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 saw. ☞ (clyde)

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saw. ☞ (clyde) Vide
MessageSujet: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 17:54


clyde haedes griffin
❝ I SAW A GHOST, AND I THOUGHT IT WAS ME. ❞
Clyde n’est pas de ces hommes à qui l’on peut faire confiance, et vers lesquels on a envie d’aller. Et je pense que c’est une bonne manière de commencer à vous parler de lui. Renfermé et taciturne, il accueille la plupart des remarques sur son compte avec un silence et une ignorance las et désespérés. Pour autant, le manque de respect est une chose qu’il ne supporte pas. Que ce soit dirigé contre lui, soit, il pourra tolérer, ne faisant pas toujours tout pour être apprécié. Mais si la pique vise quelqu’un d’autre, et qu’il considère que les bornes sont dépassées, il n’a en général pas grand scrupule à venir coller son poing sur la figure de celui qui le mérite. Triste réalité. Homme violent et doté d’une grande capacité d’adaptation, Clyde n’a jamais eu de soucis à se faire un tant soit peu respecter. Si le respect passe par l’esquive de la personne.

Autrefois très hypocrite, professionnel au jeu du mensonge, même, il s’est pourtant calmé avec les années. Ceci laissant pourtant des marques, il a un instinct de détection du mensonge qui peut s’avérer moyennement drôle pour quiconque tenterait de le duper. Dieu sait qu’il y en a. Et dieu sait que ça le gonfle. Bien souvent, il se demande comment les gens peuvent encore supporter de se regarder dans le miroir, avec la tonne de mensonges qu’ils peuvent débiter à la journée, juste histoire de se faire mieux voir. En se souvenant que lui a encore du mal à supporter le prix de ses propres bobards. Il se demande comment l’être humain peut encore peupler cette planète, depuis toutes ces années. Un bipède si misérable, et programmé pour s’entretuer. Comme toutes les autres espèces, il en convient aisément. Mais de manière si fourbe, au moyen de subterfuges toujours plus impressionnants ? Non. Véritablement, avoir doté d’intelligence la race humaine est la chose la plus stupide que la nature ou Dieu ait pu faire. Mais quel autre choix de vivre avec ?

Pessimiste ? Non. Pas réellement. Pas totalement. Disons plutôt qu’il vit avec une confiance relativement limitée envers les autres, et qu’il passe sa vie à se montrer railleur et cynique envers tout et n’importe quoi. Il a un humour bien à lui, et une mauvaise foi presque contagieuse. Mais il ne manque pas volontairement de respect. Jamais. Et il reconnaît que, parfois, il est en son devoir de s’excuser. Ça lui arrache parfois deux côtes de le faire, et à d’autres moments il le fait presque de bon cœur. Parce qu’il n’a pas toujours raison. Bien qu’il déteste réellement avoir tort. Fier ? Oui, un peu. Orgueilleux, vantard ? Non, pas réellement. Il ne parle jamais de lui, tait bien habilement ses qualités autant que ses défauts. Sauf peut-être face aux caméras du Capitole. Il sourit, dit ce qu’on veut entendre de lui, et il est patient. Trop patient, peut-être. Il lui est arrivé de déraper, et de rentrer dans ses crises de colère redoutées par ses proches. De se lever, alors qu’un caméraman criait « COUPEZ », et de tenter d’étrangler le présentateur, qu’il soit Caesar ou autre. Bien entendu, on l’arrête. Bien entendu, les Pacificateurs ne sont jamais loin lorsqu’il est censé passer à la télévision, ou faire toute autre chose susceptible de le faire déraper. Sous surveillance. Comme les autres vainqueurs. Mais Clyde, lui, a une hargne et une rage dévastatrice. Lorsqu’il perd pied, il devient complètement fou. Insultant. Manque de respect entièrement. Et rappelle que, même s’il ferme sa gueule, même s’il ne dit jamais rien et qu’il se fait oublier, il a affronté la mort et qu’il en est revenu la tête haute, et la gueule ouverte. Il rappelle que vingt-trois gosses sont revenus les deux pieds devant et entre quatre planches tandis que lui a survécu. Il éructe, explose, effusion de rage difficile à stopper et à contenir. Et c’est difficile à croire. Très difficile, lorsqu’on l’aperçoit dans la rue, avec son flegme las et passif. Avec son sourire un peu railleur, parfois insolent, mais rarement vraiment déplacé. Il cache ses lourds secrets et sa fragilité derrière une hostilité et une agressivité dérangeantes. Mais on ne le changera pas. Depuis toutes ces années, qu'il est comme ça.

Clyde Griffin. Un nom assez simple, pour un homme qui ne l’est pas. Un nom assez simple à retenir pour les habitants du Capitole. Le nom d’un homme du district deux, qui a gagné la cinquante-huitième édition des Jeux de Panem. Un homme de trente-six ans, et pourtant veuf depuis de longues années déjà. Un homme à ne pas duper, un homme dangereux lorsqu’il entre en colère. Un homme qu’on a cherché à détruire, mais qui ne se laisse pas faire. Un homme sans réel entre-deux. Un homme étrange.

Un Homme, quoi.

about games and relative.
Un casque. Un casque sur la tête, et soudainement privé d'air. Dans une atmosphère qui, elle, ne contient pas la moindre parcelle de dioxygène. La vitre du casque serait brisée, et impossible de continuer à alimenter les poumons, et ainsi donc le reste de l'organisme. Et je fermerais les yeux. Et je m'éteindrais, simplement. Crever la gueule ouverte en essayant de reprendre son souffle, si c'est pas une belle mort, ça, ma foi. Mais ça, je l'ai déjà vécu. Je l'ai déjà vu passer, au détail près que la vitre ne s'est jamais brisée, et que j'ai toujours pu respirer. Pendant un bref laps de temps de ma vie, ma mort j'l'ai vue comme ça. Et depuis, je ne la vois plus. Si peut-être je faisais un effort, j'dirais que j'vais crever tout seul. Comme un con, en trébuchant sur un slip qui traîne, peut-être, et en me cassant la gueule dans les escaliers, me relevant d'un coup, et avec un grand geste je perds l'équilibre et j'me fais le coup du lapin sur la commode de l'entrée. Un truc dans le genre. Y a pas de mort héroïque. Un héros, ça n'existe pas. On meurt tous seul. Et comme des chiens, puisqu'on meurt. Mais j'ai toujours peur de m'étouffer, ceci mis à part. Ça c'est un fait.

