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 sergei&skann ϟ how to save a life ★

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MessageSujet: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeVen 30 Mar - 14:16

« Loana ! Hého, Skann réveille-toi ! » Cette voix… me parvenait de bien trop loin pour que j’aie envie d’y répondre. Moi, j’étais plongé dans mes cauchemars, je me retournais sans cesse dans mon lit, et je me demandais bien qui s’égosillait pour me réveiller. Sans même regarder, j’ai répondu en tout automatiste « Môman c’est boon.. plus tard, je dors là… » Je n’ai pas reçu d’autre réponse qu’un rire aigue et sincère que je connaissais bien ; comment avais-je pu confondre ma mère et ma meilleure amie ? En plus, ma mère ne s’occupait jamais de moi, elle me prenait pour un cas désespéré et me laissait faire ma vie tout seul depuis que ma petite sœur Cyahna était morte. Sans ouvrir les yeux, je me suis retourné dans mon lit en grognant. « Ska, bordel, qu’est-ce que tu fous là…dujkdqskj, » Son rire a de nouveau retenti entre les murs de ma minuscule chambre. « Fais un effort quand tu parles grosse larve, on dirait un ours. Allez debout, nous avons une grande grande grande journée devant nous ! J’ai eu une idée géniale… tu sais, pour me faire pardonner… »

Silka n’avait toujours pas digéré cette histoire, alors. Environ quatre mois plus tôt, dans un élan de colère, elle m’avait mis au défi de me porter volontaire à la prochaine moisson. Elle ignorait alors la conséquence de son impulsivité, mais maintenant que le mal était fait, je préférais encore lui pardonner et profiter de son amitié pour les quelques mois qu’il me restait à vivre. Absolument personne au district neuf ne savait que j’avais l’intention de partir aux jeux. A quoi bon ? Si je le disais, on me prendrait pour un fou. Et puis de toute façon, je n’avais pas d’autres amis que Silka. Personne ne comprenait ce truc qui nous liait jusque dans la mort. Ska et moi étions vraiment différents, mais nous nous complétions mieux que personne. Il suffisait qu’elle soit près de moi pour que tout aille bien. J’ai posé un pied au sol, j’ai fait craquer les os de mon dos en m’étirant et j’ai finalement ouvert les yeux. Ils me brulaient, j’étais resté au lit beaucoup trop longtemps, et je voyais bien à la manière dont elle trépignait d’impatience qu’elle avait cherché pendant longtemps un plan pour me faire sourire. Je l’ai questionné d’un mouvement de tête, et je ne vous cacherai pas que ce qu’elle m’a dit par la suite m’a surpris.

« Nolan ! NOLAN ! »

Quoi, qu’est-ce qu’elle racontait encore ? La pauvre, elle délirait. J’ai haussé les sourcils d’un air interrogateur. Elle a rigolé, et alors j’ai pensé que son rire était le plus beau du monde. Nolan… oui je connaissais Nolan, mais je ne voyais franchement pas ce qu’il venait faire dans cette conversation. Si c’était censé me remonter le moral… euh ? Elle sortait peut-être avec lui, et elle avait pensé que je serai heureuse pour elle en l’apprenant. Pourtant ce n’était pas le cas… je n’imaginais pas ma Ska avec quelqu’un d’autre. Je ne l’aimais d’amour, mais elle était à moi et je ne voulais pas la partager. « Quoi Nolan ? Depuis quand tu fréquentes ce type-là ? »- j’ai demandé avec un peu trop de violence dans la voix. Son rire… toujours ces petites notes aigues qui me donnaient envie de rire aussi avec elle. « Loa… t’es vraiment le gars le plus débile que j’ai jamais rencontré. » Ah bon d’accord. Sympa. J’ai émis un son qui ressemblait plus à un grognement de pitbull qu’à un signe de mécontentement humain, et j’ai haussé le ton en disant « C’est sûr que Nolan doit être bien plus intelligent que moi. Tu devrais aller le retrouver d’ailleurs, laisse-moi tranquille. »

Mais elle n’a pas bougé, et contrairement à ce que j’attendais, elle ne s’est pas vexé, comme d’habitude. Je la connaissais depuis assez longtemps pour savoir qu’elle était bizarre, impulsive, et imprévisible. Elle s’est contentée de sourire, me prenant visiblement de plus en plus pour un débile. « Si je ne connaissais pas aussi bien, j’aurai presque pensé que tu es… jaloux. Je m’en fou de Nolan, c’est bon… là où je voulais en venir, c’est qu’il est le dernier vainqueur des jeux au district neuf, et ce sera ton mentor. Tu devrais aller le retrouver et lui demander si il peut t’entrainer, t’apprendre deux trois trucs… j’ai pas envie que tu meurs. » Il fallait peut-être y penser avant de m’obliger à y aller… j’ai pensé très fort, mais je n’ai rien dit parce que je savais qu’elle allait s’en vouloir encore plus. J’ai hoché la tête, mais il était absolument hors de question que j’aille trouver Nolan pour lui demander des conseils sur les jeux. J’avais passé ma vie entière à mépriser ce garçon, je n’allais pas jouer le lèche-cul avec lui au dernier moment. Il avait été la cible de nombreux gages entre ska et moi, alors j’imaginais qu’il ne devait pas franchement nous adorer non plus. Mais… Silka avait raison sur un point. Il était hors de question que je me présente aux jeux sans aucune expérience. Pas Nolan. Sergei.

L’image du pacificateur, ancien mentor s’est immédiatement imposé dans ma mémoire. En tant que membre du clan rebelle du district neuf, il représentait tout ce que je détestais également. C’était un rouge, comme j’aimais les appeler. Un homme sans pitié qui torturait les gens pour le plaisir. L’idée d’aller lui parler ne me plaisait pas franchement, mais je savais au fond de moi qu’il m’apporterait bien plus que ce que Nolan pouvait. Il avait plus d’expérience, et si je me faisais passer pour un pro-capitol qui rêvait de gloire et de victoire, il y avait peut-être la moindre chance qu’il m’apprenne quelques techniques de base.

« Ok, je vais faire ça. J’irai voir le grand gagnant. » Elle n’avait pas besoin de savoir à quel gagnant est-ce que je demanderai de l’aide. Elle a semblé satisfaite, m’a souris et a déposé un baiser sur mon front avant de tourner les talons. Je me suis préparé en vitesse et je me suis rendu au village des vainqueurs. J’ai frappé deux coups déterminés sur la porte du vieux monsieur, de la seule personne qui pouvait encore m’aider un minimum.


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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeMar 3 Avr - 23:13

Trois coups résonnèrent dans le couloir. Il ouvrit un œil.

Il n'avait jamais vraiment bien dormit depuis 20 ans; d'une parce qu'il suffisait qu'il ferme les yeux pour que les morts viennent le hanter, de deux parce que le moindre bruit extérieur pendant son sommeil réveillait ses instincts de survit les plus primaires. Il ne fallait donc pas s'étonner de voir Sergei se lever d'un bond en plein milieu de la nuit. D'ailleurs le peu de personne partageant sa couche s'en était plus ou moins accommodé. Son regard encore trouble effleura la place à côté de lui, vide, puis dévia vers la fenêtre. Le soleil traçait des rectangles lumineux sur le sol dont la couleur chaude emplissait toute la pièce. Dans un grognement, il s'assit, frottant ses yeux de deux de ses doigts, l'esprit encore embrumé. Sa bouche pâteuse et son regard rougit trahissaient les quelques verres d'alcool de trop qu'il avait bu hier soir. Cela ne l'avait pas empêché de revoir les pupilles bleues et vitreuses de Ramona, son crane en sang, ses cheveux arrachés, son sourire au coin de lèvre. Son sourire insupportable qu'il détestait tant et qu'elle avait gardé jusqu'à sa mort. Elle avait raison de rire, dans l'histoire c'est elle qui avait gagné. Comme toute les nuits.

Qui venait le tirer des bras de Morphée de si bon matin ? il grinça des dents. Ce genre d'idée ne pouvait venir que d'un esprit tordu, comme celui d'Emilia. Il s'imaginait déjà tomber face à la bouille souriante de la jeune pacificateurs, ses grands yeux se poserait sur lui; et dans un sourire mesquin elle lui dirait ce qu'elle voulait de lui. Ça pouvait aller de la demande la plus futile à la plus saugrenue, avec elle il ne savait jamais à quoi s'attendre, et c'est ce qui rendait Emilia si terrifiante. Ou, encore pire, ce ne serait pas la blondinette à qui il ouvrirait sa porte, mais une femme plus belle encore. Une femme dont le regard bleu se pose sur vous tels des icebergs, Silver. Elle était bien plus terrible encore qu'Emilia. Heureusement il ne la voyait que peu, bien que, selon lui, leurs courtes entrevues étaient déjà bien trop nombreuses à son goût. Au moins, si c'était elle elle avait plutôt bien choisit son jour; elle ne le trouverait pas en "bonne compagnie" d'une autre. Cela dit, s'aurait peut-être eu comme effet de la faire partir définitivement. Non, là, il rêvait. Il frémit. Que ce soit l'une ou l'autre, il n'avait franchement pas envie d'aller s'y frotter.

Il avait enfilé un pantalon, histoire d'être un minimum présentable pour son "invité surprise", il pouvait bien attendre quelques minutes qu'il ait enfilé un slip, après tout. Descendre les escalier ne lui prit que quelques secondes de plus, suffisamment de temps pour qu'il marmonne tout son mécontentement. Dans son infortune il trouva quand même du bon, s'il était assez tôt, il pourrait retrouver Sage dans les bois. C'était bien l'une des rares choses qui le tentait encore. A cette idée, il sourit un peu et se radoucit. Il récupéra une cigarette dans le paquet posé sur sa table de chevet, en glissant une entre ses lèvres. Quelques pas le séparait encore de la porte; trois, deux, un... tournant le large verrou dont il ignorait encore la véritable utilité - personne n'avait encore cherché à le tuer dans son sommeil -, il ouvrit la porte.

Surprise ! ce n'était ni Emilia, ni Silver, ni même quelqu'un qu'il connaissait.

