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 looking for blood and revenge (hunter)

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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
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△ multicomptes : - j. baÿs-galor
△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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MessageSujet: looking for blood and revenge (hunter)   looking for blood and revenge (hunter) Icon_minitimeSam 27 Avr - 19:05



looking for blood and revenge.
finding a way to get you out of my head.


Tous ces lieux, tous ces gens qui savent pas où aller, qui ne savent que courir à en perdre haleine afin d'échapper a un destin qui ne cesse de les rattraper, tout cela ne faisait qu'augmentation le pouvoir du gouvernement en place. Ils avaient réussi, a nous faire tomber, a ralentir la puissance armée qui c'était levée devant eux afin de le faire reculer. Plus rien, ni personne, ne pouvait empêcher les escadrons de franchir les grilles des districts et de mettre a genoux ceux qui avaient osés lever le poing en signe de protestation. Depuis que j'avais lâchement quitter le district treize pour me lancer a la recherche de mon père tout me semblait devenu gris, acide, brûlant. Les districts ne connaissaient presque plus de frontière et jamais je n'avais connu une telle aisance à franchir les barrières menant de terres en terres. Partir, là avait sans doute été l'une des épreuves les plus rudes de toute mon existence. J'avais tourné le dos à toutes ces personnes qui avaient pensés, l'espace d'un moment, que je resterai au treize pour en assurer la victoire. J'aurai voulu pouvoir ne rien ressentir, plus rien du tout, oublier cette peine incessante qui transperce mon cœur à chaque fois que mes pensées s'égarent sur le visage de ceux qui étaient devenus ma famille, mais là était une belle illusion que de croire que mes maux allaient disparaître d'eux-mêmes. Il ne passait pas une seule seconde sans que je ne ressente l'envie d'abandonner, de jeter aux limbes l'idée que mon père était toujours envie, là quelque part, et de repartir le cœur léger vers le district que je venais de quitter. Quel genre d'homme, alors, serais-je devenu ? L'image qui se refléterait dans mon miroir en serait-elle moins pesante si j'avais simplement refusé de risquer ma peau pour mon géniteur ? Je ne voulais pas croire que ce genre de chose, en cette personne que j'aurai pu devenir si j'avais simplement jouer la sécurité au lieu de prendre des risques. La mort, c'est tout ce qui pouvait bien m'attendre lorsque je franchirai les portes me menant a mon père. Les pacificateurs ne sont pas tous stupides, certaines fois ils arrivent même à élaborer des plans aussi inventifs et concluants que les rebelles ou le district treize, et dans mon cas ils devaient sans doute m'attendre patiemment.

A mesure que je m'enfonçais plus loin dans le district il y avait cette impression que chaque craquement de branches, que chaque bruissement de feuille allait être le déclenchement d'une chose malsaine, presque terrifiante. Tout n'était plus que grisaille, peur et étouffement. Je mis un pied dans le district neuf sans même m'en apercevoir, concentré uniquement sur les bruits environnants qu'il m'était donné d'entendre, et alors que je plongeais un peu plus dans l'immense forêt bordant mon district natal, je reconnu ces endroits qui avaient été le point de départ de cet groupe de jeunes, incapables de tenir en plus et de regarder l'horreur du monde sans émettre le moindre mécontentement. Je fus soudainement pris d'une telle bouffée de nostalgie que je dus m'asseoir, a même le sol, pour ne pas entraîner une chose qui aurait réveillée la calme paisible des bois. Le vent printanier faisait battre les pans de mon blouson, s'introduisant sous ma chemise et calmant peu à peur ce feu qui ne cessai de brûler dans ma poitrine depuis que j'avais quitté le treize. Et là, assis sur la terre sèche et aride du district neuf, je laissais mes pensées s'orienter sur le visage d'Avalon, rien qu'une fois. Tous les souvenirs que j'avais pu construire avec elle, toutes ces choses que l'on s'était promis, tous ces regards complices que nous avions échangés, tous ces moments passés ensemble à ne penser à rien d'autre qu'à nous, je laissais ça m'envelopper pour la première fois, pour la dernière fois. Il y à tellement de souvenirs dans cette forêt, tellement de chose que j'ai entrepris a la force de mes bras, a la sueur de mon front. Pour la première fois depuis que je suis parti j'éprouve cette envie de crier, de hurler comme un fou sans la moindre raison. Tout pris, ils m'ont tout pris. Je suis un étranger dans ce district, la route est devenue mon amie et ma plus fidèle alliée. Il ne faut pas, pas que je me retourne, pas que j'éprouve cette sensation de foncer droit dans le mur à une vitesse folle. Je suis peut-être fou, après tout certaines personnes murmuraient autours de moi que la folie avait pris place dans mon esprit depuis qu'ils avaient incendier mon district. C'est peut-être vrai, peut-être ai-je simplement perdu tout contrôle sur mes idées, sur mes actes, et que j'agis simplement par pur volonté de vengeance. Il faut que je le lève, que je sorte de cette forêt qui contient en son sein trop de souvenirs douloureux. Les cendres de ma terre s'envolent tout autours de moi et je sais, à cet instant, qu'il faut que je sauve la seule famille qu'il me reste.

Le train émet un sifflement tout près de mon oreille, si bien que pendant quelques secondes je n'arrive plus à discerner aucuns bruits autours de moi. Le district un n'a jamais autant été dépeuplé de pacificateur, tout semble s'être éteint dans ce district qui, auparavant, était le noyau-même de la force armée du Capitol. Le bas de mon visage recouvert pas un morceau de tissu j'arrive à échanger quelques bandages contre de la nourriture que j'avale lentement tout en continuant mon investigation auprès de la population. Certaines personnes semblent plus rayonnante que jamais, ceux qui ont prêtés allégeance au gouvernement et qui ont toujours fait l'éloge des jeux semblent avoir trouvés une place parfaite dans le nouveau fonctionnement des districts. Les rebelles du district un, bien que peu nombreux, ont quasiment tous été éradiqués et je ne peux alors plus trouver un rebelle capable de m'aider à trouver mon père, qui doit sans doute se cacher dans l'une des nombreuses habitations que compte le district. Affalé contre un muret, serrant la photo de mes parents entre les mains, je commence lentement à abandonner le peur d'espoir qu'il me reste, cet espoir de pouvoir mettre la main sur mon père, vivant, et de pouvoir enfin rejoindre le treize dans la plus grande indifférence. Mon regard se fait lourd et je commence à regretter la « douceur » des habitations proposées par le treize. Cela fait quelques jours maintenant que je n'ai bénéficié que de quelques heures de sommeil, six ou sept sans vraiment les compter, et la nuit encerclant le district il me devient de plus en plus dur de retenir mes paupières de se fermer d'elles-même. Le vent frais de la nuit m'enveloppe de tout son calme, et je ne ressens bientôt plus rien si ne c'est l'allégresse de ne plus avoir à réfléchir. Pour une fois, depuis de nombreux jours, je me surprend à ne plus penser ni a Avalon, ni au fait que j'ai mis un terme a notre relation, ni a ce que Coin peut bien penser maintenant, ni au poids que mon départ à ajouter sur les épaule de Raven, lui qui à toujours tout fait pour m'aider. Je laisse le vent me bercer, créant une barrière entre mon esprit et mes rêves, et cette nuit-là je ne songe à rien d'autre qu'au calme et a la sérénité.

Je suis réveillé un bruit de pas martelant sur le sol à quelques centimètres de là où je me trouve. Sans prendre le temps de chercher d'où viens le bruit je m'élance aussi vite et aussi loin possible de la zone où je me trouvais. Mes pas m'entraînent d'eux-mêmes dans une direction qui m'est inconnue, là où plusieurs habitations s'étalent dans un enchevêtrement de rues parallèles et perpendiculaires. Reprenant mon souffle appuyé contre une de ces barrière séparant la maison du bord de la route, je guette le moindre bruit qui signifierai l'approche d'une personne m'ayant identifier alors que je courrai a toutes jambes pour fuir ce dont j'ai eu peur sans savoir ce que cela pouvait bien être. Mon regard se perd dans les rues, à la recherche de quelques choses, d'une maison inhabitée ou d'un endroit capable de me cacher ne serais-ce quelques minutes, afin de reprendre mon souffle et de rassembler mes esprits. Et c'est exactement a cet instant, alors que mes yeux continues leur vas-et-viens entres les coins de rues, que je reconnais le visage et la démarche assurée de celui qui à oser poser ses mains sur Avalon. Mes poings se serrent d'eux-mêmes sans que je ne m'en rende compte, mon souffle devient de plus en plus saccadé, comme après un violent coup de poing dans mes côtes. Il est ici, à quelques mètres de moi, et si Hunter Blackbird-Crowley se trouve au district un et qu'il à cette expression de contentement, c'est qu'il est sur le point de rendre une visite de courtoisie à quelqu'un, et ce quelqu'un est certainement mon propre père. Aveuglé par la rage et la souffrance je ne prend aucunes précautions avant de m'élancer à sa poursuite, essayant tout de même de rendre mes pas plus discrets et espacés. A peine est-il entré dans l'habitation que je remarque quelques gardes pacificateurs encadrant la porte par laquelle il vient de passer. Je remarque une fenêtre à près d'un mètre quatre-vingt de hauteur et, sans hésiter la moindre petite secondes, je m'élance afin que mes mains agrippent le rebord de la fenêtre. Après avoir entrepris l'ouverture, douloureuse et presque silencieuse du battant, je me glisse dans une pièce sombre comparable à celle de ma propre torture. Une porte se dresse devant moi et je l'ouvre en prenant toutes les précautions possible tout en attachant un couteau autour de ma jambe, caché par le tissu de mon pantalon. J'ai pris le soin d'emmener avec moi l'arme que ma fourni le treize, mais j'aimerai tout autant ne pas avoir a m'en servir, c'est pourquoi je la dissimule dans mon dos, coincé dans ma ceinture et recouverte par ma chemise. Le couloir s'étend sur quelques mètres, éclairé par une simple ampoule pendue au plafond, devant moi j'aperçois la silhouette d'Hunter s'emparant d'une poignée de porte qu'il fait glisser entre ses doigts, et là, pendant quelques secondes, je croise le regard de mon père, ballonné, couvert de sang et de saleté, avant que la porte ne se referme.
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Hunter Blackbird-Crowley
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Hunter Blackbird-Crowley
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MessageSujet: Re: looking for blood and revenge (hunter)   looking for blood and revenge (hunter) Icon_minitimeSam 4 Mai - 20:38


Mille cinq cents huitante trois. Mille cinq cents huitante trois morts. Réparti dans les douze districts. Mille cinq cents huitante trois femmes, enfants, hommes, rebelles, pacificateurs, vainqueurs, simples habitants, commerçants, drogués, potentiels tributs. Aucune pitié. Tous avait succombés, alignés les uns à côtés des autres, gémissant en demandant pardon pour la plupart, avant que les armes se lèvent en même temps dans un ballet aérien fantastique et que les balles fusent les uns après les autres avec un seul objectif : briser le front, attendre le cerveau, mettre fin à la vie de ces rebelles, de ces traîtres qui auraient mérité châtiment plus sévères, quel que soit leurs sexes ou leurs âges. Les uns après les autres, les corps s'étaient abattus contre le sol, maculant de sang les pierres blanches de chaque place centrale de chaque district. Semaine après semaine, les districts perdaient les leurs dans un spectacle infligé à la population. Telle une moisson, les noms étaient déclamés, les gens réunis. Sauf que la mise à mort se faisait immédiatement. Pas besoin d'attendre pour assister au spectacle. Mille cinq cents huitante trois. Chiffre qui aurait pu s'arrêter bien assez tôt si chacun avait su reprendre le cours normal de sa vie, oublier leurs pensées rebelles, oublier une vie qu'ils avaient tentée d'imposer au Capitole, avec le résultat que l'on connait. Chiffre qui aurait pu ne pas même exister si la plupart de ceux désormais enterrés étaient parvenus à faire fonctionner leurs cerveaux assez tôt et arrêter tout cela avant qu'il ne soit trop tard. Et non. Il y avait fallu que des irréductibles se battent malgré les mises à morts qui rythmaient le quotidien des districts depuis quelques temps, en provoquant des nouvelles. Jusqu'à, enfin, le message soit passé. Que chacun se retire, garde ses pensées et ses actes pour lui, laissant notre gouvernement libre d'organiser le véritable événement de l'année, les fameux Hunger Games. Mille cinq cents huitante trois. Septante-deux au district un, septante-deux morts que j'avais sur la conscience. Conscience qui se portait bien évidemment à merveille. Septante-deux morts, une grande majorité de rebelles convaincus et qui ne se cachaient pas, et quelques dégâts collatéraux, des enfants, des femmes, qui protégeaient un mari, un père, un amant, qui venait de se faire attraper. Et quelques représentants des autorités. Septante-deux ordures que j'avais expressément demandé de nettoyer, d'achever sans la moindre pitié, et à peine une petite vingtaine de mes mains, dont les quelques pacificateurs qui avaient succombés lors de cette révolte. Coincés sous un pont brulé par les rebelles. Une balle dans la tête de chacun, fin de l'histoire. Pas de place pour les éclopés, pour les déchets qui ne feraient que ralentir. Septante-deux. Et ce n'était pas suffisant. Partout, cachés, les rebelles élaboraient de nouveaux plans, plans qui finiraient à nouveau par être anéanti par notre armée, dans les cris et la douleur. Tels les microbes, ils se reproduisaient à la vitesse de l'éclair. Et bien même si leurs soeurs et leurs mères étaient violées face à eux, leurs pères abattus après une énième séance de torture, rien ne les dissuaderaient. Nous pouvions abattre tous ceux qui avaient un minimum de valeurs à leurs yeux, ils continueraient de chercher un moyen de mettre fin au gouvernement actuel. Et ceux étaient bien évidemment les pires. Peut-être que cette fois elle avait échoué, mais la révolte n'était pas terminée.

Le district un avait subi un grand nettoyage. Et même s’il restait des enfoirés bien cachés, comme cette ancienne élève devenue l’une des leurs, cela suffisait à ce qu’un minimum d’ordre revienne dans le district. Que le répit soit accordé. Du moins, pour la plupart. De mon côté, une mission bien plus importante que nettoyer mon district des rebelles occupait mon esprit. Une mission personnelle, qui durait depuis plus d’une année maintenant. Quelque chose que j’attendais avec impatience. Quelque chose que je ne comptais pas précipiter au risque de mal le faire. Quelque chose que se devait d’être parfait. Je savais. Je savais que tôt ou tard il viendrait. Que dès qu’Aiden Bregstone apprendrait que son père est toujours en vie, il se jetterait à corps perdu à sa recherche. Et que cela me donnait une superbe occasion de cueillir le chef des rebelles du neuf sans faire le moindre effort, simplement avec un peu d’organisation, de bouche à oreille, et il viendrait à moi sans même que j’aie besoin de me déplacer. Je comptais bien évidemment sur mes hommes pour faire passer la nouvelle de la probable venue du jeune homme dans le district un, arrivant tel un brave chevalier pour sauver son père. Et c’était poétique d’une certaine façon, puisqu’il n’allait pas faire tout ce chemin pour rien, mais pour y mourir aux côtés de son père. Sauf qu’il ignorait encore ce léger détail. Du moins, il devait certainement savoir qu’il mettait sa vie en danger en se lançant dans cette recherche, mais il avait probablement l’espoir de sortir son père des griffes du loup, de mes griffes. Peut-être que j’étais trop sûr de moi en pensant que Bregstone viendrait au courant et sans même être sur ses gardes, mais le fait était qu’il y avait nonante pourcents de chance que cela se passe ainsi. Il n’y avait qu’à se remémore la fois où l’on avait débarqué chez lui afin de l’arrêter lui et son père. La famille, voilà son point faible. Et j’allais me faire un malin plaisir d’enfoncer le doigt dessus.

Tout allait se passer à merveille, comme à chaque fois. Comme quand j’avais capturé Miléna pour l’enterrement de vie de garçon de Phoenix, ou comme quand j’étais parvenu à piéger Avalon, la douce Avalon d’Aiden. Il allait tomber dans le piège, et n’en ressortirait jamais. Le précédent poste du jeune homme au sein des rebelles du neuf l’avait sûrement aidé à développer une grande confiance en soi, pensant qu’avec un peu de talent il parviendrait à passer entre les mailles du filet. Et il allait y arriver. Il y parviendrait, mais pas grâce à ses quelconques talents, mais grâce à mon plan, soigneusement élaboré avec l’aide de mes soldats. Ceux-ci faisant preuve d’une intelligence minime, il n’aurait pas de peine à jouer leurs rôles, à savoir m’avertir dès qu’il franchirait les frontières du un, mais ne pas faire mine de le remarquer. Car forcément, celui-ci parviendrait à se hisser jusqu’ici, jusqu’à cette habitation qui servait de salle de torture pour l’ancien maire Bregstone. Si ce dernier avait eu la chance de survivre jusqu’ici, c’est parce que j’avais besoin de lui pour attraper son fils. Mort, il ne m’aurait été d’aucune utilité, malgré sa trahison qui méritait le châtiment, à savoir l’exécution sur la place publique du district neuf. Exécution qui ne tarderait pas à arriver, puisqu’une fois que son fils serait entre mes mains, le père ne me servirait plus à rien. Cela faisait des semaines, voire des mois, que Bregstone père attendait certainement la mort, à force d’être coincé ici, sans lumière ou fenêtre, accusant toujours plus de coups pour sa trahison. Tout cela grâce à son propre fils, qui n’avait pas daigné se montrer.

Jusqu’à aujourd’hui.

