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 [Swilk] Tomorrow when the war began

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Silk Preston
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Silk Preston
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MessageSujet: [Swilk] Tomorrow when the war began    [Swilk] Tomorrow when the war began  Icon_minitimeDim 3 Nov - 5:16

[Swilk] Tomorrow when the war began  Tumblr_m87tkoIqio1r0g6k9o5_500


Je me pose des questions. Je sais que tu les trouverais stupide, peut-être que c’est pour cela que je continue d’y penser. Les médecins disent que c’est une bonne chose, que le fait que je me pose des questions signifie que j’arrive à m’accrocher à la réalité. Je me mets souvent sur la terrasse à l’arrière de la maison, il commence à faire froid à présent, mais je pense que çà m’aide à rester concentrée. Tu sais j’ai l’impression que l’hiver a succédé à l’hiver, moi je n’ai rien vu passer. Les médecins du Capitol m’ont donné des cachets. Je crois que ça m’aide. Ils disent que je vais mieux. J’aimerais bien les croire. En tous cas, les cicatrices sont belles. C’est ce que dit l’infirmière que mes cicatrices sont belles. Elles ne le sont pas. Ce n’est que de la chair déchirée, comme si ce qu’il y avait à l’intérieur de moi avait décidé de s’en extirper. Mais si je ne les regarde pas, j’ai presque l’impression qu’elles ne sont pas là, elles ne me font plus mal. Je sais que c’est juste l’effet de la morphling.
Sur la terrasse, j’ai planté un nouveau rosier. Ce n’était pas la saison, mais je ne m’en souvenais plus. J’ai eu du mal à faire partir les taches de sang sur le bois, celle que tu as laissée devant la porte d’entrée. J’ai frotté jusqu’à m’en abimer les mains. J’ai pleuré en le faisant. C’est étrange. Je crois que j’avais l’impression d’effacer un peu de toi. Je m’attache à ce genre de détails, je m’attache à tout ce qui te représente. Je sais que je ne devrais pas, ce n’est pas sain, c’est les médecins qui le disent. Parfois, je pense à jeter tes affaires, le peu que je possède de toi. Je n’y arrive jamais, ton arbalète est toujours là où tu l’as laissé, je n’y ai pas touché. Pour quoi faire ? Elle est bien là où elle est, comme une relique d’un temps révolu, comme ces bibelots auxquels on laisse prendre la poussière comme s’ils n’avaient aucune importance. J’ai vu ce que tu avais gravé dessus, je t’ai détesté un peu pour ça. Je me suis demandé ce que çà pouvais signifier pour toi, si tout était sincère, je t’ai haïe de ne pas me l’avoir dit. Je crois que ça m’est passé ensuite. J’ai ri un petit peu en t’imaginant le faire, cette pensée était tellement ridicule. Je n’ai plus ri depuis, les médecins disent que ça reviendra, j’ai un peu de mal à y croire. Mais je pense que c’est normal. Tu sais, je me suis haïe aussi. Parce que moi aussi j’aurais pu te le dire, je ne sais pas si ça aurait changé quoi que ce soit. J’essaye de me convaincre que non, mais les questions reviennent sans cesse, et j’aimerais que tu sois là pour y répondre. J’aimerais que tu sois là tout simplement. Je sais que ce n’est pas possible. Mais moi je voudrais y croire. Croire, c’est la seule chose qu’il me reste. Cà et ton odeur que j’imagine parfois dans mes draps. C’est mon imagination, je sais que c’est juste mon imagination. Je te vois parfois aussi, mais les médecins disent que ça passera. Je ne leur ai pas dit que moi, j’aime bien te voir. C’est rassurant, c’est comme si tu ne m’avais pas oublié et que tu venais me rendre visite. Parfois, je te hurle de partir, c’est trop dur. Je rêve souvent de toi parfois, trop. Alors j’ai des cachets pour dormir aussi, il n’y a plus de rêve, plus de cauchemars avec eux. Je sais que tu n’es qu’une illusion de mon esprit. Tu ne reviendras pas. Alors j’invente la vie qu’on aurait pu avoir. J’imagine parfois ce à quoi pourrait ressembler un été avec toi. Je t’ai connu l’automne et l’hiver, tu es parti au printemps. Est-ce que tu aurais accepté de t’assoir avec moi, le soir sur le porche comme je le fais aujourd’hui ? Peut-être que j’aurais pu te convaincre, je crois que je commençais à te comprendre, je le croyais. Il y un citronnier dans le jardin. J’aurais peut-être pu faire de la limonade. Je ne sais pas si tu y avais déjà gouté. Je me souviens de ton visage la première fois que tu as mangé du chocolat. C’était à Noël et je t’ai embrassé sous le gui. Est-ce que quelque chose dans tout çà était réel ?
 
Il y a des choses à propos desquelles j’aurais aimé te parler. Je ne sais pas si j’en aurais eu le courage ou si ça t’aurait intéressé. Après tout je ne t’ai même pas dit ce que je faisais pour eux. Je crois que je n’aurais pas eu les mots pour te le dire, avouer que çà c’est reproduit cette année. Et que j’ai pensé à toi à chaque fois, je sais que ça n’aurait rien changé. Une poupée de chiffon usée comme moi. Qu’est-ce que tu aurais bien pu en faire ? Je crois que je comprends ta décision. Je n’étais pas grand-chose à perdre, pas un gros prix à payer pour ce qu’ils avaient à t’offrir. Je pense que je sacralise peut-être ton image. J’essaye de me souvenir de toi avec exactitude, mais mes souvenirs commencent à devenir flous. Je sais que c’est à cause des piqures, je sais que c’est pour le mieux, mais parfois je pense à les arrêter. Je ne sais pas ce qui pourrait se passer. Je crois que je pourrais recommencer à t’aimer trop fort et c’est la pire des choses qui pourraient m’arriver. 
 
Tu savais qu’ils avaient un dossier pour chaque vainqueur ? Je ne sais pas pourquoi ça m’a surpris. Moi qui étais si cynique, je n’avais pas prévu qu’ils m’observaient. J’ai été stupide, j’ai été stupide sur tellement de points. Après que j’ai essayé de me tuer la première fois, ils m’ils m’ont fait tout ces examens pour savoir si j’allais bien, ils ne voulaient pas me perdre, c’est le président que me l’a dit. Il est venu me voir à l’hôpital. Il m’a offert des fleurs, c’était gentil de sa part. Un jour, un médecin en blouse verte est venu est m’a dit sur le ton de la conversation qu’il y a des chances pour que je ne puisse jamais avoir d’enfant. C’est certainement dû à quelque chose qui s’est passé dans l’arène, les dégâts internes étaient trop importants. Il ne comprenait pas pourquoi cela n’avait pas été soigné à l’époque, mais qu’à présent il était trop tard. Je n’ai pas compris pourquoi je me suis mise à pleurer. Il a proposé de commencer un traitement pour voir si cela changeait quelque chose. Je n’ai pas osé lui dire que je pleurais parce que j’ai pensé à toi. Je ne sais pas pourquoi c’est à toi que j’ai pensé. J’ai réessayé de me tuer après çà, mais ils m’ont trouvé vite cette fois. Ils n’ont pas pris la peine de remplacer le miroir dans la salle de bain. Je suis resté attachée un mois. J’avais des piqures tous les jours et ils venaient m’interroger. Je ne sais pas ce qu’ils voulaient m’entendre dire, je ne savais rien. Je ne sais toujours rien. Au final, ils ont plus parlé que moi.
 
