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 Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas

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Reed Emerson
DISTRICT 11
Reed Emerson
△ correspondances : 1464
△ points : 11
△ multicomptes : Charlie la Pacificatrice, Juju le Rebelle & Gold la rêveuse (Ex Elyas)
△ à Panem depuis le : 09/01/2013
△ humeur : Se sent vide et abandonné, désespéré par la chute de Coin et l'échec de la rébellion.
△ âge du personnage : Vingt-six ans
△ occupation : Sniper dans l'armée du Treize


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MessageSujet: Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas   Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas Icon_minitimeJeu 29 Aoû - 13:42

Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas Mila_alex53

Debout au pied du lit, impeccable dans mon costume à la coupe parfaite, je la regarde dormir, bercé par le rythme de sa poitrine qui se soulève au gré de ses inspirations. Ses longs cheveux blonds encadrent les traits délicats de son visage, et son corps nu est gracieusement empêtré dans ses draps de soie. Je dois reconnaitre qu’elle ne manque pas de charme ; en vérité, elle est même d’une beauté à vous couper le souffle, d’autant plus qu’elle n’a pas succombé aux artifices du Capitole ; sa peau n’est ni tatouée, ni percée, ni colorée d’une teinte étrange. C’est le genre de femme que tous les hommes de Panem rêveraient d’avoir dans leur lit, celle que tous les Capitoliens s’arracheraient pour l’exhiber à leur bras dans les soirées mondaines. Mais elle n’est pas que l’allégorie suprême de la beauté, elle a également beaucoup d’esprit, et à plusieurs reprises, je me suis surpris à rire à ses remarques. Dans d’autres circonstances, j’aurai pu nouer des liens avec elle, tomber amoureux, peut-être. Mais elle n’est pas Kath, et là se trouve toute la différence. Ses baisers n’ont pas la saveur de ceux de Kath, ses caresses ne sont pas aussi tendres que celles de Kath. L’odeur de sa peau, le son de son rire, la lueur dans ses yeux, la mélodie de ses gémissements… ça n’a rien à voir. Tous ces détails me sont parfaitement étrangers, et m’agressent presque. Elle n’est pas Kath. A vrai dire, elle n’est personne. C’est à peine si je me rappelle de son prénom. Elle n’est rien de plus qu’une inconnue à mes yeux, dont le souvenir s’effacera sitôt que j’aurai passé le pas de sa porte. Rien de plus qu’une inconnue, et pourtant nous nous sommes unis le temps d’une étreinte charnelle, tandis que je lui susurrais à l’oreille que pour moi, il n’y avait qu’elle. Des mensonges évidents qu’elle acceptait pourtant de croire bien volontiers. Parce qu’elle a ouvert sa bourse pour m’avoir dans son lit, pour passer du temps en ma compagnie. Pour se faire baiser par Elyas Aedan Chesterfield, le grand gagnant des 71èmes Hunger Games, et qui plait tant à la gente féminine depuis sa victoire aux Jeux, et son exposition sur le devant de la scène médiatique. Je me dégoûte autant qu’elle me fait pitié. Elle a sûrement tous les hommes à ses pieds, prêts à se battre pour un seul de ses battements de cils, et pourtant elle paye des sommes considérables pour s’offrir mes services, parce que coucher avec d’anciens Vainqueurs est une preuve de richesse et de prestige ; je l’imagine déjà se réjouir à l’idée de se vanter de ses exploits auprès de ses amies dès le lendemain. Et moi, j’accepte docilement de me plier à ses quatre volontés, de me soumettre une fois de plus à cette règle tacite conclue entre le président Snow et moi. Je secoue tristement la tête, avant de tourner les talons et de quitter cette maison, l’abandonnant derrière moi. Sans regrets.