Un jeune adolescent lui faisait face. L'air chétif, fringué comme un plouc, à tous les coups il devait s'être planté de porte... Ça valait bien la peine qu'il décolle son cul du plumard ! Il lorgna le jeune homme d'un air indifférent, avant de souffler sans retenu. Que faisait un adolescent pré-pubère à sa porte un matin de jour de repos...? il se demanda si cette visite imprévu n'était quand même pas moins désagréable que ce qu'il avait imaginé de prime abord. Il n'avait ni envie de voir cette folle de Silver, ni Emilia, ce matin. Pas plus en réalité qu'il n'était emballé par la compagnie d'un gosse de si bon matin. Bref, que foutait-il ici ? autant poser directement la question. "Si c'est ta maman que tu cherches, gamin, elle est pas là." étrangement, sa voix était sortie bien moins cynique qu'il ne l'aurait voulu. Il cala son épaule contre l'encadrement de sa porte, déportant l'espace d'une seconde son attention du garçon. Merde... le soleil était déjà levé; il était déjà assez haut dans le ciel pour qu'il comprenne qu'il avait trop dormit pour aller chasser avec Sage aujourd'hui. Cette constatation eu pour effet de le renfrogner un peu plus, voilà une journée qui promettait d'être bien merdique. "Bon et sinon tu veux quoi ?" sans spécialement attendre qu'il réponde, il fouilla dans sa poche pour en sortir un briquet, allumant la cigarette toujours accrochée à ses lèvres.
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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeMer 4 Avr - 11:26

J’entendis le bruit d’un petit verrou cliqueter de l’autre côté de la porte. Un homme d’une trentaine d’année ouvrit, et posa son regard sur moi quelques secondes. Je ne savais pas quoi dire, j’aurai pu lui raconter toute ma vie et le supplier à genou de me servir de mentor, mais je préférais qu’il dise quelque chose d’abord. Visiblement, il semblait surpris et ne s’attendait absolument pas à ma visite. Je ne savais pas s’il connaissait mon prénom. Il avait bien dû me croiser une ou deux fois dans la rue, mais je doutais qu’il ait fait attention à moi. Moi je l’observais tout le temps. Il était l’un des pire pacificateurs du district 9, et je ne supportais pas son aura maléfique. Tous les jours, je le voyais faire des rondes à la recherche de victimes. Il était un esclave du capitole, et dans un sens, il avait participé à la mort de ma petite sœur. Si le capitole n’avait pas tous ces hommes à ses pieds, il ne serait rien. J’ai soupiré, j’ai essayé de rester calme et de ne pas partir en courant. « Si c'est ta maman que tu cherches, gamin, elle est pas là. » Gamin ? Non mais je l’emmerdais profondément celui-là. Si c’était comme ça qu’il souhaitait la bienvenue aux gentilles personnes aimables et souriantes qui frappaient à sa porte, il ne devait pas avoir la masse d’amis. Déjà vexé, j’ai froncé les sourcils, et j’ai pris un air faussement rassuré en répliquant sèchement « Oh mon dieu ! Merci beaucoup pour cette merveilleuse nouvelle, je crois que je n’aurais pas supporté que ma mère puisse se rendre chez un vieux pervers dans ton genre. »

Bon d’accord, je ne le connaissais pas franchement ce petit pacificateur, mais vu sa gueule il y avait neuf chances sur dix qu’il soit un obsédé sexuel ou un ivrogne. Je n’avais aucune raison de tutoyer Sergei. Je lui devais le respect, mais quelque chose dans son regard et dans son attitude me disait qu’il appréciait un peu de répartie. Une vision plutôt immonde de ma mère et de ce mec dans le même lit surgit dans mon esprit. J’ai secoué la tête vivement pour la chasser. « Bon et sinon tu veux quoi ? » Sergei porta une cigarette à ses lèvres, qu’il alluma vivement. « Mec, tu vas te péter les poumons avec cette merde. » Quoi que, je pouvais bien parler en matière d’autodestruction. J’étais un champion. Tous les jours j’inventais des paris débiles, je manquais de me faire tuer par des gens qui en avaient plus que mare de nos petits paris qui ne faisaient rire que nous ; mais tout cela avait un avantage ; au moins maintenant, je n’avais presque plus peur de rien. Silka rigolait toujours en disant que si nous vivions toujours à l’époque des rois, j’aurais été Loa-Skann l’intrépide. Mais c’était ridicule, déjà parce que les rois c’était du passé, ensuite parce que je n’aurais été qu’un simple esclave de la monarchie, et pas un roi, et enfin, parce que je n’étais pas si intrépide que ça. J’avais une peur bleue des grenouilles. Et les crapauds, n’en parlons même pas ! J’ai peut-être été un moustique dans une autre vie. Bien, maintenant, l’image de ma mère et de Sergei enfouie dans mon cerveau laissait place à une marre dégueulasse remplie amphibiens affreux. Je devais vraiment être dérangé.

Venons-en au fait. Sergei était toujours avachi dans l’encadrement de sa porte, la moitié d’un œil fixé sur moi. Valais mieux pas faire de connerie avec ce type-là, c’était un ancien vainqueur doublé d’un pacificateur qui n’hésitait pas à torturer les gens, -ou à les décapiter. Je me suis éclaircie la voix, et j’ai hésité un peu avant de dire ce pourquoi j’étais venu. Je n’osais même pas imaginer sa réaction ; il allait probablement me claquer la porte au nez en rigolant. S’étouffer avec sa fumée, ou bien encore me planter un couteau dans le cœur en disant « désolé gamin t’es trop ridicule pour ça. ». Après tout il avait le droit, il suffisait qu’il dise que je l’avais menacé, et ma mort serait considérée comme juste. J’ai voulu tourner les talons et dire que je m’étais trompé de porte. Mais je suis resté planté là et j’ai murmuré faiblement, comme si je tentais de m’en convaincre moi-même. « Je vais me porter volontaire lors de la prochaine moisson. » J’ai continué d’une voix plus sûre de moi, en me redressant, et en le regardant dans les yeux. « le problème, Serge, c’est que je considère Nolan comme une tapette, et que tu m’as l’air d’un mentor bien plus qualifié. Je veux que tu m’entraines, que tu m’apprennes à tuer, tu vois, des trucs comme ça. » Un instant, je songeai à rentrer dans sa maison sans même attendre son approbation, mais je me suis résigné à l’idée. Je ne tenais pas à ce qu’il me retourne le crâne en moins de trois secondes.
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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeJeu 5 Avr - 14:34

Il posa sur le garçon un regard dubitatif, ponctué d'une pointe d'ironie. Qu'est-ce qu'il pouvait bien en avoir à foutre de sa santé sans déconner, il leva les yeux au ciel. Rien que pour la provoc, il tira un taff pour recracher sa fumée sur lui dans un sourire goguenard. Comme si à cette époque encore on crevait de la cigarette. Les gens mourraient de faim, de soif, de maladie, tous les jours. C'était sans compter les jeux de la faim qui emportaient des victimes chaque années. De toute façon son espérance de vie était de quoi…. 50 ans ? S'il ne se jetait pas d'une fenêtre avant - du genre le jour de son mariage, ça pourrait faire grande impression - ou qu'Eli Farnswell ne décide pas de l'égorger. Alors ses poumons, il en avait franchement rien à carrer.

Bref, rien n'attira spécialement son attention jusqu'à ce que le jeune homme lui avoue enfin ce qu'il cherchait en frappant à sa porte de bon matin. Inutile de dire qu'il trouva sa raison conte comme le monde. Il se portait volontaire… lui ? Un éclat de rire, rien qu'un seul, lui échappa. Elle était bien bonne. Il considéra le garçon encore une fois, le duvet qui lui servait de barbe, ses petits bras tous frêles sa dégaine juvénile d'un gosse à peine sortit de l'enfance. Nop, ce gamin là n'avait vraiment aucune chance de gagner. Impossible. Même le tribut féminin aurait sans doute plus de carrure que ce moustique là.

"T'entrainer pour les jeux…" il planta un regard dur dans celui du garçon. Un de ces regards qui en dit long. Il le jaugea d'un coup d'œil. Il ne plaisantait pas visiblement, ou en tout cas ça n'avait pas l'air d'une blague pour lui. A quoi ça rimait de se porter volontaire ? pensa-t-il en silence, c'est un truc de carrière, ça, d'avoir envie d'aller au jeu ! Un délire de dégénérés comme ceux du 1 ou du 2 ! Pourquoi voulait-il y aller lui ? Avec sa petite tête et ses grands yeux de biche égarée ? Sur un coup de tête en plus - comment expliquer autrement sa carrure de gonzesse pré-pubère ? - à croire qu'il voulait vraiment mourir. De toute façon il n'avait pas une seule chance. A quoi bon perdrait-il son temps là dedans ?

Et puis franchement… il avait bien vu sa gueule ? est-ce que - bordel de merde - Sergei avait une putain de tronche de coach à la con ?

"T'as pas tord pour Nolan…" susurra-t-il dans un sourire entendu. Le blondinet vainqueur des jeux n'était pas vraiment sa "tasse de thé", comme on dit. Il ne saurait pas dire pourquoi. De toute façon, rien que sa tête l'énervait. La seule chose qui jouait en sa faveur, c'était qu'il l'avait remplacé dans le rôle de mentor du 9. "Mais j'y gagne quoi à t'entrainer, moi ?" il haussa un sourcil, plongeant ses yeux dans ceux de Skann. Quel intérêt avait-il à entrainer une crevette dans son genre ? la réponse ? aucun.

"Hm… bon ok on va voir si t'en vaut la peine." il se mit droit, surplombant le jeune garçon d'une bonne tête au moins. "Premier exercice." croisant les bras sur son torse, il récupéra sa cigarette, la calant au bout de ses doigts. Il chercha d'un coup d'oeil rapide une idée, quelque chose d'assez percutant pour débuter un apprentissage en beauté. Son regard tomba sur une petite blonde qui chargeait des fagots plus loin. Maigre comme un clou, elle flottait dans ses habits trop grands pour elle. Son visage angélique, encadré de belles bouclettes blondes, avait fait craqué la plupart des habitants du district. Ici, on l'appelait "Angi", mais son vrai nom il l'ignorait. Angi était tout ce qu'il y avait de plus adorable; du haut de ses 12 ans, elle avait déjà conquit tous le 9, de son sourire innocent et de sa gentillesse. Il n'était pas rare de voir des habitants lui venir en aide tous les jours. Le boucher lui donnait un peu plus de viande, le fermier plus de grain ou une brouette pour l'aider à porter ses buches; les garçons, jeunes adolescents fanfaron, se pavanaient autour d'elle comme des coq dans l'espoir d'obtenir ses grâces. Il sourit. Parfait. "Tu vois la fillette là bas ?" il la désigna d'un coup de tête rapide. Elle venait de s'arrêter pour reprendre son souffle, relevant ses cheveux en une queue de chevale folle. "Tue-la.". Il souffla à nouveau la fumée de sa cigarette que le vent emporta bien vite.
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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeJeu 5 Avr - 15:21


