you're from the seventies, but I'm a nineties bitch

Je pose le verre de vin que je viens de me servir sur la table basse. Il est bon. Très bon même. Et cette chambre d'hôtel est tout aussi délicieuse.
Le soleil par la fenêtre entame sa longue chute vers la nuit, et transperce à travers les vitres comme un feu ardent, près à bruler, à consumer tout ce qu'il touche. L'ambiance est posée.
En face de moi, est assise cette blonde, que je regarde avec intensité. On sait très bien tout les deux comment ça va finir. D'ailleurs, on n’essaie même pas de se mentir avec de belles paroles. On est là pour ça, on n'attend que ça. Pour faire bonne figure, on reste quand même assis l'un face à l'autre, à déguster dans un silence quasi parfait, notre alcool fruité.
Elle n'a pas beaucoup changé. Presque pas pris une ride à vrai dire. Toujours aussi cruellement attirante. Et probablement tout autant détestable. A vrai dire j'n'en sais trop rien, je n'ai quasiment jamais parlé avec elle. A part hier et aujourd'hui, mais elle n'a fait que vociférer sur mon groupe.
Enfin y a bien eu cette fois là, mais je dois avouer que je ne peux me rappeler des détails...

► 4 ANS PLUS TÔT

« Chers amis, et surtout chères amies et vous autres charmantes inconnues... bienvenue à mon dix-huitième anniversaire ! Tournée générale garçon, ce soir on s'la coooolle ! » Même si je l'ai déjà oublié, c'est au moins la quatrième fois que j'annonce ça dans la soirée. J'imagine que les gens ont compris, mais sait-on jamais ! La musique reprend de plus belle, et partout autour de moi les gens dansent et crient, heureux de ma déclaration "tournée générale".
Je descends vaillamment de la table en sautant et manque de m'éclater avec classe sur le sol humide de la salle. Mais bon, ça m'fait rire. J'suis déjà beurré comme un p'tit lu, mais j'avoue que c'est un peu le but de la chose. Je lève mon verre bien haut et cri un truc que même moi je ne saisi pas, avant de l'avaler d'une traite. Dans quelques jours, je commence ma formation de pacificateur, pourquoi me priverais-je d'une dernière petite soirée ? No reason. C'est pourquoi je n'ai aucunement la main leste sur la boisson ou des filles depuis le début de la soirée.
L'endroit est bondé comme rarement, et je ne connais que la moitié des invités. Donc techniquement, cinquante pour-cent de nanas dans cette fête, ne connaissent pas ma réputation, ce qui est une sacrée chance.
Toute la jeunesse huppée du district deux est là ce soir, j'ai un panel de choix immense, pour déterminé laqu'elle d'entre elles va être la p'tite chanceuse qui partagera ma partie de scrabble sous la couette ce soir. Je lève les yeux, et met en route mon radars. C'est parti !

Alors que la fête bat son plein depuis bientôt trois heures, et que l'alcool commence à fermenter dans mon estomac, je ne peux m’empêcher de remarquer au bar cette fille. Plutôt même cette femme. Je pense qu'elle est arrivée il y a peu de temps, dans le cas contraire je l'aurai probablement remarqué. On ne râte pas une fille comme ça. Ah mais de Dieu, qu'elle est sexy ! Avec ses yeux qui crient braguette, je me sens terriblement obligé de m'avancer vers elle, d'un pas plus ou moins contrôlé. Elle a l'air seule, ce qui est un bon point, mais je check quand même les alentours pour ne pas avoir à faire face à son boyfriend enragé dans quelques minutes. Rien à droite, rien à gauche, j'affiche un sourire charmeur et m'approche un peu plus.
Elle ne m'a pas vu venir, tournée face au bar, je m'appuie donc sur mon coude, à quelques centimètres seulement d'elle, avant de prendre la parole. « Holà Chiquita ! » dis-je de ma voix la plus sensuelle. « C'est vachement sympa d'être passée à mon anniversaire dis donc. Qu'est ce que je pourrais t'offrir à boire, pour te remercier dis moi ? ». Elle doit être un peu plus vielle que moi, mais c'est vrai que j'ai toujours fantasmé sur les blondes mystérieuses. Elles me font frissonner. L'alcool y est probablement pour quelque choses, mais je n'ai qu'une envie, c'est de l'allonger sur le bar et lui lâcher un délicat et franc : « Baisse ta culotte, c'est moi qui pilote ».
Je m'abstiens tout de même, car je n'ai pas vraiment l'impression que c'est le genre de fille qui aime ce type d'approche. D'ailleurs elle n'a toujours pas levé les yeux sur moi. Histoire de lui faire comprendre que c'est à elle que je parle, j'ose approcher mes mains de ses cheveux, et les effleurer. « J'm'appelle Joao, et toi c'est comment ma belle ? » Je sens que ça va le faire, elle n'oserait tout de même pas être méchante avec moi, le jour de mon anniversaire. Une nuit de dix-huit ans, c'est un honneur de la partager après tout !