Un simple appel. Un simple appel me prévenant qu’il était là. Aiden avait franchi les frontières du district un, s’approchant à grands pas du centre, des habitations, de son père. De moi. Il se jetait dans la gueule du loup, enfin, après tant d’attentes. C’était réel, j’allais pouvoir le coincer, l’achever. À peine la bonne nouvelle annoncée que j’étais déjà en chemin pour aller rendre une nouvelle visite au père d’Aiden, en espérant qu’il trouve cet endroit rapidement, mais je n’avais pas trop de doute quant à cela. Une fois les quelques directes dictées aux quelques hommes qui surveillaient l’habitation – à savoir m’apporter Aiden dès que celui-ci aurait franchi le seuil et n’aurait pas moyen de faire demi-tour – je me rendis dans la pièce où l’ancien maire étant enfermé, lui rendant sa dernière visite. « On dirait bien que nos chemins vont bientôt se séparer. » Remettant en place le bout de tissu qui l’empêchait de parler, je sortais lentement mon couteau, celui qui ne me quittait jamais, sous le regard suppliant de Bregstone, qui semblait essayer d’articuler quelques mots malgré le bout de chiffon qui l’en empêchait. « Shut. Ne t’inquiète pas, j’attends quelqu’un. Un spectateur que tu devrais apprécier. » Et qui se faisait attendre. Peut-être s’était-il égaré en cherchant où se trouvait son père. Après tout, il n’avait pas d’adresse précise. Le district un ne possédait pas de cellules contrairement au Capitole, et le quartier général n’était qu’un bâtiment fade avec quelques salles de réunion et mon bureau. Mais c’était trop évident de cacher Bregstone senior là-bas. Ceci dit, même en tombant sur un bâtiment vide, le jeune homme ne tarderait pas à se mettre à la recherche de son paternel, fouillant chaque lieu qu’il pourrait, jusqu’à ce qu’enfin, il le trouve. Il me trouve. Des claquements se firent entendre dans le couloir, signe d’agitation, signe que le grand moment était arrivé. La porte s’ouvrit, quelqu’un fut pousser à terre, et le claquement de la porte se fit à nouveau entendre. « Tu en as mis du temps. » sifflai-je entre mes dents sans même me retourner, mais en approchant le couteau du visage du père d’Aiden, appuyant la lame de celui-ci contre sa joue, faisant couler le sang le long de celle-ci. Détournant la chaise sur laquelle était assis l’ancien maire, tout en faisant ses mouvements au couteau, je laissais libre aux deux hommes de se retrouver face-à-face, et au père d’y découvrir son fils comme étant le fameux spectateur. Posant les mains sur les épaules de l’homme, je regardais Aiden avec un sourire non-dissimulé. « Alors ? On ne dit pas bonjour à son papa ? Ou plutôt, au revoir dans son cas. » Le couteau sur la gorge du père, la lame appuyant sur la peau, celle-ci craquant et laissant échapper une traînée de sang, j’adressais mon plus beau sourire à Aiden. Les retrouvailles père/fils, émouvantes puisque se faisant dans la mort. « Oh, et mes amitiés à Avalon ! » Tout de même, je ne pouvais pas oublier le plus important. Le père, le fils, la copine. Bientôt, ces trois-là ne seraient que poussière.
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Aiden S. Bregstone
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MessageSujet: Re: looking for blood and revenge (hunter)   looking for blood and revenge (hunter) Icon_minitimeMar 7 Mai - 14:54

De le chaire et des os. Rien que quelques muscles partageant l'espace d'un corps solide, froid, marqué par la vie. De la chaire et des os qui ne pouvait empêcher le sang de circuler, le sang d'un traître, d'un homme qui était parti sans se retourner et sans même prendre le temps de dire adieu a toutes personnes qui avaient un tant soit peu comptés dans sa vie. Le vent chaud battait contre mes côtes, m'entraînant dans les décombres de rues qui avaient jadis été les miennes, et qui avaient emportés avec elles le sang des innocents qui étaient morts parce qu'ils avaient osés se lever devant une oppression qui ne cessait de nous mettre a genoux. J'étais revenu a la case départ, il n'y avait rien d'autre que moi et cette impression de devoir faire de mon mieux afin de donner une chance a tous ceux qui ne l'avaient pas eu. Une balle dans la tête, rien de plus, rien de moins qu'une simple balle, légère, aussi silencieuse que le bruissement d'une feuille sous un vent d'automne. Hommes, femmes, adolescents et enfants n'avaient pas échappés a la sentence tragique et sanglante des pacificateurs. Je me tenais là, dans les rues sinistrées de mon district natal, incapable de faire le moindre geste face a cette vision d'horreur qui avait pris place dans mon esprit depuis maintenant quelques minutes. Ils avaient été abattus ici, juste sur le parvis de la mairie, devant les fenêtres qui donnaient autrefois sur ma simple chambre d'adolescent en quête de meilleur. Certains avaient du prier un quelconque dieu de les épargner, ou bien de laisser les enfants s'échapper plutôt que de connaître le même sort que leur parents. Je me revois a cet âge, insouciant, heureux par le simple fait de pouvoir courir dans les forêts du neuf. Tout le monde l'avait perdu, l’insouciance, car ce monde ne nous donnait pas la possibilité d'en faire autrement. Vire ou se laisser mourir, se battre en choisissant le chemin le plus dur ou bien se laisser aller a une misérable existence sans jamais prendre le moindre risque, voilà le choix que nous laissait le Capitol et le gouvernement de Snow. Et pourtant j'avais découvert a mes dépends que ce en quoi les rebelles placent tout leur espoir était tout aussi injuste que le gouvernement qu'ils essayaient de fuir. Coin, ses hommes, son armée, ses décisions. Elle aussi n'était faite que de chaire et d'os, et pourtant rien ne l'empêchait de se comporter comme un être sans cœur, envoyant des hommes et des femmes se faire tuer, pour le seul bien de la communauté présente dans les sous-terrains. On ne pouvait compter sur personne, il ne fallait se fier qu'à soi-même.

Vingt et un an. Je venais tout juste de les avoir et il m'avait fallu quelques longues minutes avant de me rendre compte que je venais de fêter mon vingt et unième anniversaire ici, dans les cendres de mon district natal, affalé contre la souche morte d'un arbre. Qu'avais-je fait de mes dernières années ? Je les avaient passé à fuir loin de tout ce que je chérissait. J'avais été blessé, puis enfermé au sein même de ma maison, un traître m'avait dénoncé et j'avais été emporté au loin pour subir les pires attaques physiques et mentales qu'il était possible d'administrer a un adolescent. Puis Julian m'avait sauvé, lui qui était parti du jour au lendemain sans me laisser la moindre nouvelle, lui que je considérais comme mon frère. Le district treize m'avait accueilli, ils avaient placés un bracelet de plastique autours de mon poignet avant de me laisser seul. J'avais retrouvé Kathleen, morte depuis trois ans, et Billie morte depuis plus longtemps, elles qui n'étaient finalement pas si mortes. Avalon, qui avait elle aussi subit les attaques d'un psychopathe, s'était retrouvé dans le treize a son tour. Nous avions passés de superbes moments avant que l'annonce de la découverte de mon père, vivant quelques part dans le district un, ne vienne mettre un terme a notre relation. Je ne voulais pas y penser, je ne pouvais pas y penser sans ressentir une plainte aveuglante dans le fond de ma poitrine. Nos mots avaient été si durs l'un envers l'autre et rien ne pourrait tirer un trait sur le fait que nous avions tout deux dépassés les limites. Avalon avait eu raison, depuis tout ce temps. Tout ça n'était qu'un piège simplement destiné a m'envoyer tout droit dans la gueule du loup. Mon père ne s'en sortirai pas, et moi non plus. Pourquoi avais-je fais ce choix si le taux de réussite frôlait dangereusement le zéro ? Parce qu'il n'avait rien de plus héroïque que de mourir en martyr, parce que j'étais trop stupide pour reconnaître que j'avais eu tord de m'engager dans cette mission seule. Je fermais les yeux alors que le vent s'engouffrait dans mes poumons. Inspiration, expiration. Je m'autorise trois secondes, trois secondes pour mettre tout ça de côté et abandonner cette sensation de culpabilité qui avait envahi mon esprit.

Marchant sur les pas de ceux qui avaient tout fait pour échapper a l’exécution, évitant les rues où le sang était encore présent sur la pierre, entre les dalles des maisons et courant le long des murs, j'avais atteint le district un après plus d'une semaine de marche. La fatigue s'était joué de moi ces derniers jours, me faisant voir des choses et des êtres qui n'étaient pas présent. La peur, dans la chaire, dans les os. La peur de ne pas réussir a sortir mon père de cet endroit et de jamais réussir a lui dire combien j'étais désolé de toutes ces choses qu'il avait du subir a cause de moi. Je baissais les yeux pour éviter le reflet du soleil sur les pierres blanches de la grande place. J'avais fait subir tellement de choses a tellement des gens. Mon père avait toujours tout fait pour me protéger, pour me cacher lorsque les doutes s'installaient sur ma situation. Il avait été là, du début a la fin, sans sa propre femme pour supporter avec lui les épreuves de sa vie. Et je n'avais fait que compliquer la situation un peu plus en m'engageant dans les rebelles, simplement pour prouver que je pouvais faire des choses utiles, pour monter aux autres que je n'étais pas juste le fils du maire. Stupide, idiot, insouciant. Je fermais les yeux pour ne pas avoir a pleurer sur mon sort, ce triste sort que j'avais choisi.

Appuyé contre un muret, les lèvres asséchées par la déshydratation, je m'étais autorisé a quelques minutes de repos qui n'allaient sans doute qu'aggraver ma situation. La nuit se faisait fraîche dans le district, la pierre contre laquelle j'étais appuyé se faire froide dans mon dos, si bien que je fus pris de quelques frissons pendant ce sommeil qui fut léger et de courte durée. Il ne fallait pas que quelqu'un me trouve ici, il est impossible de se faire prendre alors que je n'avais pas encore mis la main sur mon père. La purge avait éliminée milliers de rebelles en quelques jours, ils ne leur faudrait que quelques secondes avant d'envoyer une balle au travers de ma tête si jamais ils me trouvaient par ici. Je fus réveillé en sursaut au bout d'une heure de sommeil, ballottant entre songes et réalité. A peine eu-je le temps de retrouver mon souffle que mes yeux se fixèrent sur cette silhouette anguleuse et familière qui avait hantée mes cauchemars pendant des années. Cette silhouette qui était responsable d'un nombre incalculable de mort et qui avait osé lever la main sur Avalon, se frayant ainsi un chemin jusqu'à moi. Je fus élancé a sa poursuite en quelques secondes, mes jambes ne répondaient plus a mon esprit et j'avais du mal a faire disparaître cette rage qui commençait a bouillir au plus profond de moi-même.

Escaladant la façade d'une bâtisse dont tout m'était inconnu, je fus surpris de retrouver mes réflexes, ceux que je pensais disparus en même temps que mon ancienne vie dans le district neuf, et pourtant il ne fallu pas plus que quelques minutes avant que je ne me retrouve dans une pièce austère ou l'éclairage n'était quasiment pas présent. Plus que quelques secondes et je pourrai enfin être fixé sur le sort de mon père. L'avait-il tué sans le moindre scrupule a l'instant même où il l'avait capturé ? Ou bien était-il toujours dans ce bâtiment, servant d’appât humain a un fils qui n'en faisait qu'à sa tête ? Mes pas me guidèrent vers un couloir d'une longueur étrange, si bien que je mis plusieurs secondes avant d'habituer mon regard a cette distance qui séparait la porte par laquelle j'étais sorti d'une autre qui se trouvait juste en face de moi. Et là, alors que mes yeux essayaient de s'habituer a la noirceur de cet endroit, je vis cette silhouette que j'avais passé tant de temps a détester. Il se tenait là, les épaules droites et l'attitude nonchalante, comme si le spectacle auquel il allait assister le rendait des plus heureux, comme si rien n'avait d'effet sur lui. Hunter était comparable a une balle que l'on tire dans la tête des innocents a genoux, il était froid, dur et ne se souciait guère des supplications et de la pitié. Si le diable pouvait posséder un visage alors le sourire de Blackbird-Crowley serait affiché sur ses lèvres. Il ouvrit la porte et je pus alors reconnaître ce père, amoché, couvert de sang, les yeux emplis de peur et de tristesse. Qu'avais-je fait ? Était-ce moi qui était coupable de tout cela ? Je fermais les yeux, une simple seconde, tandis que la porte se refermait sur le visage de mon géniteur. Je sentis un courant d'air a quelques mètres derrière moi et me retournais avec précipitation, envoyant voler mon poing dans la mâchoire d'un pacificateur a peine plus grand que moi. Un deuxième se rua en ma direction tandis que le premier se remettait de ses émotions, on m’asséna un coup de poing dans le thorax, ce qui me fit tomber a genoux par manque d'air et, avant que je n'ai le temps de reprendre mes esprit, j'étais tiré de force vers la pièce où se trouvait mon père.

« Tu en as mis du temps. » Je crachais sur le sol le sang circulant dans ma bouche après que l'un des pacificateur m'est envoyé son poing dans la figure. Ils se tenaient a quelques centimètres de moi, l'un étant la raison pour laquelle j'avais risqué ma vie à venir ici, l'autre la raison pour laquelle mes cauchemars avaient été toujours plus intense. Il ne fallait pas que je laisse entrevoir quoi que se soit qui pourrait jouer en ma défaveur. J'adressais un regard a mon père tandis qu'Hunter approchait son couteau, le posant même sur la joue de l'homme qui se tenait ballonné devant moi et qui m'avait toujours fait passer bien en avant sa propre vie. Je serrais les dents mais ne montrait aucun signes de nervosité, il ne fallait pas qu'Hunter me voit comme ça, il ne fallait pas que mon père me voit comme ça. « J'ai été retenu par tes sbires dans le couloir, tu peux te montrer reconnaissant – dis je en sifflant, sans eux tu serais sans doute en train de baigner dans ton sang. » Le défier était bien la dernière chose a faire, et pourtant je ne pouvais pas me laisser avoir de cette façon, il fallait que je lui prouve que je n'étais pas venu ici pour implorer sa pitié, mais bel et bien pour sauver mon père, même si il fallait pour ça que je perdre ma propre vie. Hunter détourna la chaise afin que mon regard se pose directement dans celui-ci de mon père, il était faible, fatigué, et semblait même sur le point de tomber, évanouit sur le sol. Il fallait qu'il tienne, il fallait qu'il tienne jusqu'à ce que je trouve un moyen de le sortir d'ici. « Alors ? On ne dit pas bonjour à son papa ? Ou plutôt, au revoir dans son cas. » A cet instant j'aurai voulu pouvoir le cogner, lui faire si mal qu'il aurait supplié de mourir plutôt que souffrir encore sous mes coups. Mais j'étais pieds et poings liés, incapable de faire le moindre geste, sans quoi mon père se verrai transpercer par la lame du couteau. « C'est moi que tu veux – je posais mon regard dans celui, noir et froid, du pacificateur, Tu es bien trop respecté pour t'occuper d'un simple maire qui a failli a sa tâche. C'est moi que tu veux. » Il ne m'écouterait pas, il allait sans doute même me rire au nez, mais je savais très bien qu'Hunter n'avait fait ça que dans le seul but de mettre la main sur moi et d'en finir une fois pour toute. Son sourire, meurtrier, frappant, psychotique … Je pouvais alors voir Avalon se faire torturer par ses mains, à lui. Cette pensée me mit hors de moi tandis que je croisais de nouveau le regard de mon père, effrayé. La lame s'appuya sur le gorge de ce-dernier alors que je poussais un cri désemparé et inutile. « Oh, et mes amitiés à Avalon ! » Il l'avait dit, il avait osé. Je ne savais plus si il fallait que je lui saute dessus ou bien que je m’effondre en lui donnant un prétexte pour m'achever sans trop me faire souffrir. Elle avait eu raison, tout ça n'était qu'un terrible piège et, alors que j'entendais les supplications de mon père a travers le bâillon qui serrait sa gorge, je fus pris d'une poussée d'adrénaline qui me fit me redresser sur mes jambes, mes bras tendus en avant. « Arrête ! Tout ce que tu veux c'est moi ! Avec moi tout prend fin ! » Je pouvais sentir des larmes de colère qui me montaient aux yeux alors qu'Hunter semblait se réjouir de cette situation. « Avec moi tout prend fin … Je sais des choses pour lesquelles tu serais prête à mourir … Je ne te demande pas de le relâche, mais … mets-moi sur cette chaise sa place. » Je ne savais plus très bien ce qu'il fallait faire, je ne savais plus si j'étais capable de garder mon calme dans ce genre de situation et si je n'allais que nous enterrer un peu plus moi et mon père. Fallait-il que je vende le treize comme j'avais été vendu afin d'obtenir une mort sans trop de souffrance ? Je plongeais mon regard dans celui du bourreau, les poignets tendus en avant pour qu'il m'attache et qu'il laisse partir mon père. Elle avait eu raison, Avalon, j'allais mourir ici.
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Hunter Blackbird-Crowley
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Hunter Blackbird-Crowley
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MessageSujet: Re: looking for blood and revenge (hunter)   looking for blood and revenge (hunter) Icon_minitimeVen 17 Mai - 15:46

Nous y étions. Enfin. Après des semaines passées à rêver de ce moment, à l’idéaliser, à imaginer toutes sortes de scénarios plus vraisemblables les uns que les autres, nous y étions. Le face-à-face tant attendu, le face-à-face ultime. Le face-à-face qui se solderait par la mort du jeune homme du district neuf, dans d’atroces souffrances, j’y tenais personnellement. J’avais connu quelques grands ennemis au cours de mes années de services. Certains étaient passés à trépas, d’autres continuaient de courir, mais aucun ne m’importait plus de plaisir qu’Aiden. Un jeune homme d’apparence normal, similaire à tous les jeunes de son âge, mais beaucoup plus complexe que la plupart. Un être affaibli dès sa naissance, doté de convictions qui le dépassent, et qui le mèneront à sa perte. Perte qui est arrivée. À peine vingt ans et pourtant un parcours relativement extraordinaire pour un si jeune homme. Montée en puissance rapide, puis prise du poste de chef des rebelles du district neuf. À peine vingt ans sur cette nation, et pourtant il avait l’expérience d’un homme faisant le double de son âge. Même Julian ne m’impressionnait pas autant. Peut-être parce que ce dernier semblait faire le mort actuellement, ce qui me décevait au plus haut point venant du rebelle anciennement le plus recherché de Panem. Place reprise depuis par son jeune poulain, étonnant de jour en jour. Nous y étions. Et dès que je reçus le coup de fil, je peinais à cacher mon impatience. Certains prennent leurs pieds avec des prostituées de bas étages, d’autres en martyrisant les gamins du district, certains en se faisant eux même du mal. Chacun avait sa méthode pour prendre son pied, le mien consistait à réduire à néant les espoirs et les os de mes pires ennemis, les uns après les autres. J’étais gâté. J’étais réellement gâté avec le père d’Aiden, même si cela était de la procuration. Mais ils avaient la même étincelle dans le regard, le même sourire, les mêmes traits qui me permettaient d’imaginer son fils à sa place, fils qui recevait chaque coup destiné au père. Des semaines que je m’entraînais sur le père, en attendant le fils. Une attente longue, douloureuse et agaçante, mais ôh combien agréable quand elle s’achève.

Et elle allait s’achever. Bientôt. Maintenant qu’Aiden venait de franchir le seuil de la porte, se retrouvant dans la même pièce que son père, tout allait bientôt se terminer. Ce n’était plus qu’une question de temps. Du temps, il en avait mis pour parvenir jusqu’ici, j’avais bien failli croire que son père ne lui était pas important, ou peut-être même qu’il avait senti que tout ceci n’était qu’un piège et qu’il était parvenu à mettre un point un plan pour le sortir d’ici sans pour autant y laisser des plumes. Je me trompais. Aiden était bien trop stupide et impulsif pour penser à l’élaboration du moindre plan, bien trop préoccupé par l’idée de revoir son père. « J'ai été retenu par tes sbires dans le couloir, tu peux te montrer reconnaissant sans eux tu serais sans doute en train de baigner dans ton sang. » Rire moqueur, glacial, reconnaissable entre milles de ma part. C'est bien connu, un pauvre type marchant depuis des jours, sans forcément trouver un abri sur son chemin, parti sans rien ni personne, affaibli par la faim, la soif, les souvenirs occupant sa mémoire, un type ainsi est toujours plus fort qu'un Pacificateur sur entrainé, machine à tuer depuis l'enfance. Logique imparable. « J'en frissonne d'angoisse. » Pour peu, j'en ferais même des cauchemars. Le jour où Aiden Bregstone parviendrait à prendre le dessus sur ma personne, à me faire ''baigner dans mon sang'' comme il le dit si bien, ce jour n'est pas encore arrivé. Et n'arrivera jamais, même dans ses rêves les plus fous. Julian, Clay, Miléna. Les uns après les autres, ils ont essayé de me briser, de me détruire, de me réduire en poussière. Les uns après les autres, ils ont échoués. Quelques blessures superficielles, tout au plus, mais pas de quoi craindre pour ma vie. Aiden ne serait qu'un nouvel inconscient tentant l'impossible, échouant lamentablement. Le maximum qu'il puisse faire serait de m'infliger un oeil au beurre-noir. Le jour où quelqu'un parviendra à prendre le dessus sur ma personne n'arrivera pas de sitôt.

