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 Nothing can't hold us - Yorell.

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Adonis Nightsprings
DISTRICT 8
Adonis Nightsprings
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MessageSujet: Nothing can't hold us - Yorell.    Nothing can't hold us - Yorell.  Icon_minitimeJeu 16 Jan - 0:51

Nothing can't hold us - Yorell.  719208tumblrm8alsuUIKh1rplnhzo1500Nothing can't hold us - Yorell.  458917kris9
Can we go back ?



      Décembre 2313.


    L'hiver était déjà là. Le froid et les quelques flocons qui tombaient lui rappelaient à quel point il était seul. Plus personne ne l'attendait. Plus de feu dans la cheminée, plus de café chaud lorsqu'il revenait, plus personne contre qui se coller pour se réchauffer. L'hiver était là et le froid s'immisçait de plus en plus dans son cœur. Un peu ailleurs parfois, il faisait semblant de ne rien voir de ce qu'il se passait autour de lui, jouant la carte de l'indifférence et de la lassitude. Dans d'autres cas, la colère montait, faisait bouillonner en lui le peu de vie qui restait. Alors qu'un jour il avait perdu patience, s'était énervé et avait giflé une enfant pour la faire travailler plus vite, elle s'était tenue la joue et l'avait regardé de ses petits yeux larmoyants. " T'as pas d'coeur ! T'as pas d'âme ! ". Si elle savait. Il l'avait jaugé du regard, son nez retroussé dans une grimace de dégout. Ouais, si elle savait. S'il n'avait jamais rien ressenti, il n'en serait pas là aujourd'hui. Si rien n'avait jamais pu l'atteindre, il ne serait pas là à s'en mordre les doigts, à regretter, à espérer vainement ou même à devenir fou. Il s'était contenté de l'insulter de petite sotte ingrate et insolente avant de l'avoir remise au travail. Il n'avait pas voulu l'admettre sur le coup mais ses mots l'avaient chamboulé. Bordel, ce qu'il aurait donné pour ne rien ressentir du tout. Pas d'émotions. Pas de douleur. Pas de bonheur non plus. Mais peut-on regretter quelque chose que l'on a pas connu ? Ça aurait été mieux ainsi. Le simple fait de l'avoir fait douter de cette façon, il hésita presque à en remettre une à cette gamine.

    Cela n'empêchait pas qu'il était devenu pire qu'avant. Pire dans tous les sens du terme. Il était plus cruel, plus médiocre et pathétique, bien plus colérique et irritable, plus mélancolique encore avec des sautes d'humeur digne d'une femme. Surtout lorsqu'il s'agissait du travail. Certains de ses collègues lui avaient demandé de garder son calme, d'éviter de trop attirer l'attention, lui qui était déjà surveillé par le Capitol pour de multiples raisons. Il n'avait rien voulu écouter, évinçant d'un geste de main leurs conseils. Il avait laissé tomber. Il ne lui restait que son travail. C'était la seule chose dans laquelle il était doué. La seule chose qui lui donnait l'envie de se lever. Il aurait dû se calmer, inspirer profondément et expirer longuement, garder un certain contrôle sur lui-même. Mais il n'en était plus capable. Beaucoup de choses avaient changé.

    Après l'histoire avec cette petite dans l'une des usines de textile, il aurait dû changer son comportement. Plus il se regardait dans la glace et plus il avait du mal à soutenir son regard. Plus il se donnait envie de gerbe. Plus il avait envie de cogner le miroir pour ne plus avoir à se voir. Il aurait pu changer. Il y avait des jours où il pensait en être capable et d'autres qui lui rappelaient juste qu'il n'était qu'une merde, que le reste de ce District n'était que des merdes aussi. Emmitouflé dans son uniforme, quelques flocons tombèrent sur sa visière. Il soupira. De la buée se forma alors, l'empêchant de voir correctement. Il était sur le point de péter un câble. Après une grande inspiration, il retira son casque pour éviter de céder à ses pulsations colériques. Ce qu'il n'aurait jamais dû faire. Il patrouillait seul dans les rues ce jour-là, envoyant ses collègues et subordonnés dans les usines pour s'assurer qu'aucune rébellion ou soulèvement ne se produise. Ses chaussures crissaient sous la neige naissante. Son esprit commençait peu à peu à s'apaiser, le calme en lui revenait jusqu'à ce qu'une déferlante d'insultes ne vienne nuire à sa sérénité. Lentement, il tourna la tête vers ce brouhaha indistinct et sursauta en fermant vivement les yeux. Quelque chose qu'il n'avait pas reçu depuis longtemps venait de lui être lancé au visage : on venait de lui cracher dessus. D'un revers de main, furieux, la main tremblante, il s'essuya la joue avant de rouvrir les yeux. Qui avait osé ? Une jeune fille, qui semblait toute aussi furieuse, et un garçon qui la tenait contre lui. Sans réfléchir un instant de plus, il sortit sa matraque pour les mettre à terre tous les deux.