[…]


De retour au Centre de Formation, je regagne directement nos appartements, au neuvième étage, sans m’attarder plus que de raison auprès des gens que je croise sur mon chemin. J’ai le besoin pressant de prendre à nouveau une douche, de sentir l’eau chaude couler le long de mon corps, qui emporterait avec elle mes pêchés, pour le moment du moins ; je me sens sale, souillé dans ma chair et dans mon âme. Et maintenant que je sais que Kath est toujours en vie, en sûreté au District treize, le poids de la culpabilité me terrasse de jour en jour. J’ai l’impression de la trahir. Ce n’est d’ailleurs pas qu’une simple impression : je la trahis. Parce que c’est elle que j’aime, que j’aime à en mourir, mais c’est dans le lit de toutes ces vieilles rombières que je passe mon temps. Parce que je crève de trouille à l’idée que le Capitole s’en prenne à ma famille. A ma petite sœur, à qui je tiens par-dessus tout. Parce que je suis un lâche qui n’ose pas se rebeller contre les tortures morales qu’on m’inflige jour après jour, après les tortures physiques que j’ai subies dans l’Arène. Je traverse le salon désert, sans me soucier du fait que l’équipe de préparation devrait être, à l’heure actuelle, scotchée à l’écran de télévision pour suivre avec attention les péripéties de Mattys, et j’atteins enfin la porte de ma chambre, que je m’empresse de pousser, mais la douche ne sera pas pour tout de suite. Car Cersei Locke est assise au bout de mon lit, guettant probablement mon arrivée. Au fond, cela ne m’étonne pas le moins du monde, surprendre les autres est sa marque de fabrique. Tout n’a pas toujours été rose entre nous, ce n’est d’ailleurs toujours pas le cas. J’imagine qu’elle m’en veut terriblement de n’avoir rien fait pour sauver sa sœur alors qu’en tant que fils de médecin, guérir les blessures est ce que je sais faire de mieux. Mais quand je l’ai retrouvé, allongée de tout son long dans une mare de sang, de son propre sang, le corps agité de légers soubresauts, il était déjà trop tard pour elle. Trop tard pour lui venir en aide. Trop tard pour tenter quoi que ce soit. Cependant, je suis content d’être resté auprès d’elle à lui tenir la main et lui caresser les cheveux jusqu’à ce qu’elle expire son dernier souffle, soulagé que le dernier visage qu’elle emportait avec elle ne soit pas celui de son meurtrier, mais celui d’un garçon de son District. Mais je comprends que le fait que j'ai remporté les Jeux soit difficile à accepter pour mon ancienne Mentor alors que sa petite soeur, elle, n’y a pas survécu. Malgré tout, je l’apprécie, même si je n’en laisse rien paraitre. Pourquoi ? Je l’ignore moi-même. Peut-être à cause de ce même réflexe absurde qui m’a poussé à rejeter Kath à mon retour des Jeux, à la tenir délibérément éloignée de ma nouvelle vie.

« J’ai rencontré des Sponsors, hier. On peut envoyer à Mattys dès ce soir un plat chaud et de quoi boire. Mais par pitié, qu’il arrête de s’allier avec un sourd, ça ne lui apportera rien, si ce n’est des ennuis. », je lui annonce, tout en retirant ma veste de costume que je jette nonchalamment sur le lit, à côté de Cersei. Alors qu’elle relève la tête vers moi, je devine à ses yeux rouges qu’elle a pleuré. Et sans même qu’elle ne s’explique, je comprends. Il n’y a eu besoin que d’un regard pour que je saisisse l’ampleur de la situation. Mattys. Il est arrivé quelque chose à Mattys, j’en suis convaincu. Ce qui explique le salon vide. Mattys… Mattys est mort, et cette vérité me percute de plein fouet, me coupant le souffle aussi efficacement qu’un coup de poing en pleine poitrine. Mattys s’est fait massacrer dans l’arène pendant que je m’envoyais en l’air avec cette fille. Les grands yeux encore humides de Cersei semblent me hurler « Et toi, où étais-tu pendant ce temps ? Où étais-tu pendant que je regardais ce garçon se vider de son sang ? » mais elle sait pertinemment où je me trouvais, bien entendu. Elle n’ignore rien de mes supplices, puisque c’est elle-même qui m’a poussé vers la prostitution.

