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MessageSujet: I WANT. → Ft. Envy.   I WANT. → Ft. Envy. Icon_minitimeLun 30 Juil - 22:30




I want to break free

Le soleil fumant, l'odeur nauséabonde des employés ayant vidé toute leur énergie dans la tâche morbide qui leur ait confiée chaque jour, les pleurs d'une gamine, la main de son frère, l'insecte qui vole près de son oreille, le murmure des mères angoissées... Saturation. Elle sent tout. Absolument tout. Cette douce torture ne lui épargne pas de douloureuses pointes dans le ventre, alors que Boyd sert sa main un peu plus fort. Elle va partir, elle le sent. Tiens-toi tranquille. Voilà ce que cette poigne, de cette menotte fine, signifie. Mais en a-t-elle envie ? Ne peut-elle pas seulement exploser une bonne fois pour toute et arrêter de faire semblant. Briser cette image de garce glaciale. Frances est lasse de toutes ces conneries, tellement ...Crevée. Éreintée et déchirée entre l'envie de montrer sa réelle nature à ses proches. Il n'y a que sa moitié qui sait, l'autre morceau d'elle-même prostré devant l'écran à côté d'elle. D'un simple regard farouche elle tourne les yeux vers les Pacificateurs, ils sont là avec leurs armes, près à corriger tous les faux pas. Hypocrites, bandes d'ignares sans cervelles.

Je vous déteste.

Une exclamation brise son silence, éclate sa bulle et ramène son attention vers l'écran géant. L'image familière a laissé place à une femme aux airs stricts et peu engageants. Elle transpire l'autorité... C'est là que tout à commencer. Ce jour avait scellé sa propre fin, l'avait condamnée. Condamnée à la révolte et à la déchéance.

****

« Fran' ? ». Un soupire qui en dit long et elle étale ses longues guiboles dans l'herbe, étirant ses bras jusqu'à sentir ses muscles la supplier, jusqu'à avoir l'impression qu'ils exploseront en lambeaux dans sa chaire à peine réchauffée par le soleil. Un hmm pas très convainquant lui échappe et la sale gosse ne tourne même pas sa frimousse vers sa moitié, trop occupée à fixer les nuages. Elle adore ce jeu débile qui consiste à leur trouver des formes, toutes plus fausses et imaginaires que les autres. Petites chimères enfantines. L'identique opposée écrase l'herbe à côté d'elle, faisant mine de ne pas s'intéresser plus que cela à sa soeur. Il tourne la tête de gauche à droite, plisse ses yeux aux iris explosées par l'éclat et finit par craquer le premier. Comme toujours. « C'était quoi. ». Ben voyons. « Tu veux pas être plus clair ? ». C'est comme s'il partageait un agacement identique pour deux raisons différentes. L'une qui ment, l'autre qui veut percer le mensonge. « Tu allais le frapper ... ». Mais il ne peut continuer, le pied de Frances ayant violemment écrasé le sien sans prévenir. Le gosse décoloré retient un hurlement de rage, le rouge parvenant à peine à paraitre sur sa bouille translucide. C'est sans un mot qu'elle lui jette un regard glacial, appuyée sur ses coudes. Elle sent le picotement des insectes qui tentent de grimper sur elle et, les bouts de terres trop dur qui lui rentrent dans les coudes. Mais peu importe, tout ce qu'elle veut c'est le faire taire. Ses filets noirs s'agitent sur ses épaules et elle se lève d'un bond, le choppant par la main pour le trainer derrière elle.