Prenant mon temps pour détourner mes pas et ainsi libre le champ pour qu’il puisse croise le regard de son père – j’ai toujours apprécié une bonne mise en scène – je vins me replacer derrière l’homme d’âge mur, sans quitter son fils des yeux. Il avait grandi depuis la dernière fois. Psychologiquement. Il semblait user, comme s’il avait vu bien trop de choses pour un jeune de son âge, comme si la vie s’amusait à le détruire à chaque fois qu’il parvenait à se reconstruire. Et j’aimais penser que c’était en partie grâce à moi, et pas simplement dû à un malheureux hasard. J’aimais penser que ces traits tirés par la fatigue étaient les cauchemars qu’il faisait, imaginant Avalon torturée par mes mains, son sang coulant à terre, ses cris m’implorant. J’aimais penser que cette lueur de rage dans ses yeux était les souvenirs de ses camarades perdus, dénoncés et abattus les uns après les autres, qui le rongeait de l’intérieur, qui revenait sans-cesse frapper à la porte de son esprit. J’aimais penser que les cicatrices qu’il portait sur le corps étaient les souvenirs de notre précédente rencontre autour de la forêt du neuf, ainsi que du périple qu’il a mené pour arriver jusqu’ici. Et j’aimais penser que les prochaines larmes qui rouleraient le long de ses joues seraient les souvenirs d’un père abattu devant ses yeux.

Longtemps sans avoir de jouet à ma portée, de souris que je pouvais torturer comme le ferait un chat. D'abord en l'empêchant de fuir, puis en l'a blessant sans pour autant l'achever. La purge et les exécutions des rebelles avaient été bien trop rapides, bien trop vite expédiées pour éliminer rapidement les menaces. Même pas l'occasion de s'amuser, d'obtenir des noms en versant le sang. Quel dommage. Quel réel dommage, mais fort heureusement Aiden ainsi que son père était là. Celui-ci avait subi de nombreux coups depuis qu'on avait mis la main dessus, mais ... mais c'était fade, sans saveur. Peut-être parce qu'il n'avait rien à dévoiler, que nous connaissions déjà parfaitement son fils et ses actes, que nous avions pu arrêter certains rebelles du neuf grâce à Avalon. C'était un simple substitut, relaxant, mais pas totalement efficace. La lame du couteau écorcha le visage de l'ancien maire, ne manquant pas de faire réagir son fils. « C'est moi que tu veux. Tu es bien trop respecté pour t'occuper d'un simple maire qui a failli a sa tâche. C'est moi que tu veux. » Un maire, un rebelle, un simple habitant. C'était égal, tant qu'ils étaient éliminés. Le simple statut de Pacificateur suffit à être craint. Ensuite, il faut simplement convaincre les gens qu'ils ont raison d'avoir peur. « Tu ne comprends pas. Pouvoir, respect ... Du moment que tu fais comprendre aux autres ce dont tu es capable, tu peux faire ce que tu veux, la crainte et le respect restent bien présent. » C'est un fait. En un peu plus de dix ans de carrière, j'avais eu le temps de marquer les esprits dans chaque district où j'étais passé. On murmurait sur mon passage, on me craignait quand j'étais assigné aux missions de surveillance, on fuyait mon regard quand je venais frapper à la porte. Et tout ceci parce que j'étais parvenu à convaincre les citoyens de Panem que je ne plaisantais pas. Que Hunter Blackbird-Crowley n'a pas du genre à vous faire des faveurs. Et qu'il ne le sera jamais. Il fallait marquer les gens de votre empreinte. Et c’était fait. Je n’avais rien à craindre, jamais le respect qu’ils ont pour moi ne disparaîtrait, encore moins maintenant que j’étais chef pacificateur du district un et assigné aux affaires concernant le district treize. Rien de tout cela ne disparaitrait. Le pouvoir serait toujours à ma portée. Il n’y avait qu’à voir. À la simple évocation du prénom Avalon, le jeune homme perdit tous ses moyens. « Arrête ! Tout ce que tu veux c'est moi ! Avec moi tout prend fin ! » « Pathétique. » C’était pathétique. Et drôle. Quelques minutes auparavant, Aiden faisait le fier, évoquait la possibilité de me mettre à terre, jouait au plus malin, ne voulait pas paraitre affaibli par la vision de son père blessé. Et là, il avait simplement suffit d’évoquer Avalon qu’Aiden semblait baisser les bras sur la possibilité de paraitre insensible à l’état de son père ou à la moindre de mes paroles. Avalon était son point faible. Et je savais qu’importe la situation, je parviendrais à prendre le dessus sur lui à la simple pensée de la jeune femme. Tout comme j’y étais parvenu avec Clay en parlant de Julian, ou avec Miléna en évoquant Cray. Ils avaient tous des points faibles, et malgré tout leur bon vouloir, ils ne pourraient jamais les mettre derrière eux.

Les larmes semblaient lui monter aux yeux. Elle est belle l’image du chef des rebelles du district neuf. C’était ça qui les avait dirigés ? Ce type, affaibli par une fille ? Pas étonnant que nombreux sont ceux à y avoir laissé la vie au district neuf s’ils avaient Aiden pour chef. Et cela devait encore plus plaisir au père du jeune homme de voir que son fils craquait à la pensée d’Avalon, alors qu’il ne montrait rien en arrivant ici et en découvrant le visage déformé par les coups de son propre père. L’amour, la plus grande faiblesse des hommes. « Avec moi tout prend fin … Je sais des choses pour lesquelles tu serais prêt à mourir … Je ne te demande pas de le relâche, mais … mets-moi sur cette chaise sa place. » Il bluffait, à ne pas en douter. Il n’y avait rien, pas la moindre information pour laquelle je serais prêt à mourir pour l’obtenir. À moins qu’il sache où se cache Julian, rien ne m’importait. Et autant dire que j’avais la certitude qu’il n’en avait pas la moindre idée. Ceci dit, cela aiguisa ma curiosité, mais pas au point de le lui montrer, et encore moins de lui demander quels types d’informations. Qu’est-ce qu’il pouvait bien avoir d’intéressant à déclarer, de toute manière ? Rien, mise à part quelques noms. Quelques noms loin d’être intéressant. La purge venait d’être effectuée, remplissant à rebord les fosses communes. Le combat contre les rebelles n’était certes pas terminé, mais loin d’être hors de contrôle. S’il y avait des noms à me donner, nul doute que la majorité serait ceux des rebelles déjà ayant exécutés. Rien de nouveau sous l’horizon, rien qui ne me donnerait envie d’écouter ses jérémiades. Et puis qu’importe. Informations ou non, importants ou non, le père et le fils allaient mourir aujourd’hui. C’était une certitude, et rien ne pourrait me faire changer d’avis sur ce détail. Tout être normalement constitué aurait trouvé le courage d’Aiden admirable, quant à moi je trouvais cela tout bonnement pathétique. Il faisait un piètre négociateur. Il n’avait tout de même pas fait tout ce chemin en acceptant que son père ne soit pas relâché, même si je l’attachais sur une chaise à sa place pour lui infliger les pires coups qu’il puisse subir. Non, s’il était intelligent, il aurait essayé de négocier. S’il était intelligent, il ne serait pas venu jusqu’ici, encore moins pour supplier de laisser tranquille son père quitte à ne pas le relâcher. S’il était intelligent, il aurait su que je comptais tuer son père dès le début, et que tout ceci n’était qu’un piège visant à faire deux victimes au lieu d’une. S’il était intelligent, il ne serait jamais venu courir après sa propre mort. Or, il ne l’était pas. Il n’était ni intelligent, ni courageux, simplement pathétique. Les poings en avant, me suppliant presque du regard. La famille, la pire faiblesse qu’un être humain puisse avoir. « Très bien, très bien. » dis-je finalement, ramassant une corde qui traînait dans la pièce depuis des semaines, souillées de sang puisqu’étant passées de poignet en poignet. Je pris soin de l’étirer, pour être sûr qu’elle ne se casserait pas facilement. Je n’avais aucune confiance en Aiden, et je savais pertinemment qu’il profiterait de la première occasion pour s’enfuir. M’approchant de lui, j’enroulais la corde autour d’une de mes mains, laissant l’autre libre pour saisir son poignet. Avant de retourner celui-ci en tirant sèchement, brisant l’os.

Je n’en avais rien à faire de l’avoir assis sur une chaise pendant que son père regardait. Je le voulais mort, étendu sur le sol et baignant dans son sang. Ils allaient mourir, le père en premier. Et je voulais que le jeune homme regrette, qu’il se torture lui-même durant les dernières minutes de sa vie, qu’il me supplie de l’achever pour atténuer sa douleur de ne rien avoir pu faire pour sauver son père, et ne même pas avoir pu échanger leurs places. « Tu es pathétique Aiden, j’espère que tu en as conscience. » Je lui fis dos, repensant au claquement que l’os avait fait quelques minutes auparavant, un sourire aux lèvres. Replaçant le couteau dans ma botte d’uniforme, je sortis mon arme à feu de la ceinture, ouvrant le canon de celle-ci, libérant le chargeur pourtant plein pour n’en laissant qu’une. Je fis rouler le chargeur avant de le refermer. « Je t’écoute. Tu sais des choses, alors je t’en prie, prend la parole. » M’appuyant contre le mur faisait face à l’arrière du crâne de son père, tout en ne quittant pas le jeune rebelle des yeux, je pointais l’arme en direction du père. « Il n’y a qu’une balle. Si les informations ne me conviennent pas, papa risque sa vie. C’est excitant, non ? De ne pas savoir quand il se fera exploser la cervelle, pas vrai ? » La roulette russe. Technique très populaire à l’époque où Panem n’était pas encore Panem, technique pourtant jamais utilisée. Technique pourtant intéressante. Il y avait les coups, les mots, et aussi la tension. La tension pouvait faire perdre la raison à n’importe quel être censé, du moins si elle est bien maîtrisée. Et quoi de mieux que la roulette russe pour y parvenir ? Quoi de mieux que de ne jamais savoir sur quoi cela va tomber ? Une balle, pas de balle ? De quoi rendre fou Aiden le plus longtemps possible, sans même le toucher physiquement, simplement en appuyant là où ça fait mal, en mettant la vie de son père en jeu. Et tout reposait sur lui. Tout reposait sur les informations qu’il parviendrait à me donner, et si celle-ci n’était pas satisfaisantes, je presserais la détente, tuant peut-être son père dès la première pression. Tout reposait sur ces maigres épaules. Le détruire psychologiquement. Bien plus intéressant que la torture physique.
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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
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△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


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MessageSujet: Re: looking for blood and revenge (hunter)   looking for blood and revenge (hunter) Icon_minitimeMar 10 Sep - 19:44

Il n'y a de complications dans la vie que celles que l'on veut bien admettre. Tout a une suite, une fin logique qui viendra dénouer l'attente et contenter les impatients. Qu'elles soient bonnes ou mauvaises les fins arrivent toujours lorsque l'on n'est pas prêt a les recevoir. Deux façons, il n'y avait que deux façons de finir ce que j'avais commencé. Tué ou être tué. Rien de plus, rien de moins que ces deux petits actes qui me couperaient a jamais de mon humanité. Et puis il y avait la solution de secours, la solution qui ferai de moi bien plus qu'un menteur, qu'un traître, une solution qui poserai un fin ultime a toute cette histoire. Partir en martyr. Cette idée franchisa mon esprit a l'instant même où le pacificateur apposa sa lame contre la joue de mon père, faisant percer une larme de sang qui frappa la manche de sa chemise. Ça serai tellement simple, tellement facile de de se glisser avec cette idée, de mettre un point final a cette rancœur, a cette haine qui me hantait qui n'avait été rien de plus qu'un stimulent inefficace. Je pourrai, supplier Hunter pour qu'il fasse glisser son arme sous ma gorge, pour que mon sang de mette a couler si vite que je serais mort en quelques secondes seulement. Je pourrai. Et tout ça prendrai fin avec moi, avec mon père. Il faudrait le sacrifier, lui aussi, après tout les combats qu'il a du supporter pour moi alors que ça position ne faisait que l'avantager au cœur du district. Sur ses épaules trônaient le poids de toutes mes erreurs et de celles a venir. Pourrai-je lui faire ça ? Sceller son destin au mien et nous entraîner dans la mort alors que son regard posé sur le mien me disait de fuir a toutes jambes afin de pouvoir vivre ma vie. Pourrai-je vivre avec ma propre image si jamais le sang de mon père venait a ce déposer sur mes propres mains ? Un vent froid s'installa dans la pièce tandis qu'Hunter me jugeait de son regard haineux, observant chacun de mes faits et gestes, chacune des respirations lentes qui venaient animer ma poitrine, enserrée dans un écrin de peur et de dégoût. Je n'avais que vingt et un ans et déjà j'avais cette impression d'avoir besoin de repos, de quelques années de quiétude a ne rien faire qui pourrait mettre ma vie ou celle des mes aimés en danger. A cet instant, alors que les yeux du pacificateur évoquait toute la joie qu'il avait de se retrouver dans cette position, je me promis cette chose irréelle et presque folle. Si je sors d'ici vivant, si mon père sort d'ici vivant que je puisse le ramener dans le treize, si Avalon me pardonne un jour de tous mes mots, si tout ça arrive, je me promis alors de prendre quelques temps de repos et de ne rien faire d'autre qu'apprécier la vie qui m'a été offerte.

Mais là, maintenant, dans cette pièce qui n'évoquait rien d'autre que la mort et la perte, il fallait que j'arrête de réfléchir, que j'arrête de penser a tout ce qu'aurai pu être ma vie, a tout ce qu'elle ne sera plus si jamais je venais a la perdre. Je crachais le sang qui obstruait ma bouche, laissant une marque presque invisible sur le sol, priant pour ne pas avoir a perdre encore une seule goutte d'hémoglobine. J'essayais, en vain, de redresser les épaules, la tête, de me tenir droit face a cet homme qui tenait mon père en joug, face a celui qui avait mis fin a de nombreuses vies dans mon district et qui se plaisait a l'idée de tenir ma vie entre ses mains rouges de sang. Ma vaine tentative pour lui faire peur, ou ne serai-ce que douter de lui-même, parti en fumée a l'instant où un rire sinistre s'envola d'entre ses lèvres. Mes épaules faiblirent, mes genoux tombèrent un peu plus a l'impact de ce nouveau coup. J'avais été bien stupide de penser que moi, Aiden Bregstone, je pouvais faire peur a un homme tel qu'Hunter Blackbird-Crowley. « J'en frissonne d'angoisse. » Je déglutis, avec peine, le peu de salive qui me restai au fond de la gorge. Stupide, stupide, stupide. Ce mot a lui seul pouvait définir toutes les actions et les mots que j'avais eu a l'encontre du pacificateur. Il n'y avait pas de solution, pas de moyen de prendre la fuite alors que mon père se tenait là, a quelques mètres de moi seulement. Tué ou être tué. « Tu ferai mieux oui, parce que c'est loin d'être fini pour toi. » Cette pseudo assurance que je dégageai aller finir par nous tuer, mon géniteur et moi, et pourtant c'était la seule chose que j'arrivai a afficher, la seule expression qui définissait la rage et le bouillonnement que j'éprouvai a l'intérieur. Il fallait que je prenne le dessus sur lui, peu importe le nombre de mes os qui finiraient fracturer, le nombre de coups que je recevrai, le nombres de bleus qui viendrai marquer ma peau. Il fallait que je fasse quelque chose pour nous sortir de là ou pour nous tuer tout les deux. Et puis je me mis a penser a Avalon, a toutes ces choses qu'elle avaient endurée de la main de ce psychopathe qui n'avait pour seul but dans la vie que celui de détruire celle des autres. Il l'avait touché, il avait fait couler ses larmes et son sang, il avait osé me défier en mettant sa vie en danger. Serais-je assez fort pour le tuer de mes propres mains ? Pour voir la vie quitter ses yeux sombres ? Une lueur de peur passa dans le regard de mon paternel lorsque le pacificateur fit lentement le tour de la chaise, venant ce placer juste derrière lui, toujours attaché a une chaise, toujours ballonné, toujours apeuré.

Tel un bon soldat rebelle formé par le district treize, je me mis a penser, a réfléchir aussi vite que je le pouvais afin de nous trouver une porte de sortie, un échappatoire. Il ne m'aurait guère étonné d'entendre des pas derrière la porte qui nous tenais a l'écart du monde. Il était venu avec des renforts et n'hésiterait pas a les employer si jamais le vent tournait pour lui. Il n'y avait que cette fenêtre, celle par laquelle j'étais passé pour arriver jusqu'ici. Allait-elle être assez grande pour faire place a mon père et a sa carrure forte et imposante, ou bien le laisserait-elle bloqué contre la battant. Plus le temps passait et plus les chances de sortir de cet endroit vivants devenaient minces. Je déglutis avec peine, cherchant un peu de réconfort dans le regard de mon père qui ne désirait sans doute qu'une chose, s'endormir pour ne plus a faire face a cette vision d'horreur. J'avais tout foutu en l'air. Mon avenir, tous mes actes passés, toutes ces choses pour lesquelles les gens avaient été fiers de moi. J'avais tout envoyer valser lorsque m'étais venu l'idée, insensée, de partir sans personne pour me courir. Il y avait toujours Raven, le seul – en dehors d'Avalon – a être au courant de ma petite escapade. Viendrait-il me sortir de là si toute cette histoire tournait au vinaigre ? J'étais venu, j'avais fuit le treize et tiré un trait sur tout ce qui m'étais cher, j'étais venu pour lui, rien que pour lui. Mais Hunter ne semblait pas ce soucier de ce genre de chose, tout ce qu'il voulait n'était que sang, larmes, peine et meurtre. Impuissant, épuisé, a bout de force et de souffle. Peut-être que c'était ça, la solution a toutes mes questions, la finalité de tous mes cauchemars. J'avais prié Avalon de trouver quelqu'un de bien mieux que moi, juste avant de partit vers une mort certaine. Elle allait se remettre de ma mort, et finir par m'oublier dans les bras d'un autre que moi. Il n'y avait pas d'autres moyens, pas d'autres fins.

« Tu ne comprends pas. Pouvoir, respect ... Du moment que tu fais comprendre aux autres ce dont tu es capable, tu peux faire ce que tu veux, la crainte et le respect restent bien présent. » Tout ce qu'il disait sonnait juste, sûrement aux oreilles des pacificateurs ou des gens de la capitale qui ne faisaient que nous dénigrer, mais pas aux miennes. Les gens ont besoin d'espoir, c'est la seule chose qui soit bien plus forte que le pouvoir, que le respect ou bien même la peur. On avait donné de l'espoir aux gens, nous tous, tous ceux qui avaient donnés leur temps ou leur vies pour les autres, tous ceux qui s'étaient battus pour ne plus avoir a courber l'échine face a des gens comme lui. Mon regard se fixa dans le sien, pendant de longues minutes insistantes. Je ne pouvais pas le déstabiliser, il était bien plus fort que moi dans cette joute mentale et – après tout – je ne connaissais rien de lui, de son passé, de son histoire, et je ne voulais pas le savoir. « Un jour les gens commenceront a ce poser des questions, sur toi, sur ce que tu es vraiment. Et quand ils comprendront, quand ils verront dans tes yeux toute cette haine que tu portes a ceux qui sont différents de toi, a ceux qui croient encore au meilleur … Quand ils verront ça tu ferai mieux de ne pas être dans les parages Hunter. » Ma mâchoire se serra en même temps que mes poings. J'adressai un vif regard a mon père qui approuva d'un signe de tête. C'est pour ça, que je me bats, que je fais ce que je fais. Pour cet espoir qui vit en chacun des rebelles, pour cette lueur de vie et de conviction qui viens frapper le regard de mon père. Pour tout ce que je crois vrai et pur. Soudain le pacificateur évoqua Avalon, me faisant prendre conscience du fait qu'il avait si proche d'elle au point de sentir son souffle, de voir ses larmes couler. C'est lui qui avait déboîté son épaule et tirer les ongles de sous sa peau, c'était a cause de lui qu'elle avait passée de longues nuits a ne pas dormir et de longs jours a ressasser cette torture dans sa tête. Il était la cause de tout ça, de tous mes cauchemars que je revivrai sans cesse où je voyais la jeune femme étendue sur le sol, la silhouette d'Hunter riant a ses côtés. Il y avait cette rage qui bouillonnait au fond de mon être, mes poings se serrèrent un peu plus, si bien que mes jointures virèrent au blanc. Je ne pouvais pas, je ne pouvais pas écouter ça, je ne voulais pas revivre ça encore une fois, pas alors qu'il se tenait devant moi, appréciant de me voir perdre pieds face a ses paroles. J'agis alors comme me le dicta ma passion et non pas ma raison, mon cœur s'emporta et je supplia Hunter de me mettre sur cette chaise a la place de mon père. Je voulais que ça s'arrêter, que la douleur parte.

