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rebelles. liam hemsworth
pacificateurs. boyd holbrook
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 Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby

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MessageSujet: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeVen 18 Avr - 15:59

Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby 761791Discretion's an option
« I felt like you had ruined  my life with this simple "hi". »



feat Heavin.




C'était un après-midi relativement agréable. Le soleil opérait une percée à travers les nuages, et les habitants du district 6 marchaient dans les rues bien plus volontiers que quelques jours auparavant. Ruby se promenait, résolue à rejoindre la forêt pour se percher à un arbre et se retrouver seule un moment une fois la nuit tombée. Elle traversait actuellement la rue commerçante du district. Les enseignes se succédaient comme elle avançait, imperturbable. Le temps n'était pas très chaud, malgré les rayons de soleil, et sa veste l'isolait bien du vent léger qui soufflait par intermittences. Ce n'était pour elle qu'une sortie, mais elle risquait tout de même de se faire remarquer. C'est pourquoi la jeune femme rasait les murs. Elle se faisait petite, mais pas suspecte, en s'arrêtant occasionnellement devant une vitrine. Ruby empruntait les ruelles peu fréquentées dès que cela lui était possible, afin d'éviter le habitants... mais surtout afin d'éviter les pacificateurs. Question de prudence.


Depuis qu'elle avait quitté le Capitole, Ruby devait vivre le plus simplement possible, se fondre dans la masse. Prendre part à la rébellion depuis un district n'était pas la solution la plus facile pour l'enfant capitolienne, mais son tempérament l'avait poussée à fuir les murs de la capitale pour explorer les districts, et comprendre ce que les victimes de Snow pouvaient endurer. Elle était partie de cette cage dorée encore tout auréolée d'innocence, bien qu'extrêmement lucide pour son jeune âge. Ruby avait choisi de laisser sa famille pour embrasser la cause rebelle, car elle avait très vite senti que sa place n'était pas au milieu des froufrous et du mauvais goût capitoliens. Les Jeux la rendaient nauséeuse, et les Pacificateurs lui donnaient des aigreurs.


Seule, Ruby avait quitté le Capitole et s'était forgé une nouvelle existence dans ce district dont elle était désormais la sous-chef rebelle. Elle avait rencontré les bonnes personnes. A 19 ans, la jeune femme se sentait plus forte et déterminée que jamais. Elle avait trouvé sa voie, et entendait bien rallier de nombreuses personnes à sa cause. La rébellion était toujours là : tapie dans les recoins d'un Panem souffrant et gouverné par un homme exécrable. L'injustice semblait en être la religion. Le "boum boum" de la musique des fêtes de la capitale faisaient écho aux grondements des estomacs des districts. Il y avait quelque chose de malsain à cet isolement. Personne ne semblait réellement vouloir quitter le Capitole. La population y était comme enfermée. Pourquoi ? Comment ne pas étouffer ?


La rebelle émergea d'une ruelle, et traversa la route principale. Un regard à gauche, un regard à droite. Il y avait deux pacificateurs non loin, occupés à lorgner une vitrine ou on-ne-savait quoi. Ruby se mordit la lèvre inférieure. Une irrépressible envie de cogner sur ces deux sales chiens de garde l'envahit. Toutefois, bien que difficilement, la jeune adulte relégua cette sombre pulsion au fond de son esprit. "Sois discrète", se serinait-elle. Celle que l'on appelait Féline, à cause de sa promptitude à attaquer avec véhémence, savait se contrôler. En fait, elle effectuait depuis bien longtemps un travail sur elle-même. Si Ruby avait appris une chose utile au Capitole, c'était bien mentir.




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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeMer 23 Avr - 14:10

P.S. BG la musique  I love you 


Discretion's an option # Ruby Poezyn & P.A. Heavin Jacker


Je continue ma « tournée des districts » personnelle. En fin de matinée, j'ai quitté le district 1, qui n'est que très légèrement différent du Capitole, pour prendre le train. Seule, j'ai enfin le sentiment d'être libre, sans escorte de pacificateurs à mes côtés, qui pourtant ne m'avaient plus lâchée depuis qu'on m'avait donné l'ordre d'être la nouvelle styliste du district 1.
Ça me fait bizarre de quitter le Capitole. Moi qui ne l'avait jmais quitté n'y ai pas remis les pieds depuis de nombreux jours. Je me pose sans cesse des questions sur ma mère. Seule, sans défense, le Capitole aurait très bien pu l'atteindre, elle a peut-être été emprisonnée en attendant le moindre faux-pas de ma part. C'est mon seul point de pression. Car je n'ai déjà plus mon père. Je ne l'ai jamais eu en réalité, car il m'a été enlevé durant ma plus tendre enfance.

Assise sur un siège moelleux, dans le train que je ne sens même pas bouger, je prends depuis une heure déjà la direction du district 6, le prochain district que j'ai choisi de visiter pour atteindre mon but final : dessiner toutes les tenues de mes prochains tributs, en m'inspirant de la mode de chacun des douze districts. Ça me gêne vraiment de devoir dessiner des tenues pour des gamins dont la mort semble proche, c'est pour moi comme si je devais habiller des cadavres.

En posant ma tête dans le fond confortable du siège, je ferme les yeux, et réfléchis à l'ensemble de ma vie, sans chercher à savoir dans quel district je me trouve actuellement, je ne sais même pas la route empruntée par le train. Ù en suis-je ? Ou plutôt qui suis-je ? Je m'appelle Heavin Plum Angea Jacker, je suis styliste-joaillière, comme mon père, mort, tué par le Capitole quand j'avais deux ans par acte de rébellion. Il ne me reste plus que ma mère et la promesse du Capitole que chaque année je devrais vêtir des futurs enfants morts dans des jeux qui à la base ne me faisaient ni chaud ni froid. Je ne peux rien faire, sinon ma mère en subiraient directement les conséquences. Et le Capitole sais que j'en suis consciente. Je suis sous une épée de Damoclès, preuve que les Capitoliens ne vivent pas tous heureux et paisibles.
Pourtant quand je réfléchis à tout ça, un seul mot s'impose et vient se marquer dans mon esprit. Rébellion. Si j'embrassais la cause rebelle ? Ma mère serait tuée sur le champ, et je serais traquée. De plus, ce serait difficile de se faire accepter par les rebelles, venant du Capitole. Si je reste parmi les Capitoliens, j'habillerai chaque année des futurs cadavres et je resterai prisonnière toute me vie du gouvernement. J'essaie de peser le pour et le contre, mais je ne parviens pas à rester neutre. Depuis que je sais que mon père était un rebelle, je n'arrive pas à me voir autrement que lui. Je crois que j'ai l'âme d'une rebelle et je ne peux rien y faire. Je dois avoir ça dans le sang. Je suis née pour en faire baver au Capitole. Si seulement je parvenais à arracher ma mère des griffes de Snow, plus rien ne me retiendrait, ma carrière est superficielle là-bas, je pourrais très bien la recommencer dans n'importe lequel des districts. Peut-être que si je propose à la rébellion de devenir une infiltrée au Capitole pour eux, ils pourront m'aider à sauver ma mère, et moi par la même occasion. Je me perds dans mes pensées et finis par m'assoupir.


J'ouvre les yeux brusquement. Nous sommes arrivé. Je baisse les yeux pour me regarder. Je ne me suis pas maquillée, enfin pas trop, j'ai nouée mes cheveux par deux tresses qui encerclent ma tête. J'ai mis une simple robe brodée et des bottines en cuir rouge bordeaux. Je n'ai pas voulu en faire trop. Le 6 n'est pas aussi riche que le 1, et je sais être une fille modeste quand il le faut. J'ai choisi le 6 car j'y connais un ancien vainqueur qui pourrait m'héberger peut-être...
Je tourne la tête sur la droite, avant de me lever pour sortir du train immobilisé, et c'est là que je les vois. Deux pacificateurs, sur le quai. Ils ne peuvent pas être là par hasard. Merde ! Ils ne me lâcheront jamais ! Je sens mon visage bouillir quand je descends sur le quai, mais je tente de faire semblant de ne pas les avoir remarqué. Je marche tout droit vers une rue prise au hasard, en fixant mes pieds qui avancent rapidement. Je traîne ma valise à roulettes derrière moi. Je ne regarde même pas à quoi ressemble ce district, je trace. Vite. Loin des deux pacificateurs que j'espère ne me suivent pas. J’enchaîne plusieurs rues avant de lever la tête. Je suis dans une rue commerçante. Je continue à marcher plus lentement. La rue qui semble être une voix principale dans ce district ressemble à la vieille ruelle du Capitole où j'ai tenue ma première boutique. Les façades sont simples.

C'est là que je la vois. Jeune, même pas 20 ans, assez mignonne. Elle est parfaite, semble parfaite en tout cas. Elle se déplace délicatement, ses cheveux châtains volant au gré des vents. Il me la faut, cette fille. Il faut qu'elle devienne mon mannequin pour que j'essaie des tenues vaguement dessinées sur mon carnet à croquis. C'est comme ça que je procède, et je n'arriverai pas à progresser tant que je n'aurais pas de mannequin pour mettre en œuvre de simples croquis.
Je la suis sur quelques mètres et je la vois qui s'apprête à tourner dans une autre ruelle. Je ne peux pas me permettre de la perdre. Alors, pour qu'elle s'arrête et se retourne, je croie :

- Ehh !

Ma voix a comme résonné dans la rue presque déserte. Moi. Elle. Qui se retourne, en furie, et plus loin, devant une vitrine... deux pacificateurs. Ce n'est pas possible ! Qu'est-ce qu'ils font là ? Je me mets à paniquer alors que je n'ai rien à me reprocher. Les deux pacificateurs me fixent, puis se tournent vers la jolie jeune fille dont j'ai du mal à saisir l'expression. Elle se trouve à une vingtaine de mètres de moi. Je regarde les pacificateurs qui s'attardent trop longtemps sur cette fille, et je me dis qu'elle doit forcément cacher quelque chose. Oh non, il ne faut pas qu'ils lui fasse du mal. Même si je me fais de fausses idées et qu'il ne se passe peut-être rien, et même si je sais que c'est la pire chose à faire, je lâche ma valise et me mets à courir vers la jeune fille, en même temps que les pacificateurs.

HRP.