    Sa main droite serrait sa matraque tellement fort qu'il crut s'être briser des doigts. Le garçon avait protégé la gamine, se mettant sur elle, prêt à encaisser les coups.

    " - Si tu crois pouvoir la protéger une fois de plus, Moon, tu te fous le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Elle doit apprendre à assumer ses actes. ".


    Imperturbable, le garçon continuait de protéger sa sœur.

    " - Bien. Tu seras doublement puni pour ses actes et les tiens. ".

    Tout se paye dans la vie. Il attrapa Yorell par les cheveux et le traina jusqu'au poste comme l'on ferait d'un chien. Il attacha le jeune à un poteau, face au poste et s'assit à côté de lui.

    " - Crois-tu vraiment qu'elle aurait fait la même chose pour toi ? Ttt, ttt, ttt... Mon pauvre petit. Cette fois, tu ne t'en tireras pas avec quelques coups. Je veux que tu te souviennes de ce jour. De cette punition. Pour être sûr que vous ne recommencerez pas. Ni elle. Ni toi. ".

    Ses yeux d’ordinaire bleu avait laissé place à un regard noir. La petite fille avait eu tord pour ce qui était de son cœur mais peut-être avait-elle eu raison en ce qui concerne son âme. Il n'en avait sûrement plus depuis longtemps. Depuis qu'il avait prêté allégeance au Capitol. Il avait vendu son âme au Diable.
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Yorell T. Moon
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MessageSujet: Re: Nothing can't hold us - Yorell.    Nothing can't hold us - Yorell.  Icon_minitimeSam 18 Jan - 0:39

Nothing can't hold us

Don't you look
Into my eyes and lie again
I'm sick of being betrayed.


C'était l'hiver le plus morne qu'il n'avait jamais connu. Des paysages tristes, d'un blanc immaculé comme si le sang des Jeux de cet été n'avait jamais atteint les terres de Panem. C'était si loin, et si proche à la fois. Un éternel recommencement. Une boucle qui se bouclait. Yorell avait constaté qu'au Capitole, la lassitude était absente. Il était de retour au District 8 depuis quelques semaines. Sa mère n'avait plus besoin de lui là-bas, il retrouvait son quotidien d'un froid exaspérant. C'était un cauchemar incessant. Il ne supportait pas la pauvreté de son district. Il était maintenant habitué à l'artifice du Capitole, et il arrivait que parfois, il eusse envie de s'installer définitivement avec sa mère. Malheureusement, en tant que potentiel tribut, il se devait de rester sur sa terre natale. Il avait également son père et sa sœur cadette à protéger. Kallista. L'éternelle enfant perturbatrice. Il ne savait pas pourquoi elle s'acharnait autant à se faire remarquer, mais tout ce à quoi il pensait c'était de la sauver. Mais de quoi ? Des casques blancs. De la Moisson. De ce qui pesait sur les épaules de chaque enfant de district de 12 à 18 ans. Les Jeux. Ce dont raffolent les habitants du Capitole. Qu'y avait-il de si plaisant à voir là-dedans ? Des jeunes personnes innocentes dans une guerre du passé, vouées à trépasser dans une arène telles des bêtes mal dressées. Une injustice dont Yorell se passerait bien. Il ne pouvait pas y échapper non plus. Lorsque la saison des Jeux approchait, il devenait instable, un mélange de peur et de rage l'envahissait. Pourquoi mourir si jeune ? Et si tout ceci n'était qu'une simple illusion ? Il n'aurait qu'à se pincer fort la peau et oublier cette abomination.

Kallista était de plus en plus distante avec Yorell. Ce dernier se posait beaucoup de questions. Il ne savait pas ce qu'il faisait de mal pour qu'elle s'éloigne ainsi de lui. Il savait que Keira manquait à sa jeune sœur, et sa mort avait été le déclencheur de son instabilité. Ferait-elle partie de la rébellion qui se formait actuellement dans les districts ? Un danger de plus duquel il se devait d'éloigner sa sœur. Vouloir se rebeller, c'était vouloir mourir bêtement. Yorell n'avait rien contre la rébellion, mais il était bien trop compatissant avec le Capitole pour se retourner contre le gouvernement. Lui, il ne voulait de mal à personne. Il faisait son bonhomme de chemin sans rien demander. Ses seules aspirations: protéger sa famille, être raisonnable, montrer l'exemple. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que Kallista ne supportait pas de voir son frère rentrer dans le moule de la société aussi facilement. Ses allers-retours au Capitole la dégoûtaient. Sa mère la répugnait. Si seulement Yorell pouvait entrer dans ses pensées, les décrypter et réagir en conséquence... Là, il saurait pourquoi Kallista découchait la nuit et traînait dans les mauvais quartiers. Voilà le quotidien de Yorell quand il était de retour chez lui: contraint d'espionner sa jeune sœur, il payait les peaux cassées. Il avait un cœur bien trop gros pour elle, et il n'avait pas conscience qu'il en faisait trop. Un jour, il ne serait plus là pour la protéger, elle devrait assumer d'elle-même ses erreurs. Impossible pour lui de voir sa sœur souffrir. Il était d'une niaiserie aberrante.

