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 We are infinite ◊ Poezyn sisterhood

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MessageSujet: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeVen 18 Avr - 21:23

We are infinite ◊ Poezyn sisterhood LargeFeels like coming home
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feat Bambi.





Ruby revenait. Quelque chose entre ces murs lui rappelait une époque qui lui semblait désormais extrêmement éloignée. Sa mémoire lui renvoyait des souvenirs enfouis. Ces pavés, ces angles de rues... tout ici lui était familier, ais paraissait avoir changé. La jeune femme s'était tellement persuadée qu'elle appartenait à un autre monde que ce retour aux sources s'avérait particulièrement violent. La capitale, autrefois sa maison, risquait de se transformer en mouroir à tout instant. Mais si les risques étaient immenses, force était d'admettre que ce qui l'attendait plus loin en valait la peine.

C'était la première fois depuis un long moment. La première fois depuis cinq ans, pour être exact. De l'adolescente de quatorze ans ne restaient plus que le nom. Ruby aimait sa maison, mais en détestait les habitants. Sa soeur était un exception. Sa soeur était son sang.
Des parents influents, des "amis" influents, une famille influente. Voilà ce que Ruby avait laissé derrière elle il y avait de cela cinq ans. Cela faisait cinq longues années que les jumelles ne s'étaient pas tenues dans les bras, n'avaient pas dialogué de vive voix, ne s'étaient pas vues. Cinq années pour que Ruby trouve enfin la force de revenir dans ce haut-lieu sans craindre de tout abandonner pour retourner auprès de sa jumelle, comme elle l'avait secrètement craint un certain temps.

Ruby ne se sentait pas prête à affronter cela. Pourtant, elle avait accepté de participer à cette mission au Capitole. Elle avait prévenu sa soeur de sa venue grâce à un message codé comme elles avaient l'habitude de le faire dans leur enfance. Peut-être Bambi ne se montrerait-elle pas. Ruby pensait, égoïstement, que ce serait même pour le mieux. Revoir sa jumelle lui ferait du mal. C'était un abandon que la jeune femme regrettait toujours, mais rien ne pouvait la faire changer d'avis quant à son idéologie. Bambi avait beau être la personne pour laquelle la rebelle ferait n'importe quoi, elle ne pouvait pas valoir son engagement. Elle ne DEVAIT pas valoir son engagement.

En rejoignant ce groupe, en choisissant d'agir depuis les districts, Ruby s'était condamnée elle-même à l'isolement. Il s'agissait là du prix à payer pour faire ce qu'elle pensait juste, mais surtout pour échapper à cette cage capitolienne. Il régnait au Capitole comme une fragrance de naïveté et de suffisance écœurante. C'était un endroit où l'on ne pensait pas par soi-même. Les pensées étaient régies, les esprits fermés. L'extravagance était de mise : la forme était là. Mais qu'en était-il de la quête d'originalité ? De la recherche de connaissances ?

Ruby s'était toujours questionnée sur la raison de sa ration journalière quand des enfants de son âge devaient se battre dans une arène pleine de dangers pour gagner un peu de nourriture et, plus tard, couvrir leur district de gloire. Mais qu'était-ce, la gloire ? Tuer pour nourrir ses pairs ? Supprimer pour rallonger l'existence de la majorité ?
Pourquoi ça ? Au nom de quoi, de qui, pouvait-on imposer cette façon de procéder, au juste ?

Non, Ruby Poezyn n'avait jamais compris cela. Sa jumelle, à son grand dam, semblait s'en accommoder en revanche. Issue d'une grande famille, la jeune femme pouvait être considérée comme une paria de premier ordre. Mais elle s'en moquait désormais. Car elle faisait ce qu'elle croyait juste.

La sous-chef rebelle finit par se trouver à proximité du point de rendez-vous . Il lui sembla voir une silhouette plus loin. Elle quitta immédiatement le chemin et s'avança dissimulée sous le couverts des arbres et bosquets.




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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeSam 19 Avr - 23:40







Elle le triturait. Littéralement. Depuis des heures, Bambi ne pouvait s’empêcher de regarder ce petit bout de papier, le chiffonnait, le dépliait avant de le replier, relisant les lettres imprimées, encore et encore. Il avait beau ne faire que quelques centimètres tout au plus, il représentait tant de choses qu’elle se sentait complètement perdue rien qu’en y posant ses yeux. Elle avait ce regard vide qu’ont les morts, en était presque amorphe, immobile et blafarde enfant. Une larme glissa au creux de son œil, roula sur sa joue pour atterrir près de ses lèvres. Elle relut encore une fois le mot, qui paraissait si incompréhensible. Pour tous, sauf pour elle. Bambi n’était pas inconnue à ces lettres. A leur sens, qui n’avait pour elle aucun secret. Toute autre personne n’y aurait vu que de simples lettres accolées les unes aux autres, message codé impénétrable. Elle comprenait. C’était un langage qu’elle connaissait bien, depuis longtemps. Mais qu’elle n’avait plus eu l’occasion d’utiliser, depuis cinq ans. Cinq ans… c’était si long, et si court en même temps. Rythme saccadé. Mélodie chuchotée. Elle ne s’était presque pas rendu compte que cinq années s’étaient déjà écoulées. Cinq années pendant lesquelles aucune nouvelle de sa sœur ne lui était parvenue. Bambi aurait pu la croire morte si elles n’avaient pas été jumelles, liées par un sentiment fort, plus que tout. Enfants, elles avaient élaboré un alphabet codé, qu’elles seules comprenaient. Une sorte de secret qu’elles partageaient toutes les deux, un jardin bien caché à l’abri des regards. Même Bambi comprenait la nécessité, ce besoin automatique de devoir se cacher, toujours.

Un hululement perça le silence, et la jeune fille se leva, titubant légèrement, se faisant presque violence pour ne pas se rassoir. Elle traînait partout cette faiblesse maladive, cette peur paranoïaque, tout ce qui faisait d’elle une enfant, une gamine à l’allure si parfaite qui avait peur de son ombre. Une Capitolienne incapable de sortir seule, de dormir sans une lumière. Elle avait peur partout, tout le temps, et ne savait même pas pourquoi. Le parc. A travers la fenêtre, la clarté lunaire prenait le pas sur la rue, qui ne possédait que quelques faibles lampadaires. Elle prit sa veste, frôla du doigt son améthyste, gravée dans sa peau, au niveau de son cou, et jeta un œil vers sa bague. De Ruby il ne substituait plus rien. Sinon ce bijou, comme un souvenir qui nous colle à la peau et qu’on ne veut surtout pas perdre. Elle était terrifiée, terrifiée à l’idée de sortir dehors, seule. En pleine nuit, terrifiée à l’idée de se retrouver en danger, comme la première fois où elle avait réussi à passer le portail de sa maison. Elle respira lentement, comme sa mère le lui avait appris, et regarda le mot. Elle était partagée entre une peur panique que ce soit un piège, une blague ou quelque autre chose de ce genre, et une joie timide de savoir qu’elle allait enfin revoir sa sœur jumelle. Elle attrapa le bout de papier et le jeta dans le feu, les mots étant gravés dans sa mémoire. « Rejoins-moi au parc ce soir, à minuit. Viens seule, et assure-toi de ne pas être suivie. Tu peux le faire, tu en es capable. » Son cœur battait plus vite, elle le sentait déjà vibrer, explosant de candeur. Alors elle prit son courage à deux mains et sortit de sa maison.

Le parc était illuminé de couleurs printanières, même si peu se voyaient, à cette heure. Les quelques lampadaires éclairaient d’une faible lueur le chemin en gravillons du parc, mais on devinait l’immensité et la perfection de chaque fleur, chaque buisson, chaque fontaine. Bambi avait l’air d’un faon, sautant dès qu’elle entendait un bruit, frémissant comme une proie qui sent son prédateur arriver. Elle marcha jusqu’aux fontaines, contourna le petit lac, ne sachant pas réellement où elle devait aller. Un bruit. Un crissement, au milieu des feuilles. Son cœur se mit à battre plus fort, et elle se retourna subitement, scrutant l’obscurité. Elle n’entendait rien. Ne sentait rien. Ne voyait rien. Tout semblait néant. Tout était néant, et elle ne pouvait s’aider d’aucun autre sens. Elle fit un pas, puis deux. La lumière des lampadaires vacilla, pour faiblir peu à peu et finir par s’éteindre entièrement. Elle n’osait pas parler, de peur de se retrouver face à quelqu’un qu’elle n’aurait pas aimé voir à cet instant. Son visage était connu au Capitole, pas seulement parce qu’elle était la filleule de Silver, pas seulement parce qu’elle était une Poezyn, mais également parce qu’elle était la sœur de Ruby Poezyn. La fameuse recherchée, qui avait quitté le Capitole voilà cinq ans. Elle chuchota, tout doucement, fermant les yeux. Quitte ou double. « Ruby ? »


Dernière édition par Bambi Poezyn le Sam 2 Aoû - 1:03, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeLun 21 Avr - 15:01

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« Ruby ? »

Deux syllabes. Son propre nom. Cette voix raviva dans le coeur de la rebelle une foule de sentiments qu'elle croyait éteints. Un amour inconditionnel. De la joie... Ruby venait d'effleurer le bonheur. Prudente, elle se refusa toutefois d'émerger des fourrées trop rapidement. Le silence retomba sur ce parc désert. Un bref coup d'oeil : Bambi était bien seule. Elle s'était aventurée à l'extérieur. Seule. Ruby étouffa son souffle en plaquant ses deux mains sur sa bouche. Devait-elle vraiment sortir ? C'était une mauvaise idée. Aussi, elle attendit.