Elles ne sont plus là, alors à quoi bon poser cette question ? Je mourrais pour elles deux, elles deux qui sont déjà mortes. Peut-être pas pour moi, mais mortes quand même. Enfin, l'une est morte, l'autre est simplement... Disparue. J'ai tenté de ne pas me faire d'espoir, avec les années, mais y a toujours une petite lueur qui subsiste. Même si on lutte, même si on se bat. Cette petite lumière incontrôlable et franchement chiante, qui fait péter des crises lorsqu'on se retrouve seul, parce qu'on regrette, et qu'on n'arrive pas à l'éradiquer. Je mourrais pour ma femme décédée, je mourrais pour ma fille envolée. Ça rime, magnifique. Celles-ci mises à part ? Je ne sais pas. Je mourrais pour moi. Je mourrais pour... Pour... Pour, je ne sais pas. On me crache toujours que ce sont les pires qui partent en dernier. Et maintenant que j'les ai perdues, je suis pas sûr d'avoir envie de mourir, vous savez. J'ai pas déjà assez donné, dans le genre « prêt à crever » ?

Ce qui m'a aidé ? Attendez, attendez. Moi, je vous dirais simplement que je savais survivre. Mais on risque de me dire directement que j'ai simplement su mentir. C'est pas spécialement faux. J'ai pas mal joué de la persuasion. Presque uniquement de cela, pour dire vrai. Le fait que je puisse être rapide lorsque la situation exige aidant pas mal. Et peut-être... Je ne sais pas. La capacité d'analyse, le fait d'être capable d'innover et de produire en chaque nouvelle situation pour sauver sa peau. Dites pas que ce n'est pas utile. Je n'ai jamais été doué en arme de jet, ou de précision, comme peuvent l'être l'arc, l'arbalète, les couteaux ou les épieux, un javelot ou un lance-pierre. Par contre j'étais bon en corps-à-corps. Avec un poignard à proximité, ou même simplement un bâton — bien que quand le mec en face a une épée ou autre chose fort sympathique, un bâton est rarement utile. Alors, c'était ça. Agilité, rapidité, efficacité, adaptation, et la persuasion. Qu'on trouvera plus communément sous le nom d'art du mensonge, ou d'hypocrisie. Les gens pensent ce qu'ils veulent.

Je pense... Je pense... Je pense... « Bien joué, try again ! ». Beaucoup de morts pour ça. Beaucoup de morts pour un échec, mais essayer de renverser le pouvoir en place était une belle tentative, faut avouer. Je ne suis pas un fan des idéaux du Capitole — manquerait plus que ça, ces cochons ont tout de même réduit ma vie en charpie — mais je ne suis pas non plus un grand fan des idéaux des rebelles. Je suis d'accord pour tenter de changer les choses, mais c'est pas le système qui est nécessairement mauvais. Plutôt... L'être humain, quel qu'il soit. Croyez-vous que le règne qu'instaurera la présidente Coin sera meilleur que celui de Snow ? J'ai de sérieux doutes. Libre à vous de le croire. Toujours est-il que ça ne me fait ni chaud ni froid. J'vais pas les remercier avec une claque dans le dos, ni féliciter les Pacificateurs pour leur riposte si efficace, et pour avoir réussi à maintenir le régime dictatorial en place. Avant de renverser Snow, il faudrait peut-être trouver une réelle solution, pour un réel système à mettre en place, non ? Enfin, peut-être qu'ils ont les idées. Je n'en sais rien, je ne fais pas partie de leur petite bande. Ça ne me manque pas. Par contre, ça ne fait aucun doute pour moi qu'ils réessaieront, malgré le premier échec. Coin n'a pas l'air de ces femmes qui abandonnent. Bien au contraire. Et je peux prédire sans penser vraiment me tromper que la prochaine vague sera féroce, et tombera au moment parfait pour frapper le plus fort possible. Pour le reste, qui vivra verra.

Je ne sais pas trop. C'est comme me placer devant un miroir, d'un côté. Et de l'autre, comme me demander de parler de mes collègues mentors et vainqueurs. Délicat. Mais que vous raconter que vous ne savez pas encore ? Une armée de cadavres sur pattes, tous déchirés et hantés à leur manière. Oh, certains d'entre nous ont l'air tellement en forme. Moi l'premier, quand je suis dans un bon jour. Et je pense à d'autres. D'autres qui ont l'air entiers, fiers et heureux de leur nouvelle vie. On ne voit pas les pots cassés. Ces morceaux qui gisent au sol, tristement et fatalement, ces débris en permanence piétinés et que l'on a perdu espoir de pouvoir recoller. Je me vois comme un connard de compet' qui a trahi des gens durant toute la durée de ces putains de Jeux pour espérer avoir la vie sauve. Mais je refuse qu'on me le reproche, dans une certaine mesure. Le Capitole ne le fait pas — manquerait plus que ça, c'est eux qui ont inventé cette merde. Les autres vainqueurs peuvent, mais ils n'ont pas gagné d'une manière forcément plus honorable. Disons qu'on a tous choisi notre manière de survivre. On a tous eu à tuer, ou à engendrer la mort de quelque manière que ce soit. Je ne sais pas. J'crois qu'on n'est que des marionnettes. Riches, et qui ne manqueront jamais de bouffe ou de gloire, pour un peu qu'on se plie aux exigences de cette bande de décérébrés peinturés de la tête aux pieds. Mais j'pense qu'on est tous un peu à la recherche de stabilité pour combler le vide creusé par ces Jeux ; la chercher, sans forcément la trouver. J'suis pas dans la tête des autres. Supposition que je fais, en me regardant dans un miroir. Quand j'm'y regarde.