Il fallait que ça s'arrête, que mon cœur se vide de toute cette horreur, que mes yeux arrêtent de voir, que mon cerveau arrête de penser. Arrêter ça, je vous en prie.

« Pathétique. »  Le mot s'échappa d'entre ses lèvres comme un sifflement, obscure, froid, et pourtant si vrai. Avalon avait toujours été mon point faible, la faille dans cette armure en fer blanc que je me forçai a porter de jour en jour. Elle était la seule a me connaître réellement, a tout savoir de moi, des mes idées, de mes envies, de mes craintes. Pourtant elle était aussi l'instrument de mon malheur, l'épée de Damoclès au dessus de ma tête qui pouvait tomber a n'importe quel instant. Je ne pouvais pas vivre sans celle. « Arrête ! Arrête de parler d'elle ! N'ose plus jamais parler d'elle devant moi ou avant que l'un d'entre nous meurt de la main de l'autre ! » Ma colère l'avait emportée sur ma raison. D'un doigt je pointais le pacificateur qui se tenait toujours face a moi, séparés par le corps épuisé de mon père, cherchant toujours un moyen d'accrocher mon regard. Il ne pouvait pas parler d'elle, il n'avait pas le droit, mais au fond j'étais persuadé qu'Hunter avait été la voix de la raison. J'étais pathétique. Pathétique de croire que mon amour pour Avalon pourrait me sauver, si jamais je réussissais a sortir d'ici en vie. Je croyais être fort d'amour alors que je n'étais que le pantin désarticulé et désabusé d'un sentiment qui me rendais faible, vulnérable. J'étais faible d'amour. La lueur s’éteignit, dans les yeux de mon père comme dans les miens. Avalon avait eu raison, tout ça n'était qu'un piège sordide dont je ne pouvais pas sortir, du moins pas sur mes deux jambes. Pourquoi avais-je fais ça ? J'aurai pu rester dans le district treize, profiter des choses qu'ils avaient a nous offrir, d'une vie a l’abri des danger. J'aurai fait quelques missions secondaires, prétextant que mon état mentale jouait sur ma prise de décision. Rester avec Avalon, m'entraîner jusqu'à être parfaitement prêt a mettre la main sur Hunter pour lui faire payer tous mes cauchemars et toutes les conséquences qu'avait eu sa présence sur nos vies. Mais j'en avais décidé autrement, j'avais joué l'enfant gâté en partant sans même attendre d'en savoir plus sur la position exacte de mon père, sur les conditions dans lesquelles il était retenu. Sans rien, j'étais parti sans rien. Il n'y avais que ce pistolet dans mon dos, retenu par ma ceinture, et un maigre couteau qui m'avait servi durant l'un de mes escapades au district neuf, quand j'étais encore le chef des rebelles. Chef des rebelles, même cette appellation sonnait faux a mes oreilles maintenant que je me trouvais dans cette pièce. Je n'avais rien d'un chef, d'un leader ou de que sais-je encore, je n'étais qu'un gamin de vingt et un ans qui avait pris ses espoirs pour des réalités. J'avais foncé tête baissée, sans rien apprendre de mes erreurs précédentes. Je ne méritais pas d'être appelé 'chef' et encore moins 'rebelle'. Des tas de jeunes gens avaient cru en moi, avaient placés leur vies entre mes mains, et j'avais tout foutu en l'air en décidant de venir ici seul et sans soutien. Ils étaient morts, tout mes amis rebelles du neuf, sans doute Hunter avait-il mis fin a l'existence de certain. Tout ça pour quoi ? Pour une cause perdue d'avance. Je ne savais pas si j'avais vraiment envie de me trouver sur cette chaise, a la place de mon père, mais ce fut la seule chose qui traversa mon esprit a la minute même où Hunter plongea son regard sur lui. J'allais peut-être mieux supporter les coups, peut-être mon père allait-il pouvoir s'enfuir. Je le suppliais du regard, priant pour que les coups pleuvent et pour que mon sort soit vite fixé, même si je savais a quel point le pacificateur aimer torturer puis attendre, attendre afin de voir toute la douleur qu'il pouvait nous causer.  « Très bien, très bien. » L'homme s'empara d'un morceau de corde rougeâtre et le plaça autours de l'un de mes poignets tendu, comme dans un signe de supplication. D'une main il enroula la licol autours de mon articulation tandis que de l'autre il me brisa les os.

Un cri de douleur s'échappa d'entre mes lèvres alors que j'entendis le son de mon squelette se séparer en deux morceaux bien distincts. Hunter avait briser mon poignet, le laissant retomber comme un organe mort au bout de mon avant-bras. Je serrai les dents, un peu plus, pour ne pas faire place aux larmes et lui donner la satisfaction de me voir ainsi, courber de douleur. Un éclair de haine se déposa dans mes yeux alors que je me redressais, essayant de surmonter la douleur de mon os fendu. « J'avais pas besoin de cette main de toute façon. » Là était toute la stupidité de mon esprit. Il fallait toujours que je dé-dramatise les pires choses qui pouvait m'arriver, mais il ne fallait surtout pas que le pacificateur me croit affaibli, il fallait que je lui montre que cette douleur ne m'empêcherai pas de le mettre a terre quand le moment sera venu. « Tu es pathétique Aiden, j’espère que tu en as conscience. » Un de mes genoux céda sous le poids de la douleur, me faisant mettre rotule a terre, comme plié par le regard de cet homme qui ne faisait que détruire tout ce qui passait entre ses mains, sous la gâchette de son arme. « De plus en plus depuis que je suis arrivé. » Un sourire. Bref, rapide, dédaignant s'imposa de lui-même sur mes lèvres. Il ne faut pas tenter le diable, et pourtant la seule chose que j'avais envie de faire c'était de le mettre en colère, dans une colère telle qu'il finirai par ce jeter sur moi pour m'arracher la vie avec ses propres mains. Hunter déploya son arme, faisant valser la chambre d'armement, ne laissant qu'une simple et unique balle qui solderai toute cette sordide histoire. D'une main experte ayant tuée de nombreuses fois, il fit tourner le chargeur, laissant place a un suspens, a un jeux malsain. Une chance sur huit de s'en sortir vivant. La roulette russe. « Je t’écoute. Tu sais des choses, alors je t’en prie, prend la parole. » Je n'avais rien a lui dire, rien qui ne vaille la peine de trahir. J'allai partir en martyr et mon père ne serai qu'un simple dommage collatérale qui ne pouvait pas être évité. Ça ne valait la peine, de trahir mes amis, le district treize, les rebelles. Je ne serais pas l'un d'entre eux, un de ceux qui vendent père et mère pour un poignet de pain rassi. Hunter ne m'avait pas mis sur la chaise a la place de mon père, il voulait que je vois sa mort, que je souffre de sa perte trop rapide. Il voulait que tout ça dure pour pouvoir me briser. « Il n’y a qu’une balle. Si les informations ne me conviennent pas, papa risque sa vie. C’est excitant, non ? De ne pas savoir quand il se fera exploser la cervelle, pas vrai ? » Je jetais un coup d’œil a mon père, essayant de lui faire transmettre un message, celui que j'étais désolé, pour tout ce qui était en train de lui arriver a cet instant précis. Me relevant difficilement je fis remonter la corde autours de mon poignet attaché afin de la tenir a pleine main, la serrant au creux de ma paume.« Je sais ce que toi tu ne sais pas, ce que tu sera jamais. » Je pris appuie sur le mur dans mon dos, faisant glisser le bout de corde entre la paroi et mon propre corps. Si je tirai assez vite et assez fort sur la ficelle je serais capable de me briser les doigts, et ainsi me libérer de l'emprise de la corde qui encerclait mon articulation. « Je connais l'amour, et l'amitié. Je sais ce que ça fait de compter pour quelqu'un et d'avoir assez de proches pour ne jamais se sentir seul et abandonné. Je connais la famille, la présence de parents qui m'aiment et qui m'aimeront quoi que je fasse. » Un autre sourire s'imposa a moi, un sourire de défis, d’arrogance. Je tirai sur le corde enserrant ma main, toucha la phalange de mon pouce et – d'un coup sec et  fort – libéra ma main en écartant mon os. « Toutes ces choses que tu ne connaîtra jamais, parce que tu n'es pas capable d'amour, parce que personne ne t'aime et jamais personnes ne sera là pour toi. Je suis bien plus grand que toi et j'ai vraiment pitié de ta personne » D'un geste rapide de la main, me faisant grimacer de douleur, je fermais le volet de la fenêtre, nous plongeant tous dans le noir le plus complet. C'était la seule solution, la seule chance de s'en sortir vivant.


Spoiler:
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Hunter Blackbird-Crowley
DISTRICT 1
Hunter Blackbird-Crowley
△ correspondances : 700
△ points : 0
△ multicomptes : alexiane, pepper-swann (leevy)
△ à Panem depuis le : 13/07/2011
△ humeur : opportuniste
△ âge du personnage : trente-quatre ans
△ occupation : général et connard en chef de panem


can you save me?
statut: célibataire
relationships:


looking for blood and revenge (hunter) Vide
MessageSujet: Re: looking for blood and revenge (hunter)   looking for blood and revenge (hunter) Icon_minitimeVen 22 Nov - 23:36


On dit que les yeux sont les miroirs de l’âme. Cela n’avait jamais sonné aussi vrai, Aiden en était un parfait exemple. La panique l’avait envahi à l’instant où il avait aperçu son père sur cette chaise. Même avant, son regard ne mentait pas, mais c’était désormais parfaitement flagrant. Il pouvait bien dire ce qu’il voulait, je n’avais qu’à me fier à ses yeux pour réellement connaître le fond de sa pensée. Il pouvait respirer l’assurance, la confiance en lui et la sérénité, son regard implorait ma clémence, cédait à la panique tout en espérant que la fin soit proche. Quant à son père, son regard était quasiment vide. Il n’implorait plus de clémence, mais espérait simplement que la fin arriverait le plus rapidement possible. Il aspirait à une délivrance rapide. S’il n’y avait que ça pour lui faire plaisir, autant dire que ça n’allait pas arriver de sitôt. Pas avant que je perçoive le désespoir le plus complet dans le regard de son fils. Et cela allait arriver, tôt ou tard, j’en étais certain. Pour l’instant, même s’il jouait sur la provocation, son regard montrait clairement qu’il ne croyait pas lui-même à ses paroles. Ainsi, si mes sbires ne l’avaient pas retenu, je baignerais déjà dans mon sang. J’aurais presque eu peur si son regard disait la même chose. En réalité, j’avais plus envie de rire que de le craindre. J’avais l’impression de me faire engueuler par une gosse de maternelle. C’était donc pitoyable plus qu’autre chose. « Tu ferai mieux oui, parce que c'est loin d'être fini pour toi. » Comme je lui l’ai si bien dit, j’en frisonne d’angoisse. « Comme dirait tes chers copains, l’espoir fait vivre. » ça ne s’était jamais mieux appliqué que maintenant. Aiden pensait sérieusement que j’avais peur de lui ? Que je pouvais ne serait-ce qu’un instant, craindre ce gosse de vingt ans, de soixante kilos tout mouillé ? L’espoir fait vivre, en effet. Et il est évident que si tout est aussi simple que cela dans sa tête, rien d’étonnant à ce qu’il se retrouve impliqué chez les rebelles. Typiquement le genre de garçon qui ne regarde pas plus loin que le bout de son nez et qui ne réfléchit pas à ses actes. M’enfin, si Aiden Bregstone avait ne serait-ce qu’une fois réfléchi à un de ses actes et aux conséquences de celui-ci, ce serait de notoriété publique.


Je le voyais lancer des regards à son père, comme s’il communiquait avec lui. Il pouvait bien lui laisser comprendre ce qu’il voulait, son père ne lui serait pas d’une grande aide pour sortir d’ici, si par miracle ils venaient à se mettre d’accord sur un geste par simple regard. Le genre de lien possible entre un père et son fils, encore faut-il que tous deux soient en santé, ce qui était encore le cas pour Aiden, mais bien moins pour son père. Mais bien loin de tenter la moindre action, Aiden semblait vouloir me déstabiliser par la parole. Autant dire que malgré toute sa bonne volonté, c’était mission impossible. Mais si ça lui faisait plaisir d’essayer, alors tant mieux pour lui. « Un jour les gens commenceront a ce poser des questions, sur toi, sur ce que tu es vraiment. Et quand ils comprendront, quand ils verront dans tes yeux toute cette haine que tu portes a ceux qui sont différents de toi, a ceux qui croient encore au meilleur … Quand ils verront ça tu ferai mieux de ne pas être dans les parages Hunter. » Merci Maman pour cette incroyable leçon de vie. Pathétique. Comme si un gosse de douze ans qui sait à peine s’occuper de lui était en droit de me donner des leçons de ce genre. « Dix ans qu’ils ne réagissent pas, ce n’est pas prêt de changer. » Les gens sont stupides, et c’est bien la raison qui m’a permis d’acquérir une carrière comme la mienne. Ils pensent pouvoir changer le monde avec des bâtons et des fourches, face à des armes tout droits venues des meilleures usines du Capitole. Ils sont stupides, et irrécupérables. Deux révoltes tentées en septante-cinq ans, toutes deux échouées. La prochaine n’aura pas lieu avant quelques années. Alors avant que les gens réalisent l’ampleur de mes actes, je serais mort et enterré depuis des années. Rien n’est prêt de changer dans l’organisation de Panem, et c’est tant mieux. Le pays n’a pas été changé de telle manière sans raison. Et si cela fonctionne depuis tant d’années malgré les semblables d’Aiden qui n’ont rien d’autre à faire pour occuper leurs journées que de rêver d’espoir, ce n’est pas sans raison. « Tu as tort. Ils n’ouvriront jamais les yeux. Ils ne l’ont jamais fait en tant d’années, ça n’est pas prêt de changer. Et bien même s’ils le font, je m’assurerais de ne pas partir sans avoir emmené un maximum de fils de pute tels que toi dans ma chute. » J’esquisse à nouveau un sourire, pensant bien que la façon dont je l’ai nommé risque de le faire sortir de ses bonds. C’est cela qui est pratique avec Aiden, il est tellement prévisible.

Je voyais dans son regard qu’à peine le prénom d’Avalon prononcé, la rage l’envahissait. La colère pouvait se lire dans ses yeux. Si nous avions été que tous les deux, sans son père, nul doute qu’il aurait déjà tenté de me trancher la gorge avec ses dents, sous le coup de la colère. En l’occurrence, il n’esquissa pas le moindre moment malgré la rage qui envahissait chaque parcelle de son corps, pour la simple et bonne raison qu’à peine ferait-il à pas, et c’était son père qui trinquerait. Il pouvait bien tenter, mais il n’était pas assez stupide pour mettre fin à la vie de son père d’une telle façon. Pas ainsi, pas sans avoir pu lui dire adieu. Et c’était ça qui était agréable, de savoir que malgré tout ce que je pouvais dire, il était incapable de réagir. Pas parce qu’il ne le voulait pas, mais parce qu’il ne le pouvait pas. « Arrête ! Arrête de parler d'elle ! N'ose plus jamais parler d'elle devant moi ou avant que l'un d'entre nous meurt de la main de l'autre ! » J’éclatais de rire tandis qu’il me pointait du doigt. Ne lui avait-on jamais dit que ce geste était impoli ? « Tu n’es pas stupide, Aiden. Tu connais la vérité aussi bien que moi. Si l’un d’entre nous mourra des mains de l’autre, ce ne serait certainement pas moi. » Il n’était pas suffisamment stupide pour penser que ce scénario puisse être un jour envisageable. Et si ce jour venait à arriver, où je pousserais mon dernier souffle, Aiden ne serait certainement pas le commanditeur d’un tel événement. Spectateur, peut-être, mais certainement pas à l’origine de mon dernier soupir. À moins qu’il décide de faire équipe avec la quasi-totalité du district treize, dans quel cas je ne leur rendrais certainement pas la tâche facile. « Si j’ai envie de parler d’elle, je continuerais. Et ce, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus ta faiblesse. » J’avais bien conscience que cela n’arriverait probablement jamais, raison pour laquelle j’allais continuer à prendre un grand plaisir à lui remémorer ma rencontre avec cette petite blonde, lui laissant la possibilité d’imaginer la scène d’autant de façon qu’il le souhaite. « Elle a des mains vraiment fines et délicates, tu ne trouves pas ? J’imagine que cela a mis bien quelques semaines avant que tout redevienne à la normale, non ? » J’esquissais un sourire. « Quant à ses cheveux, j’espère qu’ils ont repris leur blond blé initial ? Tout ce sang ne leur rendait vraiment pas justice. » Loin de là. « Parce que tu comprends j’espère, elle est plutôt mignonne. Que suis-je bête, bien-sûr que tu comprends ! » Je m’arrêtais là pour l’instant, lui laissant le soin de fulminer, ce dont je ne doutais pas. Elle était sa faiblesse avouée, le point que je pouvais toucher encore et encore sans jamais m’en lasser, sans jamais abandonner. Bien même si j’avais mon corps tout entier incapable de bouger et donc de le faire souffrir physiquement, tant qu’il me restait la parole, je pouvais hanter Aiden et ce, sans jamais qu’il y trouve une échappatoire.

Il avait voulu prendre la place de son père, ce qui ne m’avait guère surpris. C’était toujours ainsi, dès qu’un proche se retrouve en mauvaise posture, on souhaite prendre sa place. C’est universel, et Aiden n’était pas une exception à la règle. Sauf qu’il oubliait un certain détail en faisant sa demande : je n’avais aucune envie d’échanger leurs places. Son père était mon prisonnier, et lui n’était qu’un spectateur, qui allait assister à la déchéance de son père en direct, sans rien ne pouvoir faire. Je lui avais permis de toucher l’espoir de ma clémence, je lui avais permis d’espérer pendant quelques instants qu’il se retrouverait bel et bien à cette place, avant de briser ses espoirs en même temps que son poignet. Il ne put retenir un cri de douleur, ce qui me fit frissonner d’excitation. Que ça commence. Qu’il lâche prise, qu’il arrête de porter ce masque qui ne lui allait pas. Il n’était pas fort. Au fond, il était comme tous les autres, le masque se craquelait et se brisait dès le premier seuil de la douleur, aussi bien physique que psychique, dépassé. « J'avais pas besoin de cette main de toute façon. » Et bien. Tant mieux. Je m’approchais de lui, effleurait du bout des doigts sa seconde main. « Je suppose que celle-ci aussi t’es inutile, pas vrai ? » Ma main effleurait encore la sienne avant que mon choix ne se porte sur l’un de ses doigts et que celui-ci se retrouve à son tour brisé. Si je me contentais de la main, il n’aurait pas la chance de se défendre si l’occasion se présentait, et, en l’occurrence, j’espérais tout de même qu’elle se présente, afin de combattre ce vieil ennemi, comme au bon vieux temps. Quoi qu’il en soit, pour l’instant, il était plus pathétique qu’autre chose, et je pouvais voir mes espoirs de combats s’amincirent de plus en plus. « De plus en plus depuis que je suis arrivé. » Au moins, il avait eu un éclair de génie en avouant qu’il était pathétique. Et de plus en plus ! Si même lui le comprenait. Il semblait enfin avoir abandonné l’idée de me provoquer, comme s’il s’était résigné au sort qui l’attendait, et qu’il ne pouvait pas changer quoi qu’il advienne.

