, sans quoi j’oubliais d’aller manger. Quand c’était le cas, j’étais réveillée en pleine nuit par mon estomac qui criait famine, et c’était pas tout le temps du goût de la personne qui partageait la chambre avec moi.
Il était déjà tard lorsque Billie est venue me chercher, ce jour-là. Elle avait dû me traîner hors de la salle d’entraînement en me menaçant d’avoir recourt à ses fameuses transfusions si jamais je ne coopérais pas. Bien évidemment, je m’étais rendue. Elle savait à quel point je ne supportais plus la moindre aiguille.

C’est en plaisantant que nous sommes entrées dans la salle de restauration déjà partiellement vide, plateaux dans les mains. Si seulement j’avais su ce qui m’attendait, j’aurai laissé Sweenage mettre ses menaces à exécution. Tout se déroula en un éclair. A un moment, j’étais en train de me diriger vers une table, l’instant d’après, je me retrouvais contre un mur. Mon crâne avait cogné fort, et j’étais un peu désorientée. Le bruit du plateau en ferraille qui s’est écrasé au sol résonnait dans mes tympans. Je grimaçais en essayant de me dégager de mon assaillant en grognant des insultes. Quand enfin, mes yeux firent la mise au point, ma respiration se bloqua. Qu’est-ce que… « La dernière fois que je suis venu, tu savais Je quoi ? Attendez, j’avais raté un épisode encore une fois ? De quoi il parlait ? Il avait quand même pas fait tout ce chemin uniquement pour jouer aux devinettes –et accessoirement me plaquer contre un mur- ?  Tu savais pour mes parents, et tu ne m’as rien dit. Et aujourd’hui ils sont morts, et c’est de ta faute ! » … Pardon ? Passé le choc de la rencontre impromptue, je devais à présent faire face à un reproche dont je ne comprenais pas le sens. Pas sur le coup en tout cas. Je fronçais les sourcils, incapable de formuler le moindre mot. Les muscles crispés, j’avais du mal à respirer avec son bras au travers de ma gorge. Petit à petit je sentais la fureur monter. Il n’avait pas le droit de venir ici. Il n’avait pas le droit de venir et de m’accuser de la mort de ses parents ou pour quoi que ce soit d’autre. Pendant un quart de secondes, je le fixais durement, d’un regard qui en aurait découragé plus d’un. Je commençais à trembler de tout mon être sous la rage qui m’animait. Violemment, mon front vint faire connaissance avec son visage. Il tituba de quelques pas en arrière et je me dégageais de la prise. Il y a encore quelques semaines, j’aurai sans doute ramassé le plateau qu’il avait fait tomber, et lui aurai explosé sur la face. Je pouvais bien lui avoir brisé le nez, j’en avais rien à foutre.

Je soufflais rageusement, reprenant ma respiration, avant de m’avancer vers lui d’un pas rapide. Peu m’importais de quoi il m’accusait dans l’immédiat, je ne le laisserai pas gâcher tous mes efforts pour regagner un semblant de liberté dans le treize. Du coin de l’œil, je discernais des gardes qui approchaient, matraques sorties, prêts à mater celui ou celle qui ferait le moindre faux pas. Sans doute avaient-ils été attirés par le bruit. Je plantais un doigt accusateur et menaçant dans son omoplate tout en sifflant : « Touche moi encore un fois, une seule fois, et j’te promets que tu le regretteras ! » mon ton était véhément. Tranchant, froid. Rien d’agréable dans ces paroles, ni dans la manière de les exprimer. Qu’il essaye encore une fois de poser la main sur moi, et je la lui briserait avant de le frapper jusqu’à ce qu’il ne bouge plus.  C’était tout, sauf des menaces en l’air. En un an, j’avais dû apprendre à gérer cette perpétuelle colère qui grondait. Parfois j’étais aussi docile qu’un petit chiot. Parfois j’avais ces excès de violence qui me faisaient voir rouge. Dans ces conditions, mieux valait que je m’isole le temps de me calmer, au risque de vraiment blesser quelqu’un.

Quoi qu’il ait voulu me dire, c’était complètement passé au-dessus de moi. Aveuglée par cette colère sourde, je ne faisais même pas attention à Billie qui se tenait à côté, et qui venait de poser sa main sur mon épaule. Aux alentours, j’entendais les gardiens beugler à tous les curieux de déguerpir. J’avais envie de frapper quelqu’un. Quelque chose. N’importe quoi.

Putain fallait que je sorte d’ici avant de le tuer.

A peine une fraction de seconde plus tard, je me dégageais brusquement de la main amicale de Billi, avant de sortir sans même prendre la peine de regarder Chesterfield. Je n’avais aucune envie de le voir. Ni lui, ni personne d’autre. Et tous ces yeux braqués sur moi, je ne les supportais déjà plus. Je bousculais un garde qui me lança un regard méprisant, et je m'éclipsais dans le couloir. Je ne me faisais pas d’illusion. Cette fois, il ne me laissera pas filer. Il était venu ici pour… Pour quoi déjà ?

Je m’arrêtais au beau milieu du couloir, essayant de me calmer. Je portais mon poing tremblant devant ma bouche, commençant à faire les cent pas. J’inspire, j’expire. Putain, Dawkins alait me tuer. J’avais promis de faire des efforts, d’arrêter d’agresser tout le monde autour de moi, aussi bien verbalement que physiquement. Les mecs du mess allaient pas hésiter à aller lui faire un rapport, et à Coin aussi. Et ça allait grave chier pour moi. Mais pour une fois, je n’avais pas été celle qui avait déclenché le conflit.

Lui.

Je le voyais déjà qui arrivait, et moi je l’attendais là, furibonde, le regardant s’approcher. « La prochaine fois que tu veux m’accuser d’inepties, évite ce genre d’approche ! » dis-je, les dents serrées. Dans mon esprit, il ne faisait aucun doute que s’il recommençait, je le tuerai.



Dernière édition par Kathleen S. Harper le Mar 15 Déc - 11:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen   You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen Icon_minitimeDim 27 Avr - 20:53

« Et tout à coup, tu te rends compte que tout est fini, pour de bon. Il n’y a pas de marche arrière, tu le sens. Et puis après, tu essaies de te rappeler à quel moment tout a commencé et tu découvres que c’est plus vieux que ce que tu pensais, bien plus vieux. Et c’est là, seulement à ce moment-là, que tu réalises que les choses n’arrivent qu’une fois. Et quelques soient tes efforts, tu ne ressentiras plus jamais la même chose, tu n’aurais jamais plus la sensation d’être à trois mètres au-dessus du ciel. »

Passé la surprise, son regard azur a viré au gris orage, et ses yeux brillent à présent d’un éclat nouveau, où luit une rage incontrôlée, incontrôlable ; une lueur inquiétante, terrifiante, que je ne leur avais encore jamais connu jusque là. La colère sourde qui gronde au fond de moi me donne la force de supporter cette haine qu’elle me voue silencieusement, et sans ciller, sans faillir, je soutiens son regard, question de fierté. « C’est terminé. » me hurlent ses yeux ; sans pitié, ils me rappellent cruellement tout ce que j’ai raté, tout ce que j’ai perdu, en si peu de temps. Kathleen, je t’ai perdu, toi. Surmonter son absence m’a toujours été impossible, impensable. J’étais tout simplement incapable de vivre sans elle. A tel point que j’ai tué pour elle, pour avoir la chance de la revoir un jour, pouvoir la serrer à nouveau dans mes bras, et enfin lui avouer mes sentiments ; et s’il le fallait à nouveau, je recommencerais sans hésitation, ni remord. Mais si l’amour que je lui portais m’a autrefois sauvé, aujourd’hui, il me détruit à petit feu. M’afflige une mort lente et douloureuse, se complait dans une cruelle agonie qui ne connait pas de fin. Achève-moi. Je t’en prie, achève-moi, qu’on en finisse.

«C’est terminé. » Ces mêmes mots, encore et toujours, qui tournent en boucle dans ma tête, inlassablement. Et je ressens subitement une envie folle de l’étrangler, de poser mes mains autour de son cou, fragile et délicat, et de serrer, serrer, jusqu’à lui couper toute arrivée d’air… Ce serait si facile, elle n’aurait même pas le temps de se débattre, de lutter pour sa vie. J’ignore comment il est possible de la désirer autant, tout en souhaitant si ardemment lui faire du mal. Ces envies malsaines qui s’éveillent dans mon bas-ventre à la seule idée de glisser à son cou le collier de mes mains me font peur, me dégoûtent, surtout. Je déteste l’homme que je suis devenu, cette part d’ombre, dangereuse, violente, bestiale, qui sommeille en moi et avec laquelle j’ai dû réapprendre à vivre.

Je n’aurai jamais dû me trouver ici, c’était une erreur, et je le savais pertinemment. Revenir sur les lieux du crime, là où nous avions assassiné notre amour, était tout sauf une bonne idée. En retrouvant Kathleen, j’avais franchi une limite interdite que je m’étais pourtant juré de ne plus jamais outrepasser. Elle devait sortir de ma vie, de ma tête, de mon cœur. A tout jamais. Longtemps, j’ai cru que ma présence lui serait néfaste, que je l’entrainerai inexorablement dans les tourments de mon âme ; j’avais tort. Car en réalité, il m’avait fallu des mois pour le comprendre, je n’étais pas tentation mais simplement victime. C’était elle… C’était elle qui n’était pas bonne pour moi. Kathleen était un poison doucereusement mortel et pourtant, je buvais à sa coupe chaque fois que l’occasion se présentait, jusqu’à en perdre la raison. A croire que je n’apprenais jamais de mes erreurs, que j’aimais me faire du mal, tendre le bâton pour me faire battre. C’était plus fort que moi ; cent fois je prenais le large, cent fois je revenais m’échouer sur ses rives. Kathleen n’était pas bonne pour moi, elle me brisait un peu plus à chacune de nos rencontres, qui se terminaient toutes inlassablement de la même façon ; elle s’en allait sans un dernier regard, et me laissait le cœur en vrac. Et plus elle s’en foutait, plus j’étais fou d’elle.