 Ce n’était pas plus mal, ils parlaient de toi. Ils m’ont raconté des choses que je savais et d’autres que je ne savais pas. Ton prénom est Omael, je ne le savais pas. Moi je t’ai toujours appelé Hawkins avant de t’appeler Swain. Je crois que je préfère Swain de toute façon. Ils m’ont dit que ta mère était une gagnante, je le savais. Ils m’ont dit que tu m’avais vendu aux rebelles, qu’ils avaient des preuves que tu étais avec eux depuis le début, que tout çà n’était qu’une ruse pour avoir des informations sur le Capitol que tu pensais que je pouvais détenir. Je leur ai dit que ta blessure était réelle, que je t’avais veillée des nuits entières pour être sûre que tu vives. Je ne sais pas comment tu as fait. C’est pour ça que je ne peux plus t’aimer, tu comprends ? Parce que pour toi, rien de tout çà n’était vrai. Je sais que tu m’as menti, et pourtant, je ne peux pas m’empêcher de penser que peut-être tu avais commencé à m’apprécier dans ta mission, j’espère. L’une des piqures que vient me faire l’infirmière est faite pour ça, bientôt je ne ressentirais plus rien pour toi. J’ai hâte que ce jour arrive. Je ne sens plus mon cœur battre. J’aurais dû déjà t’avoir oublié, c’est ce qu’elle a dit au téléphone quand elle pensait que je dormais. « Elle aurait déjà dû l’oublier, elle parle de lui sans cesse, je crois qu’elle résiste au traitement. »  
 
Parfois, j’aimerais ne pas m’être raté la première fois. Tu sais, quand ils m’ont arrêté au train, j’espérais te revoir en arrivant à la maison. J’avais commencé à l’appeler « la maison » comme si elle était à nous. Comme s’il y avait un toi et moi. Ils m’ont dit que tu étais mort en résistant à ton arrestation et qu’il savait que tu avais séjourné chez moi. Je n’avais plus de raisons de rentrer. Ils ont été stupides de ne pas m’enlever le couteau qu’Adonis m’a donné. Deux entailles nettes, ça saignait beaucoup. Je voulais le faire depuis longtemps, tu m’avais donné une raison de vivre, on venait de me la prendre, je n’ai pas réfléchi. J’aurais préféré penser que tu étais mort. Je sais que le Capitol voulait m’épargner la peine de ta trahison. Je ne sais pas si j’aurais préféré ne jamais t’avoir connu. Je sais que c’est stupide parce que même si je ne le veux pas, je continue de t’aimer. Tu me manques tellement qu’entre deux piqures j’ai envie de marcher jusqu’à la rivière et de m’immerger toute entière, laisser l’eau m’emporter, fermer les yeux et disparaitre dans l’abyme. C’est certainement moins douloureux que de vivre avec un cœur brisé. Parfois, je suis sur ma terrasse et j’observe l’orée du bois, ça me fait penser à toi, je sais que tu aimais tellement la forêt. Le vent souffle dans les arbres et j’ai l’impression qu’il t’appelle. Il m’arrive de me demander si tu as existé, si tu n’étais pas qu’un mirage, un cruel mirage. Puis je sens encore parfois le fantôme de ton odeur, ta voix se répercute comme un murmure sur les murs nus de la maison vide. Depuis qu’ils ont décidé que j’allais mieux, depuis que je suis rentrée, je dors sur le canapé. La chambre est devenue le sanctuaire de ton image, le cimetière de mes illusions. Repose en paix mon cœur détruit, repose en paix mon âme brisée, bientôt je m’évaporerais comme un baiser sur tes lèvres. La révolte est morte, et tu es mort avec elle.
 

Je vois ta silhouette au loin, comme les jours où tu partais dans la forêt et que je guettais ton retour. On est en novembre et il fait froid, le soleil se couche et renvoie des ombres sur ton visage. Tu paraitrais presque réelle. Je te souris, c’est plus fort que moi. Tu t’approches, tu es différent. Mon sourire s’étiole. Parfois, dans mes rêves aussi tu es différent. Parfois tu dis des choses horribles et tes yeux sont aussi vides que les miens, ton sourire est monstrueux. Ce ne sont pas les pires. Les pires sont ceux auxquels je crois. Je me mets à pleurer, je veux que tu t’en ailles. Je veux que tu me laisses tranquille. Mais je reste pétrifiée. Tu es si proche que je peux contempler ton visage, admirer tes traits. Tu as une nouvelle cicatrice, je la trace du bout du doigt hésitante, avant de descendre sur ta joue. Mes mains tremblent, ta peau est froide. Dans mes rêves, ton visage est souriant. Dans mes rêves tu m’embrasses toujours quand tu me retrouves. C’est comme çà que je réalise que tu es réel. Tu es revenu. Non, le traitement n’a pas marché, je t’aime encore.
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Swain Hawkins
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Swain Hawkins
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MessageSujet: Re: [Swilk] Tomorrow when the war began    [Swilk] Tomorrow when the war began  Icon_minitimeLun 24 Mar - 2:00



   
   
   