Sergei souffla sa fumée puante sur mon beau visage, visiblement dans le but de me provoquer. Bhen quoi, j’avais bien le droit de m’inquiéter pour sa santé après tout ? Il était un ancien vainqueur, il était riche, et en plus de cela il était pacificateur. Il avait tout pour vivre vieux ; aucune emmerde possible, de l’argent à volonté et une jolie maison environ vingt fois plus grande que la mienne. J’ai agité la main en fronçant le nez, y’en avait vraiment des sans gênes hein ! J’ai chassé la fumée.
« T'entrainer pour les jeux… » Il a semblé hésité, partager entre le fait d’exploser de rire ou de me laisser continuer. A la fin de ma requête, il approuva ;« T'as pas tort pour Nolan ». C’était rassurant, au moins, je n’étais pas le seul à le prendre pour un gros macho complètement débile. J’espérais qu’il crèverait d’ici les prochains jeux, pour ne pas qu’il soit mon mentor. Même si Sergei avait des principes laissant à désirer, il correspondait bien plus à l’idée que je me faisais d’un gagnant.« Mais j'y gagne quoi à t'entrainer, moi ? » Merrrrrde. 2videment, je n’avais pas prévu ça moi, qu’il demande quelque chose en retour. Et je n’avais rien à lui proposer, vraiment. Je ne pouvais pas le payer, je n’avais rien et lui avait tout. La seule chose, qui pourrait me sauver c’est qu’il se rappelle ses propres jeunes années, son année pendant les jeux. Il devait laisser une chance à son district d’avoir un nouveau gagnant.
« Hm… bon ok on va voir si t'en vaut la peine. Premier exercice. » Ouf, il me laissait une chance. Soulagé, j’ai attendu la suite avec un petit sourire fier. « Tu vois la fillette là-bas ? » Je me suis retourné et j’ai regardé dans sa direction, là où il m’indiquait. Oh Angie ! Son petit sourire innocent me donna envie de pleurer. Elle me rappelait tellement Cyahna ! Elles étaient identiques.
« Tue-la. »J’ai explosé de rire. Vraiment, je ne pouvais plus m’arrêter !… Ce type était un vieux con. S’il savait à quel point sa demande était ridicule. Je me suis écroulé au sol, les deux mains plaquées sur mes pauvres abdos tant j’avais mal de rire. « Mec…(oui, j’étais très poli envers les plus vieux que moi). Mec, mais merde, je vais pas tuer ma sœur, ahaha. T’as vu la vierge. » J’ai regardé Angie et je lui ai adressé un sourire. Elle s’est approchée de nous avec son sourire ultra canon au visage et je lui ai déposé un baiser sur le front. Elle a lancé de sa petite voix angélique « Bonjour monsieur », puis elle s’est caché le visage de ses mains en rigolant. Elle m’a chuchoté quelque chose à l’oreille dont je n’ai pas compris un mot, et elle est partie en courant. Ma petite Angie. Dans la famille, on avait tous des noms comme ça, d’ailleurs, mon vrai prénom était « angello » mais je ne l’utilisais jamais. Il y avait aussi Angel et ange, les jumeaux. Et Angella, ou Cyahna qui était morte deux ans plus tôt. J’ai eu un pincement au cœur en repensant à elle. C’était… c’était parce qu’elle était morte que j’avais rejoint le mouvement rebelle. C’était pour elle que je faisais tout ça, parce que la douleur de sa perte était insurmontable. Je me considérais rebelle par pur égoïsme, je n'en avais rien à foutre que les autres crèvent, tout ce que je voulais, c’était venger ma sœur. Et si je pouvais être utile en quoi que ce soit…. J’ai essayé de paraitre impassible devant Sergei.

Je me suis à nouveau tourné vers le pacificateur à moitié endormi. J’ai décidé de le pousser un peu pour rentrer à l’intérieur de sa maison, même s’il ne m’avait pas invité. J’ai appris au fil des années, que les pacificateurs et les grognons dans son genre aimaient bien le toupet qu’avait les jeunes. Alors, je suis resté moi-même, et j’ai tout simplement fait ce que j’aurais fait en entrant chez n’importe qui. Je me suis assis dans son canapé spacieux, ne pouvant m’empêcher d’étouffer un cri admiratif ; il vivait, dans la plus jolie maison que je n’ai jamais vue. « Bon allez, sérieusement Serge, apprend moins deux trois trucs sur l’arène. Ça me serait bien plus utile que de me faire tuer ma petite sœur. » Il n’avait apparemment pas l’habitude de voir des adolescents dans mon genre qui rentraient chez lui sans permission. Pendant un instant, j’ai cru qu’il allait me jarreter, m’attraper par les cheveux et me faire sortir de chez lui à l’aide de coups de pieds dans les fesses. Pas question. Il était ma seule chance d’apprendre quelques trucs dans l’arène, et qu’il le veuille ou non, j’allais le harceler pour avoir ce que je voulais. « Je m’appelle Skann au fait. » Peu importait qu’il n’en ait rien à foutre de mon prénom, au moins, lorsque je ressortirai vivant de l’arène, il saurait comment s’appelle son protégé.

Je me suis soudain demander combien de personne cet homme avait déjà tué. En tant que pacificateur, et qu’ancien tribut, il devait y en avoir un paquet. Je me demandais pourquoi tant de gâchis… On l’avait forcé à tuer des enfants. Et maintenant, il servait le capitole comme si de rien était ? Je venais de trouver ma faiblesse, même si j’arrivais à développer assez de force pour pouvoir participer aux jeux, je n’aurai jamais le courage de tuer un innocent. Dieu, que Silka avait eu tort en me demandant d’être volontaire. Pour la première fois depuis le début de mon existence, je me rendais compte de la stupidité et de la dangerosité de ce jeu. Mais ça m’excitait, je vivais pour ça.


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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeJeu 5 Avr - 16:47

"Ok alors que les choses soient claires… d'une, tu décarres tes miches de mon canapé." sa voix ressemblait davantage à un grognement de bête sauvage, bien qu'il n'ait pas haussé la voix. Ses lèvres se refermèrent en un sourire carnassier alors que ses yeux le fixait d'une lueur meurtrière. A quoi il jouait ce gosse ? Il voulait mourir avant même d'avoir posé un orteil dans l'arène ? Parce qu'ils pouvaient s'arranger. Déjà, le petit spectacle digne d'un téléfilm à l'eau de rose qu'il venait de lui offrir à l'instant avait manqué de le faire gerber, maintenant il pensait pouvoir entrer dans chez lui et faire comme s'ils étaient potes ? "De deux, tu sors de chez moi tant que t'as encore tes deux jambes pour trainer ta carcasse de poulet déplumé." Il marqua une pause, lui laissant le temps de percuter qu'il ferait mieux de bouger son derche d'ici vite fait. Soufflant sa fumée vers le plafond, il ne lui adressa plus un seul regard; sa voix se fit plus dure encore. "De trois, je ne suis pas ton "mec" ni "Serge". Pour toi le gnard ce sera "monsieur Weiser" rien d'autre."

Il le laissa quitter la pièce, retourner dehors, avant de refermer la porte derrière eux. Ce gosse n'avait vraiment rien pigé. S'il voulait s'entrainer, il le ferait pas le cul posé sur un fauteuil. C'était bien la mentalité de ces glander de fermier du 9 ça ! rester assit à attendre que ça pousse. De toute façon, il devait pas avoir beaucoup bossé de sa vie - rien qu'à voir que c'était sa petite soeur qui trimballait des fagot à sa place - à en juger par sa dégaine. Bref, c'était pas le moment de glander, ni de l'emmerder, déjà qu'il devait rattraper 18 bonnes années de retard…

"Pour finir, si t'es pas capable de tuer n'importe qui sans te poser de questions et sans remords, alors je te conseille de crever dans l'arène." Skann espérait qu'il se souvienne de lui à son âge pour trouver la compassion nécessaire pour l'aider ? A son âge, il avait déjà gagné les jeux, il avait déjà plus sa soeur, il avait déjà tué. Ils n'étaient absolument pas comparables. S'il pensait pouvoir l'amadouer, le surprendre ou que sais-je en se la jouant comique, il se foutait un avant-bras entier dans l'oeil. Lui et sa gueule de lover n'avaient qu'à crever, Sergei n'en avait vraiment rien à foutre. "Ca vaudra mieux pour toi et pour tous les autres." un sourire narquois étira ses lèvres. "Skann", qu'il disait s'appeler. Et bien "Skann" allait devoir comprendre qu'ici il n'y avait qu'un seul roi, et que ce n'était pas lui. "Ca me ferais chier que tu voles la place d'un vrai vainqueur, tu vois ?". Il releva son menton, coincé entre deux de ses doigts, pour plaquer un regard féroce dans le siens. Implacable, méchant, mesquin… voilà qui n'allait pas améliorer son image déjà peu reluisante ! Peu importe, très honnêtement il en avait rien à foutre de ça aussi. Il le lâcha, avant d'écraser sa clope sur le mur à côté de lui. "Là, c'est le moment dans les négociations où tu m'effaces vite fait le sourire de playboy de ta tronche de cake, et où tu commences à percuter que les Hunger Games n'ont de "jeux" que leur nom."

Son entrainement serait donc très très intensif. S'il avait hésité à "l'aider" de prime abord, il s'en régalait d'avance, maintenant. Ne serait-ce que pour lui rabattre son bec de petit coq sur de lui. Il prendrait un malin plaisir à le briser, celui là. "T'as pigé où je réexplique autrement ?" penchant légèrement la tête sur le côté, son visage tout entier lui criait très implicitement de hocher de la tête sans moufter. "Bien…! maintenant tu dégages, tu vas aider ta petite soeur qui trime alors que toi tu glandes queudal, et je veux te voir ici demain matin première heure."

Sur ces belles paroles, passa la porte, la claquant derrière lui.
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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeJeu 5 Avr - 23:24


Bon dieu, ce qu’il était confortable ce canapé. J’ai posé mes pieds sur la table, m’attendant presque à ce que Sergei me demande ce que je voulais boire. Mais pas du tout, au lieu de ça, il s’est mis à balancer des mots en l’air, avec tellement de rage que je n’arrivais presque pas à saisir toutes les paroles. « dehors, dégage » c’est tout ce que j’arrivais à comprendre, rien d’autre n’avait de sens. Eh ! Non ! J’ai essayé de me débattre pitoyablement pendant que Sergei me poussait hors de chez lui. Monsieur Weiser ! Ahah, il voulait que je l’appelle comme ça, avec respect alors qu’il me fouttait hors de sa maison à base de coups de pieds ? Gné. En trois secondes, je me retrouvai dehors. Il ne me laissait même pas le temps de réfléchir celui-là, c’était trop injuste. Moi qui avait des belles réponses toutes prêtes à lui sortir pour me défendre. Hébété, je me suis contenté de l’observer pendant qu’il s’agitait, et qu’il jurait à voix haute. « …Sourire de playboy… » Ah oui, j’étais toujours en train de sourire. C’était ma façade, mon unique masque, et très rares étaient les fois où je me mettais à pleurer. Je lui ai adressé un sourire excité, je ne comprenais pas grand-chose à ce qu’il m’arrivait pas ça me faisait rire quand même. Pitoyable, j’étais pitoyable.

