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 f*ck the authority. (hedekha)

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MessageSujet: f*ck the authority. (hedekha)   f*ck the authority. (hedekha) Icon_minitimeLun 19 Nov - 22:14




fuck the authority.

Seul, loin. Il aurait tellement aimé être loin de tout ça, loin de ce continent. Il aurait aimé être seul, sur le toit du monde, seul et livré à lui-même, seul à attendre sa mort en coulant des jours heureux. Au lieu de cela, il avait toujours vécu ici, il était né dans la pauvreté, il avait respiré la misère dès son plus jeune âge. Il n'avait pas eu le choix, comme les autres, il n'avait pas eu le choix. District de douze. Plus misérable, t'en crève. Et pourtant, il n'arrivait pas à s'en plaindre. Certainement car il n'avait jamais rien connu de mieux. Luxe ne faisait pas partie de son vocabulaire. Pas plus que l'adjectif rassasié. Sans compter qu'il était loin d'avoir la même définition du mot 'confort' que les guignols du gouvernement. Il avait inhalé l'air souillé de la zone, il avait traîné dans la suie, il avait bu une eau plus que douteuse. Il n'en était pas mort. Après tout, il n'était qu'un autre fils de la mine ; un drôle d'oiseau de nuit qui vivotait dans son coin en ruminant à chaque fois qu'il se levait, en pestant dès l'aube toutes les horreurs du monde contre le gouvernement de Panem. Il les collectionnait, les jurons, les insultes à l'intention de Snow. Il en avait une telle panoplie qu'il distançait tout potentiel concurrent.

Aujourd'hui, il se sentait bien. Aujourd'hui, il se sentait mieux. Tellement plus vivant, à dire vrai. De savoir que la rébellion était ancrée, pour de bon, à travers bon nombre de district. Depuis le temps qu'il l'attendait, cette révolte. Il l'attendait depuis sa naissance, et ce sentiment d'appartenance au camp des rebelles s'était développé alors que ses proches étaient tombés, un à un. Son père. Zéphyr. Iugo. Et bientôt ce serait qui ? Sa mère. Et Svetlana ? Bon sang, il espérait que non. On lui avait déjà trop enlevé comme ça : le massacre devait cesser, maintenant. Le district douze aux mains des rebelles, il sentait d'autant plus chez lui. Plus besoin de ramper, de se cacher du regard indiscret des pacificateurs. Plus besoin d'agir en fourbe, en rasant les murs. Enfin, il pouvait être le vrai lui sans se soucier de terminer sur la place publique, chemise arrachée, à recevoir coup de fouet sur coup de fouet. Autant dire qu'il espérait de tout coeur que cette fois soit la bonne : il voulait que cette fois, on parvienne à renverser le Capitol. Et puis, de toute façon, la situation opposée n'existait pas dans son esprit, il était obligé de gagner.

Ce matin-là, il avait dit au revoir à sa mère. Pour combien de temps ? Lui-même ne pouvait pas le deviner. Le temps qu'on aurait besoin de lui ailleurs. Le temps qu'il faudrait. Et elle, hé bien elle devrait se débrouiller, à nouveau. Il ne s'inquiétait pas, il ne s'inquiétait plus : il avait confiance en les médecins du district treize, qui n'était au final pas si fantôme que cela. Il savait que s'il y avait un problème, ils seraient là pour sa mère. Paisible, le baluchon par-dessus l'épaule rempli du peu d'affaires qu'il avait, il filait vers l'horizon, en bon sédentaire qu'il était. Il avait reçu l'ordre de mission la veille. Départ pour le district huit, on avait besoin de main d'oeuvre là-bas. Où est-ce qu'il allait être affecté, précisément ? Il n'en avait encore aucune idée, tout ce qu'on lui avait donné, c'était une heure de départ et un lieu. Il s'était exécuté, point. Profitant d'une des dernières cancerettes qui pouvait encore lui rester, il attendait l'hovercraft. Ils étaient tout un groupe à partir aujourd'hui. Mission officielle oblige. D'un côté il était fier, excité de changer de district, de voir un peu de quoi ça avait l'air à l'extérieur. Il avait hâte de voir quel allait être son poste. Mais il demeurait impassible, derrière une façade un peu trop sérieuse, un peu fatiguée aussi peut-être, à cause des récents évènements. Montant dans l'hovercraft, il partait donc vers l'inconnu, décidé et volontaire.

Un bout de temps plus tard, et il ne saurait dire combien de temps exactement, il arriva sur le district en question : disctrict huit. Sortant de son moyen de transport avec une troupe d'autres rebelles, il rejoignait, méfiant, ce qu'on aurait pu considérer comme un réceptionniste. Voilà qui changeait de son district natal. Des détails retenaient son attention, mais il n'avait pas le temps pour s'attarder sur le beau temps et les hirondelles. « Si vous avez été envoyés ici, c'est pour nous filer un coup de main, et croyez-le, on en a besoin. On vous donne votre poste par ordre alphabétique. » Détendu, il attendait son tour, sachant pertinemment qu'il ne serait pas dans les premiers. Certains étaient à la reconstruction, d'autre à la défense. Et lui, avec un paquet d'autre... « Monroe, Centre Hospitalier. » Jouer l'infirmière. La bonne blague... Il voulait bien être gentil, il voulait bien être altruiste, mais de là à le coller dans un tel service... La misère. Retenant une moue tout simplement dégoûtée, il traînait des pieds, suivant les autres. C'était un homme de terrain, pas un subalterne de n'importe quel pseudo médecin. Mollement, il rejoignait donc le centre hospitalier de fortune.

Dansant d'un pied sur l'autre pour éviter de renverser quelqu'un, on l'amenait vers ce qui serait son « titulaire », pour les prochains jours. Si ce dernier savait à quel point Lyokha risquait de se montrer pénible... De nature gentil, il aimait bien aider, le Lyo. Mais il était prêt à tout pour rejoindre les fronts, quitte à risquer sa vie pour la rébellion. Être enfermé ici, c'était juste trop.. Trop. On le poussa devant une femme, une blonde, étrangement coiffée, tatouée pour ce qu'il pouvait voir de sa peau. Une femme. On le collait sous les ordres d'une femme. On l'achevait, là, tout de suite. Souriant faux, tellement faux que c'en devenait évident, il retenait le juron qui lui brûlait les lèvres. Calme, on lui demandait d'être calme, d'être concentré, d'être à l'écoute des patients. Tapotant gentiment sur l'épaule de la blonde, il attendait qu'elle se retourne. « Lyokha. À ce qui paraît, je suis ton... Infirmière, pour les prochains jours. » Ce même sourire, hypocrite. Il essayait d'être gentil, il essayait d'être un bon petit soldat. Il valait mieux pour elle qu'elle ne le teste pas, qu'elle ne lui donne pas d'ordre, qu'elle n'essaye même pas. Il valait mieux pour le bien-être des patients que Monroe dégage de ce service, et vite.