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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeMer 30 Avr - 17:54

Hihi, merci  Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby 299291385 

Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby 761791Discretion's an option
« I felt like you had ruined  my life with this simple "hi". »



feat Heavin.




- Ehh !

Ruby se figea. Elle ferma les yeux, refusant de se rendre à l'évidence. Elle ne pouvait pas être la personne que l'on appelait aussi bruyamment. Elle se tourna, se disant que ne pas le faire dans une situation pareille serait d'autant plus suspect. Et là, elle se rendit compte qu'une capitolienne la regardait. Elle la détailla d'un regard froid et peu amène. Les yeux des pacificateurs faisaient la navette entre elles. Ils semblèrent hésiter. Était-ce bien la fille Poezyn, cette gourde assoiffée de liberté et de révolte ? Il s'agissait d'une tête recherchée. Elle n'aurait tout de même pas eu l'imprudence de se promener en ville de cette façon... si ?

Ruby était repérée. Son sang ne fit qu'un tour. Elle avait envie de briser chacune des côtes de cette petite arriviste qui venait de ruiner son existence d'une simple syllabe. C'était une colère irradiante. Une haine sans condition. Ruby ferait payer sa bêtise à cette pauvre idiote, tôt ou tard. Le silence tomba comme une chape de plomb sur chaque acteur de cette scène. La jeune rebelle demeura interdite quelques secondes, établissant furtivement toutes les options de fuite avec frénésie dans son crâne. C'était le moment de mettre à profit tous les enseignements qu'elle avait reçu, et toutes les techniques de combat qu'on lui avait inculquées.

Ruby avait le sentiment de pouvoir voir les rouages des cerveaux des deux abrutis se mettre en marche dans leurs têtes. Tout cela n'avait pris qu'une minute trente tout au plus, mais les secondes s'étaient égrenées comme en une éternité. La rebelle regarda vers la braillarde, qui venait de lâcher sa valise. Un mouvement à la gauche de son champ de vision : les Pacificateurs bougeaient. Dans le silence assourdissant, Ruby vit défiler devant ses yeux un aperçu de ce qu'il lui arriverait si elle ne bougeait pas dans la seconde.

La jeune femme pivota et se mit à courir vers une ruelle qu'elle connaissait bien. C'était le moment de laisser parler ses poings.

Ils étaient sur ses talons, et elle était seule contre deux individus entraînés et armés. Tout d'abord, il lui fallait ré-équilibrer le combat. Pour cela, elle devait les forcer à se séparer. Disposant d'un peu d'avance sur ses poursuivants, la jeune femme s'assura d'arriver à un croisement. Elle emprunta alors le chemin de droite. Elle fouilla fébrilement la venelle de son œil bleu. Il y avait à quelques pas une pierre, dont elle se saisit en vitesse. Elle entendait les pas se rapprocher. La rebelle se tapit derrière une poubelle et attendit qu'un des toutous du Capitole arrive. Cela lui ferait très certainement mal. Elle l'assomma d'un grand coup de roc. Ruby n'était pas du genre à se définir comme non violente alors que le Capitole n'hésitait pas à torturer. La fin justifiait parfois les moyens.

Alerté par les gémissements de son camarade, l'autre pacificateur ne tarda pas à apparaître. Ruby avait mis sa capuche, par simple mesure de précaution... même si cela était inutile. Il finit par faire irruption dans la venelle. Tout se passa très vite. Il l'attrapa par le bras. Elle posa sa main gauche par-dessus, recula son épaule et frappa sèchement sur le coude du pacificateur. Il gémit, pris par surprise. Elle enchaîna ensuite avec un coup de genou dans la ventre, auquel il répliqua par un retour de poing magistral. La jeune femme ne put parer l'attaque, et recula un peu. Il l'attrapa par les cheveux, Ruby donna un nouveau coup dans le ventre de son adversaire. Il se courba en deux. Elle le contourna vivement et mit le pacificateur à terre à l'aide de l'impact de son pied derrière le genou gauche. Il tomba, certes, mais non sans l'attraper et l'entraîner dans sa chute. Ruby rendit tout ce qu'il lui envoyait. Peut-être plus. Elle se leva ensuite d'un bond, et termina le travail avec un coup du plat de la main au niveau de sa nuque, qui l'endormit instantanément. Il était dans un sale état. Plutôt amoché, même. La demoiselle ne regrettait en rien d'avoir blessé cette personne. Ruby exécrait les pacificateurs autant que cela se pouvait.

La rebelle se redressa et s'épousseta. Les deux pacificateurs devraient se réveiller deux ou trois heures plus tard. Ruby chercha dans les ordures quelques cadavres de bouteilles d'alcool et les dispersa autour d'eux après les avoir adossés à un mur de la ruelle. Les courbatures et le mal de crâne seraient peut-être mis sur le compte de l'alcool, avec un peu de chance.
Alors qu'elle finissait de défaire les boutons d'un des pacificateurs dans le but de lui conférer un air débraillé, la rebelle entendit un bruit derrière elle. Elle attrapa le premier tesson de bouteille et se retourna.




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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeVen 2 Mai - 17:45


Discretion's an option # Ruby Poezyn & P.A. Heavin Jacker


Il n'y a plus de doute. Cette fille à surement quelque chose à cacher, et elle était recherchée par les pacificateurs. Je la vois hésiter, d'un air mi-effrayé mi-désemparé. Puis brusquement elle se retourne et court dans une ruelle avoisinante. J'ai beau courir aussi rapidement que je le peux, ma robe serrée m’empêche de progresser à la vitesse que je désire. Maudite robe ! Je me sens tellement idiote dedans. Mais je ne pense déjà plus à ça quand j'aperçois du coin de l'œil les deux pacificateurs qui me dépassent de l'autre coté de la ruelle et qui s'engagent déjà dans celle ou la jeune fille s'est enfuie quelques secondes auparavant. Ils disparaissent alors à leur tour. Je me retrouve seule dans la rue où tout a commencé. N'aimant pas cette situation, j’accélère en dépit de ma robe qui n’apprécie pas et que je sens devenir plus ample en bas. Mais je n’en ai rien à faire. Je veux juste rattraper la fille avant que ces deux pacificateurs ne la torturent. Mais pourquoi je veux à tout prix la sauver au juste ? Je ne la connais même pas, mais je me sens obligée de la protéger.

J’arrive enfin devant la ruelle où la fille et les deux pacificateurs sont partis, mais encore une fois elle est totalement déserte. J’arrête de courir et reste plantée sur place. Je n’arrive pas à m’empêcher d’être prise de remords. S’il lui arrive quoi que ce soit, ce sera entièrement de ma faute. Si je n’avais pas crié, elle n’aurait jamais était repérée.
Bien que je sois essoufflée et rouge des suites de ma folle course sur une centaine de mètres (au Capitole nous n’avons pas énormément d’occasions de faire du sport), je continue à pied, en regardant constamment autour de moi comme si un démon s’apprêtait à me sauter dessus à tout moment. Je n’ai jamais été autant apeurée et paniquée de toute ma vie, mais curieusement je trouve ça plutôt amusant. En plus, si cette fille est également poursuivie par les pacificateurs, ça nous fait un point commun.

J’arrive devant un croisement. Sentant mes efforts réduits à néant, je passe mon regard de gauche à droite. Les deux voies étroites semblent vides. Même les commerces paraissent inoccupés. Pourquoi il n’y a jamais personne ? Sommes-nous dans un endroit si éloigné que même les habitants du 6 ne le connaissent pas ? Je ne connais pas ce district, je ne sais même pas si je serais capable de retourner sur la grande place. Le visage écarlate, je m’appuie quelques secondes contre un mur. Je vois ma robe qui, comme je l’avais prédit, s’est déchirée sur le côté gauche. T’en pis, je ne suis plus à ça près. Et puis, j’ai plein d’autres vêtements à ma disposition dans ma valise. Je me redresse brusquement et me retourne pour voir la ruelle d’où je suis venue en courant. Justement, non, je ne l’ai plus, ma valise. Mais qu’est-ce que j’ai fait ? Je suis complètement cinglée.

Un faible cri de douleur qui semble provenir d’un homme se fait entendre. Je relève la tête et tends l’oreille. Oui, ça vient bien de la ruelle de droite. Mais de l’autre ruelle, au même moment, j’entends des pas vifs marteler le sol. Je cours me cacher derrière une poubelle débordante sans la moindre hésitation, et vois aussitôt un pacificateur déboucher de la ruelle de gauche et continuer tout droit au pas de course, dans la voie de droite. Je ne sais pas si c’est un des deux pacificateurs qui la suivaient déjà tout à l’heure ou si c’est du renfort.

- Merde, soufflai-je.

Après son passage, je m’engage sans hésiter dans la ruelle de droite, d’un pas de félin, discret et silencieux, pour le suivre. Je suis presque à croupis, et me cache derrière n’importe quoi dès que je le peux. Lorsque des bruits sourds de choc me parviennent aux oreilles, je dégage ma tête du petit muret derrière lequel je me suis cachée et observe discrètement la ruelle. Mes cheveux blonds, davantage mouillés par la sueur de ma panique que celle de mon précédent effort physique, tombent en mèches grasses devants mes yeux, et voilent en partie ma vision. Je n’ose pas les remettre derrière mon oreille de peur d’être repérée. Je parviens tout de même à voir la scène convenablement d’où je me situe. Je la voie, la fille, les deux pacificateurs à ses pieds, immobiles. Elle vient de faire s’écrouler le pacificateur que je suivais. Curieusement, bien qu’il n’y ait plus de danger, je continue d’observer la fille sans me dévoiler. Elle disperse plusieurs bouteilles d’alcool vides autour des pacificateurs inconscients, et place leurs uniformes de travers. Elle est forte, et très douée. En la voyant la première fois, jamais je n’aurais imaginé qu’elle serait capable de faire tout ça. Pas de se battre en tout cas. Pendant qu’elle me tourne le dos, affairé à sa tâche, je sors de ma cachette et m’avance doucement vers elle, mais elle doit m’entendre car quand elle se retourne vers moi, elle me menace d’un reste de bouteille aux bords tranchants, qu’elle tient en l’air. Elle ne doit attendre qu’une chose : m’ouvrir le crâne avec. Je peux comprendre qu’elle m’en veuille. Et quand on voir ce qu’elle a fait aux deux pacificateurs à mains nues, je ne doute pas une seule seconde de sa capacité à me blesser grièvement avec ce tesson. Je tombe en arrière, en position assise, et me décale d’un geste brusque pour éviter le fracas de sa bouteille sur moi. Mais je m’aperçois qu’elle n’a pas bougé. Un rire nerveux et aigu sort de ma bouche, puis je parviens à me calmer. J’ai l’impression de ne pas savoir quoi lui dire, mais mes lèvres bougent toutes seules lorsque d’une voix sombre je dis :

- Je suis désolée, profondément désolée de vous avoir provoqué tous ces ennuis. Ce n’était pas mon intention, je ne savais pas. Je voulais juste vous appeler dans la rue. Je ne vous veux aucun mal, au contraire. Je suis du Capitole, vous savez. Je suis venue ici pour faire quelque chose d’important. Je m’appelle Heavin Jacker, c’est la première fois que je viens au district 6. Je ne vous veux pas de mal, j’ai besoin de vous, en fait. Mais je suis vraiment, sincèrement désolée pour ce qu’il vient de se passer.