Un craquement sonore, sitôt suivi d’une douleur vive, aiguë, me ramène brutalement au présent, et je recule précipitamment en portant instinctivement mes mains à l’arête de mon nez, d’où jaillit un flot ininterrompu de sang. Elle m’a pété le nez ! Je n’ai pas vu le coup venir ; je relève la tête vers Kathleen, les yeux écarquillés par la stupeur et l’incompréhension, blessé par la violence de son geste. Elle… Je… Je n’arrive pas à croire qu’elle ait osé me frapper, et le mal est plus moral que physique. Je n’ai pas le temps de reprendre mes esprits que déjà, elle m’agresse à nouveau. « Touche-moi encore une fois, une seule fois, et j’te promets que tu le regretteras ! », me menace-t-elle d’un ton qui ne laisse aucune place au doute. Elle ne bluffe pas. Choqué par son attitude agressive à laquelle je ne m’attendais absolument pas, je ne trouve rien à répondre et je reste là, planté sur mes deux pieds, le regard hébété et le nez en sang, comme le pire des idiots. Des images du passé me reviennent rapidement en mémoire ; nos chahuts d’enfants, le baiser chaste qu’elle avait timidement déposé sur mes lèvres avant mon départ au Capitole, notre première – et unique – nuit ensemble, la chaleur de son corps sous le mien, de sa peau sous mes doigts, la passion de ses baisers, la mélodie de ses gémissements… Elle ne veut plus jamais que je la touche ? Parfait ! bougonne mon orgueil de mâle blessé par ses propos. Je n’ai pas besoin d’elle, après tout ! C’est vrai, je suis « fiancé » à une magnifique jeune femme qui sait m’écouter, me comprendre, qui m’accepte comme je suis… qui m’aime. Une pointe de culpabilité m’envahit quand je songe à Prudence qui m’attend au Capitole, sans se douter de l’endroit où je me trouve actuellement. Je suis en train de merder sur tous les plans, mais j’aurai tout le temps de me lamenter sur mon sort plus tard.

Kathleen s’enfuit, et après avoir ordonné à Billie de rester en dehors de cette histoire – un véritable bain de sang, oui – je m’élance à sa suite. Elle ne m’échappera pas si facilement, pas cette fois. « C’est quoi ton putain de problème ?! », je rugis, hors de moi, en crachant une gerbe de sang qui avait dégouliné jusque dans ma bouche. « La prochaine fois que tu veux m’accuser d’inepties, évite ce genre d’approche ! » me réplique-t-elle sur le même ton. J’essuie le sang qui ruisselle sur mes lèvres d’un geste rageur de la main, en songeant qu’elle ne méritait pas qu’on la traite avec plus de délicatesse. Jusqu’à maintenant, je n’avais encore jamais levé la main sur une femme – mis à part dans l’Arène, est-il encore utile de le préciser ? – mais il y avait un début à tout, et si elle recommençait à s’en prendre avec moi aussi hargneusement, elle allait vite déchanter. Même si le Treize lui avait appris à se battre comme un bon petit soldat, elle ne faisait pas le poids. J’étais plus grand, plus fort qu’elle ; la maitriser serait un jeu d’enfant.

« Tu m’as pété le nez, bordel ! » je grogne, vexé dans mon amour propre. « La mort ne te réussit pas vraiment, quand es-tu devenue si insensible ? » Plus qu’une question, un constat. Je lui ai annoncé plutôt brutalement la mort de mes parents, et elle n’a ni cillé, ni vacillé. Rien. J’ai l’impression de me revoir quelques mois après ma Victoire, ce qui, pour elle, n’est pas vraiment bon signe. « Pourquoi tu ne m’as pas dit que mes parents étaient rebelles, la dernière fois ? » je demande d’un ton plus calme, mais toujours aussi froid. Glacé même. « Si j’avais su, si tu me l’avais dit, j’aurai pu les les protéger, ou, je sais pas, les en empêcher… au lieu de ça, ils sont morts. Morts, tu entends ça Kath, hm ? Je me rapproche d’elle, et avec l’index et le majeur de ma main droite, je mime un pistolet que je pointe sur sa tempe, sans toutefois la toucher, de peur qu’elle ne mette ses menaces à exécution et qu’elle ne se décide à me briser le poignet, et je lui lance un regard lourd de reproches. « Mon père s’est fait exécuté comme un chien, une balle dans la tête, tu crois que c’est ce qu’il méritait ? Hein, dis-moi ! je lui hurle sans la lâcher du regard. Mais toi tu savais, tu aurais pu empêcher ça. Mes parents n’avaient pas à payer pour les erreurs que j’ai commises. Et tout ça pour quoi, putain ? Pour rien ! Quand est-ce que vous allez comprendre, toi et ta bande de rebelles attardés, que vous ne changerez jamais les choses. » Mes mots ont dépassé ma pensée. Si je joue à la perfection le rôle du Pro-Capitole, je soutiens secrètement la cause rebelle ; j’aimerais moi-même être un des leurs, me battre pour une cause juste qui me donnerait envie de me lever le matin, trouver enfin un sens à ma vie, leur faire payer leurs multiples affronts. Mais de l’autre côté, s’ils parviennent à renverser le gouvernement, quel est le sort qu’ils réserveront à un traître comme moi ? A Prudence et Tywin ? Quelque part, je crois que je n’ai pas envie que les choses changent, car, autant être franc jusqu'au bout, j’apprécie certains aspects de ma vie au Capitole. Ces privilèges, je les ai gagnés avec mon sang et mes larmes, et je refuse d’en être dépouillé. Je devrais en avoir honte, mais ce n'est pas le cas. Décidément, le Capitole m'a bien dressé.

« Alors, y’a d’autres choses que tu me caches ? Maintenant que je suis là, autant tout déballer tout de suite. », je lui lance, amer. C'est une question purement rhétorique pour lui faire comprendre que son silence et ses secrets m'insupportent, je ne m'attends pas spécialement à ce qu'elle m'apporte une réponse.  
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MessageSujet: Re: You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen   You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen Icon_minitimeJeu 1 Mai - 19:02



Je ressassais déjà ce qui venait de se passer. Quand était-il arrivé ici ? Et pourquoi ? Il devait y avoir autre chose que cette foutue accusation. Je le voyais mal abandonner sa si parfaite et paisible vie au Capitole juste pour ça. Sérieusement. Déjà, nos cris résonnent dans le couloir vide. Quand est-ce que ça allait se terminer ces petites querelles incessantes qui nous bouffaient de l'intérieur ? Il fallait que je me calme. Et vite. Sinon les agents d'entretiens risquaient d'avoir du boulot pour ravoir les murs prochainement tâchés de sang. Le sien ou le mien, ça n'avait pas d'importance. « Tu m’as pété le nez, bordel ! » je lâchais un ricanement sec, ne cherchant même pas à cacher à quel point ça me laissait indifférente, et ce pour bien des raisons. Il l'avait mérité. La prochaine fois qu'il viendrait sans crier gare pour s'en prendre à moi, il saurait à quoi s'attendre. « Tu l'as cherché. » je sifflais sans la moindre once de compassion. J'avais toujours eu horreur qu'on me surprenne, et j'avais toujours eu une sale tendance à réagir plus ou moins violemment. Violence accrue depuis ces dernières années. S'il s'attendait à tomber sur cette Kath faible et paumée qu'il avait croisé à sa dernière visite il allait vite déchanter. Enfin, ça devait déjà être le cas, vu l'état pitoyable de son nez. « La mort ne te réussit pas vraiment, quand es-tu devenue si insensible ? » je ricanais à sa remarque. Il n'avait aucune idée à quel point il pouvait avoir raison. Je devais avouer que moi non plus, en fait. Au fil du temps, j'avais appris à cacher mes sentiments et mes ressentis. A encaisser, sans broncher, sans montrer la moindre faiblesse. Jusqu'à être capable de pouvoir en faire l'abstraction la plus totale. Et il fallait croire que ces derniers mois, ce mode était resté enclenché. « Faut croire que je l'ai toujours été. » je continuais sans me départir de mon ton tranchant.

« Pourquoi tu ne m’as pas dit que mes parents étaient rebelles, la dernière fois ? » Je haussais un sourcil devant cette question. Il était réellement sérieux ? Laissez moi réfléchir deux secondes. La dernière fois qu'il avait foutu les pieds ici, j'étais revenue de mon séjour au Capitole depuis à peine quelques mois, et je devais me battre pour ne pas sombrer dans cette folie si tentante qui m'attirait imperceptiblement. Toute la haine dont je disposais à l'époque était concentrée sur une femme que j'avais admirée, et j'étais la plupart du temps sédatée. Alors, pardon si ça m'avait échappé. Hors de question bien évidemment que je me mette à lui parler de tout ça. Nous n'étions plus assez... Proches pour ce genre de confidences. « Laisse moi réfléchir... Parce que j'avais d'autres choses auxquelles penser ? » je soupirais en croisant les bras sur ma poitrine. « Si j’avais su, si tu me l’avais dit, j’aurai pu les les protéger, ou, je sais pas, les en empêcher… au lieu de ça, ils sont morts. Morts, tu entends ça Kath, hm ? Je le fixais alors qu'il s'approchait, en train de mimer son geste sans pour autant me toucher. Au moins avait-il compris sa leçon. Je chassais sa main d'un geste irrité. Enfin je compris de quoi il voulait parler. Alors c'était ça ? Ses parents étaient... La réalité de la situation sembla enfin me rattraper. La réalité, cette enflure. Toujours aussi douloureuse. J'étais attristée d'apprendre ça. Vraiment. Touchée, même. Mais pas pour lui. Pour eux. Pour Virani. Mais c'était ma colère qui, pour le moment avait toujours le dessus. Mon expression ne changea pas d'un pouce. Les sourcils froncés, la mâchoire serrée, les yeux de glace. Stoïque. « Mon père s’est fait exécuté comme un chien, une balle dans la tête, tu crois que c’est ce qu’il méritait ? Hein, dis-moi ! Cette fois il avait hurlé. Et moi, je n'avais toujours pas bougé d'un pouce. Si ce n'était ce rictus mauvais qui était apparu sur mon visage. Je penchais la tête très légèrement sur le côté, faisant un pas dans sa direction, approchant mon visage du sien, sans pour autant franchir la limite. « Tiens, c'est marrant ça... Ça me rappelle vaguement un truc. » je soufflais en le fixant dans les yeux, ma voix suintant d'ironie presque malsaine. « Tu vois de quoi j'veux parler ? » bien sûr qu'il voyait. Tandis que je le laissais procéder, mon 'sourire' s'effaça, et je repris ma position initiale, sans le quitter des yeux. « Au moins maintenant tu sais quel effet ça fait. » Ce qu'on ressentait quand on voyait son paternel se faire traîner dans la boue, et ne rien pouvoir faire. Le voir se faire exploser la cervelle devant tout le monde... Ça fait mal, hein ? Je lui avais craché cette évidence au visage comme si ça avait un jet d'acide. Qu'il se brûle avec.