Dernière édition par Lyokha Czeslaw-P. Monroe le Dim 25 Nov - 20:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: f*ck the authority. (hedekha)   f*ck the authority. (hedekha) Icon_minitimeDim 25 Nov - 19:27

Allongée dans mon bureau situé au premier, j'avais réussi – ou plutôt eu la chance – de dormir un petit quart d'heure. Ca doit paraître totalement superflu, mais dans ma situation, chaque minute de sommeil sont bonnes à prendre ! On était venu me réveiller pour m'annoncer l'arrivée d'un hovercraft provenant du D13 : enfin une bonne nouvelle ! J'avais fait il y a environ une semaine une demande de renfort en personnel et matériel, et je m'étais évidemment doutée du temps que ca allait prendre ; tant qu'ils n'avaient pas besoin de renfort dans les batailles, ils n'allaient pas se risquer à envoyer un hovercraft uniquement pour le domaine médical. Même si, j'en suis persuadée, ils font attention à ce qu'on est tout ce dont on ait besoin ; sans nous, leurs réserves en soldats seraient bien vite épuisées... Bref, le principal est qu'ils ne nous aient pas oublié. Les stocks commençaient un peu trop à se vider et les conditions d'hygiènes à se dégrader rapidement. Reprenant mes esprits, je me levais d'un bond du tapis de sol qui me servait de matelas, et je me dis la seconde suivante que j'aurais peut être dû me remettre debout plus doucement... Mon trop d'énergie me donna le tournis et me fit ressentir toutes les courbatures qu'un corps pouvait réussir à supporter. Après tout ce temps à avoir dormi aussi inconfortablement et si peu, mon pitoyable état physique ne m'étonnait plus. J'avais pris l'habitude de vivre avec des douleurs dans le dos, à la nuque ou je ne sais où encore, et finissait par ne plus y faire attention. Jusqu'à ce qu'elles se font savoir comme il se doit et qu'elles me tuent littéralement...

Appuyée contre mon bureau, je tentais de retrouver une copie de la liste des ressources souhaitées que j'avais fait part au D13. J'allais sûrement prendre plusieurs minute pour remettre la main dessus, vu la tonne de papiers qu'il y avait. Des formulaires vides, d'autres appartenant à mes patients, des autorisations, des demandes, des lettres aussi. Et encore, tout n'était pas là : il y en avait d'autres éparpillés un peu partout dans l'hôpital. Dès que je l'eus retrouvé, je me dépêchai de descendre les escaliers et manquai plusieurs fois de rater une marche soit par maladresse soit par fatigue, comme toujours. C'était tellement plus calme à l'étage... Et tellement plus emmerdant aussi. Je m'arrêtais quelques secondes à observer les lieux. Ce n'était peut être pas un véritable champs de bataille, mais l'ambiance qui régnait y était identique. Tout le monde s'activait, certains se battaient pour rester en vie, d'autres pour les remettre sur pied au plus vite, et d'autres encore mourraient. Pour résumer, c'est un peu comme mon petit coin de paradis... Voici exactement ce qui me maintient debout la nuit, au lieu d'aller dormir. Ce qui me donne envie de ne jamais m'arrêter. Et puis avec cette période de guerre plutôt fabuleuse et fantastique à mon goût.. les cas à soigner sont bien plus intéressants et l'adrénaline plus forte. Qui sait ce qui peut nous tomber sur la tête ? Et au sens propre de la chose...

J'allais trouver une infirmière compétente, et lui transmettais la charge de s'occuper de l'inventaire des nouveaux stocks. Je n'allais pas refourguer cette tâche à un imbécile, ou le faire moi même. Dans le dernier cas, ca ne ferait que bousiller mon temps si précieux... Je me dirigeais ensuite vers le plus proche de mes patients pour m'assurer de son état, tandis que j'observais quelques personnes entrer et se voir attribuer un responsable. Les nouvelles recrues envoyées par le 13. Parfait parfait, on n'aura plus de problèmes au niveau de la main d’œuvre ainsi. Ca fera un peu plus de peuple à circuler, mais pas non plus delà à devenir un inconvénient. Je reportais mon attention sur le petit garçon pour le moment en train de dormir à l'aide des médicaments que je lui avais prescrit. Il semblait n'avoir aucun souci depuis que je l'avais opéré. Il s'était pris une balle perdue dans le flanc gauche, sans doute à traîner là où on le lui avait interdit. Les gosses. C'est encombrants et emmerdants. Les seules fois où je me la boucle à leur sujet, c'est lorsqu'ils passent entre mes mains pour se faire soigner. Et là encore, j'ai un peu de mal... Mais avec moi, le patient reste roi. Quoi que je puisse être capable de faire pour lui, je le fais toujours sans me poser de questions.

Sans aucun risque qu'il se réveille, je m'approchais du gamin et vérifiais s'il cicatrisait comme il faut. Je prenais note de ce que je pouvais voir, de ce que je supposais aussi. Il devrait, je pense, pouvoir sortir dans la nuit, une heure ou deux après qu'il se soit réveillé. Je lançais un rapide coup d'oeil à sa mère, assise juste à coté, et lui adressais un sourire pour lui dire que tout allait comme il faut. A ce que j'en savais, le père était sur le terrain, à se battre pour sa petite famille. Enfin, s'il n'était pas encore mort, ce qu'on ne pouvait dire à l'heure qu'il est... Quelqu'un me tapota l'épaule, cherchant à attirer mon attention. Un jeune homme, charmant, semblant aussi ravi d'être ici que mes patients qui n'avaient d'autres choix que de crever. C'est donc lui l'esclave que l'on m'a attribué. On fait avec ce qu'on a, comme on dit !.. « T'y connais rien pour être infirmier. Je suis certaine que tu n'as même pas les compétences du plus con d'entre eux... » Je me décalais d'un pas pour reposer la fiche du gosse, puis m'adressais au nouveau sans le lâchais des yeux. « Arrêtes ta tête d'hypocrite, je la fais bien trop souvent pour tomber dans le panneau. » Moi et mon franc parlé... Je n'étais pas là pour me faire des amis. De toute façon, à quoi ils pourraient bien me servir ? « Je suis prête à parier que tu me hais déjà ! M'en fou, t'as juste intérêt à ne pas foutre le bordel. Vas me chercher un café bien noir à l'étage avec du dolipramne et dépêches toi. Ah et si quelqu'un d'autre que moi te donne un truc à faire, dis que je suis ton responsable et passe outre ! »


Dernière édition par Hedenn T. Saether le Jeu 6 Déc - 17:04, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: f*ck the authority. (hedekha)   f*ck the authority. (hedekha) Icon_minitimeJeu 29 Nov - 16:41




i'm a lonely boy.