Et une petite question philosophique et sentimentale pour la route. La réponse, on s'en doute très certainement, et je ne vais pas prendre la peine d'innover. Tant qu'elles étaient là, j'avais réussi à trouver une once de stabilité. Je ne parlerai pas de bonheur, parce qu'il ne fait aucun doute que non, je n'y crois pas. Mais je pense qu'on peut parler de paix, de stabilité, oui. Avoir une vie simple, une vie qui ne serait pas ponctuée par la mort, par la culpabilité, le remords ou le regret, les affronts permanents, les crises de colère et de haine, la guerre, et toutes ces petites conneries qui rythment aujourd'hui mon quotidien. J'y ai cru. Pendant quelques instants, j'y ai cru. Et j'ai cru le vivre. La tempête succède au calme, et c'est inéluctable. Si stabilité il y a, elle sera détruite un jour où l'autre ; sinon, comment savoir qu'elle est justement si stable ? Le bonheur, je n'y crois pas. La sérénité, dans une autre vie, peut-être. Mais dans la mienne, c'est terminé. Plus possible. Le rideau est tombé. Et on passe à autre chose.


JE VIENS D'UN MILIEU favorisé, AINSI, POUR MOI, LA NOURRITURE est plus abondante que nécessaire, mais seul un crétin pourrait s'en plaindre. DU COUP, MON NOM N'A aucune CHANCE D'ÊTRE TIRE AU SORT. J'EXERCE LE MÉTIER DE vainqueur et mentor, ET POUR TOUT VOUS DIRE, J'aime ça, dans la mesure où on peut l'apprécier. JE SUIS DANS LE deuxIÈME DISTRICT. AYANT trente-six ans J'ai déjà PARTICIPÉ AUX HUNGER GAMES ET j'attends avec une fausse impatience la prochaine Moisson. ENFIN, J'ATTESTE QU'EN CRÉANT CE PERSONNAGE, J'ACCEPTE DE LE LIVRER À LA BARBARIE DES JEUX S'IL EST TIRÉ AU SORT.
reality is here.

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C'est re-moi, toujours clo (about today), toujours dix-neuf ans, le retour de sieg' quoi. saw. ☞ (clyde) 3158078346 i love you. crac crac

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Dernière édition par Clyde H. Griffin le Jeu 17 Avr - 20:12, édité 8 fois
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 17:54

tell us your story.

☞ redemption.

Étouffer. Tenter de respirer mais se sentir tout simplement privé d’air. Poumons vides, poumons creux. Et le corps luttant pour sa survie, tant bien que mal, rendu si faible par cette pénurie d’oxygène. Car il en faut, pour faire fonctionner les muscles. Il en faut, pour mouvoir cette grande carcasse. Et il en faut, aussi, pour cicatriser les plaies, pour faire coaguler le sang. Le contact de l’air est indispensable. Mais lorsqu’il n’y en a pas, autour de soi, comment faire ?

Tant bien que mal, il arracha un morceau de combinaison oxygénée au cadavre à ses côtés. Le sang s’écoulait de la plaie à son bras depuis une dizaine de minutes. Pourtant, ce n’était pas une grosse blessure. Ce n’était pas quelque chose qui aurait dû être si handicapant. Si seulement il était dans une atmosphère bien oxygénée, qui permettrait aux thrombocytes de son sang de former cet épais filet de fibres indispensable à la coagulation. Mais là, il perdait trop de ce liquide vital, et de manière trop continue pour que ce soit sain. Ça allait lui coûter la vie, s’il ne faisait rien. Et il le savait. Horreur dans son regard. Mais aussi détermination. Pas question de baisser les bras maintenant, putain. Fébrilement, il parvint à enrouler à une main le morceau de combinaison, autour de la blessure. Calé contre sa jambe, s’aidant de n’importe quelle manière. Mais le faisant. Il serra, pas assez pour couper entièrement la circulation sanguine, mais suffisamment pour presser la plaie. Puis, tremblant, il se laissa aller en arrière, couché à côté du cadavre. Et il se mit à espérer. Espérer que les tributs du trois reviennent rapidement. Espérer qu’ils aient réussi à abattre le dernier Carrière du un. Espérer qu’il n’était pas tombé dans ce foutu piège pour rien.

Clyde ferma les yeux. Seize ans. C’était jeune, non ? On n’avait pas fait beaucoup de choses, dans sa vie, à seize ans. On était encore en pleine adolescence, bien souvent en pleine crise, et on ne savait pas où se situer, quoi faire de notre avenir. On était perdu. Pas terminé de se développer, physiquement comme psychiquement. Et envoyer des gamins s’entretuer à cet âge instable et incertain, c’était forcément les sortir de là avec des traumatismes à vie. Ne pas s’étonner que beaucoup deviennent fous. Ne pas s’étonner que certains essaient de s’ôter la vie, ou tombent dans la schizophrénie, la paranoïa, ou une tendance absolument incontrôlable à remplir le vide en eux par le sexe, la drogue ou l’alcool. On fauchait leurs chances de grandir et de s’épanouir un tant soit peu normalement. Et on en faisait des machines à tuer, des coqueluches de la télévision. Des produits de consommation parmi d’autres, au Capitole. Capitole qu’il détestait, pour l’avoir envoyé là. Pour l’avoir forcé à commettre tout ce qu’il avait subi, depuis le début des Jeux. Et pour être si peu certain d’en sortir.