«Mais toi tu savais, tu aurais pu empêcher ça. Mes parents n’avaient pas à payer pour les erreurs que j’ai commises. Et tout ça pour quoi, putain ? Pour rien ! Quand est-ce que vous allez comprendre, toi et ta bande de rebelles attardés, que vous ne changerez jamais les choses. » j'arquais un sourcil devant ses propos, avant de laisser s'échapper un rire nerveux. Non mais il s'entendait parler ? Je me passais une main dans les cheveux pour reprendre un minimum de sérieux. « Tu l'as dis toi-même. Ils ont payé pour tes erreurs. Alors viens pas m'accuser d'avoir causé leur perte ! » C'était horrible de ma part de dire une chose pareille, j'en avais conscience. Moi mieux que personne pouvait comprendre ce qu'il ressentait. Mais je ne supportais pas le fait qu'il vienne m'accuser pour une chose pareille. Et qu'il n'aille pas s'en prendre à Aiden, ou à Billie pour ses fautes. Sinon il risquait de ne pas apprécier ce qui allait lui arriver. « Et quand bien même t'aurais été au courant, ça aurait changé quoi ? Hein ? Tu crois vraiment que t'aurais pu les empêcher d'aider les gens ? Tu crois qu'ils auraient arrêté leurs activités parce que le fils prodigue qui ne leur adressait même plus la paroles depuis des années l'aurait demandé ? » je secouais la tête en lui jetant un regard emprunt de mépris. « Au moins tes parents sont morts pour quelque chose de bien. Quelque chose en quoi ils croyaient ! » j'avais failli ajouter qu'ils avaient sans doute honte de lui et de ce qu'il était devenu, mais je savais que c'était faux. « C'est sûr que s'il faut attendre après les gens comme toi, les choses sont pas là de changer ! » je continuais en le toisant. « D'ailleurs si t'es si bien au Capitole, tu fous quoi ici ? T'essaye de te donner bonne conscience ? Attends, j'vais t'aider ! » je pris une inspiration, et avec un sourire méprisant, je repris. « S'ils sont morts c'est de ma faute, je les ai tués en ne te disant pas de les mettre en garde contre tes copains du Capitole, je plaide coupable ! » C'est ce qu'il avait envie d'entendre ? Que c'était de ma faute ? Soit. Je le fixais quelques instants avant de recroiser les bras. « T'as eu c'que tu voulais, content ? » je lui demandais entre mes dents.

« Alors, y’a d’autres choses que tu me caches ? Maintenant que je suis là, autant tout déballer tout de suite. » je le toisais quelques instants, n'arrivant pas à décider si sa demande était vraiment sérieuse. Je ricanais encore une fois. « J'vois pas tellement en quoi mes petits secrets sont le moindre de tes soucis. » fis-je en haussant les épaules. C'était pas comme si j'avais des comptes à lui rendre, après tout.
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MessageSujet: Re: You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen   You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen Icon_minitimeDim 18 Mai - 22:57

« Faut croire que je l’ai toujours été. », me balance-t-elle froidement à la figure quand je lui fais remarquer son indifférence glaciale. Non, c’est faux. Ou tout du moins, je refuse de le croire. Kathleen a toujours été la plus forte d’entre nous tous, je ne le nie pas, mais pas à ce point. Pas comme ça. Ce n’est pas le souvenir d’une fille froide et insensible que je conserve d’elle, mais celui d’une fille drôle, obstinée, franche, souvent impulsive mais surtout très attachante. Mais je peux aisément concevoir que les évènements traumatisants qu’elle a vécus aient pu la changer à ce point. Certain qu’il n’y a pas le moindre fond de méchanceté en Kathleen, je la soupçonne de s’être forgée une solide carapace pour se protéger. Des autres, probablement. D’elle-même, surtout. Je peux comprendre, je suis passé par là.  

Notre altercation reprend de plus belle, et nos voix résonnent contre les murs dans ce couloir heureusement désert. Il me semble que la première personne qui aura la malchance – ou la bêtise – de passer par ce couloir passera un très mauvais quart d’heure. Je lui parle de mon père, du sort terriblement injuste qu’on lui a réservé, mais cette fois encore, cela ne semble pas émouvoir Kathleen le moins du monde. Elle s’approche de moi, lentement, et le sourire mauvais qui se dessine sur ses lèvres n’augure rien de bon. Une vingtaine de centimètres séparent encore nos visages ; si proches, et pourtant si loin, car ce que je lis dans ses yeux me glace immédiatement le sang, et je crois être incapable d’oublier un jour ce regard. « Tiens, c’est marrant ça… Ça me rappelle vaguement un truc. Tu vois de quoi j’veux parler ? » Bien sûr que je vois, bien sûr que je n’ai pas oublié. En évoquant la fin tragique de mon père, j’aurai pourtant dû m’attendre à ce qu’elle renvoie légitimement la mort du sien à la figure, mais je ne l’imaginais pas capable d’une telle mesquinerie. Une chose est sûre, je m’étais trompé. Je n’avais rien fait pour sauver son père, mais qu’aurai-je pu tenter pour épargner sa vie ? Rien, absolument rien. Etre Vainqueur ne m’attribuait aucun pouvoir au Neuf, ni même au Capitole. Je ne pouvais pas m’interposer entre un criminel, au regard de la loi, et son châtiment. Mais il y a une chose que j’aurai pu faire, et que je regrette amèrement aujourd’hui. Etre là pour elle, la soutenir dans cette épreuve, être cette épaule sur laquelle elle aurait pu pleurer. Mais à la place, je ne lui ai offert que mon silence, mon absence, et rien d’autre. Elle a le droit de m’en vouloir, mais elle n’a pas le droit de se réjouir de la mort de mon père, unanimement apprécié au Neuf.

« Au moins maintenant tu sais quel effet ça fait. », poursuit-elle sur sa lancée. Il me faut déployer toute mon énergie et faire appel à tout mon sang froid pour me retenir de lui mettre une gifle, pourtant ô combien méritée. Mais ouvrir les hostilités reviendrait à déclarer une guerre ouverte, qui ne s’achèverait qu’avec la mort de l’un d’entre nous. Alors je préfère jouer la carte de la prudence et en reculant de quelques pas pour m’éloigner d’elle – en sentant son corps si proche du mien, je crains de ne plus répondre de mes actes – je m’efforce de garder mon calme. Pour l’instant du moins. Car je ne suis pas certain de pouvoir rester aussi serein bien longtemps face à ses multiples provocations. « Il faut que Virani soit moissonnée pour que tu te sentes complètement vengée ? », je lui lance d’un ton accusateur.

« Tu l’as dit toi-même. Ils ont payés pour tes erreurs. Alors viens pas m’accuser d’avoir causé leur perte ! » Elle a raison. Le malheur qui s’était abattu sur ma famille n’était pas de sa faute, et ce n’était pas vraiment de la mienne non plus. C’était une erreur que d’accourir au Treize pour l’en blâmer, mais au fond de moi, la mort de mes parents n’était peut-être qu’une excuse de plus pour la revoir. Ce qui faisait de moi un immonde salopard sur tous les plans, pas vrai ?

« Et quand bien même t’aurais été au courant, ça aurait changé quoi ? Hein ? Tu crois vraiment que t’aurais pu les empêcher d’aider les gens ? Tu crois qu’ils auraient arrêté leurs activités parce que le fils prodigue qui ne leur adressait même plus la parole depuis des années l’aurait demandé ? » Kathleen venait de toucher un point extrêmement sensible, ma séparation d’avec mes parents, et elle le savait pertinemment. « Ferme-là Sid, ou j’te jure que j'vais t’en coller une. », je la menace, les dents serrées. Et je ne plaisante pas du tout. Sid. Le diminutif de son second prénom, Sinéad. Elle n’a jamais aimé qu’on l’appelle comme ça, mais c’est toujours ainsi que je m’adressais à elle quand on se disputait. Allez savoir pourquoi. Elle balaie mes menaces d’un geste de la tête et le mépris que je lis dans ses yeux me cloue littéralement au sol. Comment en étions-nous arrivés là ?

« Au moins tes parents sont morts pour quelque chose de bien. Quelque chose en quoi ils croyaient ! » « Qu’importe, puisqu’au final ils sont morts ! Ces histoires de se battre pour une cause juste, la liberté, tout ça, c’est des putains de conneries. Personne n’a le pouvoir de faire changer les choses.»« C’est sûr que s’il faut attendre après les gens comme toi, les choses ne sont pas prêt de changer ! […] T’as eu c’que tu voulais, content ? » Ce que je voulais ? Si c’était sa haine et la certitude que je ne représentais absolument plus rien à ses yeux que je voulais, alors oui, on pouvait dire que j’étais servi. C’est dingue à quel point ses mots avaient le pouvoir de me mettre à terre. De m’achever.