Quoi qu’il puisse dire, il savait des choses. Que ce soit sur le district treize, sur le neuf, sur les rebelles infiltrés au Capitole ou dans les districts … Aiden était une mine d’informations, et il était clair que lui-même ne se rendait pas compte de l’importance qu’il avait pour les gens qui, comme moi, cherchait à mettre la main sur un maximum de rebelles. C’était une mine d’or d’informations en tout genre, encore fallait-il qu’il daigne les partager. Je n’étais pas assez stupide pour penser qu’il me livrerait ce que je souhaitais sur un plateau d’argent, mais j’étais persuadé que je pouvais le faire parler. Je devais le faire parler. Ainsi, j’étais à son écoute … sans réelle conviction. Je savais que pour le faire parler, je devais utiliser son père. Autant que le paternel serve à quelque chose. Et… cela semblait marcher. Du moins c’est ce que je croyais. « Je sais ce que toi tu ne sais pas, ce que tu sera jamais. » Et bien soit. S’il pense me connaître mieux que moi-même ou être au courant de ce que je ne découvrirais jamais sur ma personne, qu’il parle. Au point où il en était, plus rien pourra me paraitre ridicule venant de sa part. Il n’était plus à un détail près. « Je t’écoute. » Je croisais les bras sur ma poitrine, le défiant du regard. Epate-moi Aiden. Dis quelque chose qui saura enfin attirer mon attention. Et avec un peu de chance, peut-être même que ça me déstabilisera. Je m’appuyais contre le mur, à son opposée, non sans jeter un coup d’œil à son père avant d’observer Aiden. « Je connais l'amour, et l'amitié. Je sais ce que ça fait de compter pour quelqu'un et d'avoir assez de proches pour ne jamais se sentir seul et abandonné. Je connais la famille, la présence de parents qui m'aiment et qui m'aimeront quoi que je fasse. » J’arquais un sourcil. Non pas parce que j’étais surpris, mais parce que pour l’instant, ça n’avaut aucun sens à mes oreilles. « Toutes ces choses que tu ne connaîtra jamais, parce que tu n'es pas capable d'amour, parce que personne ne t'aime et jamais personnes ne sera là pour toi. Je suis bien plus grand que toi et j'ai vraiment pitié de ta personne » Je l’observit un instant. Il devait me surprendre. Il ne l’a pas fait. Je suis déçu, mais pas surpris. Cette Avalon l’avait réellement ramolli. Et dire qu’à une époque, j’avais presque de l’admiration pour ce jeune garçon téméraire qui, du haut de son jeune âge, me rendait fou à jouer au chat et à la souris. Je n’avais pas réussi à lui mettre la main dessus. Et quand enfin ce moment était arrivée, c’est-à-dire aujourd’hui, je n’avais rien d’autre à me mettre sous la dent qu’un Roméo pathétique qui voulait prouver au monde entier qu’il avait des couilles. Déception. Il me surprit presque avec son léger coup d’éclat, tandis qu’il se précipitait pour fermer le volet, nous plongeant dans le noir complet.

Tout en ne bougeant pas d’un millimètre, j’esquissais un sourire dans le noir, esquisse qu’il ne pouvait deviner. Mais qu’importe. Je connaissais suffisamment les gens comme lui pour savoir qu’il n’avait aucun plan en tête. Il avait été pris au dépourvu, avait tenté ce qui lui semblait le plus logique, avait tenté de gagner du temps en plongeant la pièce dans le noir. Mais la vérité était que, même si son geste était un bon début à une potentielle porte de sortie, il était stupide. Parce qu’Aiden n’avait pas de plans. Il ne devait pas être habitué à se retrouver dans le noir, aussi mettrait-il quelques minutes avant d’approcher son père et de pouvoir lui accorder la délivrance tant attendue. Et bien même s’il y parvenait rapidement, sa main brisée l’empêcherait de dénouer les liens qui maintenait son père. De plus, avec ses blessures déjà infligées, il ne parviendrait pas à être discret dans ses déplacements. Ensuite lui faudrait-il trouver la poignée de la porte et parvenir à débloquer celle-ci –puisqu’il venait de condamnée son échappatoire la plus rapide, à savoir la fenêtre – tout en sortant son père et lui-même de la pièce, avant de mettre à terre une bonne demi-douzaine de Pacificateur, tout cela avec une main brisée et un père qui parvient à peine à tenir sur ses jambes. Soit. Rien n’est impossible, parait-il. Il pouvait tout aussi bien avoir une arme sur lui que mes collègues n’auraient pas remarqués, restait le fait que nous étions plongés dans le noir le plus complet, et qu’à peine d’avoir emporté des lunettes pour vision nocturne avec lui, il n’y avait aucun moyen qu’il parvienne à me viser. Il pouvait bien se permettre de tirer au hasard dans la pièce, espérant que l’une de ses balles rencontre mon crâne, il risquait de mettre en péril la vie de son père. Sachant dans quel état celui-ci se trouvait, ce serait le plus beau cadeau qu’on puisse lui offrir. Mais Aiden était prévisible, et jamais n’oserait-il faire du mal à son père. Ainsi, avant de tirer, il devait s’assurer que celui-ci ne soit pas sur son chemin, aussi s’avancerait-il vers lui afin de s’assurer qu’il ne puisse pas être blessée, mais il ne parviendrait pas à être discret. S’ajoute à cela le fait que sa main brisée l’empêche probablement de tenir une arme correctement. La solution du couteau était aussi envisageable, mais pour cela fallait-il qu’il se rapproche, puisque je doute qu’il parvienne à viser dans le noir. La dernière solution qui me venait à l’esprit, était qu’Aiden retourne une potentielle arme contre lui. Ce qui n’arriverait jamais, puisqu’Aiden avait peut-être tous les défauts du monde, mais certainement pas la lâcheté, aussi désespérant que cela puisse être.

Alors non, je n’avais pas bougé d’un millimètre. Parce que bien même si les Dieux étaient de son côté, la statistique l’empêchait de prendre le dessus. Il pouvait être guidé par ma voix, et j’allais d’ailleurs lui donner un coup de main sur ce point-là. Puisqu’il mettrait bien dix minutes au minimum pour effectuer la moindre action, que ce soit retrouver son père et me tuer, ou s’approcher pour libérer son père, ou que sais-je encore, j’avais le temps de lui répondre, concernant ces choses qu’il savait sur moi et que donc, j’ignorais. C’est bien connu, les gosses de vingt ans qui se jettent tête la première dans la gueule du loup sont bien plus expérimentés que des hommes ayant dépassés la trentaine et entrainé pour anticiper le moindre geste de son ennemi. « C’est là que tu te trompes, Aiden. » Je marquais une pause. Laisse-toi guider, Aiden, montre-moi que le treize a fait de toi un meilleur combattant que lorsque je te chassais, et que je ne resterais pas sur une déception. « Je connais l’amour et l’amitié, aussi surprenant que cela puisse te paraitre. » Il protesterait certainement, argumentant qu’un homme comme moi ne pouvait connaître que la haine et la colère. Si cela peut lui faire plaisir. « Simplement, je n’en ai pas la même définition que toi. » Si pour lui être aimé et aimé voulait dire être entouré et n’être jamais abandonné, alors oui, nous n’avions pas la même définition de ses idéaux. « J’ai compté pour des gens, tu sais. Et certains ont compté pour moi. Et compte encore pour moi. À ma façon. » Miléna, Clay, Aiden, ils comptent pour moi, car j’ai ce besoin de les écraser. C’est une sorte d’amour, puisque je suis dépendant d’eux et mon envie de les voir mourir pour me sentir heureux. « Tu sais, j’ai eu une famille. J’ai été entouré de proches. Je connais la présence de parents. J’avais même une sœur, qui comptait pour moi. Que j’aimais, et que j’aime encore. » À ma façon. Je l’ai longtemps détesté, et puis, j’ai appris à l’aimer. C’est elle qui m’a permis de devenir ce que je suis, c’est elle qui a libéré la bête en moi, qui m’a poussé à être ce que j’avais toujours voulu être. « Je l’ai tuée. » Et si je l’ai tuée, je peux tuer n’importe qui, aucune exception. Elle fut un cobaye, la première, et je l’aime pour ça. « Et tu sais le plus surprenant ? J’ai une famille. Une ex-fiancée… » Silayan, disparue depuis, mais probablement la personne pour laquelle j’ai éprouvé le plus de sentiment. « Et une fille, aussi. » Parait-il. Je n’ai jamais su l’exacte vérité sur cette histoire. Si ça se trouve, elle existe bel et bien, ou il s’agit d’un mensonge que Silayan a emporté avec elle, et dont je ne pourrais jamais démêler le vrai du faux. Quoi qu’il en soit, cela m’importe peu, qu’elle existe ou non. Ça ne m’empêche pas de dormir, d’effectuer mon boulot. À vrai dire, c’est un détail que j’oublie régulièrement. « Tu as pitié de ma personne ? Tant mieux pour toi. Mais je préfère être ce que je suis, quelqu’un que personne n’aime, sur qui personne ne compte et qu’on ne va pas regretter, selon tes dires, plutôt que ce que tu es. Un égoïste impulsif qui ne se pose pas de questions, se vante d’avoir connu l’amitié et l’amour, d’avoir une famille et des amis, et qui va tous les abandonner. Au moins, j’ai le mérite de ne pas donner de faux espoirs à mes proches, ni même à leur laisser un trou béant dans la poitrine, simplement pour le plaisir de partir en martyr.» C’est tellement plus facile de donner des leçons aux autres plutôt que de les appliquer soi-même. « Tu n’es pas courageux, Aiden. Tu es juste lâche. » Et bien même si j’avais pensé le contraire quelques minutes auparavant, cela s’effondrait. Peut-être n’était-il pas lâche envers son père, mais il l’était pour tous ceux qu’il avait laissé au district treize, mais également au neuf. Et surtout, envers Avalon.

J’avais enfin pris l’initiative de décoller du mur, me déplaçant légèrement sur la gosse avant d’appuyer sur l’interrupteur. Tandis que je fis les quelques pas me séparant de son cher père, je sortis mon couteau, appuyant ensuite celui-ci contre la gorge de son père, faisant légèrement couler son sang. « Ne joue pas à un jeu que tu ne peux pas comprendre. » Il se pensait être fort, intouchable, si intelligent qu’il pouvait me berner, ainsi que mes collègues qui attendaient derrière cette porte. Il n’avait vu qu’un dixième de ce dont j’étais capable, et mes hommes avaient été formés par moi-même, autant dire qu’aucun des deux ne pouvait sortir d’ici vivant. Il jouait à un jeu dangereux, un jeu qui le dépassait totalement et qui se solderait pas des morts. « Rasseye-toi. » Pressant un peu plus la lame, je ne le quittais pas des yeux. Le maître du jeu, ce n’était pas lui. J’établissais les règles, il les suivait.


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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696
△ points : 2
△ multicomptes : - j. baÿs-galor
△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


can you save me?
statut:
relationships:


looking for blood and revenge (hunter) Vide
MessageSujet: Re: looking for blood and revenge (hunter)   looking for blood and revenge (hunter) Icon_minitimeDim 11 Mai - 16:09

Ça me dégoûte. J'ai un goût de cendres et de poussière dans la bouche, bien coincé au plus profond de ma gorge, et chaque secondes qui passent ne fait que m’écœurer un peu plus. J'aurai du m'en douter, que tout ça ne finirai pas comme je l'avais prévu au départ, a trop faire le fier j'avais fini par laisser passer la noirceur, cédant a la panique a la minute même ou mes yeux s'étaient posés sur le corps de mon père, affaissé sur un chaise au bois terni par le sang qu'il avait perdu. Tout ça me dégoûte au point que je n'arrive plus a respirer. Obligé d'ouvrir la bouche pour avaler de grand bouffée d'air, haletant, comme un chien qui a trop couru et qui s'est enfoncé droit dans un piège. Il ne voulait pas seulement me tuer, il voulait d'abord me détruire, me voir souffrir si fort que je demanderai a genoux pour que l'on m'achève. J'en suis presque arrivé a ça. Il n'y a plus de courage au fond de mes yeux, plus de force au bout de mes poings serrés. Et puis mon père, un regard vide braqué sur moi, qui n'a plus la force de lever la tête pour plonger ses yeux dans les miens. Que fallait-il faire a part essayer de prendre l'avantage sur lui ? On ne m'avait rien appris de tout ça dans les sous-terrains du treize, personne ne m'avait expliquer comment réagir lorsqu'un être aimé se trouve en danger et qu'on ne peut rien faire que le regarder mourir. Tout ce que j'avais appris n'était pas suffisant, pas assez pour me sortir de cette situation seul. Ce que je savais faire pouvais s'écrire sur quelques lignes seulement, des lignes manuscrites que l'on nous apprend a retenir par cœur. Sauter, courir, ramper, démonter et remonter son arme, sauter, courir, mourir avec dignité. Je ne savais rien d'autre, je n'avais appris rien d'autre que le sacrifice. Ils disent former des soldats alors que tout ce que nous sommes c'est de la chaire fraîche que l'on place en première ligne. Rien de tout ça ne nous apprend a faire face a un pacificateur qui tient la gorge d'un père sous un lame de couteau. Je me montre suffisant, fier, courageux alors que tout ce qui bat en moi n'est que peur, colère et souffrance. Hunter le sait, parce qu'il sait toujours ce genre de chose, parce que son entraînement a lui lui a permis d'apprendre tout ça. Il devine dans mes yeux que la fin est proche et que j'en ai marre de me battre contre le vent. « Comme dirait tes chers copains, l’espoir fait vivre. » Il connaît tout de moi, de nous, des rebelles qui passent leur temps a lui chercher des ennuis. Je déglutis difficilement, gardant toujours le dos droit et la tête levée. Ce n'est pas parce qu'il peut lire en moi que je dois lui donner les armes pour me détruire.

« C'est sur. Plusieurs de mes copains ont l'espoir de te coller une balle entre les deux yeux. » Je joue la carte de l'arrogance, encore une fois, cherchant a le faire sortir de ses gongs pour pouvoir profiter de ses instants de faiblesse. Le problème est que je ne suis même pas sûr qu'Hunter est des moments de faiblesses. « Comme Julian, que tu n'as jamais réussi a attraper et qui est venu me chercher la fois où tu pensais avoir mis la main sur moi. » Sur mon visage, inexpressif depuis le début, s'affiche un sourire carnassier. « Il y aura toujours quelqu'un qui t'échappera, ce n'est sans doute pas moi, mais il y aura toujours quelqu'un pour te haïr, quelqu'un qui cherchera a mettre fin a ta vie comme tu mets fin aux nôtres. » C'est la première fois que je suis autant confiant dans mes paroles, et pourtant je sens que la pacificateur va me devancer encore fois, jouant avec moi une partie d'échecs ou chaque coups peuvent me mettre a terre. J'ai bien conscience de ne pas être le meilleur de nous deux, parce que je ne sais rien de plus sur lui que ce les gens racontent, alors qu'il semble tout connaître de ma vie. Pendant un instant j'en oublie mon père, recroquevillé sur sa chaise, respirant lentement les yeux a demi-clos. Il existe un lien puissant entre nous, et ce depuis le départ de ma mère, si bien que j'arrive a ressentir la douleur qu'il ressent rien qu'en fixant mes yeux dans les siens, et cette douleur me tue a petit feu tout autant que lui. Je relève la tête, maudissant de nouveau l'homme qui tient la vie de mon père entre ses mains, lui informant qu'un jour ou l'autre les gens se rendront compte de ce qu'il es, et que ce jour-là arrivera bien plus vite qu'il ne le croit. Mon attitude se montre plus arrogante, plus déterminée, peut-être y'a t-il une chance pour que je prenne le dessus sur lui. « Dix ans qu’ils ne réagissent pas, ce n’est pas prêt de changer. » Quelque part au fond de moi je me demande comment ses collègues, ses proches – si jamais il en as –, ses supérieurs font pour ne pas s’apercevoir du monstre qu'il est et de toutes ces choses qu'il a faites pour en arriver là. Combien de vies a t-il arracher ? Combien d'enfants a t-il rendu orphelins ? Combien de frères, de pères, de mari a t-il enlevés ? Les gens ne ce rendent donc pas compte que la terre se porterai bien mieux sans un être comme lui pour la dépeupler ? Chaque batailles que les rebelles ont lancées ont étaient perdues a cause de la peur, une peur viscérale de voir d'autres personnes joncher les rues de la ville, inertes. C'est a cause de cette peur que les rebelles ne pourront jamais gagner contre les pacificateurs, parce que les gens refusent de perdre leur proches a nouveau. « Tu as tort. Ils n’ouvriront jamais les yeux. Ils ne l’ont jamais fait en tant d’années, ça n’est pas prêt de changer. Et bien même s’ils le font, je m’assurerais de ne pas partir sans avoir emmené un maximum de fils de pute tels que toi dans ma chute. » Hunter se met a sourire, dévoilant une rangée de dents blanches qui ne fait qu'accroître ma peur. Je n'y arrive plus, a me montrer fort et à ne rien faire paraître, parce que je sais qu'il a raison, les gens ne s'en rendront jamais compte. « J'espère que c'est un fils de pute tel que moi qui finira par t'arracher a ce monde. Même au fond d'un charnier, mes os dans le vent, j'aurai le sourire rien que d'y penser. » C'est a mon tour d'esquisser un sourire. J'avais avancé un nouveau pion dans notre partie et j'en étais fier, mais c'était avant qu'il ne prononce son nom.

Mon armure brillante se fissura a la seconde même où il prononça son nom devant moi. Je serrais les poings, enfonçant mes ongles dans la paume de ma main, me retenant de ne pas faire le moindre geste qui pourrait coûter la vie de mon père, toujours tenu en laisse par le pacificateur. Ma voix brisa le silence, haletante, meurtrie. Il lui avait tant de mal que chacune de ses nuits avaient été tourmentées par des cauchemars durant plusieurs mois. Elle n'avait plus été la même depuis qu'il avait mis la main sur elle dans le seul but de me faire du mal. « Tu n’es pas stupide, Aiden. Tu connais la vérité aussi bien que moi. Si l’un d’entre nous mourra des mains de l’autre, ce ne serait certainement pas moi. » A ce moment précis je me fichais bien de mourir tant qu'il arrêtait de prononcer le nom d'Avalon, et pourtant ce geste n'aurait eu pour conséquences que d'entraîner avec moi mon père, vacillant toujours devant mes yeux. « Si j’ai envie de parler d’elle, je continuerais. Et ce, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus ta faiblesse. » De fines gouttes de sang perlèrent de mes mains, venant s'écraser sur le sol dans un tintement quasiment inaudible. Mes ongles s'étaient enfoncés dans ma chaire, criant a la place de ma voix. Je ne pouvais pas lui répondre ou bien même le regarder, parce qu'il avait raison sur toute la ligne. Avalon avait toujours été ma faiblesse, elle le savait tout comme moi, et pourtant j'avais refusé de croire que l'on pourrait un jour l'utiliser contre moi. « Elle a des mains vraiment fines et délicates, tu ne trouves pas ? J’imagine que cela a mis bien quelques semaines avant que tout redevienne à la normale, non ? »  Je voulais me boucher les oreilles pour ne plus avoir a l'entendre, mais mes mains refusèrent de se lâcher prise. Il tournait la situation a son avantage, me déstabilisant avec des paroles dont il savait qu'elle auraient un profond impact sur moi. Il fallait que je réponde, que je fasse quelque chose pour que tout ça cesse. « Quant à ses cheveux, j’espère qu’ils ont repris leur blond blé initial ? Tout ce sang ne leur rendait vraiment pas justice. » « Parce que tu comprends j’espère, elle est plutôt mignonne. Que suis-je bête, bien-sûr que tu comprends ! » Il remuait le couteau dans la plaie, sans cesse, me faisant douter un peu plus de mes capacités a prendre le dessus sur lui. Le pacificateur était plus armé, plus doué que moi dans cette joute verbale. « Elle va mieux, merci de t'en soucier. Elle est là où tu ne pourra plus jamais lui faire de mal. Et même si je viens a mourir ce soir elle s'en remettra et elle continuera de vivre sa vie sans avoir a ce soucier de toi. Tu ne peut plus l'atteindre maintenant. » Mes mains se décolèrent enfin, laissant des traînées de sang sur mes paumes qui se faufilèrent jusqu'à mes doigts. « On sait tout les deux qu'elle est en sécurité maintenant, tu ne lui fera plus jamais de mal. » Je lève mon regard vers lui tout en jetant un vif coup d'oeil a mon père. « Pour le coup ça n'est plus ma faiblesse, mais ma force. » Donner un meilleur avenir a Avalon, c'était ce pourquoi je me battais aujourd'hui. Mes propres paroles me firent le plus grand bien, me redonnant un soupçon de courage pour pouvoir affronter mon pire cauchemar.