Ce n’était pas faute d’avoir tenté. Ce n’était pas faute d’avoir eu toutes les cartes en sa faveur depuis l’enfance. Né dans une bonne famille, il avait eu le droit à l’éducation d’arme des Carrières. Il s’était spécialisé dans le combat au corps-à-corps, bien plus à l’aise qu’avec une arme de précision. Il était rapide et agile, malin et réactif. Et il s’était toujours fait plomber sur le tir à l’arc et autres conneries du genre. Ça demandait bien plus de patience et de précision que ce qu’il avait les capacités de fournir. Du moins à cet âge si étrange de la vie où l’on développait une faculté d’opposition envers et contre tout. Il avait été élevé pour tuer. Mais n’avait aucune envie de le faire, et de gâcher sa vie à mettre les pieds dans une arène pourrie. Pourtant, c’est ce qui s’était passé. Parce que figurez-vous que ça n’arrive pas toujours qu’aux autres. Et que cette année-là, personne n’avait vraiment envie de se risquer à se porter volontaire. Il avait eu une once d’espoir. Toute petite once. Mais en vain. Personne. Bande de lâches. Il avait entre autres accepté que ça lui arrive, à lui, et roulez jeunesse. Un petit aller simple pour le Capitole, avant de partir pour l’arène. Arène dont sa co-tribut n’avait pas spécialement prévu de le voir repartir. Dix-huit ans, des seins plus gros que son cerveau, un nez un peu trop fin et trop long, et elle se croyait la reine du monde parce qu’elle s’était entraînée dès ses plus jeunes années. Bah voyons. Il n’avait absolument aucune estime pour elle, et la considérait comme une parfaite idiote. Et il n’avait d’ailleurs pas eu grand chagrin à la voir abattue par un tribut du cinq, alors qu’il restait en retrait avec ses alliés du trois.

Menti. Il avait menti. Il avait commencé à tisser la traditionnelle alliance des Carrières. Les tributs du Quatre ne l’avaient jamais vraiment senti, et dieu sait qu’ils avaient eu raison de se méfier. Ça n’avait pas empêché le gars de ne pas voir le début des Jeux, et de s’étouffer sur sa plateforme de lancement parce qu’il n’avait pas compris que pour respirer, il allait avoir besoin de ce foutu casque qu’on lui avait mis dans la main. Il avait paniqué en essayant de prendre une inspiration, avait lâché ledit casque, et était mort avant même de descendre de la plateforme. Idiot. Ils n’avaient aucun instinct de survie ; juste ce qu’on leur avait appris, la force physique et le maniement des armes. Un net avantage, certes, mais ceux qui étaient restés en vie avaient tous eu un tant soit peu le réflexe de mettre immédiatement leur casque. Un réflexe de survie. Et ceux pour qui ça n’avait pas été un réflexe avaient étouffé les dix premières secondes avant d’imiter leurs voisins, qui avaient eu cette fort ingénieuse idée. Clyde, lui, avait survécu. Il avait, lui, bien vite fait le rapprochement entre son casque et l’absence d’oxygène, et il s’était tenu vif et en alerte. Durant les quelques jours qui avaient précédé les Jeux, les alliances s’étaient formées, et s’il avait réussi à mentir aux autres Carrières, il s’était surtout rapproché des tributs du District Trois. Un instinct, comme cela. Instinct qui lui avait permis de rester en vie jusqu’ici, et qu’il ne regrettait pour rien au monde. Le monde dans lequel ils avaient été projetés était constitué de tout autant de mécanismes intelligents que de structures étranges. C’était presque indescriptible. Des ruines métalliques, des appareils divers et variés. De quoi construire tout un tas de choses. Et surtout, ces combinaisons oxygénées, ces masques là pour leur apporter un dioxygène inexistant dans l’atmosphère où ils se trouvaient. Durant toutes ces années où il avait observé les Jeux, le tribut du Deux n’avait jamais vu la moindre arène du genre ; aussi loufoque et tordue. Le Capitole avait innové. Mais il ignorait si cette arène avait du succès au-dehors. Probablement pas. C’était trop étrange. Trop incertain. Effrayant. Et le simple fait de respirer dans une putain de combinaison aurait pu rendre mal à l’aise plus d’un spectateur n’aimant pas les espaces clos.

Des cris se firent soudain entendre. Indistincts, étouffés par l’épaisseur du casque que les tributs portaient, autant pour parler que pour entendre. Mais ils étaient bien là. Et ce semblant de silence auquel il s’était habitué, dans cette boîte qui entourait sa tête, disparut soudain. Il se redressa, s’appuyant sur son bras valide. Du sang gouttait de son bandage de fortune, mais il semblait que sa petite technique eût fonctionné, et que la plaie cette fois étouffée d’oxygène ne saigne de moins en moins. Il n’avait pourtant pas le temps de s’en réjouir. Ses prunelles captèrent les mouvements des deux tributs du trois, qui slalomaient vers lui, à une cinquantaine de mètres de là. Et, rapidement, Clyde détala. Se redressant comme il pouvait, trébuchant par mégarde sur le bras du cadavre à côté duquel il avait pris le temps de respirer un coup, il finit par réussir à prendre ses jambes à son cou sans réfléchir davantage. Il y avait quelques minutes encore, ces deux tributs étaient ses alliés. Désormais, ils voulaient le tuer. L’alliance s’était retourné contre lui ; mais à ce stade des Jeux, quoi de plus normal ? Il n’avait pas entendu le coup de canon ; cependant, il avait eu le temps de remarquer, depuis son entrée dans l’arène, que s’il y avait trop de bruit, ou s’il parlait en même temps qu’un coup de canon éclatait, le casque empêchait de bien le distinguer. Ayant crié lorsque son bras avait été blessé, ayant hurlé lorsqu’il avait abattu le tribut du sept, et ayant poussé un long râle d’agonie lorsqu’il avait maintenu son membre blessé contre lui, avant de chercher un moyen d’endiguer l’hémorragie, il était plus que probable qu’il ait réellement loupé le ou les coups de canon. Alors, combien étaient-ils encore ? Trois, c’était certain. Plus, peut-être. Quatre, si la gamine du Cinq n’avait pas été tuée par Sept avant que ce dernier ne retrouve Clyde. Il n’espérait pas qu’ils soient plus nombreux que cela. Se débarrasser de deux tributs enragés lui semblait déjà incroyablement compliqué. Alors plus que cela… C’était impensable. Il n’y arriverait pas. Pas avec son bras fort devenu aussi faible après un coup d’épée perdu.