« Mattys ? », je lui demande d’une voix rauque, les sons restent coincés dans ma gorge, mais je connais déjà la réponse. Mattys est mort. Il est mort pendant que je m'envoyais en l'air, c'est abject de ma part. Quel genre de mentor suis-je donc ? La réponse est une évidence. Le genre qui a, avec les années, perdu petit à petit l'espoir de voir ses tributs rentrer vivants, et qui ne se soucie guère plus de leur sort, désormais. Le Capitole m'a tout pris, tout volé, jusqu'aux dernières preuves de mon humanité. 

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Dernière édition par Elyas Aedan Chesterfield le Dim 15 Sep - 18:44, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas   Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas Icon_minitimeSam 31 Aoû - 17:08


✤ tu étais formidable, j'étais fort minable
(elyas&cerseï)


Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas Tumblr_me5jj0HVPp1qc5iq8o1_250  Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas Tumblr_me5jj0HVPp1qc5iq8o3_250
Tu étais là, comme tous les ans, debout devant ton écran d’un air imperturbable. Les deux stylistes et toi étiez regroupés dans le salon, à suivre les péripéties de votre tribut survivant… et tout avait basculé. Il était mort, comme tous les autres. Ainsi, si tes calculs étaient exacts, tu avais désormais perdu quinze tributs depuis le début de ta carrière de mentor. Certains avaient péri dès le bain de sang, dans d’atroces souffrances la plupart du temps, comme ta sœur par exemple… et puis d’autres étaient parvenus à se hisser en finale, comme lors de celle de l’année dernière, pour finalement échouer aux portes de la victoire. Et il y avait Mattys, qui n’avait pas toujours fait les meilleurs choix mais en qui tu avais cru, véritablement, parce que Mattys Hyvittae était un bon gosse et méritait de revenir.
Mais il ne reviendrait pas. C’était fini. Tu n’osais même pas imaginer l’état dans lequel devaient être actuellement plongés son père et son frère jumeau-et-un-peu-plus, comme tu le disais toi-même pour rire… allais-tu vraiment encore avoir le courage de retourner au cabinet de monsieur Hyvittae comme si de rien n’était, une fois de retour au neuf ? Mattys ne t’avait que rarement parlé de son géniteur, et tu croyais savoir que leur dernier échange n’avait pas été des plus cordiaux… mais la perte d’un enfant, ce n’était jamais rien. A force de rencontrer le visage de parents éplorés par la perte de leur progéniture au cours des Jeux, tu avais fini par le comprendre… plus que n’importe qui d’autre, peut-être.

L’équipe de préparation avait déserté sitôt le coup de canon retenti, et ceci après une crise de nerfs de la styliste de Mattys qui, après avoir assuré être prête à aller voir Snow en personne pour lui demander de quoi sauver son tribut si valeureux (hm hm), s’en était finalement retirée en pleurant à chaudes larmes… te laissant seule et dans un profond état de désarroi. L’hôte également s’en était retiré, et tu t’étais ainsi retrouvée seule, puisqu’Elyas était… occupé. Encore quelqu’un détruit par les Jeux. Par toi, aussi. Mais il était vivant, au moins… Quoique, au final, quel était le mieux ? Mourir n’aurait-il pas été plus doux que continuer à vivre dans de pareilles circonstances ? Les tributs morts n’auraient sans doute pas pensé de la même manière, mais… à cet instant, tu étais comme déphasée. Plus rien n’avait d’importance.