La vie de mon père était tout ce qui importait pour le moment, si bien que je proposait a Hunter de me mettre sur la chaise a sa place, préférant de loin devoir souffrir si ça voulait dire qu'il était libéré de ses chaînes. Mais il ne faut jamais croire que l'on peut faire changer l'avis d'un pacificateur aussi doué, il avait toujours un coup d'avance sur moi et il le prouvait a chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour m'assaillir de paroles. Il s'approcha de moi, le sourire carnassier, délaissant la place qu'il avait occupé depuis mon arrivée au côté de mon père. Me faire du mal, me voir trembler, c'était tout ce qu'il recherchait et tout ce qu'il avait obtenu au moment même où il brisa mon poignet, faisant retentir pendant une seconde le bruit strident d'un os qui se brise, d'un homme qui s’effondre. Ma main pends mollement au bout de mon bras et moi je serre les dents, j'arrive a combattre la douleur, mais c'est mon esprit qui s'épuise face a ce jeu incessant qu'il est en train de gagner. Le pacificateur brisa un doigt de mon autre main, les phalanges craquèrent a l'unisson, tandis qu'un filet de sang tomba sur mon menton. C'est ma lèvre que je viens de couper, pour essayer de contenir la douleur. Je ne vais pas sortir de là vivant, les secondes s'écoulent comme des heures, me rapprochant un peu plus de l'échéance qui se dessine devant mes yeux. L'un ou l'autre, mon père ou moi. Quitte a choisir je préfère le voir vivre plutôt que de continuer une existence que j'ai par de nombreuses fois ruinées. Je suis arrivée plein d'espoir, me voilà pessimiste. « Je suppose que celle-ci aussi t’es inutile, pas vrai ? » Je voudrais pouvoir lui cracher mon propre sang a la figure, mais la douleur me crispe, me fige sur place ? A trop jouer les insolents votre propre jeu ce retourne contre vous. Je n'arrive pas a lui répondre, je n'arrive plus a me concentrer.

Des informations, pouvoir m'enlever la vie tout en ayant la satisfaction de m'avoir fait parlé, de m'avoir entendu vendre mes alliés, mes amis, tout ce que le district treize avait construit, voilà ce qu'Hunter voulait. Il avait soif de savoir, de pouvoir, et moi je connaissais chaque entrées qui menaient aux sous-terrains, chaque recoins qui dirigeaient vers les salles d'armes et les hauts lieux d'administration. Je pouvais lui donner l'opportunité de surprendre l'armée du treize et d'en triomphé. Mais genre d'homme serai-je alors ? J'avais passé ma vie a défendre ceux qui ne savaient pas le faire, je m'étais engagé dans une cause pour libérer mon district de la tyrannie. Si jamais je vendais tout ça, et qu'il me laissait vivre, serai-je capable de respirer sans m'écrouler sous le poids de la culpabilité ? Le temps es la chose la plus précieuse qu'il me reste, il faut que je gagne du temps, que je trouve quelque chose. Alors je me mets a lui parler, lui promettant la clé pour défaire l'armée du treize, alors que je ne sais rien de plus que tous les autres soldats. « Je t’écoute. » Et ainsi commença le flot de paroles, toutes destinées a me faire gagner un peu plus de temps. Appuyé contre le mur calcaire de la pièce où nous nous trouvions je tirai sur la corde que la pacificateur avait laissée pendre contre ma main brisée, assez pour me libérer de son emprise, pas assez pour m'empêcher de me casser quelques os de plus volontairement. Et je lui parlais de l'amour et de l'amitié, de toutes ces choses qu'il, d'après moi, n'avais jamais connu. Un homme aussi mauvais, ambitieux et sadique qu'Hunter ne pouvais pas avoir vécu de beaux moments. Jamais je ne m'étais demandé si le pacificateur avait eu une vie simple avant de s'engager, si il avait eu des parents aimants, peut-être des frères et sœurs, peut-être avait-il été un ami, un amant. La vérité était que j'ignorai tout de lui, il était apparu dans ma vie comme maintenant, et je ne lui connaissais aucune autre facette de personnalité que celle que j'avais toujours vu. C'était là, la plus grande arme qu'il avait contre moi. J'étais un livre ouvert quand il était une page blanche, le pacificateur savait presque tout de moi, de ma vie, de mon passé, et moi je ne savais rien. D'un geste précipité je mis fin a mon calvaire, tirant le volet de la fenêtre pour nous plonger dans l'obscurité. A tâtons, essayant de contrôler ma respiration, je me déplaçais lentement contre le mur, bougeant de millimètres en millimètres pour ne pas attirer a l'attention, ne me rendant pas compte que je venais de rendre les choses encore plus difficiles. Je fis quelques pas vers la droite, m'éloignant de mon père et de son bourreau. Ce n'était pas la meilleure des solutions mais c'était la plus réfléchie. Je ne pouvais pas simplement défaire les liens qui retenaient mon père prisonnier, pas sans attiré l'attention du pacificateur qui, après des années d'entraînement, avait sans doute une ouïe plus affûtée que la mienne. Non, il fallait que je m'éloigne, que je pensas a quelque, rapidement. Je tirai la corde, la faisant passer dernière mon dos avant de détacher la ceinture qui servait a retenir mon pantalon, tâché par de nombreux jours passé dans les bois. Pas une respiration plus forte que l'autre, pas un seul geste, pas un sens couinement de surprise. Je n'étais pas du genre a sous-estimé mes adversaires, mais je devais reconnaître qu'Hunter était, de loin, le pacificateur le plus doué de tout Panem, aussi douloureux soit-il a admettre. Dans le plus grand silence, profitant de mes quelques secondes de répits, j'attachais ma ceinture a la corde, la doublant dans la longueur pour me retrouver avec une fronde de fortune. A cet instant et aussi idiot que cela puisse paraître, mes pensées s'orientèrent vers le district treize et leur manie de donner aux soldats des vêtements non adaptés, car mon bas tenait de lui-même sur mes hanches sans que je n'ai besoin de ceinture. Je fus tiré de mes pensées par la voix du pacificateur qui me ramena a la réalité.

« C’est là que tu te trompes, Aiden. » Mes muscles se paralysèrent, ma respiration se fit encore plus lente. L'écho de sa voix contre les murs m'indiquaient que je ne m'étais pas assez déplacé, que je me trouvais toujours dans son angle de vision directe et que, dès qu'il replongerai la pièce dans la lumière, je me tiendrai toujours face a lui. « Je connais l’amour et l’amitié, aussi surprenant que cela puisse te paraitre. » Je ne savais rien de lui, peut-être essayait-il de me distraire, de m'implanter l'idée qu'il avait été quelqu'un de bien et que tout ça n'étais que la loi du plus fort. « Simplement, je n’en ai pas la même définition que toi. » « J’ai compté pour des gens, tu sais. Et certains ont compté pour moi. Et compte encore pour moi. À ma façon. » Et je plaignais ces fous qui avaient un jour placer leur confiance en ce monstre, ces gens qu'il avait sans doute dépecer au premier coups de folie, ces gens qui étaient sans doute morts de l'avoir cru innocent. « Tu sais, j’ai eu une famille. J’ai été entouré de proches. Je connais la présence de parents. J’avais même une sœur, qui comptait pour moi. Que j’aimais, et que j’aime encore. »  Je venais tout juste de me déplacer d'encore quelques centimètres sur ma droite lorsque sa phrase m'interpella, me tirant de ma rêverie et de mes plans fantaisistes. Il avait donc eu une sœur, et il m'étais difficile de croire que les parents du pacificateur avaient pu enfanter deux enfants, dont l'un était devenu le cauchemar de plusieurs personnes. « Je l’ai tuée. » Ma gorge se serra, douloureusement. Il n'avait rien d'innocent chez lui, il n'y avait jamais rien de beau en lui. J'avais toujours rêvé d'avoir une sœur, un frère, et lui avait tué la sienne, simplement parce qu'il le voulait. Quel genre de choses avait-il vécu pour devenir ainsi ? « Et tu sais le plus surprenant ? J’ai une famille. Une ex-fiancée… » « Et une fille, aussi. » Jamais je n'aurai cru entendre une telle phrase sortir de la bouche de cet homme. Une fille, la chaire de sa chaire, le sang de son sang. Et j'avais pitié, de cette enfant qui n'avait rien demandé, de cette enfant coincée dans un monde où son père rentre tous les soirs avec du sang autre que les siens sur ses mains. « Tu as pitié de ma personne ? Tant mieux pour toi. Mais je préfère être ce que je suis, quelqu’un que personne n’aime, sur qui personne ne compte et qu’on ne va pas regretter, selon tes dires, plutôt que ce que tu es. Un égoïste impulsif qui ne se pose pas de questions, se vante d’avoir connu l’amitié et l’amour, d’avoir une famille et des amis, et qui va tous les abandonner. Au moins, j’ai le mérite de ne pas donner de faux espoirs à mes proches, ni même à leur laisser un trou béant dans la poitrine, simplement pour le plaisir de partir en martyr.»

Et il avait raison. Mes idéaux n'étaient pas les siens, notre nature n'était la même. Il aimait les voir souffrir quand moi je voulais les aider. Il se battait, corps et âme, pour que tout reste droit, je tournais en rond sous le commandant de gens qui voulaient tout faire changer. Hunter n'avait jamais eu aussi raison sur mon compte, jamais je ne m'étais senti aussi vulnérable, aussi isolé. J'allais faire de mal a beaucoup de personnes, a mon père qui s'était toujours battu pour me faire une place, a Avalon qui m'avait pourtant défendu de venir ici, a Raven qui avait placé sa confiance en moi et que j'avais trahi. Il avait raison, il avait gagné. Ma pathétique arme dans la main, le regard perdu dans l'obscurité, je me tenais là, vaincu. « Tu n’es pas courageux, Aiden. Tu es juste lâche. » Lâche. Les genoux tremblant, le corps lourd, l'esprit anéanti. Une poignée de seconde, l'esprit torturé, j'aurai voulu placer cette corde autours de mon cou, j'aurai voulu en finir. Il avait raison, je suis juste lâche, et je pouvais partir comme ça si je le voulais. Toute cette colère contre le pacificateur avait disparu, remplacé par un esprit vide, sans idées, sans plans. Les bras ballants contre mes côtes, mon poignet cassé tordu dans un angle que je ne serais définir, j'avais perdu toutes envies de me battre contre lui. La lumière pénétra dans la pièce, l'inondant, je glissais la fronde sous mon haut, dans un dernier réflexe. « Ne joue pas à un jeu que tu ne peux pas comprendre. » Hunter appuya la lame de son couteau contre la gorge de mon père et je ne fis rien, pas un mouvement, un battement de paupières. Pantin désarticulé au mains de son bourreau.

Achevez moi.
Libérez nous.

« Rasseye-toi. » Mes pieds traînants contre le sol je fis ce qu'il me demanda, prenant place contre le mur, les genoux pliés contre mon corps. Je voulais regarder mon père, lui dire que j'étais désolé, mais ni ses yeux ni les miens ne pouvaient se lever. « Tu as raison. » Un sourire, vaincu, s'afficha sur mon visage tandis que je contemplais toujours le sol. « Tu as raison Hunter. J'ai fais du mal a beaucoup de monde, des gens qui avaient foi en moi. J'ai tout détruit en venant ici, simplement parce que je me pensais assez fort pour faire ça tout seul.» Un rire, néfaste, fou. Je devenais fou. Ma tête appuyée contre le mur, mes mains pendues sur mes genoux. « Dis-moi ce que tu veux que je fasse. » Rendre les armes et se montrer devant l'ennemi, les mains bien haut, le cœur détruit. L'arme de misère me courbe le dos, il faut que je lui fasse face, qu'il voit dans mes yeux toute l'horreur qu'il a répandue. Si je me lève, si je l'attaque assez fort pour le déséquilibré, si j'arrive a passer par la fenêtre pour m'enfuir, je condamne mon père a la mort. Et le pire est que cette idée, me semble être la meilleur. Il m'a anéanti.


Spoiler:
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Hunter Blackbird-Crowley
DISTRICT 1
Hunter Blackbird-Crowley
△ correspondances : 700
△ points : 0
△ multicomptes : alexiane, pepper-swann (leevy)
△ à Panem depuis le : 13/07/2011
△ humeur : opportuniste
△ âge du personnage : trente-quatre ans
△ occupation : général et connard en chef de panem


can you save me?
statut: célibataire
relationships:


looking for blood and revenge (hunter) Vide
MessageSujet: Re: looking for blood and revenge (hunter)   looking for blood and revenge (hunter) Icon_minitimeDim 12 Oct - 12:16

Le désavantage avec Aiden, c’est qu’il n’en a vécu plus que la plupart de ses camarades rebelles et j’ai donc, à juste titre, oublié qu’il a à peine franchi la vingtaine. Si dans un sens cette expérience de la vie malgré son jeune âge peut être perçu comme un avantage, force de constater que la vérité n’en est que plus dure quand la réalité revient me frapper de plein fouet. Aiden a vingt ans, vingt-deux tout au plus. Si la plupart du temps il agit comme un rebelle à la détermination plus que louable, s’il se comporte comme le véritable adversaire que j’aime avoir face à moi, il lui arrive d’avoir des réactions typiques d’un homme de son âge. Immature. Incertain. Une véritable déception. J’ai tendance, au même titre que Julian, à le placer à un certain piédestal. Aussi surprenant que cela puisse paraître, j’ai de l’affection pour les deux hommes. À ma façon. Ce sont mes deux plus grands ennemis. J’ai envie de les abattre autant que j’ai envie de les voir en vie. Ma vie deviendra bien monotone quand ils seront rayés de la surface e la terre. Je m’ennuierais, c’est certain. C’est peut-être là la raison pour laquelle je leur laisse la vie sauve à chacun de nos rencontres. Peut-être pour ne pas avoir à subir l’ennui. Mais Aiden n’arrange pas son cas en se comportant de la sorte. En se montrant faible, dominé par ses émotions. Il ne suscite plus le moindre intérêt, à tel point que je viens à me demander si je n’aurais pas mieux à faire de lui coller une balle entre les deux yeux, là, maintenant. Mais c’est mal me connaître. Le plaisir ressenti à l’idée de lui infliger la vision de son père dans un tel état surpasse toutes les envies de lui ôter la vie. Le seul problème, c’est qu’elle souhaite jouer aux héros plutôt que d’accepter une situation qui est inévitable. Cette habitude qu’ont les soldats du treize de vouloir absolument partir en martyr est exaspérante. De la même manière que leurs menaces le sont. Des menaces sans importances, censée leur donner un statut qui n’est pas le leur. Le véritable maître des choses ici, ce n’est pas lui, c’est bien moi. « C'est sur. Plusieurs de mes copains ont l'espoir de te coller une balle entre les deux yeux. » Un sourire étire mes lèvres. « Je n’en doute pas. » Je réponds immédiatement. Oh, ça, je n’en doute pas. C’est une certitude, même. Je suis même en mesure de dresser une liste d’une dizaine de personnes voulant voir ma tête sur une pique, et essayant par tous les moyens de rendre ce rêve réel. Aiden en fait bien partie. Au même titre que Miléna, que Clay, que Julian et pourquoi pas même d’Avalon… Mais ce ne sont que des noms parmi tant d’autres. À coup sûr, il y a des centaines et des centaines sur la liste de ceux qui rêvent de me voir mourir comme un malpropre, des gens dont je ne connais même pas l’identité. Car s’il y a une chose dont je suis certain, c’est que ma réputation n’est plus à faire. Et qu’à travers Panem, des dizaines et des dizaines de citoyens – rebelles ou non – doivent frissonner à la simple évocation de mon prénom. Cette pensée me fait sourire. Je sais l’effet que je produis sur les autres. Certains appellent ça un trop plein de confiance en moi-même, je préfère appeler ça le bon sens. Je sais qu’on me craint, je sais que je suis le cauchemar récurrent de personnes n’ayant pourtant jamais eu à faire avec moi. Et ça me plait. Je ferais tout pour conserver cette réputation qui me précède avant même que l’on me rencontre. « Comme Julian, que tu n'as jamais réussi a attraper et qui est venu me chercher la fois où tu pensais avoir mis la main sur moi. » Joli coup, je dois le reconnaître. Je ne suis pas sensible à ce que l’on peut me dire pour me perturber, pour me briser, pour la simple raison que rien ne m’atteint. Et les paroles d’Aiden ne font pas exception à la règle. Alors, certes, ne jamais être parvenu à mettre la main sur Julian – du moins pas suffisamment longtemps pour le priver de liberté ou même de sa vie – reste l’un des grands regrets de ma vie. Mais ça ne me hante pas jour et nuit. Parce que Julian est mon plus grand ennemi, et que même si mes efforts pour lui ôter la vie sont jusqu’ici restés vains, je sais que cela arriver un jour. Mais pas trop tôt, je l’espère. Car j’aime ce jeu du chat et de la souris avec le rebelle. Parce qu’il est celui qui m’a permis d’accéder à un autre niveau de haine à l’encontre des rebelles, et pour cela, je ne pourrais jamais lui en être assez reconnaissant. « Un chat joue toujours avec la souris. C’est bien plus agréable que de s’en débarrasser aussitôt attrapée. » Et c’est valable pour Julian. Un jour ou l’autre, je serais lassé de ce jeu. Mais pour l’instant, je prends un malin plaisir. Car même si je ne l’ai jamais atteint directement, j’ai su le faire de manière indirecte, à l’aide de son frère. À l’aide d’Aiden. Je sens que certains de mes actes ont une portée sur lui. Et c’est même plus réjouissant que de s’attaquer directement au principal concerné. « Il y aura toujours quelqu'un qui t'échappera, ce n'est sans doute pas moi, mais il y aura toujours quelqu'un pour te haïr, quelqu'un qui cherchera a mettre fin a ta vie comme tu mets fin aux nôtres. » J’acquiesce d’un signe de la tête. Il a raison. Je le sais, et je n’ai pas peur de l’admettre. « Et c’est cette haine qui me permet de rester en vie. » Cette haine qu’on me voue, cette envie presque vitale de me faire la peau… Sans ça, je ne serais plus là. Sans la haine, sans la rage, sans la violence qui me lie à ces rebelles, je ne serais qu’un simple Pacificateur comme tant d’autres, un être faible et facile à abattre. Malheureusement, la haine que je leur voue, fait de moi un être redoutable, tant j’ai mis un point d’honneur à les tuer les uns après les autres. Cette haine me permet d’exister. Alors qu’ils continuent, tous autant qu’ils sont, de me détester. Je ne leur en suis que plus reconnaissant. Il évoque la haine que l’on peut me porter, prétend que cette haine se retournera contre moi et que je ne serais bientôt plus là pour en témoigner. Mais nous savons l’un comme l’autre – parce que je suis persuadée qu’Aiden n’est pas stupide – que ça n’arrivera pas. J’exerce ce métier depuis longtemps. Je ne suis pas devenu cruel avec les années, je suis né ainsi, j’ai toujours agit de cette façon. Ce n’est pas nouveau, les gens m’ont toujours connu de cette façon. Ils ne se sont pas attachés à moi au point d’hésiter à mettre fin à ma vie parce que les années m’ont forgé comme je suis aujourd’hui. Non, ils ont toujours su à quoi s’attendre. Et pourtant. Personne. Absolument personne n’est parvenu à avoir le dessus sur moi. Pas même Miléna, alors qu’elle est la mieux placée pour cela. Je pourrais les craindre si certains d’entre eux avaient réellement essayé d’attenter à ma vie. Force de constater que ce n’est pas le cas, et ce n’est pas le temps ni les occasions qui ont manqués. « J'espère que c'est un fils de pute tel que moi qui finira par t'arracher a ce monde. Même au fond d'un charnier, mes os dans le vent, j'aurai le sourire rien que d'y penser. » « Raccroche-toi à cette pensée, c’est ce qui te permet de rester en vie. » Je réponds immédiatement. Je sais que j’ai raison. Je sais que la haine envers le gouvernement mis en place ainsi que par les Pacificateurs qui font exécuter les lois est ce qui permet aux rebelles de se raccrocher à la vie, parce que c’est désormais la seule chose qui leur importe. La plupart n’ont rien à perdre, seraient prêt à mourir aux combats. La haine envers le gouvernement est la seule chose susceptible de les empêcher de s’ôter la vie eux-mêmes. Et je sais que c’est valable pour Aiden. Outre Avalon, c’est bien la seule chose qui le maintien en vie. Sa vie s’est effondrée le jour où son père a été arrêté, où il a été forcé de quitter le district neuf pour s’enterrer dans les souterrains du district treize.