Malgré la faible chaleur du soleil, le froid envahissait Panem, installé depuis plusieurs mois. Yorell n'aimait pas la fraîcheur, pour lui elle était synonyme de mort. Comme les corps jonchant le sol de l'arène lors de chaque édition. Il lui arrivait de se rendre au cimetière des vaincus pour plaindre leur sort, leur demandant également de prier avec lui pour qu'il ne finisse pas à leurs côtés, son nom marqué sur une stèle de maigre qualité. Il s'attardait bien longtemps sur la sépulture de Keira, les images de sa mort ne disparaissant jamais de sa mémoire. La contrainte de regarder ces fichus Jeux. Il ne pouvait pas pardonner la trahison dont sa sœur aînée fut victime. Comment faire confiance aux autres désormais ? C'était une leçon qu'il avait appris avec le sacrifice de Keira. Avec le temps, il s'était fait une raison. Et si c'était normal que les Hunger Games existent ? Les districts seraient-ils condamnés à offrir un jeune garçon et une jeune fille chaque année ? Si seulement il avait été autrement... Le sadisme du Capitole était à toute épreuve. C'était un fait avéré. Et les exemples même de ce sadisme étaient les pacificateurs. Yorell savait qu'il ne fallait pas les titiller. Ils répliquaient au quart de tour, et sans douceur. Et pourtant, Kallista prenait un malin plaisir à les énerver. Hélas, Yorell avait beau répéter de ne pas faire ça, elle allait toujours plus loin. Comme cette fois-ci où, après une dispute hargneuse entre frère et sœur, Kallista s'était enfuie de la maison d'un pas pressé. Yorell n'avait même pas réfléchi une seconde, il se devait de la suivre au cas où elle dépasserait les bornes. Emmitouflé dans sa veste à capuche et son écharpe, il courait dans la neige qui jonchait les rues sales du quartier. Il aperçut plus tard la tête blonde de sa sœur près d'un pacificateur en ronde visiblement. Il n'en crut pas ses yeux. Elle venait juste de cracher en plein sur le casque de l'homme. Yorell cria le nom de sa sœur et se précipita sur elle, la séparant du pacificateur qui, en une fraction de seconde, les avait maîtrisés au sol. Yorell eut un peu de neige mélanger à de la terre dans sa bouche. Il recracha le tout en toussant, tenant fermement Kallista contre lui. Hors de question de la céder au pacificateur, même si c'était elle la fautive. Dans sa tête, il pensait que si c'était lui qui subissait les réprimandes du casque blanc, elle arrêterait de se mettre en danger.

« Si tu crois pouvoir la protéger une fois de plus, Moon, tu te fous le doigt dans l’œil jusqu'au coude. Elle doit apprendre à assumer ses actes. » Yorell plaqua sa main sur la bouche de Kallista qui allait commencer à insulter le pacificateur. Il avait reconnu la voix d'Adonis. Là, ils venaient de se frotter au plus gros poisson du District 8. Ils étaient d'une malchance maladive. Et pourtant, il restait imperturbable, ne levant pas les yeux pour le regarder. Puis, en entendant la décision du chef pacificateur, Yorell se sentit tiré par les cheveux. Ça, ça faisait très mal. Il grimaça de douleur et porta ses mains sur celle d'Adonis qui aggrippait sa tignasse colorée. Ses vêtements prirent bientôt la couleur de la terre à force d'être traîné tel un animal dans tout le quartier. Il s'était contenté de crier à sa sœur de ne pas les suivre, qu'elle devait rentrer à la maison et prévenir leur père de l'incident. Là alors, elle se ferait réprimander sévèrement par une personne mieux habilitée. Ensuite, le jeune asiatique n'opposa pas de résistance lorsqu'Adonis l'attacha au poteau face au poste de garde. Il regardait en face de lui, les lèvres serrées. « Crois-tu vraiment qu'elle aurait fait la même chose pour toi ? Ttt, ttt, ttt... Mon pauvre petit. Cette fois, tu ne t'en tireras pas avec quelques coups. Je veux que tu te souviennes de ce jour. De cette punition. Pour être sûr que vous ne recommencerez pas. Ni elle. Ni toi. » Yorell pinça ses lèvres. Poings serrés, il retint une injure. Il commençait à regretter d'avoir pris la défense de sa sœur. Quand il s'agissait de sa sœur, il agissait bien souvent sans réfléchir, et cette fois-ci il n'avait pas pris en compte le fait qu'Adonis passe à un niveau supérieur de punition. L'affront de Kallista avait un prix. Yorell redoutait déjà la suite des événements. « Faites alors. Frappez, insultez, crachez. Répandez la peur dans le quartier, comme vous avez l'habitude de faire. Mais prenez bien en compte que moi, je ne vous ai jamais agressé. Que je meurs de votre main ou dans l'arène, ça ne change rien: je suis condamné à mourir inutilement. »