J’ai tout dit. Dans le désordre, mais tout y est. Je lève les yeux vers la jeune fille. Elle a un visage superbe. Je cherche ses yeux de mon regard implorant. Je m’attends au coup tout en me disant qu’il fallait que je retrouve mon chemin, ma valise, et qu’elle accepte mon offre.


HRP.

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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeDim 11 Mai - 18:08

C'est court désolée, mais je me suis dit qu'il valait mieux faire avancer la chose que blablater, vu que je suis déjà bien en retard x.x

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feat Heavin.




« Je suis désolée, profondément désolée de vous avoir provoqué tous ces ennuis. Ce n’était pas mon intention, je ne savais pas. Je voulais juste vous appeler dans la rue. Je ne vous veux aucun mal, au contraire. Je suis du Capitole, vous savez. Je suis venue ici pour faire quelque chose d’important. Je m’appelle Heavin Jacker, c’est la première fois que je viens au district 6. Je ne vous veux pas de mal, j’ai besoin de vous, en fait. Mais je suis vraiment, sincèrement désolée pour ce qu’il vient de se passer. » 

Ruby abaissa son arme et dévisagea cette jeune femme d'un œil torve. Rien dans son attitude n'indiquait qu'elle était prête à lui pardonner quoi que ce fut. Toutefois, dans le silence le plus complet, la jeune rebelle repartit poser le tesson auprès des pacificateurs puis arrangea ses cheveux. Elle ne s'approcha pas à nouveau de cette capitolienne, préférant se tenir à quelques pas pour lui signifier qu'elles ne copineraient pas pour autant. Ruby n'aimait pas qu'on la fasse repérer, et n'était pas décidée à aider cette demoiselle, combien même elle la supplierait.

« Je ne te connais pas, on ne s'est jamais vues. Et si jamais tu oses parler de moi à qui que ce soit, je te retrouverai. Vu ? »

C'était une déclaration froide qui venait de claquer dans l'air. Ruby était hors d'elle, même si ce n'était absolument pas visible de l'extérieur. Cinq ans auparavant, la demoiselle aurait hurlé. Elle aurait tremblé, énervée et fortement vindicative. Aujourd'hui, les choses avaient changé. Ruby se contenait énormément, et rien dans la façade qu'elle venait de se composer n'indiquait qu'elle était submergée de ce sentiment doucereux qu'est la colère. Seuls ces quelques mots prononcés avec suffisance pouvaient faire comprendre à cette Heavin, puisque c'était son nom, qu'elle n'était pas d'humeur. La rebelle allait partir en la contournant, quand les dernières phrases de la capitolienne lui revinrent. Ce ne pouvait pas être une rebelle, elle ne l'aurait pas contactée de cette façon... mais pourquoi avait-elle ''besoin'' d'elle ? La jeune femme s'interrogea un instant sur la meilleure chose à faire dans ces conditions.

« Qui t'envoie ? Qu'est-ce que tu veux ? »

Il y avait quelque chose dans sa poche. Ruby y glissa sa main et empoigna le petit couteau qu'elle y gardait en cas de besoin. Tant qu'elle le pouvait, la jeune femme s'arrangeait autrement, mais si cette inconnue venait à l'attaquer, mieux valait qu'elle se tienne prête. La ruelle était déserte. Elle n'avait jamais été vraiment fréquentée, de ce que Ruby en savait. C'était la raison pour laquelle elle y avait menés les pacificateurs... Cette fille parlait de quelque chose d'important. Là, la fille Poezyn se figea. Se pouvait-il qu'elle porte un message de qui que ce soit ? Si tel était le cas, elle ne l'aurait pas abordée de cette façon, c'était stupide...

C'est à cet instant précis que la jeune rebelle entrevit le pouvoir dont elle disposait dans cette situation. La capitolienne n'en menait pas large, et elle lui dirait très certainement ce qu'elle lui voulait. Ruby pourrait alors lui demander quelque chose en échange... Car il était désormais certain qu'Heavin Jacker, qui qu'elle fût, savait ce qu'était Ruby. Cela ne l'avait visiblement pas choquée outre mesure. Lui exposer un marché serait donc probablement possible. Mais, pour l'heure, il fallait s'assurer qu'elle n'était pas mauvaise.




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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeVen 16 Mai - 7:38

P.A. Heavin Jacker a écrit:

Discretion's an option # Ruby Poezyn & P.A. Heavin Jacker



La jeune rebelle baise son tesson de bouteille, et je respire à grandes bouffées d’air. Elle ne semble pas prête à me pardonner de sitôt, et je la comprends entièrement, mais au moins elle n’a plus la folle envie de me fracasser le crâne. Tout d’un coup je me sens vraiment idiote. Elle se bats comme si elle avait appris avant même de savoir marcher, et moi j’arrive, soumise, traînant à terre, même pas capable de lui faire face. C’est une jeune fille, simplement une jeune fille, et pas un démon. Elle est humaine, comme moi. Alors qu’est-ce qui m’a fait peur ? Ce tesson de bouteille qui, bien placé, pouvait signer mon arrêt de mort ? Peut-être. Elle continue de me fixer d’un air comminatoire, et un silence pesant s’installe entre nous. Je la vois s’éloigner vers les pacificateurs, toujours inconscients, et, je pense, pour un bon moment. Elle dépose le tesson près de leurs corps inanimés, avec les autres, et j’en profite pour me relever et m’épousseter. Je m’époussette, et constate les dégâts de ma robe, en effet déchirée sur le bas. T’en pis. Puis, je relève la tête, et plaque les mèches grasses de sueur qui me voilent toujours le visage. Je l’aperçois qui s’approche de nouveau de moi. Mais elle s’arrête à quelques mètres de moi. Elle aurait peur de moi ? Croit-elle qu’une Capitolienne serait capable de la renverser. Je ne sais même pas courir cent mètres. Elle fait environ ma taille, et en l’observant de face, comme cela, je suis absolument certaine que c’est elle dont j’ai besoin pour mannequin. J’attends d’elle une quelconque réponse. Je lui ai tout dit, mon nom, mes excuses, et son utilité pour me venir en aide. En toute réplique, elle m’annonce impassiblement :

- Je ne te connais pas, on ne s’est jamais vues. Et si jamais tu oses parler de moi à qui que ce soit, je te retrouverai. Vu ?

La majorité des Capitolien ne savent pas tenir un secret plus d’une journée. Mais heureusement pour cette fille, je n’en fait pas partie. Je ris souvent avec des habitants de la capitale, mais je ne parle souvent que de choses futiles, même les plus proches de mon entourage ne connaissent tout au plus que la moitié de ma vie. Ma mère me croit toujours au district 1. Elle n’aurait pas eu besoin de la dire, je l’aurais facilement suivie à la lettre. En toute réponse je lui fais un signe de la tête rigoureux. Je ne suis pas en bonne position. Elle connaît tout de moi, je ne sais rien d’elle et j’ai été aperçue en train de venir en aide à une rebelle par deux pacificateurs. Peut-être lorsqu’ils se réveilleront croiront-ils même que j’ai participer à la lutte. J’avais enfin entendu sa voix. Une voix agressive, qui, je pense, cache une jeune fille au gros cœur qui a sûrement vue plus d’une chose horrible dans sa vie. J’aperçois la jeune fille qui commence à repartir. Nous sommes toujours seule dans cette ruelle. Je la vois, et je me dis qu’il faut que je la retienne, que je ne dois pas avoir fait tout ça pour rien, mais si je lui réitère mon besoin d’elle, ça fera trop. Je lui ai dit deux fois et je la suis à la trace depuis suffisamment longtemps pour qu’elle ait compris. Si elle part, c’est tout simplement que ça ne l’intéresse pas. Et ça m’ennuie profondément. Je reste là, plantée, sans bouger, à attendre désespérément. Attendre quoi ? Un miracle ? Ma pauvre, tu rêves. Elle ne veux tout simplement plus me voir et que je fasse un reset dans ma mémoire, et passe mon chemin. Quand j’entends à nouveau sa voix, je me dis que, finalement, peut-être tout n’est pas perdu.

- Qui t’envoie ? Qu’est-ce que tu veux ?

Enfin, quelque chose où je peux répondre. La jeune rebelle parait déjà moins crispée et irritée, même si j’imagine qu’elle doit toujours l’être, et plus encore au cœur d’elle-même. Elle mit sa main dans une de ses poches. Je la dévisage. Elle a les sourcils froncée, semble à la fois concentrée et agacée par ce qu’il vient de se produire, mais aussi par moi. Je ne suis rien, rien d’autre qu’une source d’ennui. J’aimerai avoir un appui. Je sais que je ne suis qu’une sotte qui ne sais rien faire d’autre que coudre des vêtements qui doivent enflammer et enthousiasmer peu de gens, surtout ici, ou dans les autres districts, encore plus pauvres. Mais je viens d’acquérir une place importante au Capitole, je pourrais servir pour les renseignements. Si je pense à tout ça, cela signifie-t-il que je chercherais réellement à rejoindre le camp des rebelles ? En serais-je capable, moi ? Je ne suis pas dégourdie, mais j’ai une aisance pour le mensonge, je peux commodément tromper les personnes qui m’entoure, surtout les Capitoliens, ils sont si stupides. Mais est-ce que je suis vraiment prête pour rejoindre ce rang ? L’ennui, c’est que si je parviens à gagner sa confiance, j’aurais deux choses à lui demander : devenir mon modèle, et de m’intégrer parmi les rebelles. Et moi, je n’ai rien à donner en échange, je lui aurais bien donné mes affaires que j’ai emmenées, elle aurait peut-être pu les revendre, mais j’ai même perdu ma valise. Alors que pourrais-je lui donner ? Je me lance tout de même dans une explication, en évitant de prendre une voix fluette, typiquement le type de voix qui pourrait sortir de la bouche d’un Capitolienne naïve et artificielle, tout en essayant de ne pas paraître agressive.