Il a voulu me provoquer. Il a voulu laisser entendre qu’un de ses amis rebelles parviendraient à prendre le dessus sur moi, un jour ou l’autre. Il a évoqué Julian est le fait que je ne parviens pas à mettre la main dessus. Même si je n’ai rien laissé paraître, et que cela ne m’a pas non plus touché plus que ça, je ne veux pas rester sans réagir. Ce serait lui donner raison, et même s’il a effectivement raison sur le point Julian, je ne veux pas lui laisser croire qu’il a le dernier mot. Je ne veux pas qu’il se sente prendre le dessus, ne serait-ce qu’une fraction de secondes. Ainsi, j’évoque Avalon. Avalon, sa chère Avalon, que j’ai eu le plaisir de rencontrer intimement. Sur laquelle j’ai laissé mon empreinte. Avalon, sa faiblesse et bien même s’il veut me faire croire le contraire, je sais que si je veux l’atteindre, je n’ai qu’à me servir d’elle. Elle est une cible facile, certes, mais je suis certain de perturber Aiden, ainsi. Et mon seul but est de le briser. Lentement, mais sûrement. En passant par son père, en passant par sa dulcinée. Simplement le briser, sans faire appel à la douleur physique. La douleur physique se résorbe après quelques semaines, quelques mois. La douleur psychologique est inscrite à vie dans un esprit. Elle sera inscrite à vie dans celui d’Aiden. Je vois, je vois ses efforts pour essayer de ne pas réagir. Mais il ne dupe personne. S’il croit que je ne suis pas en mesure de deviner ses poings serrés, le sang qui coule doucement de l’intérieur de sa main, sa mâchoire serrée et les sueurs sur son front. Je sais que je l’atteins, je sais que je le fais souffrir. Et rien ne pourrait me rendre plus heureux que de le savoir essayant de lutter pour ne pas réagir à mes provocations. Il le fait admirablement bien à vrai dire, le connaissant je me serais attendue à ce qu’il court en ma direction pour me frapper depuis belle lurette. Mais il ne fait rien. Il se contente d’abimer ses mains, de se faire mal volontairement pour contenir la rage qu’il a envie de me hurler la figure. Ce qui me pousse à continuer, encore et encore, en espérant provoquer la moindre réaction. N’importe quoi. Il pourrait même me cracher dessus, du moment que je devine une réaction. Mais non, il préfère se torturer lui-même. Je n’ai même pas besoin d’en faire plus que simplement parler d’Avalon. Qu’il est faible. Ça m’arrange, pour le coup. « Elle va mieux, merci de t'en soucier. Elle est là où tu ne pourra plus jamais lui faire de mal. Et même si je viens a mourir ce soir elle s'en remettra et elle continuera de vivre sa vie sans avoir a ce soucier de toi. Tu ne peut plus l'atteindre maintenant. » Je laisse échapper un rire, mais le laisse poursuivre sans l’interrompre. « On sait tout les deux qu'elle est en sécurité maintenant, tu ne lui fera plus jamais de mal. » « Je n’ai pas besoin de lui faire face pour lui faire du mal. » Je réplique immédiatement. « Pour le coup ça n'est plus ma faiblesse, mais ma force. » Je tourne la tête de gauche à droit pour décrédibiliser ses paroles. « Regarde tes mains, Aiden, tu ne dupes personne. » Surtout pas moi. Avalon est sa faiblesse, il ne lui reste plus qu’à l’accepter. « J’espère qu’elle se remet bien de ses blessures, je ne suis pas sûr que le manque de lumière du treize soit l’idéal compte tenu de sa situation. » Le district treize. Car c’est bien là qu’elle est cachée, si je ne suis pas en mesure de lui faire du mal. C’est le district auquel je me rendrais jamais bien que l’envie de tous les exterminer soit particulièrement tentante, je ne suis pas suicidaire. Je suis assez raisonnable pour savoir que si je m’y rends seul, je ne ferais pas le poids. Mais tôt ou tard, les Pacificateurs viendront. Et le district treize sera décimé. « Et tu penses vraiment que ta mort ne l’atteindra pas ? » Je demande, étonné. Il pense sérieusement ce qu’il dit ? Même moi, qui n’a connu Avalon que le temps d’une petite séance de torture, je sais qu’elle ne parviendra pas à se relever après la mort de son grand amour. « Avalon est faible, Aiden. Avalon ne s’en remettra jamais. Avalon se coupera les veines à la minute même où ta mort lui sera annoncée. » J’insiste bien sur le prénom de la jeune femme pour me l’approprier. C’est un fait. Avalon est faible. Il n’y a qu’à voir avec quelle facilité je suis parvenu à lui soutirer les prénoms de quelques rebelles du district neuf. « Elle ne se remettre pas de ta mort. Tout comme elle ne se remettra pas de notre rencontre. Je serais toujours là, dans un petit coin de sa tête. À chaque fois qu’elle fermera les yeux, je serais là. À chaque fois qu’elle se croira enfin en paix, je serais là. À chaque fois qu’elle croira apercevoir un fragment de bonheur, je serais là pour le détruire. C’est ainsi à présent et ça le sera toujours. Elle n’oubliera rien, tout comme elle n’oubliera pas la façon dont tu l’as lâchement abandonnée. » S’il y a bien une victime que je suis certain d’avoir marqué au fer rouge pour le restant de sa vie, c’est bien Avalon. « Si tu ressors d’ici vivant, tu crois qu’elle te pardonnera ? Elle n’y arrivera pas. Tu seras toujours celui qui ne l’aimait pas assez pour rester auprès d’elle. » Compte tenu de ce que j’ai pu apercevoir de la jeune femme, je me permets de m’avancer quant à sa réaction. Une chose est certaine, Avalon est bien plus attachée à lui qu’il n’est attaché à elle, sans quoi il ne se serait jamais permis de venir ici, dans une mission suicide, pour sauver son père. Et elle le sait, et lui aussi, très probablement. Il ne lui reste plus qu’à l’accepter, mais l’acception n’est pas une étape facile chez Aiden.

Il veut prendre la place de son père. Ça ne m’étonne guère. Mais c’est beaucoup trop facile. Si j’avais voulu Aiden depuis le début, je serais parvenu à le clouer sur cette chaise à la place de son père. Non, si je veux atteindre Aiden, ce n’est pas directement à lui que je compte m’attaquer, mais bien à son père. Alors l’échange ne me séduit guère, je préfère largement continuer à martyriser son père pour le simple plaisir de voir le visage d’Aiden se décomposer peu à peu. Il peut faire ce qu’il veut pour me cacher l’effet que l’état quasi mourant de son père lui fait, ses yeux disent la vérité pour lui. Pour autant, je ne laisse pas Aiden totalement tranquille. Ce serait trop facile, et surtout, je ressens l’envie de lui laisser un souvenir physique en dehors de tous ceux psychologique qu’il gardera. Son poignet brisé, il ne peut s’empêcher de me provoquer, encore une fois. Raison pour laquelle je m’attaque à sa seconde main, ou plutôt à l’un de ses doigts. Qu’il continue à me provoquer. Je me ferais un plaisir de briser ses doigts les uns après les autres, et puis ses poignets, ses bras, ses jambes, tout os susceptible d’être brisé. Ce n’est pas parce que ma cible principale est son père que je ne peux pas m’amuser avec Aiden. On ne change pas les vieilles habitudes, il faut croire. Quand je fais à nouveau face à Aiden, j’ai le plaisir de découvrir sa lèvre en sang, et un sourire étire mes lèvres. Il a essayé de contenir la douleur, et même s’il n’a pas laissé échapper le moindre cri, il a souffert, je le savais avant d’observer son visage, mais j’en ai désormais la confirmation. Et rien ne pourrait me faire plus plaisir. Je le provoque sur le même ton qu’il m’a provoqué, mais je n’obtiens pas la moindre réponse. Il ne dit plus rien, et c’est la plus belle des victoires.

La seule façon de mettre fin à son calvaire est de me donner ce dont je désire. Des informations, n’importe qui pourrait servir à ma cause. Je ne suis pas stupide, je sais que je m’adresse à la mauvaise personne, je sais qu’il n’égalera pas Avalon au niveau informations données sur un plateau d’argent. Mais peut-être qu’avec la vie de son père en jeu, il n’osera pas contrecarrer mes plans, du moins je l’espère. La vie de son père est tout de même plus importante que sa fidélité envers le district treize ? J’ose l’espérer. Je sais que de lui je peux peut-être obtenir quelque chose, sans pour autant qu’il se dévoile comme un livre ouvert. Un regard, une expression, une phrase prise dans un autre sens que son sens premier… Je sais que je peux obtenir quelque chose, et je veux obtenir quelque chose. Son père comme moyen de pression ultime, il n’y a pas de raison que je ne parvienne pas à lui tirer les vers du nez, ne serait-ce que pour une information qui peut paraître sans importance. Mais il sait quelque chose que lui sait, mais que je ne saurais jamais selon ses propres dires. Il a attiré ma curiosité, bien même si je me doute qu’il y a une arnaque là-dessous, que jamais il n’acceptera de se confier à moi de façon aussi facile. Pour autant, la curiosité l’importe. Je l’écoute. J’attends sagement, je suis presque pendu à ses lèvres. Et la réponse finale ne me surprend guère. Je pense que l’exaspération doit se lire sur mon visage sans que je n’aie à ouvrir la bouche. Très honnêtement, ils m’emmerdent profondément ces gens, avec leur leçon de moral sur l’amour et l’amitié. N’ont-ils pas compris que ce sont des choses futiles dans un monde comme Panem ? Qu’autant l’un et l’autre ne sont pas faits pour durer, et que ce n’est pas prêt de changer. Combien d’hommes et de femmes n’ont pas hésité à dénoncer leur voisin, leur amant, leur ami proche pour s’assurer que leur vie à eux ne soit pas menacée ? Tant mieux pour lui s’il pense que c’est un sujet sur lequel se vanter, ça ne me fait ni chaud, ni froid. Je suis bien content de n’avoir connu ni l’un ni l’autre, du moins jamais longtemps. Mais ses paroles ne sont là que pour cacher un coup d’éclat finalement, puisqu’il se précipite sur les volets pour fermer ceux-ci, plongeant la pièce dans l’obscurité la plus totale.
Je ne bouge pas, je ne réagis pas. Ce serait donné une importance qui n’a pas lieu d’être à son geste. Je le salue tout de même, la tentative d’accaparer mon esprit avec un sujet aussi futile que l’amour que l’on peut porter aux autres simplement pour mieux préparer son coup, est plutôt bien joué, je le reconnais. Pour autant, ce n’est pas ça qui lui permettra de sortir d’ici. Vivant ou mort, peu importe. Mais je sais qu’il n’a aucun repère. Il n’est pas chez lui, et même si je me doute que le district treize lui a offert un entraînement digne de ce nom, il n’est sûrement pas en mesure de se situer dans l’espace. Le silence devenu oppressant est brisé par ma voix, quand je me décide à reprendre la parole. Je sais que même s’il est en mesure de deviner d’où ma voix provient et par conséquent de deviner ma position, il ne tentera rien, puisque la vie de son père est bien trop précieuse. Et s’il n’est pas stupide, il sait que la maison est cernée. Et que bien même si la chance serait de son côté pour parvenir à m’infliger une blessure qui me laisserait à terre quelques secondes, les Pacificateurs tout autour de la maison ne se priveront pas pour l’arrêter. Et eux étant bien moins formés que moi, la seule chose à laquelle ils envisageront en le voyant s’enfuir sera la balle qu’ils lui mettront dans la tête pour l’empêcher de s’échapper. Je reprends la parole, je rebondis sur ces propos. Il se vante de connaître l’amour et l’amitié. Il prétend savoir mieux que moi ce que j’ai pu vivre. Il se trompe. J’ai connu l’amour et l’amitié, mais de façon différente. J’ai connu l’amour de la haine quand il a connu l’amour de la vie. J’ai connu Silayan. Les choses se sont terminées d’une façon peu agréable, mais si je devais mettre un sentiment sur ce que l’on a vécu, c’est bel et bien l’amour. Il parait que j’ai une fille aussi, même si j’en doute très clairement et qu’il s’agit certainement plus d’une façon de faire pression sur moi qu’autre chose, mais je révèle ce détail à Aiden. Ainsi, je lui donne une raison de plus de me comparer à un véritable monstre. J’ai engendré une descendance, peut-être est-elle déjà aussi haineuse que moi je l’étais à son âge ? Ce serait une belle victoire, le plus beau des cadeaux, si cette petite existe réellement et qu’elle est à mon image. Dans l’autre cas… et bien, prions pour qu’elle n’existe pas. J’ai cru bon d’exposer ma vie d’une façon dont je ne l’avais jamais exposé avant. Silayan, mon ex-fiancée, la possibilité que j’aie une fille, la mort de ma sœur… provoquée par mes soins. J’ai exposé ma vie, pour lui faire comprendre que bien même s’il pense en savoir plus que moi sur ce point-là, sur l’amour et l’amitié, il n’en est rien. En comparaison, je pense connaître le sujet mieux que lui. Si demain je viens à passer à trépas, mon absence ne sera insupportable pour personne. Et ça ne me déplait pas. Je m’en fiche de manquer à des gens, je veux entrer dans la légende comme étant le meilleur Pacificateur de Panem. Je ne veux pas que les gens pensent à moi en versant une larme, je veux qu’une boule se forme dans leurs estomacs à la simple évocation de mon ancienne existence. Dû à mon caractère, dû à ma façon de vivre, je ne laisse d’espoir à personne, personne ne me regrettera et chacun pourra reprendre sa petite vie comme si de rien n’était. C’est là qu’Aiden se trompe. Il pense connaître l’amour et l’amitié, hors il n’en a pas la bonne définition. Quelqu’un comme lui, quelqu’un qui accorde de l’importance à une chose aussi futile que l’amour, ne devrait pas mourir en martyr pour le simple plaisir d’être salué dignement après sa mort, sans penser une seule seconde à ses proches, à ceux qui vont le pleurer. Il fait partie de ceux qui veulent être pleuré, justement, qui veut laisser une empreinte si forte autour de lui que ses proches ne se remettront pas de sa mort. C’est égoïste. Mais un égoïsme stupide, ridicule, pathétique. À l’image d’Aiden.

Aiden est prévisible. Beaucoup trop. C’est l’une de ses faiblesses, si ce n’est la principale. Il est prévisible, et je suis en mesure de prévoir le moindre de ses actes. Je sais que s’il y voit une ouverture, il n’hésitera pas à tenter une échappatoire. Je sais qu’il est capable de prendre le risque, quel que soit l’issue de sa tentative. Pour cette raison, je m’approche de son père, et mon arme vient se positionner sur sa jugulaire. La lame s’enfonce quelque peu, les gouttes de sang perlent. Il est prévisible. Et je sais qu’il ne tentera pas de s’échapper si la vie de son père en dépend. À moins que… à moins qu’il ne décide à me surprendre en mettant la vie de son propre père en péril pour sauver la sienne. Il s’agirait d’un acte surprenant, certes, mais pas déplaisant. Je l’invite à se rasseoir, à reprendre ses esprits, à ne plus tenter le diable. Il ne m’échappera pas. Pas tant que je ne l’aurais pas décidé. À défaut de reprendre sa position initiale sur la chance, il préfère se rouler en boule dans un coin de la pièce, comme le pathétique enfant qu’il est. Bien, comme il veut. Du moment qu’il se tient tranquille. « Tu as raison. » Mais encore ? C’est agréable de l’entendre, encore faut-il qu’il précise le fond de sa pensée. J’ai raison assez régulièrement, je ne suis pas en mesure de deviner de quoi il parle très exactement. « Tu as raison Hunter. J'ai fais du mal a beaucoup de monde, des gens qui avaient foi en moi. J'ai tout détruit en venant ici, simplement parce que je me pensais assez fort pour faire ça tout seul. » Un sourire étire mes lèvres. Il est enfin temps de le reconnaître. Aiden est un martyr, il l’est aux yeux de ceux qui le côtoient, mais le seul à l’ignorer était encore lui-même. C’est dans sa nature, et ce n’est pas prêt de changer, sauf lorsqu’il obtiendra enfin la mort héroïque qu’il semble attendre. Mort qui lui sera offerte de mes propres mains, j’en mets un point d’honneur. Reste à savoir quand, quand je serais lassé de jouer avec le jeune homme, quand il ne représentera plus la moindre importance à mes yeux. « Dis-moi ce que tu veux que je fasse. » Le voilà docile comme un agneau. Surprenant venant de sa part. J’ai bien quelques plans pour lui, des plans qui ne le raviront certainement pas, et des plans qu’il n’exécutera sûrement pas de la façon dont je veux le voir les exécuter. Est-ce que le jeu en veut vraiment la chandelle ? Est-ce nécessaire de lui faire part de mes plans quand je sais pertinemment qu’il les refusera, qu’il ne se soumettra point comme je le désire ? Il ne tuera pas son père. Il préfèrera retourner l’arme contre lui plutôt que de mettre fin à la vie de son père, et si je ne dois garder qu’un seul Bregstone en vie, il s’agit d’Aiden et non pas du paternel dont l’utilité en vie est égale à celle une fois mort. « Pars. » Je lui ordonne d’un ton froid, tandis que mon regard se porte sur son père, bien mal au point sur sa chaise. Si tous deux disparaissent de ma vue à cet instant, je doute fortement que son père parvienne jusqu’à la maison familiale, ou le premier abri à portée de main, en vie. Sa respiration se fait lente et saccadée. Ce n’est qu’une question d’heure, avant que son cœur ne cesse définitivement de battre. Du moins, je l’espère. Ce n’est pas parce que j’autorise le jeune rebelle à quitter mon toit avec son père que je leur souhaite le meilleur du monde. Bien évidemment que non. Mon attention se reporte d’ailleurs sur Aiden, qui n’a pas bougé d’un pouce depuis que je l’ai autorisé à filer d’ici. Il est toujours prostré contre le mur, et je lis dans ses yeux que la haine a fait place à l’incompréhension. Ce que je peux comprendre. Je me montre… gentil. L’évocation de ce simple mot me fait mal, mais il faut admettre que c’est celui qui se prête le mieux à la situation. Je me montre gentil. Avec Aiden, l’un de mes plus grands ennemis. Et ma gentillesse n’a déjà rien d’habituel, mais que ce soit avec lui rend la chose encore plus surprenante. Peut-être qu’il se demande si j’ai quelque chose en tête. Peut-être que c’est le cas. Peut-être que non. Je sais qu’il n’est pas en mesure de me déchiffrer comme je peux le faire avec lui. Mon regard se pose à nouveau sur le père du rebelle, dont le pouls semble faiblir de minute en minute. « Avec lui. » Je dis, d’un signe de tête, en désignant son père. Histoire qu’il comprenne que la proposition ne s’adresse pas uniquement à lui, mais également à son paternel. Et surtout, pour le réveiller. Qu’il se décide enfin à bouger, à se lever, à faire n’importe quoi mais à réagir. J’ai l’impression de me trouver face à un légume, et ce comportement pourrait me faire changer d’avis à tout moment. Mais il ne veut pas ça, pas vrai ? Je lui offre l’opportunité de déguerpir sur un plateau d’argent, et il ne la saisit pas même. Je pourrais très bien faire feu à peine le jeune homme relevé, mais j’ai eu de multiples occasions de lui ôter la vie et pour autant je ne l’ai pas fait. Rien ne m’en empêchait avant, rien ne m’en empêche maintenant, certes. Mais ne vaut-il pas mieux saisir l’opportunité plutôt que de ne rien faire et risquer tout de même sa vie ? « À bientôt, Aiden. » Je termine, en détournant les talons. À bientôt Aiden. Je suis certain que l’on se reverra. D’une façon ou d’une autre, je suis certain que notre histoire commune ne s’arrêtera pas là. Loin de là même, je compte le revoir très bientôt… En attendant, je franchis le seuil de la porte, fais signe à mes hommes de ne pas s’attaquer à mes désormais anciens otages, tandis que je file en direction de la cuisine pour y boire un verre d’eau. Mon regard ne quitte pas la fenêtre et surtout l’extérieur, guettant le moment où Aiden aurait enfin décidé de quitter la pièce dans laquelle il était jusqu’ici enfermé. Et j’en viens même à me demander s’il le fera. Mais je compte sur lui.