Pourtant, à cette seconde précise, il avait décidé de courir pour sa vie. Il était rapide, en temps normal. Mais à ce stade du jeu, il avait trop manqué de ressources tout du long pour être réellement en pleine forme. Et capable de semer les deux tributs infiniment plus grands et plus costauds que lui. Il entendait Arcturus — mais quel nom de brute sérieux — crier à sa co-tribut de lui couper la route. Et la peur s’empara de lui. Il parcourait le même chemin que la veille, en sens inverse. Et un raccourci allait en effet lui couper le chemin. Il fallait qu’il accélère. Il ne fallait pas qu’elle ait le temps de faire le tour. Il avait la sensation que son cœur allait exploser. Que jamais il n’avait couru aussi vite de sa vie. Il avait l’impression de voler par-dessus les débris. Et à la fois d’aller si lentement que tout était perdu. Qu’il ne pourrait pas s’en sortir.

Une dizaine de secondes plus tard, une explosion retentit. La puissance de l’onde le souffla, mais l’absence de dioxygène fit mourir immédiatement les flammes qui auraient pu se propager. Son casque heurta violemment le sol. Et, l’espace d’un instant, il eut peur de l’avoir brisé. Il prit une grande inspiration. Et l’air qui atteignit ses poumons était, certes, de moins en moins respirable, mais toujours sain. Et existant. Il prit quelques bouffées d’oxygène rapides, se relevant en hâte, regardant autour de lui. La tête lui tournait. Ses oreilles étaient totalement bouchées par l’explosion, et il ne comprenait pas la moitié de ce qui se jouait autour de lui. Cependant, s’il ne pouvait entendre les hurlements de la petite tribut du cinq, perchée là-haut, il percevait plus ou moins ses gestes, et comprit qu’elle lui criait de la rejoindre. Devait-il lui faire confiance ? Ils n’étaient plus que trois, et cette fois il était pratiquement sûr du décompte — à moins que le tribut du trois n’ait survécu à la grenade. Il n’y avait donc plus que Cinq, Trois-girl, et lui. Et Cinq était suffisamment intelligente pour vouloir le piéger. Cependant, elle venait tout de même d’atomiser son poursuivant — peut-être avait-elle espéré l’atteindre dans la même veine, qu’en savait-il — et il choisit pour cette raison de lui accorder une once de confiance. Il tituba jusqu’au petit échafaud permettant d’accéder au toit en ruines où Cinq était embusquée. Il grimpa comme il put, et elle l’aida à atteindre les ardoises brisées dès qu’il fut à sa portée. Il se hissa à ses côtés, tentant de reprendre sa respiration ; en vain. Le taux d’oxygène baissait trop rapidement ; il respirait plus vite et à plus grandes amplitudes que ce qu’il ne fallait. « Est-ce que ça va ?! » Elle paniquait, observant son bras. Il se força à déglutir, et hocha la tête. Elle approcha sa main de lui, et il eut un mouvement de recul, tout d’abord. Puis il se rendit compte que son casque était fissuré. Et, alors, une boule monta dans sa gorge. Une boule de désespoir. Il ne réussirait pas à aller au bout. Il ne pourrait pas. Pas avec la vitre qui lui permettait de survivre en phase d’être brisée. « Est-ce qu’Arès est mort ? » Arès ? Ah, oui. Le tribut du un, qui était encore en vie lorsqu’ils s’étaient quittés. Ainsi, elle ne savait pas. Elle n’était pas sûre. Lui non plus, d’un autre côté. Il hésita, l’espace d’une seconde. Et lui demanda de répéter. Pour gagner du temps. Elle s’exécuta, fébrile. Il secoua la tête, prenant un air apeuré. Pourquoi avoir menti ? lui demanderait-on alors. Et bien, pour commencer, parce qu’il n’était sûr de rien. Et ensuite, pour garder la confiance de Cinq. Si elle avait fait le calcul, elle aurait brisé son casque, aurait tué Trois-girl de sa dernière grenade, et ç’aurait été fini. Mais avec Arès en vie, Arès qui lui avait entaillé la joue d’un coup de couteau au début des Jeux, elle avait besoin de lui. Clyde restait un Carrière. Clyde restait un allié sur lequel il fallait compter. « Et Arc’ et Leena ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ?! … » La voix de la petite tremblait. Et le tribut du deux, lui, se souvint alors que ladite Leena n’allait pas tarder à arriver. « Je… J’crois qu’ils l’ont pas trouvé… Alors ils ont fait marche arrière, mais comme ils étaient franchement décidés à me tuer, j’me suis pas vraiment arrêté pour leur taper la causette, hein… Leena avait coupé par la petite rue super étroite, tu sais celle qu’on avait vue hier, ils voulaient me prendre en tenaille… Mais bordel heureusement que t’étais là… » Elle eut un petit sourire. Montra la dernière grenade, haussant les épaules. « On va l’envoyer dire bonjour à sa brute de cousin. » Et oui, la connerie, une histoire de famille. « Ensuite on tendra un piège à Arès. On va s’en sortir, t’inquiète. » Il hocha la tête, tandis qu’elle exerçait une légère pression sur sa main, avant de la relâcher. Et il peina à croire qu’elle était plus jeune que lui. Il peinait à croire qu’elle était encore en vie, avec toute cette bonté émanant de son cœur d’adolescente. Elle n’avait pas encore perdu la tête, au milieu des Jeux. Même si ses mains tremblaient.

Arès était mort. Mort et enterré. Cinq était accroupie au bord du toit, un genou au sol, la grenade en main. Elle lui avait fait signe de se taire. Et il avait obtempéré. Leena débarqua à toute allure, hurlant le prénom de son co-tribut. Elle aperçu le carnage laissé sur les lieux de l’explosion. Et, au moment où elle releva la tête, Cinq lança l’explosif restant.

Lisa. Voilà. C’était ça. Cinq s’appelait Lisa.
Ça lui revint, à l’instant où, le cœur battant, il s’emparait d’un morceau d’ardoise cassé, sur le toit. C’est-à-dire au moment même où elle lançait la grenade. Ils se tassèrent sur eux-mêmes lorsque l’explosif souffla son onde de choc. Celle-ci était éloignée d’eux ; mais pas suffisamment pour les épargner vraiment. Un petit bruit indiquant que la fissure de son casque s’élargissait. Vite. Il n’avait plus beaucoup de temps. Et lorsque Lisa se redressa pour vérifier que Leena n’était plus là, lorsqu’elle se tourna vers Clyde avec un léger sourire d’espoir, signifiant sans aucun doute regarde, on a réussi, plus qu’un tribut à éliminer, il abattit le morceau d’ardoise sur son casque. La vitre de protection se fendit, puis se brisa. Il se laissa tomber en arrière. À peine un cri retentit. Puis, plus rien.