« Tu fous quoi ? ». Mais qu'il n'espère pas une réponse de sa part. Du moins, en rapport avec ses véritables intentions. « Je veux marcher. » Mensonge. Il peut le voir, sonder la brune qui lui tourne le dos tout en prenant la direction de son petit jardin secret. Ses grandes guiboles traversent les bois, évitent les racines et bondissent parfois, quand les rochers se montrent trop encombrant. A l'intérieur de la forêt, là où une vielle maison abandonnée résiste encore à toutes les intempéries. « Pourquoi tu.. ». Elle manque de lui en coller une autre, mais Boyd esquive cette fois avec une agilité presque égale à la sienne. Les yeux d'un bleu myosotis teintés de grisaille l'accusent un moment, elle semble vraiment contrariée. Et pourtant il affiche une fierté agaçante, car il est l'unique à avoir le 'privilège' de décrocher tant d'expressions sur la frimousse de sa soeur. Le seul à briser ce masque terne et glacé qu'elle enfile chaque jour. Lui sait, il sait comment percer l'image de la sainte garce. « L'hiver sera froid, mais les gaies moqueurs écouteront toujours. » Code secret utilisé entre eux. Lâché et laissé à l'abandon dans son crâne. Pas besoin de plus pour comprendre. « T'es pas un peu parano ? Fran', franchement .... Comme si les pacificateurs pouvaient être dans le coin. Le lieu favori de Frances ne l'était pas pour rien, même si la jeune femme doutait fortement de la sécurité de celui-ci. En vérité, depuis que l'enfant rebelle a découvert avec les autres la vérité sur le District 13, elle n'est plus sûre de rien du tout. Ses doigts viennent chercher un moment quelques mèches qu'elle balance d'un côté, libérant un coin de son visage à la peau d'albâtre. Boyd observe en silence les ongles noircis de sa soeur, l'une des rares folies qu'elle s'autorise quand elle se rend au Capitole. « Alors ? ». Impatient. Elle, soupire en faisant volte-face et en s'approchant de lui, agrippant ses mains aux doigts longs et fins à sa veste. « Il faut qu'on parte d'ici ... ». A peine un murmure. Et voilà qu'elle ose prononcer les mots tant redoutés à voix-haute. Ceux qu'il ne faisait que voir dans son regard. Folie pure. Le myosotis devient ténèbres et détermination. ».

****

Ennui. La jeune femme continue de gratter sur le papier tâché d'encre, les motifs sans sens ni symbolique sont ancrés dans le papier torturé par la plume. Depuis sa conversation avec son frère, elle a tendance à vite frôler la crise de nerf. Comment peut-il oser lui dire qu'ils devaient attendre le bon moment ? C'était de la folie. L'inconsciente admire la feuille saccagée pour y voir son oeuvre, des cercles, encore et encore qui lui rappelle un immense trou noir. Peut-être qu'elle pourrait se jeter dedans ? Avec un soupire elle lève ses longues tiges, sa maigreur n'a rien d'anodin. Pas pour quelqu'un d'aussi bien nourrie. Tu parles. Qu'elle crache mentalement pour elle-même. C'était sa solidarité muette pour les pauvres qui avaient à peine un bout de ce qu'il récoltait là-bas dehors. Elle mettait généralement sa maigreur sur le compte de ses activitées sportives. Et les muscles fins de ses bras sont son alibi le plus coriace. « Oh, Monsieur Ducani-Hayne. Que me vaut l'honneur de votre visite ? ». Ducani ? A peine a-t-elle mit un pied près des marches qu'elle fait marche arrière, s'appuyant à la balustrade. Frances est obligée d'écraser son bide contre la rambarde pour voir l'inconnu qui s'apprête à entrer, une boule à la gorge. Pacificateur. Cette simple vision la tire en arrière avec brutalité et elle s'écrase contre son mur, le souffle court. Et s'il s'agissait de celui qu'elle avait manqué de frapper ? Et s'il était venu la boucler ?


Envy Z. Ducani-Hayne & S.Frances Selwin

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Dernière édition par S. Frances Selwin le Jeu 2 Aoû - 7:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I WANT. → Ft. Envy.   I WANT. → Ft. Envy. Icon_minitimeMar 31 Juil - 18:32