District huit, industrie reconvertie en un centre hospitalier miteux. Bah, au final, il était pas tellement dépaysé, ici. Jouer l'infirmière, quelle belle connerie les rebelles avaient fait en l'envoyant ici. Il était volontaire, il était altruiste. Mais jouer le subalterne d'un quelconque médecin, non merci. S'il était rebelle, il était aussi anarchiste sur les bords ; il n'appartenait à personne. Ni au gouvernement, ni au titulaire qui le prendrait en charge. S'il s'était engagé en tant que rebelle, c'était pour aller se battre sur le front, une arme entre les mains. Se battre contre les chiens du Capitole. Et non pas se battre contre un patient hystérique qui refuse d'être mis sous perfusion. Et puis, franchement, il avait une tête à s'occuper des blessés ? Non pas qu'il tournait de l'oeil en voyant du sang, loin de là. Il n'était juste pas à l'aise, quand il s'agissait de soigner les autres. Par crainte de faire mal ? Certainement pas. C'est juste que lui se soignait tout seul, et les cicatrices qui parsemaient sa peau étaient là pour lui rappeler le massacre que c'était, à chaque fois qu'il tentait de se faire des points de suture. En clair, il ne serait d'aucune utilité ici. Pire encore, ce serait un boulet. Et, même si c'était triste à avouer ; s'il fallait qui joue les boulets pour rejoindre le champ de bataille, il le ferait. Bref, c'était donc à reculons qu'il rejoignait ce qu'ils qualifiaient d'hôpital. Autant dire que les conditions de vie - de survie même - étaient... Plutôt difficiles, dans cet endroit. Lui qui pensait qu'aucun autre district n'arrivait à la cheville de son district d'origine, le douzième... Il s'était planté le doigt dans l'oeil, jusqu'au coude. Retenant difficilement cette moue agacée qui menaçait d'étirer ses lèvres, il traînait des pieds jusqu'à celle qui le prendrait sous son aile - ou pas d'ailleurs - pour les jours qui allaient suivre. La poisse.

Elle était blonde, étrangement coiffée. Elle était tatouée. Elle dégageait quelque chose, un charme mystérieux auquel il n'avait encore jamais été confronté. Elle était tout simplement différente. À quel point ? Il n'allait pas tarder à le découvrir. Mais rien que par son style, que ce soit pour la coiffure ou les tatouages, il savait d'où elle venait. Ça crevait les yeux d'un aveugle ; elle était du Capitole, ou une zone dans le genre. District un, deux. Trois, grand maximum. Elle n'avait pas respiré la misère comme lui l'avait fait. Elle n'était pas née dans la suie. En revanche, elle semblait tout aussi fatiguée que lui. Il avait tapoté sur son épaule, gentiment, amicalement, presque trop même, et elle s'était retournée. Immédiatement, il retrouvait son sourire d'hypocrite. Sourire qui ne lui servait jamais quand il était chez lui, à la mine, à la chasse, ou à jouer aux chats et à la souris avec les pacificateurs. Il aurait pu battre des cils, comme une adolescente, pour essayerd'amadouer ce médecin qui au passage, était du sexe opposé. Il aurait pu battre des cils, mais il avait déjà l'air assez con comme ça. Elle était en train de s'occuper d'un patient, et visiblement, Lyokha la dérangeait en plein travail. Dommage. Mais s'il voulait être chiant, il devait commencer dès maintenant. Faire bonne impression à son employeur, c'était ça pour lui, à cet instant.

« T'y connais rien pour être infirmier. Je suis certaine que tu n'as même pas les compétences du plus con d'entre eux... » Il gardait son sourire, malgré tout. Il gardait son sourire, pour éviter de se montrer très, très, trop désagréable. Non seulement c'était une femme - pas qu'il était macho, hein - mais en plus, elle le traitait comme une sous-merde. C'est qu'elle marquait des points, la blondinette. Et elle n'allait pas être déçue, car c'était certainement là le pire suppléant qu'elle ne se soit jamais coltinée. Calme, posé, il restait planté là. « Non, et puis, de là où je viens, j'risque pas de te ramener un diplôme tu vois. On a pas tous eu la chance de naître du bon côté de la barrière. » Il retenait de justesse le 'connasse' qui lui brûlait les lèvres. Il ne voulait pas dire par là qu'il aurait voulu naître au Capitole, loin de là. Le district douze lui avait toujours plu - de toute façon, il n'avait pas connu autre chose -, mais il signifiait par là que si certains avaient la chance de vivre, mangeant à leur faim devant la cheminée, d'autres se coupaient en deux pour ramener le charbon nécessaire pour les réchauffer. Enfin bref, il devait rester paisible, encore un peu. Mais il le sentait, il le savait : elle allait le pousser à bout, et rapidement. Les mains croisées, dans le dos, il patientait. Alors, elle lui donnait quelque chose à faire, où il continuait à compter les mouches ? Elle se retourna vers lui, à nouveau. « Arrêtes ta tête d'hypocrite, je la fais bien trop souvent pour tomber dans le panneau. » Il ne se fit pas prier ; quelques secondes après, il avait gommé son sourire d'idiot, le troquant contre un sourire bien plus sincère, plus sérieux. « Satisfaite ? » Il l'espérait bien, car il ne comptait pas se plier aux mille volontés de cette garce. Il ne la connaissait pas, peut-être la jugeait-il trop promptement. Il n'en savait rien, seul le temps le lui dirait.

Sans bouger, toujours à l'écoute, il attendait donc les ordres. Et curieusement, il sentait qu'ils allaient lui tomber dessus à la suite, sans lui laisser une minute pour respirer. « Je suis prête à parier que tu me hais déjà ! M'en fou, t'as juste intérêt à ne pas foutre le bordel. Vas me chercher un café bien noir à l'étage avec du dolipramne et dépêches toi. Ah et si quelqu'un d'autre que moi te donne un truc à faire, dis que je suis ton responsable et passe outre ! » Il ne put se retenir de ricaner, moqueur. Elle pensait vraiment qu'il était son chien ? Sa bonniche ? Elle se trompait, dans les grandes largeurs. Calmant ce rire nerveux, il préféra sourire. « T'es sérieuse ? » Vu l'air toujours aussi froid qu'elle affichait, ouais, elle était sérieuse. Et elle ne payait rien pour attendre ; elle voulait jouer comme ça, il allait jouer comme ça. Il était joueur, il ne supportait pas l'échec. Il allait lui faire regretter au centuple ses manières de cheftaine. Constatant donc qu'elle était on ne peut plus sérieuse, il en perdit tout son sourire. S'il allait s'exécuter ? Bien sûr voyons. Il était un bon petit soldat, au service de cette sale... Blondasse. Souriant brièvement, il tourna les talons pour aller à l'étage. Énergique, il ne lui fallu pas longtemps pour redescendre avec le café, et le doliprane qu'il avait attrapé sur un bureau. Voilà, la commande de Madame était là. Quelques minutes plus tard, à peine, il était à nouveau devant elle. « Doliprane, et café bien noir. » Il souriait, poliment. Un agneau, innocent, doux. Tendant à bout de bras la tasse, il la laissa finalement tomber par terre, sans que la blonde n'ait le temps de la rattraper. Rapidement, le liquide se répandit partout sur le sol. Il ne décrochait pas les yeux du regard de la blonde. « Pardon, je suis maladroit. » Il haussa légèrement les épaules, faussement confus, en signe de provocation. « Ecoute blondie, t'es mignonne, mais c'est pas parce que t'es bien roulée que tu peux me traiter comme un clébard, d'accord ? J'suis pas ton subalterne, j'suis pas là pour cirer tes godasses ou m'occuper de ton linge. » Il souriait d'autant plus. Espiègle, limite mauvais. Il lui avait bien rabattu son caquet, du moins il l'espérait. Il ne comptait pas se laisser marcher sur les pieds, loin de là. Encore moins par une fille comme elle. Une nouvelle fois, il se disait que quelqu'un lui en voulait là-haut, pour lui coller pareil médecin. « Alors alors, repartons sur de bonnes bases, tu veux ? Je m'appelle Lyokha. Je ne suis pas ton chien. Ni ta bonniche. Intègre ça bien profondément dans ta boîte crânienne, et on pourra 'peut-être' travailler tous les deux. Et toi, t'es qui d'abord ? » Ce n'était même pas une question, c'était une information. Entre les deux, ce serait comme chien et chat. Et malheureusement, les patients risquaient d'en voir de toutes les couleurs.
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MessageSujet: Re: f*ck the authority. (hedekha)   f*ck the authority. (hedekha) Icon_minitimeLun 10 Déc - 20:58