Le courage n'était pas l'absence de peur, mais la conviction qu'il y avait quelque chose de plus important que la peur.

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Adonis Nightsprings
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MessageSujet: Re: Nothing can't hold us - Yorell.    Nothing can't hold us - Yorell.  Icon_minitimeDim 19 Jan - 19:18

    Ce n'était pas la première fois qu'il mettait en œuvre ce genre de punition. Il l'avait déjà fait. Tellement de fois. Trop de fois peut-être pour une seule vie. C'était ce qu'il faisait de mieux. C'était sûrement pour ça aussi que le Capitol, malgré le fait qu'il soit mis sur surveillance, ne l'embête pas plus que ça. Il avait une telle manière de torturer les gens, de les faire parler ou des les mettre plus bas que terre, c'en était presque un art. Il y a quelques années de cela, Adonis décrivait lui-même ceci comme une forme d'art. Son art. La chose dans laquelle il excellait le plus. Que lui restait-il désormais ? Entendre crier les autres ne l'excitait même plus. Il arrivait à peine à esquisser un sourire lorsqu'il entendait ses victimes chanter. Ces petites choses qui, autrefois, lui apportaient une once de bonheur n'étaient plus. Il aurait dû alors faire preuve de pitié, de compassion peut-être mais ce n'était pas son genre. Il n'avait jamais été ce genre de personne alors feindre d'être comme ça aujourd'hui serait se mentir davantage à lui-même. Il y avait déjà eu trop de mensonges. Il était homme de Loi après tout, ne cherchait-il pas simplement la vérité ? La justice ? Ne devait-il pas être loyal envers son gouvernement ? Plus il observait le jeune asiatique, plus il se demandait ce qu'il foutait là. Il n'était plus bon à rien. Il aurait dû finir à la casse. Ses lèvres se pincèrent et son regard s'adoucit progressivement avant qu'il ne se perde dans le vague. Cœur de pierre dans un corps de glace. Aurait-il fait pour sa sœur ce que Yorell Moon avait fait pour la sienne ? Il se rappelait de la compétition entre eux, des multiples insultes et des bagarres à répétition. Il y avait peu de souvenirs heureux. Peu de moments où l'un avait pris la défense de l'autre, quitte à s'en prendre une ou à être puni. Mais parfois, dans tout ce fouillis de souvenirs moroses, il y en avait certains qui remontaient à la surface. Certains bons ; Karunta était petite, il avait beaucoup plu cette nuit-là et elle s'était faufilée dans la chambre d'Adonis sans frapper à la porte. Tout doucement, sur la pointe des pieds, elle avait marché sur le plancher pour ne pas le réveiller. Bien entendu, tout aussi petit et effrayé qu'elle par l'orage, le vent et la pluie qui claquaient sur les volets, il ne dormait pas. Tout d'abord, il avait eu peur en entendant la porte crisser puis finalement avait compris que ce n'était qu'elle. Si petite, si frêle, ses cheveux couleur ébène étaient noués d'une tresse qui lui tombait sur l'épaule. Elle avait grimpé dans le lit et était restée aux pieds. Adonis pensa que c'était sûrement pour ne pas le réveiller. S'il avait su à l'époque que c'était surtout pour éviter d'être rejetée, bien des choses auraient pu alors changer. Il ne se leva pas cette nuit-là pour la prendre dans ses bras, pour la rassurer ou simplement lui dire qu'il était là. Il ne bougea pas et resta à fixer le plafond, jusqu'à ce que sa petite finisse par trouver le sommeil. Bien des choses auraient pu changer, oui. Cette nuit-là faisait partie des nombreux regrets dans la vie d'Adonis. S'il avait pris sa sœur dans ses bras, montrer un semblant de sentiments, ils auraient pu alors être de vrais frère et sœur, non des rivaux. Elle serait peut-être encore en vie.

    Un tas de remords. L'idée que tout aurait pu être différent lui donna la nausée. Si bien qu'il vacilla un peu et se retint à sa chaise. Il se passa une main sur le front, comme si ce simple geste était capable d'effacer de sa mémoire toutes ses conneries. Il secoua la tête. Pourtant, les yeux de sa sœur continueraient à le hanter jusqu'à la fin de ses jours, il en était certain.