Cinq secondes, dix secondes, quinze secondes, vingt secondes...

Le temps s'égrénait. La jeune femme se montrait cruelle. Bambi souffrait certainement de ce silence, mais que pouvait-elle faire ? Bondir, se révéler, et l'exposer à toutes sortes de dangers ? Ruby hésita. Il n'était pas trop tard pour faire demi-tour. Elle pouvait fuir ce parc, fuir sa jumelle, fuir une faiblesse inimitable. Elle pouvait s'enfermer à double-tour dans sa tête et laisser définitivement Bambi derrière elle. Pour qui est-ce que ce déchirement serait le plus difficile ? Bambi se sentirait peut-être trahie. Elle refoulerait peut-être sa jumelle, elle aussi. Tout serait si parfait alors... Ruby resterait tapie dans l'ombre. Elle disposerait de nouvelles de temps à autres, mais ne serait plus jamais en position de faiblesse comme maintenant.
Elle pouvait fuir. Elle pouvait renoncer, maintenant.

« Oui, c'est moi... », chuchota la rebelle.

Trop tard désormais. Ruby étouffa un hoquet avec peine, et se mit à trembler. Elle se redressa et laissa sa silhouette apparaître aux yeux de sa jumelle. Sa silhouette uniquement. Une forme serait toujours plus simple à laisser partir pour cinq nouvelles années qu'un corps. Ruby craignait le contact. Elle savait que si elle faisait l'erreur de s'approcher de sa soeur, rien ne serait plus contrôlable. Aussi resta-t-elle interdite, à demi dissimulée, observant sa jumelle qui se tenait à quelques pas d'elle. C'était une situation douloureuse. La jeune rebelle luttait pour ne pas faillir. Elle se faisait violence continuellement pour ne pas laisser les larmes qui embuaient ses yeux se déverser.  C'était un combat plus qu'un rendez-vous. Une lutte davantage que des retrouvailles. Il y avait Bambi, qui ne faisait que rappeler à ssa soeur à quel point elle lui avait manqué. Cinq ans sans rien, si ce n'est quelques informations obtenues grâce à des rebelles passant par le Capitole. Cinq années.
Elles ne partageaient plus rien d'autre qu'un nom, et un visage peut-être. Le traits de Bambi étaient resté si doux, si enfantins... Ruby demeura ainsi à la regarder pendant quelques secondes. Elle semblait frêle.

C'était comme un rêve. Ruby compta ses doigts pour s'en assurer. Bambi se tenait devant elle, et un mur invisible les séparait. C'était même un gouffre. Les deux jeunes femmes étaient aux antipodes l'une de l'autre désormais. Comment Ruby avait-elle pu abandonner Bambi ? L'horreur de son geste lui sauta au visage avec une brutalité inouïe. L'eau salée finit par inonder ses joues, tout comme ses sentiments noyèrent son coeur, écrasant ses poumons au passage. Ruby était à bout de souffle sans avoir fait un seul mouvement. Elle eut chaud tout d'un coup. Sans qu'elle ne sache pourquoi, elle fit le constat qu'il lui était impossible de se calmer. Elle ne pouvait pas se calmer.

« Je t'ai vue à la télévision avec ton violon », déclara-t-elle alors sans trop le vouloir.

Ruby se sentait parfaitement minable. Elle se sentait aussi devenir folle, les conflits intérieurs ne lui réussissaient pas le moins du monde. La jeune femme était à la fois heureuse et mortifiée, joyeuse et confuse, fière et déçue. Bambi était sortie. La rebelle savait à quel point cet effort était difficile pour sa soeur. Elle était farouchement craintive. L'idée même de l'extérieur pouvait lui déclencher des angoisses... Mais cela, c'était en d'autres temps. Se pouvait-il que Ruby ait raté le déclic ? Se pouvait-il que Bambi n'aie plus peur depuis bien longtemps, et que sa jumelle n'ait même pas été auprès d'elle pour l'aider à vaincre ses multiples inquiétudes ? Qu'avait-elle manqué au juste ? Cinq ans, certes, mais que s'était-il passé durant ce laps de temps ? Depuis quand Bambi avait-elle attendu l'arrivée de sa jumelle ?

De nouveau, la culpabilité sauta à la gorge de Ruby. La jeune femme redevint l'adolescente de quatorze ans ayant renié famille et origines. Elle avait presque oublié comme le Capitole était beau à côté de Bambi, comme il était presque parfait lorsqu'elle pouvait le dénigrer devant elle. Tout était confusion. Ruby ne savait même plus quelle était sa maison. C'était dehors, assurément. Si. Mais par-dessus tout, elle se sentait chez elle auprès de sa soeur.
Tant pis.

Ruby lâcha son sac et s'avança pour serrer Bambi dans ses bras.




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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeJeu 1 Mai - 14:11







Elle jeta un rapide coup d’œil vers les arbres. Ils semblaient la scruter, la dévisager plus que de raison, et cela la terrifiait. Elle était terrifiée, complètement paniquée. La lueur blafarde de la lune qui déviait ses prunelles enfantines, ô démone lyrique, la rendait si frêle qu’elle n’aurait presque pas à se baisser pour tomber, et rester là des heures, laissant le temps écouler sa peur. Elle serra les dents, se força à rester immobile quelques instants de plus. Elle n’avait pas le droit de laisser sa peur prendre le dessus, pas le droit de décevoir sa jumelle. Cela aurait été comme la trahir, et Bambi ne voulait pas. Peu lui importaient ces cinq années d’absence, peu lui importaient la tristesse et la douleur de l’ombre de la rebelle qui planait au-dessus des Poezyn, peu lui importait l’amour disparu de ses parents, eux qui avaient vécu la fugue de Ruby comme une trahison, eux qui pleuraient toujours, lorsque la pleine lune se montrait, eux qui n’arrivaient pas à oublier leur deuxième fille, cet ange envolé aux ailes pourtant si belles. Peu lui importait la colère qu’elle avait eue honte de ressentir lorsqu’elle avait découvert la lettre de sa sœur, la bague déposée sur le bois de chêne. Peu lui importait les regards pleins de nostalgie lorsqu’elle regardait le lit de Ruby, la candeur de ses larmes qui venaient ramener à elle le souvenir de l’absence, encore et encore. C’était comme une plainte sans fin, comme une punition qui ne s’arrêtait jamais. Elle baissa les yeux sur la bague accrochée à son doigt, comme si celle-ci allait tenter vainement de s’arracher à sa main, comme si le seul souvenir qu’elle avait eu de sa jumelle allait tout à coup s’envoler pour ne plus jamais revenir.

« Oui, c'est moi... » Son cœur se figea. Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige. Elle retint un mot, un cri… n’importe quoi. Mais elle ne put que rester là, les yeux baignés de larmes, attendant d’apercevoir le corps de sa sœur, un geste, une vision. Après cinq ans, elle ne savait plus à quoi s’attendre. Elle ne savait pas à quoi sa sœur pourrait ressembler. Elle imaginait qu’elle était toujours la même, ce même visage que le sien, plus libre peut-être. Sans doute. D’elles deux, Ruby avait toujours été la plus libre, la plus sauvage, prête à tout pour courir et découvrir le monde, Bambi étant son exact contraire. Et ce n’était pas en les séparant que les choses allaient changer. Elle tremblait. Elle serra sa main, se griffa pour calmer ses tremblements, auxquels elle s’était habituée depuis bien longtemps. Elle leva les yeux un instant, aperçut la silhouette de Ruby. Seulement sa silhouette. Elle reconnaissait sa sœur dans cette hésitation. Après tout, Ruby aussi pouvait avoir peur. Peur de quoi, elle ne le savait pas vraiment, mais elle s’imaginait. Et cela lui suffisait amplement pour que son esprit soit emmêlé de cauchemars, de démons sombres et pleins de terreur. Elle sentit que Ruby pleurait avant même d’entendre ses larmes glisser sur ses joues telles des pierres, avant même de devenir l’eau salée qui roulait sur son visage. Elle aurait voulu avoir le courage pour s’élancer dans ses bras, poser sa tête sur son épaule, la réconforter. Elle aurait voulu avoir le courage pour se montrer digne, pour se montrer brave. Mais Bambi était dépourvue de courage. Elle se sentait lâche ; elle était lâche. « Je t'ai vue à la télévision avec ton violon. » Un petit sourire apparut sur les lèvres de Bambi, aussitôt avalé par des larmes. Elle pleurait, elle aussi, incapable de se contenir, incapable de contrôler les mille émotions qui traversaient son esprit en cet instant. Elle aurait tant voulu autre chose pour Ruby.