« T'as pigé où je réexplique autrement ? » Non à vrai dire je n’avais rien pigé à tout ce qu’il racontait. Ça allait trop vite, il était simplement en train de m’écraser comme une crêpe et moi j’étais incapable de me défendre correctement et de glisser un mot. « Bien…! Maintenant tu dégages, tu vas aider ta petite sœur qui trime alors que toi tu glandes quedal, et je veux te voir ici demain matin première heure. » Ce sont ces paroles qui m’ont ramenées à la réalité. Ma sœur ? Bordel, hors de question que je ne réagisse pas là. Je me suis relevé en effaçant mon vieux sourire mesquin, et mon visage a laissé place à une véritable haine ? Pour qui se prenait ce type ? Il ne connaissait rien de moi, rien de ma famille, et il osait m’envoyer chier comme ça alors que trois secondes plus tôt il voulait que je tue cette même petite sœur ? J’ai entendu la porte claquer. Trop tard cependant. Je me suis rué vers la porte en béton, et j’ai frappé de ton mon corps, en hurlant « SERGEI ESPECE DE CHACAL OUVRE TOUT DE SUITE. J’EN AI PAS FINI AVEC TOI REVIENS BORDEL GROS CACHALOT OUVRE CETTE PORTE SERGEI OUVRE TOUT DE SUITE !! » J’aurai aimé l’injurier, lui balancer mon poing dans la gueule et ne plus jamais le revoir. Mais c’était impossible. A quoi bon lui expliquer que cette petite sœur, j’essayais de m’en détacher ? Je n’avais plus de sentiments pour ma famille. Je les aidais à survivre, mais je ne voulais plus jamais –non plus jamais - revivre ce que j’avais vécu avec Cyahna. Sa mort avait été trop douloureuse. Mais ce con de Monsieur Weiser, s’en fichait probablement de tout ce que je pouvais bien lui raconter, alors qu’il balance des conneries sur ma famille, tant pis, tant qu’il acceptait de m’entrainer, je pouvais toujours lui obéir en passant à coté de ses remarques à deux balles. Mes petits poings se sont finalement écartés de la porte et j’ai tourné les talons.

--------------

« Je veux te voir ici demain matin première heure. » ça avait été les dernières paroles de ce cher Serge à mon égard. Je n’arrivais pas à dormir, et mes yeux restaient fixés sur le petit réveil clignotant près de mon lit. J’avais bien envie de lui faire une farce… et de débarquer chez lui à une heure pile du matin. Mais c’était risqué, il allait probablement grogner, ou même rester dans son lit et me faire patienter jusqu’au lever du soleil. J’ai essayé de me rendormir mais sans succès. Je n’arrivais qu’à faire défiler mes pensées sans vraiment en comprendre le sens.

J’ai fini par m’assoupir, pourtant. Et lorsque j’ai ouvert les yeux sur cette nouvelle journée, le soleil s’était déjà levé. Ça commençait bien cette histoire… j’étais déjà en retard pour notre rendez-vous. Peu importait, je me doutais bien que ce ringard n’avait rien d’autre à faire que de m’accueillir, sinon, pourquoi m’aurait-il accepté comme apprenti ? Je me suis planté devant sa porte, et j’ai frappé deux coups. Il a ouvert. « Salut Serge ! quoi d’neuf ? » Je l’ai observé sur le pas de la porte, attendant patiemment qu’il m’invite à rentrer cette fois-ci. Je ne tenais pas à me faire jarreter dès les premières secondes. Déjà qu’il n’allait probablement pas apprécier le « serge », j’en rigolais d’avance. Mais c’était plus fort que moi, je ne pouvais tout simplement pas faire ce que les autres attendait de moi. J’avais mon propre caractère, et j’allais parfois un peu trop loin… mais j’en avais tellement envie. Je poussais la provocation jusqu’au bout du bout. J’ai regardé autour de moi en m’assurant qu’il n’y avait personne, et le quartier était bel et bien vide. « Alors, qui tu vas me demander de massacrer aujourd’hui ? Désolé de te décevoir mais Angie dort encore bien au chaud au fond de son lit, tu veux peut-être que j’aille la chercher ? Au pire, tu peux toujours me faire une démonstration. »



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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeSam 7 Avr - 18:25

Personne ne pouvait vraiment concevoir l'horreur qu'étaient les jeux. Bien sur, on pouvait pleurer la mort d'un proche ou d'un tribut apprécié devant son petit écran de télévision grésillant, on pouvait imaginer la peur saisissant le ventre des enfants tirés au sort chaque année. Mais rien de tout ça n'était comparable au cauchemars des jeux en direct live. Les véritables témoins de l'horreur étaient donc les rares gagnants restant; dont lui. Si Skann voulait se la jouer Rambo des bacs à sable, il s'en foutait; ils crèverait là bas point barre. De toute façon il devait avoir quelques élans suicidaires pour aller se porter volontaire dans cette merde. Il se souvint de Ramona - décidément il pensait beaucoup trop à elle ces derniers temps ! - se demandant si elle serait encore en vie si elle n'avait pas levée la main ce jour là. Si elle n'avait pas eu la connerie de vouloir "se prouver un truc" dont il ignorerait toujours la raison, mais pas l'origine. Elle aurait peut-être des gosses aujourd'hui. Peut-être que Skann aussi avait des parents qui le poussaient à participer aux jeux pour une gloire quelconque. Peut-être qu'il voulait impressionner quelqu'un, se donner un défit stupide. Ou peut-être que lui et sa famille étaient trop pauvre pour manger. Après tout, les jeux de la faim portaient leur nom pour une bonne raison. Les plus pauvres et les plus démunis étaient les première cibles. Sergei n'avait que rarement connue la faim en ce temps là, pas parce que leur famille était fortunée, mais parce que la chasse était un bon moyen de manger sans dépenses. Aujourd'hui, les enfants du 9 étaient criblés de tesseare. Tout ça revenait à peu près au même que de lever la main le jour de la moisson.

Ce con de Skann devait comprendre que ça n'avait rien d'un jeux. Et vu l'air effaré qu'il avait sur le visage depuis que Sergei avait haussé le ton, il ne doutait pas qu'aux première secondes à la corne d'abondance il se ferait défoncer. Il en avait vu défiler des comme lui, des petits ado sans poils au menton qui pensaient pouvoir gagner les jeux par un miracle quelconque. Il avait oublié les noms de la plupart, mais jamais leurs visages tuméfiés et leur regards sans vie. Les gars comme Skann, c'était généralement ceux qui mourraient les premiers, aveuglés par leur propre arrogance.

Refermant la porte derrière lui, il laissa le jeunot beugler tout seul, levant les yeux au ciel dans un sourire. Mais quel casse couilles celui là... Il n'aimait pas qu'on parle de sa sœur ? Voilà quelque chose qu'il pourrait être intéressant à exploiter à l'avenir. Cela dit, il devrait apprendre à fermer sa gueule de temps à autre, sans doute avait-il manqué de raclés dans son enfance. Comment un gosse né dans la misère pouvait être aussi pédant ? Bonne question. Sergi aurait pourtant juré qu'une vie difficile rendait un peu moins con. A croire qu'il se plantait. Bref; voguant vers la cuisine, il fit chauffer une casserole d'eau, regardant par la fenêtre le garçon s'éloigner.

Jour #2

Quand il ouvrit les yeux, le ciel était encore sombre, mais on sentait poindre au loin l'aurore. Il se dégagea de l'étreinte de la jeune femme à ses côtés, se frottant la nuque dans un bâillement inaudible. Skann serait sans doute là dans pas trop longtemps...

"Grmbl... alors celui là je vais me le..." deux heures... deux heures que Skann aurait dû se pointer et qu'il n'était toujours pas là. Le sac de travail est tranquillement posé contre le mur, pas un bruit dans la maison ne trahi la présence d'une tierce personne. Foutu gosse; songea-t-il, il demandait de l'aide pour ensuite faire de la merde. Avec cette attitude là, il crèvera. Il repose sa tasse de café un peu trop corsé sur le plan de travail blanc, jetant un coup d’œil rapide vers la fenêtre. La silhouette du garçon se dessinait au loin. Il alla l'attendre sur le pas de la porte les bras croisé, une clope au bec comme toujours. A ses âneries, il ne répondit que d'un vague haussement d'épaule. "T'as perdu un jour d'entrainement. Demain, première heure." puis claqua la porte derrière lui.

Jour #4

Il doit apprendre à atténuer ses pas, à veiller à marcher sur le bon chemin pour éviter tout craquement suspect. "Évites les branchages, ça fait trop de bruit. Le jour encore ça peut passer; la nuit considère que tout ce que tu fais est quatre fois plus audible."

Après de longues heures à vagabonder dans la forêt, Sergei s'éloigna tranquillement, faussant compagnie au jeune homme pour l'observer de loin. Mentalement, il prit les paris. "Je lui donne pas 10 minutes" songea-t-il un sourire aux lèvres. Il le détailla un peu de loin. Il fallait remédier à cette silhouette de fillette de 12 ans... Pas qu'il juge qu'une force brute soit vraiment primordiale dans l'arène, mais Skann serait sans doute content d'avoir un peu de muscle pour repousser l'adversaire si besoin. Le soleil est déjà plus haut, se cacher devient moins facile. Sa demande était toute simple, pour commencer. Ramener quelque chose à manger. Ça pouvait être animale ou végétal, rien à foutre. Tout ce qui comptait c'était qu'il puisse trouver de quoi se nourrir dans une arène.

Il le zieute en coin fouiller dans un buisson, soupire, et décoche un couteau de sa ceinture. La lame effilée vint se planter à quelque centimètres de la tête de Skann, sur l'arbre d'à côté. "Mange pas ça..." dit-il en soupirant, pressant le pas pour le rejoindre "c'est pas possible t'es nul... je t'ai déjà dis que 95% des baies rouges dans la nature c'est des machins mortels et toi tu fais quoi, t'en prends !" Il récupéra son couteau, faisant passer sa lame tout près des yeux de Skann. "Ça" il désigna le couteau "c'est pour le "Serge" de l'autre jour." Il rangea l'arme dans un endroit plus sur que ses mains. Un sourire étira ses lèvres. "Bon on continu où tu déclare forfait, le mioche ?"
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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeMer 11 Avr - 23:35

J #2 ;Ah nan ça té tro pit ! si missiè pa capab ouvri portlà à sett éw an bon matin hé bhen cé on tb ! en té av sèlemen deu euw de retar, y an bon ti adolescen kom mwen, en bizwen domi bien hein ! En pé vwé Serge regadé mwen évé grozieux mêm ! ti mal ! missié toujou là pour fey pè ! « T'as perdu un jour d'entrainement. Demain, première heure » Ah non, ça, c’était trop nul. Si ‘monsieur’ n’était pas capable d’ouvrir la porte à sept heures du matin, c’était vraiment un débile. Je n’avais que deux heures de retard après tout, un jeune adolescent robuste comme moi se devait de bien dormir ! J’ai vu Serge me regarder avec ses gros yeux. Bon dieu ! Toujours là pour faire peur aux autres celui-là. Il a claqué la porte avant même que je ne puisse arriver à trois mètres de lui. Ah non ! Hors de question que je reparte chez moi alors que j’avais peiné à me lever de si bon matin. Je n’avais que deux heures de retard ! Il restait toute la journée encore pour s’entrainer, il le faisait exprès ou quoi ? Ce débile de pacificateur voulait m’apprendre la vie, hein. J’allais devoir me plier à ses règles si je voulais toujours qu’il m’apprenne deux trois trucs de vainqueur. Pas moyen. « SERGE BORDEL OUVRE OUVRE OUVRE DESOLEEEEEE J’ARRIVAIS PAS A ME REVEILLERRRRR » Cette vision de moi-même avachi sur la porte du vieux monsieur me donna plus envie de rire que de m’apitoyer sur mon sort. Ça me ressemblait tellement ça, c’était complètement moi. J’arrivais toujours à me foutre dans la merde quoi qu’il arrive. Et là… oh mon dieu ! Mais j’étais en train d’hurler la mort à la porte d’un ancien gagnant. Heureusement, cette partie du district 9 était assez éloignée, et très peu de gens vivaient actuellement au village des vainqueurs. J’étais persuadé que Serge était de l’autre côté de sa porte, ou bien quelque part dans sa maison entrain de m’injurier intérieurement. Comment pouvait-il être aussi cruel et me laisser crever de froid à l’extérieur ? Déçu, j’ai donné un énorme coup de pied dans la porte. « AIEEE PUTAIN DE BORDEL DE SA MERE » Une douleur lancinante me caressa le pied, et pendant un instant, j’ai bien cru que je m’étais cassé un orteil. J’ai encore juré pendant un instant, puis voyant que Sergei ne viendrait pas m’ouvrir, je suis rentré chez moi en boitant. Connard. Il avait gâché ma journée.