► PRÉSENT

Ces souvenirs me font sourire. Je me rappelle plutôt bien de la suite. Puis elle doit s'en souvenir aussi.
Mais pourtant elle est là, et cette fois je suis certain que cela se passera bien différemment que le jour de mes dix-huit ans.

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you're from the seventies, but I'm a nineties bitch

Une chambre cosy, de l'alcool, un homme, il n'en fallait pas plus à Zelda pour se déplacer jusqu'à au district 4, et qui ne le ferait pas pour passer du bon temps avec un gamin diablement sexy. Oui, car j'ai dit homme, mais j'aurais tout aussi bien pu dire Hobbit ou bien Schtroumphs sans être totalement éloignée de la vérité, car soyons honnêtes, ce type n'était même pas né à l'époque où Zelda commençait déjà à jouer au Docteur avec ses voisins, donc oui, désolé si je me fais taper sur les doigts par la belle, mais en tant que narratrice, conscience, témoin innocent, je me dois d'être honnête : On est fasse à de la pédobearie. Ok ok, il est majeur, enfin, sans doute, à vrai dire elle n'était pas vraiment sur de l'âge qu'il avait aujourd'hui, bloqué sur 18 ans, l'âge qu'il avait lorsqu'ils s'étaient vus pour la première fois, mais ça revenait au même, il avait la maturité et l'expérience d'une petite cuillère et le reste ne devait pas être plus grand non plus. Bon, j'exagère, car mine de rien il semblait avoir roulé sa bosse le bougre -et en parlant de bosse, est-ce une arme qu'il a dans sa poche ou est-il simplement content de voir Zelda? -, mais de là à se retrouver seule avec lui, un verre de vin à la main et un sourire satisfait sur le visage, moi je dis non. Malheureusement, c'est la blondinette qui décide et c'est donc sans surprise qu'elle avait décidé de jouer les presque MILF avec ce cher Jaoa ou Joao , peu importe.

Tous deux savaient exactement pourquoi ils étaient ici, ni la douceur de la brise ou le piquant de leur vin ne rendaient se moment plus romantique ou intime, non, ils étaient là pour quelque chose de plus brutal, de plus sanguin, de moins contrôler et contrôlable qu'un repas en amoureux au coin du feu. C'était le genre de relation que la Ducani-Hayne aimait , même si entre nous, tout n'avait pas commencé sous les meilleurs auspices, loin de là....


► 4 ANS PLUS TÔT

« C'est RI-DI-CULE! Pourquoi c'est à moi de m'occuper de gamins dégénérés? Je vais tous les faire exécuter et retourner m'occuper de ma fille et boire mon vin chez moi, pas forcément dans cet ordre d'ailleurs... »
OFFICIER ; « Je croyais que tu avais un petit garçon? »
« Et alors? Fille, garçon, c'est la même chose, ça braille, ça se plaint et ça mange beaucoup trop... le reste n'est que fioriture... » Malgré ses arguments de taille, Zelda n'avait pas convaincu son officier supérieur, demain, elle devrait donc s'occuper d'un groupe de jeunes pacificateurs, leur apprendre les ficelles du métier et accessoirement ne pas les tuer, ce qui serait sans doute le plus difficile. Elle adorait voyager de district en district, ça lui permettait de refiler sa fille -ou son fils, même moi je ne suis plus certaine- à ses parents et de se reposer un peu, de voir du pays et d'agrandir son tableau de chasse au passage. Qui pouvait se vanter d'avoir un amant , ou plus, dans chaque district? Personne hormis Zelda Ducani-Hayne et ça, c'est la classe, la méga-classe, ou pas. Quoi qu'il en soit, le voyage, elle aime, mais se coltiner des puceaux tremblants, non. Alors oui, elle n'appréciait que moyennement qu'on lui refourgue les bras cassés du District 4 , elle avait déjà assez de Sassy-Mens dans ses équipes, inutiles de lui en offrir de nouveau. Si seulement son paternel n'était pas toujours sur son dos, elle aurait pu dire non … Malheureusement, ce n'était pas le cas, alors elle allait devoir faire avec et subir tous ses presque adolescents incapables de s'habiller tout seul.