Mais elle savait que sa sœur était comme les loups. Elle était un prédateur, indomptable et libre. Elle était l’oiseau qui ne veut se séparer de ses ailes, elle était le félin guettant sa proie, elle était la fierté autant que l’innocence, elle était tant de choses. Et les cinq années qui les avait séparées n’avaient fait que creuser le gouffre un peu plus entre Ruby et Bambi. Et soudain, elle sut. Elle sut qu’elle n’était pas terrifiée seulement par le fait de sortir de chez elle, par le fait d’affronter le monde et toutes les ombres qui la faisaient trembler, elle sut qu’elle aurait pu apprendre, apprendre à contrôler cette peur panique. Elle sut qu’elle avait peur de retrouver sa sœur, elle avait peur que Ruby l’ait oubliée, qu’elle soit devenue plus taciturne qu’aimante, plus froide et glaciale que joie et bonne humeur. Elle avait pensé à sa sœur chaque jour. Elle avait déposé une rose rouge, couleur rubis, sur sa fenêtre, et chaque jour, elle changeait son eau, espérant qu’elle ne se fane jamais. Cet espoir, c’était le retour de sa sœur qui le faisait vivre, c’était la rose qui grandissait peu à peu, devenant rose après être passée bourgeon, c’était Ruby elle-même, c’était plus qu’une simple fleur, au final.  

Elle aurait voulu dire un mot. Mais ils restaient bloqués dans sa gorge, incapables de sortir, restant bloqués à l’état de pensée. Ruby la serra dans ses bras, et Bambi sentit ses larmes tomber sur son épaule, elle sentit ses propres larmes couler, encore et encore. Elle se sentit défaillir, silencieuse et pâle ombre. Elle voulait dire à sa sœur à quel point elle lui avait manqué, à quel point elle l’aimait, à quel point tout était terminé… à quel point les cinq années étaient passées lentement. Mais rien ne venait. Elle ferma ses yeux engloutis par les larmes, ne pensant plus qu’à sa jumelle, qu’à rien d’autre. « Je… » Elle n’y arrivait pas. Les mots ne franchissaient pas ses lèvres. « Je… », tenta-t-elle de nouveau. Rien. Alors elle resta ainsi, la tête enfouie dans le cou de Ruby, laissant les secondes s’écouler comme si le temps s’était arrêté. Elle sut que sa sœur avait deviné, en sentant les fins doigts de Bambi dans son dos, que celle-ci avait toujours peur, que rien n’avait changé. Il y a certaines peurs qui ne peuvent s’oublier. Et certaines personnes qui ne sont pas décidées à s’en aller. Pas encore. Heureusement, pour Bambi. Elle se recula un peu, leva les yeux vers sa sœur. Elle avait l’impression de se voir dans un miroir, en plus affirmée, plus mature. Plus femme. Un mince sourire apparut sur ses lèvres et elle leva la main pour montrer la bague à sa sœur. Cette bague qu’elle n’avait jamais quittée, cette bague qui constituait le seul souvenir qu’elle avait de la Poezyn disparue. Et, alors, elle espéra que ce moment ne s’arrête plus jamais et que Ruby reste pour toujours. Pâle illusion.


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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeMer 7 Mai - 14:05

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L'étreinte était chaleureuse et désespérée. Ruby tenait sa sœur comme s'il s'agissait de ne jamais plus la laisser partir. Elle mouilla l'épaule de Bambi avec ses larmes, et s'en voulut sans pouvoir s'arrêter pour autant. Si la jeune rebelle aimait quelqu'un, c'était bien sa jumelle. Un lien indéfectible les unissait malgré leurs divergences d'opinion. Durant cinq ans, celles-ci les avaient tenues éloignées. Désormais, l'une face à l'autre, elle étaient familières et étrangères en même temps. Ruby n'était plus certaine de rien concernant Bambi. Ce qu'elle pensait savoir de sa jumelle avait été balayé par le temps, brise inéluctable soufflant dans nos mémoires. Il se plaisait à effacer les images, à embrumer les souvenirs, à faire taire les voix jusqu'à ce que l'on oublie leurs timbres. Ruby avait refoulé son existence capitolienne, mais les bras de Bambi lui faisaient regretter ce choix.

« Je… Je... »

Les mots ne franchissaient pas la barrière des lèvres de Bambi, mais atteignaient déjà sa sœur en plein cœur. Le silence retomba. La jeune violoniste s'écarta de sa jumelle. Ruby crut la voir chanceler un peu. Elles s'observèrent encore. Bambi leva ensuite une main parée de la bague que sa sœur lui avait laissée il y avait de cela cinq ans. Un hoquet échappa de nouveau à la rebelle, qui écrasa les larmes sur ses joues du revers de la main pour les faire disparaître. Revoilà Ruby. Le Capitole était un foyer dont elle savait qu'elle ne le ré-intégrerait pas. Et elle n'avait pas le droit de le faire espérer à sa sœur. Il ne fallait pas oublier les menaces, les dangers... Ruby ne pouvait pas rester trop longtemps, ou elle serait de nouveau prisonnière de cette geôle luxueuse qu'elle avait autrefois appelée « maison ».

« Tu... comment vas-tu ?  »

La question semblait être à sa place dans n'importe quelle conversation, mais dénotait cruellement en cette occurrence particulière. Ruby ne savait plus rien de sa sœur, et lui demandait comment elle allait comme s'il ne s'agissait que d'une vieille connaissance. C'était étrange, et malheureux. Mais la rebelle voulait savoir. Elle voulait savoir comment sa jumelle s'en sortait, comment elle vivait seule...

« Je suis désolée d'être partie. Mais tu sais... j'ai trouvé ma place... »

C'était une justification. Des excuses, même. Le fait est que Ruby se sentait minable devant sa jumelle, compte tenu de la façon dont elle s'en était séparée. Il n'y avait pas eu d'adieux, ni même de déclarations larmoyantes. Maintenant, cinq ans plus tard, la voilà confrontée à ce qu'elle avait fui en premier lieu.

« Tu m'as beaucoup manqué, Bambi. »

C'était peut-être le moment de repartir. Ruby était fière d'avoir dompté sa  peur, et d'avoir retiré cette épine qui lui meurtrissait le pied. Qu'en était-il de sa sœur, cependant ? Comment réagirait-elle face à tant de superficialité ? La rebelle ne savait plus ce qu'elle pensait, se marchait sur les pieds, n'arrivait à rien. Que devait-elle demander ou faire, exactement ? Elle regarda Bambi de nouveau. Sa physionomie traduisait sa fragilité. Elle remarqua cette chose dans son cou, mais ne dit rien. Cela lui fit de la peine pourtant. La rebelle n'avait rien changé à son apparence. Elle n'avait rien modifié car, même si elle ne se l'avouait pas, un coup d’œil dans le miroir lui permettait de se figurer comment sa sœur pourrait être. On lui avait suggéré de se couper les cheveux, et ce plusieurs fois, pour être repérée moins facilement par les pacificateurs. Ruby n'envisageait même pas cela comme une option. Et voilà que Bambi s'était faite tatouer. Discrètement, certes... mais elle ne cultivait plus leur ressemblance. L'ancienne capitolienne déglutit et tenta de garder une apparence indifférente. Cependant ses yeux ne pouvaient plus se départir de la marque.




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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeVen 30 Mai - 15:19







« Tu... comment vas-tu ? » Difficile à dire. Les sentiments de la jeune Poezyn étaient toujours un pêle-mêle qui était bien trop compliqué, pour elle comme pour les autres. Elle était incapable de mettre des mots sur ce qui faisait battre son cœur et surtout ce qui la faisait trembler. Elle frémit, tentant de retenir les larmes qui faisaient baigner ses yeux dans un liquide incolore qu’elle ne connaissait que trop bien. Pourquoi donc fallait-il qu’elle soit si timide, si candide ? Elle commençait presque à ne plus supporter sa peur, ou aurait-elle dû dire ses peurs. Elles l’empêchaient de vivre, elles détruisaient sa vie peu à peu, et c’en était plus que désagréable. Bambi grimaça, mais elle ne voulait pas réellement grimacer, plutôt sourire. Sauf qu’elle ne savait pas sourire. Son ADN était dépourvu de cette compétence, à priori. Elle respira bruyamment, s’apaisant à chaque seconde. Elle était avec sa sœur, sa sœur jumelle, qui plus est. Rien n’allait lui arriver. Elle se répéta plusieurs fois la phrase mentalement, tentant de l’intégrer. C’était difficile, mais elle inspira un grand coup, fixa sa jumelle, se concentrant comme elle le pouvait, autant qu’elle le pouvait. « Ça… ça va. » Un minuscule sourire fit bouger le coin de ses lèvres. Mais les mots suivants ne purent franchir ses lèvres, et Bambi tendit le doigt vers Ruby, lui posant une question à travers son regard, une question miroir à celle que la Poezyn avait posé à sa sœur. Elle était curieuse de la réponse : est-ce que Ruby allait aussi bien que son physique semblait le souligner ?