Je me posais des questions. Je sais que tu les trouvais sans doute stupides, mais ces mots vides de sens ont toujours fait partie de moi. Ils étaient tout ce que j’avais, mes dernières défenses, mes derniers prétextes pour refuser de voir la réalité. C’était ce pays que je ne comprenais pas, comment pouvait-il être capable d’altérer jusqu’à notre essence la plus profonde, comment pouvait-on le laisser nous changer à ce point ? Comment acceptait-on d’offrir en sacrifice jusqu’au contrôle de nos propres choix ? Jusqu’à nos joies, nos peines, nos rêves et tout ce qui faisait de nous des individus à part entière. Tout ce qui nous permettait d’exister. Tout ce qui nous rendait libres. Le prix pour cette réponse était trop cher payé. Le droit de passage définitif de mon monde vers le votre ne se payait qu’avec du sang. Trop de sang. Mais je ne pouvais pas, non je ne pouvais pas m’empêcher d’essayer de savoir. D’essayer de comprendre, vous comprendre vous qui avez abandonné toute résistance alors qu’ils n’ont pas réussit à vous ôter la vie. Mais la vie n’est rien, c’est ce qui leur est le plus facile de vous arracher. Ils n’y pensent même pas lorsqu’ils pressent la détente, rien d’autre qu’un rampant insignifiant sous leur botte. Et s’il vous la laissent c’est pour mieux s’en servir contre vous. Tu sais j’ai voulut mourir après coup. Comme je le voulais déjà lorsque tu m’as ouvert ta porte la première fois. Crever plutôt que d’avoir à affronter ton image dans le noir. En finir que de supporter la douleur. C’est tellement étrange, ce sont les plaies invisibles qui font le plus mal. Celle-ci portait ton nom. C’est celui que j’ai crié trop de fois comme si tu étais encore capable de venir me sauver. Crié jusqu’à étrangler ma raison avec, jusqu’à m’asphyxier à l’odeur de ma propre folie. Je t’ai haïe pour être ce qui m’a fait continuer, j’ai détesté la moindre de mes pensées pour toi qui me confinait encore dans l’espoir. Et quand j’ai eu épuisé la moindre supplique, j’ai tenté de renier ma raison de vivre. Et c’était toi Silk, tu me maintenais entre deux comme un cadavre ambulant. C’est là que j’ai compris comment tout cela fonctionnait. J’ai rejeté le moindre sentiment à ton égard, c’était plus facile ainsi. J’ai voulut me persuader que tu n’étais rien, que je ne t’aimais pas. Ils ne m’ont pas laissé faire, c’était bien trop important pour eux. Ce lien entre nous comme une laisse autour de mon cou pour initier le dressage. Debout. Assis. Couché. Fait le mort. C’est ironique tu ne trouves pas ? Pour la première fois de mon existence je voulais quelqu’un pour moi, j’étais égoïste, j’étais humain et cela ne m’était même pas accordé. Parce qu’il n’est pas question de choisir lorsque les choix ne sont qu’illusions. Je ne sais laquelle de leurs méthodes à fait le plus de dégâts. Ils se sont assurés que le moindre de mes nerfs réclame ta présence, que je ne sois plus rien d’autre qu’un automatisme en mal de toi. Malléable à leurs envies, une boue informe et misérable. Que je ne souhaite plus rien que de te protéger peut importe ce que cela implique. J’aimerai dire ange mais chien de garde serait plus approprié. Un chien oui, au service avant tout du Capitole. Un chien à qui l’on supprimera son os s’il n’obéit pas. Une vie pour une vie de servitude. La méthode forte. Inutile de dire qu’ils n’ont pas eut à me torturer longtemps. Ou la méthode douce. Mais tu t’y connais pas vrai ? C’est comme ça que tu les trompes pas vrai ? C’est cette méthode là que tu as utilisé sur moi aussi, quand tu m’as fait croire que je signifiais quelque chose pour toi. Quand tu m’as fait te vouloir si fort que cela à finit par me faire peur. Tu m’as fait ressentir ce mensonge dans chaque frisson de ma chair, du plus profond de mon âme. Tu t’es glissée sous ma peau comme jamais encore personne n’avait réussit à le faire. Je sais ce que tu fais. Ils se sont fait une joie de me le dire lorsque le déni était encore mon arme. Je sais ce que tu es. Peut-être que dans le fond je l’ai toujours su. Je ne suis pas aussi idiot que ce que tu sembles penser. Ma mère a gagné les jeux avant toi. Je l’ai vu dans son regard lorsqu’elle descendait du train, je l’ai sentit sur ses vêtements et dans son sourire ; une présence masculine. Et les rumeurs, le venin réservé aux vainqueurs. Je l’ai défendue à l’époque, j’ai prétendu ignorer ce qu’elle pouvait bien faire lorsqu’elle quittait la maison. Je me suis demandé si c’était un choix qu’elle avait fait, si c’était un moyen pour elle de ressentir encore une forme de pouvoir sur son existence. Je ne suis pas idiot Preston, j’ai toujours su que le visage aux traits trop fins de mon demi-frère n’était pas l’œuvre d’un district. Et toi qu’est-ce que tu y as gagné ? Est-ce que tu t’es sentie mieux après que j’ai faillis te céder ? Est-ce que cela t’as amusée de me voir perdre pied ? Est-ce que tu as crié victoire lorsque j’ai tout risqué pour revenir vers toi parce que je n’avais personne d’autre ? Lorsque tu m’as eu sous ton emprise pendant tous ces mois ? Dis-moi Silk, est-ce que tu les emmène au bord de la rivière eux aussi tous ces enfoirés qui paient pour te déshabiller ? Est-ce que tu leurs fait des promesses en l’air lorsque leurs corps est sur le tien,  juste pour les rendre dépendants de ton bon vouloir pour ensuite mieux les détruire ? Où est-ce que tu m’accrocherais à ton tableau de chasse si je tombais encore tout entier dans ton piège ? Et le pire dans tout cela, c’est que pour moi ces révélations n’ont même pas été le déclencheur. Le plus pitoyable c’est que j’espère que ma tête trône tout en haut de ton étagère. Non, je ne peux plus t’aimer. Pas quand j’ai cessé de me battre. Pas quand j’ai enfin trouvé la réponse définitive à mes questions : une raison de vivre peut aussi être une raison d’avoir envie de mourir. Et l’opposition des deux, est ce qui nous tue à petit feu.

Après avoir passé des mois enfermé dans une cellule, même la grisaille d’un ciel d’hiver vous parait lumineuse. J’ai dû tout réapprendre, un nouveau né que l’on a brusquement largué au milieu de nulle part du haut d’un hovercraft. Pas besoin de me rappeler des instructions qui réglementaient maintenant ma vie. Pas besoin de tirer d’un coup sec sur le collier invisible qui entourait ma gorge avant de me relâcher. Le dressage a bien fonctionné, ils le savent parce qu’il n’est pas d’élément plus efficace que l’amour pour vous faire obéir a doigt et à l’œil. Un doigt et un œil. C’est ce qu’ils ont gardé pour me provoquer le souvenir, pour que je n’oublie jamais à chaque fois que je tends la main, à chaque fois que je regarde mon image dans un miroir. C’est ce que ce salopard de pacificateur a cuisiné dans ma chair, a estropié à jamais de mon esprit. Chirurgien du désespoir il m’a transformé. Oui je ne suis plus le même, je me suis perdu en chemin. Même la familiarité des arbres et le vent sur mon visage m’ont parut un atroce mensonge. Je n’ai même pas cherché à fuir, n’y ai même pas pensé. Pour aller où ? Ailleurs que là où je savais que je me dirigerais inévitablement. Petit soldat de plomb j’ai finit par me trouver. Ils ont raison, c’est comme si j’avais choisit un camp depuis toujours. Je ne me suis jamais plié à la norme, je n’ai jamais réussit à rentrer dans aucun de leurs moules. Et maintenant regarde-moi, encastré dans un rôle bien trop important pour moi. Une cage si petite que j’en souffre au moindre de mes pas parce que je dois faire semblant d’être libre lorsque chacun de mes souffles leur appartient. Ils m’ont à peine donné de quoi faire le voyage, un sac avec tout juste de quoi s’assurer que j’arrive en un seul morceau au district treize. Ils ont fournit tant d’efforts dans mon cas alors ils ne me laisseront pas mourir si facilement. Je dois atteindre le but qu’il m’ont donné. Il serait si simple de me perdre dans ces bois, d’oublier de chasser pour survivre ou de glisser au fond d’un trou pour y succomber comme une bête blessée. Mais je ne peux pas faire cela, pas maintenant alors que j’ai tant de choses à te cracher au visage.