    " - Ta sœur... ".

    Un murmure, presque inaudible, puis un ricanement. Karunta l'aurait-elle fait pour Adonis ? Se tenir droite, la tête haute, face à quelqu'un qui lui aurait voulu du mal ? Sûrement. Même si elle ne l'aurait pas fait pour lui, elle l'aurait fait pour elle. Par fierté. Par honneur envers son propre sang. Elle l'aurait fait, oui. Elle s'en serait même vantée chaque jour de sa vie durant : " Tu vois, Addie, j't'ai sauvé la mise. Incapable de te défendre seul. Tu aurais fait un terrible tribut de carrière. ". Et elle aurait rit. Oh, tellement rit. Adonis inspira profondément et se leva. Ses jambes n'arrivaient plus à le soutenir depuis un moment mais s'il ne marchait pas, là, tout de suite, il serait impossible pour lui de se relever. Il fit les cent pas face à sa nouvelle prise, ses mains jointes dans son dos à fixer le sol. Il souriait à peine. Ce que les enfants étaient pleins d'espoir. Ce qu'ils pouvaient être stupides.

    " - Je ne vais pas te tuer, imbécile de bridé. Il semblerait que cela te fasse trop plaisir. ".

    Ce gamin n'avait rien d'un rebelle. Il n'était pas comme Jérémy ou comme tous ces gosses prêts à brandir le drapeau rouge, à le hisser et le secouer pour déclarer la guerre au Capitol. Il n'était qu'un imbécile heureux, essayant en vain de protéger une sœur qui se moquait de lui et de ce qui pouvait bien lui arriver. Yorell Moon avait toujours fait en sorte de la protéger et cela n'avait pas découragé la gamine. Peut-être que cette fois-ci, il en serait autrement. Le Pacificateur s'arrêta finalement, face au garçon, aussi droit que l'avait été Karunta lors de sa dernière Moisson, et lui sourit d'un air bien trop aimable pour que ce soit sincère :

    " - Je le sais très bien que tu ne m'as rien fait. Qui d'autre que moi pourrait mieux le savoir ? Je vais te dire un petit secret mon garçon... ".

    Il s'avança à pas de velours jusqu'à être proche de lui et lui souleva une mèche de cheveux qui bloquait l'accès à son oreille avant de se pencher sur lui. Ses lèvres bougèrent doucement, il parla à voix basse :

    " - ... Tu as parfaitement raison. Peu importe la façon dont tu vas crever, tu seras inutile. Futile. Totalement obsolète. Et personne ne se souviendra de toi. Ta sœur que tu protèges ? Si elle tenait réellement à toi, continuerait-elle à venir me faire chier sachant que c'est toi et toi seul qui prendrait ? ".

    Adonis se recula pour le regarder droit dans les yeux et lui tapota la joue en mimant une moue faussement embarrassée avant de continuer à voix haute cette fois :

    " - Mais je ne vais pas te tuer. Ce serait l'occasion de délivrer un martyr aux rebelles. Par contre, je peux faire de toi un exemple. Pour éviter que les petites garces dans le genre de ta sœur ne recommencent plus jamais à m'emmerder quand je fais mon travail. "


    Plus il parlait et plus son ton se faisait grave, sévère, crachant presque ses mots et ses phrases comme du venin.

    " - J'espère que tu as une belle voix car tu risques de beaucoup chanter pour moi. ".
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Yorell T. Moon
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MessageSujet: Re: Nothing can't hold us - Yorell.    Nothing can't hold us - Yorell.  Icon_minitimeDim 19 Jan - 22:16

Nothing can't hold us

Quel mauvais ange se dérange pour crucifier ses libertés ?