Elle n’aurait pas été étonnée si Ruby cachait des malheurs. Les rebelles en avaient toujours. Bambi le savait pertinemment. Elle en avait une peur bleue. « Je suis désolée d'être partie. Mais tu sais... j'ai trouvé ma place... » Les mots glacèrent son cœur. Elle était toujours aussi blessée par le départ de sa sœur, bien qu’elle soit déjà partie depuis plusieurs années. Une larme roula sur sa joue. Elle baissa les yeux, se recula de quelques pas, n’osant affronter ce qu’elle avait toujours évité depuis la fugue de Ruby. Désespérée, elle voulut parler, mais une nouvelle fois, sa timidité prit le dessus et elle ne put que susurrer, à peine. « Je… tu… » Pourtant, les questions se bousculaient dans son esprit. Pourquoi ne m’as-tu pas emmenée ? Pourquoi m’as-tu abandonnée ? Pourquoi n’es-tu pas revenue, au moins une fois ? Mais aucune ne franchissait ses lèvres. A son plus grand malheur. « Tu m'as beaucoup manqué, Bambi. » Elle ne savait pas si elle devait la croire. Elle en avait envie, mais elle n’arrivait pas à oublier l’abandon. L’absence.

Elle sentit le regard de sa sœur vers son améthyste, gravée dans la peau de son cou. Elle aurait dû faire un rubis, elle y avait pensé des dizaines de fois. Sa main vint frôler le bijou. « Mère. » Ce mot avait été plus facile, plus court et moins coupant, cinglant. Presque trop facile. C’était sa mère qui lui avait conseillé la pierre précieuse, qui lui avait conseillé l’endroit, qui avait payé. Sans doute voulait-elle que Bambi soit différente de Ruby. La trahison d’une des jumelles Poezyn avait été dur à vivre pour eux, Bambi le savait, et ses parents avaient alors voulu qu’elle soit la petite fille parfaite qui cacherait leurs erreurs. Et cela passait par la différence avec sa sœur. Mais Bambi ne releva pas la phrase de Ruby. Elle avait mal. Encore. Et la blessure était trop à vif pour qu’elle ne se blesse davantage en se laissant surprendre par ses émotions. Elle recula encore, posa une main sur son cœur. « Mal. J’ai… mal. »

Et les larmes roulèrent sur ses joues comme le vent fait frémir l’herbe.


Dernière édition par Bambi Poezyn le Sam 2 Aoû - 1:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeMer 11 Juin - 19:47

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feat Bambi.





Elle avait reculé sous le coup de la maladresse. La douleur lui avait asséné une gifle cuisante de sa large paume brûlante. Ruby le vit, et ses épaules s'affaissèrent. Son regard devint vague. Elle le baissa quelques secondes, puis releva des yeux ternes vers ceux de sa jumelle. Bambi fut incapable de formuler une phrase complète. Elle bredouilla quelques pronoms personnels. Sa sœur l'observa sans rien dire, trop affectée par sa précédente réaction. Elle pleurait de nouveau, mais Ruby avait l’œil sec. Un voile demeurait, cependant. Juste là. Et aucun battement de paupière ne pouvait le retirer. La jeune rebelle souffrait silencieusement, redevenue le roc abrupt qu'elle était loin de sa jumelle. Cela la transperçait. Elle était tellement accoutumée à la déception, à la peine, que le sentiment lui paraissait désormais anodin. Cette situation. Bambi qui reculait, comme le petit animal blessé par des paroles trop franches qu'elle était. Mais Ruby ne pouvait rien dire d'autre. Elle avait bel et bien trouvé sa place au-dehors. Elle ne pouvait pas mentir. Si elle s'était sentie mal à l'aise, Ruby serait probablement rentrée. Elle serait restée dans les districts un ou deux durant les premiers jours. Cependant, ça n'avait pas été le cas. Une seule explication à cela : dès le départ, Ruby s'était sentie infiniment mieux. Il lui avait suffi de quitter cet endroit étouffant. Cette arène où hypocrisie, futilité et faux semblants étaient les armes ultimes. Ruby s'y était battue sans relâche pendant quatorze ans, luttant contre le flot d'injures qui lui traversait la tête lorsqu'elle observait les visages des hauts membres de la capitale. « Mère. » . Ses yeux s'attardèrent encore sur le tatouage de Bambi. Elle ne releva même pas cette hypocrisie. « Mère », qu'elle avait justifié. Mais Bambi aurait pu s'imposer. Elle avait seulement cédé à la facilité, comme toujours. Elle recula encore davantage.

« Mal. J’ai… mal. » 

Ruby aurait pu pleurer, elle aussi. Bambi semblait penser être la seule à avoir souffert de cette séparation. Cet égoïsme creva le cœur de la rebelle. C'était tellement plus simple d'accuser le monde extérieur. Ruby était la source de ses peines les plus profondes, sa mère lui avait forcé la main pour cette marque indélébile... bientôt, Bambi rendrait le monde responsable de sa couardise personnelle.

Stop.

Ruby était en colère. Elle ne le laissa transparaître qu'une seconde, dans son regard glacial. Puis elle chassa cette pensée de son esprit. Sa sœur venait de lui porter un coup douloureux. Ruby savait qu'elle n'avait pas emmené sa sœur. Elle savait qu'elle ne lui avait pas dit au revoir. Mais tout cela avait été dans son intérêt. C'était le moment de tirer les choses au clair. Combien de fois Ruby avait-elle tenté de mettre des mots sur le sentiment d'urgence qu'elle avait ressenti cette nuit-là ? Elle avait déjà bien eu le temps de se torturer. Elle avait regretté d'être partie sans rien dire. Mais elle avait fait ce qu'il fallait. Agir autrement aurait été stupide.

« Cette conversation est celle que je n'ai jamais voulu avoir avec toi. »

Ruby replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle sentit un flot de chaleur lui monter à la tête. L'angoisse du mot maladroit. Il lui fallait parler juste.

« Pendant quatorze ans, j'ai vécu un doux enfer. Les gens autour de moi parlaient un langage que je ne comprenais pas. Les habitants des districts étaient 'des gueux', les rebelles 'de la vermine', les enfants martyrs 'des tributs'. Je me suis questionnée, Bambi. Parce que c'est ce que je faisais de mieux quand on était petites. Et j'ai vu au travers de tout cela une inhumanité sans nom. J'ai répondu 'bien' à la question 'comment va la petite Ruby ?' pendant près de quatorze ans, quand mon cerveau était en fait sur le point d'exploser. Tu as tes peurs et j'ai les miennes. Moi, j'ai peur de tout ce que les gens font au nom d'une vieille rancœur. J'ai peur quand je m'endors en sachant que des gens se font flageller, humilier, exécuter sur les places publiques pour avoir trop ouvert leurs gueules. Le Capitole est un bocal. Un microcosme avec ses normes et ses règles. Mais soit un poisson un peu trop bavard, un peu trop gênant, ose demander pourquoi tu ne nages pas avec les autres poissons dans l'océan et pourquoi toi tu as de la bouffe par kilos quand eux doivent se battre pour elle... Ose demander cela, Bambi, et tu deviens un poisson muet.
« Pour toi, la maison était un lieu sûr. Pour moi, elle était une prison. J'étais entourée, choyée, mais incroyablement seule. J'ai essayé de m'y faire. Je me suis promenée dans le Capitole, j'ai participé aux soirées mondaines pour faire plaisir aux parents quand ils me le demandaient... Mais je ne pouvais pas parler. Je ne pouvais pas partager ce sentiment d'injustice qui germait en moi et qui me bouffait les tripes petit à petit. J'étais mal à l'aise, et ça, je ne pense pas que tu l'aies compris. J'ai essayé de te parler. Des centaines de fois. Je t'ai dit ce que je pensais, mais tu ne voulais rien entendre. Tu ne comprenais pas.
« Alors cette nuit-là, quand je suis partie... je ne t'ai laissé qu'une bague. Je ne t'ai pas réveillée. Je ne t'ai même pas demandé de me suivre parce que je savais que tu ne partageais pas mon point de vue. Je ne pouvais pas t'impliquer dans cette démarche. Si je t'avais seulement dit au revoir, le lendemain, tu aurais dû mentir à tout le monde. Tu aurais dû dire que tu ne savais pas où j'étais, tu aurais dû faire semblant. Quelle genre de sœur aurais-je été si je t'avais embarquée là-dedans alors que j'avais bien compris que ce n'était pas ce que tu voulais ?
« Me voilà cinq ans plus tard. Cinq ans trop tard, peut-être. Mais me voilà. Je te mentirais si je te disais que j'allais rester. Le Capitole n'est plus ma maison, désormais. Le seul endroit où je me sens encore chez moi dans la capitale, c'est auprès de toi, finalement... Parce que je t'aime. Vraiment. Il n'y a pas eu un jour où je n'ai pas pensé à toi. J'ai essayé de me vider l'esprit, j'y suis parvenue... jusqu'à ce qu'on en arrive à toi. Et je n'ai rien changé. Surtout pas les cheveux, car quand je me voyais, je pouvais ainsi me faire une idée de ton visage. Je suppose que c'est vain, maintenant. »


Nouveau regard furtif à ce tatouage.