L’habitude avec laquelle j’ai retrouvé mon chemin m’écœure. C’est ce district qui nous a vendu, chacune de ces personnes que je distingue de loin. Si j’ai si mal c’est aussi à cause d’eux. A cause de leur propension à courber l’échine pour protéger leurs arrières, à être nés suffisamment terrifiés à en vendre leur voisin pour avoir la récompense d’une caresse de leurs maitres. C’est comme si la révolte avait provoqué l’effet inverse dans leur mémoire. Les rebelles. Je me demande si j’arriverais à supporter d’être considéré comme l’un d’entre eux. Je crois que dans le fond plus qu’un outil du Capitole, j’ai peur de finir par vraiment me prendre à leurs jeux de réfractaires à l’autorité. Et si cela arrive un jour je n’en serais pas libéré non, je ne serais que punaisé au mur par la trahison de ce en quoi je crois. Un traitre, au final je ne vaux pas mieux que tous ces gens. Ils voudront ma peau d’un côté comme de l’autre. Et toi Preston, de quel côté est-ce que tu seras le jour de ma mise à mort ? Peut-être que tu ne bougeras pas, immobile assise à attendre quelque chose sous le porche à l’arrière de ta maison comme tu le fais maintenant. Même à travers les ténèbres qui commencent à s’installer je peux voir au loin le blanc de porcelaine de ton visage. Dans ma condition je ne peux pas apprécier le détail de tes traits. Je ne vois qu’un être vide, lisse de toute identité et cela me terrifie. J’essaie d’ignorer le rythme de mon cœur qui s’est douloureusement accéléré, la distance entre nous me semble équivalente à une ligne d’horizon. Plus j’avance et plus mon esprit se referme. Plus j’avance et plus j’ai envie de reculer alors que dans les instants les plus horribles de ma captivité j’ai tout vendu pour pouvoir te revoir une dernière fois. Est-ce un sourire que je vois sur ton visage ou mon œil unique me joue-t-il un tour vicieux ? Non, tu ne peux pas être cruelle à ce point, tu ne peux pas être capable de faire cela. Ma respiration me fait défaut, je m’essouffle des derniers mètres comme si une force invisible allait à contre-courant. Ton sourire à disparu. Peut-être parce qu’il n’y a plus rien d’encore assez vivant sur mon visage pour y répondre. Peut-être parce que mon regard est aussi vide que celui d’un mort. Peut-être parce que tes larmes n’arrivent même pas à évoquer la moindre étincelle en moi. Mon corps s’est simplement stoppé face au tien assis, les vieilles planches de la terrasse ont grincé sous mon poids comme pour m’ancrer dans la réalité de cet instant. Moi qui avait tant à te dire je ne trouve même plus le bon mécanisme pour actionner mes lèvres. Tu oses lever la main vers moi, me pétrifiant un peu plus. Tes doigts ont trouvés le chemin de mon œil droit. Comment tu la trouves Preston ? Suffisamment hideuse à ton goût ? Tu as toujours envie de moi après ça ? Tu veux toujours m’apprendre à parler le même langage que toi ? Tu veux toujours t’amuser avec moi comme tu t’amuse avec ces hommes du Capitole ? Ton contact contre ma joue m’arrache un frisson qui me fait légèrement reculer, échappant un murmure excédé dans un souffle. Amer, mesquin. C’est ce que tu as fait de moi, c’est ce qu’ils ont fait de moi, c’est ce que ce monde à fait de moi. Je ne peux plus supporter ton visage, quelque chose s’est mit à bouillonner en moi et menace de brûler mes entrailles. Je te dépasse de manière abrupte sans un regard de plus. Ce n’est pas pour toi que je suis venu, j’ai réussis à m’en persuader alors ne vas pas tout gâcher.

Je pousse la porte sans plus de cérémonie et aussitôt son odeur m’assaille. Au fond de moi je ne peux renier ce sentiment de rentrer à la maison et cela agrandit le vide dans mon cœur. Rien n’a changé depuis la dernière fois, c’est comme si je n’avais jamais été capturé et l’entremêlement étrange du passé et du présent me donne le tournis. Je laisse mon sac choir sur le sol près de la cuisine, me dirigeant tout de suite à l’étage. Je ne suis pas certain de ce que je vais y trouver, mais je me fiche de respecter ou non sa vie privée. Si elle s’est trouvé un autre chien errant tant mieux pour elle. Rien de tout cela et c’est le silence qui m’accueille. Je me retrouve pourtant hésitant devant la porte de la chambre. Je ne sais même pas si mes affaires s’y trouvent encore, peut-être s’en est-elle débarrassée. La main sur la poignée, je n’ose toujours pas entrer. C’est stupide, complétement stupide. Pourquoi ai-je ce doute maintenant ? J’ai eu tellement de temps pour me préparer à tout cela. Trop de temps pour y penser entre quatre murs. Je me détourne et mes pas choisissent plutôt de prendre la direction de la salle de bain. Je n’ai pas eu le luxe de pouvoir me laver depuis trop longtemps pour laisser passer cette occasion. J’ai encore trop de route à faire pour m’éloigner définitivement d’elle. Le néon grésille un instant puis s’allume, j’ai encore le souvenir des coupures de courant de l’hiver dernier lorsqu’elle allumait des bougies dans toute la maison et que cela déposait une ambiance particulière. La salle de bain est un sanctuaire de son image. Dans le moindre recoin trainent ses affaires et je dois respirer profondément par deux fois avant de parvenir à les ignorer. Je me libère de mes vêtements, cette seconde peau trop lourde et teintée de malheur, ce rôle que je dois endosser. Ils ne ressemblent plus à rien, ils puent le Capitole. Ils me donnent envie de vomir. Doucement je retire le bandage sale de ma main. Je ne suis même pas capable de la regarder plus de quelques secondes. Je frissonne un instant lorsque mon regard croise son reflet dans le miroir brisé. Il l’a toujours été pourtant la fissure semble s’être agrandie. Tu n’as pas aimé ce que tu y as vu Silk n’est-ce pas ? Dans l’un des fragments, la marque rougie et mon œil vide. La barbe a envahi mes joues, je crois que le rasoir qu’elle m’avait donné est toujours dans le tiroir. Moi non plus je n’aime pas ce que je vois. Je me donne envie de vomir. L’eau chaude me brûle le visage, elle me rappelle de mauvaises choses. J’ai l’impression de me dissoudre, mes cheveux sont encore poisseux de sang, l’eau se colore irrémédiablement de rouge. La tête me tourne, mes jambes sont sur le point de me lâcher, tout mon corps s’est mit à trembler. Pourquoi maintenant ? Pourquoi ici ? C’est de ta faute Preston. Je te hais. Je te déteste. J’ai peut-être échappé des cris et des sanglots entre les trombes d’eau. Leurs échos se sont répercutés contre le carrelage avant de disparaître à jamais. C’est un secret entre cette maison et moi.

Des gouttes glaciales coulent le long de ma nuque. Je n’ai même pas prit la peine de bien me sécher. Une longue trainée humide de pas sur le plancher, un fantôme évasif. Je veux partir au plus vite, m’éloigner de toi qui ravive toutes mes blessures. Mais cette porte je n’arrive toujours pas à la franchir. Cette chambre signifie trop de choses. Je sais ce que j’y ai laissé. Ce que nous y avons laissé. Et lorsque j’entre, là aussi rien n’a changé. C’est un véritable mausolée et cela me donne la nausée. Les draps du lit son toujours froissés, le livre de contes est toujours ouvert à la même page sur la table de nuit. Mes affaires sont là, elles n’ont pas bougées d’un centimètre. « T’es vraiment un sacré bordel Preston… » A peine murmurés, je réapprend à parler. Des vêtements propres prennent la poussière, soigneusement pliés sur une chaise comme si elle avait attendu mon retour. Ils appartenaient à son oncle, comme toutes les affaires masculines de la maison. Un mort qui porte les vêtements d’un autre mort, je me demande si cela change quelque chose pour toi. Les chaussures sont un peu trop grandes mais je les laces en toute hâte, elles feront l’affaire. Elle m’attend elle aussi, ma vieille amie. Je caresse son fut du bout des doigts. J’y ai gravé son nom l’hiver dernier, je me demande si elle l’a vu. J’espère qu’elle l’a vu. J’espère que cela lui a donné l’occasion de bien se réjouir, de bien rire. Je hisse l’arme sur mon épaule. J’aimerai te crever le cœur d’un coup de carreau, Silk Preston.