I want to break free

Trois jours plus tôt

Les Jeux. Tu éprouves le profond besoin de fuir ces écrans où s'étripent Titus, Katell et Glamoria. Quelle putain d'édition ! Certainement la pire à laquelle tu aies assisté après toutes celles où un membre de ta famille est mort. Tu as l'habitude de rester des heures et des heures devant l'écran pour contempler ce jeu de prédateurs et de gibier. Les plus forts chassent, les autres courent. Mais tu ne peux pas, pas alors que trois adolescents de ta connaissance se battent les uns contre les autres. Deviendrais-tu sensible Envy ? Ta faiblesse te perdra tu sais. Cette Glamoria... Alors comme ça tu te mets à apprécier tes victimes maintenant ? Pitoyable, pathétique, larmoyant... Humain. Je dirais bien que tu me dégoûtes mais ce n'est pas le cas. Putain t'es humain ça fait plaisir à voir ! À moi pas à toi, je le sais bien. Il y a tant de gens qui te rendent humains et auxquels tu te forces à ne pas penser en cet instant même. Mais tes précieuses orchidées ne peuvent pas t'aider, silencieuses comme elles le sont. T'occuper d'elles n'est pas suffisant pour te changer les idées : elles sont trop bien entretenues pour représenter un quelconque travail. De toute manière, tu sais bien qu'il va te falloir faire autre chose et quelque chose d'utile cette fois. Songer aux Jeux est peut-être bien le meilleur moyen d'oublier les tributs, après tout ils ne sont qu'une infime partie de l'iceberg. La partie émergée, certes mais c'est la sécurité qui importe. Va-t'il se produire une intervention rebelle ? Comment l'empêcher ? C'est ça la question. Si cette Coin parvient à nouveau à faire passer un message il faudra absolument juguler les réactions des habitants. Il ne faut prendre aucun risque. Tu es le chef des Pacificateurs du deuxième district à présent, tu as plus de responsabilités qu'autrefois. Si tu parles aux gens avec ce talent que tu as pour les discours, réussiront-ils à oublier qui tu es ? Il le faut. En caressant tendrement un pétale d'une de tes orchidées Anacamptis coriophora, tu réfléchis à la manière dont tu pourrais tourner les choses. Il ne faut pas que ça se passe comme la première fois, comme l'année dernière. L'année dernière tu étais au dix. 

* * *

Un an plus tôt

Rebellez-vous. Tel est le message que vient de transmettre Coin au paysan, à l'ouvrier, à l'habitant lambda de Panem. Lorsque son visage sévère est apparu à l'écran, le silence s'est fait, absolu. Il faut dire qu'elle inspire le désir de se faire tout petit celle-là. Puis les cris des Pacificateurs se mettent à fuser. Il faut arrêter cela par n'importe quel moyen avant que le doute ne s'immisce dans l'esprit des citoyens. Les paroles empoisonnées de la femme blonde ne s'arrêtent pourtant pas, les gens ont commencé à bouger. Plus précisément à empêcher les Pacificateurs de se diriger vers l'écran. Le technicien qui tente de trouver l'origine du problème est éloigné de force par les personnes les plus proches de lui mais tout cela se passe sans vraiment de violence, aussi étrange que cela puisse paraître. C'est parce que les gens écoutent et que les forces de l'ordre répugnent à tirer dans le tas : eux aussi veulent entendre la fin du message, toi y compris. Tes dents grincent. Ce putain de district treize est toujours là. Ils ne pouvaient pas rester enterrés sous leurs déchets chimiques comme tout le... comme de bons morts ? Non parce qu'ils sont censés être morts. Morts bordel ! Pas en train de détruire ce foutu système ! Mais Coin arrête de parler à ce point de ton raisonnement. Son image grésille et disparaît, laissant l'écran noir. Et tout éclate. Les cris, les coups de feu, la foule qui tente de blesser les Pacificateurs ou tout simplement de fuir. Un vieil homme tente de saisir le canon de ton arme mais tu lui décoches un coup de crosse dans la figure. Le craquement de son nez est audible et il tombe sur le sol en criant, du sang coulant sur son visage. Tu donnes un grand coup de botte dans ses côtes et il se recroqueville en poussant un autre cri. Tu continues à le frapper mais tu vois une jeune femme brune se diriger vers toi comme une furie. Tu t'apprêtes à te redresser pour la frapper à son tour mais tu n'en as nul besoin car elle est ceinturée par un jeune homme blond approximativement du même âge. Certainement son petit ami. Tu t'en désintéresses puisqu'elle ne représente plus une menace mais tu gardes son visage gravé dans ta mémoire. Tu continues à taper dans le tas.