« J'ai grandi. Il y a des gens qui ont traversé ma vie. Certains sont là depuis mon départ et m'aident à me surpasser. D'autres sont des rencontres plus récentes, mais qui m'ont l'air d'annoncer de bonnes choses. J'ai trouvé un endroit, par-delà cette enceinte, où je peux m'exprimer avec des gens qui ressentent les mêmes choses. Je peux être celle que je suis. Et auprès d'eux, mes mots ne me feront pas tuer. Mes idées ne seront pas réprimées. Je peux vivre en sécurité. Finalement, il est plus sûr pour moi de parler, traquée, en-dehors... que de me forcer à me taire dans cette bulle d'auto-satisfaction et de fausse joie.
« Je regrette, Bambi. Mais je ne peux pas m'excuser d'être partie, parce que je souffrais trop pour rester. Le prix qu'il m'a fallu payer, c'était toi. Et je maudis cela. Toujours. Tu me manques terriblement, et chaque pensée qui va vers toi est un déchirement. Cependant ma vie n'est plus menacée. Du moins... pas de la même façon. Et tu sais comme moi que si j'étais morte, bien qu'à tes côtés, cela ne vaudrait pas plus que mon absence de vivante.»


Ruby n'était pas certaine d'avoir tout dit. Elle regarda sa jumelle. Elle avait eu envie de pleurer parfois. Elle avait eu une voix chevrotante à certains instants également. Toutefois elle s'était contrôlée. Jusqu'à présent.
Une larme roula sur la joue de la rebelle, qui recula d'un pas, comme pour s'effacer, de peur d'entendre une réponse trop violente.




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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeSam 21 Juin - 12:03







Elle aurait voulu se cacher derrière l’incompréhension. Mais chacun des mots qui sortaient de la bouche de Ruby, aussi pénibles fussent-ils, éclataient avec une once de réalité, une brève vérité qu’elle ne pouvait que voir. Elle la subissait plus qu’elle la voyait, certes, mais il lui était impossible de ne pas la voir. Ruby pensait ce qu’elle disait, c’était certain. Chaque mot lui paraissait logique, nué de sens. Et à mesure que Ruby parlait, Bambi, elle, voyait défiler sa vie, minute après minute. Elle revoyait chaque instant qui lui avait été précieux, chaque instant où elle avait été déçue, apeurée, effrayée. Elle revoyait son enfance, son ignorance. Elle revoyait le mal qu’elle avait au moindre pas dehors. Elle en était incapable. Tout ce temps, faire un seul pas en dehors de chez elle avait été une souffrance. A chaque fois qu’elle baissait les yeux vers ses pieds, elle se sentait hurler à l’intérieur sans pouvoir ne serait-ce que bouger. Elle était faible et dépendante. Et Ruby n’avait que trop raison. Elle avait raison à chaque instant, à chaque mot, chaque parole. Bambi baissa les yeux. Elle s’en voulait bien plus qu’à Ruby en vérité. Il lui était si difficile de voir sa jumelle réussir, réussir à être celle qu’elle voulait, réussir à être libre, réussir à se battre pour ce qu’elle croyait juste, alors que Bambi restait ivre de peur, se perdait dans une cage dorée par laquelle elle espérait se protéger du monde et des ténèbres.

Ruby recula, et à mesure que le temps prenait doucement de l’âge, les secondes passant inexorablement, le cœur de Bambi se mettait à saigner. Elle sentait l’écart entre elle et sa jumelle se creuser de plus en plus. Leurs vies, si différentes, étaient en train de les séparer. Et ni l’une ni l’autre n’y pouvaient quelque chose. Bambi prit une grande inspiration, tentant de calmer les battements de son cœur. Elle en était capable. Elle pouvait arriver à faire sortir les mots, les uns après les autres, et enfin se sortir du silence. Il lui suffisait juste d’être forte, de ne pas se laisser contrôler par ses sentiments, mais à cet instant, elle était tout sauf forte. Et lorsqu’elle releva les yeux et qu’elle croisa le regard de Ruby, elle ne put que souffrir de voir la larme couler le long du visage de sa sœur. Alors, elle s’approcha simplement, sans dire un mot, et serra Ruby dans ses bras comme si c’était la dernière fois qu’elle allait le faire. Il s’était passé tant de choses depuis que la rebelle avait fugué, si bien que Bambi ne savait pas par où commencer.

Et puis elle prit le peu de courage qui lui restait à deux mains, et les mots firent ce qu’ils savaient faire le mieux : ils dansèrent.

« Je… je ne t’en veux pas. Je ne peux pas t’en vouloir. Les premiers jours, je n’ai pas compris pourquoi tu m’avais ainsi abandonnée, pourquoi tu ne m’avais pas prise avec toi. Et puis, le temps passant, j’ai compris. Jamais je ne t’en voudrais. Je t’admire, ma sœur. J’admire ce que tu es devenue, j’admire la liberté que tu as choisi, j’admire ta bravoure, ton courage. J’aimerais tellement être comme toi. Ne pas me laisser guider par mes peurs, ma timidité, ma lâcheté. Ma faiblesse. » Elle prit une pause, inspira. « Tu as fait ce que j’ai toujours rêvé de faire : être libre, forte. Peu importe tes convictions, tu resteras ma sœur jumelle et ce, pour toujours. » Une larme coula sur la joue de l’enfant qui avait pourtant dix-neuf ans. « Je ne vais pas dire que ton absence ne m’a pas faite souffrir. Tu m’as énormément manqué. A chaque seconde, il me semblait entendre ta voix, ton rire, mais ce n’était que l’écho de mon espoir. Je t’ai longtemps attendue, je t’ai cherchée durant des mois, en vain. Je n’ai compris que trop tard que tu viendrais quand tu serais prête. Et ce moment est arrivé. Je me sens honteuse, honteuse parce que je n’ai pas été à la hauteur. Je n’ai réussi à faire un pas en dehors du porche de notre maison qu’à mes seize ans, et tu n’étais pas là pour me voir. J’aurais préféré être moins faible pour que tu partages cet instant avec moi. Je suis désolée, plus désolée que jamais. J’ai essayé de te retrouver, ce fameux jour. J’avais décidé de sortir enfin de ma léthargie et de ne plus me laisser convaincre par ma peur. J’ai fait un pas, je suis sortie dans la rue, j’ai senti l’air qui faisait frémir mes cheveux… et puis j’ai été agressée. » Elle baissa les yeux, prit la main de sa sœur. [b]« J’aurais tellement voulu te montrer que tu pouvais être fière de moi. Mais on en revient toujours au même point. » Petite pause. « Je ne suis qu’une gamine faiblarde, une enfant qui a peur de tout. Pardonne-moi, Ruby… je t’aime. Je t’aime et je t’aimerais toujours, quel que soit le camp que tu aies choisi. N’est-ce pas ce que font les sœurs jumelles ? S’aimer peu importe  les circonstances ? »


Dernière édition par Bambi Poezyn le Sam 2 Aoû - 1:05, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeLun 30 Juin - 1:05

We are infinite ◊ Poezyn sisterhood LargeFeels like coming home
« All these streets look different, like I'm born again.
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feat Bambi.





Ruby écouta sans interrompre sa sœur. Sa lèvre inférieur tremblait et plusieurs fois elle tourna brièvement la tête le temps de trouver la force, quelque part dans son corps mou, de regarder sa sœur jumelle dans les yeux. Elle avait frémi de colère, de rage, de peine... Bambi semblait avoir mieux compris qu'elle ne l'avait laissé paraître. La rebelle ne pu que se réjouir de cette nouvelle. Et puis une larme roula sur la joue de Bambi. Ruby la regarda descendre avec un pincement au cœur mais n'osa pas s'approcher pour la balayer d'un revers de la main.
La jeune violoniste déclara avoir été blessée les premiers jours mais avoir compris. Puis elle affirma se sentir honteuse, ce à quoi Ruby n'eut même pas la force de répondre. Il y avait dans ce aveux comme un arrière-goût de détresse. La rebelle voulait être capable de pousser sa sœur à sortir, à affronter ses peurs, à être bien plus ouverte et intrépide... mais ses tentatives jusque là avaient été vaines.
Et il y eut cette phrase.


Ce choc.

Cette horreur sans nom.