Je voudrais que tu meurs pour en finir. Quoi d’autre que ta mort pourrait me libérer complétement de mes chaines ? Mais est-ce que je serais vraiment soulagé si tu disparaissais ? Je savais que revenir ici était une mauvaise idée, son venin s’est réactivé pour semer le trouble dans mon esprit. La nuit est complétement tombée, je peux le voir par les fenêtres du salon derrière elle. Nos corps se sont fait face comme si elle avait décidé de me barrer la route. Elle n’a même pas prit la peine d’allumer toutes les lumières. Elle veut m’entrainer dans les ténèbres avec elle. Mes yeux ont croisés les siens et je n’ai pas pu réfréner plus longtemps la colère dans mon regard. L’arbalète est tombée lourdement sur le sol. L’une de mes mains s’est plaquée contre son cou et l’autre a enserré l’un de ses poignets. Le bruit de son corps percutant brusquement le mur ne m’a même pas fait sursauter. Je ne suis plus que désespoir. Il y a tant de choses que je voulais lui hurler mais ma voix reste muette. Je me contente de la regarder, ma main ne se serrant même pas plus sur sa gorge. Une foule de sentiments violents s’entrechoquent contre mes os, je suis en train de devenir fou de nouveau. Mes doigts tordent son poignet, mon pouce glisse le long de sa peau comme s’il voulait s’enfoncer entre ses veines. Je peux sentir un léger relief dans sa chair. Sans la quitter des yeux je plaque avec force son bras au dessus de sa tête avant de dévier pour inspecter sa peau en écartant mes doigts. Une cicatrice luisante entaille son poignet dans la longueur. Mon cœur rate un battement. Aussitôt je lâche son cou pour plaquer son deuxième bras, faisant un constant identique. Non. T’as pas osé faire ça Preston. Ma respiration s’accélère, se transformant en halètement, puis en hoquets. Un bruit informe sort du fond de ma gorge. Mes mains se resserrent un peu plus violemment sur ses poignets. La tête me tourne encore et encore. Je n’en peux plus. C’était la chose de trop. Je ne peux réprimer l’amertume de mes larmes plus longtemps. Pourtant c’est avec un tintement de fer que frappe mon cœur entre mes côtes. « C’est tout… » Les mots sortent avec peine, je m’étouffe avec ma propre bile. Je lutte contre les éléments, j’aimerai en finir maintenant. « C’est tout ce que t’as trouvé de mieux à faire ?! » J’ai tout quitté pour toi, j’ai tout foutu en l’air pour toi. « Tes petits copains du Capitole t’ont dit qu’ils voulaient plus de toi ?! C’est ça ?! Dis-moi ! » Ma voix se brise au fil des mots. Comment a-t-elle pu faire ça, comment a-t-elle pu me faire ça. Je la secoue un instant avant de la coller de nouveau contre le mur. « Qu’est-ce qui a pu rendre ta vie encore plus misérable Preston hein ?! Qu’est-ce qui a pu ébranler la grande Silk Preston ?! » Je m’arrête un instant, la douleur est trop vive dans ma poitrine. Je sais que je suis injuste mais c'est trop insoutenable. Je ne suis même plus capable de la regarder en face, mon visage s’est abaissé pour la fuir, je lui ai craché en pleine face toute ma haine pour ce monde. Je veux les voir brûler, qu’ils brûlent tous et mon amour pour elle avec. Merde. Je l’aime. Je l’aime et j’ai envie d’en crever. « J’ai tout donné pour toi… » A peine murmurés, mon ton semble s’être radoucit un instant. « J’ai vendu mon âme pour toi… et toi tu t’es foutue en l’air. Je… Je veux même pas savoir pourquoi t’as fait ça. Bravo, encore une fois t’as réussit à m’emmener là où je m’y attend pas… 2-0 Preston… » Un rire nerveux ébranle mes épaules un instant. Je redresse la tête brusquement. Mes lèvres se sont précipitées sur les siennes avec violence avant même que je ne puisse les réfréner. « Tu t’es foutue de ma gueule Preston. Toutes tes promesses, ces choses… que t’as faite… pour moi. » Je lâche ses poignets, comme une reddition. « Tu me veux ? Ben vas-y, prend moi. J’en ai plus rien à foutre. Tu peux jouer avec moi comme t’as toujours voulut Preston. Tu peux jouer avec moi comme tu joues avec ces enflures du Capitole. Je me fiche de toutes ces promesses, de gagner ou de perdre. Je me fiche de respecter encore les règles. Vas-y, tu peux faire tout ce que tu veux de moi. » Brise-moi un peu plus, apprend-moi ce que je ne sais pas. « Tu me connais, je ne suis pas assez intelligent pour me foutre en l’air tout seul, il faut toujours que je le fasse pour quelqu’un d’autre. » Mes mains retrouvent le col de son vêtement pour l’enserrer, mon corps se colle contre le sien. Son visage est trop proche, je peux sentir son souffle se mêler au mien. Mes larmes redoublent, je n’arrive presque plus à voir ses traits. Je sens mes muscles trembler de plus en plus fort. Je m’étais juré de ne plus l’aimer, je m’étais juré de l’oublier pour ne plus avoir mal. Mes mots deviennent presque transparents, mes lèvres entrouvertes n’échappent plus qu’un murmure avant de se coller maladivement aux siennes. « Vas-y Silk… prend mon corps et mon esprit... avant que je passe cette porte et que je ne disparaisse de ta vue à jamais. » Ma raison de vivre me donne envie de mourir.

Oui, leur dressage a marché, je t’aime encore.
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Silk Preston
DISTRICT 8
Silk Preston
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△ points : 0
△ multicomptes : Fenugreek (✝) Auden (D2)
△ à Panem depuis le : 01/04/2012
△ âge du personnage : 32 ans


can you save me?
statut: N'a alors mais alors absolument pas besoin de Swain Hawkins. Mothafucker.
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[Swilk] Tomorrow when the war began  Vide
MessageSujet: Re: [Swilk] Tomorrow when the war began    [Swilk] Tomorrow when the war began  Icon_minitimeLun 16 Juin - 2:40

Tu sais ce qu’ils disent, à propos des gagnants au Capitol. Je suppose que tu sais, c’est ce qui se dit partout. Ils disent que nous sommes bénis, que nous devrions être reconnaissants au Capitol de nous avoir offert une chance. J’étais comme eux. Je pensais que gagner était une chance, je pensais que rien n’était plus important que vivre, qu’il n’y aurait rien de plus dur que les jeux. Mais ce n’était que le début. Ça fait presque 18 ans à présent que je suis sortie des jeux. J’aurais pu vivre, tu sais j’aurais pu. J’avais des projets, avant. J’aurais aimé t’en parler, que tu me connaisses quand j’étais encore en colère, que tu rencontres Silk à quinze ans et que tu lui dises que tu arriverais un jour, que tout finirait par bien aller. C’à lui aurait fait du bien, elle aurait appréciée de savoir que tout n’était pas perdu pour elle. À tes côtés, j’avais l’impression de redevenir innocente, pure. Tu rendais toutes ces choses presque possibles à nouveau. Tu étais le renouveau, tu représentais l’espoir, tu étais toutes ces envies que je n’avais jamais prononcées à voix haute. Tu étais la sérénité d’un soir d’été sur la terrasse, un corps contre lequel se blottir sur le canapé pendant l’hiver. Il y avait en toi une tendresse dont tu n’étais pas conscient, une aura de douceur que seuls peuvent détenir ceux qui en ont manqués. Étais-tu tendre, toi, avec Castiel ? Est-ce qu’il venait voir son grand frère lorsqu’il avait peur ? Est-ce qu’il voyait en toi ce que j’y vois ? Est-ce pour lui que tu fais tout çà ? J’ai observé ses jeux, et j’ai pensé à toi. Je l’ai observé se battre, je l’ai observé essayer. Je me suis dit qu’il ne pouvait être que ton frère. Et puis je l’ai vu mourir, j’ai observé la fièvre le saisir et la mort l’emporter. J’ai observé Castiel mourir et égoïstement je n’ai pensé qu’à toi.