J #3 ; Cette fois-ci, hors de question qu’il me vire encore de sa maison. A ce rythme-là, j’allais définitivement perdre les jeux. Avant que le soleil se lève, j’étais déjà debout devant chez lui. Aux premières lueurs du matin, j’ai frappé. Pas de réponses. J’ai attendu une bonne heure devant cette foutu porte, mais visiblement, il n’avait toujours pas digéré le coup d’hier matin et comptait bien me rendre la pareille pour m’apprendre la responsabilité. Connard. Ce type savait se faire désirer. Bouillonnant de rage, je suis rentré chez moi en trainant des pieds et en balançant des injures meurtrières à tous les pauvres gens que je voyais. J’ai passé tout l’après-midi à taper dans un mur en hurlant. Mais je crois que ce n’étais pas seulement parce que Serge m’avait foutu un lapin. C’est aussi parce qu’il n’y avait plus rien à bouffer et que je crevais de faim, parce que Silka n’était pas disponible pour passer le reste de la journée avec moi, parce que je me faisais chier, simplement.

J #4 ; « Évites les branchages, ça fait trop de bruit. Le jour encore ça peut passer; la nuit considère que tout ce que tu fais est quatre fois plus audible. » Roh ! Qu’est-ce qu’il me tapait sur le système celui-là ! Je m’en foutais sérieusement qu’on m’entende dans cette foutu arène, le but c’était qu’en sortant de cet entrainement, je sois capable de tuer des gens sans scrupules. Que je sache lancer un couteau à deux mètres, au moins. Pas que j’apprenne à marcher doucement sur des feuillages. Pendant plus de deux heures, j’ai donc du jouer les danseuses étoiles et voler avec légèreté dans la forêt. Je n’étais vraiment pas discret, je faisais fuir tout le bétail, en gros j’étais catastrophique. Je me faisais de la peine à moi-même, si c’était pas franchement triste. Il me donnait des bons conseils, je lui devais au moins ça ! Bon, Serge décida que c’était terminé pour aujourd’hui, de marcher comme un trisomique sur les feuilles. Je pensais qu’on allait enfin passer au combat, à l’utilisation des armes, etc, mais là… il me demandait d’aller lui chercher à bouffer. Bon, ça ne devrait pas être bien compliqué, j’avais fait ça toute ma vie. Il me prenait vraiment pour un crétin ! Je connaissais toutes les plantes de cette forêt, et même si j’étais un très mauvais chasseur, on arrivait toujours à trouver des plantes et des fruits dans la forêt. Pour tester Serge, j’ai arraché quelques baies non comestibles d’un arbuste, et je les ai portées à ma bouche lentement. L’air à fusé à côté de moi, et un couteau est venu se planté à trois millimètres de mon oreilles. Fiou ! Pas de doute, il maitrisait le lancer lui. « Mange pas ça...C'est pas possible t'es nul... je t'ai déjà dit que 95% des baies rouges dans la nature c'est des machins mortels et toi tu fais quoi, t'en prends ! » Bon, je décidai de lui faire un peu plus confiance. Visiblement, et pour je ne sais quelle raison, il semblait décidé à m’aider. Il récupéra son couteau, faisant passer sa lame tout près de mes yeux. « ça, c'est pour le "Serge" de l'autre jour. » Pfff… C’était très mignon comme surnom Serge. Moi j’aimais bien, et je n’allais certainement pas arrêter. J’avais l’habitude de jouer dans la provocation, et s’il voulait me planter un couteau dans la main tant pis. Il avait déjà réussi à me faire arriver à l’heure, il n’irait surement pas m’empêcher de l’appeler Serge. Sauf s’il voulait que je lui trouve un surnom bien pire encore, héhé ! Il rangea l'arme dans un endroit plus sûr que ses mains. Un sourire étira ses lèvres. « Bon on continu où tu déclares forfait, le mioche ? » Un sourire étira mes lèvres à présent. Huhu, il ne voulait pas que je l’appelle Serge, ou ‘mec’ mais pour lui j’étais le mioche ! No way. « Voyons, Serge, j’suis pas un mioche. Et bien sûr qu’on continue ! On commence seulement à s’amuser. » J’avais envie de bouger, de suer, de m’entrainer vraiment, et pas seulement d’apprendre à marcher sur des branches. J’étais certain que Sergei pourrait m’apprendre tout ça. « J’ai vraiment bien fait de frapper à ta porte plutôt qu’à celle de l’autre mongole de Nolan. Toi et moi, on sera des supers potes ! Tu m’enverras des cadeaux dans l’arène hein ? » Et voilà. Il suffisait que je parle pendant trois secondes à quelqu’un, et il devenait mon nouveau meilleur ami. Pathétique je vous dis !
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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeDim 15 Avr - 21:43

Il grogne. Ce gamin n'arrêterait donc jamais de l'affubler de surnom grotesque ? Comme s'il avait une gueule à s'appeler Serge. Comme seule réponse à sa provocation gratuite – c'est pas comme s'il lui avait presque planté un couteau dans la tronche quelques seconde auparavant après tout – il lui lança un regard sévère. Il grommela intérieurement, songeant qu'il prendrait sa revanche plus tard. Après tout, c’est Loa qui avait besoin de lui, et non l'inverse. Il pourrait bien s'amuser à tester jusqu'où le jeune homme était prêt à suivre ses ordres. Enfin rien n'était gagné d'avance avec Skann. Il avait déjà eu un mal fou à le faire venir à l'heure et à lui faire comprendre qu'il préférait largement quand il se la fermait, il se dit que le reste, pour l'instant, tenait d'avantage du détail. Sa priorité n'était pas de lui apprendre les bonnes manières – bien que ça le chatouillait un peu malgré tout – mais de l’entraîner. Et si Skann ne comprenait pas l'intérêt de marcher comme "des débiles sur des feuilles", comme il se plaisait à penser, c'est parce qu'il n'avait jamais eu besoin de lutter pour sa survie. Dans l'arène, un ennemi invisible est une ennemi dangereux. C'est la raison pour laquelle certains tributs des districts non carrière survivaient parfois. Parce qu'ils avaient développé une aptitude effroyable à la surprise. Les tributs de carrière étaient souvent bruyants, sur d'eux, arrogants, égocentriques... Ils s'amusaient de la peur des autres, de leurs inexpérience. Et parfois ils tombaient sur des adversaires de leur taille. Des adversaires qui s'étaient entraînés eux aussi, mais qui ne traînaient pas derrière eux l'odeur pestilentielle de la suffisance. Si Skann suivait ses exercices sans broncher, il pourrait prétendre être de ceux là. S'il voulait continuer à jouer les têtes brûlées, libre à lui. Mais ma chasse n'avait rien d'un amusement. Il allait le comprendre tôt ou tard.

"Bien on continu alors..." il hocha la tête, cherchant des yeux l'endroit propice à l'exercice qu'il lui préparait. Il froissa la sol sur plusieurs enjambées ; il ne prit pas la peine d'inviter pas Skann à le suivre puisqu'il semblait évident qu'il ne devait pas le lâcher d'une semelle, il s'arrêta plus loin. "Grimpe à cet arbre". D'un geste du menton, il lui désignait un grand bouleau au tronc gros clair et lisse, dont la première branche s'élevait à plusieurs mètres du sol. Voilà qui promettait de lui arracher la peau des mains. Il fouilla à sa ceinture, récupérant le coutelas qui y était rangé. Le saisissant par la lame, il lui tendit "prends ça avec toi." avant de reculer de quelques pas pour s'adosser à un arbre plus loin. "Si tu as la chance de t'en procurer un dans l'arène, les couteaux seront tes meilleurs amis". Ils avaient la particularité d'être des armes de mêlée et de distance, pour ceux sachant les manier. Un arc était trop fragile, trop incertain, les sabres trop encombrants... Avec sa carrure mince et élancée, Skann devait-être agile. Du moins, c’est ce qu'il imaginait. Il ne lui restait plus qu'à avoir les bons reflex et il aurait une petite chance de survie. Quand ce dernier avoua, extatique, qu'il était content d'avoir fait appel à lui, Sergei haussa un sourcil, avant de répondre d'un rire franc. "Je t'enverrais une torgnolle dans ta gueule quand tu y seras, t'en fais pas.  Maintenant, grimpe !"

Jour #6
"Si tu veux faire un feu, assure toi qu'il fasse bien noir, personne ne verra ta fumée. Je serais toi cependant... j'en ferais pas. Bref, sois toujours vigilent, les juges peuvent faire la pluie et le beau temps dans l'arène... le jour et la nuit aussi". Grimper au arbres, poser des pièges, trouver les bonnes plantes, débusquer du gibier. Les leçons de ces 6 derniers jours devaient paraître bien pâlichonnes aux yeux de Skann qui, sans doute, s'attendait à savoir tuer de sang froid en quelques heures à peine. Sergei ne lui apprendrait pas à tuer. Il pouvait, tout au plus, lui apprendre à manier les outils pour le faire. Mais abattre quelqu'un n'était pas quelque chose qu'ont pouvait appréhender lors d'un exercice. Il fallait connaître la peur, la rage de vivre, la boule au ventre qui te tord les boyaux. Il fallait connaître l'arène, où la terreur constante te faisait tenir éveillé des journées entières, où le moindre bruissement de feuilles pouvaient être décisif. Skann n'avait pu abattre de sang froid la petite fille de l'autre jour. Qu'en serait-il lorsque le compte à rebours des jeux aura débuté ? Aurait-il la même appréhension à tuer qu'il ne l'avait là ? Sergei en doutait. Les Hunger Games étaient capable de révéler la part la plus sombre des jeunes qui en faisait l'expérience. L'image du jeune roux qu'il avait pendu par les chevilles avant de l'égorger vint lui rappeler que lui aussi, il y avait changé. Il l'avait tué lentement, pour qu'il souffre. Il lui avait pris sa sœur, sa victoire à lui. Par pure vengeance, il avait souhaité le voir mourir comme un porc qu'on saigne. Il se souvint de ses cri étranglé, de son corps qui se tordait dans ses derniers spasmes d'agonie, il se souvint aussi du regard plein de moquerie et d'amertume qui avait été le siens, en le regardant se débattre dans ses dernières secondes.