« J’ai fait un pas, je suis sortie dans la rue, j’ai senti l’air qui faisait frémir mes cheveux… et puis j’ai été agressée. » Agressée. Agressée ? AGRESSEE ?
Le sang de Ruby ne fit qu'un tour. Cela faisait trois ans que sa jumelle s'était faite maltraiter, et elle n'avait même pas été là pour mettre la main sur la personne qui s'en était prise à elle. Un flot de remords, de regrets. Une bordée de jurons qui envahit ses pensées. Des tremblement partout. Tête, corps, cœur, genoux. Il y a de la haine par raz-de-marée, de la colère par paquets. Ruby est, était, finit submergée.


Bambi prit la main de sa jumelle. Ce contact eut le don de faire vaciller la rebelle, en proie à une hébétude de premier ordre. Elle était dépassée par les révélations de sa sœur, qui avait baissé le regard après avoir avoué cela. Ce comportement enflamma encore davantage sa jumelle. Comment pouvait-on oser toucher ne serait-ce qu'à un cheveu de sa sœur ? Quel salopard avait osé s'en prendre à elle ? Qui avait initié cette agression dont une pauvre victime se sentait assez coupable pour avoir honte ?


 « J’aurais tellement voulu te montrer que tu pouvais être fière de moi. Mais on en revient toujours au même point. » Cette déclaration coupa le souffle à Ruby. « Je ne suis qu’une gamine faiblarde, une enfant qui a peur de tout. Pardonne-moi, Ruby… je t’aime. Je t’aime et je t’aimerais toujours, quel que soit le camp que tu aies choisi. N’est-ce pas ce que font les sœurs jumelles ? S’aimer peu importe  les circonstances ? » La rebelle demeura silencieuse une ou deux secondes. Elle ne pouvait pas ouvrir la bouche. La nouvelle de l'agression la rendait folle. Elle serra soudainement sa sœur dans ses bras, dans un silence mouillé de larmes de rage. Elle l'enlaça ainsi pendant un long moment, puis finit par se reculer et la regarder droit dans les yeux.


« Je sais que c'est douloureux de revenir sur ce genre de choses... Mais je peux t'assurer que la personne qui t'a agressée paiera de ma part. Un jour ou l'autre tu peux me croire, elle paiera. Et s'il faut que je la traque, je le ferai. Est-ce qu'il y a des chances pour que je la retrouve avec les moyens que j'ai ? C'était quelqu'un du Capitole ? » Elle s'arrêta, déglutit. « Bambi je suis désolée. J'aurais voulu être là pour briser les os de cette personne au moment où elle s'en est prise à toi. Et tu n'as pas à te sentir honteuse pour quoi que ce soit, tu es celle que tu es. C'est juste que... Tu sais, je ne veux pas me retrouver face à toi dans ce conflit. Je crois que j'espérais simplement que tu ne prennes part à rien de ce qui concerne les Jeux ou l'autorité du Gouvernement. »


Ruby regarda autour d'elle. Ce parc désert le resterait-il encore longtemps ? Elle se souvint des balades dans ces jardins, de ses allers et venues dans le Capitole. Il fut un temps où elle était libre d'aller n'importe où sans se cacher, sans devoir garder une main sur le couteau dans sa poche. Désormais ce n'était plus le cas, et cela lui manquait un peu. Toutefois son existence en devenait plus palpitante, plus dangereuse.
La jeune femme eut une pensée pour ce garçon sans qui elle n'aurait pas pu quitter le Capitole avec facilité, bientôt fugacement balayée.
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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeSam 2 Aoû - 1:02







Bambi suffoquait. Elle porta la main à sa bouche, se mordit la lèvre inférieure comme si le sang allait la soulager, même pendant un court instant. Mais le sang ne vint pas. Seul demeurait le poids des mots qui déchiraient sa gorge et qui lui était de plus en plus pesant. Ses doigts frêles et pâles à demi appuyés sur sa bouche, ses yeux semblaient rêver tandis que ses lèvres criaient. A l’intérieur l’océan déferlait dans un torrent de flammes déchaîné. Et, à chaque seconde, elle le sentait passer, la brûlant tout en la calmant, la rassurant autant que la terrifiant. Bambi parlait peu, ou pas. Il était rare qu’elle parvienne à ne faire qu’une seule phrase. Toujours cette foutue timidité. Elle se mordit de nouveau la lèvre, faisant perler une goutte de sang. La larme dévala sa joue, sans attendre ses sœurs. Bambi avait attendu la sienne. Elle avait attendu, chaque jour, assise près de sa fenêtre, espérant apercevoir les cheveux blonds de la Poezyn apparaître, réapparaître. Elle aurait pu faire son deuil. Ses parents l’avaient fait depuis bien longtemps, sans doute déçus et trahis. Il n’y avait pas de raison qui aurait poussé quelqu’un à s’enfuir du Capitole, et même si Bambi l’avait déjà fait une fois par le passé, elle n’avait aucune envie de recommencer. Elle ne comprenait pas sa jumelle. Entre elles le fossé s’était creusé à mesure que les kilomètres s’ajoutaient les uns aux autres, se dédoublaient, se multipliaient. Elles s’étaient oubliées. Et il n’y avait rien de plus douloureux que l’oubli. L’oubli de soi-même, l’oubli des autres, l’oubli de l’humanité… on dénombrait tant d’oublis. Bambi craignait l’oubli pur. Celui qui vous fait vaciller en pleine nuit d’été, celui qui ose se mesurer à vous comme si vous étiez dans un défi que vous n’avez pas initié, l’oubli qui s’immisce peu à peu dans la vie comme le fait l’habitude. Mais elle avait beau craindre l’oubli, il en avait déjà fait sa victime. Et le coup de grâce n’était pas loin.

« Je sais que c'est douloureux de revenir sur ce genre de choses... Mais je peux t'assurer que la personne qui t'a agressée paiera de ma part. Un jour ou l'autre tu peux me croire, elle paiera. Et s'il faut que je la traque, je le ferai. Est-ce qu'il y a des chances pour que je la retrouve avec les moyens que j'ai ? C'était quelqu'un du Capitole ? » La jeune femme regarda un instant sa sœur, sans vraiment savoir quoi lui répondre. Les mots brûlaient encore et elle était incapable de parler ainsi encore une fois. C’en était trop. Ses battements de cœur accéléraient au gré de ses émotions et elle n’en avait aucun contrôle ; elle n’en avait jamais eu, à vrai dire. Au coin des lèvres de Bambi, un minuscule sourire éclot. Elle approcha sa main de la joue de la rebelle, la caressa tendrement, comme elle avait l’habitude de le faire, avant. Avant que la vie ne les rattrape toutes les deux, avant que leur façon d’être ne les rattrape complètement, les enveloppant comme le fait une mère à son enfant. « Bambi je suis désolée. J'aurais voulu être là pour briser les os de cette personne au moment où elle s'en est prise à toi. Et tu n'as pas à te sentir honteuse pour quoi que ce soit, tu es celle que tu es. C'est juste que... Tu sais, je ne veux pas me retrouver face à toi dans ce conflit. Je crois que j'espérais simplement que tu ne prennes part à rien de ce qui concerne les Jeux ou l'autorité du Gouvernement. » Elle haussa les épaules, geste qui passa presque inaperçu dans la pénombre, où elle devinait avec peine les traits de Ruby, mais elle l’avait fait. On lui avait répété de ne pas se sentir honteuse, que c’était à son agresseur de l’être. On lui avait répété de ne pas s’en faire, que les Pacificateurs allaient le retrouver et qu’il serait châtié pour ce qu’il avait fait. On lui avait répété que tout irait bien, une bonne centaine de fois. On lui avait demandé si ça allait, ce à quoi elle avait souvent chuchoté une réponse qu’elle ne pensait pas, même si la plupart du temps, elle s’était tue. Elle avait honte. Elle ne détestait pas son agresseur, et elle s’était même surprise à l’aimer. Il lui avait rappelé Avery, et pour ça, elle n’avait jamais pu lui dire merci. Malgré sa douleur, il était un mystère que Bambi préférait garder pour elle, comme un secret qu’on promet de ne pas dévoiler.

Mais les secrets sont trop fragiles pour être tenus, de même que les promesses.

Elle leva les yeux vers Ruby, ne comprenant pas la fin de sa phrase. Les Jeux ? Bambi n’était pas du genre à prendre part aux Jeux. Ils l’effrayaient, bien qu’elle les regarde, chaque année, assise sur le grand canapé du manoir des Poezyn. Elle s’y était habituée depuis longtemps, mais elle n’aurait jamais pu… elle n’aurait jamais été capable de prendre part à ce bain de sang. Bien qu’il soit nécessaire ; Silver en faisait l’éloge chaque jour, comme ses parents. Elle buvait leurs paroles comme elle buvait celles de sa sœur, à cet instant. Pendant une seconde elle eut l’impression que le voile s’écartait, que Ruby redevenait celle qu’elle avait toujours été. Celle qu’elle était enfant. Mais le temps avait laissé ses marques, il fallait s’y résoudre. Elle voulut parler, mais les mots, eux, ne dansèrent pas cette fois-ci. Ils restèrent bloqués dans sa gorge, s’accrochant à sa peau en hurlant, la brûlant tendrement sans toutefois lui faire mal. « Je… je… », tenta-t-elle. En vain.