Au début, je crois qu’ils voulaient bien faire tu sais. C’est là que les hommes sont le plus dangereux, lorsqu’ils pensent bien faire, lorsqu’ils croient leur cause juste. Je ne crois pas qu’ils se soient rendu compte. Ils ont certainement regardé les pertes, ils ont regardé la mort et la destruction et ont pensé « plus jamais ». Crois tu que le monde puisse il se classer en blanc et en noir ? Crois-tu après tout ce que nous avons vécu qu’il existe un bien et un mal ? Crois-tu qu’il n’y ait que des monstres au Capitol ? Suis-je un monstre à tes yeux ? Je fais partie du système comme ta mère avant toi, comme ton frère durant un court instant. Nous ne sommes que les rouages d’une machine, nous ne sommes que des pièces d’un ensemble, toi, moi, nous. Nos vies ne nous appartiennent pas et pour toi comme pour moi, l’illusion est bien plus cruelle, car nous n’y avons jamais cru. Je sais que le monde n’a pas toujours été ainsi. Je sais que le monde ne restera pas toujours comme il l’est à présent et je sais que nous ne serons pas là pour le voir. Les rebelles, ces gens avec qui tu t’es associé, ils y croient eux. Est-ce que tu y crois toi aussi ? À tous ces idéaux ? Tu te dois d’y croire, tu dois y croire. Sinon tout ça n’aura servi à rien. Je veux que tu y croies, je veux qu’il reste en toi une part d’espoir, je veux que tu te battes, parce que moi je n’en ai plus la force. Je veux que tu me prouves que j’avais raison, raison de t’aimer, de t’aimer encore. Malgré tout.  

On ne se rend jamais vraiment compte, de ce qu’une personne peut laisser derrière elle lorsqu’elle nous quitte. Quelque part, ce sont ces petits détails, ces instants suspendus dans le temps qui rendent la perte plus réelle, plus palpable. Elles sont restées toutes ces choses, tandis que toi tu n’étais plus là. Elles étaient la mémoire de tes gestes, tout ce qu’il me restait de toi. J’ai trouvé une tasse avec un fond de café sur la table de la cuisine. Tu l’as laissé là, avant de sortir, je crois. Il aurait suffi que je sois là, ce matin-là. Je t’aurais châtié comme un enfant en te demandant de la mettre dans l’évier. J’aurais peut-être joué un petit peu, en te demandant de faire la vaisselle. J’aurais ri à l’expression de ton visage, et j’aurais poussé ma chance jusqu’à t’embrasser sur le coin des lèvres. Tu aurais reculé légèrement, comme tu le fais à présent, comme un chien que l’on aurait trop souvent battue qui aurait peur du contact de l’être humain, car il ne lui apporte que la douleur.

J’aurai grimacé légèrement et j’aurais posé ma main sur ta joue, parce que c’est là qu’elle semble toujours trouver sa place. Est-ce un souvenir ? Ou quelque chose que j’ai imaginé ? Je ne sais plus très bien tu sais, j’ai du mal à faire la différence parfois. J’aimerai que ça soit un souvenir et j’aimerai que tu t’en rappelles. Que tu te rappelles de ma main sur ta joue, de tout ce que j’ai essayé de te dire sans jamais y parvenir.  

Le traitre dans ma poitrine bat trop fort. Et il bat pour toi, comme si tu ne l’avais jamais quitté, il retrouve son rythme qui semblait depuis si longtemps oublié. Je me demande si ton cœur bât le même tempo. J’observe les nouvelles cicatrices sur ton visage, ces stigmates dont je ne sais rien. Il y a une colère dans ton œil unique, une colère que je n’y avais jamais vue. Elle brûle ma peau, consume chaque parcelle de mon être et je la laisse faire. Elle est étrangement rassurante, familière. Je voudrais qu’il ne reste que la colère, je voudrais qu’il y en ait assez pour que je puisse te haïr. Moi je n’ai plus la force d’être en colère, alors je me contente de t’aimer un peu plus. Je sais que je ne devrais pas, je sais que ce n’est qu’une illusion. Mais, à quoi bon lutter ? La finalité sera la même. Je suis compromise. Je sais qu’il n’y a plus aucune échappatoire pour moi. Même la mort n’a pas voulu de ma peau. Tu recules légèrement à mon contact, et j’aimerais tellement en souffrir, j’aimerais me dire que je suis surprise. Putain, j’aimerais tellement que ça fasse mal. Mais je ne ressens rien, rien d’autre que ce vide qui m’étouffe, rien d’autre que ce trou dans ma poitrine qui réclame ta présence, mais ne peut s’en satisfaire.

Tu t’engouffres dans la maison, et j’aimerai croire que tu n’es pas réel. Je voudrais te retenir, mais n’esquisse pas le moindre geste pour le faire. Il y a du mépris dans ta démarche, une haine que je ne sais pas exactement placer, mais qu’au fond je sais mériter. J’aimerais retourner m’enfermer dans l’illusion que toi aussi tu étais un monstre de mon imagination. Mais je n’y parviens pas. Je sais que tu es aussi réel que les étoiles dans le ciel, que l’air humide du crépuscule, aussi réel que dans mon souvenir. Les images ne se superposent pas, que tu es différent à présent. Mais c’est toi, indéniablement toi. Et tu es plus beau encore que dans mon souvenir, mon amour pour me fait presque mal au ventre. J’y porte une main, et je ferme les yeux quelques instants. Comme une tempête tu es passé sans te retourner, tout est calme à présent.

Lorsque je suis revenue, j’ai espéré te trouver dans la maison. J’ai tellement souhaité qu’ils aient menti. Jove m’a sorti du Capitol et m’a ramené au district 8. Et j’ai du  réapprendre à vivre comme une enfant réapprend à marcher, petit à petit, pas par pas. J’ai réappris à survivre sans toi. Tu n’étais pas là bien sûr. Je t’en ai voulu, quelque temps. J’étais déçu que tu leur donnes raison. Ils m’ont affecté une infirmière pour me surveiller les premières semaines. Elle est repartie à présent, rentrée au Capitol pour les rassurer. Je n’ai plus d’envies suicidaires, je serais opérationnelle pour les prochains jeux et plus important encore, je ne t’aime plus. Je dois t’avouer quelque chose. Je leur ai menti. Et j’ai toujours été douée pour mentir. Tu ne m’as jamais vu au meilleur de ma forme, quand j’y croyais encore. Je pouvais convaincre n’importe qui, de presque n’importe quoi. C’était utile, dans ce que je faisais pour le Capitol. Tout là-bas n’est que fards et illusions.