- Bon, je déballe mon sac. Je ne suis pas méchante, et je ne te veux aucun mal. Je ne suis pas très douée, je l’avoue, et partout où je vais-je sème les ennuis. Mais je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort, je pense que tu as connu pire que moi. J’en suis certaine, même. Je sais que tu es une rebelle. Je travaille seule, je ne suis envoyée par personne. Et tu ne crains absolument rien avec moi, je me sens plus porche des rebelles que du Capitole. Je suis styliste, et le gouvernement m’a contrainte à être styliste pour les Hunger Games. Je ne désire pas ça. Ils veulent me punir car mon père était un traître, c’était un rebelle lui-aussi, tu le connais peut-être, Capp Jacker, il a été exécuté par le gouvernement quand j’étais plus petite. Si je suis là, c’est pour visiter les district et m’inspirer pour faire les tenues de mes futurs tributs. Mais en fait, c’est plus pour me libérer du Capitole que je suis venue, je suis sans cesse surveillée par des pacificateurs comme ceux-là.

Je désigne de la main les deux pacificateurs étendus au sol, et croise à nouveau le regard de la jeune fille.

- C’est pour ça que j’ai besoin de toi. Il me faut un modèle, un mannequin, pour mettre en œuvre mes croquis, et tu me paraissais parfaite de loin. C’est pour ça que je t’ai appelé dans la rue. Le problème, si tu acceptes, c’est que je n’ai rien à te donner en échange.

Je ne lui ai pas parlé de mon désir de rejoindre les rebelles. Je ne pense pas être prête, ou pas assez confiante envers cette fille.

HRP.

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Dernière édition par P.A. Heavin Jacker le Mer 25 Juin - 13:41, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeMer 28 Mai - 19:37

C'est court désolée, mais je me suis dit qu'il valait mieux faire avancer la chose que blablater, vu que je suis déjà bien en retard x.x

Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby 761791Discretion's an option
« I felt like you had ruined  my life with this simple "hi". »



feat Heavin.




« Bon, je déballe mon sac. Je ne suis pas méchante, et je ne te veux aucun mal. Je ne suis pas très douée, je l’avoue, et partout où je vais-je sème les ennuis. Mais je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort, je pense que tu as connu pire que moi. J’en suis certaine, même. Je sais que tu es une rebelle. Je travaille seule, je ne suis envoyée par personne. Et tu ne crains absolument rien avec moi, je me sens plus porche des rebelles que du Capitole. Je suis styliste, et le gouvernement m’a contrainte à être styliste pour les Hunger Games. Je ne désire pas ça. Ils veulent me punir car mon père était un traître, c’était un rebelle lui-aussi, tu le connais peut-être, Capp Jacker, il a été exécuté par le gouvernement quand j’étais plus petite. Si je suis là, c’est pour visiter les district et m’inspirer pour faire les tenues de mes futurs tributs. Mais en fait, c’est plus pour me libérer du Capitole que je suis venue, je suis sans cesse surveillée par des pacificateurs comme ceux-là.
« C’est pour ça que j’ai besoin de toi. Il me faut un modèle, un mannequin, pour mettre en œuvre mes croquis, et tu me paraissais parfaite de loin. C’est pour ça que je t’ai appelé dans la rue. Le problème, si tu acceptes, c’est que je n’ai rien à te donner en échange. »



Ruby détailla son interlocutrice. A l'évocation du mot « rebelle », elle avait faillit bondir sur elle et la plaquer contre un mur, couteau sous la gorge. Quel genre de pauvre fille pouvait-elle être pour déclarer une chose pareille à voix haute, et ce à proximité de pacificateurs (bien que sonnés) ?
La requête était si futile que Ruby ne put s'empêcher d'éclater de rire. Est-ce que cette capitolienne espérait sincèrement d'elle qu'elle perde son temps à jouer les modèles ? La jeune rebelle n'était même pas flattée. Le culte du corps et la recherche d'un idéal étaient emblématiques du Capitole. Céder à ses bêtises signifiait qu'il lui faudrait se replonger dans un contexte qui lui rappelait la capitale. Or Ruby faisait tout ce qu'elle pouvait pour s'en éloigner.
La styliste revendiquait un soi-disant intérêt pour la cause rebelle, mais la jeune femme n'était pas dupe. Elle se refusait à laisser transparaître quoi que ce soit afin de laisser monter la pression. L'espace d'un instant, Ruby envisagea de simplement quitter la rue. Comme ça, sans rien dire. Elle aurait ainsi signifié à cette créatrice que rien ne lui était dû. Cependant, un nom résonna.


Capp Jacker.


Il ne lui était pas inconnu, mais Ruby ne pouvait pas être certaine de sa réelle appartenance aux rebelles. Peut-être avait-elle entendu parler de lui en tant que taupe. Tout était possible ! Le Capitole était un monstrueux poulpe qui se plaisait à immiscer ses tentacules dans chaque recoin de Panem. Il s'assurait ainsi que tout était sous contrôle. Elle allait refuser farouchement. Et puis, Ruby pensa de nouveau à sa jumelle. Cette styliste avait l'air de croire ce qu'elle racontait mais avait pu être manipulée. Que faire, exactement ? L'interroger, sans doute. Et ne pas lui donner de réponse tout de suite.


« Tu fais souvent la liaison entre Capitole et districts, j'imagine... Tu n'as pas de restrictions au niveau déplacements ? »


La styliste avait quelque chose à donner en échange à Ruby... mais celle-ci se refusait à jouer les potiches. Elle ne se voyait pas prendre la pose pendant des heures, échantillons de tissu sur le dos. D'ailleurs Ruby ne le ferait pas. C'était une certitude. Accepter de se faire dessiner, c'était donner l'occasion à cette fille de faire son portrait et de la livrer aux pacificateurs. Le visage de la jeune femme était celui d'une traîtresse. Elle ne pouvait décemment pas l'afficher sur le carnets de croquis de n'importe quelle prétendue styliste.


« Comment je peux être certaine que Jacker était bien ton père ? »


La question avait jailli des lèvres de la rebelle sans qu'elle ne le veuille vraiment. Son ton avait comme claqué dans l'air, sec, froid... distant et méfiant. Ruby n'était pas du genre à broder. Elle allait droit au but quand elle souhaitait savoir une chose précise. Ce n'était pas du goût de tout le monde, mais elle avait appris à ne pas toujours mettre les formes pour obtenir l'intégralité du fond. Ruby était un peu sauvage. Parfois même rustre. La fausse délicatesse capitolienne ne s'était pas attardée dans ses manières, et elle avait quitté la capitale assez tôt pour ne pas prendre de façon trop marquée l'accent bourgeois ridicule de certains.
Sa physionomie traduisait un peu son existence. Elle lui permettait de passer partout, et de ne pas avoir l'air menaçante quand elle était en fait une jeune femme habile avec les lames. Ruby savait se montrer persuasive, et Heavin devait le ressentir. L’œil froid de la rebelle ne se départissait pas de ceux de la styliste. Elle était à l'affût du moindre mouvement, s’apprêtant à parer la moindre attaque.
La styliste semble intimidée. Ruby se doute qu'elle ne dira rien. Donner la mort n'a jamais été une partie de plaisir pour elle, d'ailleurs elle l'envisageait très difficilement. C'était une expérience traumatique à laquelle elle n'avait jamais été directement confrontée. En effet, celle que l'on surnommait "Féline" de temps à autres ne souhaitait pas soustraire leurs vies à ses adversaires. Elle avait appris ainsi, aux côtés d'un rebelle préférant éviter les pertes. Toutefois, Ruby se savait prête à défendre une personne jusqu'à de telles extrémités. Deux, peut-être.
C'était un pas qu'elle ne souhaitait pas franchir mais qu'elle franchirait si elle n'avait d'autres choix. Ainsi, c'était bien vrai : Ruby Poezyn était une personne dangereuse... mais seulement aussi dangereuse que n'importe quel autre individu prêt à protéger ceux qu'il aime.




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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeMer 25 Juin - 13:40


Discretion's an option # Ruby Poezyn & P.A. Heavin Jacker



Je la vois frémir. Mon explication ne lui avait sans doute pas plu. T’en pis, j’avais au moins essayé tant bien que mal de la rallier à ma cause. Mais comment avais-je pu croire qu’une rebelle qui se battait, qui luttait chaque jour contre son « infâme » Capitole allait vouloir se laisser manipuler comme une vulgaire poupée dans le but de me préparer aux jeux, ces fameux Hunger Games tant détestés dans la plupart des districts ? C’était déjà joué d’avance.
Perdue dans mes stupides pensées, j’en sors quand la fille éclate d’un rire moqueur. Je la fixe. Si je suis misérable à son égard, et que ma requête auprès d’elle passe comme une simple blague dans son esprit, pourquoi ne passe-t-elle pas son chemin, simplement ? Je lui ai déjà dit, fait parole que je ne parlerai jamais de son identité ni de qui elle est en réalité. Désormais, je suis atteinte par ses faits et gestes. Je n’ai plus peur d’elle ni de ce qu’elle pourrait faire de moi. Maintenant, c’est à l’intérieur de moi-même que je reçois les coups. Cette fille se fout ouvertement de moi. J’ai beau ne pas vouloir ressembler à une banale capitolienne, je ne peux pas m’empêcher de me sentir gravement blessée et indignée par ses mauvaises manières. Elle me prend pour une sombre idiote, simplement en rapport avec mon origine. J’aurais bien pu naître ailleurs, dans un autre endroit, un autre corps, un autre temps.
Je fixe la jeune rebelle d’un regard perçant, tentant ainsi de lui faire comprendre la grande indignation qui envahit mon âme, en raison d’elle. Je la vois maintenant qui semble hésiter, ou réfléchir. Elle doit très sévèrement remettre en cause ce que je viens de lui raconter. Je ne pense pas qu’elle réfléchisse à mon offre de devenir mon modèle, son rire enclin de sarcasme est sa réponse. Cependant, j’ai l’impression qu’elle analyse le reste de mon monologue. Elle doit se demander si tout ce que je lui ai dit sur moi pouvait être possible. En tout cas, ce n’était pas impossible, puisque c’est ma situation. Je repense vaguement au Capitole, aux jeux qui approchent avec l’arrivée du printemps, et mes yeux se rabattent sur cette fille.
Elle a un visage très expressif, qui exprime une sévérité que je ne pense que de façade. Ses longs cheveux volent légèrement quand un courant d’air se produit. Puis je baisse le regard, qui passe des pacificateurs toujours sonnés à mes mains fermement appuyées sur le sol, sur lequel je suis encore assise, et où je commence à avoir des picotements multiples. Puis je regarde ma robe, toute défraîchie.