La chance de naître du bon coté de la barrière... Mon cul oui ! Je ne vois pas en quoi c'est une chance lorsque tu détestes toute la populace qu'il t'arrive d'y côtoyer. Non franchement, le Capitole n'a su m'apporter qu'une carrière de médecin et rien d'autre. Je serais née dans un de ces districts, je me serais sans doute sentie plus à ma place. Eux au moins n'en font pas des tonnes pour un petit ongle cassé. En règle générale du moins. Les filles que j'ai pu rencontrer au Capitole lorsque j'étais petite ne pensaient qu'à leur apparence, aux garçons, à leur petite personne. Les principales raisons pour lesquelles je n'étais pas amie avec, suivies d'une ribambelle d'autres derrière. Enfin vous me direz, c'est la même chose dans les districts. Sauf que les mecs là, ils étaient pareils et au final je me retrouvais être la seule sortant du lot. Heureusement, comme partout ailleurs, il y a toujours un coin peu fréquentable, peu conseillé, qui rassemble les personnes ne se sentant pas à leur place dans cette société superflue et illusionniste. Il était mon refuge, jusqu'à ce que je me sauve de cette luxure trop abondante. Bref, je lui adressais un simple sourire, sans ajouté de mot. Pour ma part, il signifiait ''Tu te trompes comme tout le monde !'', mais je supposais que lui devait le voir comme un ''Va te faire foutre, pauvre con !''. A chacun son interprétation...

« T'es sérieuse ? » Café noir, doliprane... Je ne lui demandais pas la lune là, si ? Je me montrais impassible, lui demandais sans vraiment lui demander si j'avais l'air de rire, et le regardais partir me chercher ca. Que le D13 nous envoie de nouvelles recrues, c'est bien. Mais si elles pouvaient se montrer un peu plus.. docile, ce serait mieux. Il croyait quoi ? Que j'allais lui foutre un fil et une aiguille dans les mains et que j'allais le faire recoudre un patient ? Même cette petite chose je préférais ne pas la lui donner. Alors il restait bon qu'à être ma servante. Passant de l'autre coté du lit, j'allais voir la mère. Je lui expliquais la situation dans laquelle se trouvait son gosse, ce dont j'étais sûre à son sujet. Je me retins cependant de lui dire une chose : je supposais qu'ils puissent s'en aller à son réveil. Valait mieux ne pas donner d'espoir que d'en briser un. En ces temps, les accidents et complications nous tombaient rapidement sur le dos... Je m'apprêtais à passer à un autre patient quand je vis ma petite femme arriver une tasse à la main. Juste devant moi, il me la tendit puis la lâcha la seconde avant que je ne l'attrape. Il me semble qu'on avait du oublié de le dresser celui là. Il exprima sa maladresse pour excuse, mais je n'avais que la simple envie de lui donner un bon coup dans les parties. Un jour, il comprendra peut être pourquoi je lui donne à faire des choses ridicules mais un minimum utiles. Un jour, peut être, qui sait...

« Ecoute blondie, t'es mignonne, mais c'est pas parce que t'es bien roulée que tu peux me traiter comme un clébard, d'accord ? J'suis pas ton subalterne, j'suis pas là pour cirer tes godasses ou m'occuper de ton linge. Alors alors, repartons sur de bonnes bases, tu veux ? Je m'appelle Lyokha. Je ne suis pas ton chien. Ni ta bonniche. Intègre ça bien profondément dans ta boîte crânienne, et on pourra 'peut-être' travailler tous les deux. Et toi, t'es qui d'abord ? » Ola ! Qui voilà, s'aventurant à la rébellion ? Suis-je un si mauvais dictateur pour que mon serviteur s'oppose à moi ? Cirer mes godasses, t'occuper de mon linge... Arrêtes, tu me donnes de splendides idées ! Je n'ai rien à te faire cirer, mais si tu savais tout ce qu'il faudrait nettoyer dans cet hôpital... En commençant par ta présente connerie. Je restais sans bouger, à encaisser chaque parole. Je ne m'étais pas attendue à cela. Ou du moins, pas si tôt. Mais je me retrouvais pourtant agréablement surprise. Qu'il déballe ainsi son sac, avec autant de compliments d'ailleurs, ca m'amusait. Et je souriais légèrement, même si mon envie de le cogner pour qu'il arrête de rechigner comme un gosse se faisait bien ressentir. « Tu as fini ton petit cinéma ? C'est bon maintenant, monsieur est content d'avoir eu l'occasion de s'exprimer ? Je me doute que tu t'en fiches, un homme de ta grandeur, ca l'intéresse peu. Mais sache que je suis celle gérant toutes ces personnes autour de toi, qui s'activent à faire du bon boulot. Et toi, et bien toi tu es la petite vermine dont on aimerait tant se débarrasser. Mais on ne le fait pas. Non, parce que je sais ce que tu veux, et je ne te ferais pas ce cadeau. Tu n'es pas le premier imbécile à passer sous mes ordres tu sais. Et puis, on a besoin d'incapable dans ton genre pour faire les tâches ingrates et la bonniche, comme tu dis. » Je ne sais pas comment on pourrait appeler cela, notre 'rivalité'. Mais ca s'annoncer être la guerre jusqu'à ce que l'un d'entre nous lève le drapeau blanc. Et ca n'allait sûrement pas être moi !