Ruby se retourna, les sens aux aguets. Bambi resta immobile, fixant l’obscurité. D’elles deux, elle était celle qui pensait avant d’agir. Sa sœur agissait, peu importent les conséquences. Elle restait en retrait, innocente et frêle créature, cachée derrière la peur que lui soufflait le monde. Elle sentit une présence avant même d’apercevoir les cheveux bruns qui se détachaient du noir, avant même de deviner les yeux de félin qu’elle ne connaissait que trop bien. Silver. Si Bambi fut choquée, étonnée, elle resta immobile et silencieuse, ses yeux criant au secours, espérant que Silver ne ferait rien à sa jumelle. Ruby non plus n’avait pas bougé, pour le moment du moins. Anxieuse, Bambi guettait sa réaction. Et celle de Silver, par la même occasion.
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Silver I. Flickerman
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Silver I. Flickerman
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△ humeur : ◭ grumpy
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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeLun 4 Aoû - 12:13



❝ PITY IS TREASON. ❞
—————  


« Des roses ! Plus de roses ! » chantonne Eustacia, tandis que tu roules des yeux d’un air exaspéré. « Mère, il y a bien assez de ces fichues fleurs dans mon bureau. » ta génitrice lâche un petit rire qui ressemble plus à un couinement qu’à autre chose. « Ma très chère fille, on n’a jamais assez de roses pour décorer une pièce. Regarde-moi ça ! Sérieusement, Silver. Si Gold était là, elle te dirait que - » tu te lèves d’un coup, fatiguée des minauderies de la Scrymgeour. « Ecoutez, j’ai eu une journée usante. Sans compter que les gorilles de père n’ont fait que se promener dans mes pattes, à épier le moindre de mes gestes ! » tu commences, interrompant ton interlocutrice, qui afficha une petite moue avant de venir prendre ta main pour la tapoter. « Tu sais très bien ce qu’en pense ton père, c’est pour ta sécurité. Avec tout ce qui se passe ces derniers temps, il ne faut - » Irritée, tu te dégages pourtant avant de te diriger vers la baie vitrée donnant sur les jardins, t’occupant à changer le décor qu’elle donnait, il te fallait quelque chose de lumineux. « Ma sécurité ? Ha ! Laissez-moi rire. Je paye pour les âneries de mon imbécile de frère, et mon idiote de sœur ! » Tu fixes la décoration florale à ta droite, sans prêter la moindre attention à l’air outré qu’affiche ta mère à l’instant. Et, avant qu’elle n’ait le temps d’ajouter quoi que ce soit, tu reprends. « Maintenant, si vous voulez bien m’excuser, j’aimerai bien pouvoir me remettre au travail. Je dois remettre les premières ébauches de l’arène au président demain. » tu siffles entre tes dents, absolument pas d’humeur pour écouter les excuses de ta mère. Tu connais les vraies raisons de ta ‘garde à vue’, et le fait qu’elle essaie de te faire croire qu’il s’agisse de tout autre chose te mets les nerfs en pelote. « Enfin Silver tu- » tu lèves une main dans l’intention de la faire taire. D’un regard dur, tu la fixes, l’invitant ainsi à prendre la porte de sortie. « Je t’assures qu’on en reparlera, ma fille ! Ton père entendra parler de ton attitude ! » couine-t-elle en quittant la pièce, tandis que tu te mets à rire sarcastiquement. Et alors, que pouvait-il y faire, le vieux Tyberius ? Eustacia venait te déranger dans ton travail. Travail qu’il t’avait confié, et auquel tu tenais. Alors que tu t’installes à ton bureau pour finalement reprendre là où tu avais été interrompue quelques heures plus tôt, tu entends un froissement de vêtements. Encore là, eux. Sans même prendre la peine d’adresser un regard aux deux Pacificateurs postés à ta porte, tes lèvres se retroussent dans un rictus irrité. « Dehors. » tu leur fait sur un ton qui était assez clair pour éviter toute forme de discussion. Malgré le fait que ton paternel avait payé ces deux brutes pour te surveiller, tu avais finalement réussi à les convaincre de t’écouter toi, et de te laisser seule chaque fois que tu leur demanderai. Moyennant salaire, cela allait de soi.

C’est à peine si tu as remarqué l’heure tardive, trop occupée à peaufiner les détails qu’il te faudrait ensuite voir avec ton équipe. Tout doit être parfait. Parce que presque, ce n’est pas assez bien pour toi. Tu aimes le travail bien fait, dans les règles de l’art. Et tu ne fais confiance à personne d’autre qu’à toi-même pour ce genre de chose. Ces incapables de sous-fifres sont à peine capables de faire leur travail correctement. Enfin, tu fermes le dossier sur lequel tu es depuis tout à l’heure, et comme à ton habitude, tu le protège par d’innombrables mots de passe, avant de le transférer sur la tablette que tu places avec soin dans un coffre à sécurité biométrique, relié à de multitudes d’alarmes. Personne n’aurait accès à tes documents sans ton consentement.

Tu finis par te diriger de nouveau vers la baie vitrée, que tu éteins, laissant apparaître le décor nocturne des parcs non loin de ton immeuble. De là, tu peux apercevoir les lumières colorées de nombreux immeubles, dont certains où se déroulent actuellement de somptueuses fêtes pour l’anniversaire de tel ou tel richard assez influent pour intéresser quelques invités prestigieux. Un ricanement amusé s’échappe d’entre tes lèvres, quand tu repenses à tous ces cartons d’invitations qui finissent à la corbeille. Avoir la haute-juge à l’une de ces soirées était définitivement quelque chose, et tous espéraient avoir cet ‘honneur’. Mais toi, tu préférais ta tranquillité. Travailler au calme, faire le moins de bruit possible. Pas comme cet hurluberlu d’Iron. Tu lâches un soupir exaspéré à la simple idée de l’état actuel de ton frère. Sans doute en train de se taper une pouliche de luxe après avoir trop picolé. Père a bien fait de ne pas le choisir lui, pour sa succession. Il n’était déjà que déception, inutile d’ajouter le déshonneur de jeux ratés par sa faute.

Sans doute pourrais-tu aller te coucher, maintenant que ton travail est terminé. Mais tu as d’abord besoin de t’aérer l’esprit. Un tour dans le parc te fera le plus grand bien. Petit rituel journalier, tu attrapes ton paquet de cigarettes, et sors du bureau pour être aussitôt talonnée par les deux gardes du corps, toujours aux aguets. Dans l’ascenseur, tu ne dis rien. Ils savent où est leur place. Ils te suivent jusqu’à l’entrée du parc, et là, t’attendent devant. S’ils avaient été si incorruptibles que l’avait estimé ton père, ceux deux macaques auraient été ton ombre, jusque dans ta salle de bain. Tu tends la main vers Klein, le plus grand des deux, et il y dépose un briquet. Sans prendre la peine de le remercier, tu t’engouffres dans le parc, sortant une clope du paquet, que tu portes à tes lèvres avant de l’allumer. Tu soupires d’avance à la simple idée d’avoir à rencontrer ton équipe demain. Et ta mère qui te fera probablement une scène pour ton comportement de tout à l’heure. Comme d’habitude vu l’heure tardive, l’endroit est désert. Quoi que… Pas tant que ça visiblement. Tu fronces les sourcils, t’avançant d’un pas lent vers les deux silhouettes que tu distingues dans la pénombre. Malgré le manque de lumière, tu n’as pas de mal à reconnaître la frêle forme de Bambi, ta petite protégée. La seconde, quant à elle, restait également identifiable, malgré le fait de ne pas l’avoir vue depuis bien des années. Un sourire carnassier vient naître sur le bord de tes lèvres, tandis que tu tires une bouffée de ton poison, pour souffler ta fumée sur le côté. « Tiens donc, quelle bonne surprise. C’est bien aimable à toi de nous rendre visite, Ruby. » La petite fugueuse recherchée pour trahison, celle qui avait fait le malheur de sa famille. Tes yeux se posent sur Bambi qui n’a pas bougé d’un pouce, ton expression redevenant neutre. « Me voilà déçue, Bambi. » tu commences, t’approchant de quelques pas. « Si tu m’avais prévenue, nous aurions pu organiser un petit quelque chose pour le retour de ta très chère sœur. » tu continues en tapotant ta cigarette pour en faire tomber les cendres.
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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeMar 12 Aoû - 13:00

We are infinite ◊ Poezyn sisterhood LargeFeels like coming home
« All these streets look different, like I'm born again.
I pay a high price for the joy of the free ride »



feat Bambi & Silver.