- Tu fais souvent la liaison entre Capitole et districts, j’imagine. Tu n’as pas de restrictions au niveau déplacements ?

Je lève les yeux de nouveau vers son visage fermé. Que me veut-elle ? Après la jeune rebelle douée au corps à corps, je découvre devant moi une jeune fille calculatrice. Si elle me pose cette question, c’est qu’elle souhaite que je fasse quelque chose, apporter quelque chose au Capitole, peut-être, ou servir d’espion dans la capitale. C’est ce à quoi j’aimerais servir. Cette fille pourrait-elle me faire entrer dans les rangs de la rébellion pour ensuite m’échapper de tous mes problèmes ? Je ne demande que ça, et si je ne lui devais rien, je lui demanderais sur le champ. Mais il me semble lui avoir causé déjà un bon nombre d’ennuis aujourd’hui. Et je me doute également que la confiance en nous ne doit pas être au plus fort.

- Comment je peux être sure que Jacker était bien ton père ?

Elle connait donc mon père. Même si depuis ma naissance j’ai toujours été traitée comme l’enfant d’un traitre au Capitole en raison de ce qu’a fait mon inconnu de père, cela pourrait peut-être se tourner à mon avantage dans les rangs de la rébellion. A commencer par elle.
Elle sait que mon père était donc un rebelle, sinon elle ne parlerait pas de lui de la sorte. Une chance de plus qui me ferait bien tenter quelque chose avec cette fille qui se met désormais à me fixer en attente de réponses claires et précises, ce qui me déconcentre quelques secondes.
Je me ressaisis et délicatement je lève vers l’avant mes mains pleines de gravillons de la ruelle restés collés dans la paume, pour montrer à la jeune rebelle, qui désormais, je suis sure, ne me fera rien, que je ne désire aucunement l’attaquer. Puis je me redresse peu à peu et me frotte les mains sur ma robe arrachée et salie et fais quelques pas sur le côté pour m’appuyer sur les compartiments des poubelles pleines en attendant que mes picotements dans les jambes cessent, en prenant bien soin de contourner à la fois la jeune fille et les pacificateurs. Puis, je la fixe. Elle semble plus que jamais être en alerte, comme si elle ne pouvait plus prévoir en avance mes faits et gestes.

- Bien entendu, commençai-je, que je peux voyager à ma guise dans les districts. En revanche, je ne vois pas pourquoi je devrais vous raconter toute ma vie pour vous prouver qui je suis, alors que je ne connais même pas votre identité. Je trouverais bien d’autres personnes qui feront parfaitement mesure de modèle.

Mon ton a été cinglant. Et je découvre une nouvelle moi, plus agressive que jamais. Je suis harassée par cette situation qui ne mène à nulle part, et je me rends à l’évidence que cette fille ne m’aidera jamais à quoi que ce soit. Et surtout, je ne voyais absolument pas comment justifier que j’étais bien la fille Jacker. Je me retourne, lui faisant dos, et entame quelques pas, faisant mine de partir. Cette fois, soit elle me laisse partir, soit son intérêt qu’elle peut avoir pour moi la poussera à me rattraper. C’est quitte ou double.

HRP.

©️ Great Thief


Désolé du grand retard à cause du bac fake angel
J'ai essayé de faire avancer les choses...
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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeLun 7 Juil - 21:53

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feat Heavin.




« Bien entendu que je peux voyager à ma guise dans les districts. En revanche, je ne vois pas pourquoi je devrais vous raconter toute ma vie pour vous prouver qui je suis, alors que je ne connais même pas votre identité. Je trouverais bien d’autres personnes qui feront parfaitement mesure de modèle. »


Ruby arqua un sourcil. Son stoïcisme dénotait d'une certaine indifférence face à la soudaine montée de sang de son interlocutrice. Vraisemblablement, Heavin ne savait pas se contrôler suffisamment et faisait preuve d'immaturité en tapant du pied et en faisant un caprice pareil. Il était évident qu'elle n'était pas habituée à être contrariée de la sorte, et se sentait en position de faiblesse car écrasée par une personne qui lui envoyait des signaux de mépris. La rebelle n'était pas spécialement douée en comportements humains, mais celui-ci, elle le reconnaissait. La capitolienne était comme un poisson hors de l'eau devant elle, qui venait de se faire violence par envie de satisfaire son égo. Personne n'aime se faire piétiner. Ruby l'observa quelques secondes, se refusant tout sourire. Il fallait dire que cette réaction était passablement décevante. Elle aurait aimé voir cette styliste s'approcher plutôt que fuir. S'il fallait qu'elle l'aide de quelque façon que ce soit, cette première étape n'augurait pas quelque chose de très bon. La jeune femme commençait à partir. Sans se presser, sans bouger, la rebelle prit la parole.


« Eh ! C'est pas en faisant des caprices que tu vas obtenir quoi que ce soit dans les districts. Tu te doutes bien que je ne peux pas te croire sur parole alors que tu as vu toi-même que des gens me courent après. Ce serait stupide et particulièrement suicidaire. Donc si tu veux partir, ça te regarde. Mais si tu fais ça et que tu es vraiment la fille de Jacker, tu ne sauras jamais vraiment ce qui est arrivé à ton père. »


Celle que l'on surnommait parfois « Féline » se mit en marche, et alla jusqu'à dépasser Heavin. Elle tourna dans une ruelle et attendit que la capitolienne l'y retrouve. Inutile de rester près de ces deux débris pour parler affaires. Ruby savait qu'il s'était passé quelque chose avec le dénommé Jacker. Elle en avait entendu parler, même si elle ne se souvenait pas d'où. Si elle trouvait des choses sur sa disparition à transmettre à Heavin, alors celle-ci pourrait lui donner des informations sur sa sœur. En effet, Ruby était de ces jumelles bienveillantes. Elle ne pouvait s'empêcher de s'acheter des yeux et des oreilles autour de la petite Bambi. Si elle était loin d'elle géographiquement, Ruby se refusait à ne rien savoir d'elle.

Longtemps elle avait pratiqué une sorte de sevrage. Elle s'était coupée du Capitole et n'avait même plus voulu y penser. C'était par peur de renoncer à sa cause, par peur d'abandonner et de repartir se blottir dans l'atmosphère d'hypocrisie fétide de la capitale. Aujourd'hui elle était bien plus forte et n'avait plus peur de se laisser entraîner. Et puis... c'était trop tard désormais. Elle ne pouvait pas rentrer chez elle, la bouche en cœur. Elle avait été absente trop longtemps pour qu'on puis l'y accueillir de nouveau à bras ouverts. Ruby était officiellement passée du côté de l'ennemi.

Sans attendre que la jeune femme ne l'ai rattrapée (car après tout, elle aimait bien parler, même seule) Ruby commença à déblatérer de façon vaporeuse et imagée.


« Le Capitole est une prison dorée dont la plupart des habitants ne se rendent même pas compte qu'il sont enchaînés. Ils ne bougent pas plus que les habitants des districts, pourtant ils se sentent supérieurs. Ils ont accès à beaucoup mais ne valent pas grand chose. Qui peut regarder des enfants s'entre-tuer sans rien faire ? Qui peut encourager cela à grand renfort d'applaudissements et d'éclats de joie ?
Il y a une histoire que j'avais l'habitude de lire en cachette. Je l'ai trouvée au fin fond d'une bibliothèque un jour. Enfin... en réalité, mon père l'avait mis sous clef dans un coffre. Il l'avait confisqué à un rebelle, avant de le faire exécuter. Moi, j'allais le subtiliser de temps en temps. On parle... de fable. Elle racontait l'histoire d'une rencontre entre un loup et un chien. Ils discutent, le chien convainc le maigre Loup de le suivre hors des bois, lui faisant miroiter l'idée d'un confort sans pareil. D'une nourriture abondante. Mais après quelques instants, le Loup remarque que le col du chien est pelé. Il demande au Chien de quoi il s'agit. Celui-ci rechigne à répondre mais, devant l'insistance du Loup, finit par avouer :
« Le collier dont je suis attaché 
De ce que vous voyez est peut-être la cause. 
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas 
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ? 
- Il importe si bien, que de tous vos repas 
Je ne veux en aucune sorte, 
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. " 
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.   »


« Je crois que c'est la chose qui m'a décidée à partir. Voilà. Les présentations sont faites, je crois. Tu ne sais pas tout, mais tu en sais déjà beaucoup sur celle que je suis. Alors à ton tour, jolie styliste : dis-moi, toi, qui es-tu ? Plutôt Chien ou plutôt Loup ?


En même temps qu'elle avait questionné la capitolienne, Ruby s'était retournée. Elle l'observa, un rictus provocateur pointant au coin des lèvres. Elle venait de lui ouvrir une grande porte mais si Heavin "prétendue" Jacker ne s'aventurait pas vers elle rapidement, Ruby aurait tôt fait de l'abandonner dans cette ruelle.