« À présent, tu vas aller chercher de quoi nettoyer tout ca là, tu vas m'apporter au moins un doliprane, puisque je constate que le café, c'est encore trop difficile pour toi, puis tu vas aller voir la première infirmière qualifiée que tu croises entrain de faire le ménage et la remplacer. A moins que j'ai besoin de toi, ce qui ne sera certainement pas le cas dans l'immédiat, tu continues à nettoyer, et à aider les patients pourquoi pas. Soyons fou, varions donc les plaisirs ! » Je finissais sur cette note joyeuse, avec un grand sourire pour bien l'enfoncer une dernière fois, et me dirigeais vers mon prochain patient. Le pauvre, ils avaient oublié de l'informer sur qui on lui avait attribué comme responsable...
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MessageSujet: Re: f*ck the authority. (hedekha)   f*ck the authority. (hedekha) Icon_minitimeSam 22 Déc - 12:37

Quelle connasse alors. Il ne la connaissait pas, mais il pouvait d'avance deviner qui elle était. Sa manière d'être, sa manière de lui parler certainement. De le prendre pour le bon clebs tout frais arrivé du District 13. L'abruti qui serait capable de se plier en quatre pour satisfaire madame. Mais non, Lyokha n'était pas de ceux-là. Lyokha, il n'était pas docile, loin de là. C'était certainement de là, que venait sa réaction lorsque sa pseudo-titulaire lui avait demandé un café et un doliprane. Franchement quoi, il voulait bien être mignon, il voulait bien aider. Mais au point de jouer les garçons de café, non merci, bien peu pour lui. Déjà qu'être dans un hôpital, c'était pas ce qui le motivait le plus, alors, si on le plaçait au poste de boniche, ça n'allait pas le faire bien longtemps. Enfin, si c'était ce qu'elle désirait, et qu'elle faisait la sourde oreille à ses lamentations, elle allait bien finir par le comprendre, par le voir directement. Il était prêt à mettre la pagaille, si c'était ce qu'il fallait, pour le faire dégager de ce centre hospitalier. Car quelque part, même si au plus profond de son être, il refusait de l'admettre, il ne voulait pas être ici pour une raison bien simple : il avait peur de la mort. Pas la sienne non, la mort des autres. Il avait vu sa soeur mourir, puis Iugo. Ça, il ne supportait tout simplement plus. Alors, si par-dessus le marché, on l'envoyait ici pour aider les patients, sachant qu'une partie rendrait leur dernier souffle dans la journée... Non, encore une fois, ce n'était pas pour lui. Ça lui était juste, insupportable, de voir des gens mourir... Certes, sur le front, il y aurait aussi le droit. Mais dans l'action, c'était différent, non ?

Décidant donc de faire une petite démonstration à la blondinette, il revenait avec sa tasse de café. Et paf, ça tombe par terre sans qu'elle ne puisse la rattraper. Tant mieux, c'était le but. Il souriait, plus ou moins fier de son coup, et il espérait que ce serait suffisant pour qu'elle le fasse dégager d'ici. Après s'être présenté plus ou moins agressivement, il espérait que sa petite scène avait fait son effet. Il ne demandait pas la lune quoi, il voulait juste qu'on le fasse dégager de cet hôpital ! Il n'était bon à rien ici ! Il n'était bon qu'avec une arme entre les mains, pas avec du fil et une aiguille. Il était toutefois étonné que la jeune femme, qui se montrait plutôt caractérielle, n'avait pas cherché à le couper dans son discours de rebelle. Non, elle n'avait même pas cherché à l'interrompre, elle avait tout encaissé, comme ça. Enfin quelqu'un capable de lui tenir tête sans dérailler ? Il ne demandait qu'à en voir plus. Elle avait certainement envie de le frapper, à cet instant. Mais elle demeurait plutôt calme, souriant même. Et ce sourire lui disait qu'il ne partirait pas d'ici de sitôt... « Tu as fini ton petit cinéma ? C'est bon maintenant, monsieur est content d'avoir eu l'occasion de s'exprimer ? Je me doute que tu t'en fiches, un homme de ta grandeur, ca l'intéresse peu. Mais sache que je suis celle gérant toutes ces personnes autour de toi, qui s'activent à faire du bon boulot. Et toi, et bien toi tu es la petite vermine dont on aimerait tant se débarrasser. Mais on ne le fait pas. Non, parce que je sais ce que tu veux, et je ne te ferais pas ce cadeau. Tu n'es pas le premier imbécile à passer sous mes ordres tu sais. Et puis, on a besoin d'incapable dans ton genre pour faire les tâches ingrates et la boniche, comme tu dis. » Oui oui, il avait bel et bien fini sa scène. Et le pire, c'est que ça semblait lui faire ni chaud ni froid, à la responsable. Un homme de sa grandeur, en voilà, un bien grand mot. Il était à mille lieux de prétendre être quelqu'un d'exceptionnel. Il n'était pas un héros, et il n'en serait certainement jamais un, et tant mieux, car il n'en avait rien à faire. Au passage, il apprit que la garce qui lui faisait face n'était autre que la gérante de ce centre hospitalier. Pas de chance, il était directement tombé sur la grosse barrette. Et merde. Alors qu'elle le rabaissait subtilement, il gardait son sourire. Si elle comptait le faire plier en premier, elle se mettait le doigt dans l'oeil, jusqu'au coude. « Tu peux me croire, si tu étais un minimum 'responsable', comme ta 'haute' distinction de gérante semble l'impliquer, tu me virerais de ce centre hospitalier, et vite. Mais si tu veux la guerre, soit, tu vas vraiment connaître la guerre. » On pouvait souligner la manière totalement ironique dont il avait qualifié son poste. Haute distinction, la bonne blague. Toujours est-il que, la guerre était désormais déclarée, et ce ne serait certainement pas lui, qui lèverait le drapeau blanc en premier.