Mais pas avec toi. Je n’ai pas joué avec toi, je n’ai jamais prétendu. Tu étais si vrai, il y avait en toi cette naïveté, cette façade presque ingénue. J’aimais t’observer découvrir toutes ces choses que tu aurais dû savoir depuis longtemps, j’aimais faire partie de tout çà. Tu me donnais l’impression d’être utile, tu me donnais l’impression de compter pour toi. Tu me donnais l’impression à mon tour d’être réelle. Et puis le miroir a volé en éclat, et je l’ai porté à mes poignets. Tu sais que j’ai toujours eu un problème avec les miroirs, ils nous reflètent avec bien trop d’exactitude. On se retrouve face à soi même. Le Capitol est couvert de miroirs, si tu savais comme les gens y sont vaniteux. En s’y regardant, ils ne voient rien d’autre que des images déformées, ils occultent le réel sous leurs artifices. C’est plus simple ainsi. Moi je n’y suis jamais parvenu. Et je me demande ce que j’y verrais. Le seul regard que l’on s’accorde est souvent celui des autres sur nous même. Ce que les gens nous pensent être plutôt que ce nous sommes. Moi ce que j’y vois, c’est une épave, une pauvre loque sans âme ! Toi qu’est-ce que tu vois quand tu me regardes ? Est-ce que tu as vu quelque chose d’assez intéressant pour t’y être attardé aussi longtemps ? Tu vois, c’est peut-être pour cela que j’ai pris les cachets, que j’ai voulu croire à ce qu’ils me disaient sur toi. Je voulais pour une fois me laisser aveugler, pour une fois je voulais croire au mensonge.

Je ne sais pas ce qui me sort de ma torpeur et me décide à rentrer. Je fais quelques pas hésitants. Je ne sais pas ce que je vais trouver en te voyant. Tu n’es pas dans le salon, et j’entends l’eau coulée à l’étage. La scène est familière et pourtant rien ne sonne juste. Je flotte comme dans un rêve, c’est étrange. Je sais que tu es là haut, je sais que tu es dans la maison avec moi, mais tu ne sembles pas plus présent que tu l’étais hier. Ton fantôme était un compagnon constant. Et j’aurais aimé ne plus penser à ton visage, oui, c’est la seule chose que je voulais. J’aurais aimé ne plus me souvenir de la forme de tes lèvres, de la courbe de ta mâchoire. J’aurais voulu oublier ton odeur, ne plus sentir ta chaleur, ne plus vouloir tes bras. Ne plus te vouloir toi. J’aurais aimé te haïr, j’aurais aimé parce que les choses auraient été plus simples. Comme ce soir, si j’en avais le courage, je monterais et je te hurlerais de sortir de chez moi. Si j’en avais le courage, je te supplierais de rester. Mais je suis lâche, j’ai toujours été une lâche.

Alors je reste planté en bas des escaliers, la main sur la rambarde, écoutant les signes d’une vie que j’avais oubliée, tendant l’oreille pour t’entendre. Il n’y a rien d’autre que le bruit de l’eau. Tu rechignais tellement à utiliser l’eau chaude, comme si mon invitation était déjà trop. Tu ne voulais pas dérangeait, tu voulais partir, tu ne resterais que quelque temps, juste quelques jours. Des jours qui sont devenus des semaines, des semaines qui sont devenues des mois. Tu n’avais aucune raison de rester, mais tu n’avais aucune raison de partir. Tu n’avais nulle part où aller, alors tu m’as choisi comme point de chute. C’est ce que j’aimais penser, que tu m’avais choisit. Je sais à présent que ce n’était pas tout à fait vrai. Je crois savoir. Je ne sais plus. Je recule et contemple le salon. J’y passe le plus clair de mon temps à présent. Je mange parce que Jove m’y oblige, je sors parfois sur la terrasse pour ne pas devenir folle, mais uniquement quand la nuit est tombée. Je n’allume jamais les lampes, la lumière me fait mal aux yeux et j’ai peur de t’y voir. Le cendrier sur la table basse déborde de mégots consumés jusqu’aux filtres. Je bois pour dormir, je bois pour rester éveillée, je bois tellement que je peux certainement coucher le bon Goodsheperd sous la table sans sourciller. J’ai trop d’argent à gaspiller et une vie à anéantir. Et le pire, dans tout çà c’est que je prétends que tout va bien, je prétends pour eux comme toujours. Peu importe que je n’y croie pas une seconde, peu importe tant qu’ils y croient. J’aimerais que tu y croies aussi, te prouver que j’ai été plus forte que çà, que j’ai réussi à te surmonter. Et peut-être alors que j’arriverais à m’en convaincre moi-même.

Pourtant, quand je te vois devant moi, je sais qu’il n’en est rien. Tu portes les vêtements que j’ai laissé pour toi des mois auparavant, ton arbalète sur l’épaule. Je ne t’ai pas entendu arriver, je crois que j’ai décidé sciemment d’ignorer tes pas dans l’escalier. Je voudrais te sourire ou te cracher au visage, je voudrais te prendre dans mes bras ou te frapper au visage. Je ne fais rien de tout cela, je t’observe dans la semi-obscurité et essaie de mémoriser ta nouvelle apparence pour la faire mienne. Pour me souvenir de toi quand tu seras inéluctablement parti à nouveau. Tu ne peux pas rester, tu n’en as pas l’intention. Je ne vaux pas plus qu’une arbalète, tu y as gravé mon prénom. Pour quoi faire ? Trop de questions se bousculent dans ma tête. Je n’en pose aucune. Je sais que rien au monde n’arrivera à m’extraire de la prison que je me suis construite. Il n’y a que toi, il n’y a plus que toi. Et je prendrais tout ce que tu auras à me donner, je prendrais chaque parcelle de ta haine, j’embrasserais ta colère jusqu’à la faire mienne. Enfonce-moi la tête sous l’eau je t’en supplie.

L’arme tombe sur le parquet, le bruit de l’impact brisant le silence. Je ne réagis pas, je me pousser contre le mur et ma tête heurte brutalement le bois, me faisant vaciller quelques instants. Je n’ose pas te regarder dans les yeux, je ne veux pas m’y voir, mais tu m’y forces. Tout est bleu, même ta colère. Je rêve de t’entendre hurler, je rêve que tu me tues de tes mains. J’ai attendu pendant si longtemps. Je me hais, d’aimer le contact de tes mains sur ma peau, de savourer la chaleur de ton étreinte. Je me hais de t’aimer encore si fort, si fort que j’ai envie d’en mourir. Je voudrais juste qu’on en finisse, s’il te plait, serre juste un petit plus fort, juste assez pour que je m’endorme. Mais tes mains ne sont pas violences, même aujourd’hui. Je sais que tu as trouvé les cicatrices. Elles n’auraient pas dû exister, elles auraient dû disparaitre avec moi. Tu n’avais pas à subir çà, tu n’avais pas à voir tout çà. Qu’est-ce que tu penses de l’épave que tu as laissée ? Un bruit animal sort de ta gorge, les larmes qui suivent provoquent irrémédiablement les miennes. Des sanglots qui se répercutent sur les murs trop vides. Si je pouvais te consoler, je le ferais. Mais tes doigts enserrent mes poignets et mes maigres tentatives pour m’en dégager sont infructueuses. Je t’ai déjà tenu dans mes bras jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de larmes, j’ai veillé ta vie comme la mienne et je n’ai pas sût t’empêcher de souffrir. Je devrais être en colère, je devrais t’en vouloir. Mais j’en suis incapable, au travers des larmes chaudes qui inondent mes joues et brûlent ma peau, je vois simplement la douleur sur ton visage et je voudrais la prendre, t’apaiser encore. Mes derniers instincts de combattantes se sont envolés et je ne combats plus. Je ne veux pas te combattre.