Agacée, la belle décida d'aller faire un tour en ville histoire de se détendre un peu. Un bar, voilà ce qu’il lui fallait, un bon petit remontant et quelques potentielles proies pour réchauffer ses draps, c'était l'idéal. Souriante, elle entra au hasard dans une espèce de pub et quelle ne fut pas sa surprise en comprenant qu'il s'agissait davantage d'une auberge de jeunesse pour droguée en chaleur que d'un aimable bar pour presque jeune trentenaire en rute. Laissant échapper un soupire, elle décida tout de même de rester, elle ne se rappelait plus vraiment de l'adresse des autres bars du coin et elle avait besoin d'un whisky. Maintenant. Ni une ni deux elle se retrouva accoudée au bar, buvant son verre en essayant de faire fit des quelques dégénérés puceaux qui tentait de l'approcher, manque de chance, l'un d'eux décida d'attaquer avec plus d'intérêt que les autres, tout du moins, plus d'assurance, comme si draguer, ou plutôt essayer, était une seconde nature chez lui. Tiens, ça me rappelle quelqu'un.

La Ducani-Hayne ne lui offrit aucun vrai regard, buvant son alcool en écoutant d'une oreille les tentatives de son nouvel ami, il était totalement ivre, plein comme une barrique, rond comme une queue de pelle et en parlant de ça, il semblait un peu trop pressé de sortir la sienne. Oui je sais, c'est tout sauf glamour cette phrase, mais bon, un peu de brutalité et de rudesse de temps en temps, ça ne fait de mal à personne. Bref, il avait déployé toutes ses petites phéromones de jeune adulte et il remarqua bien vite que ça ne marchait pas vraiment sur la demoiselle, alors il tenta une approche plus physique, effleurant sa longue chevelure blonde d'un geste presque contrôler. Comme c'est mignon. « J'm'appelle Joao, et toi c'est comment ma belle ? » Ma belle... La jeunesse d'aujourd'hui n'a vraiment aucune imagination, c'est décevant. « Navrée Cacao » Le pire, c'est qu'elle était presque sur que c'était vraiment son prénom ... «.. Je ne suis pas lesbienne, je ne couche qu'avec des hommes... mais je suis sûre que l'un des petits copains puceaux sera ravi de t'aider à passer le temps... et à t'offrir une première fois un tant soit peu mémorable et presque pas douloureuse. » Levant son verre, comme pour le féliciter de cette prochaine grande étape dans sa vie, Zelda lui offrit un sourire à la fois avenant et totalement moqueur avant de boire une gorgée. Happy Birthday Cacao.


► PRÉSENT

C'était amusant de repenser à cette époque, surtout quand on voit ce que leur relation est devenue. D'ailleurs, peut-on vraiment appeler ça une relation? Il s'agissait plutôt d'un échange de bons procédés, une espèce de troc entre eux, je te donne du plaisir, tu me donnes ta … ok, là je deviens vulgaire, mais vous voyez où je veux en venir non?

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Je sens le regard de Zelda sur moi. Je sais qu'elle me juge un peu, et je sais qu'elle me prend probablement encore pour un enfant, mais un enfant assez grand pour qu'elle accepte de jouer avec moi à des jeux d'adultes. Elle se doute bien, qu'elle n'est pas la première a passer entre mes mains. Je souris sans lever les yeux. « Qu'est ce qu'il t'arrive ma belle ? Aurais-tu changer d'avis ? » Je pose mon verre sur la table, mon dos contre le dossier du fauteuil, et la regarde engloutir d'une traite la fin de son verre. Cette fille n'est décidément pas conventionnelle. Ou alors elle se fiche totalement de ce que je pense de ses manières. Ça doit être ça. Et elle a bien raison, je n'ai absolument rien à faire des détails de sa vie et tout le reste. Elle est sexy, elle est là, point. Et je dois avouer que son côté mystérieux la rend d'autant plus attirante, alors je ne vois pas pourquoi je chercherai à en savoir plus sur elle.
Excité par tous ces préliminaires romantiques - ben voyons - je me lève et hôte mon t-shirt avant de le poser ma chaise. Je dévoile ainsi à la belle, mon superbe corps d'athlète, musclé et façonné à souhait (comment ? j'exagère ? pas du tout.). Je me poste devant elle « Tu n'as presque pas changé depuis la dernière fois. Je dois avouer que t'es toujours aussi aimable à vrai dire ! Mais toujours aussi sexy, ça compense j'imagine. »
Je dois avouer que je ne sais pas trop pourquoi elle a changé d'avis à mon sujet depuis la dernière fois. Je crois pas qu'elle soit le genre de fille à faire ça en pensant me faire une faveur, ni même pour me faire plaisir. Mais je ne peux que me réjouir que la situation ne se répète pas une nouvelle fois, étant donné le dénouement auquel j'étais parvenu. Cette fois, ce n'était même pas une question, je n'ai rien dis, je ne l'ai pas poussé. Elle m'a vu, elle m'a reconnu, et je n'arrive plus à me souvenir de ce qu'il s'est passé entre le moment où elle nous balançait ô combien nous sommes des sous merdes en terme de pacificateurs, et celui où je l'attirais avec envie par l’entrebâillement de la porte.
Oh non c'est sur, que la situation ne se répètera pas.