* * *

Temps présent

Le district dix. Certes le voyage en train est long mais - grâce à l'efficacité des travailleurs du six - confortable. Et puis il vaut la peine. Ces grandes plaines où paît paisiblement le bétail, vaches, moutons, porcs mais surtout chevaux. Les chevaux te fascinent et ce depuis ta première visite dans ce district. Sauf que tu n'es pas là pour ça, mais pour rendre une visite à certaines personnes. Il sera inutile de passer près des enclos des Zacharias puisque tu doutes y trouver un quelconque mot mais tu iras certainement voir Zoe. Cela fait un moment que tu ne l'as pas vue la petite bergère. Mais d'abord, tu comptés rendre la visite "officielle" à la famille du maire. T'es quand même fort pour trouver des prétextes bidons pour être là où tu ne devrais pas. Chapeau va, grand baratineur ! Oui je sais, la façon dont j'ai dit cette phrase ressemblait un peu à "Oh bravo, grand fou !" mais c'était ironique, que ce soit bien entendu espèce de sale petit menteur. Rendre visite au maire et à sa femme juste pour voir leur petite fille Frances... Tu t'étais renseigné sur elle après l'émeute et les dossiers étant toujours bien fournis, tu sais beaucoup de choses sur elle. Tu t'étais promis de la surveiller mais tu n'avais pas eu le temps et ça avait fini par te sortir de la tête. Mais tu tiens toujours tes promesses. Enfin celles que tu fais avec toi-même ou la famille parce que les autres... Niark niark oui. Enfin passons. Tu es à présent devant la porte de la grande maison et as frappé, attendant patiemment que l'on t'ouvre. Le battant de bois s'ouvre et lance entrapercevoir la tête d'un vieil homme qui s'empresse de te faire entrer. Le maire Selwin t'interroge, un grand sourire gêné tirant ses rides : « Oh, Monsieur Ducani-Hayne. Que me vaut l'honneur de votre visite ? » Tu souris à ton tour, chaleureux : « Rien de bien grave Mr. le maire, ne vous inquiétez pas ! Je suis chargé de patrouiller dans chaque district à la recherche de potentiels futures recrues. » Et mon cul c'est du poulet bien sûr ! Comme si t'allais te déplacer toi-même pour ça mon coco... Mais bon, le Selwin n'a rien à te demander et je doute qu'il ose te remettre en cause, il ne doit pas être stupide à ce point ! « À ce propos j'aimerais m'entretenir avec vos petits-enfants, à commencer par votre petite fille. » Un bruit au-dessus de ta tête attire ton attention et tu lèves les yeux pour voir ladite petite fille penchée par-dessus la balustrade de l'escalier, t'observant avec une frayeur difficilement dissimulée. Quand on parle du loup... « La voilà ! Puis-je ?... » Tu pointés l'escalier du doigt tout en attendant avec politesse que le maire acquiesce, ce qu'il fait en silence. Tu montes les marches vers la jeune fille qui te regarde toujours et lui serre la main. « Frances, c'est cela ? » Évidemment que c'est ça. Lors de la poignée de main, tu lui as glissé un papier déchiré d'un livre. Sur le recto est dessiné un œil au-dessous du quel on peut lire "I saw you." et au verso figure une partie du texte du livre original : ""I am the watcher on the walls. I am the fire that burns against the cold, the light that brings the dawn, the horn that wakes the sleepers, the shield that guards the realms of men." Tu en as souligné les quatre premiers mots. Tu sers à la jeune brune un sourire avenant.


Envy Z. Ducani-Hayne & S.Frances Selwin

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MessageSujet: Re: I WANT. → Ft. Envy.   I WANT. → Ft. Envy. Icon_minitimeMer 1 Aoû - 18:53




I want to break free


Une année.
Rebellez-vous. Rebellez-vous. REBELLE-TOI FRANCES ! REBELLE-TOI. SELWIN ! Mal de crâne. Ca la ronge, sa respiration saccadée l'étouffe. Qu'est-ce que ça veut dire ? Coin et sa blondeur terne qui n'adoucie pas ses traits la fixe de ses prunelles implacables. Rebellez-vous. Rébellion ? Ce mot perd soudain tout son sens à force résonner dans sa tête. L'agitation brutale autour d'elle l'éveil d'une agonisante torpeur. Ils explosent tous. Sa cible est là. Sa tête penchée fixe longuement cet homme à l'armure blanche et impeccable. Souillée par le sang de sa victime, souillé par le rictus de rage scotché sur son faciès. Odieux connard, immonde carcasse bonne a jeté en pâture aux charognards. On la bouscule, mais l'enfant qui frôle l'âge adulte commence doucement à s'animer. La voilà la vie, le voilà le miracle qu'on lui a offert. Elle et son frère ont tués leur mère et la politique tue le peuple pour se gaver dans leur prison dorée. Sans même qu'elle n'est le temps d'agir, de comprendre, son corps la dicte et l'amène jusqu'aux deux protagonistes qui l'intéresse. Le vieillard va crever si ce Pacificateur persiste à le ruer de coups. Frances accélère sa cadence avec une moue furieuse, poings serrés. Son bagage déjà en main. Tout ce qu'elle distingue, c'est ce regard autoritaire. L'ordre mental de Coin qu'elle prend personnellement pour elle. Trop tard. « FRANCES ! ». Les bras de son autre l'agrippent, la forçant à dégager le plancher. Ou plutôt la terre séchée tachée de rouge vermeille ... Peut-être que t'aurais pas dû faire ça tu sais, Boyd. C'est pas notre destin tout ça, on n'est pas fait pour s'écraser.