Ce n’était que quelques minutes avant le retour d’Elyas que tu avais compris dans quel état tu t’étais mise après t’être retrouvée totalement seule avec toi-même. Ainsi, plutôt inconsciemment que par pure et dure provocation (pour une fois), tu avais utilisé quelques serviettes en soie en guise de mouchoirs, et puis tu avais trouvé une bouteille… quelque part. Ton maquillage avait coulé… à moins que cette Capitolienne stupide n’ait eu raison (ne serait-ce que sur ce point) en te disant que cette marque-là résistait à toutes sortes d’intempéries et que dans ce cas, ce soit uniquement le poids de tes larmes séchées que tu percevais sur tes joues… tu n’en savais rien, à vrai dire. Et tu t’en contrefichais pas mal, aussi. Ton tribut était mort, encore, et tu t’étais accordée un petit temps pour t’apitoyer sur son sort. A présent, tu allais devoir apprendre la nouvelle à ton co-mentor de la plus délicate des manières possibles et ensuite, pour prouver que tu ne te laissais pas abattre et que « tout ceci n’était qu’un jeu », tu devrais te montrer forte, élégante, bonne joueuse. Retourner un banquet ou tenter de faire avaler de la nourriture par le nez à certains des fêtards n’étaient pas vraiment parmi les meilleurs moyens pour conserver sa dignité, tu t’en étais rendue compte avec le temps… alors autant te préparer dès maintenant à la soirée à venir.
Respirer, surtout.

Pour te calmer, tu avais un peu lissé les plis du lit d’Elyas, sur lequel tu avais pris le parti de l’attendre, et puis bu encore quelques gorgées d’alcool.
Et il avait fini par arriver, après un laps de temps dont tu n’avais aucunement conscience. Tu n’avais pas relevé le regard dans sa direction, pas immédiatement. Pas même le moindre salut n’avait franchi tes lèvres. Pas la force. Après quelques minutes ? heures ? passées à pleurer ainsi, tu te sentais totalement vidée, toi la fille qui ne se laissait jamais aller aux larmes… parler allait te demander un effort considérable. Annoncer les dernières nouvelles allaient te fendre le cœur.

Elyas jeta sa veste sur le lit comme si de rien n’était, et engagea la conversation – à nouveau l’air de rien. Comme si tu ne savais pas d’où il revenait… ça ne t’aidait pas franchement à te sentir mieux, tout ça… Tu t’obstinas donc à fixer un point imaginaire, en face de toi. « J’ai rencontré des Sponsors, hier. On peut envoyer à Mattys dès ce soir un plat chaud et de quoi boire. Mais par pitié, qu’il arrête de s’allier avec un sourd, ça ne lui apportera rien, si ce n’est des ennuis. » Crack. Tu l’entendis résonner du plus profond de ta cage thoracique, ce petit bruit si caractéristique – si chimérique, aussi – indiquant le nouveau coup de poignard que tu venais de te prendre en plein cœur. Tu relevas lentement la tête vers le plafond pour éviter à tes larmes de couler – pas devant un de tes tributs, jamais, tu te l’étais promis, et ceci même si le tribut en question était désormais ton collègue depuis des années… Tu soupiras profondément. Posa finalement, enfin, tes grands yeux sur le jeune homme. Et il comprit tout seul.

« Mattys ? » te demanda-t-il d’une voix blanche. Subitement, tu voulus hurler. De quel droit prononçait-il ainsi son prénom alors qu’il n’était pas présent au moment de sa mort ?! Comment pouvait-il oser critiquer son allié sourd alors que lui, au moins, était là à l’instant fatidique ?! Dans ton adolescence, impulsive comme tu l’étais, tu lui aurais sans doute sauté au cou pour tenter de l’étrangler… mais tu étais plus résolue désormais. Ou tout simplement abattue, tu ne savais plus en fin de compte. Tu n’avais jamais voulu devenir comme ces mentors alcooliques se contrefichant totalement de leurs tributs, ou ceux ne croyant pas l’espace d’un seul instant à la victoire potentielle de leurs poulains… Tu t’étais toujours efforcée de t’occuper d’eux au mieux. De leur trouver des sponsors, leur remonter le moral, leur bâtir une stratégie et une certaine popularité, ici, au Capitole… Mais était-ce vraiment utile ? Tu commençais sérieusement à en douter… et malheureusement, malgré son absence, tu ne pouvais pas, tu n’avais pas le droit de tout reporter sur Elyas. N’étais-tu pas celle qui l’avait poussé dans cette voie là, après tout ? Et si tu étais celle à blâmer depuis le début ?