Parce que ça ne peut pas s’arrêter ainsi.


Spoiler:
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Aiden S. Bregstone
DISTRICT 9
Aiden S. Bregstone
△ correspondances : 1696
△ points : 2
△ multicomptes : - j. baÿs-galor
△ à Panem depuis le : 09/10/2011
△ humeur : - découragé, désemparé et plein d'autres rimes tarées.
△ âge du personnage : - vingt-quatre ans.
△ occupation : - (ancien?) chef rebelle du district neuf, pilier d'infirmerie


can you save me?
statut:
relationships:


looking for blood and revenge (hunter) Vide
MessageSujet: Re: looking for blood and revenge (hunter)   looking for blood and revenge (hunter) Icon_minitimeJeu 30 Juil - 16:48

Ils diront que c'est bien fait, que ce n'est que le juste retour de bâton et que tout ça était mérité. C'est dommage, certes, mais c'était tellement prévisible qu'ils ne prendront même pas le temps de chercher mon corps. Ils me laisseront pourrir là, dans le district un à côté du corps de mon père. Quelle belle image. On sera enfin réunis, comme je l'ai toujours voulu. Si fort et pourtant si faible. On est pas censé faire ce genre de choses a mon âge, ça n'est pas normal, pas le genre de vie que j'aurai voulu. Et pourtant hier j'avais seize-ans, j'imaginai des terres où les enfants seraient libres, où les jeux ne seraient qu'un vieux et pénible souvenirs. Regardez ce que j'ai fais de tous ces rêves, de toutes ces illusions. Jetées, abandonnées, trahies. Toutes évaporées par mon envie futile de combattre le mal avec la seule force des mes idéaux. Stupide. Et il le sait. Hunter me connais sans doute mieux que je ne me connais moi-même. Il sait mes faiblesses, mes forces et comment détruire tout ce que je pensais avoir construit. Comment il fait hein ? Comment il fait pour toujours tout savoir sur moi ? Il exploite mes peurs, s'en donne a cœur joie pour me faire tomber plus bas. Et il à raison. Le sang dans mes mains lui donne raison, tout comme la sueur qui coule le long de mon dos et ces poings serrés qui laissent des traces dans mes paumes.

J'essaye putain, j'essaye de faire face, de faire barrage contre ses paroles qui me plongent toujours plus bas. Mais j'arrive a rien. Parce qu'il est déjà dans mon esprit. Il s'est incrusté partout, dans mon cerveau qui boue, dans mon corps qui se crispe a chacune de ses paroles, dans mes pensées qui divergent vers les personnes de ma vie que j'ai déçu en venant ici. Il est partout, tout le temps. Je me pensais plus fort, plus serein, plus en paix avec moi-même pour affronter ce genre de chose. Tout était tellement clair dans mon esprit lorsque j'avais quitté le treize, le plan était parfaitement dessiné jusqu'à ce que je tombe sur Hunter. Il a tout dégommé, il a soufflé sur ma vie comme sur un château de cartes et a saboté tout ce que j'avais prévu d'entreprendre. C'est fou le pouvoir qu'il a sur les autres rien qu'en exploitant leur peurs, leur faiblesses. Ça me tue de le dire mais j'aimerai pouvoir être comme lui, rien qu'une fois. J'aimerai savoir ce que ça fait que d'être sur de soit, savoir que ce que l'on fait sera couronné de réussite. Rien qu'une fois. Mais je n'ai que vingt -ans. Vingt-ans et pas assez de temps pour savoir ce que la vie m'a réservée. C'est tragique, je viens de me rendre compte que je ne suis qu'un martyr, un faible. Ils ont tous raison de ne pas croire en moi. Alors j'essaye, tant bien que mal, de reconstruire ce barrage, de ne pas céder encore une fois sous les poids de ses mots. Mais il en profite pour parler de la seule chose qui me fera céder définitivement. Il parle d'elle.

Je sens tout le poids de la fatigue et de la culpabilité s'abattre sur moi. Mais j'essaye putain. J'essaye de faire face, de tenir bon. Ça marche pas, tout s'effondre. Je sers les poings plus forts contre mes paumes, je sens le sang qui coule le long de mes doigts et j'entends le bruit des fines gouttes qui s'abattent lentement sur le sol. « Je n’ai pas besoin de lui faire face pour lui faire du mal. »  Parce qu'il est dans son esprit à elle aussi, comme dans le mien. « Regarde tes mains, Aiden, tu ne dupes personne. » « J’espère qu’elle se remet bien de ses blessures, je ne suis pas sûr que le manque de lumière du treize soit l’idéal compte tenu de sa situation. »  Mes mains, rougit par le sang. Il voit tout de là où il est. Il voit mon corps qui tremble, mes mains qui se fondent dans mes paumes et mon visage anxieux. Parler d'Avalon en fait que renforcer mon envie de lui enfoncer mon poing bien profond dans la gueule, mais il aura deviner mes actons bien avant que je les fassent. Ce n'est pas juste son entraînement de pacificateur, c'est son cœur noircit qui me battra, parce que – contrairement à moi – il n'a rien a perdre a se battre, il aime ça. Je veux pouvoir lui répondre, déverser ma rage encore un peu, mais je ne peux. Et il le sait. Je ne peux pas parce que je suis faible, anéanti, parce qu'il a sa main autours de ma gorge et qu'il appuie de ses doigts contre mon cou. Il ne veut pas seulement m'ôter la vie, il veut m'enlever toutes raisons de me battre. Je le laisse faire, comme ce martyr que je crois être devenu. Coeur d'or qui se croit monstre, celui qui voulait faire de son mieux pour les autres et qui, finalement, n'attire que le malheur et la mort. Monstre, comme lui, pire encore.  « Et tu penses vraiment que ta mort ne l’atteindra pas ? » « Avalon est faible, Aiden. Avalon ne s’en remettra jamais. Avalon se coupera les veines à la minute même où ta mort lui sera annoncée. »  J'avais envie de lui hurler que non, qu'elle se battra encore et encore pour honorer ma mémoire, mais la vérité c'est que je n'en suis pas sûr moi-même. Avalon, elle pourra vivre sans moi, mais pourra t-elle vivre avec l'idée de m'avoir laissé partir ce soir-là ?

Je ferme les yeux, j'inspire.
Anéanti.

« Elle ne se remettre pas de ta mort. Tout comme elle ne se remettra pas de notre rencontre. Je serais toujours là, dans un petit coin de sa tête. À chaque fois qu’elle fermera les yeux, je serais là. À chaque fois qu’elle se croira enfin en paix, je serais là. À chaque fois qu’elle croira apercevoir un fragment de bonheur, je serais là pour le détruire. C’est ainsi à présent et ça le sera toujours. Elle n’oubliera rien, tout comme elle n’oubliera pas la façon dont tu l’as lâchement abandonnée. » « Si tu ressors d’ici vivant, tu crois qu’elle te pardonnera ? Elle n’y arrivera pas. Tu seras toujours celui qui ne l’aimait pas assez pour rester auprès d’elle. »  Certaines personnes disent que ça s'entend, le moment où vous perdez la raison. Il y a un craquement, un bruit léger que vous seul êtes capables de percevoir. C'est là, c'est cet instant précis. Je perds la raison, je le sais. Il a toujours raison, il sait tout, il comprend tout. Omniprésent, tapis dans l'ombre de nos pensées, dissimulé derrière tous nos idéaux, nos rêves. J'entends le bruit léger de ma raison qui cède sous le poids des mots du pacificateur. « FERME LA ! »  Mes cris d'enfant désemparés font lever les yeux de mon père, jusque là inconscient. Je comprend dans son regard qu'il ne me reconnaît pas, qu'il ne sait plus qui je suis. Le sais-je moi-même ? Qui suis-je devenu cet nuit ? Rien de plus que ce qu'il voulait que je sois. Un petit garçon détruit, prêt a abandonner, a donner sa vie en martyr. « Fous-moi sur cette chaise Hunter et qu'on en finisse. »  Je suis prêt a tout, même a mourir, comme prévu. Le pire a prévoir serait qu'il me laisse partir. Regagner le district treize alors que j'avais prévenu de ne pas survivre à cette nuit. Croiser le regard désapprobateur de Raven, en qui toute confiance en moi aura disparu, et revoir Avalon, sentir que je lui fais du mal, encore et encore.

Il me brise le doigts, comme un tordrai une brindille. Je retiens la douleur, je me concentre sur le saignement de ma lève, parce que je ne veux pas qu'il m'entende crier, pas maintenant, pas devant mon père. Je sais que je vais crier, hurler, supplier sans doute, mais pas comme ça. Alors je retiens tout, et ça le fait rire. Je tente de me battre, une dernière fois, le dernier salut du soldat avant la fin. Je lui dis tout ce que j'ai sur le cœur, tout ces maux qui m'habitent depuis la fois où il a posé ses mains sur Avalon. J'ai cette chance d'avoir aimé, d'avoir été aimé, ce qu'il ne connaîtra jamais. Mais il ne bouge pas, ne ressens rien. Je pensais toucher quelque chose, mais plus mes paroles le heurtent plus je me rends compte qu'Hunter se fout bien de tout ça. Parce qu'il n'a besoin ni d'amour, ni d'amitié pour être 'heureux', je le comprends maintenant. C'est peut-être la qu'il a raison. Aussi fou soit-il peut-être qu'en n'ayant aucune chose, aucune personne à aimer, peut-être que c'est le vrai prix de la liberté. Mon idée de plonger la pièce dans le noir est la seule chose qui me passe par la tête a cet instant. Ça ne me fera sans doute pas sortir d'ici mais peut-être que ça m'offrira un peu de temps pour penser plus loin, du moins c'est ce que je pense. Mais il me brise, de nouveau. Il dit des choses qui descendent en pièces tout ce que je pensais savoir sur lui. J'ai connu l'amour, l'amitié, la sensation de se sentir important dans une partie bien plus grande que ma propre vie. Mais il a connu tout ça aussi, pire, il connaît le sentiment d'être père, d'avoir engendré un héritage qui perdurera toute sa vie. Et je plains cet enfant, qui ne connaîtra jamais l'amour de son père, ni même la compassion. Il me dit tout ça, non pas pour que je puisse me comparer à lui, ni même pour que je le connaisse un peu mieux, non, il me dit tout ça pour me détraquer un peu plus l'esprit. Et ça marche, il a raison, encore. Ma technique de diversion est vaine parce qu'il a toujours un temps d'avance, un coup en tête avant même que je ne décide quoi faire avec cette obscurité. La partie est perdue d'avance, le château de cartes s'est pété la gueule devant mes yeux.

Anéanti.
Petit garçon au désespoir.

Sa lame sur la gorge de mon père, son regard qui me scinde en long, en large, en travers. Alors je perds tout. Cette pseudo-confiance qui ornait mon visage et ma conscience ; cette attitude de rebelle a deux balles qui pense que la vie lui est dû et qu'il peut, à la seule force de ses mots et de ses actes, changer les choses. Ça s'effondre, je m’effondre. Toujours un coup d'avance, une partie en plus dans l'esprit. Hunter sait déjà quoi faire de mon père, de moi, il sait si oui ou non je sortirai de cette pieds les pieds devant. Alors j'attends, comme un enfant subissant la colère de ses parents, la désapprobation de ses aînés. C'est ça hein ? Tout ce à quoi j'ai le droit c'est son regard qui explose un a un les principes de ma vie. C'est normal, après tout c'est de ma faute tout ça. Le juste retour de bâton. Je me roule en boule, les bras ballants. Tous mes membres me font souffrir, il n'a pas seulement brisé mes os, il a aussi fait de moi tout ce que je déteste. Un pantin sans but. « Pars. »  Sa voix me tire de ma léthargie. C'est un piège, une ruse de plus. Hunter n'est pas capable de faire ce genre de chose. Il a tout ce dont il a besoin dans cette pièce. Mon père, mourant sur une chaise, qui n'aura même pas la force de se relever et moi. Moi, un abruti au cerveau retourné, aux idées sans queue ni tête et a la volonté réduite a néant. C'est ça qu'il veut, me voir partir, mon père sur mes épaules traînant des pieds. Le pire dans tout ça c'est que maintenant, si j'accepte son offre, je lui serait redevable, et c'est bien pire que la mort.  « Avec lui. »  D'un signe de la tête il désigne mon père, trop faible pour soulever le regard, saignant sur le dossier de la chaise. Toujours assis, le dos contre le mur, je saisis que c'est là ma dernière chance de sortir d'ici vivant. Je pense a courir, en laissant mon père sur place, mais si je fais ça alors autant que je me tue moi-même, ici et maintenant. Je me lève, les membres endoloris par mes os brisés et ma tête qui tourne, je me traîne péniblement vers la chaise qui soutient a peine mon père. Hunter ne fait rien, et ça me tue. Ça me tue de savoir qu'il fait ça comme si il offrait un cadeau, une chance. Lui devoir la vie, celle de mon père, devoir confier a tout le monde qu'il m'a laissait partir et que moi je n'ai rien fait, que j'ai été lâche, comme toujours. Je glisse un bras autours de la taille de mon père, ne lâchant pas le pacificateur des yeux. Il va me mettre une balle hein ? Là maintenant, après m'avoir fait miroité la vie et un moyen de sortir de là. J'attends le moment où il sortira son arme pour m'en coller une, mais il ne fait rien. Il ne fait rien non plus quand je tente, péniblement, de relever mon père sur ses jambes. « Aller papa »  murmurais-je à son oreille. Je sais qu'Hunter l'a entendu, mais je m'en fous, je veux que mon père se lève et qu'il marche pour sortir d'ici. Et il se lève, se reposant complètement sur moi. Mon bras me fait souffrir le martyr mais je tiens sur mes pieds pour ne pas nous faire tomber tout les deux.  

« À bientôt, Aiden. »  C'est sans doute la phrase qui me fait le plus de mal. Il va revenir, pour moi. Hunter ne s'arrêtera pas là, surtout pas maintenant qu'il a brisé toute la confiance que j'avais en moi. Il reviendra, et ce jour là il ne parlera pas avant de sortir son âme, il me regardera dans les yeux, sourira, et fera ce qu'il n'a pas fait ce soir. Ça n'est pas un cadeau qu'il me fait, c'est une promesse, la promesse qu'il sera de nouveau là quand j'aurai repris confiance en moi, quand mon père aura guéris, et il ne ratera pas. Le pacificateur fait signe a ses hommes de ne pas s'opposer a ma sortie, ils s'écartent tous sur mon passage, suivant les ordres, aussi incompréhensibles soient-ils. Je passe le seuil de la porte, mon père s'effondre sur mes épaules. La valse d'escalier qui mènent vers la sortie semble sans fin, mais faut que je tienne, faut pas que je m'écrase maintenant, pas si près. Le vent me fouette le visage a peine la porte franchi. Je pense que ce qui me coule dans le dos n'est autre que ma sueur, alors je ne me retourne pas. Et puis, quelques minutes après être sorti de la maison je sens la main de mon père qui me sert l'épaule, son corps qui s'effondre sous son propre poids. Ça n'est pas de la sueur qui coulait le long de mon dos, mais le sang qui s'écoulait de la plaie qu'Hunter avait tracé sur son cou quelques instants plus tôt. Je ne sais pas comment il a fait, mais cette plaie ne fait que de s'ouvrir de plus en plus a mesure qu'il essaye de parler. « Papa ? Papa qu'est-ce qui t’arrive ? »  Il me cramponne de sa main, essaye d'attraper les morceaux de vêtements qui dépassent, de s'accrocher a quelque chose, mais il ne peut pas. Sa plaie s'ouvre de plus en plus, je place mes mains sur son cou pour essayer de réduire le flux de sang, mais rien n'y fait.

Mes mains sont toutes tâchées, rouges, sombres. Je ne sens même pas les larmes qui coulent, ni même le froid qui fouette mon corps. Il me regarde, vidé, épuisé par tout ce qu'il a vécu en si peu de temps. Qu'est-ce qui m'a pris de croire a tout ça. C'était trop beau, ça valait trop la peine pour que se soit juste. « Je suis désolé papa.. »  Je le sais, je l'ai jamais vécu mais je le sais. C'est ce moment, celui-ci qui hantera mes nuits encore et encore jusqu'à ce que je cède sous le poids de ma culpabilité. Je pleure, j'ai froid, j'ai les mains toutes rouges, comme de la peinture. Il est mort, je le sais. C'est étrange, je veux pas lâcher son corps, pas maintenant, pas avant d'avoir réussi a arrêter de pleurer. Mais je peux pas. Je sens sa main qui entoure mon bras me faire une dernière pression, puis plus rien. « Je suis désolé » Je lâche sa gorge, et renverse la tête. Je sais qu'il regarde, quelque part, mais je m'en fous. Il va me laisser partir, me laisser vivre avec ça. Je me relève, épuisé, souillé. D'un geste je ferme les yeux de mon père, parce que c'est fini. Je le sais maintenant, c'est moi le château de cartes. Anéanti.
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