« Alors, y’a d’autres choses que tu me caches ? Maintenant que je suis là, autant tout déballer tout de suite. », je demande, amer, histoire de dévier la conversation vers un sujet moins douloureux que celui qui traitait du peu d’estime qu’elle m’accordait. « J’vois pas tellement en quoi mes petits secrets sont le moindre de tes soucis. »« Quand ils compromettent la sécurité de ma sœur, quand ils te mettent, toi, en danger, ça devient mes soucis. » Et puis, sans crier gare, je finis par lui attraper les poignets, me contrefoutant des répercussions qui suivront peut-être. Je serre mes mains autour de ses bras, mais sans pour autant lui faire mal, simplement pour la maintenir contre moi et la maitriser, paré à esquiver le moindre de ses coups. « Qu’est-ce que tu crois ? Moi aussi je rêve de me rebeller contre cette dictature, mais je ne peux pas me permettre de risquer la vie de ma soeur. Et puis d’autres l’ont fait avant nous, il y a 78 ans, et qu’est-ce que cela nous a apporté ? On m’a envoyé dans cette putain d’Arène, j’ai payé pour un crime que je n’avais pas commis. Comme Jeremiah. Comme toi. Et comme tous les autres. Tu trouves ça juste, toi ? Si on continue, qui sait ce que Snow va pouvoir inventer pour nous punir cette fois. Et ce District… Il ne vaut pas mieux que le Capitole. Regarde ce qu’ils ont fait de toi ! Tu te souviens de ce garçon qui est revenu de l’Arène et que tu as tellement, tellement détesté ? Tu es en train de devenir ce même monstre, tu es en train de devenir exactement… exactement comme moi. Ça te fait plaisir, c’est ce que tu voulais ? », je lui lance, furieux. Mes mains remontent le long de ses bras pour venir se placer de chaque côté de son visage. « Parce que moi, j’ai jamais voulu ça pour toi. », je murmure, chagriné par cette part d’elle-même que m’offre Kathleen et que je ne lui connaissais pas. Sincèrement désolé que les choses ait tourné aussi mal, pour elle comme pour moi. Mais nous ne pouvions plus faire marche arrière, désormais. Il n'y avait plus d'échappatoire possible. C'est donc ainsi qu'allaient finir nos vies ? Elle au Treize, moi au Capitole ? Mes bras retombent le long de mon corps, et je recule de quelques pas pour m'écarter à nouveau d'elle.

« Et tu es qui, du fond de ton trou, pour juger ma vie au Capitole, uh ? Tu ne sais pas les sacrifices que j’ai dû faire pour en arriver là, tu ne sais pas ce qu’ils me demandent de faire là-bas. Tu ne sais rien de moi, alors ton mépris et tes leçons de morale, tu peux te les garder. », je riposte, rancunier, las de toujours endosser le mauvais rôle. J’ai eu l’impression d’entendre Aiden à travers ses propos. Ils font vraiment la paire, tous les deux, à m’accuser d'être la cause de tous leurs maux.
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Kathleen S. Harper
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MessageSujet: Re: You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen   You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen Icon_minitimeDim 3 Aoû - 23:41



J’étais dure avec lui. Toujours trop vive dans mes propos, trop encline à le remettre à sa place. Ce n’était cependant pas un cas isolé. J’étais comme ça avec les trois quarts des personnes qui me côtoyaient jour après jour. A leur cracher ma colère au visage, dans l’espoir que cette attitude me ferait me sentir mieux et qu’ils se brûlent avec. Et cette rage qui grondait en moi, avec laquelle je devais vivre en permanence, je n’arrivais pas à la tempérer. Depuis toute gamine, j’étais impulsive. Mais ô grand jamais odieuse ou mauvaise. Mais ça, c’était le résultat des efforts combinés du Capitole et du District 13. Seules quelques rares personnes avaient encore l’occasion d’apercevoir les bribes de cette petite fille que j’avais été. Si un jour on m’avait dit que j’allais devenir aussi… Dérangée, je n’y aurai pas cru. Pourtant, les faits étaient là. Tous les matins, quand je regardais dans le miroir, c’était cette inconnue qui se présentait à moi. Cette fille aux traits tirés et endurcis, aux yeux glacés et tranchants. Et elle me terrifiait. Plus que n’importe quoi d’autre.

Je fixais Elyas en train de s’éloigner de quelques pas. Bordel, je l’avais vraiment amoché. Quelques années auparavant, j’aurai sans doute mené une expédition punitive pour aller corriger le petit con qui aurait cogné mon ami. Aujourd’hui, c’était moi la petite conne qui frappait n’importe qui, pour n’importe quelle raison. « Il faut que Virani soit moissonnée pour que tu te sentes complètement vengée ? » je serrais  les dents à ses propos, détournant le regard quelques instants, avant de me mettre à bougonner « Me fais pas dire ce que j'ai pas dit. » C’était la colère qui avait parlé. S’il avait su venir m’aborder sans m’agresser, sans doute aurais-je pu essayer de me montrer compatissante. A la place de quoi, je continuais d’enfoncer le couteau dans la plaie. Non, la mort de Virani ne me ferait pas sentir vengée. Pas le moins du monde. Et il le savait très bien. J’adorais sa sœur. Au district, j’étais toujours la première à la défendre contre les petits merdeux qui osaient s’en prendre à elle. Fallait bien que quelqu’un s’en charge, puisque son grand frère avait visiblement décidé de s’enfermer dans sa tour d’ivoire. « Ferme-là Sid, ou j’te jure que j'vais t’en coller une. » je lâchais un ricanement amer en secouant négativement la tête. « Donne-moi une bonne raison de riposter. » je grinçais sur le même ton, menaçante.   « Qu’importe, puisqu’au final ils sont morts ! Ces histoires de se battre pour une cause juste, la liberté, tout ça, c’est des putains de conneries. Personne n’a le pouvoir de faire changer les choses. » Je serrais les poings et crispais la mâchoire, prête à le frapper de nouveau. Il ne se rendait pas compte de ce qu’il disait. « T’as pas le droit de dire ça… » je soufflais, la voix tremblante, parvenant plus ou moins à me maîtriser. Il n’avait pas le droit. « T’as pas le droit de cracher sur la mémoire de tous ceux qui sont morts pour… » pour la liberté, pour Panem. Et ils étaient nombreux. Bien plus que ce qu’il pouvait imaginer. Et ses parents en faisaient partis, tout comme les miens, et de nombreux camarades des districts. Rageusement, je me retournais pour donner un violent coup de poing dans le mur. Bordel, ça faisait un mal de chien. Ca m’étonnerait pas que je me sois pété une phalange. Mais je m’en foutais. Mieux valait le mur que sa face, déjà bien arrangée par mes soins. Je fis volte-face pour le regarder dans les yeux, la respiration saccadée par la colère que je sentais de nouveau monter.

Des animaux en cage, voilà ce que nous étions. Chacun attendant un signe d’agression de la part de l’autre pour lui bondir à la gorge en signe de représailles. J’allais en avoir, des choses à dire au docteur Dawkins. Il allait être heureux de savoir tout ça tiens… « Quand ils compromettent la sécurité de ma sœur, quand ils te mettent, toi, en danger, ça devient mes soucis. » Je devais avouer que son geste m’avais prise au dépourvu. M’attrapant d’abord les poignets, puis les bras, il me tenait fermement. Malgré les menaces exposées un peu plus tôt dans notre conversation houleuse, j’étais incapable de faire le moindre mouvement. Mon corps s’était figé malgré moi. Et il n’y avait rien que je puisse faire. S’il ne me laissait pas partir, j’allais commencer à paniquer, et c’est bien la dernière chose que je voulais. Je fermais les yeux, essayant de me convaincre qu’il ne me ferait pas de mal, que ce n’était pas l’un d’entre eux. « Lâche moi… » je gémis un peu faiblement. Bien plus que ce que j’avais escompté. Je ne supportais plus d’être touchée sans que j’ai donné mon feu vert. C’était viscéral. Chaque fois, ça déclenchait des crises de panique, parfois même de violence. Comme il avait déjà pu s’en rendre compte plus tôt. « Qu’est-ce que tu crois ? Moi aussi je rêve de me rebeller contre cette dictature, mais je ne peux pas me permettre de risquer la vie de ma soeur. Et puis d’autres l’ont fait avant nous, il y a 78 ans, et qu’est-ce que cela nous a apporté ? On m’a envoyé dans cette putain d’Arène, j’ai payé pour un crime que je n’avais pas commis. Comme Jeremiah. Comme toi. Et comme tous les autres. Tu trouves ça juste, toi ? Si on continue, qui sait ce que Snow va pouvoir inventer pour nous punir cette fois. Et ce District… Il ne vaut pas mieux que le Capitole. Regarde ce qu’ils ont fait de toi ! Tu te souviens de ce garçon qui est revenu de l’Arène et que tu as tellement, tellement détesté ? Tu es en train de devenir ce même monstre, tu es en train de devenir exactement… exactement comme moi. Ça te fait plaisir, c’est ce que tu voulais ? » Finalement, il m’avait lâchée les bras, pour venir mettre ses mains sur mon visage. Mais cette proximité toujours présente entre nous était perturbante. Je reprenais ma respiration tant bien que mal, essayant de calmer le rythme effréné des battements de mon cœur qui se remettait de la seconde ‘attaque’, essayant de chasser les larmes qui menaçaient de couler. Ses derniers mots me faisaient penser à ce que j’avais dit à Miléna, presque deux ans auparavant. « Il te faudra bien affronter cette vérité. La vérité de cette petite fille qui s'est transformée en bête, pour se délivrer de la douleur d'être une humaine. », et elle avait continué de soutenir que je n’étais pas un monstre. Jusqu’au bout, elle avait espéré que je m’en sorte. « Parce que moi, j’ai jamais voulu ça pour toi. »  Qu’étions-nous devenus, Elyas ? Tandis qu’il s’éloignait, je reculais jusqu’à ce que mon dos se heurte au mur. J’étais en train de craquer, bordel. Je relevais les yeux vers lui. « Et toi, tu te souviens de cette gamine qui venait pleurer devant ta porte ? Qui avait l'espoir qu'un jour tu viennes lui ouvrir, et que tu la laisse entrer ? » je commençais, la gorge serrée. Je déglutis difficilement avant d’essayer de reprendre contenance. « J'aurai peut-être porté un peu de considération à tes envies si t'avais pas été aussi lâche. Si tu m'avais laissé t'aider... » continuais-je, finissant ma phrase sur un murmure à peine audible. Je me redressais, plantant de nouveau mon regard dans le sien. « Pour une fois, y a un point sur lequel on est d'accord. Ce district est pourri jusqu'à la moelle. Seulement le problème, Elyas, c'est que je suis coincée ici. » je leur en voulait terriblement, à tous ces gens qui essayaient de me dicter ma conduite. A ceux qui s’étaient servis de moi. Qui se sont servis des autres tributs sauvés, jusqu’à en tuer la plupart. Nous étions peu à avoir été ramenés. Et bien moins encore à être toujours de ce monde.