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Désolée à mon tour, j'ai pas trop d'excuses si ce n'est le bac... que j'ai passé un jour après ta réponse Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby 178029134 J'ai aussi un peu brusqué les choses pour qu'on puisse aboutir au graaaand marché entre elles  fake angel 
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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeMar 8 Juil - 21:22


Discretion's an option # Ruby Poezyn & P.A. Heavin Jacker


Je m'éloigne d'elle peu à peu. Je tente de percevoir le bruit de chacun de ses moindres mouvements. En la quittant de la sorte, j'avais pensé pouvoir revenir en position de force. Mais je suis encore plus déboussolée qu'avant. Visiblement, et comme toujours, je n'ai pas fait le bon choix. Je ne sais pas ce qu'elle fait, et malgré le silence pesant de la ruelle déserte, je ne l'entends plus. Je commence même à croire qu'elle va me laisser filer, qu'elle va repartir furtivement sur le champ. Peut-être est-elle une soldate surentrainée, capable de s'enfuir en toute discrétion. J'avais entendu ce genre de propos dans une conversation entre deux clientes dans ma boutique. Je sais que les rebelles subissent des entrainements intensifs afin d'écraser, massacrer les pacificateurs le jour où la révolution sera en marche. Peut-être que si je me retourne, elle ne sera plus là. Alors que je me mets cette idée en tète, que je me dis que cette mésaventure est terminée, je ferme les yeux et entends un son. Un bruit de froissement, comme si quelqu'un bougeait. Elle est encore là, et doit surement attendre que je revienne vers elle. En tout cas, contrairement à ce que j'avais imaginé, je me rends à l'évidence qu'elle ne se rabaissera pas à ça. Elle crie, m'interpelle. Je stoppe immédiatement le pas.

- Eh ! C'est pas en faisant des caprices que tu vas obtenir quoi que ce soit dans les districts. Tu te doutes bien que je ne peux pas te croire sur parole alors que tu as vu toi-même que des gens me courent après. Ce serait stupide et particulièrement suicidaire. Donc si tu veux partir, ça te regarde.

Je me retourne et lui fais face. Elle a raison. Et une fois depuis j'ai complètement tord. Je fais, comme elle dit, des caprices. Des bordels de caprices, comme les vulgaires autres Capitoliens, aussi idiots que ridicules, ceux à qui j'essaye tant bien que mal de me différencier. Mais quand on nait au Capitole, il est bien difficile d'échapper à ses manières. Il faut se faire une raison. Jamais je ne pourrais m'en jamais je n'aurais assez de force et de volonté.

- Mais, continue-t-elle, si tu fais ça et que tu es vraiment la fille de Jacker, tu ne sauras jamais vraiment ce qui est arrivé à ton père.

Je lève le regard vers elle, et je rencontre ses yeux. Que sait-elle réellement sur mon père ? Avec cette fille, je me méfie de tout. Je sais que c'est une manipulatrice  dans l'âme. Je me retourne à nouveau, pour lui tourner le dos. J'ai besoin de respirer un grand coup, de m'isoler. Je n'ai jamais été mise face à une telle situation. Je change d'avis à chaque instant. Je ne sais plus vers quoi ou qui me diriger. Trop d'éléments se bousculent dans ma tête.
Je l'entends s'approcher de moi, à pas saccadés. Que cherche-t-elle à faire ? Alors que je m'apprête à ce qu'elle vienne me parler, proche de moi, je la vois me frôler, puis continuer son chemin dans la ruelle avoisinante. Un courant d’air me touche au visage. Je ne sais plus quoi faire, mais décidément cette fille m'intrigue fortement. Et si elle est au courant d'éléments sur mon père, je veux les connaitre. Je regarde vaguement en arrière, là où les deux pacificateurs gisent au sol, encore immobiles. La rebelle veut certainement s'en éloigner. Je tourne la tête vers la ruelle d'où s'est échappée la fille. Trop intriguée, je me décide à l'y rejoindre.
Je la trouve un peu plus loin, elle fait face à un mur sale et dégradé, comme la plupart des paysages de ce district. Avant même que je ne parvienne à son niveau, je l'entends. Elle commence déjà à parler, en intonant légèrement.

- Le Capitole est une prison dorée dont la plupart des habitants ne se rendent même pas compte qu’ils sont enchaînés. Ils ne bougent pas plus que les habitants des districts, pourtant ils se sentent supérieurs. Ils ont accès à beaucoup mais ne valent pas grand chose. Qui peut regarder des enfants s'entre-tuer sans rien faire ? Qui peut encourager cela à grand renfort d'applaudissements et d'éclats de joie ?

Elle a raison. Elle tente de me faire comprendre la situation, mais j'en suis déjà pleinement consciente. Les Hunger Games. Ces jeux que j'ai toujours eus en horreur, et dont je suis depuis peu un acteur diabolique. Je suis trop faible. Que risquerais-je à me rebeller en refusant ce poste non désiré, si ce n'est la mort. Mais la mort, je la crains, moi. Je ne suis pas prête à me tirer moi-même dessus. Et même si c'est difficile à avouer, je préfère que ce soit 23 gamins qui meurent dans une arène chaque année plutôt que moi. Je suis prête à me révolter, mais seulement si j'ai l’assurance de la vie.

- Il y a une histoire que j'avais l'habitude de lire en cachette. Je l'ai trouvée au fin fond d'une bibliothèque un jour. Enfin... en réalité, mon père l'avait mis sous clef dans un coffre. Il l'avait confisqué à un rebelle, avant de le faire exécuter. Moi, j'allais le subtiliser de temps en temps. On parle... de fable.

Elle se tourne vers moi pour me dévisager. Ainsi son père était pacificateur ? Et elle déjà toute petite parait aussi farouche et déterminée qu'aujourd'hui. Je m'assieds sur une vieille boite en bois, et l'écoute avec attention. Tout ce qu'elle dit a une importance extrême pour que je puisse négocier avec elle.

- Elle racontait l'histoire d'une rencontre entre un loup et un chien. Ils discutent, le chien convainc le maigre Loup de le suivre hors des bois, lui faisant miroiter l'idée d'un confort sans pareil. D'une nourriture abondante. Mais après quelques instants, le Loup remarque que le col du chien est pelé. Il demande au Chien de quoi il s'agit. Celui-ci rechigne à répondre mais, devant l'insistance du Loup, finit par avouer :

« Le collier dont je suis attaché
De ce que vous voyez est peut-être la cause.
- Attaché ? dit le Loup : vous ne courez donc pas
Où vous voulez ? - Pas toujours ; mais qu'importe ?
- Il importe si bien, que de tous vos repas
Je ne veux en aucune sorte,
Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. "
Cela dit, maître Loup s'enfuit, et court encor.   »



Elle me fixe et m'adresse un sourire mi-moqueur, mi-provocateur. Puis elle continue :

- Je crois que c'est la chose qui m'a décidée à partir. Voilà. Les présentations sont faites, je crois. Tu ne sais pas tout, mais tu en sais déjà beaucoup sur celle que je suis. Alors à ton tour, jolie styliste : dis-moi, toi, qui es-tu ? Plutôt Chien ou plutôt Loup ?

Elle est partie. A cause d'une fable. A cause d’un chien et d'un loup. Elle est partie d'où ?
Alors que je réfléchis minutieusement à ce que je peux répondre, et au sens profond de cette histoire, j'ai un déclic. Ses cheveux, ses yeux, son visage. Je suis certaine d'avoir déjà vu cette rebelle quelque part. Mais je ne parviens pas à savoir d'où.
Je me concentre sur la fable. En l'occurrence, le chien se veut représentatif du Capitole. Enchainé dans le luxe. Et le loup les districts. Pauvres, affamés, mais libre. Mais ça ne colle pas. Certes, il n'y a que le Capitole qui baigne dans la richesse. Mais tout le monde est enchainé. Le Capitole, les districts, et même le camp rebelle. Tout le monde est à.la botte d'un gouvernement. D'un seul homme. Snow. C'est cette situation qui semble plus qu'improbable. Comment une unique personne peut-elle en contrôler des millionnaires d'autres ? Dans cette fable, je ne suis pas le loup. Ni le chien qui accepte d'être prisonnier.

- Je ne représente aucun des deux. Je suis la forme plus capricieuse du chien je veux à la fois la liberté et le confort. Personne n'est chien. Mais personne n'est loup non plus. Il n'existe pas de liberté dans ce pays. Juste un désir. C'est ce pour quoi tu te bats chaque jour qui passe. Et si tu pense que les Capitoliens sont les chiens, tu te trompes. Viens au Capitole, et je te montrerai qu'ils se croient tous entièrement libres.

Je me lève de la caisse en bois et fais quelques pas dans la ruelle toujours déserte, cherchant l'inspiration.

- Mais j'en ai fait l'expérience. Nous ne sommes jamais libres. Ni ici, ni dans les autres districts, ni au Capitole. Nous ne faisons que marcher, toujours tout droit. Et si nous devions de notre chemin, le piège se referme sur nous et nous enlace jusqu'à notre dernier souffle.

Je me tourne vers la rebelle. Je suis absolument certaine de l'avoir déjà croisée. Je continue mon discours, dans lequel je la tutoie pour la première fois.

- Tous les individus sont identiques. Toi, moi, et même Snow. Nous recherchons tous la même chose,  dans le fond. Voilà pourquoi, de mon point de vue, rien ne changera jamais. Voilà pourquoi moi, une des rares capitoliennes conscientes de la situation n'agit pas devant le gouvernement, devant le régime, ou même devant les jeux. Quelque chose te prouve-t-il que si la rébellion parvient au pouvoir, les jeux disparaitront ? Je ne parle pas simplement des Hunger Games, mais de nous tous. Nous sommes tous des tributs, et ce pays est une arène.

Je m'arrête, et la fixe longuement. Je sais que c'est au Capitole que je l'ai croisée. Elle paraissait avoir moins d'assurance, mais c'est bien elle. Je connais pas mal de personnes dans la capitale. Et c'est vrai que ça fait longtemps que je n'ai pas aperçu cette fille là-bas. Je marche vers le coté opposé de la rue où la rebelle se situe. Puis je lui fais face et, d'une voix bien portante, je conclus.

- Je sais qui tu es. Tu es Bambi. Bambi Poezyn.

Pas grave pour le retard  Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby 1345126580 . Ton RP était énorme !

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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeLun 14 Juil - 19:10

Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby 761791Discretion's an option
« I felt like you had ruined  my life with this simple "hi". »



feat Heavin.