Tu ne pouvais pas lui dire. Tu n’y arriverais pas, jamais. Dans le fond, tu avais toujours été faible : impuissante face à tes propres excès de colère, impuissante face à la mort, impuissante face au Gouvernement. Tu t’étais toujours plu à croire le contraire mais dans le fond, tu n’étais qu’une lâche, une lâche broyée un peu plus chaque année par la perte des deux gosses qu’on lui confiait.
Et comme toujours dans tes instants de lâcheté, et puis sans doute aussi un peu l’effet de la boisson, tu te réfugias sous le couvert de l’humour pour te protéger.

« Non, tu dois faire erreur, moi c’est Cerseï pas… »

Tu t’interrompis en plein milieu de ta raillerie. Rattrapée net par la fatalité que, cette fois-ci, tu ne pouvais pas fuir. Tu avais appris à te détacher de la mort de tes tributs au maximum possible – tu buvais un peu et tout était fini. Mais là… tu le connaissais, ce gosse, depuis des années même. Comme toujours, tu n’avais pas voulu te l’avouer mais tu lui portais de l’affection. Il partageait tes blagues pourries et ton amour pour le sarcasme, et puis il avait participé plusieurs fois aux soins que te prodiguait son père après une de tes énièmes cascades… Le voir sélectionné pour la Moisson avait été un premier coup de tonnerre, mais tu t’étais très vite convaincue qu’il pourrait s’en sortir, qu’il avait ses chances… N’était-il pas le fils d’un médecin et ne savait-il pas manier les couteaux, après tout ? Il aurait pu faire le poids, il aurait pu gagner, il aurait pu retourner au neuf, si seulement… si seulement tu avais été plus efficace, il fallait l’avouer. Tu aurais pu trouver plus de sponsors avec plus d’efforts… le neuf n’était pas très bien côté pour les Jeux mais après tout, il était mignon avec ce garçon du dix, non ? C’était très sentimental tout ça, le Capitole aurait dû apprécier, et puis même toi, tu avais trouvé ça sympa… mais ça n’avait pas été suffisant. Tu avais échoué. Et à présent, tu ne pouvais même plus dire son nom…

A ton grand désarroi, les yeux que tu finis par relever vers Elyas après cet instant de profond désespoir s’avérèrent remplis de larmes.
Lâchement, à nouveau, tu refermas tes doigts autour de ta bouteille et inspira profondément afin de t’assurer que ta voix ne flancherait au plus mauvais moment. Et puis tu lui annonças… à ta manière.

« C’était vers quatre heures… dix, peut-être ? Un peu après que le type du quatre lui soit tombé dessus. » Court silence. « La mort de la blonde du quatre l’avait mis dans tous ses états… Mattys était au mauvais endroit au moment. » A nouveau, tu reposas les yeux sur ton co-mentor, l’unique tribut que tu aies jamais sauvé en presque dix ans à présent. L’ombre d’un sourire brisé envahissant ton visage, comme dans l’espoir de démentir les larmes recommençant à rouler le long de ses joues. « Il s’est bien battu. Même le type du quatre l’a dit. En fait, il a dit quelque chose très solennel genre « Je saluerai ton district pour toi, lalala »… » Ton sourire devint encore un peu plus bancal, et tu t’efforças à regarder ailleurs, refusant qu’Elyas assiste à un de tes excès de faiblesse.
Et puis finalement, tu te mis à ricaner. « S’il revient,  il va surtout saluer mon poing dans sa figure, mais bon… » Mais bon, à nouveau, même si ce type était un psychopathe en puissance, ou que tu les haïssais depuis le début des Jeux, lui et sa fiancée, tu ne pouvais pas tout leur rejeter dessus… lui aussi avait perdu quelqu’un, et puis… et puis il n’avait fait que suivre les règles du jeu : tuer pour sauver sa propre peau…
Oui, mais actuellement, tu ne voulais rien entendre. Juste pleurer encore un peu sur la mort de ton quinzième tribut.