« À présent, tu vas aller chercher de quoi nettoyer tout ca là, tu vas m'apporter au moins un doliprane, puisque je constate que le café, c'est encore trop difficile pour toi, puis tu vas aller voir la première infirmière qualifiée que tu croises entrain de faire le ménage et la remplacer. A moins que j'ai besoin de toi, ce qui ne sera certainement pas le cas dans l'immédiat, tu continues à nettoyer, et à aider les patients pourquoi pas. Soyons fou, varions donc les plaisirs ! » Réprimandant difficilement, une moue agacée, il préféra continuer à sourire. Il ne comptait pas abandonner aussi rapidement la partie, loin de là. Penchant légèrement la tête sur le côté, il lui tendit alors le doliprane qu'il avait gardé au creux de sa main, et attendit paisiblement qu'elle ne daigne le récupérer. Elle en aurait besoin, de doliprane, vu comme il prévoyait de lui faire mal à la tête. « C'est ça. Tu vas le regretter blondie, tu vas le regretter. » Sur cette note toute aussi joyeuse, il se retirait, les mains dans le dos, vers une autre boniche. Sifflotant, il errait donc dans l'hôpital. Où est-ce que... Ah voilà. Une femme s'activait avec un balais. Gentiment, il s'en approcha. Il n'avait qu'à lui prendre son balais, et faire semblant, jusqu'à ce que Marie J'ordonne ne se rende compte à quel point il était inutile ici. « Salut, j'suis là pour te remplacer. C'est blondie qui l'a ordonné. » Il agrémentait sa phrase d'un large sourire. Il n'allait pas se montrer désagréable avec le personnel non. Pas tout de suite, ce n'était pas nécessaire. Pour l'instant, sa seule cible, c'était bien sa responsable. Sans plus de cérémonie, l'infirmière en question qui semblait plutôt débordée, lui céda le balais, et il récupéra un bout de tissu. Sifflotant toujours, il revint en traînant l'outil derrière lui, jusqu'à sa titulaire. Bon, c'était pas bien compliqué : un coup de balais, et de serpillière, et il n'avait plus rien. Jetant le tout, il revint un peu plus vers la blonde. Et tel l'emmerdeur parfait qu'il était, il resta planté là, s'appuyant sur le manche de son balais, à regarder les alentours. Nettoyer ses conneries, il voulait bien. Mais celles des autres, alors ça, non.

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MessageSujet: Re: f*ck the authority. (hedekha)   f*ck the authority. (hedekha) Icon_minitimeSam 29 Déc - 1:51

Quelle plaie ce gars la. Je doutais sérieusement sur mes capacités à pouvoir le dresser. Je ne remettais pas en question mon autorité, ma patience ou encore ma faculté à encaisser toutes les saloperies qu'on pourrait me balancer à la figure. Non, j'hésitais plutôt sur le fait d'arriver à trouver sa petite faille qui le ferait se courber devant moi sans rechigner. Il avait à mon opinion un très bon caractère. Têtu, borné, provocateur, ca me plaisait bien même si dans le cas actuel, ca m'était pas mal néfaste. Je l'avais laissé se débrouiller seul comme un grand tandis que j'allais m'occuper d'un des nombreux patients que pouvait accueillir le centre. Cependant, je gardais un œil sur cet étrange énergumène. L'observais de loin, m'assurant qu'il ne fasse pas tout capoter. C'est ce que mon 'minimum de responsabilité' et ma 'haute distinction' me soufflaient de faire...

La jeune femme que j'avais entre les mains ne possédaient aucune blessure. Pas une seule petite égratignure ou tâche de sang pouvant cacher une quelconque plaie sur son corps. Elle était juste bien pâle. Autant qu'un fantôme. Je pouvais voir sur sa fiche qu'elle avait été admise aujourd'hui, il y a une heure et seule, et que personne encore ne s'était chargé d'elle. C'est ca, les temps de guerre. Tout le monde cours partout, et vient à en oublier certains patients. Mais au final, il y a toujours quelqu'un qui remarque cette personne seule. En général, ce sont les gens non blessés comme cette femme qui attendent longtemps les soins requis. Et même si ce ne sont pas les cas qui m'intéressent le plus, ils restent de pauvres gens à soigner. Une maladie peut se révéler grave, voir plus qu'un bon nombre de blessures. Cette femme, elle était pâle et en sueur sans aucune raison apparente, vu le froid extérieur. Je pris son pouls : irrégulier tout comme sa respiration difficile. Je devinais là une anémie sévère, sans pour autant en être sûre, et qui pourrait rapidement devenir dangereuse pour elle. Et l'autre gigolo qui attendait à quelques mètres, perché sur son balais. Je vous jure, j'avais une envie dingue d'lui balancer des tartes en pleine figure. Il m'exaspérait au plus haut point, avec son air à la fois innocent et insolant. Mais pourtant...

Une infirmière pourrait se charger de la femme. J'interpellais la première qui passa devant moi et lui dit de s'en occuper. Je lui expliquais ce que je supposais rapidement, lui dis de vérifier cela en premier, et de la soigner si j'avais juste ou au contraire de continuer à chercher. Puis je me dirigeais vers l'Autre. Je m'arrêtais juste devant lui, le temps de percevoir cette petite étincelle dans son regard que je connaissais si bien. Celle qui te disait que face à toi se trouvait le plus beau des emmerdeurs, qui ne comptera sûrement pas se stopper avant d'avoir obtenu ce qu'il voulait. Celle qui te disait, tu me fais pas peur, alors dégages de mon chemin. J'ai bien l'intention d'aller jusqu'au bout quel qu'en soit le prix, alors fous le camp de ma route. Celle qui, je le sais, brille parfois dans mon propre regard. « Suis moi. » lui dis-je simplement, sans plus de détails, de précisions, avant de me mettre à marcher vers le fond de l'hôpital. Et je n'avais aucune idée de pourquoi j'allais m’apprêter à faire ce à quoi je pensais. Je ne me préoccupais pas de si oui ou non il me suivait bien. Je me disais simplement qu'il ferait preuve d'un minimum de bon sens et qu'il dépasserait pour une fois son coté obstiné. Parce que sinon, je crois que je l'aurais traîné jusqu'à un bûcher et que j'y aurais balancé une allumette.

On monta au premier, jusqu'à la salle pour les annonces importantes où l'accès été restreint aux responsables et quelques personnes autorisées. Je me retournais alors, et fus d'un coté soulagée qu'il ne m'ait pas fait une scène. « Franchement, je n'ai moi même aucune idée de pourquoi je t'offre cette opportunité. A partir de maintenant, je te fais confiance. Je l'attribue facilement, mais c'est très difficile d'arriver à la regagner, si tu vois ce que je veux dire. » Faisant patienter ses questions, je me tournais vers le micro des annonces. « Départ pour le champ de bataille. Je demande à Jack Scotland, Katherine Silverson, Steeven Duncan et Matthew Johansson de me rejoindre dans la seconde à la salle d'armement, premier étage. » Puis une nouvelle fois, je fis signe à l'emmerdeur de première de me suivre. Je l'emmenai là où j'avais donné rendez-vous aux autres. Donner mon nom dans le message n'avez pas été utile, j'étais l'unique responsable à risquer ma vie pour faire cela. Eux aussi étaient fou, mais ils font aussi parti des meilleurs éléments de l'hôpital. D'un certain point de vu, c'est qualifié d'un honneur d'être demandé...