Pour chasser la scène de son esprit, il regarda Skann réaliser le collet qu'il lui avait demandé de faire, lui accordant un coup d’œil distrait. "Pas mal.... Au moins tu ne feras pas partit de ceux qui meurent de faim." susurra-t-il, ne plaisantant qu'à moitié. Il en avait vu des qui, trop faibles pour courir, terrassés par la faim, se laissaient laisser achever sans bouger. Le district 9 n'était plus à même d'apprendre aux jeunes à se nourrir d'eux même ; il soupçonnait la capitole de l'avoir affaiblit sciemment. Les gens affamés et incapables de se défendre étaient bien plus facile à contenir qu'une bande de chasseur entraînés. Si Skann se débrouillait bien, il pourrait même mettre ses nouvelle connaissances à profit pour nourrir les siens. C'était toujours meilleurs que les portions dégueulasses de tesseare. "Demain, pas la peine de te pointer chez moi. Ils ont fait les récoltes et j'ai entendu dire que le vieux Rowell était cloué au lit. Alors tu vas aller aider sa femme à déplacer leurs sac de grains. Ça te prendra sans doute la journée." Avant que Skann ne se mette à hurler au scandale, il récupéra son sac, le hissant sur son épaule. "Les gens du capitole ne t'aimeront pas. T'es trop faible, pas très beau, t'as une grande gueule et tu ne viens pas d'un district très bien côté. Mais n'oublie pas que les gens d'ici aussi, ils peuvent t'envoyer leur aide." être aimé, voir admiré, était souvent la clé de la victoire dans l'arène ; rares étaient les tributs insipides qui sortait victorieux. "S'il t'aime bien, évidement". Il se rappela du paquet qui, le troisième jour dans l'arène, était tombé à ses pieds dans une corolle de tissu blanc. Il n'avait pas d'arme, rien, aucun autre moyen de survie que sa débrouillardise. Il l'avait ouvert, interdit, curieux de savoir qui avait eu la bêtise de lui envoyer quelque chose alors qu'il n'était ni souffrant, ni en mauvaise posture. C'était un câble solide, transparent, presque invisible, son mentor lui avait envoyé. Il se souvint qu'à cet instant, il s'était sentit un peu moins seul, et un peu moins inoffensif aussi. Il sourit légèrement en repensant au vieille homme bourru et à sa barbe hirsute, à son air grognon et à son étrange penchant pour la boisson. Il se souvint de sa voix calme, de son air implacable comme figé dans ses traits, de sa manie de l'appeler "ptit" ; de la fois où il lui avait soufflé, un sourire narquois sur les lèvres "tu finiras par devenir con comme moi !" Il était mort maintenant. "Je viendrais t'y rendre visite. Et si je trouve que tu as bien bossé, je t'apprendrais à te servir de ça". Soulevant son blouson de cuir, il révéla le couteau qu'il portait comme toujours à sa ceinture. "A demain !"

Jour #8

"Pourquoi tu as décidé de te porter volontaire ?" il se tenait derrière lui, sur le terrain devant sa maison. Observant d'un coup d’œil rapide la posture du jeune homme, il donna quelques tapes du pied sur sa cheville pour l’inciter à la décaler "baisse tes épaules, tu dois être détendu si tu veux être précis". Ils faisaient face à une cible grossièrement dessinée, posée à une dizaine de mètres de là. "Maintenant tu tiens ton arme comme ceci", coincé entre son index et son majeur, il releva le couteau à la hauteur de leurs yeux. "Tu te concentre sur un point de ta cible, tu te tourne légèrement... et tu lances." la lame fusa, s'écrasant à une dizaine de centimètres du centre de la cible. Il haussa les épaules alors qu'une moue traversa ses lèvres, pas terrible. "A ton tour".

Il attendit qu'il ait lancé pour aller récupérer les couteaux, et les lui tendit. "En avoir un, c’est bien, mais deux c’est mieux. Un pour surprendre, l'autre pour achever si besoin."
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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeSam 5 Mai - 4:35


J#5 - Ce gros serge était décidément bel et bien un malade mental. Grimper à l’arbre ? Il était fou. Je l’ai regardé pendant quelques secondes sans comprendre. Plus couramment, on appelle ça « buguer ». Je buguais, vraiment, mon cerveau refusait simplement de fonctionner. « Grimpe à cet arbre » Quoi ? Je pouvais voir le regard de Sergei dans le mien, je savais qu’il venait de m’ordonner quelque chose, mais il m’était vraiment impossible de réfléchir. Il ouvrit des gros yeux, me confondant apparemment avec le roi des abrutis, et me désignant un grand chêne d’un mouvement de tête. Donc il ne rigolait pas ? Il voulait vraiment que je grimpe là-dessus ? ahah.

Serge m’a tendu un petit couteau, en faisant l’éloge de cet objet, « gnagnagna si tu en trouves un dans l’arène, c’est ta plus belle arme…blablabla » je ne l’écoutais presque pas. Tout ce que je voyais, moi, c’était cet immense arbre et mon tout petit corps à côté. J’avais toujours été dans les derniers de la classe en sport, non seulement parce que je m’en foutais, mais aussi parce que j’étais super nul. En jetant un dernier coup d’œil paniqué à mon nouveau mentor, j’ai compris qu’il ne me laisserait pas tranquille tant que je n’aurais pas réussi à me soulever du sol. Alors, sans vraiment chercher à faire des efforts, j’ai planté la pointe de mon petit couteau dans l’écorce, en hauteur. J’essayais de tout mon corps, de tout mon cœur et de toutes mes forces de grimper, mais c’était peine perdu, j’avais l’air d’un chien qui se noyait. Mes mains rappaient la surface inégale du tronc, il faisait une chaleur à mourir et j’avais beaucoup trop soif pour réussir à me concentrer. Finalement, ils avaient peut-être tous raison, j’étais surement un incapable.

J’ai poussé un hurlement féroce en m’agrippant de toutes mes forces à ce fichu arbre. On m’aurait demandé de monter sur un lampadaire, ça aurait été la même chose ! Finalement, désespéré, j’ai reposé les deux pieds sur le sol, le regard fixé sur l’arbre avec un sérieux déconcertant. J’étais vraiment énervé, sincèrement. J’avais toujours eu cette habitude de me prendre pour le boss des boss, et je n’étais même pas capable de prouver à ce débile de pacificateur que j’étais capable de survivre ? Toujours enragé, j’ai soufflé. J’ai donné un violent coup de pied dans l’arbre. « AIE ! MERDE ! Putain FAIS CHIER ! Merde, j’en ai marre, j’me casse ! » La douleur stagna un instant dans mon pied, avant de se répandre le long de ma colonne vertébrale et de remonter jusqu’au cerveau. Une fois, quand j’étais petit, je m’étais cassé l’orteil du milieu en donnant un coup de pied à une fille. J’espérais sincèrement que mes os se tiendraient tranquilles cette fois-là ! En tout cas, j’étais bien parti pour avoir un bleu. Je me suis retourné une dernière fois pour adresser un regard noire à Serge, comme si c’était de sa faute si j’étais aussi nul qu’une gamine de douze ans.

J#6 – Après les galères de la veille, j’étais arrivé ce matin à notre rendez-vous avec un air pitoyable. Je savais que Sergei me prenait pour un faible, mais pourtant, je continuais de venir m’entrainer régulièrement, même si j’étais épuisé et que j’avais simplement envie d’éclater la gueule de ce pauvre type devenu pacificateur. Je n’étais peut-être pas le rebelle le plus exemplaire, mais j’avais tout de même des principes à défendre… je n’arrivais simplement pas… à comprendre pourquoi. Pourquoi alors qu’une belle vie de gloire et de richesse l’attendant, il avait choisi de rester dans le mauvais camp, de persécuter des gens alors qu’il avait connu cette horreur. Dans un sens, c’était peut-être pour ça que j’étais venu le voir, lui, et pas un autre. Je ne comprenais pas vraiment ses choix, mais il m’inspirait confiance et je savais qu’il avait une bonne raison d’agir comme il le faisait. Après mon échec cuisant du jour précédent, il avait décidé qu’aujourd’hui on apprenait à faire des pièges. Ça tombait bien, j’étais plutôt doué. Quand on meurt de faim pendant toute sa vie, on se démerde pour trouver des choses comme on peut, c’était l’unique secret. Faire des pièges, faire du feu, trouver à manger… je n’étais peut-être pas le garçon le plus intelligent du monde, mais au moins, je me débrouillais pour les bases de survie. J’étais très fier de moi aujourd’hui, et Serge ne grognait pas trop quand j’exécutais ses ordres, j’imaginais donc que c’était un plutôt bon signe. Je nouais mes derniers pièges lorsqu’il me dit, visiblement fier de lui ; « Demain, pas la peine de te pointer chez moi. Ils ont fait les récoltes et j'ai entendu dire que le vieux Roswell était cloué au lit. Alors tu vas aller aider sa femme à déplacer leurs sacs de grains. Ça te prendra sans doute la journée. » Mon visage se décomposa en trois secondes. Je commençais tout juste à apprécier nos séances d’entrainement, et j’étais déjà obligé de me comporter comme superman ? Alors que j’’ouvrais évidement la bouche pour protester, il m’interrompit et continua « Les gens du capitole ne t'aimeront pas. T'es trop faible, pas très beau, t'as une grande gueule et tu ne viens pas d'un district très bien côté. Mais n'oublie pas que les gens d'ici aussi, ils peuvent t'envoyer leur aide. ». Bien. Il venait de me clouer le bec, là. Je ne savais pas quoi répondre, je me contentai de le fusiller du regard, parce que je ne pouvais rien dire. Il était bien sympa de m’apprendre ce qu’il savait, et puis il était peut-être temps que j’apprenne un peu à rendre service aux autres sans penser d’abord à moi-même, non ? Un sourire forcé à illuminé mon visage. Pourtant, ce sourire c’est transformé en un véritable lorsqu’il m’annonça qu’il m’apprendrait bientôt à utiliser le couteau. Je suis rentré chez moi. Arrivé, je me suis endormi comme une masse sur mon lit inconfortable, comme tous les soirs précédents depuis que l’entrainement avait commencé. Il m’épuisait.