+ + + + + + + + + +

Certains se couchaient au premier coup. Dès que la vie frappait, ils s'effondraient sans parvenir à se relever, s'écroulaient au milieu d'une mare de larmes et ne pouvaient alors plus compter que sur les autres. Les autres pour les soutenir, les autres pour les sortir de là. Mais Clyde, lui, n'était pas de cette trempe-là. Il faisait partie de ceux qui restaient droits et immobiles, quelle que soit la force et la taille de la vague qui leur arrivait en pleine figure. Si elle était trop puissante, alors peut-être seulement se décidait-il à faire un pas en arrière, à encaisser le choc. Mais la plupart des catastrophes que la vie lui faisait subir le laissaient droit, et debout. Pourtant, cette fois-ci, il était tombé à genoux. Pas physiquement. Mais psychiquement, sans aucun doute.

Parti pour les Jeux depuis une semaine à peine, et voilà que l'on venait le trouver pour lui annoncer la pire nouvelle qu'il soit. Il aurait préféré être dans l'arène, au bord de la mort, que de vivre cela ; ce qui n'était pas peu dire. Il aurait, sinon, préféré être là-bas ; au district. Mais il avait été envoyé au Capitole pour escorter deux silhouettes de chair à canon, qui ne reviendraient probablement pas. Et d'ailleurs, l'un d'eux était déjà mort. Mais ça. Ça. Ça ne pouvait pas lui arriver. Pas à lui. Pas maintenant. Pas alors qu'il sortait tout juste de l'enfer, progressivement. Il ne pouvait pas y plonger à nouveau. Pas aussi brutalement. Pas aussi rapidement.

Caelenia. Belle, douce. Un visage aux traits étranges mais agréables, des cheveux blonds et longs, un sourire divin et une voix veloutée. Une tendresse dans ses caresses, dans ses gestes et dans ses mots. Il ne savait plus, avec le temps, s'il était réellement amoureux d'elle, ou si elle se contentait d'agir comme un baume à toutes ses plaies. Mais elle l'apaisait. Avec elle, la colère était bien souvent refoulée, et elle était infiniment plus diplomate et patiente que ce qu'il ne le serait jamais. Elle avait cette franchise, ce caractère têtu et insistant qui l'avait fait sourire plus d'une fois. Non. Après réflexion, il ne pensait pas être amoureux d'elle. Mais il l'avait aimée, à sa manière. Il s'était attaché, pris d'une affection sans bornes pour ce petit bout de femme indépendant et fier, gracieux et divin. Il s'était habitué à sa présence. Et puis, merde. Elle lui avait donné une fille. Et ça, ce n'était pas rien.

Mallory. Petite perle de vie, souriante et aussi divine que sa mère. Un bébé qui avait vu le jour totalement par accident. Ils n'était pas censés devenir parents. Pas à cet âge-là. Dix-huit ans pour elle, pas loin des dix-neuf pour lui, mais toujours dix-huit également. Mais c'était peut-être ça d'être vainqueur. Voir sa vie en accéléré, défiler sous ses yeux. C'était peut-être ça de vivre dans ce monde noir et sans coeur, sans pitié. Lorsque Caelenia était venue le voir pour lui annoncer la grossesse la plus inattendue qu'il soit, il avait eu du mal à avaler le morceau. Mais il avait dit qu'il serait là. Et il l'avait été. Prendre une connaissance, devenue par la suite amie, pour épouse, et sourire au Capitole. À peine deux ans après sa victoire, il était devenu père. Il n'était pas le vainqueur le plus apprécié du Capitole, mais l'arrivée de l'enfant avait tout de même causé du remous. De la joie, des effusions de cadeaux de gens dont il n'avait jamais entendu parler. Les folies du Capitole, quoi. Il avait épousé Caelenia peu avant la naissance de leur fille. Petite princesse. Il soupçonnait ce tandem de femmes de l'avoir aidé à surmonter ses fantômes et traumatismes durant ces quatre dernières années. Il les avait aimées. Mallory, d'un amour de père. À faire des siestes avec elle sur le canapé, à lui faire découvrir le monde. À lui apprendre à gazouiller, puis parler. Marcher, aussi, bien entendu. Trotter puis courir. La regarder grandir et s'émerveiller. Lui raconter des histoires, lui faire des grimaces. La réprimander lorsqu'elle avait fait une bêtise. Papa poule ? Au diable les rumeurs. Il était bien loin de tout tolérer, mais il savait s'occuper d'elle. Et l'aimer. Caelenia avait fait l'épouse rêvée. Le supportant, le calmant, l'aidant à vivre au mieux lorsque les Jeux approchaient. Quatre ans. Pendant quatre ans, il lui avait semblé retrouver une stabilité toujours convoitée mais jamais obtenue. À vingt-deux ans, vivre comme cela pouvait peut-être paraître étrange. Mais lorsqu'on a grandi beaucoup trop vite, il n'y a plus rien qui ne compte davantage que de trouver le calme et la paix. Pour Clyde, tout du moins. Et jusqu'à lors, il s'en était très bien tiré.

Il ne voulait pas en savoir plus. Il avait en sa possession les faits principaux, et refusait d'en apprendre davantage. Pas maintenant. Là, debout face à l'hôtesse de son district et aux deux Pacificateurs qui l'encadraient. Par protection, sûrement. Clyde n'était pas connu pour son calme et sa tolérance lors des cas de crise. Mais il n'aurait jamais porté la main sur cette pauvre femme.