****
Une semaine.
Un coup de pied dans l'abdomen, puis un autre dans sa cheville. Plaqué à terre, il balance ses bras tendu en avant et chope ses chevilles avec force, tirant en arrière pour la faire chuter sur le sol. La sale gosse perd l'équilibre, jure au passage mais, se rattrape de justesse en plaquant ses mains à terre. Sans ignorer les épines qui se plantent dans ses pommeaux. Telle une véritable contorsionniste elle étend son corps, laissant ses pieds touchés le ciel avant et tomber près de sa tête. Un pont humain qui se démantibule et se redresse avant de bondir près du mur le plus proche. « Tu sais que c'est une ... Mauvaise idée ! ». Crache son frère tandis qu'il effectue une roulade à terre, chopant un bâton au passage. Frances n'écoute pas, trop occupée à sauter sur le muret pour y écraser un pied et bondir à l'opposer. Juste au moment où l'autre moitié Selwin se sert du bâton comme bouclier. Son pied gauche s'abat dessus, brisant le bois pourris et retombe à terre. Ecrasant son dos et coupant son souffle. « Je peux ... Savoir ... ». Et de se relever, décidant d'utiliser une méthode bien moins discipliné. Tel le bétail en folie elle se baisse à moitié, courant jusqu'à lui avant d'encercler le blond de ses bras. L'exercice est complexe et demande une force physique qu'elle n'a pas. Mais sous le coup de l'adrénaline provoquée par sa fureur, son corps forme un V et elle se tord pour mieux basculer en arrière, Boyd soulevé par la fine silhouette voit le sol de bien trop près. Déjà il s'écrase, se protégeant de ses mains. Les jeunes jumeaux sont à terre et Frances grimace de douleur. « Ce que t'entend par là ... ». Elle achève sa phrase en crachant l'air, trempée de sueur et à moitié sonné. Mains croisé sur son ventre et jambe fléchis. « Rappel moi de plus jamais faire ça tu veux ... ». Le décoloré se contente de hocher la tête, un sourire sarcastique fendant sa bouille satisfaite.

Entre les cris des volatiles, la brise légère du vent qui intervertit les feuilles dans le stoïcisme, on n'entend que le souffle saccadé de deux humains dégoulinant et puant l'aigreur. « T'es en train de me dire non, c'est ça ? ». C'est le silence qui lui répond et, la jeune femme gronde avant se tourner brusquement, jouant des coudes pour se tenir en équilibre. Ses mains jouent nerveusement un morceau d'herbe et elle continue. « T'es débile. ». « Et toi t'es bornée, inconsciente, têtue et stupide. ». Il lui en aurait mis une que cela aurait été pareil. Mais la réponse n'attend pas, Boyd se lève d'un seul coup, épousant ses vêtements et retirant les petites branches de ses files presque blancs. « Tu te souviens de ce livre ? Celui que tu m'avais demandé de lire. Page 25, ligne 10. ». La brune baisse la tête, ses cheveux ondulent le long de ses épaules et dans un murmure, elle cite. « Plus encore que la vie La mort nous tient souvent par des liens subtils. » Le message était clair. Rejoindre Coin signifiait mettre un pied dans la tombe. « On est déjà mort ... ». Mais cela, il ne l'entend pas. Il est déjà parti.