Ouvrant la porte, je fis entrer l'incompétent dans la pièce. A sa tête, j'étais sûre qu'il s'était attendu à tout, sauf à cela. « C'est notre salle d'arme. Tenues militaire identiques à celles des soldats, et trousses de soins. Encore une fois, je ne comprends pas pourquoi je te donne cette chance. J'espère seulement que tu ne me décevras pas. Tu vas partir avec nous sur le terrain. Pas véritablement en tant que soldat et pas uniquement pour te battre. Non, c'est trop facile ca. Là, on part sauver ceux qui sont à terre, qui ont encore une chance de vivre, au beau milieu de la guerre. » Puis je lui expliquais tout, ainsi qu'aux autres maintenant arrivés pour leur rappeler les règles et le plan à suivre. Aucun signe distinctif, pouvant dire qu'on est membre de l'hôpital doit apparaître. Autrement, on deviendrait directement la cible première de l'ennemi. Sur notre avancée vers la bataille, on va planquer plusieurs civières, et Steeven et Matthew seront chargés de porter les blessés les plus graves jusque ces dernières et de les ramener au plus proche de l'hôpital. Je vais demander à quelques personnes en partant, de les relayer pour qu'ils nous soient un maximum disponibles et pas inutilement gaspillés à marcher. On avancera jusqu'à trouver un blesser qui pourrait avoir une chance de s'en sortir, et ca, c'est moi qui en jugerait, ou bien Katherine s'il arrivait que j'aie un problème. Certains qui ne seront pas urgent à soigner resteront au sol, à attendre qu'on ait fini pour revenir ensuite les chercher. Il n'y avait pas grand chose d'autre à rajouter, hormis qu'il faut éviter les possibles mines et souhaiter une foutue bonne chance à chacun...

Pendant que tout le monde se préparait, je m'avançais vers l'Autre imbécile, déjà prête. « J'espère que t'es plus compétent que t'en as l'air, et que tu tires bien au moins. Et prends pas à la légère ce qu'on s'apprête à faire, ce serait une putain d'erreur de ta part. » Je m'adressais ensuite à tout le monde, demandant s'il est prêt. Chacun avait des armes, des recharges, et surtout, des trousses de soins vraiment bien remplies sous forme de sac à dos. Évidemment, les hommes, et particulièrement Jack et Lyokha – même si je n'ai aucune certitude sur ses aptitudes –, sont chargés de veiller à la sécurité des médecins les plus compétents. Mais ce n'est pas pour autant que Katherine et moi ne savont pas nous battre, tirer. On a appris tout comme les soldats, car il ne faut pas avoir un point de faiblesse aussi important que celui-ci. Comme à chaque fois, je les fis se diriger vers l'escalier de secours qui nous mènerait à l'extérieur, et m'adressais à celui qui fermait la marche. « En passant, moi c'est Hedenn, mais blondie me va très bien aussi. Veilles à ne pas te faire tuer, ce serait con. » Ouais, ce serait con...



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MessageSujet: Re: f*ck the authority. (hedekha)   f*ck the authority. (hedekha) Icon_minitimeMar 8 Jan - 19:22

Il faisait l'abruti avec le balai, puisqu'il n'avait pas d'autre choix. Il s'était engagé comme rebelle pour défendre la cause. Et pour lui, défendre l'idéologie rebelle, c'était pas balayer dans un hôpital de fortune. Non, pour lui, c'était aller sur le terrain, une arme entre les mains. C'était risquer sa vie, pour défendre ses opinions. C'était tout sauf jouer les bonniches. Loin d'être sexiste pourtant, il aurait volontiers laissé sa place à une femme ici, pour rejoindre les soldats. La formation ? Au diable, il n'en avait pas besoin : il savait se battre, il l'avait appris de son père. Et puis, tout homme savait se battre un minimum, non ? Ouais, il y avait plutôt intérêt, surtout quand on venait du district douze, comme lui. Presque insolant dans sa manière d'agir, il ne lâchait pas des yeux la belle blonde, balayant faussement le sol. C'est alors que quelqu'un le bouscula, une autre infirmière, certainement. « Tu d'vrais t'mettre au travail mon gars, surtout si t'es sous les ordres Saether. » Sursautant un peu, comme un gamin surpris en train de rêvasser, il ouvrit la bouche pour prendre la parole, avant de se raviser. Saether. C'était quoi ça ? Son prénom ? Son nom ? Son surnom ? Aucune idée, mais, il avait autre chose que blondie pour l'interpeller désormais, ce qui était un progrès, en soi. Sans avoir le temps de répondre à l'infirmière, cette dernière avait déjà filé, que lui reprenait son pseudo-boulot, à savoir, fait sa pseudo-femme de ménage. C'est pas qu'il s'amusait pas hein, mais bon... Il commençait un peu à s'ennuyer, et il n'avait nullement envie de faire plaisir à blondie en obéissant à ses ordres sur ce point-là.

D'ailleurs, en parlant de la louve, elle vint juste devant lui, s'arrêtant là pour le regarder. Souriant, insolant, il soutenait alors son regard, attendant comme un gamin, toute proposition intéressante. Bien sûr, il cachait son excitation, il ne voulait pas le lui montrer, car s'il finissait déçu... Bah... Mouais. Moyen quoi, comme attitude. Son regard voulait tout dire, et elle l'avait très certainement compris. C'était le regard du je-m'en-foutiste par excellence. Celui qui dit ; fait ce qu'y te plaira de faire ma belle, ça changera rien. « Suis moi. » Pas un mot de plus, pas un ordre, une précision quelconque, un indice pour l'éclairer. Rien. Elle partait alors vers le fond de l'hôpital, et il resta un instant à sa place, les yeux écarquillés. Il était surpris, perplexe. Mais se ressaisit bien vite, en se disant que, fourbe comme elle semblait l'être, elle était tout à fait capable de l'emmener curer les chiottes. Pressant le pas, il la rattrapa assez vite, abandonnant le balais à une infirmière qui avait les mains libres. Silencieux, l'esprit tournant toujours à plein régime, il se demandait où est-ce qu'elle pouvait bien l'amener encore. Est-ce qu'il avait été assez pénible pour qu'enfin, elle ouvre les yeux, et se décide à l'envoyer sur le front ? Est-ce que contraire, elle allait lui coller une tâche bien plus ingrate ? Tant de possibilités... Il réfléchissait, il ne trouvait pas. Alors, calme, il la suivait, jusqu'à une salle bien particulière. Premier étage, salle des annonces et autres, à en juger par le micro sur la table. Il arqua un sourcil, peu sûr de comprendre ce qu'elle préparait. « Franchement, je n'ai moi même aucune idée de pourquoi je t'offre cette opportunité. A partir de maintenant, je te fais confiance. Je l'attribue facilement, mais c'est très difficile d'arriver à la regagner, si tu vois ce que je veux dire. » Il fronçait les sourcils. Qu'est-ce qu'elle faisait, hein ? Il était dans le flou le plus total. Il devait prendre ça pour un cadeau, vu comme elle en parlait. « Qu'est-ce que tu ra... » Pas le temps d'en placer une, la blonde se penchait sur le micro pour passer un message. « Départ pour le champ de bataille. Je demande à Jack Scotland, Katherine Silverson, Steeven Duncan et Matthew Johansson de me rejoindre dans la seconde à la salle d'armement, premier étage. » Il était étonné, il ne comprenait plus. Alors ça y était, elle cédait ? Elle l'emmenait vraiment sur le champ de bataille ? Il souriait, tellement qu'il était heureux. Enfin, il n'en avait pas encore eu confirmation, mais... il était... Ouah. Elle annonça une batterie de prénom, des personnes qu'il était loin de connaître, mais quelque chose lui disait qu'il serait heureux de bosser avec ces inconnus. À nouveau, elle lui fit signe de le suivre, il s'exécuta sans plus attendre.