Regard dans le vide. Un point invisible, derrière ces trois personnes dont il ne se sentait pas capable de supporter quoi que ce soit de plus. Caelenia était morte. Et ils n'avaient pas réussi à retrouver Mallory, qui s'était évanouie dans la nature. Pas la peine de lancer une nouvelle battue. Ils ne la retrouveraient pas. C'était trop tard. Ils avaient déjà cherché. Elle avait disparu.

Ainsi, donc, la vie pouvait parfois s'écrouler ainsi. Ceux qui avaient connu la paix ne la gardaient pas. La tempête succédait à nouveau au calme, irrémédiablement, et la vie n'épargnait personne, pas même ceux qui avaient déjà payé le prix fort. Il tourna le dos à l'hôtesse et aux deux soldats du Capitole. « Clyde... » couina la femme pomponnée, mimant un pas en avant. « Si... Si on peut- » Elle n'eut pas le temps de terminer. Elle poussa un cri de surprise, et recula brusquement. Le vainqueur avait craqué. Et, fatalement, s'était précipité vers le premier meuble à sa portée pour en faire voler tout le contenu au sol. Il poussa un cri rageur, attrapa la petite commode et la renversa, elle aussi, avant de passer au meuble suivant. C'était beau, toutes ces décorations du Capitole. Il passa ses bras sur le dessus, et tout s'écrasa à terre. L'hôtesse était paniquée. Et Clyde hurlait. De colère et de désespoir, renversant tout ce qu'il pouvait, brisant meubles et objets autour de lui, sous le regard horrifiée de la jeune femme. Jusqu'au moment où les deux Pacificateurs se décidèrent à bouger. À l'arrêter. L'un d'eux l'attrapa par le bras, mais il se dégagea brusquement, et recula, tendant les mains face à eux. « Non. Non. Ça va. Ça va. Laissez-moi... » Il tituba en arrière, sur quelques pas. La chambre était saccagée. Son visage trouva naturellement refuge entre ses mains alors que les relents de colère lui embrumaient toujours l'esprit. Seul. Il voulait être seul.

Les Pacificateurs n'approchèrent pas. L'hôtesse n'eut pas le coeur à prononcer le moindre mot. Attiré par le bruit, l'un des mentors du district trois descendit. Il fit sortir la jeune femme, ordonna aux hommes en blanc de foutre le camp. Puis il resta là, simplement. Sans prononcer le moindre mot, sans rien ranger, ni rien faire. Clyde l'ignora. Une heure plus tard, l'homme remonta à son étage, et le vainqueur du deux resta seul.

Vide.

+ + + + + + + + + +

Les esprits sacrifiés. Depuis combien de temps les escortait-il ? Depuis combien d’années les voyait-il passer ainsi, si droits et si fiers, si habilement éduqués par leurs familles, et ayant grandi dans l’idée qu’eux aussi gagneraient ? Trop longtemps, sans aucun doute. Plus longtemps qu’il ne se serait jamais senti capable de le supporter ; et pourtant, il le faisait. Il n’était pas un bon mentor ; pas au goût des parents qui perdaient leur gosse, et pas à son goût non plus. Il n’avait jamais réussi à retrouver le moindre équilibre. Il avançait alors, oscillant et vacillant, vieille carcasse armée d’un sourire plus ou moins calme, plus ou moins détendu. Rageur si l’humeur s’y prêtait, amusant dans d’autres circonstances. Il vivait au Capitole, la durée des Jeux. Et lorsqu’on l’y invitait, le reste du temps. Ce privilège de pouvoir bouger, qui était celui d’un vainqueur. Il dessinait des plans, et même tout autre genre de choses, pour ce talent commandé par Panem, passionné par les mécanismes et la précision, tout autant que cette forme d'art et d'expression. Dissimulant néanmoins ce que certains auraient pu voir comme une faiblesse ; il avait tenté d'exploiter réellement son talent durant les premières années, mais avait finalement abandonné. Au Capitole, on ne le méprisait pas ; il n’était pas de ces gagnants détestés par les coquetteries de la grande classe de Panem, mais pas non plus parmi les grands favoris. Il n’avait jamais songé à s’en plaindre, ou à s’élever dans cette société dont il détestait tout. Peut-être était-ce alors la misanthropie qui l’empêchait d’avancer.

Les esprits torturés. Combien de nuits s'était-il entendu hurler sa chère et tendre, au beau milieu de ses cauchemars ? Combien de fois s’était-il rué hors de sa chambre désespérément trop grande, hors de cette maison terriblement trop vide, à trembler sous le vent glacial hivernal, les pieds nus dans la neige, et à s’agripper la tête pour ne pas hurler ? Il n’était pas aussi fort que ces sourires qu’il pouvait produire devant les caméras du Capitole. Que ces regards qu’il lançait parfois, étranges et méandreux. Il souffrait. Comme l’homme qui avait perdu sa femme et sa fille. Les mensonges des journalistes avaient eu raison de l’opinion publique, et les meubles avaient été sauvés ; on l’avait plaint durant quelques jours, des lettres de fans attristés étaient arrivées, et il n'était plus aujourd'hui qu'un vainqueur aux vieux souvenirs, hantés par quelques fantômes dont on avait déjà oublié le nom. Dans la plus grande allégresse, il avait brûlé chaque cadeau de condoléances sans même les ouvrir, haïssant plus que jamais la condescendance de l’être humain. Il n’était pas un jouet de téléréalité. Ou tout du moins, à cette époque, ne voulait plus l’être. Il avait perdu tout ce qu’il pensait avoir, hormis peut-être la vie. Et tout ce qu’il avait voulu, c’était reprendre une grande bouffée d’air. Et réapprendre à avancer.

L’esprit brisé, il avançait. Ombre parmi les ombres, cadavre d’un sourire sur les lèvres. Un cœur consolidé, une barrière que nul ne semblait pouvoir franchir s’il n’en avait pas donné la permission. Une carapace de haine envers l’humanité et la bêtise humaine, un rire jaune à l’attention des Capitoliens, un talent de mécano et de dessinateur oubliés depuis bien longtemps. Quel autre choix avait-il eu que celui de continuer ? On vit, non ? On avance, on ploie sous la charge de la souffrance et des événements quotidiens, puis on se redresse, lentement mais sûrement. Réflexe du corps, réflexe de l'âme. Mécanisme de vie.