Il ne savait pas s'il devait rire ou bien pleurer. Prendre en pitié ce pacificateur ou cracher à ses pieds, comme l'avait fait sa jeune sœur sur son casque. Le voir tourner autour de ce poteau, les mains derrière le dos, ça donnait des migraines à Yorell qui, de son côté, ne bougeait pas d'un centimètre, enchaîné contre son gré. Pourtant, il n'avait pas prévu de s'enfuir. Il devait être puni à la place de Kallista. Adonis semblait avoir conscience du fait qu'il répercutait la faute sur la mauvaise personne, mais du moment qu'il avait un bouc-émissaire, tout lui importait. Le jeune homme gardait la tête baissée, levant son unique œil visible sur son aîné toujours aussi pensif. Il ne sortait aucun mot de sa bouche, estimant qu'il en avait déjà dit trop précédemment. Il n'avait pas l'habitude d'étaler ce qu'il ressentait. Il était plus du genre à garder ses sentiments pour lui. Colère, joie, tristesse se dissimulaient derrière un visage froid, stoïque, un masque que Yorell s'amusait à endosser. Il jugeait cela important, car de son point de vue, si les sentiments venaient à être trop dévoilés, l'autre en jouerait facilement. Telle était la leçon qu'il retint de Keira. Elle qui avait fait trop facilement confiance dans l'arène, elle avait fini au fond d'un ravin. Si seulement il en eut été autrement... Yorell aurait peut-être eu la chance de la voir sortir vainqueur de cette édition. Mais il avait beau remettre en question ces Jeux-ci, c'était à présent une part du passé, et il était impossible de revenir en arrière. Le temps ne changeait jamais. Et personne n'était dans la capacité d'intervenir sur le temps. Des fois, Yorell s'imaginait dans l'arène à la place de Keira. A l'époque, il se serait bien porté volontaire pour la protéger. Mais elle était une fille, lui un garçon, la classification les séparait. De plus, à 14 ans, il pensait plus à sauver sa peau que sauver celle des autres. Ce fut avec cette moisson-ci que Yorell se consacra entièrement aux besoins d'autrui. Lui était relégué au dernier plan. Son bien-être ne passait qu'après celui de son entourage. Kallista en premier. Mais il n'avait pas conscience que cette dernière ne s'épanouissait pas à ses côtés. Ses actes, ses décisions, il faisait tout dans le sens contraire aux aspirations de sa jeune cadette. Un jour, il ouvrirait les yeux et se rendrait compte qu'il faisait fausse route depuis le début. Pour l'instant, il était aveuglé par les fantômes de son passé. Ce n'était pas lui qui avançait dans la vie, c'était Keira qui le faisait avancer malgré lui.

« Je vais te dire un petit secret mon garçon... » L'heure n'était plus à la réflexion. Yorell, qui avait rebaissé ses yeux depuis un bon bout de temps, sursauta en voyant Adonis s'approcher un peu trop près de lui. Il serra ses poings, dans l'incapacité de pousser son bourreau. Ce dernier s'était accroupi près de lui et avait décalé une petite mèche de cheveux qui cachaient précieusement une moitié de son visage, dont l'oreille. Les mots d'Adonis le firent déglutir. Frissonner. Ce n'était pas de la peur qui se manifestait. C'était un sentiment étrange, un mélange de dégoût et de haine. Il imaginait très bien le chef pacificateur lui lécher l'oreille par pure malice, histoire de le déstabiliser encore plus. Et ses mots n'étaient pas dépourvus de sens. Yorell tourna vivement la tête dans le sens inverse de la position de son aîné, ne déliant toujours pas ses lèvres. Au contraire, ses yeux parlaient pour lui. Ils hurlaient toute la rancœur qu'il pouvait ressentir pour cet être abject. Faire souffrir était son passe-temps favori. Adonis avait une réputation des plus affligeantes. Yorell savait qu'il se frottait à plus fort que lui, mais il était persuadé d'être plus fort psychologiquement que lui. Il le défia du regard, puis la main de son adversaire se frotta à sa joue blanche par la froideur de l'hiver. Yorell ferma vivement les yeux en se mordant la lèvre inférieure, plantant ses ongles dans l'intérieur de ses mains jusqu'à en laisser des marques rouges. Le corps crispé, il attendit impatiemment qu'Adonis recule un minimum entre eux pour ouvrir de nouveau les yeux, ses pupilles de nouveau à la rencontre des siennes. Encore et toujours la même rengaine. Rien ne semblait le faire parler de nouveau.

Afin d'éveiller l'attention des passants et de la garde, Adonis s'adonna à un discours plus solennel à l'intention de son prisonnier du jour. Yorell n'éprouvait pas de peur. Il éprouvait de l'irritation, de la haine, de la vengeance. Si seulement il n'était pas enchaîné, il se serait fait une joie de lui échapper entre ses doigts. Pour ne pas envenimer la situation. La violence n'était pas la solution à tout. Même dans cette situation, Adonis devrait se contenter de quelques jours en cellule. Pourquoi fallait-il que la douleur se mêle à tout débat ? Yorell fuit Adonis, levant la tête au ciel. Il regardait le gris des nuages, à deux doigts de cracher leurs flocons de neige. Bientôt, ils allaient recouvrir tous les toits des chaumes et les rues sales du quartier. Et pourquoi pas eux par la même occasion ? Adopter le blanc immaculé d'un flocon, donner l'illusion d'une âme pure et pleine de bonnes intentions. Et ensuite, fondre, ne plus être qu'eau avalant tout sur son passage. Etre éphémère, ne serait-ce qu'un instant. La beauté du monde aux mains de l'Homme qui le détruit. Le saccage. Et altère autrui. Et puis la mort, douce, froide. Pourquoi la vie n'était-elle pas aussi facile qu'un flocon de neige ? Yorell soupira, coupé de la réalité que lui balançait Adonis dans les oreilles. Qui lui vrillait les tympans. L'asiatique ne réagit même pas quand le chef pacificateur fit allusion à sa sœur, l'insultant même. Quelque part, elle le méritait. Il la protégeait suffisamment, il pouvait bien laisser passer cette réflexion désobligeante. « J'espère que tu as une belle voix car tu risques de beaucoup chanter pour moi. »