****

A présent.
Et le voilà qui grimpe les marches jusqu'à elle, fière, il se pavane dans cette cage qui n'est pas la sienne. Cette prison douée est à elle. Pas à lui. Fous le camp ! Dégage ! Stoïque, elle le regarde grimpé les escaliers tout en serrant la rambarde. Une moue suffisante placardée sur sa bouille. Du coin de l'oeil elle voit sa grand-mère à côté de son grand-père, elle distingue son habituelle mimique agaçante. Celle de l'angoisse. Contiens-toi donc ! Mais que peuvent-ils bien voilà à ma petite fille. Doit-elle se demander. Si tu sais, qu'elle pense avec ironie. Et voilà qu'il propose sa main poisseuse, cette menotte rongée par l'hémoglobine. Assassin. Et sans protester elle l'agrippe, n'ignorant pas la texture râpeuse qui lui pique la main alors qu'elle glisse pour s'éloigner, rompant le contacte. Un morceau de papier. Impossible à lire discrètement pour le moment. « Frances, c'est cela ? ». Et si elle gerbait sur ses chaussures, là, maintenant ? Un sourire insolite et rare nait sur ses lèvres et elle acquiesce. A l'intérieur la tention grimpe et elle bouille. Ses mains chopent la carcasse du Pacicateur, le bouscule sur la rampe et ... ... Retour arrière. Il est toujours là Frances. En face de toi. Et tu ne vas rien faire, absolument rien. « Désirez-vous un rafraichissement ? ». Interrompt la voix snob de la maire Selwin. Pour une fois, sa grand-mère lui sauve la mise. « Ma grand-mère fait les meilleurs gâteaux de tout l'Etat. Peut-être que vous pourriez nous en dire un peu plus en bas ? Je meurs de faim ! ». Qu'elle ajoute poliment, dans sa petite comédie. Et Frances peut presque voir du coin de l'oeil ses grands-parents étouffer sur place. Depuis quand Frances était-elle souriante et aimable ? Ses cheveux sombres qui entourent son visage d'albâtre n'a rien de celui d'un poupon adorable. Et alors qu'il finit par offrir une réponse et qu'il lui tourne le dos, la jeune femme déplie silencieusement le papier du bout de la main. Pour graver dans ses rétines les syllabes mortelles. I saw you.


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MessageSujet: Re: I WANT. → Ft. Envy.   I WANT. → Ft. Envy. Icon_minitimeJeu 2 Aoû - 20:56




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Un an plus tôt
Rebellez-vous.
Tu bourres le vieil infortuné de coups de pieds violents. Tu entends des craquements de côtes au milieu de ses hurlements de douleur. Qu'il crie. Qu'il souffre. Qu'il crève. Qu'il paie pour tous les autres, ceux qui en réchapperont. Qu'il écope à la place de cette salope de Coin qui vient en quelques mots de détruire tout ce qui a été construit à travers les années. Putain de merde. Elle se prend pour qui avec sa rébellion de pacotille ? Elle veut semer le doute dans les esprits, elle veut vous ôter votre pouvoir. Tu ne peux tuer tous les gens présents sur cette place alors tu t'acharnes sur celui-ci. Il n'aurait jamais dû essayer de t'arrêter ce con. C'est la goutte d'eau. Tu as pris le premier, c'était lui. Tant pis. Tu lèves la tête et croise un regard bleu glace. Des yeux remplis de rage brûlante comme l'enfer. Sur le visage de la jeune femme qui s'approche se lit un véritable cri de colère muet. Elle court à présent vers toi comme un boulet de canon, les points crispés. Elle eut te frapper ? Allons bon, voilà qui te fait peur... Il y a plus de chances qu'elle soit une rebelle que ce déchet humain que tu tabasses. Fort bien, tu vas la recevoir avec les honneurs cette petite trainée trouble fête. Mais tu n'en as pas l'occasion car elle est fauchée en pleine course par un jeune homme qui crie son nom. Dommage, ça aurait été intéressant même si ça fait toujours ça de moins. Frances. On se retrouvera. C'est ça que tu penses. 