- Je ne représente aucun des deux. Je suis la forme plus capricieuse du chien je veux à la fois la liberté et le confort. Personne n'est chien. Mais personne n'est loup non plus. Il n'existe pas de liberté dans ce pays. Juste un désir. C'est ce pour quoi tu te bats chaque jour qui passe. Et si tu pense que les Capitoliens sont les chiens, tu te trompes. Viens au Capitole, et je te montrerai qu'ils se croient tous entièrement libres.


Si, certains étaient loups. Ruby le savait car elle en était un. Elle ne s'avouait pas vaincue et osait croire au jour où le Capitole se brûlerait les ailes. Au jour où Snow chuterait et mordrait la poussière comme le pernicieux parasite qu'il était. Outre l'insulte faite aux cafards par le biais d'une telle analogie, cette image représentait fidèlement le portrait que Ruby avait brossé du président. Elle était jeune et impétueuse et révoltée et pleine d'ambition et de croyances. Elle était un loup qui, refusant de se plier à ces ignominies, préférait encore prendre la suite. C'était une belle image, le loup. Parce que Ruby ne parlait pas des habitants des districts à ce moment-là. Il n'y avait pas que cela hors du Capitole. La première erreur de Heavin était de n'avoir pas envisagé les rebelles comme les bêtes rôdant autour du Capitole. Ils attendaient pour frapper. Cela se reproduirait un jour ou l'autre. Inévitablement.
La Purge en avait certes découragé beaucoup, mais certains ne renonçaient pas. Mourir pour une idée ? Oui. C'est ce que Ruby se préparait à faire chaque jour. Mourir pour une idée plutôt que de mourir de vieillesse dans un endroit bien confortable, à regarder des gens se battre pour le bon plaisir d'une minorité...


- Mais j'en ai fait l'expérience. Nous ne sommes jamais libres. Ni ici, ni dans les autres districts, ni au Capitole. Nous ne faisons que marcher, toujours tout droit. Et si nous devions de notre chemin, le piège se referme sur nous et nous enlace jusqu'à notre dernier souffle. Tous les individus sont identiques. Toi, moi, et même Snow. Nous recherchons tous la même chose,  dans le fond. Voilà pourquoi, de mon point de vue, rien ne changera jamais. Voilà pourquoi moi, une des rares capitoliennes conscientes de la situation n'agit pas devant le gouvernement, devant le régime, ou même devant les jeux. Quelque chose te prouve-t-il que si la rébellion parvient au pouvoir, les jeux disparaitront ? Je ne parle pas simplement des Hunger Games, mais de nous tous. Nous sommes tous des tributs, et ce pays est une arène.


La Capitolienne était passée au tutoiement. Ruby sourit légèrement et brièvement lorsque son interlocutrice prononça ce "toi". La révélation de son histoire avait donné à la styliste un sentiment de proximité. Elle se sentait dans la confidence et se permettait de la tutoyer. La rebelle n'était pas particulièrement gênée, même si se faire vouvoyer avec, selon elle, avait infiniment plus de panache. Toutefois Ruby ne se formalisa pas plus que de raison.
Mais ils étaient bien dans une arène malgré tout. Il y avait les gladiateurs et les spectateurs. Ceux qui s'affrontaient plus ou moins sauvagement sous l’œil d'hommes et de femmes insensibles et impassibles.
Heavin s'arrêta et observa la rebelle. Elle alla vers le côté opposé de cette petite rue. Ruby la regarda faire sans exprimer le moindre sentiment. Elle observait simplement. Constatait.


- Je sais qui tu es. Tu es Bambi. Bambi Poezyn.


Ruby commença par arquer un sourcil. Elle ignorait d'où cette fille connaissait sa sœur. Peut-être la télévision, puisqu'elle avait déjà joué du violon sur la chaîne du Capitole. Entendre le nom de Bambi à cet instant lui déclencha un sentiment étrange au creux du ventre.
Alors, Ruby éclata de rire. Soudainement.


- Navrée de te décevoir... mais non ! Je suis sa jumelle maléfique. Du moins c'est ce que nos parents doivent penser. Après tout, j'ai quitté le Capitole pour devenir rebelle. Pas très cool pour la réputation d'une famille influente comme la mienne, hein ?


La jeune femme relâcha ses cheveux, qui tombèrent sur ses épaules dans un mouvement moins souple qu'à l'habitude. Elle passa sa main droite à l'intérieur. Un pincement de bouche. Un sourire forcé. Un regard plein d'assentiment à l'évocation même de ses parents. Voilà une liste non exhaustive des attitudes de Ruby qui la différenciait de Bambi lorsque l'on connaissait l'amour que sa jumelle portait à ses géniteurs et au Capitole. Lorsqu'on savait la naïveté de la farouche Bambi Poezyn.

- J'ai un marché très simple à te proposer. Tu me donnes des nouvelles de ma soeur, puisque tu sembles la connaître... je souhaiterais que tu t'en rapproches. Et en échange, je peux te rendre un petit service à mon tour.


Elle attendit quelques secondes la réponse de son interlocutrice. Cependant, avant qu'Heavin ne puisse répondre quoi que ce soit, Ruby ne manqua pas de préciser :


- Ce qui exclut le mannequinat et autres trucs du genre que je ne ferai pas... Faut pas charrier non plus.





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Merci, contente que ça t'aie plu !  chou 
J'avais pas anticipé la maintenance :')
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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeMar 15 Juil - 21:01


Discretion's an option # Ruby Poezyn & P.A. Heavin Jacker


Elle éclate de rire. Un rire nerveux. Elle parait mal à l'aise devant ce nom. Je l'ai vu, d'abord froide, son regard braqué sur le mien. Aurais-je deviné, le rire est-il une échappatoire ? Sait-elle simplement comment réagir, ne s'attendant certainement pas à être mise à nue par une vulgaire styliste capitolienne ridicule ?
Bambi Poezyn. Ce nom m'est revenu promptement, comme une pointe d'éclairci dans mon esprit. Je sais où je l'ai connu, ce nom. Outre le fait qu'au Capitole tout le monde connait tout le monde sans jamais l'avoir vu par la simple magie du bouche à oreille, la meilleure pub que l'on puisse avoir dans la capitale, j'ai déjà vu sa tête. Sinon je n'aurais pas su la reconnaitre ici. Son visage d'ange est d'habitude si doux. Elle passe régulièrement à Capitole TV. Il s'agit d'une jeune violoniste hors norme. Mais cela fait déjà près de deux semaines que je ne l'ai pas vue à l'écran, et je me demandais vaguement pourquoi. Eh bien, simplement parce qu'elle s'est enrôlée parmi les rangs de la rébellion.

- Navrée de te décevoir... mais non ! Je suis sa jumelle maléfique. Du moins c'est ce que nos parents doivent penser. Après tout, j'ai quitté le Capitole pour devenir rebelle. Pas très cool pour la réputation d'une famille influente comme la mienne, hein ?

Je lève brusquement la tête, et la fixe, à la recherche de la moindre différence entre Bambi et cette rebelle qui se tient face à moi, et qui a repris son sérieux. Mais je n'en vois aucune, hormis la froideur de son visage que j'imagine mal sur la figure de Bambi.
Je pensais avoir droit à un sermon, sur mon précédent monologue, mais rien. Je m'attendais à encore une nouvelle fois me faire dominer. Me faire traiter d'incapable, d'égoïste, de profiteuse. Car il est clair que je profite largement du système, et que je ne rechigne pas à être née capitolienne. Mais je me sens soudain plus proche. Elle n'a presque plus dans sa voix cet air satirique, moqueur, provocateur. Elle est prête à me dévoiler certains éléments de ma vie. Je ne dirais pas que la confiance entre nous fuse, mais la situation se débloque, s'améliore. Quoi qu'il en soit elle ne pouvait pas être pire.
Ainsi donc cette rebelle Poezyn a franchi le cap que je n'ose pas franchir à mon tour. Elle a tout quitté, tout, sa famille, sa sœur en l'occurrence. Et aussi la richesse que devait lui offrir le Capitole, surtout en vue du nom de sa lignée. Les Poezyn sont aussi réputés que les Jacker. Mais pas pour les mêmes raisons. Les Poezyn sont célèbres par leur influence et par le grand talent de la petite violoniste. Les Jacker sont des traitres dans l'âme, et la rebelle et moi nous sommes contraires. Elle a sali l'honneur de sa famille au Capitole, tandis que moi je suis la mieux placée pour racheter celle de la mienne. Je me sens soudain plus proche d'elle. Cette fille, c'est moi, comme j'aurais toujours aimé être. C'est la Heavin courageuse, intrépide.
Je n'ai jamais entendu parler de cette sœur jumelle. Le Capitole est toujours parvenu à m'élever à l'écart des vérités qui fâchent. De peur que je suive le même exemple, sans doute. Je lui adresse un demi-sourire. Mais je reste tout de même distante. Pas de copinage non plus. Puis je décide d'aller m'asseoir de nouveau sur cette vieille caisse au bois humide et moisi, face à la jeune rebelle, de l'autre coté de la ruelle où nous sommes depuis peu.
Un silence de près d'une seconde s'installe. Une seconde qui me parait énormément longue, car une abondance d'éléments vient envahir mon esprit. Les pacificateurs à quelques pas de nous, et qui finiront bien par se réveiller. Ma mère, seule, restée au Capitole, dans les griffes de Snow, tel un vulgaire jouet. La rébellion qui, un jour, anéantira le Capitole, et par la même occasion les Capitoliens. Mais je suis convaincue que rien ne changera jamais. Qu'il s'agisse de Snow ou d'un rebelle, la soif de pouvoir et de puissance sera toujours la même, car au fond nous sommes tous des humains, et tous les êtres humains se comportent ainsi. Mais je pense que la rébellion vaut tout de même mieux pour moi que le Capitole.
Je fixe la jeune rebelle quand elle prend la parole.

- J'ai un marché très simple à te proposer. Tu me donnes des nouvelles de ma sœur, puisque tu sembles la connaître... je souhaiterais que tu t'en rapproches. Et en échange, je peux te rendre un petit service à mon tour. Ce qui exclut le mannequinat et autres trucs du genre que je ne ferai pas... Faut pas charrier non plus.