J#8 – « Pourquoi est-ce que t’as décidé de te porter volontaire ? » Je savais que tôt ou tard, il me poserait cette question. Mais j’ignorais que ce serait si tôt. Ma mâchoire se crispa avec force. Je n’avais aucune envie d’en parler ; ça impliquait ma relation avec Silka, le Jeu, il faudrait que je lui parle de ma sœur, que je lui dise que c’était une vengeance personnelle, que j’avais simplement besoin de ça.. que je ne pouvais pas faire autrement. Si je lui disais la vérité, que c’était un défi, il me prendrait pour un fou, comme tous les autres et il se moquerait de moi. Personne ne comprenait ça, et ça me faisait tellement de mal. Pour tous ces gens, je n’étais qu’un gamin superficiel qui se fichait totalement des autres et qui écrasait tout le monde sur son passage. C’était faux, totalement faux. J’étais simplement obsédé, attiré, sans ce misérable jeu je n’éxistais pas. J’étais un drogué, j’avais tous les symptômes de la dépendance, et le plaisir que j’éprouvai lorsque je réussissais un défi… était incomparable avec toutes les autres sensations du monde. Silka, elle, me comprenait. C’était la seule, on se comprenait.

Je ne sais pas vraiment si Serge attendait véritablement une réponse. Avant que j’ai le temps de lui répondre, il s’est mis à débiter tout pleins de conseils sur la maitrise du lancer de couteau. Je buvais ces mots comme si ma vie en dépendant. De toute ma vie, il avait été le professeur le plus intéressant que j’ai jamais eu, et si maintenant j’étais capable de rester debout plus d’une heure sans avoir mal aux jambes, c’était surement grâce à lui. J’avais des courbatures affreuses à cause des sacs portés la veille, je m’étais à moitié évanoui, j’avais trébuché sur mes propres pieds au moins dix fois… mais ce qu’il essayait de me faire comprendre, c’est que tout ce que je pouvais vivre maintenant dans mon bled paumé ne représentait qu’un dixième des difficultés qu’on éprouvait là-bas, aux jeux.

Le couteau du pacificateur venait de s’écraser sur sa cible. Jamais. Jamais. Jamaaaaais je n’arriverais à lancer aussi précisément. Il me faudrait au moins dix ans d’entrainement pour ça ! Mais vu qu’il me tendant le couteau, je me devais au moins d’essayer. J’ai fait tout comme lui, chaque geste identique. Les épaules redressées, l’index sur le bout de la lame, les pieds légèrement écartés, le métal au niveau des yeux… et j’ai visé la cible. Le résultat était bien pire que ce à quoi je m’attendais. Je savais que j’étais superboulet en puissance, mais il fallait être véritablement puissant pour réussi à lancer un couteau comme un boomerang. J’ignore comment, mais le couteau s’est retrouvé derrière moi. J’avais vraiment des progrès à faire. Et puis en plus j’étais perturbé ! Il m’avait fait douter l’autre, avec ses questions. J’ai haussé les épaules en pestant, et sans pour autant regarder Serge, je lui ai répondu. « Je veux me porter volontaire… pour me prouver à moi-même et aux autres que je ne suis pas un incapable. » Ce n’était pas la bonne raison, mais je paraitrais trop débile si je lui disais vraiment que je faisais tout ça parce qu’une fille me l’avait demandé. Et puis, en même temps, ce n’était pas totalement faux. Depuis toujours, les gens m’avaient considéré comme un ingrate, égoïste, détestable et sans cœur, qui prenait un malin plaisir à persécuter les autres et faire chier son monde. J’avais un certain talent. J’excellais dans l’art de faire chier les gens, mais je doute que faire un croche-patte à quelqu’un ou lui balancer un seau rempli de boue pendant les jeux puisse tuer quelqu’un. Bon, de toute façon, je misais sur l’improvisation. De tous les défis que j’avais eu à faire, je m’en étais plutôt bien sorti. Même le jour où j’avais du passer l’après-midi chez Avalon, je m’étais débrouiller alors qu’elle me haïssait et qu’elle rêvait juste que je dégage rapidement. J’avais du cran, et c’était peut-être la seule qualité pratique que je possédais. Décidant d’arrêter un peu avec les couteaux, je me suis retourné vers l’ex-mentor du district 09. « Et toi, Serge, dit-moi, qu’est-ce qui t’as poussé à devenir pacificateur ? » Il y avait une certaine amertume dans ma voix, comme si je lui en voulais, alors que je ne le connaissais même pas bien et que j’étais censé me ficher complètement de lui.


J#16 – « Tu n’abandonneras jamais hein ? En fait c’est ça ! Tu veux me tuer ! » Cela faisait maintenant 16 jours que Sergei et moi-même nous entrainions. Je n’aurai jamais pensé tenir aussi longtemps sous les ordres d’un crétin pareil. D’ailleurs, Silka se plaignait tout le temps en ce moment, elle disait que je n’avais plus de temps pour elle, etc… elle ne savait même pas où j’étais, je lui avais juste dit que je chassais de plus en plus pour établir des récoltes pour ma famille quand je serai aux hunger games. Je ne suis pas sûre qu’elle apprécierait si je lui disait la vérité. J’étais chez Sergei, assis sur un chaise en bois devant une grande table où étaient dispersés plusieurs baies de couleurs et de tailles différentes. « allez, trouve moi lesquelles sont comestibles, petit. » Il était cruel. Je devais les avaler, c’était un test, il m’avait simplement dit de trouver ce qui se mangeait dans tous ce qu’il me proposer, et lorsque je lui avais demandé ce qu’il se passerait si je mangeais la mauvaise, il s’était contenté de répondre « tu verras bien si tu meurs ou pas ». Encourageant ! Je savais qu’il y avait un piège… il y avait forcément quelque chose. Une couleur particulière ? J’essayais de me souvenir de tout ce qu’il m’avait dit, pendant qu’on était dans la forêt. Puis soudain, je me souvins. Un jour, il m’avait clairement dit que la grande majorité des baies n’étaient pas comestibles, et que si je ne voulais pas crever, il valait mieux que je n’en touche aucune. Peut-être qu’il n’y avait que ça finalement ? Il suffisait de dire qu’aucunes d’entre elles n’étaient comestibles…non ? J’ai tourné les yeux vers Serge, épuisé par nos entrainement, les yeux rouges gonflés par le manque de sommeil, les muscles endoloris d’avoir trop couru, marcher, sauter…. « Je vais vraiment finir par croire que tu me détestes, Serge ! »



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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeMer 9 Mai - 17:28

Jour #8

Skann semblait avoir changé; tant physiquement - car cette dernière semaine d'entrainement l'avait musclé, tracé des sillons de fatigue sur son joli visage, et de jolies empreintes sur ses mains - que moralement. Le Skann chahuteur et grande gueule avait un peu murit; en tout cas c'est ce qu'il lui semblait. Aujourd'hui, il ne râlait pas, tout impatient qu'il était de tâter du couteau. C'était sans aucun doute bien plus intéressant que de grimper à des arbres - le souvenir de ce jour là lui fit d'ailleurs lever les yeux au ciel - ou frotter des silex. Skann n'était pas ce qu'on pouvait appeler un bon élève. Il n'était ni sérieux, ni assidu, n'écoutait pas grand chose et préférait gueuler à la première occasion. Néanmoins, leur entrainement était assez sympathique et lui rappelait quelque peu ceux qu'il avait eu, lui même, à son âge; juste avant de faire les jeux… Soupirant, il fit la moue. Skann savait-il seulement dans quoi il s'embarquait ? sûrement que non; seuls les fous étaient près à se porter volontaires pour les Hunger Games. Un peu comme ça sœur, poussée par un désir malsain de compétition qui l'avait menée à sa perte. S'il avait pu revenir en arrière, vingt ans auparavant, il aurait peut-être fait quelque chose pour empêcher ça. Mais du haut de ses 17 ans, à l'époque, il n'avait pas réalisé dans quel merdier ils s'enfonçaient. Même à cette époque, il lui avait été difficile de comprendre pourquoi, alors qu'il espérait encore se réveiller de ce cauchemars debout tout seul sur l'estrade de l'hôtel de ville, certains s'engageaient d'eux même dans le massacre. Des fous; ou des désespérés, c'est la seule réponse qui lui était venue; aujourd'hui son point de vue n'avait pas grand changé. Après tout, il n'était pas totalement exclu que Skann soit complètement timbré.

Il le regarda faire, tendre son couteau, le porter près de ses yeux, plisser les paupières comme si cela avait une chance de le rendre plus précis… et lancer. "Oh bordel !" articulait-il avec mal, étranglé dans un fou rire. Plié, il mit quelques instants à se remettre du choc; écrasant un larme au coin de l’œil. "Alors toi t'es vraiment unique." Dans son genre, Skann était vraiment un prodige ! Pt'être qu'il arriverait à en abattre un ou deux au hasard dans l'arène, en lançant des trucs dans tous les sens… qui sait ! Il alla récupérer le couteau planté dans l'herbe à quelques mètres derrière, lui remettant dans les mains pour qu'il retente sa chance; avec, espérons-le, un peu plus de succès cette fois. "Bon, premier exercice : tu le lances dans le bon sens !" scanda-t-il dans un grand sourire.

"C'est vraiment l'excuse la plus débile que j'ai jamais entendu !" dit-il, s'adossant à la façade de pierres de la maison, haussant un sourcil, le regard sceptique. D'une, Skann était un incapable, clairement; Sergi n'avait pas rencontré beaucoup de jeunes aussi manchot que lui - cela dit il n'avait pas rencontré beaucoup de jeunes tout court-. De deux… il était vraiment obligé de s'envoyer à l’abattoir pour se prouver un truc aussi débile ? Sincèrement il pouvait tout aussi bien aller se faire bouffer par un ours dans la forêt pour plus d'efficacité. Roulant des yeux, il préféra ne pas penser à la réelle raison qui avait poussé Skann à vouloir se lancer dans le volontariat. Quelque soit l'argument qu'il lui donnerait pour justifier son choix, ce serait probablement complètement con. "Remarque, si tu sors ça pendant ton interview, en plus de ton lancé de couteau spectaculaire, t'auras peut-être le rôle officiel du bouffon des Hunger Games !", d'un sourire narquois, il le dévisagea longuement. "Bon… laisse moi te donner une raison moi égocentrique de les gagner ces foutus jeux." une moue traversa ses lèvres alors qu'il leva les yeux, cherchant une réponse convenable à offrir. Au fond, qu'elle satisfaction il y avait à gagner les Hunger Games ? très franchement, il ne voyait pas bien. "Si tu gagnes, ta famille n'aura plus jamais faim, froid, ni aucun tesseare à prendre. Vous vivrez confortablement pour toujours. Malgré tous les morts que ça implique, c'est un bon lot de consolation, te diront certain."

Pour sa part, il n'avait pas vraiment beaucoup profité de tous ces "privilèges" lié au statut de vainqueur. Au mieux, gagner les jeux ne lui avait apporté que des emmerdes; des insignifiantes : comme ne plus dormir sereinement; et des monstrueusement invivables, du genre Silver Flickerman. Mais peut-être que Skann trouverait bien plus de satisfaction que lui à être vainqueur. Après tout, il faisait parti des fous. Il le regarda reprendre son couteau, viser à nouveau, puis interrompre son geste pour se tourner vers lui. "Quoi encore…" "Et toi, Serge, dit-moi, qu’est-ce qui t’as poussé à devenir pacificateur ?". Il s'arrête, se tait un instant, le fixe, une grimace déforme alors ses lèvres. Il n'aimait pas repenser à ça; ces souvenirs là le rendait toujours maussade, sans doute parce qu'il préférait de loin cette vie là que celle qu'il avait aujourd'hui. Quand il y avait encore Mara. "Une femme." Maugréa-t-il dans sa barbe sèchement. "Et arrête de m'appeler Serge... c'est pas l'heure de la pause, remets toi au boulot."