Salle d'armement. C'était magnifique ; il regardait les armes avec les yeux d'un gosse d'une dizaine d'années. Un vrai gamin, dans cette sale. Un grand gamin, certes... Mais il était tellement content, de savoir que, enfin, les choses bougeraient un peu ! Et pas bouger dans le sens passer le balais, rattraper la serpillière et tout le bataclan. « C'est notre salle d'arme. Tenues militaire identiques à celles des soldats, et trousses de soins. Encore une fois, je ne comprends pas pourquoi je te donne cette chance. J'espère seulement que tu ne me décevras pas. Tu vas partir avec nous sur le terrain. Pas véritablement en tant que soldat et pas uniquement pour te battre. Non, c'est trop facile ca. Là, on part sauver ceux qui sont à terre, qui ont encore une chance de vivre, au beau milieu de la guerre. » Il ne savait même plus comment exprimer sa joie, tant il était heureux. Pourquoi est-ce qu'elle faisait ça pour lui, hein ? Il s'était montré exécrable, chiant, vulgaire, l'ours mal léché par excellence. Il voulait tant la remercier... Mais d'un côté, il s'en empêchait. Et puis, visiblement, elle avait bien des choses à leur expliquer, alors il se ravisa, la regardant. Sur l'instant, il était totalement sérieux, professionnel. Il écoutait les ordres attentivement, sans chercher à contredire la blonde. C'était impressionnant comme il avait pu changer de comportement, d'un instant à l'autre. Ainsi, la mission était d'aller aider les soldats tombés au front... Bien, il était plus que satisfait. Même si ce n'était pas exactement ce qu'il aurait espéré, il avait même à trouver cette mission encore meilleure, encore plus intéressante. Les ordres étaient simples, il n'en loupait pas une miette. Pas de signe distinctif d'appartenance à l'hôpital. Normal d'un côté... Alors qu'il continuait de se préparer, rangeant les recharges et autres produits de première nécessité dans les diverses poches que comprenaient son uniforme, il l'observa revenir vers elle. « J'espère que t'es plus compétent que t'en as l'air, et que tu tires bien au moins. Et prends pas à la légère ce qu'on s'apprête à faire, ce serait une putain d'erreur de ta part. » Plus compétent qu'il en avait l'air ? Il n'arrivait pas à retenir un petit sourire. Bien sûr qu'il savait tiré, c'était bien pour cela qu'il s'était engagé. Les armes avaient toujours été illégales dans les districts, le douzième n'échappant pas à la règle. Mais chaque famille a ses secrets, pas vrai ? En voilà un, sur la famille Monroe. Secouant légèrement la tête de gauche à droite, il reprit alors. « Si je te dis que tu peux me faire confiance là-dessus, tu peux me faire confiance. Je sais tirer. C'est pour ça que je suis là et crois-moi, je suis loin de prendre ce genre de choses à la légère. » L'insolence, le jeu. Plus rien de tout cela ne brillait dans ses yeux. Il savait prendre une mission au sérieux, et c'était ce qu'il faisait le mieux. Passant son sac sur son dos, il était plus que jamais prêt à aller à l'assaut.

« En passant, moi c'est Hedenn, mais blondie me va très bien aussi. Veilles à ne pas te faire tuer, ce serait con. » Hedenn. C'était alors son prénom... Souriant un peu, il hocha la tête. C'est vrai que blondie était pas mal non plus, mais bon... Son sourire s'élargit lorsqu'il entendit la suite. Ce serait con qu'il meurt ? Il ne put retenir une réplique qui le démangeait. « Et comment je dois prendre ça ? Comme un compliment ? Ou peut-être autre chose ? » Raillait-il, moqueur. Lyokha aimait depuis toujours les sous-entendus. Il aimait les glisser dans ses phrases, et si c'était une occasion pour embêter sa supérieure, il ne pouvait que le faire. Ils étaient tous descendus, les uns après les autres, par l'escalier de secours. Fermant la marche, il se retrouva plus ou moins seul. Il en profita pour regarder l'arme qu'on lui avait refilé. Ouais, c'était un fusil d'assaut quoi. Haussant les épaules, il augmenta la cadence, de manière à rejoindre Hedenn. S'arrêtant pour marcher à côté d'elle, quelque soit son vis, il reprenait la parole. « Pourquoi est-ce que t'es décidée à m'amener sur le terrain, hein ? Je veux dire, il n'y a rien qui te prouve que je sais me battre, alors, pourquoi est-ce que tu as pris le risque ? » La voilà, la question qui lui trottait dans l'esprit depuis un bout de temps déjà. Il ne comprenait pas pourquoi est-ce qu'elle avait agis ainsi avec lui, sachant qu'il était un homme sous son entière responsabilité, et que ainsi, s'il lui arrivait quelque chose, les conséquences retomberaient sur ses épaules. Calme, il chargeait l'arme, parée à l'emploie. Quelque chose le démangeait, mais il n'osait pas, car quelque part, son ego en prendrait un coup. Et puis merde, il lui devait bien ça, à la belle blonde. « Enfin, quoiqu'il en soit, merci. Merci de m'avoir pris avec vous... » Est-ce qu'il avait envie de repartir sur de bonnes bases avec elle ? Peut-être que quelque part, oui, c'était ce qu'il cherchait... Mais, c'était hors de question de l'avouer.

La mission était officiellement lancée, puisque enfin, ils étaient à l'extérieur. De là où ils étaient, Monroe pouvait déjà entendre les coups de feu, les explosions en tous genres. Il pouvait entendre la guerre qui faisait rage, non loin. Serrant les dents, il imita les autres, pour éviter de faire une quelconque gaffe. Il était désormais sous les ordres de Saether, il devait la protéger, elle, et une certaine Katherine, avec son nouveau coéquipier, Jack. La mission se voulait dangereuse pour eux tous, mais il savait plus ou moins à quoi s'attendre, alors... Quelques minutes plus tard à peine, la petite troupe arrivait sur le front. Les tirs croisés, la fumée, les ruines en feu. La guerre. Voilà ce qu'il avait toujours recherché, et voilà ce à quoi il avait le droit, grâce à la jeune femme. Quelques soldats gémissaient, à terre ; le sang coulait, et il les regardait, tenté de venir en aide à chacun d'entre eux. Mais, comme déjà dit, il était sous les ordres du médecin en chef, et il ne pouvait intervenir sans son feu vert... Il vérifia que le cran de sécurité était retiré de son arme, et se retourna, souriant franchement malgré les circonstances. « Alors chef, quels sont vos ordres ? » Il attendait. Et plus que jamais, il était prêt.
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