Je croise son regard, puis baisse la tête vers mes bottines en cuir patiné qui, à l'inverse du restant de ma tenue, sont restées intactes. Je me prends quelques secondes pour réfléchir. J'attrape une poignée de terre en poussière entre ma main puis la laisse voler, danser avec le vent, filer entre mes doigts. Ma part du marché me semble convenablement possible. Je pense pouvoir facilement approcher la petite violoniste, qui semble bien gentille et accessible. Et tant pis pour le mannequinat, je trouverai bien une autre solution. Des personnes tueraient pour devenir mon modèle. Mais je sais parfaitement quoi demander à la place.

- Ok, d'accord, j'accepte ton marché. Je vais m'approcher de ta sœur, et je peux déjà te dire qu'elle est au comble de son succès. Tout le monde l'apprécie au Capitole. Je trouve ça amusant d'avoir face à moi le coté noir de la petite Bambi, si plaisante.

Je pioche à nouveau une poignée de terre et la laisse filer, en souriant.

- En échange, j'aimerai une chose. Non deux. Avant tout, j'aimerais au moins connaitre ton nom, à moins que tu préfère que je t'appelle « la jumelle maléfique et rebelle de Bambi Poezyn ». Ce n'est pas que je n'apprécie pas, au contraire, mais je trouve ça juste un peu trop long, surtout que nous serons amenées à nous revoir si tu veux T'es renseignements. Moi, j'aimerais une chose simple. Que tu m'emmène auprès des rebelles et que tu m'y intègres. Je servirais peut-être à quelque chose là-bas. Vous n'avez pas besoin de combinaisons ?

Je regarde les grains de poussière s'enfuir de ma main, et voler vers la fille. Je tente la plaisanterie, mais en vérité j'ai le cœur qui bondit. Je sais que si je suis prise, ce sera une balle dans la tête, et adieu Panem.

Voilllaa Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby 2774444739 T'inquiète t'as répondu vite fake angel

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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeVen 18 Juil - 19:43

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« I felt like you had ruined  my life with this simple "hi". »



feat Heavin.




- Ok, d'accord, j'accepte ton marché. Je vais m'approcher de ta sœur, et je peux déjà te dire qu'elle est au comble de son succès. Tout le monde l'apprécie au Capitole. Je trouve ça amusant d'avoir face à moi le coté noir de la petite Bambi, si plaisante. En échange, j'aimerai une chose. Non deux. Avant tout, j'aimerais au moins connaitre ton nom, à moins que tu préfère que je t'appelle « la jumelle maléfique et rebelle de Bambi Poezyn ». Ce n'est pas que je n'apprécie pas, au contraire, mais je trouve ça juste un peu trop long, surtout que nous serons amenées à nous revoir si tu veux T'es renseignements. Moi, j'aimerais une chose simple. Que tu m'emmène auprès des rebelles et que tu m'y intègres. Je servirais peut-être à quelque chose là-bas. Vous n'avez pas besoin de combinaisons ?


L'heure n'était plus aux négociations puisque Ruby avait obtenu ce qu'elle cherchait. La situation avait pu être tournée à son avantage, et les deux partis trouvaient leur compte dans ce nouveau marché. Toutefois la demande d'Heavin ne pouvait pas être exaucée en un claquement de doigt. L'adolescente ne pouvait pas décider de faire entrer dans la rébellion une illustre inconnu, juste comme cela. Ce n'était pas à elle d'en faire la démarche. Et encore moins dans ce district dont elle n'était que visiteur.


- Je m'appelle Ruby.  Je ne peux pas me charger de ton intégration, et encore moins t'emmener voir mes camarades comme s'il s'agissait d'une association sportive. Si tu veux devenir actrice de ce mouvement, il va falloir que tu t'en donnes les moyens. Le mieux que je puisse faire est de parler de toi. Tu seras peut-être recontactée. Mais je ne peux t'emmener nul part pour le moment.


Elle regarda la rue avec une attention particulière. Celle-ci était totalement déserte, comme la précédente. Il s'agissait d'un quartier peu peuplé à cette heure. Les bâtiments y étaient insalubres. Ruby aurait aimé croiser quelqu'un dans ce district, mais ne l'avait pas vu. Ce n'était pas très grave. Juste... décevant. Décevant parce qu'elle l'avait espéré beaucoup plus fortement que ce qu'elle n'oserait jamais se l'avouer. Enfin. Tout cela n'était définitivement pas le sujet. Ruby voulait faire tomber le Capitole. Là. Maintenant. Toute aide serait bonne à prendre entre les murs de la capitale, et elle ferait valoir cela auprès de son propre référent rebelle : Julian.
Sans un mot de plus, la jeune femme s'éloigna. Heavin devait apprendre à patienter, c'était peut-être le plus difficile lorsqu'on se savait si près du but. Ruby avait espéré entrer dans la rebellion des mois durant, puis elle avait trouvé le courage de quitter le Capitole pour que son souhait se concrétise. Tout ne s'était pas passé immédiatement, mais elle avait eu la chance de rencontrer des personnes capables de lui donner un coup de main. Elle avait appris. Auprès de Julian, à qui elle devait énormément, mais aussi avec Romeo et plein d'autres. En cinq ans, Ruby Poezyn avait appris plus qu'elle ne l'aurait fait en toute une vie de capitolienne. Elle n'avait jamais regretté son engagement. Uniquement son départ, et l'abandon de sa sœur jumelle. Encore que. "Abandon" ? Jamais Ruby n'aurait pu mieux œuvrer pour le bien de sa sœur qu'en cherchant à démolir ce système. Et si cela impliquait d'en être éloignée... alors elle le serait.




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Je suis vraiment navrée... mais je suis au bout là xD Tu voulais ajouter quelque chose ? ^^
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MessageSujet: Re: Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby   Discretion's an option ◊ Heavin & Ruby Icon_minitimeMer 23 Juil - 18:01


Discretion's an option # Ruby Poezyn & P.A. Heavin Jacker


La rebelle Poezym semble réfléchir à mon offre. Je me doute que ce que je lui ai demandé est important, et assez lourd en responsabilité. C'est vrai, elle ne me connait pas assez pour savoir ou non si je suis une pro-capitolienne envoyée tout droit du Capitole pour s'infiltrer au sein des rebelles. Si elle décide de me faire entrer, je serais à sa charge, et j'imagine que si je venais à causer le moindre problème, le mouvement rebelle n'hésiterait pas à lui faire payer son erreur.
Je ne sais pas de quoi est faite l'organisation rebelle, mais je me doute bien que ses participants ne doivent pas avoir la vie agréable et luxueuse comme j'ai toujours été habituée à avoir. S'ils se battent contre cette façon de vivre, il serait logique qu'ils ne la reproduisent pas eux-mêmes.

- Je m'appelle Ruby.  Je ne peux pas me charger de ton intégration, et encore moins t'emmener voir mes camarades comme s'il s'agissait d'une association sportive. Si tu veux devenir actrice de ce mouvement, il va falloir que tu t'en donnes les moyens.

Je la fixe avec concentration. Evidemment, quelle idiote je fais de penser que l'on pourrait rejoindre l'organisation rebelle comme un moulin. Si c'était le cas, cela ferait bien longtemps que la cause se serait faite anéantir par le gouvernement de Panem. Mais je ressens un choc dans mon cœur, une honte dans mon estime. Je ne m'attendais pas à un refus si catégorique. Ruby Poezyn déballe sur la table ma naïveté par ses propos. Mais elle s'empresse d'ajouter :

- Le mieux que je puisse faire est de parler de toi. Tu seras peut-être recontactée. Mais je ne peux t'emmener nul part pour le moment.

J'apprécie cette fille, et je repense à ces quelques minutes en arrière. Nos tous premiers échanges, si froids, si distants, qu'il aurait été impensable d'en arriver jusque là. A un marché entre une rebelle dans l'âme, et une riche Capitolienne. Mais j'imagine que si je suis parvenue à un succès avec cette fille, il y aurait des chances pour que je parvienne à m'intégrer au sein des autres rebelles. Le plus difficile restera l'abandon de tout luxe, que je m'efforce de montrer comme une option dont je pourrais facilement me passer aux personnes que je rencontre, mais qu'en dépit de ce mensonge, je souffrirais de vivre drastiquement.
Ses paroles sont encourageantes. Avec un peu de chance, je pourrais quitter cet enfer, me venger de Snow qui a fait exécuter mon père. Protéger ma mère de tout danger. Faire mes preuves pourra s'avérer compliqué, puisque je ne cherche pas à rejoindre les rebelles par amour pour le cause, mais par stratégie, car le Capitole tient encore moins que les rebelles à me voir en vie. Je représente pour eux un danger permanent, même si je ne ferais jamais quelque chose d'aussi suicidaire que mon père. Et puis je pense à Ruby Poezyn. Elle aussi est originaire du Capitole, et aujourd'hui elle est pourtant parvenue à son but final, rejoindre la rébellion. Il ne lui reste qu'un vœu, j'imagine, détruire le Capitole jusqu'à l'extinction de son œil du mal, le président Snow.
Ruby Poezyn s'éloigne. Toujours assise à laisser la poussière filer au vent, je l'observe, qui s'empresse, jusqu'à ce qu'elle disparaisse de mon champ de vision. Nous serons forcément amenées à nous revoir. Pour qu'elle ait des nouvelles de sa sœur, je suis devenue une sorte de correspondante pour elle. M'approcher de Bambi sera simple. Et pas dépourvu d'envie devant cette jeune fille merveilleuse et vraiment talentueuse.
Je me lève, et, ne connaissant absolument pas le district, retourne sur mes pas, dans la direction opposée de la rebelle. Je marche de rue en rue, tentant difficilement de reconnaître les lieux où je serais passée quelques instants plus tôt. Je suis certaine de mon chemin quand je rejoins la voie où les deux pacificateurs sont étendus au sol. L'un d'entre eux se met à remuer légèrement. Je prends peur et me sauve en vitesse, retrouvant par la même occasion la grande rue, où tout a commencé. Plus loin, près de la grande place, j'aperçois une masse noire, qui se reflète au soleil. Elle est immobile, et extrêmement familière.
C'est ma valise. Là où j'ai crié. Pour appeler cette fille. Au loin. Devant moi. Ruby Poezyn.

FIN !!!!! I love you

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