* * *

Trois jours plus tôt
Rebellez-vous. 
Tu frappes inlassablement le sac de cuir qui se balance sous tes coups. On dirait que tu as Hunter sous les mains. Sauf que Hunter réagirait certainement un peu plus. La sueur coule le long de tes tempes. La force physique c'est pas vraiment ton truc mais faut bien se maintenir en forme et surtout de défouler. Affalé dans son panier - duquel il déborde à présent - Sicare te regarde d'un œil morne. Je suppose que ce pauvre chien n'a rien d'autre à faire. Tu ne lui prêtes pas la moindre attention, ni à lui ni au chat noir et blanc étalé de tout son long sur une des marches qui mènent au rez-de-chaussée. Kafka a cessé il y a bien longtemps de s'offusquer du bruit que tu fais quand tu t'attelles au punching-ball. Tu frappes encore et encore en te disant que ça t'évite de perdre ton sang-froid face aux rebelles. Ce serait bête de les frapper et de les abîmer, ça prépare mal le terrain pour les tortures que tu apprécies. Tout est dans la tête. Un sourire étire tes lèvres à l'idée d'effrayer cette Frances. Tu éclates du même rire que Scar dans le Roi Lion. Hein ? Oh non cherche pas tu connais pas, c'est pas de ta génération mon petit. Trente ans et tu veux faire la loi maintenant ? Tais-toi et tape dans ce sac, c'est moi qui fait la loi. Oui moi, la vieille conscience. Et je t'emmerde en plus. C'est pas beau la vie ? « Envy tu viens manger ? » C'est la voix de Naya qui retentit dans l'escalier. Sicare et Kafka ont déjà répondu à la question qui ne leur était pas adressée en courant à l'étage - très certainement à la cuisine. « J'arrive. » Essoufflé, tu reprends calmement ta respiration en retirant les bandes qui t'entourent les mains. Tu ignorés la douleur lancinante qui se manifeste lorsque tu déplie tes doigts endoloris. Ce n'est quand même pas ton corps qui va faire la loi non plus.

* * *

Temps présent
Rebellez-vous.
Elle te regarde avec la même rage que tu as déjà vue dans ses yeux - bien qu'atténuée aujourd'hui - et accepte ta poignée de main sans broncher, crispant juste la mâchoire. Vu que personne n'est encore venu l'épauler, tu te doutes que son frère n'est pas à la maison. Boyd. Tu en cracherais de dédain si tu ne gardais pas ce masque et si tu ne préférais pas des méthodes plus raffinées. On devrait t'appeler le dandy de la torture toi, c'est vrai quoi ! Avec ton détachement classieux et tes petites manières... « Désirez-vous un rafraichissement ? » Allons bon il va pas arrêter de faire chier celui-là ? Et pis qu'il n'ait pas l'air si angoissé bon Dieu ! Tu lui as dit que tu venais voir si des gens voulaient suivre une formation de Pacificateur, il est évident que tu veux demander cela à sa petite-fille. Il devrait réfléchir un peu bordel ! À moins qu'il ne t'ait pas cru. Auquel cas il a raison mais devrait se la fermer dans tous les cas. Pourtant, avec un grand sourire aimable, Frances renchérit : « Ma grand-mère fait les meilleurs gâteaux de tout l'Etat. Peut-être que vous pourriez nous en dire un peu plus en bas ? Je meurs de faim ! » Oh elle veut jouer à ce petit jeu-là ? Cooooooooooool, enfin quelqu'un qui se prête de son propre chef aux règles ! Bah, elle n'a certainement pas ton niveau, elle doit manquer d'entraînement parce qu'à voir la tête de sa grand-mère, elle ne doit pas faire ça souvent. Elle aurait l'air moins étonnée si on lui avait dit que son mari la trompait avec un éléphant volant rose qui s'adonnait aux claquettes. Non c'est impossible. Excusez-moi de cette bévue, un éléphant rose ça ne vole pas, ce sont les éléphants verts qui ont des ailes. Navrée, vraiment. « Ah... Ce serait avec grand plaisir mais je devrai attendre une prochaine fois, je n'ai guère de temps et j'ai déjà bien trop profité des douceurs servies dans le train ! » Faux. Tu n'as bien évidemment rien mangé, les mets capitoliens ne t'ayant jamais vraiment plu. Non, tu ne rechignerais pas à faire honneur aux victuailles offertes - en toute politesse bien sûr - si tu ne brûlais pas d'envie de te retrouver en tête à tête avec la forte tête. Et je vous remercierai de ne pas me juger sur ce jeu de mots plus qu'inutile et merdique. « Frances, pourrais-tu je te prie, me montrer un endroit où nous pourrions discuter au calme ? » Elle a vu le papier. L'étau se resserre autour d'elle. 


Envy Z. Ducani-Hayne & S.Frances Selwin

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