« T’en veux ? » finis-tu par lâcher en désignant ta bouteille, après un court silence, et ceci tout en te frottant négligemment les yeux. « J’ai pas de verre par contre, désolée… » poursuivis-tu d’un air parfaitement naturel, comme si tu buvais simplement pour le plaisir de boire et espérais  partager cet instant avec un potentiel camarade de beuverie… alors que ça n’avait rien à voir tout ça. Tu buvais pour oublier. Le décès de ton énième tribut, ta mort à toi lors de tes propres Jeux. Pas officielle, mais bien présente pour autant dans ton for intérieur. Tu n’étais jamais revenue des 68th Hunger Games – personne n’en revenait jamais. Il n’y avait pas de gagnant lors des Jeux… juste des gens qui perdaient un peu moins. Qui ne perdaient pas la vie, du moins.

Et puis, aussi, tu buvais pour oublier la lâche que tu faisais.



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MessageSujet: Re: Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas   Tu étais formidable, j'étais fort minable - Cersei & Elyas Icon_minitimeDim 15 Sep - 18:41

« Non, tu dois faire erreur, moi c’est Cerseï pas… »
 
Sa voix se brise avant qu’elle n’ait pu achever sa phrase, incapable de prononcer les deux syllabes de ce prénom qui flotte désormais entre nous deux, comme un rappel constant, oppressant, que jamais plus nous ne vivrons heureux. Ni même tranquilles. Le Capitole sera toujours là pour nous jouer de mauvais tours et se complaire de notre malheur, de nos souffrances, de notre sang et de nos larmes. Il ne connait pas de limites dans les tourments et les supplices qu’il nous inflige cruellement, jour après jour. Année après année. Bientôt, deux nouveaux tributs seront sélectionnés pour représenter le District 9 pour les Jeux de l’année suivante. Où ils ne trouveront rien d’autre qu’une mort sanglante et rapide, s’ils ont de la chance. Bientôt, je serai contraint et forcé d’à nouveau faire l’amour à une autre de ces femmes, inconnue parmi tant d’autres, tout en songeant à Kath qui m’attend au 13. Bientôt, un autre malheur frappera Cerseï en plein cœur pour la punir encore un peu plus de son effronterie quotidienne. C’était inévitable. Personne n’en sortirait indemne. Peut-être que la mort avait été une bénédiction pour Mattys. Car laisser un tribut rentrer en Vainqueur n’est pas un signe de clémence de la part du Capitole, c’est une torture morale autrement plus dévastatrice que toutes les blessures physiques qu’un corps humain peut supporter. Peu à peu, chacun d’entre nous glissait inexorablement dans les abysses d’une folie contre laquelle on s’évertuait pourtant à lutter de toutes nos forces. Mais c’était un combat perdu d’avance.
 
Malgré cette nouvelle tragique, la brunette tente encore de plaisanter, de tourner mes paroles en dérision comme à son habitude, mais aux vues des circonstances, je ne lui en tiens pas rigueur. Je sais mieux que personne que ses nombreux traits d’humour et que son ironie féroce cachent en réalité une peur panique, dévorante, qu’elle s’efforce de dissimuler derrière l’imposante carapace qu’elle s’est forgée, jour après jour. Je la connais bien mieux qu’elle ne le pense, et je sais qu’il en est de même pour elle. Nous savons mieux que personne ce que l’autre a vécu, les moments difficiles que chacun a dû traverser après sa victoire, parce que nous sommes tous deux passés par là. Bien souvent, nous n’avons même pas besoin de se parler ; un simple échange de regard nous suffit à nous comprendre. Même si nous ne sommes pas les meilleurs amis du monde, un lien indicible, ineffable s’est noué entre nous deux, que rien ni personne ne pourra jamais trancher. Malgré les différends qui nous oppose, Cerseï est ma plus fidèle alliée, la meilleure dont je puisse rêver. Et j’espère de tout cœur qu’elle en pense de même à mon sujet.
 