► 4 ANS PLUS TÔT

« Navrée Cacao. Je ne suis pas lesbienne, je ne couche qu'avec des hommes... mais je suis sûre que l'un des petits copains puceaux sera ravi de t'aider à passer le temps... et à t'offrir une première fois un tant soit peu mémorable et presque pas douloureuse. » ...
J'éclate de rire. Surprenante cette nana ! Mais difficilement abordable pour une soirée comme celle-ci. Une proie plus facile à faire craquer serait tout de même bienvenue. Mais j'y peux rien, les filles comme ça, ça me fait craquer. « Quel âge tu as Gracieuse ? Genre, 30 ans un truc du genre ? Je comprends que tu sois résistante, mais puis-je te suggérer d'y réfléchir à deux fois ? A vrai dire, plusieurs filles dans ce club peuvent te certifier qu'elle n'ont pas été déçues de la marchandises ! Heu... » Je me tourne vers la foule et lève le bras « Talia ? Joana ? huuum non, Sofia ! » La fille que j’essaie désespérément d'interpeler ne doit décidément pas porter un de ces prénoms. Incroyable, j'étais pourtant sûre qu'elle se nommait Sofia, ça fait au moins 3 mois que je l'appelle comme ça ! Septique, je me retourne vers la blonde. « Bref, cette nana là pourrait par exemple ! Enfin il me semble que c'est elle ! » Je souris. Je crois que c'est décidément mort pour elle.

Je tente une dernière fois ma chance en commandant au serveur la même chose qu'elle est entrain de boire. Je dois avouer que l'argent de mon père est toujours un moyen facile pour attirer celles que je convoite. Malheureusement, même malgré mes efforts, la belle ne semble pas décidée à changer d'avis. Chiante ! Respectable, mais chiante.
Frustré et moins saoule que tout à l'heure, je me remets donc en chasse d'une proie plus flexible. Les filles ne manquent pas, et nombre d'entre elles seraient d'accord pour passer la nuit avec le fils d'un ancien gagnant. Hôtel luxueux, alcool, nuit de folie et service aux chambres, bref, tout ce qu'il faut pour faire craquer les nanas. Je m'éloigne donc du bar, non sans un dernier regard vers la blonde - je ne connais toujours pas son nom, quel dommage - avant de m'enfoncer dans la foule. De toute façon, j'ai le sentiment que je vais la revoir. Je retenterais ma chance à ce moment là.

Non loin de moi, à quelques mètres, je croise le regard d'une jeune fille que je n'ai jamais vu. Blonde, assez élancée, elle danse comme une déesse et me fait presque oublier l'autre ronchon. Je m'approche d'elle, armé de mon plus beau sourire. Elle m'a l'air aussi fraiche que moi, ce qui ne peut que m'arranger. Après quelques pas collés-serrés avec elle, je lui donne mon prénom et lui demande le siens. Siska. Et bien Siska, cette soirée risque de restée gravée dans ta mémoire...!

► PRÉSENT

Siska. Je me souviens encore de cette fille. Et de son prénom, ce qui est étrange. Mais bon cette nuit avec elle n'avait pas terminé exactement comme je le souhaitais, puisqu'elle avait faillit m'arracher la tête le lendemain matin, criant au scandale, que j'avais profité de son état d'ébriété. Semi-vérité ! N’empêche que, elle n'avait été qu'un lot de consolation. Mais cette fois, j'allais enfin pouvoir gouter à la médaille d'or.

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