Chanter ? Quelle belle manière de détourner la réalité. Yorell reposa son regard ténébreux sur Adonis, limite moqueur à sa dernière déclaration. Il souffla sur sa mèche de cheveux imposante qui voilait la moitié de son visage, remontant un genoux contre son torse. Il étouffa un petit rire. Il fut soudain amusé de la situation. Lui, enchaîné, bientôt martyr de son quartier pour une faute qu'il n'a pas commis, il ne s'en mordait même pas les doigts. C'était son destin. Le chemin tracé jusqu'à la liberté. Il fallait souffrir pour avancer par soi-même. « Vous vous voilez tellement bien la face. » Son visage redevint aussi froid qu'un bloc de glace prêt à être taillé pour façonner un expression faciale. « Je lis dans vos yeux de la compassion. N'ayez pas pitié de moi. Après tout, je dois bien montrer l'exemple aux autres, hein ? Ils m'entendront chanter, comme vous dites, et vous obtiendrez satisfaction. » Après quoi, Yorell croupirait au fond de sa cellule, le dos en sang et le visage aussi rouge que la braise. Il pleurerait, sans nulle doute, à cause du froid qui brûlerait ses plaies. Et ses genoux écorchés par la terre qu'ils écraseraient. Son corps caché du soleil des beaux jours. Il resterait là, allongé au fond de son carré d'emprisonnement, tel un au revoir à tout ce qu'il chérissait.

He'll stay here in the shadow
Waiting for a sign, as the grows.


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DISTRICT 8
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△ humeur : Blasé.
△ âge du personnage : 35 ans
△ occupation : [i]Chef[/i] Pacificateur du D08


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MessageSujet: Re: Nothing can't hold us - Yorell.    Nothing can't hold us - Yorell.  Icon_minitimeVen 2 Mai - 2:28

    S'il y avait bien une chose dont il avait le plus besoin dans ce genre de moment, c'était une bonne bouteille. Peu importe le tord boyaux que cela pouvait être, quelque chose de fort. De fort et enivrant. Qu'il en perde la tête. Qu'il n'ait pas assez la force de continuer. Qu'il ait juste l'envie de se soûler. C'était tout ce dont il avait envie. Mais même si la bouteille se trouvait sous ses yeux, il était fort possible qu'il ne la touche même pas. Il se serait simplement humecter les lèvres, les aurait léchées avec avidité en la lorgnant mais ne l'aurait pas touchée. Parce qu'il était un représentant de la Loi. Il représentait le Capitole et Panem. Il était l'Autorité. Il avait défense de boire durant ses heures de travail. Il était un soldat bien éduqué, bien sage à sa manière, il obéissait. Même si certains ordres commençaient à le rendre malade. Même si certains ordres le forçaient à douter, à penser d'une manière totalement différente. Et si tout était différent ? Si cette petite garce n'avait pas enfreint la loi, si elle n'avait pas agressé un agent en service, si son frère n'avait pas pris sa défense en se faisant passer pour le coupable et s'ils n'en étaient pas là ? Adonis fixait le garçon. Il n'était plus question de Karunta ou de la sœur de Yorell Moon. Il n'en était plus question. Les deux fillettes étaient loin. Karunta, si loin, bien trop loin depuis des années. Tu pourrais la perdre, toi aussi, et tu n'y pourrais rien. Tu devras regarder, voir toutes ces années passées à la protéger jetées à la poubelle par le simple fait qu'elle soit trop stupide et imprudente. Il ne te resterait plus que tes yeux pour pleurer sur le cadavre de ta petite sœur. L'homme en uniforme frissonna. Lui non plus n'avait rien pu y faire, conditionné à porter des œillères, il n'avait pas eu le droit d'être triste pour sa sœur. Il n'avait pas pleuré. Il avait pleuré des années après et c'était déjà bien trop tard.