Sa voix est rauque, comme s’il n’avait pas parlé depuis trop longtemps. Comme s’il avait passé trop de temps à crier. Moi je me suis entrainé à parler, aux médecins, aux pacificateurs, avec Jove et l’infirmière et à toi parfois. C’est ridicule, seuls les fous parlent au silence. Tu as entendu tellement de choses que tu ne sauras jamais, je t’ai murmuré tellement de mots d’amours, tellement d’injures. Tu n’en sauras jamais rien, c’est bien mieux ainsi. Tu me répondais parfois, mais jamais tes mots n’ont sonné juste. Contrairement à ceux que tu prononces maintenant, chacun d’entre eux se perd dans la pénombre et entaille peu à peu mon cœur.

Tu es au courant. Depuis quand ? Peut-être depuis toujours. Je me sens soudainement nauséeuse, des implications que cette information. Savais-tu que c’était une pute qui t’embrassait sur la bouche ? Savais-tu que tu as eu bien plus que ce qu’ils n’auront jamais ? Comment peux-tu penser que c’est pour eux que j’ai fait ça ? Il n’y a que toi, il n’y a plus que toi. C’est ton départ qui a rendu ma vie plus misérable, c’est m’entendre dire que tu n’étais plus là, m’entendre dire que je n’étais qu’une mission pour toi et y croire. J’aurais aimé être importante pour toi. Comment quelqu’un comme toi aurait-il pu vouloir de quelqu’un comme moi ? Bien sûr que je n’étais qu’une mission, comment aurait-il pu en être autrement ? La grande Silk Preston n’existe pas, la grande Silk Preston n’est qu’une gamine amoureuse d’une illusion. Elle voulait simplement que quelqu’un l’aime, que quelqu’un oublie qui elle était. Je voulais simplement que tu m’aimes, était-ce trop demander ? Je n’ai pas compris, comme tout çà est arrivé. Je n’ai pas compris quand mon âme a commencé à réclamer la tienne, quand ma peau implorait ton contact. Je n’ai pas compris parce que je ne suis pas tombée amoureuse d’Adonis, j’ai appris à l’aimer au fil du temps. Mais pas avec toi, jamais avec toi. Tout a été violent, brutal. Je suis tombée, de haut, si rapidement que je n’y aie pas cru moi-même. Je suis tombée amoureuse de toi, brutalement, un orage qui éclate un soir d’été, un coup de poignard dans l’épaule. Sans avertissement, je suis entrée dans l’arène sans attendre la fin du décompte. Qu’est-ce qui ébranle la grande Silk Preston ? Se rendre compte qu’elle valait encore moins que ce qu’elle s’était laissé imaginé, se faire piétiner son cœur déjà en milles morceaux. Qu’est-ce qui ébranle la grande Silk Preston ?

« Toi ! C’était toi ! »

Ma voix me fait défaut, je ne suis même pas sûre d’avoir prononcé à voix haute ma pensée. Ma gorge est serrée par les sanglots qui continuent, sans un flot discontinu. Qu’importe, tu continues de parler, de cracher ta haine. Et je sens que quelque part, cela te fait du bien. Tu as attendu si longtemps toi aussi. Pourquoi ? Tu t’es laissé prendre au piège. Tu t’es laissé prendre au même piège que moi n’est-ce pas ? Je voudrais que tu me le dises. Dis-le-moi s’il te plait et qu’on en finisse.  

Tes lèvres sur les miennes sont comme une bouffée d’air douloureuse. Cela n’a rien de tendre et je pleure plus fort. Je m’accroche à ce contact comme s’il n’y avait plus que çà au monde, comme si ce simple contact pouvait me sauver. Ce n’était pas un jeu pour moi, cela ne l’a jamais été. Pas au bord de la rivière, pas durant tous ses mots, pas ce soir.

Est-ce que je veux Swain Hawkins ? Plus que tout. Mais il n’est pas comme eux, il n’est pas comme tous les gens du Capitol. Je voudrais avoir le courage de prendre et juste prendre et de ne rien lui donner. Mais j’en suis incapable. J’aime Swain Hawkins de toute mon âme, j’aime ses faiblesses, ses fêlures, ses cicatrices. J’aime l’homme qui s’est présenté chez moi si faible que j’ai cru pour sa survie, j’aime l’homme brisé que je n’ai pas su reconstruire. Mes mains enserrent sa taille, cherchent sa peau sous le vêtement, juste un peu de contact.

« C’est ce que tu veux ? C’est ce que tu veux Swain ? Tu veux connaitre Silk Preston, celle qui fait la pute au Capitol parce qu’elle n’a rien trouvé d’autre à faire de sa vie ? Tu veux que je te traite comme eux ? C’est ça que tu veux ? Que je te fasse ce que je fais aux hommes du Capitol ? »

Il n’y a pas de colère, juste des mots blancs, vides de sens, comme mes mains qui s’affairent à déboutonner sa chemise. Je prétends ne pas voir les cicatrices, je prétends ne rien voir. Mais mes mains tremblent, je suis incapable de défaire un bouton de plus. La constations, m’arrache, un nouveau sanglot, je relève la tête pour le regarder.

« Pas comme ça, pas comme çà. »

Comme une litanie contre ses lèvres, des mots murmurés perdus dans mes sanglots. À mon tour, mes lèvres cherchent les siennes, mes mains entourant son visage, traçant la cicatrice apparue durant son absence.  

« Ils m’ont dit que… » Je ne peux pas faire ça, je n’en ai pas la force. « Le Capitol m’a dit que tu étais mort, ils m’ont dit que tu avais préféré partir. » Je montre mes poignets, tremblant comme une feuille. « Je pouvais pas vivre sans toi, je pouvais pas vivre sans toi Swain. Je me suis loupé, je me suis loupé et ils m’ont dit que tu étais partit avec les rebelles, que… » Il n’y a plus aucune pensée cohérente qui me vient, plus rien n’a de sens, sinon l’idée que Swain est là. Que Swain ne m’a pas laissé. Swain. « … Ils m’ont dit que tu ne m’aimais pas que j’étais qu’une mission pour toi. Et moi je les ai crus Swain, je les ai crus. Ils m’ont enfermé dans une chambre et ils m’ont donné des cachets, et je les ai pris, pour t’oublier. C’était pour t’oublier. » Les sanglots me donnent la nausée, j’ai du mal à respirer, je m’adosse au mur pour ne pas que mes jambes flanchent. « Parce que moi je t’aime Swain. Y’a que toi qui compte. Fais semblant s’il te plait. J’ai… tu sais ce que j’ai fait, tu sais ce que je fais pour eux. Mais jamais comme çà Swain. Juste toi, juste toi. Putain je t’aime Swain, me laisse pas. Je suis terrifiée Swain. Me laisse pas, j’ai besoin de toi, me laisse pas. »  

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