« Et tu es qui, du fond de ton trou, pour juger ma vie au Capitole, uh ? Tu ne sais pas les sacrifices que j’ai dû faire pour en arriver là, tu ne sais pas ce qu’ils me demandent de faire là-bas. Tu ne sais rien de moi, alors ton mépris et tes leçons de morale, tu peux te les garder. » je fronçais les sourcils. Vraiment ? « Qu'est-ce que tu connais des sacrifices ? Moi tout ce que je vois c'est un paon qui se pavane avec sa rousse, qui s'affiche fièrement à la vue de tous ces rapaces du Capitole. » oui bon, peut-être que le fait d’amener sa chère fiancée sur le tapis, c’était pas la meilleure des idées. Je ne savais rien d’elle. De son histoire, de sa personnalité. Mais je n’avais que mes yeux pour regarder les images diffusées à la télévision de la salle commune, et mes oreilles pour écouter tout ce qu’il se racontait. Billie me disait toujours de ne pas m’en formaliser, que c’était probablement pour le spectacle. Et je devais à chaque fois lui rappeler comment j’avais jeté ce pauvre Elyas lors de sa dernière visite. Mais malgré tout, ça faisait mal. Bien sûr, j’étais trop fière pour l’admettre tout haut. Cependant, il y avait autre chose que je pouvais dire. Dawkins serait probablement ravi d’entendre que pour ce coup-là, j’aurais fait le premier pas. Je passais ma main blessée sur le visage en prenant une inspiration. « Ecoute, je suis désolée, okay ? Pour tes parents, pour... Tout le reste. Mais tu peux juste pas sortir de nulle part et m’agresser comme ça. Pas sans que je me défende. » je soupirais en le toisant du regard. Je déglutis de nouveau avec difficulté. Admettre ça tout haut, c’était déjà pas mal. Sans doute plus que ce qu’il méritait. Mais j’étais lasse de ces querelles incessantes. Il était venu pour parler, soit. J’avançais de quelques pas vers lui. « Réellement Elyas, t’es venu là pour quoi ? » mis à part le fait de m’accuser de la mort de ses parents, cela allait de soi.

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MessageSujet: Re: You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen   You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen Icon_minitimeMar 5 Aoû - 2:40

« Me fais pas dire ce que j’ai pas dit. », grommelle-t-elle de mauvaise grâce lorsque j’insinue qu’elle aurait des raisons de se réjouir si Virani était moissonnée à son tour. C’était vrai, elle ne l’avait pas dit, pas plus qu’elle ne l’avait laissé entendre. A aucun moment. Mes mots avaient dépassé ma pensée, et je me sentais subitement con d’avoir pu la soupçonner d’une telle mesquinerie. Kathleen me haïssait sûrement assez pour me vouloir tout le malheur du monde, mais jamais elle ne souhaiterait le moindre mal à ma sœur. Et le pire dans tout ça, c’est que je le savais pertinemment. Et pourtant… Pourtant, perdue quelque part dans les méandres de mon cerveau malade, une petite voix me soufflait insidieusement qu’elle aurait quand même bien voulu me voir endurer les mêmes souffrances qu’elle. Juste pour que je comprenne ce qu’elle avait pu ressentir à l’époque, et ce qu’elle ressentait encore aujourd’hui, juste pour que je partage son chagrin, sa douleur, sa solitude et sa rancœur. Peut-être qu’ainsi, une fois à sa place, je parviendrais enfin à comprendre pourquoi elle s’était mise à haïr le monde tout entier. Agacé, je chasse aussitôt ces pensées de mon esprit ; jamais Virani ne participerait de près ou de loin à ces maudits Jeux, je m’en assurais personnellement en me pliant docilement à leurs quatre volontés. La vie de ma sœur n’avait pas de prix.

Notre discussion tourne rapidement au règlement de compte mais puisque ni elle ni moi n’osons aborder les sujets qui fâchent (les véritables raisons de cette haine qui brûlait entre nous deux), nous nous contentons de nous étriper pour des choses qui n’en valent pas la peine. Au lieu d’agir et de raisonner en adulte, nous nous sautons mutuellement à la gorge en rejetant tous les torts sur l’autre.Vraiment très mature. Deux gosses, voilà tout ce que nous étions, ce qu’au fond, nous n’avions jamais cessé d’être. Le jeu auquel nous nous adonnions tacitement était un jeu dangereux, malsain ; c’était à celui qui ferait le plus de mal à l’autre, qu’importe les conséquences, et nous en étions tous deux parfaitement conscients. Et même en sachant qu’il ne suffisait que d’un mot, un seul, pour en finir avec ces inanités, aucun d’entre nous se semblait prêt à ravaler sa fierté pour faire le premier pas vers l’autre. Comment en étions-nous arrivés là ?, la question me traverse l’esprit pour la troisième fois de la soirée.

« T’as pas le droit de dire ça. », grogne-t-elle, les traits tirés, les poings crispés. L’espace d’un instant, je m’attendrais presque à ce qu’elle se jette sur moi pour me rouer de coups mais contre toute attente, elle finit par réprimer ses pulsions violentes, et même si je devine à son regard qu’elle n’était pas foncièrement contre l’idée de me frapper à nouveau, elle s’en abstient. Heureusement, car je n’ai pas la moindre envie de lever la main sur elle, mais qu’on soit bien clair ; je n’hésiterais pas à me défendre si elle m’y contraignait d’une façon ou d’une autre. Autant vous dire qu’avec la différence de taille et de poids qui nous séparaient, la maîtriser serait un jeu d’enfant. « T’as pas le droit de cracher sur la mémoire de tous ceux qui sont morts pour… », continue-t-elle sur sa lancée. J’arque un sourcil, perplexe quant à la fin de sa phrase qui vient mourir sur ses lèvres ; j'imagine que je ne saurai sans doute jamais pour quoi tous ces gens étaient morts. Pour rien selon moi, puisque leurs actes désespérés et particulièrement suicidaires n’avaient rien changé au système en place. Pire encore, les patrouilles de Pacificateurs s’étaient accrues, la sécurité s’en était renforcée et en guise de représailles, des exécutions publiques pleuvaient sur tous les Districts. Et le nombre des victimes venait grossir les rangs de ceux qui étaient morts pour rien.

Sans crier gare, Kathleen se détourne pour frapper de son poing le mur derrière elle ; je devine sans peine que le choc a dû être particulièrement douloureux et j’en viens à espérer qu’elle ne se soit rien cassé. En cet instant, je n’ai plus qu’une seule envie : prendre délicatement sa main dans la mienne et embrasser chacun de ses doigts meurtris pour en atténuer la douleur. Mais le regard qu’elle me jette suffit à lui seul à m’en dissuader. Et pourtant, ça me tue de la savoir si proche sans pouvoir la prendre dans mes bras, oh bordel, sans même pouvoir ne serait-ce que l’effleurer du bout des doigts ! Je ressens alors une envie viscérale, brute, primitive, de la plaquer contre le mur derrière elle pour l’embrasser jusqu’à en perdre haleine, lui arracher ses vêtements et la faire mienne, là, ici, tout de suite, maintenant, tandis que dans le même temps, une haine farouche gronde au fond de moi pour cette barrière invisible qu’elle avait sournoisement érigée entre nous deux, et qui nous séparait aussi efficacement qu’un mur de glace. La tentation de frapper moi-aussi dans ce mur me frôle l’esprit, histoire de réfréner un tant soit peu mes ardeurs.

A contrecœur, je finis néanmoins par m’éloigner, mais sans jamais la lâcher du regard. « Et toi, tu te souviens de cette gamine qui venait pleurer devant ta porte ? Qui avait l’espoir qu’un jour tu viennes lui ouvrir, et que tu la laisses entrer ? » Je lis sur son visage peiné que ce souvenir est douloureux pour elle, mais il l’est encore plus pour moi. « J’aurai peut-être porté un peu de considération à tes envies si t’avais pas été aussi lâche. Si tu m’avais laissé t’aider. » A ces mots, un ricanement amer, presque incrédule, s’échappe de mes lèvres. Un lâche, moi ? C’était plus que ce que je ne pouvais en supporter. « Pour une fois, y’a un point sur lequel on est d’accord. Ce District est pourri jusqu’à la moelle. Seulement le problème, Elyas, c’est que je suis coincée ici. » A nouveau, en la découvrant si fragile derrière son imposante carapace, je voudrais la serrer contre moi en lui murmurant que tout ira bien désormais, que nous étions ensemble et que c’était tout ce qui comptait, que nous n’avions besoin ni du Treize, ni du Capitole, que nous pourrions fuir, fuir comme nous aurions dû le faire depuis longtemps. Mais cette fois encore, je reste parfaitement immobile, incapable d’amorcer le moindre geste tendre envers elle. Je n’ai toujours pas digéré l’accusation qu’elle m’a jetée à la figure.