« Cerseï… », je souffle dans un murmure, et les mots brûlent douloureusement ma gorge devenue subitement sèche, mais, moi non plus, je ne termine pas ma phrase. Je voudrais tant lui dire qu’avec moi, elle n’a pas besoin de se cacher derrière l’humour, qu’il est normal de ressentir ce qu’elle éprouve en cet instant, que je suis en proie aux mêmes émotions qu’elle, mais je suis incapable de trouver les mots. D’un regard où perce l’inquiétude, d’un mouvement de tête hésitant, je l’encourage à m’annoncer les circonstances du décès de Mattys, même si je ne suis pas certain de supporter l’implacable vérité. Pourtant… il faut que je sache. Il le faut.
 
« C’était vers quatre heures… dix, peut-être ?, commence-t-elle alors. Un peu après que le type du quatre lui soit tombé dessus. » Le type du quatre. Ce Carrière que j’ai détesté dès sa première apparition, et que je n’ai depuis jamais cessé de haïr de tout mon être, étant donné les tortures qu’il a fait subir à Selena, la tribut féminine du 9, lors du Bain de Sang. Il aurait pu lui donner une mort rapide, mais au lieu de ça, il s’est amusé à la faire souffrir jusqu’aux derniers instants. Et le supplice de cette pauvre fille a duré de longues minutes, avant qu’il ne se décide finalement de l’achever. Un pur produit du Capitole, avide de sang et de gloire. S’il n’est pas déjà tombé, je lui souhaite une mort horriblement violente. C’est tout ce qu’il mérite. Je sais désormais à quoi m’attendre. Il est évident que Mattys a souffert, lui-aussi. Le Carrière ne connait pas la pitié.
 
« La mort de la blonde du quatre l’avait mis dans tous ses états… Mattys était au mauvais endroit au mauvais moment. » Ainsi, la blonde du quatre a finalement succombé. Maigre consolation.
Je sais qu’il est difficile pour Cerseï de parler de la scène à laquelle elle a assisté, impuissante, quelques heures plus tôt dans l’après-midi, pourtant je ne peux me résoudre à l’interrompre. Il faut que je connaisse toute l’histoire. Si seulement j’avais été présent… j’aurai pu la prendre dans mes bras et la consoler. Au lieu de quoi, elle s’est certainement retrouvée seule, à lutter contre le chagrin qui l'a submergé.
 
« Il s’est bien battu. Même le type du quatre l’a dit. En fait, il a dit quelque chose de très solennel genre "je saluerai ton district pour toi, lalala…" S’il revient, il va surtout saluer mon poing dans sa figure, mais bon… » Ainsi, ce salaud n’est pas mort, pas encore. J’ignore ce qu’il s’est passé dans son enfance pour que le Carrière soit aujourd’hui autant affamé de sang et de violence. Bon sang, ce n’est encore qu’un gamin et pourtant, il tue sans pitié. Sans remords.  
 
Il me faut un long moment pour digérer ces informations, et encore un autre pour les accepter. Et puis soudain, la colère surgit de nulle part, m’enveloppe tout entier et alors, je ne réponds plus de mes actes. Sans réfléchir, j’attrape la chaise qui se trouve à côté de moi, la soulève et la fracasse violemment contre le mur le plus proche à plusieurs reprises en hurlant mon désespoir. Cerseï ne bronche pas. Elle le sait : depuis mon retour des Jeux, je suis souvent en proie à des crises de violence qui, parfois, me tétanisent moi-même.
Mattys… Il avait ses chances de gagner, de rentrer au District, de retrouver sa famille. Je me retrouvais en ce gamin qui, comme moi, était fils de médecin, et dont la spécialité était le lancer de couteaux. J’avais exactement les mêmes atouts que lui en main lors de mes propres Jeux, alors pourquoi étais-je rentré, et pas lui ? Qu’est-ce qui était différent, cette fois-ci ? Qu’est-ce qui avait mal tourné ?
Mattys… ce gamin que parfois j’allais chercher pour qu’il m’assiste dans mes opérations, étant donné que j’avais repris le flambeau de mon père et que j’étais devenu médecin à mon tour. Ce n’est pas la première fois qu’une personne que je connais expire son dernier souffle dans une foutue Arène. Avant lui, il y a eu Billie, Jeremiah et Kath… La douleur ne s'atténue pas, c’est chaque fois aussi difficile à supporter.
 