Il avait cessé de réfléchir à tout cela depuis bien longtemps.
Un pas après l'autre. Jamais heureux de vivre, malgré tous ses combats acharnés.



Dernière édition par Clyde H. Griffin le Jeu 17 Avr - 23:30, édité 7 fois
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Swain Hawkins
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 17:59

TOI JOTEM.
RE-BIENVENUE.

 saw. ☞ (clyde) 2697330891 saw. ☞ (clyde) 2368156825 saw. ☞ (clyde) 2608535200


SIEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGGG
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 18:00

saw. ☞ (clyde) 2124793060 haaaaaaaaah, on l'aura attendu un siècle mais cette fois c'est bon !

 saw. ☞ (clyde) 1682311168 I love you father


Dernière édition par Sky Sanders le Jeu 17 Avr - 18:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 18:00

saw. ☞ (clyde) 2379918416 saw. ☞ (clyde) 2379918416

RE-BIENVENUE MOUTON DE MON COEUR saw. ☞ (clyde) 1147778360
J'sais qu'tu vas nous faire des trucs géniaux avec ton Clydounet, j'ai hâte de voir en vrai saw. ☞ (clyde) 3915993532
Bon chance pour la fifiche, tout de même saw. ☞ (clyde) 1147778360
Narcisse transmet sa gentiiiille bienvenue même s'il existe pas encore du tout saw. ☞ (clyde) 1147778360
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 18:02

saw. ☞ (clyde) 2368156825 de quoi t'appelles un perso Narcisse, toi. Tu vas rendre Tywin jaloux saw. ☞ (clyde) 1881463262

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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 18:06

YO BRO. saw. ☞ (clyde) 2697330891 JOTEM AUSSI saw. ☞ (clyde) 3686848491 saw. ☞ (clyde) 3686848491

Fifille(souuuuul). saw. ☞ (clyde) 173490454 Un siècle peut-être pas non plus. saw. ☞ (clyde) 1904686264 I love you, on va se ruiner okay. saw. ☞ (clyde) 1147778360

yo poney blond. What a Face merci. saw. ☞ (clyde) 3686848491 j'espère qu'il te plaira alors. crac crac
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 18:14

BIENVENUUUUUUUUUUUUUUE  chou 
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Yorell T. Moon
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 18:18

Rebienvenue sur MJ *w*
Un gros courage pour ta fiche !
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http://www.mockingjay-rpg.net/t6862-yorell-t-moon-don-t-blink http://www.mockingjay-rpg.net/t6874-08-yorell-t-moon-rebirth-maj-le-05-07 http://www.mockingjay-rpg.net/t6875-d8-yorell-t-moon-diary
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Alexiane R. Hawthorne
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△ âge du personnage : vingt-deux ans
△ occupation : mentor


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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 20:45

JE RÊVE  culte J'adore ce prénom et puis AAROOOOOOOOOOOOOOOOOOON  culte crac crac Et pour ce que j'ai déjà lu, j'aiiiime chou
So, Rebienvenue et bonne chance pour la fin de cette fiche saw. ☞ (clyde) 3686848491
Je file te réserver ton avatar I love you
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http://www.mockingjay-rpg.net/t6442-get-along-with-the-voices-inside-of-my-head-alexiane http://www.mockingjay-rpg.net/t152-11-this-is-survival-of-the-fittest-this-is-do-or-die-alexiane
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 20:53

rebienvenue :D
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeJeu 17 Avr - 22:05

Merciiiiiiii. saw. ☞ (clyde) 173490454 saw. ☞ (clyde) 173490454

Ouuuuh, contente que ça te plaise Chris. :diego:et merci pour la résa'. chou j'viendrai squatter tes fiches de lien, selon toute probabilité... saw. ☞ (clyde) 3171685145

J'ai presque fini ma fiche, plus qu'un bout d'histoire. saw. ☞ (clyde) 1147778360 I love you

edit. finiiiiiii. saw. ☞ (clyde) 3158078346 bon j'espère que j'ai pas laissé trop de fautes et que la lecture sera pas trop longue. saw. ☞ (clyde) 4209083858 et que clyde vous plaira. chou saw. ☞ (clyde) 2774444739
I love you
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeVen 18 Avr - 10:41

Re bienvenue Smile
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeVen 18 Avr - 10:47

merci ma belle. chou
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Avalon R. Sweenage
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Avalon R. Sweenage
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MessageSujet: Re: saw. ☞ (clyde)   saw. ☞ (clyde) Icon_minitimeVen 18 Avr - 13:09

Ta fiche est très bien je valide saw. ☞ (clyde) 4083136502

Tu viens d'être validé(e), mais il reste encore plusieurs endroits où tu devras passer pour que nous puissions mettre à jour quelques informations.Voici donc les liens que nous te demandons de visiter à présent.

Pour commencer, pour les vainqueurs et les membres ayant des proches morts aux jeux, n'oubliez pas de les recenser ici. Si tu fais partie des potentiels tributs, va inscrire ton personnage dans les registres ici. Il faudra ensuite que tu recenses le métier de ton personnage ici. Si ton personnage est de la famille du maire de son district, tu peux le recenser ici pour éviter toute incohérence. Il est tout à fait possible que ton bonhomme soit un rebelle. Nous avons mis en place un registre avec leur hiérarchie. Tu le trouvera ici.
Tu peux ensuite recenser le district de ton personnage ici. Pour cela, tu auras besoin de créer ta fiche de liens ici et ton journal de bord ici.
N'oublie pas de vérifier que ton avatar est bien réservé dans le bottin ici, des oublis peuvent parfois être faits. Tu pourras aussi créer un scénario ici.
Il ne te reste plus qu'à passer de bons moments sur mockingjay I love you
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http://www.mockingjay-rpg.net/t19-avalon-why-does-my-heart-cry http://www.mockingjay-rpg.net/t82-avalon-can-t-live-without-you http://www.mockingjay-rpg.net/t74-avalon-journal-de-bord
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