« Si je t’ai fermé ma porte, c’était pour ton bien, pour te protéger, te préserver.», j’articule d’une voix particulièrement froide, un éclat tout aussi glacial illuminait mes yeux. « Tu as vécu l’Enfer des Jeux toi aussi, alors maintenant, tu sais ce que j’ai pu ressentir à ma sortie de l’Arène. La haine. Le dégoût. La peur, aussi. La peur de cet étranger qui avait mon apparence, mais qui n’était… qui n’était pas moi. J’ai tué, Kath. Cinq fois, si tu t’en rappelles. Et avec le temps, j’ai fini par comprendre, par me rendre compte qu’à chaque fois, à chaque putain de fois, j’avais pris plaisir à le faire, et que je n'avais plus qu’une envie en tête, revivre à nouveau cette sensation de toute-puissance. » Je n’avais encore jamais parlé à personne de ces pulsions meurtrières qui m’avaient suivi hors de l’arène, et je me sentais terriblement honteux d’avouer à Kathleen l’existence de cette part sombre avec laquelle j’avais dû réapprendre à vivre. « Tu voulais d’un taré comme moi dans ta vie, hein ? Un meurtrier ? Un monstre ? » je hausse le ton sans vraiment m’en apercevoir, tout en me rapprochant petit à petit d’elle. « Ce que j’ai fait, je l’ai fait par amour, et il m’a fallu un putain de courage pour couper les ponts avec toi, alors viens pas me traiter de lâche, c’est clair ? » Je recule précipitamment de quelques pas, l’esprit confus. Je voulais l’embrasser. Je voulais la frapper.

« Qu’est-ce que tu connais des sacrifices ? », renchérit-elle à ma dernière diatribe. « Moi tout ce que je vois, c’est un paon qui se pavane avec sa rousse, qui s’affiche fièrement à la vue de tous ces rapaces du Capitole. » La perfidie de l’attaque me coupe le souffle, d’autant plus que je ne m’étais pas préparé à ce que le sujet s’immisce dans la conversation. Je ne savais pas que Kathleen était au courant de cette histoire, je ne m’étais même jamais douté qu'elle puisse l'apprendre un jour. Une violente bouffée de culpabilité m’assaille alors, avant d’être rapidement remplacée par une colère brute, et pleinement justifiée. Pourquoi m’en vouloir de fréquenter d’autres filles quand Kathleen m’avait chassé de sa vie ? Je n’avais aucun compte à lui rendre. Aucun. Et au fond de moi, tout ce que j’espérais, c’était qu’elle crève de jalousie en m’imaginant dans les bras d’une autre qu’elle. Comme moi, lorsque les rumeurs du Districts murmuraient sur mon passage que la fille Harper et que le fils du maire s’étaient énormément rapprochés, et que – comment disaient-ils, déjà ? – que si vous voulez mon avis, ça m’étonnerait pas que ces deux-là finissent par se marier. Enfin voyons, ça se voit comme le nez au milieu de la figure ! Vous verrez bien, dans quelques années, vous verrez bien. Si Kathleen n’était pas morte aux Jeux l’année d’après, la prédiction de ces commères aurait-elle fini par se réaliser ? J’ai envie de vomir rien qu’à l’idée qu’elle aurait pu un jour devenir Madame Kathleen Bregstone.

« Ecoute, je suis désolée, okay ? » Sa voix me tire de ces souvenirs extrêmement déplaisants. « Pour tes parents, pour… Tout le reste. Mais tu peux juste pas sortir de nulle part et m’agresser comme ça. Pas sans que je me défende. » Estomaqué, il me faut plusieurs secondes pour recouvrer mes esprits. Etait-elle en train de me présenter ses excuses ? Ça me semblait tellement inconcevable venant de sa part que j’en restais bouche-bée. Je devrais peut-être lui répondre que je comprenais sa réaction, qu’encore une fois, tout était de ma faute et que je ne lui tiendrais pas rigueur de m’avoir cassé le nez, mais une force invisible m’en empêche et je garde le silence comme l’idiot que j’étais. « Réellement Elyas, t’es venu là pour quoi ? », insiste-t-elle. C’était une bonne question, qui méritait d’être posée, mais je ne connaissais pas la réponse. Ce que je faisais ici ? Je n’en avais pas la moindre foutue idée. Officiellement, j’étais venu pour obtenir des informations sur le rôle qu’avaient joué mes parents dans ce réseau rebelle implanté au Neuf, je voulais comprendre ce qui avait causé leur perte… Officieusement, c’était une toute autre histoire. Et soudain, l’évidence me sauta à la figure. J’avais fait tout ce chemin pour la revoir, uniquement pour la revoir. Mais comment avouer à la fille qui vous avait fait clairement comprendre qu’elle ne voulait plus de vous dans sa vie, que vous étiez ici uniquement parce que vous l’aimiez et que vous ne pouviez pas vivre sans elle sans passer pour un débile un peu trop insistant ? Je me renfrogne à l’idée de me faire à nouveau rembarrer, j’imagine déjà la conversation qui s’en suivrait et soudain, l’envie de lui faire mal, de la blesser comme elle m’avait blessé en me rejetant, est plus forte que tout et je n’y résiste pas.

« Je vais me marier. » C’était un mensonge, mais qui s’en souciait ? « Cette fille, Prudence… C’est une fille bien. Elle a la gentillesse, le calme et la douceur dont j'ai besoin pour me reconstruire. Et elle a gagné les Jeux l’année dernière, donc elle sait ce que je ressens, ce que j’éprouve, et elle m’accepte comme je suis. » Si vous n’aviez pas compris, c’était une pique destinée exclusivement à Kathleen.  « Elle m’aime. Elle m’aime vraiment. » Voici la seconde. Je veux la faire souffrir, je veux voir ses beaux yeux s’embuer de larmes à l’idée de me perdre définitivement, je veux que les réactions instinctives, involontaires et spontanées de son corps me prouvent qu’elle tenait à moi plus qu’elle ne voulait bien l’avouer. Pourquoi est-ce que je me sentais toujours obligé d’agir comme un parfait connard ? Je l’ignorais mais quoi qu’il en soit, je ne pouvais plus faire marche arrière. Je laisse échapper un rire las. « Etrange la vie, pas vrai ? C’est elle que je vais épouser, mais c’est toi que j’aime. Mais puisque tu m’as bien fait comprendre que tu ne voulais pas de moi, je n’allais passer ma vie à attendre ton bon vouloir. A attendre que tu te rendes enfin compte que tu m’aimais toi aussi.  » J’ancre mes yeux dans les siens, soudainement très sérieux, comme pour la défier de nier l'amour qu'elle ressentait pour moi. Et soudain, le doute s’installe et me paralyse : peut-être ne m’aimait-elle plus, ou peut-être ne m’avait-elle-même jamais aimé. Et si je m’étais fait des idées tout ce temps ? Si l’amour que je lui vouais n’avait rien de réciproque ? Etait-il possible de se voiler autant la face ?

Hj : J'espère que ça t'ira, et que tu auras matière à répondre, parce qu'après tout, j'ai pas rajouté grand chose de neuf. Et maintenant... dodo Arrow What a Face
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Kathleen S. Harper
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MessageSujet: Re: You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen   You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen Icon_minitimeMer 1 Oct - 16:11



« Si je t’ai fermé ma porte, c’était pour ton bien, pour te protéger, te préserver.» je lâche un ricanement sec en hochant la tête, un sourire narquois accroché aux lèvres. Me préserver. Comme si j'avais besoin d'être protégée, à l'époque. « Et ça a teeeeellement bien marché. » je siffle tout bas entre mes dents, croisant les bras sur ma poitrine en roulant des yeux d'un air exaspéré. Plus une pensée dite tout haut, qu'une remarque pertinente destinée à faire avancer la conversation. Je le laisse cependant continuer sa petite plaidoirie, qui sait. Peut-être arriverait-il à me convaincre que ses intentions étaient louables. Ou peut-être pas. « Tu as vécu l’Enfer des Jeux toi aussi, alors maintenant, tu sais ce que j’ai pu ressentir à ma sortie de l’Arène. La haine. Le dégoût. La peur, aussi. La peur de cet étranger qui avait mon apparence, mais qui n’était… qui n’était pas moi. J’ai tué, Kath. Cinq fois, si tu t’en rappelles. Et avec le temps, j’ai fini par comprendre, par me rendre compte qu’à chaque fois, à chaque putain de fois, j’avais pris plaisir à le faire, et que je n'avais plus qu’une envie en tête, revivre à nouveau cette sensation de toute-puissance. » Pas un seul instant, mes yeux ne le quittent. Je serre les dents. Bien sûr que je savais. Mais, sérieusement ? Me fermer la porte à la tronche pour... Ca ? Encore une fois, bien malgré moi, je laisse échapper un rire rempli d'amertume. Je soupire, faisant bouger les doigts de ma main endolorie nonchalamment. « Ce que je sais, c'est qu'à mon réveil ici, après les jeux, j'étais seule. Je sais qu'à ce moment là, j'avais besoin de quelqu'un sur qui compter. Et j'ai eu la chance de pouvoir trouver ces personnes. Et me dit pas que c'était pas ton cas. Mais non, t'as préféré souffrir en silence dans ton coin, quand quelqu'un te tendait la main ! » Là. Il voulait savoir ce que j'avais ressenti ? Après tout, il ne s'était jamais vraiment rendu compte de ce qui se passait à l'extérieur après son retour de l'arène. Il n'avait pour ainsi dire même pas essayé. Il s'était complètement enfermé dans une bulle dont il n'avait à priori pas vraiment émergé. Quant à moi... Oui, je continue à amener ça sur le tapis. Mais je l'ai toujours en travers de la gorge, son attitude passée. « Tu voulais d’un taré comme moi dans ta vie, hein ? Un meurtrier ? Un monstre ? » je le fixe en train de s'approcher, retenant à grand peine la remarque cinglante qui me brûle les lèvres. J'attends qu'il termine pour pouvoir répliquer. « Ce que j’ai fait, je l’ai fait par amour, et il m’a fallu un putain de courage pour couper les ponts avec toi, alors viens pas me traiter de lâche, c’est clair ? » Il n'a toujours pas compris comment tout ça fonctionne, pas vrai ? Que ça devait aller dans les deux sens ? Que de mon point de vue, il n'avait fait que rompre sa promesse. Alors, à mon tour, je hausse la voix de nouveau, agacée par ses excuses sans véritable sens. « Ce que je voulais ? Ce que je voulais c'était être avec toi, crétin ! Je voulais être là pour t'aider, être l'épaule sur laquelle tu viendrais pleurer. Être là pour toi ! Tu crois que j'en avais quelque chose à foutre que t'ai tué ces gamins dans l'arène ? Que si j'y avais accordé ne serait-ce que la moindre importance, je serai venue frapper à ta porte tous ces mois durant ? Tu crois que ta famille en avait quelque chose à faire ? » je commence, prête à en découdre encore une fois si besoin. « Moi qui te pensait plus malin que ça. » je lui fais en secouant la tête, portant une main exaspérée à mon front. A de nombreuses reprises, Virani était venue me trouver quand elle ne savait pas quoi faire à propos de telle ou telle chose, quand elle avait besoin de quelqu'un pour l'aider à régler certains problèmes dont elle ne voulait pas parler à ses parents, et qui nécessitait une approche plus fraternelle. Seulement son frère lui avait, à elle aussi, fermé la porte au nez.