« T’en veux ? » finit par me demander Cerseï, après que j’ai recouvert mes esprits. Je me retourne alors vers elle, tandis qu’elle me tend une bouteille d’alcool, visiblement. « J’ai pas de verre par contre, désolée… » Je m’approche lentement d’elle et m’assois à ses côtés, au bord de mon lit. Je n’ai jamais bu la moindre goutte d’alcool, même après le décès de Kathleen, de peur de sombrer à tout jamais dans le cercle vicieux de l’alcoolisme. De peur de me laisser séduire par ce paradis artificiel qui m’offrirait le bien-être, certes factice, que je recherchais désespérément. Mais ce soir, j’en ai assez d’être fort. Je veux, moi aussi, noyer mon chagrin dans l’alcool. « On va faire avec. Ou plutôt sans. », je lui réponds en attrapant la bouteille que je porte immédiatement à ma bouche. J’avale une grosse gorgée qui me brûle l’œsophage jusqu’à m’en faire tousser. Mais la chaleur qui se répand dans mon estomac n’est pas désagréable. Après un instant de silence, où j’ai repris plusieurs gorgées de ce breuvage alcoolisé, je finis par prendre la parole.
 
« Est-ce que tout ça va un jour s’arrêter ? Je veux dire… Les Jeux… ça ne pourra pas durer éternellement. » J’essaye de me convaincre moi-même qu’un autre monde est possible, qu’un futur meilleur nous attend mais je peine à y croire. Non, les choses ne changeront jamais. Des gosses vont continuer à mourir sous le regard amusé des Capitoliens, et sous les yeux horrifiés des habitants des Districts. Des gens vont continuer à crever de faim dans les rues dans l’indifférence générale, alors qu’au Capitole, on se fait vomir pour pouvoir engloutir toujours plus de nourriture, jusqu’à s’en gaver. Le Capitole est rancunier et n'oubliera jamais la rébellion passée des treize Districts, qu'il a sévèrement puni en instaurant les Jeux de la Faim.
 
« Je ne sais pas combien de temps je tiendrais encore... », je lui avoue, sincère. L’idée de me suicider m’a souvent effleuré l’esprit, je dois le reconnaitre ; la mort de Kath m’a plongé dans une telle léthargie que j’aurai pu me laisser mourir de désespoir, mais c’est Cerseï qui m’a aidé, par la force, avouons-le, à sortir la tête de l’eau. Aujourd’hui que je sais que Kath est toujours en vie, à l’abri dans le 13, je n’ai plus le droit d’envisager de telles pensées. Mais combien de temps encore pourrais-je vivre séparé d’elle ? Combien de temps encore pourrais-je supporter de voir mes tributs tomber les uns après les autres ? Combien de temps encore pourrais-je m’adonner aux vices du Capitole ? Je suis extrêmement las de cette situation, et je me prends souvent à rêver que je sois mort dans l’Arène, cette année-là. Epuisé moralement, je prends ma tête entre mes mains.
 

« Cerseï, je n’en peux plus, et je ne sais pas comment tu fais pour supporter tout ça. »

Nous n'avons jamais vraiment abordé le sujet ensemble, tous les deux, mais cette fois, c'était l'occasion de savoir comment Cerseï, cette femme si forte, parvenait à surmonter toutes les épreuves qui se dressaient sur son chemin.
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