Bambi effleura la nuit de ses mots timides. Elle ne put se résoudre à expliciter une phrase complète. Cette faiblesse creva le cœur de sa jumelle, qui ne savait pas s'il s'agissait d'une peur de sa réaction, ou de la peur d'avoir à prononcer les paroles en elles-mêmes. La jeune femme était persuadée que Bambi aurait été transformée si elle l'avait emmenée avec elle. Elle n'aurait plus craint quoi que ce soit, bien que moins en sûreté... Bambi aurait réalisé que dans ce monde, la terreur n'était qu'un poids difficile à porter. Elle l'aurait peut-être laissé derrière elle. La rebelle regrettait de n'avoir pas pensé de cette façon. Mais après tout, pareille aventure aurait peut-être brisé sa soeur encore davantage. Cette simple perspective lui coupait le souffle.
Ruby perçut un mouvement et se figea. Ses yeux glissèrent lentement vers le point qui avançait inexorablement. Elle n'aurait fui pour rien au monde : cette silhouette et cette démarche lui étaient bien plus que familières. Un jour, la rebelle avait été choyée par cette personne. Silver Flickerman arriva près des deux sœurs, une cigarette à la main.

    « Tiens donc, quelle bonne surprise. C’est bien aimable à toi de nous rendre visite, Ruby. Me voilà déçue, Bambi.»


L'intéressée ne put s'empêcher d'observer les volutes de fumée s'évanouir dans la touffeur de cette nuit capitolienne. Elle pensa que la seule raison pour laquelle Silver n'avait pas encore déclaré de cancer était qu'elle en était un elle-même. Toutefois pareille entrée en matière n'était pas nécessaire. Si Ruby se refusait à blâmer sa sœur, le reste de la famille dont elle s'était faite orpheline la rebutait. La marraine de sa jumelle nourrissait à son égard une sorte de haine principalement issue de rancœur. C'était, du moins, ce que pensait la jeune femme.

    « Si tu m’avais prévenue, nous aurions pu organiser un petit quelque chose pour le retour de ta très chère sœur. »


Ruby observa les cendres de cigarettes voleter vers le sol. Ou tenta tout au plus de les discerner dans la pénombre. « Ta très chère sœur ». Que d'emphase sur cette périphrase. Elle décela une hostilité qui lui arracha un sourire en coin. Le conflit était la seconde passion de cette grande adolescente. Ruby y cédait. Trop. Bien trop. Mais il l'appelait, à cet instant. Silver n'était qu'une proie comme les autres, à cela près qu'elle maîtrisait mieux l'art de l'argumentation que beaucoup de capitoliens. Toutefois quel réconfort sa répartie pouvait-elle lui offrir face à l'angle d'attaque de la jumelle de Bambi ?

    « Puisqu'il est question de déception, Silver. Sache que j'apprends tout juste ce qu'il est arrivé à celle que tu considères comme ta protégée. Et, aucune offense ici mais... j'avoue me féliciter de n'avoir pas compté sur toi pour veiller sur ma personne, à peu près autant que je regrette d'avoir pensé que ma sœur serait ici davantage en sécurité. »


Elle était sortie de l'adolescence et avait grandi. Elle s'était musclée, s'était muée en une jeune femme forte physiquement et mentalement. Cette étincelle de regret qui brillait parfois au fond de son œil lorsqu'elle regardait Bambi n'était pas présente quand elle observait Silver. Ruby s'approcha doucement. Doucereusement. Son mouvement était souple, léger. La rebelle s'approcha tellement qu'elle finit face à face avec la marraine de sa jumelle, levant un peu le menton, gonflée de dédain. Leurs visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres. Cinq ? Six ? Sept, peut-être.

    « Je suppose que ta puissance est bien plus relative que ce que je me figurais. »


La jeune femme esquissa un sourire narquois. On en aperçut tout du moins les prémices. Cette expression fut en effet bien vite chassée par une moue faussement surprise. Ses yeux s'attardèrent au-delà de l'épaule droite de Silver. Ruby recula faiblement afin de voir la chose davantage dans son ensemble.

    « Dis-moi... où sont tes nounous ? J'ai cru comprendre que tu te faisais escorter par des gorilles depuis un moment. Tu es certaine de ne pas vouloir retourner d'où tu viens ? Ton affabilité doit leur manquer. »


Cette invitation bourrée d'hypocrisie était de celles qui se partageaient chaque jour au Capitole. Les faux semblants étaient ici une religion. Les épigrammes parfois incompris avaient cruellement manqué la jeune rebelle. Plus jeune elle avait déjà développé ce ton lisse mais acéré qui n'interpellait même pas la moitié des habitants. Ruby s'était sentie seule concernant ce genre de choses, mais Silver avait toujours été une grande langue de vipère. La suite ne serait pas forcément agréable, mais la rebelle s'en moquait. Elle s'en moquait car son reproche avait été fait, et qu'il s'agissait en réalité de la seule chose qu'elle aie eu à dire à la fille Flickerman.
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MessageSujet: Re: We are infinite ◊ Poezyn sisterhood   We are infinite ◊ Poezyn sisterhood Icon_minitimeMer 29 Oct - 19:41






« Tiens donc, quelle bonne surprise. C’est bien aimable à toi de nous rendre visite, Ruby. » Bambi tressaille. Elle reconnaît le timbre, le ton de cette voix qui suit ses journées et ses nuits, cette voix qu’elle entend tout le temps, sans même avoir besoin de lever les yeux pour croiser le regard de cette personne à qui elle voue sa vie. Elle sent ses membres se raidir sous son échine qui tremble, qui vacille dans la nuit noire. Et même si elle a reconnu l’ombre qui se détachait des arbres du parc avant même d’entendre la voix féminine et suave de Silver, elle est gagnée par la peur. Tout son corps crie au secours, dans un tumulte d’émotions. Incapable de dire le moindre mot, elle est là en silence, brisée par sa terreur grimpante, brisée par l’ampleur qu’a le monde sur elle. Elle aurait dû savoir. Savoir que le parc n’était pas un endroit assez secret, savoir que revoir sa sœur était dangereux, savoir qu’elles auraient dû se retrouver ailleurs. Ailleurs mais pas ici. Et pourtant, que faire contre l’amour d’une sœur que le temps n’a pas réussi à effacer ? Elle avait besoin de revoir Ruby. De serrer dans ces bras ce petit morceau du passé, de laisser l’amour faire le pardon de l’abandon. « Me voilà déçue, Bambi. »

Bambi aussi est déçue. Plus par elle-même que par quelqu’un d’autre. Elle n’a rien à répondre à Silver, se contente de baisser les yeux, serrant les dents pour que, de nouveau, les larmes ne coulent sur ses frêles joues si maigres. « Si tu m’avais prévenue, nous aurions pu organiser un petit quelque chose pour le retour de ta très chère sœur. » Elle lève les yeux, lentement. Mais elle ne comprend pas. Elle est trop innocente pour comprendre, trop jeune, trop enfantine. Elle ne peut que regarder les cendres tomber une à une sur le sol, s’écrasant en silence. Elles sont comme des petites larmes qui tomberaient de ses yeux sans heurter ses joues. Une à une. En silence. « Je suis… je suis désolée, Silver, je ne voulais pas… » Mais sa voix est coupée doucement par celle de Ruby. « Puisqu'il est question de déception, Silver. Sache que j'apprends tout juste ce qu'il est arrivé à celle que tu considères comme ta protégée. Et, aucune offense ici mais... j'avoue me féliciter de n'avoir pas compté sur toi pour veiller sur ma personne, à peu près autant que je regrette d'avoir pensé que ma sœur serait ici davantage en sécurité. » Bambi observe. Elle ne peut faire que ça, désormais. Elle aimerait tant pouvoir se cacher dans les bras de l’une ou de l’autre, mais elle sait que c’est impossible, elle sent la tension qui tangue autour d’elles trois, autour des arbres aux environs.

« Je suppose que ta puissance est bien plus relative que ce que je me figurais. » Elle aimerait parler, dire quelque chose. Mais elle en est incapable. Comme d’habitude, elle a peur, trop peur. Elle tend le bras doucement, mais arrête son geste. Ce n’est pas le moment. « Dis-moi... où sont tes nounous ? J'ai cru comprendre que tu te faisais escorter par des gorilles depuis un moment. Tu es certaine de ne pas vouloir retourner d'où tu viens ? Ton affabilité doit leur manquer. » Elle voudrait les supplier d’arrêter, parce qu’elle ne sait pas dans quel camp elle doit se battre. Elle a envie de se nicher au creux des bras de sa sœur, mais le regard de Silver posé sur elle… elle n’a pas le droit de la décevoir. C’est impossible. Tu as le choix, Bambi. Tu peux partir avec ta sœur. Mais elle ne peut pas vraiment. Elle sait qu’elle aimerait, mais la rébellion, elle ? Elle n’a jamais franchi les remparts du Capitole. Elle a trop peur de ce qui pourrait se trouver derrière. Alors, elle baisse la tête, regardant les deux personnes à qui elle tient le plus s’entretuer verbalement, ne restant que spectatrice d’une dispute dont elle ne sait plus quoi penser.
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