La tension semble retomber un moment. Accalmie passagère avant le contrecoup de la tempête. Et là, la bombe est lâchée. La raison de sa venue ici. Ou du moins, c'est ce qu'il prétend. « Je vais me marier. » C'est comme un coup de poignard. Un coup de poing dans le creux de mon estomac, qui a chassé mon souffle en une fois. Comment je suis supposée réagir face à une annonce pareille ? Il veut vraiment que je sorte de mes gonds une nouvelle fois, comment ça se passe dans sa tête ? Je serre la mâchoire, tentant de garder un minimum de contenance face à cette annonce pour le moins brutale. Et je pense que le fait de ne pas avoir reçu mon poing dans son nez déjà cassé, est en soit un petit exploit. Je reste silencieuse, attendant la suite des festivités. « Cette fille, Prudence… C’est une fille bien. Elle a la gentillesse, le calme et la douceur dont j'ai besoin pour me reconstruire. Et elle a gagné les Jeux l’année dernière, donc elle sait ce que je ressens, ce que j’éprouve, et elle m’accepte comme je suis. » je lâche un ricanement amer. Elle m'accepte comme je suis., façon originale de me dire « Pas comme toi, en somme. ». Je m'humecte légèrement la lèvre inférieure, résistant tant bien que mal à cette envie de lui exploser une nouvelle fois la tête contre le mur, ou n'importe quoi qui se trouvait à ma portée. Je lève de nouveau les yeux au ciel -enfin, au magnifique, que dis-je, sublime plafond gris- passant nerveusement d'un pied à l'autre. « Elle m’aime. Elle m’aime vraiment. » c'est bien, Chesterfield. Continue donc à jeter de l'huile sur le feu, d'alimenter cette rage grandissante qui gronde à chaque instant en moi. J'inspire de manière à essayer de garder mon sang-froid. Chose particulièrement ardue pour mon caractère tout feu tout flamme. « Etrange la vie, pas vrai ? C’est elle que je vais épouser, mais c’est toi que j’aime. Mais puisque tu m’as bien fait comprendre que tu ne voulais pas de moi, je n’allais passer ma vie à attendre ton bon vouloir. A attendre que tu te rendes enfin compte que tu m’aimais toi aussi.  » Je ne peux réprimer le rire nerveux qui s'échappe. C'est dingue. J'ai beau m'être dit maintes et maintes fois que tout ça c'était terminé, que c'était derrière moi et que je pouvais aller de l'avant, chaque fois il revenait à la charge.

Finalement, mes yeux croisent les siens. Je ne sais pas bien dire ce qu'il attend comme réaction. Mais je ne lui donnerai pas la satisfaction qu'il attend. Foutue fierté. « Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Elyas ? Que je suis contente pour toi ? » je lui demande de manière purement rhétorique. Il sait très bien comment je suis. Que l'expression des sentiments et moi, ça fait beaucoup. Et pourtant, j'avais été la première à faire un pas en avant. Pour rien, finalement. Je lui adresse un sourire aussi faux que le calme que j'arbore dans l'instant. « Félicitations, tu vas épouser une fille qui croit que tu l'aime, qui croit en toi et tes promesses. » Ironie, quand tu nous tiens. Oh il peut bien se marier à qui il veut. J'en ai rien à faire. Enfin... J'essaye de me convaincre du contraire. J'essaye de toutes mes forces, mais c'est loin d'être évident. Pas quand, comme moi, on ne sait pas réellement ce qu'on veut. « Et quand bien même. Si je te dis que je t'aime, qu'est-ce que ça va changer ? Tu peux pas juste venir vivre ici. T'as pensé à tous ces tributs qui se retrouveraient sans mentor ? Aux effets que ça pourrait avoir sur le district en général ? » je soupire. Voilà sans doute ce qu'il attendait. Une confession de ma part. A ma manière. En détourné. Qu'est-ce qu'il disait, à propos des sacrifices, déjà ? « Sans oublier qu'il te faudrait abandonner ta précieuse fiancée que tu aime tant. » je continue en adoptant un air renfrogné. « Et si c'est tout ce que t'avais à me dire, c'était pas la peine de te déplacer. On a les nouvelles, ici aussi. » j'aurai fini par l'apprendre un jour ou un autre, de toute manière. Et le fait que ça soit par la télévision ou les ragots, lui aurait épargné un coup dans le pif.

Spoiler:
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Reed Emerson
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△ humeur : Se sent vide et abandonné, désespéré par la chute de Coin et l'échec de la rébellion.
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MessageSujet: Re: You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen   You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen Icon_minitimeDim 26 Oct - 1:41



Je ne lui avais pas dit grand-chose, et pourtant, jamais encore je ne m’étais livré autant à quelqu’un. Pas même à Virani. Elle n’attendait que ça, la pauvre petite, que je m’ouvre à elle pour qu’elle puisse panser mes plaies mais j’avais délibérément choisi de lui épargner la douleur d’apprendre que son grand frère était rongé par la culpabilité, le dégoût de lui-même, qu’une peur tenace et un sentiment cuisant d’échec ne le quittaient jamais, que des idées morbides lui traversaient souvent l’esprit, et cerise sur le gâteau, il ne fallait pas oublier qu’il était probablement fou. Même au Capitole, je n’étais pas connu pour être un grand bavard, mais c’était encore pire quand on en venait à parler de moi. J’étais tout bonnement incapable de confier mes états d’âme à qui que ce soit, mais j’étais loin d’être une exception, il en allait de même pour tous les autres Vainqueurs. Nous avions connu trop d’horreurs pour en parler librement.

Mais en lui confiant aujourd’hui mes peurs les plus profondes – celles de lui faire du mal, de la blesser plus qu’elle ne l’était déjà, de la meurtrir dans sa chair et dans son âme – je lui avais avoué les raisons de mon silence, de mon absence, je lui avais ouvert mon cœur et comme toujours, Kathleen en avait profité pour le réduire en miettes. Elle me riait au nez, piétinait allégrement mon orgueil blessé, et n’avait aucun scrupule à achever un homme déjà à terre. A croire qu’elle ne savait faire que ça. Mais j’imagine que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même, parce que malgré le fait qu’elle m’avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait pas de moi dans sa vie, déceptions après déceptions, je revenais toujours à la charge, comme le pire des idiots qui tendait inlassablement le bâton pour se faire battre. Mais c’était plus fort que moi, je n’arrivais tout simplement pas à me faire à l’idée qu’il n’y aurait jamais rien entre nous, rien d’autre que de la haine, des regrets et des milliers de non-dits. Je voulais tellement croire que nous étions faits l’un pour l’autre que j’en devenais aveugle et sourd, imperméable à tous les signes qu’elle m’envoyait, et qui signifiaient clairement qu’il n’y aurait pas de « nous », qu’il n’y en avait jamais eu. J’ai toujours cru que Kath était mon âme-sœur, mais peut-être était-il temps de reconsidérer la question, et de reconnaitre que je m’étais trompé. La vie était loin d’être un conte de fée, la mienne en tout cas n’était qu’un interminable cauchemar.

Pour la première fois de ma vie, j’avais déposé les armes et ôté mon armure, cette seconde peau impénétrable dans laquelle je m’étais enveloppé depuis ma sortie de l’Arène, celle qui était censée me protéger, me préserver des coups durs, mais qui n’avait fait que m’isoler davantage dans mon chagrin et ma souffrance. Pourtant, malgré le fardeau écrasant de ma solitude, j’étais convaincu d’avoir pris la bonne décision en fermant ma porte à Kathleen, même si elle ne le comprenait pas encore. Ma simple présence lui aurait été bien plus néfaste qu’elle ne voulait le croire, et notre amitié, notre amour, si tant est qu’il ait existé un jour, n’aurait fait que la détruire chaque jour un peu plus. Il n’y avait qu’à voir combien Virani avait souffert depuis que j’étais réapparu dans sa vie pour s’en rendre compte. Et puis, je savais que Kathleen ne m’avait jamais vraiment pardonné la mort de son frère, et le fantôme de Jeremiah flotterait toujours entre nous deux, comme le rappel constant de mes erreurs passées. Non, notre histoire était vouée à l’échec avant même qu’on lui ait donné une chance ; c’était dur, mais mon cœur devait accepter ce que ma tête savait déjà pour que je puisse enfin tourner la page.