    Avec le temps, il s'était dit que ce n'était pas si grave, d'être seul. Ni réelle famille, ni point d'ancrage, pas de véritables amis. C'était bien. Il pouvait être envoyé n'importe où, au front, dans les retranchements, partout où l'on aurait besoin de lui pour le travail. Il avait vécu ce que nul autre n'avait vécu dans sa vie. Il n'avait pas eu à s'en faire pour ceux qu'il aimait, vu qu'il n'y avait personne. Envolés aussi, les moyens de pressions. Ni le Capitole ni les rebelles ne pouvaient rien utiliser contre lui. Il était dévoué à sa cause. Personne pour l'arrêter, personne avec qui le faire chanter. Ce n'était pas si grave. Et il était passé du rien au tout en un rien de temps. Il avait pleuré sa sœur, il avait fait son deuil à sa manière, pour l'avoir aimée à sa manière. Il avait aussi fait le deuil de sa relation avec ses parents, du moins, ce lien de parenté qu'il y avait entre eux et tout ce qu'il n'y avait jamais eu. Il leur avait pardonné aussi, en quelque sorte. Il leur avait pardonné d'avoir été si mauvais. Si ses parents n'avaient pas été de simples géniteurs, il aurait peut-être été différent et aurait eu une vie totalement différente. Karunta serait-elle là, avec lui ? Serait-il même devenu Pacificateur ? L'espace d'un instant, il avait effleuré cet univers alternatif, cette vie entière alternative. Et il en avait fait le deuil aussi. Il n'y avait pas à parler de Jérémy, d'Ydris ou de Silk. Il n'avait pas encore fait son deuil. Leur visage était encore trop présent. Leurs yeux... Adonis n'avait pas quitté des yeux l'asiatique qui soufflait sur l'une de ses mèches de cheveux. Ses yeux parlaient beaucoup aussi. Et ils étaient si noirs. Plus sombres que ceux de Silk, mais moins tristes aussi.

    Le rire était une chose fascinante. On pouvait trouver quelque chose de drôle, de complètement hilarant dans les situations les plus désespérées. Y trouver quelque chose de burlesque, d'indécent ou d'ironique. Ses yeux parlaient beaucoup, son visage aussi. Il devait faire attention ; c'était un monde bien stoïque dans lequel ils vivaient. Dévoiler n'importe lequel des sentiments étaient une faiblesse. Adonis eut un léger sourire. Sincère. S'il avait été une toute autre personne, le pacificateur aurait levé la main pour lui caresser la joue. Parce qu'il avait essayé :

    «  - Je me voile la face ? ».

    Son sourire s'élargit et il s'avança à nouveau vers lui, le surplombant de toute sa hauteur. Sa main tâtonna dans la poche de son uniforme alors qu'il y cherchait sa drogue. Il n'avait peut-être pas le droit de boire durant son service mais fumer n'était pas encore prohiber. Pas encore. Autant en profiter. Il en sortit son paquet de cigarettes et l'ouvrit avec délicatesse, comme si n'importe lequel de ses gestes brusques pourraient faire exploser le précieux tabac. Il fit légèrement sauter le paquet pour faire s'élever quelques unes des clopes et en prit une entre ses lèvres, la sortant du paquet avant de le refermer et de le ranger. Il l'alluma à l'aide d'un petit allume gaz qui se trouvait dans la pièce, pratique pour certaines tortures. Il avait déjà procédé à ce style de tortures. Le feu était l'une des choses les plus merveilleuses au monde :

    «  - La fumée ne te dérange pas, j'espère ? ».

    Question dont il se moquait bien de la réponse. Il tira une longue latte de sa cigarette, inspirant profondément pour laisser le temps à la fumée d'imprégner ses poumons. Il se rappelait de sa première cigarette. C'était un pacificateur qui la lui avait donnée. Il expira par le nez, expulsant par la même occasion la fumée. Il eut un gros soupir, roulant des yeux en arrière. Il avait besoin d'un verre mais cette clope lui fit presque avoir un orgasme. Surtout après une journée comme celle-ci :

    «  - Ttt... Ttt... Ttt... ».

    Sa langue claquait sur son palais et il tira une chaise vers lui, la tournant face à Yorell Moon avant de s'asseoir à califourchon dessus. Il croisa ses bras sur le dossier, fumant tranquillement :

    «  - Non, mon ange. Je n'ai pas pitié de toi. Je pourrais, d'une certaine manière, en avoir mais non. ».

    L'homme haussa les épaules dans une grimace, lui signifiant bien à quel point sa petite existence minable lui était complètement égal :

    «  - Par contre, oui, tu vas chanter. Tu vas tellement chanter que, je te jure, tu en perdras tes cordes vocales. Je veux que tout ce putain de District de merde comprenne qui est le boss ici. Qui commande. C'est moi. Moi, sale petite merde. Peut-être qu'en t'entendant chanter, ta salope de sœur comprendra. ».

    Adonis se leva, donnant un coup de pied dans la chaise pour l'envoyer valser plus loin, s'accroupissant face au garçon, tirant une dernière latte sur sa cigarette :

    «  - Crois-moi : en t'entendant et en te voyant, l'envie de recommencer ne se fera plus jamais ressentir. ».

    Il le fixait, les lèvres sèches et la voix rauque. Il écrasa sa cigarette sur la cuisse de l'asiatique. Une chance qu'il y ait eu le pantalon. Avertissement subtil et délicat.
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