« Ce que je sais, c’est qu'à mon réveil ici, après les Jeux, j’étais seule. Je sais qu’à ce moment-là, j’avais besoin de quelqu’un sur qui compter. Et j’ai eu la chance de pouvoir trouver ces personnes. Et me dis pas que c’était pas ton cas. Mais non, t’as préféré souffrir en silence dans ton coin, quand quelqu’un te tendait la main ! », s’emporte-t-elle alors. Je secoue légèrement la tête ; je sais que son point de vue est justifié, mais le mien l'était tout autant. « Regarde-moi dans les yeux, et ose me dire que même sans le vouloir, tu n’as jamais fait de mal à Billie.  Que tu ne l’as jamais fait souffrir, jamais fait pleurer. Que tu ne lui as jamais fait peur. » Au fond de moi, je pressentais qu’elle aussi avait des actes sur la conscience qu’elle se reprocherait encore longtemps, et si c’était bel et bien le cas, alors elle comprendrait où je voulais en venir. J’ai conscience de l’avoir blessée en lui fermant ma porte, mais toutefois beaucoup moins que si je l’avais laissée entrer dans cet abîme qu’était devenue ma vie. Pour le moment, elle ne le comprenait pas encore mais viendrait un jour où elle réaliserait enfin que je n’avais agis que pour son bien, que c’était la meilleure solution. Oui, à l’époque, je crevais d’envie de la serrer dans mes bras, de pleurer sur son épaule, de l’aimer, l’aimer jusqu’à mon dernier souffle, l’aimer comme si nous devions mourir demain, mais jamais je n’aurai pu accepter de lui infliger cette longue descente aux Enfers qui l’attendait si elle prenait place à mes côtés. Alors je l’ai éloignée, mais il n’y a pas de mot pour décrire le manque qui m’a consumé jour après jour, mois après mois, année après année. J’étais comme un drogué incapable de se désintoxiquer d’elle.  « Et puis, le Capitole me force à faire des choses qui… des choses qui t’auraient fait de la peine, crois-moi. Tu ne m’aurais plus jamais regardé de la même façon après ça. C’est pas ce que tu aurais voulu.»

« Ce que je voulais ? Ce que je voulais c’était être avec toi, crétin ! Je voulais être là pour t’aider, être l’épaule sur laquelle tu viendrais pleurer. Etre là pour toi ! Tu crois que j’en avais quelque chose à foutre que t’ai tué ces gamins dans l’arène ? Que si j’y avais accordé ne serait-ce que la moindre importance, je serai venue frapper à ta porte tous ces mois durant ? Tu crois que ta famille en avait quelque chose à faire ? » J’écarquille les yeux, véritablement surpris par ses paroles. Comment pouvait-elle me pardonner quelque chose que moi-même, je ne pourrais jamais me pardonner ? « Moi qui te pensais plus malin que ça. » « Désolé de te décevoir. Encore une fois. », je raille, piqué au vif par sa remarque.

Lassé de ce petit jeu entre nous, je décide qu’il est temps d’y mettre un terme définitif. Je décide de frapper un grand coup en lui annonçant plutôt brutalement que j'allais me marier ; il n’y a rien de vrai là-dedans, mais ce mensonge aura au moins le mérite de m’apprendre ce que je désespère d’entendre. C’est un coup risqué, je joue tout à quitte ou double et j’appréhende sa réaction ; soit elle m’aimait aussi, soit elle briserait mes espoirs les plus fous, les plus naïfs aussi, mais il fallait que je sois fixé une bonne fois pour toutes. Je ne pouvais plus me contenter de ces aveux à demi-mots. Il me fallait des preuves, et il me les fallait maintenant. Mais son attitude n’est pas celle que j’espérais et j’ignore pourquoi je suis autant déçu. J’aurai dû m’y attendre, pas vrai ? Elle relève ses yeux vers les miens, et son regard me transperce de part en part. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise, Elyas ? Que je suis contente pour toi ? Félicitations, tu vas épouser une fille qui croit que tu l’aimes, qui croit en toi et tes promesses.» Je baisse la tête comme un enfant pris en faute. Elle ne sait pas à quel point elle a raison. J’aime sincèrement Prudence, d’une certaine façon, et je ne veux pour rien au monde lui faire du mal… mais c’est exactement ce que je suis en train de faire. J’avais vraiment un don inné pour tout faire merder. Et pour briser mes serments. « Et quand bien même. Si je te dis que je t’aime, qu’est-ce que ça va changer ? » « Tout, Kath. Tout. », je lui réponds dans un souffle. « Tu peux pas juste venir vivre ici. T’as pensé à tous ces tributs qui se retrouveraient sans mentor ? Aux effets que ça pourrait avoir sur le district en général ? » Les mâchoires serrées, je ne parviens pas à réfréner la colère qui gronde au fond de moi, et c’est à peine si j’entends le reste de sa phrase. « Mais putain de merde ! », je rugis en frappant le mur à ma droite. « Et moi ? Est-ce que quelqu’un m’a un jour demandé ce que je voulais ? » je m’énerve en haussant le ton. Est-ce que c’était une pensée égoïste ? Sans doute un peu. « Je te signale que j’ai jamais demandé à ce qu’on m’envoie dans cette Arène, j’ai jamais demandé à m’occuper de ces gosses, moi ! A les regarder crever sans pouvoir rien y faire. Et j’en ai marre, Kath ! Tu sais pas ce que c’est de devoir pisser sur ma fierté pour jouer au petit toutou bien dressé, de devoir sourire aux caméras quand je voudrais hurler à m’en péter les cordes vocales, de devoir supporter tous ces enfoirés, de devoir toujours faire semblant d’être un autre ; non tu sais pas ce que c’est, t’en as pas la moindre foutue idée ! », je m’emporte, exhorté par une vague de fureur qui balaie tout sur son passage. « Et toi, BARRE-TOI ! », je hurle à l’intention de l’homme que j’aperçois au fond du couloir, il tourne les talons et déguerpit sans demander son reste. Cette intervention inopinée a eu au moins le mérite de me calmer un peu. Mais un peu seulement. « T’imagines même pas ce que j’ai pu ressentir en regardant Jeremiah mourir, en te regardant, TOI, mourir. Je devrais être habitué, à les voir tomber, mais chaque année, c’est de pire en pire. J’voudrais juste que ça s’arrête, que ça s’arrête une bonne fois pour toutes, avant que je devienne complètement fou. Si j’avais su ce qui m’attendait, je me serais laissé mourir dans cette Arène. Il faut vraiment être fou pour vouloir en sortir. », je conclus d’une voix étranglée en me prenant la tête entre les mains. Combien de temps pourrais-je encore supporter cette situation ? Plus très longtemps, je le crains. Des gouttes d’eau sur mes joues m’apprennent que je suis en train de pleurer. Merde. Je mets ce moment de faiblesse sur le compte de la fatigue, le chemin jusqu'au Treize avait été long, et les nuits courtes et agitées.  J’essuie précipitamment ces quelques larmes, l’air de rien en espérant que Kathleen n’ait rien remarqué. Il ne manquerait plus que je passe pour un chouineur pour compléter le portrait peu flatteur qu’elle avait déjà dressé de moi.

« Ecoute. », je reprends d’une voix calme, à nouveau maître de moi-même, comme si ce brusque accès de colère n’avait jamais eu lieu, comme si je n’avais pas complètement pété les plombs la seconde d’avant. « Je suis désolé Kath, tellement désolé. J'ai merdé sur toute la ligne, je m'en rends compte. Je t’ai fait du mal, je t’ai laissé tomber quand tu avais le plus besoin de moi, et je sais qu'il n’y a rien au monde que je puisse faire pour que tu me pardonnes un jour. Je voudrais tellement pouvoir revenir en arrière et tout changer, je te jure, mais je ne peux pas. Ce qui est fait est fait, et si ça peut te consoler, vivre en sachant que tu me détestes est une punition amplement suffisante … C’était une mauvaise idée de venir ici, c’est toi qui a raison. J’ai cru que… enfin… j’ai pensé que peut-être… Non, rien, laisse tomber. », je marmonne, dépité. « J’imagine que nos chemins se séparent ici. » Je lui offrais des adieux. De vrais adieux, cette fois. Mais c’était elle qui avait raison, je ne pouvais pas me soustraire à mon rôle de Mentor. J’étais coincé au Neuf, et elle dans ce trou à rat, ce qui réglait définitivement la question. Il n'y avait pas d'avenir pour nous, pas dans ce monde en tout cas, pas tant que Snow ou ses semblables règneraient en maître sur le pays. Je m’approche lentement d’elle, et  la prends dans mes bras sans lui demander son avis. L’idée que je puisse la tenir contre moi pour la dernière fois me fait à nouveau monter les larmes aux yeux. Elle ne se rend pas compte qu’elle a été, qu’elle est et qu’elle sera toujours le centre de mon monde. Je replace une mèche rebelle derrière son oreille, puis ancre mes yeux embués de larmes dans les siens. « Dès que je le pourrais, je t’enverrai Virani. On est surveillé, elle n’est plus en sécurité au Neuf, elle doit partir. Je te demande une dernière faveur, t’occuper d’elle. Tu as toujours été comme une sœur pour elle. Bien meilleure que le frère que j’étais. » je lui affirme, des regrets dans la voix. «… Et trouve-toi quelqu’un de bien Kathleen. Quelqu’un qui te rendra heureuse. Tu le mérites vraiment. », je lui murmure doucement, comme si chacun de mes mots était une lame qui me déchirait la gorge. Je ne voulais pas qu’elle trouve quelqu’un d’autre, l'idée même me flanque la nausée, mais je ne pouvais pas, je n’avais pas le droit de l’empêcher de vivre sa vie. Je me penche vers elle pour l’embrasser, mais jugeant que ce n’était peut-être pas une très bonne idée, je me ravise au dernier moment et vient déposer un baiser sur sa joue, qui y laisse une trace ensanglantée. « Je refusais de l'accepter, mais c'est toi qui a raison depuis le début. C'est mieux comme ça. Pour nous deux. » , je lui murmure alors au creux de l'oreille. Mieux pour nous deux ? Pas tout à fait. C'était effectivement ce qu'il y avait de mieux pour elle, mais pour moi, en revanche... Ce n'était qu'une torture de plus que de devoir vivre sans elle.
1/ Désolée, c'est long You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen 4113221486 Je pensais pas que ce serait aussi long, j'ai pas fait exprès. Embarassed
2/ Désolée, j'ai l'impression que c'est du caca You broke my heart and I hate you, because I still love you + Elyen 178029134
3/ Je me suis pas relue (la flemme), j'espère que y'a pas de trop grosses fautes What a Face
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