Jour #16

"Mais magne toi… on va pas y passer la journée !" roulant des yeux, il s'appuya légèrement contre le coin d'un buffet, une tasse fumante à la main. L'air renfrogné, il tapotait frénétiquement sur l'émaille blanche du bout des doigts. Il semblait de mauvaise humeur; que dis-je, il l'était. Et pour cause, il venait de recevoir une missive du grand patron les invitant expressément à rejoindre le 11, qui je le rappelle n'était qu'à plusieurs heures interminables de train d'ici, après tout; tout ça pour venir se faire botter le cul. Très franchement, il n'en avait pas envie. Alors voir Skann passer 3 heures à réfléchir sur ses baies le foutait en rogne. Cela dit, il ne lui en fallait pas beaucoup non plus. "Je vais vraiment finir par croire que tu me détestes, Serge !" "Ah bah c'est pas trop tôt !" conclue-t-il dans un sourire en coin. C'est bien, il ne s'était pas laissé berner; il n'était peut-être pas si con tout compte fait. L'observant un instant, il trouva qu'il avait une sale gueule; fatigué, bouffi, tassé par la fatigue. Il était donc temps de ralentir un peu le rythme s'il voulait pouvoir faire les jeux en un seul morceau. Le but étant bien sur qu'il ne soit pas mort avant d'entrer dans l'arène. Le gratifiant d'une légère claque dans le dos, il récupéra les baies, les balançant à la poubelle. "C'est bien tu t'es bien démerdé." dit-il sans que, pour une fois, ça ne lui arrache la langue. Il lui tendit ensuite une tasse du liquide noir et chaud, fumant encore; ça lui permettra sans doute de rester éveiller les dix prochaines minutes. "Tiens au fait ! demain je serais pas là…" Croisant les bras sur son torse, il le considéra un instant, l'air goguenard. "Profites-en pour te reposer un peu; t'as une sale gueule."

Jour #24

Plus que 4 jours avant la Moisson. Les derniers entrainement avaient parfois poussé Skann dans ses derniers retranchements; mais il avait toutes ses nuits et ses matins pour se reposer. Le jour J avançait à grand pas sans que Sergei n'y prête vraiment attention; à vrai dire jusqu'à peu, il s'en fichait. Son marché avec Skann ne consistait qu'à l'entrainer; pas à le faire gagner. Il aurait son mentor, pensait-il. Oui mais voilà; beaucoup de choses s'était passé depuis ces 10 derniers jours: l'attaque du district 13; le rapatriement des rebelles au 2; et Silver. Mon dieu Silver, rien que d'y repenser il lui reprenait des envies de se jeter sous un des trains du capitole. Elle était venu pour lui annoncer deux "bonnes nouvelles" - passez moi l'expression - : d'une, il était pressenti à une (très attendu) montée en grade qu'il évitait depuis à peu près 5 ans car elle impliquait nécessairement leur mariage; de deux, le mentor du 9 accompagnant Nolan venait de casser sa pipe. Il allait donc se retrouver dans les prochains jours marié ET mentor. Autant vous dire clairement que ça n'était pas sa semaine.

Skann frappa trois coups à sa porte peu après midi, comme toujours. Aujourd'hui, il le ferait courir un peu, poser à nouveau quelques pièges, et s'entrainer à l'arme de poing. Rien de trop éreintant, il n'avait franchement pas envie de bosser, surtout qu'il devait lui annoncer la nouvelle. Ouvrant la porte, il tomba sans surprise sur le jeune homme. "Tiens Skann tu tombes bien; j'ai une bonne nouvelle pour toi" dit-il d'un ton cynique, montrant clairement son sarcasme. Un long sourire carnassier vint étirer ses lèvres. "Tu viens de perdre un de tes mentors. Ce qui implique que, du coup, tu m'auras moi."
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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeJeu 24 Mai - 16:30

J#8 ; Il rigolait, encore, encore, il se fichait toujours de moi. Je savais bien que j’étais pathétique et ridicule à essayer de lancer mon couteau dans le bon sens, mais c’était pas en rigolant comme ça qu’il allait m’encourager à faire mieux ! Bon, en même temps, c’était pas lui qui risquait sa vie comme un mongole dans l’arène. D’ailleurs… peut-être, que je lui expliquerai la vraie raison un jour. Ou peut-être qu’il la connaissait déjà, puisque les conneries que Silka et moi on faisait, tout le monde les connaissait. Quoi que, Serge n’était pas franchement le genre de type à écouter les ragots, qui s’intéressait à la vie des jeunes de son district. D’ailleurs, je commençais à me demander sérieusement comment j’avais fini par le convaincre de m’entrainer. Si je tenais plus de deux heures dans l’arène, ce serait probablement grâce à lui. Je savais que je l’exaspérais, je voyais bien ses yeux partir en l’air lorsque je faisais mon grincheux, mais j’espérais qu’au fond, il pourrait s’attacher assez à moi pour vraiment m’apprendre comment survivre. Pour l’instant, c’était pas gagné. Ca faisait déjà une semaine qu’il s’acharnait sur moi, et la moisson était dans moins de 3 semaines. Pourquoi est-ce que je n’étais pas venu le voir plus tôt ?

J’hésitais à lui poser la question. Je voulais vraiment savoir comment il avait gagné ces jeux… mais j’avais trop peur de sa réaction pour l’instant. Je le ferai avant de partir pour les jeux, comme ça au moins, s’il veut m’étrangler après, il faudra qu’il me suive jusqu’au capitole. Je lançai mon couteau une nouvelle fois, essayant de bien viser la cible, mais toute cette histoire me saoulait. Je savais très bien que j’étais nul, si je lançais un poignard de ce genre dans l’arène, j’étais à peu près sûr que j’arriverai à me tuer seul par accident.

Comme prévu, le petit couteau de Sergei tomba à plus d’un mètre de ce que je voulais réellement atteindre. Je fis la moue, énervé, désespéré. J’étais vraiment du genre à croire qu’on pouvait tout réussir du premier coup. Bon, au moins, il n’avait pas atterit derrière, je me rapprochais du but. Une nouvelle fois, la remarque de Serge m’éclata en plein dans la face. « C’est l’excuse la plus débile que j'ai jamais entendu, gngngngn » Non mais ! Beaucoup de pauvres rêvent de faire les jeux pour rapporter la gloire et se sentir important ! C’est juste que moi… j’étais capable de le faire ! Eux, c’étaient des peureux. Moi aussi, de toute façon, mais j’étais obligé. Pour le jeu. « Remarque, si tu sors ça pendant ton interview, en plus de ton lancé de couteau spectaculaire, t'auras peut-être le rôle officiel du bouffon des Hunger Games ! » hein ? Il se foutait de moi là, n’est-ce pas ? « Hé ! Je suis pas un bouffon ! » protestai-je d’une voix profondément véxé. Serge était vraiment méchant méchant. « Si tu gagnes, ta famille n'aura plus jamais faim, froid, ni aucun tesseare à prendre. Vous vivrez confortablement pour toujours. Malgré tous les morts que ça implique, c'est un bon lot de consolation » Je le regardai, sans sourire. « Ouais bhen tu peux toujours crever pour que je sorte ça pendant l’interview. Je leur raconterai la vérité, et si t’étais pas aussi… méchant ! peut-être que je te l’aurais dit aussi. » Visiblement, rien ne l’atteignait. Il avait juste l’air de me prendre pour un gamin minable. J’étais pas minable, hein ? « une femme » répondit-il à ma question suivante. Comme si c’était pas super vague comme réponse ! J’avais envie d’en savoir plus, mais il se renfrogna, et je vis bien que ce n’était pas le moment de le questionner sur ça. J’attrapai un autre couteau, qui arrive encore plus loin que mon précédent lancer. J’étais vraiment un cas désespéré. J’avais surement plus de chances de tuer quelqu’un avec mes dents.

J#24 ; Quatre jours, quatre minuscules jours… J’étais moins stressé que je l’aurai pensé, finalement. Avec l’entrainement de Sergei, je n’avais presque plus de temps pour voir Silka, alors j’allais chez elle la nuit, ou bien elle venait chez moi à cinq heures du matin… en tout cas, j’avais très peu de temps pour dormir, parce que, j’essayais de me donner une chance de gagner avec l’entrainement, et de l’autre côté je voulais profiter de mes derniers instants, au cas où j’y restais. Bref, comme pratiquement tous les jours depuis près d’un mois, je me rendis chez Sergei un peu après midi. Je n’aimais pas franchement les pacificateurs, et je n’oublierai jamais que les jeux avaient tué ma sœur, mais lui, il était plutôt cool, et je m’attachais un peu à lui. Je doutais par exemple fortement que Nolan m’aurait entrainé aussi sérieusement. Quel…blond ce mec ! Je frappai deux coups légers sur la porte énorme de l’énorme maison de Sergei. Il ouvrit, mais, il avait l’air un peu… bizarre, pas comme d’habitude en tout cas. Et d’un ton très sarcastique, il me balança ; « Tiens Skann tu tombes bien; j'ai une bonne nouvelle pour toi. Tu viens de perdre un de tes mentors. Ce qui implique que, du coup, tu m'auras moi. ». Whut ? J’ignore combien de seconde ce sont passées entre le moment où il m’annonçait la nouvelle et celui où je sautais dans ses bras, trop heureux. Ce n’était pas vrai, si ? Lorsque je me rendis compte que j’étais en train d’enlacer MON MENTOR comme s’il était le père noël, je le lâchai brusquement. Oui bon, je le connaissais maintenant, et je savais qu’il n’allait pas forcément apprécier ce geste. Mais j’étais trop content que ce soit lui, c’était trop cool cool coooool. « TROP COOOOOOL ! Pitié, dit moi que c’est Nolan qui est tombé d’un hotel de douze étages ? Pas l’autre, pas l’autre, elle a l’air cool aussi ! » Ouais, Nono, ça tête je pouvais pas la voir. Forcément, toutes les filles ici étaient toujours là « Oh mon dieu Nolan m’a regardé hiiiiiin trop biiiieeen », et Silka la première, alors j’avais des raisons de vouloir le frapper. J’aimerais bien lui ouvrir les yeux pour lui faire comprendre qu’il n’était rien d’autre qu’un blond débile qui avait laissé crever ma petite sœur. Elle ne pouvait pas comprendre. Bon, je n’allais pas non plus dire que la fille Felipine, ou un truc du genre était spectaculaire aussi. Mais si je pouvais avoir un des deux en moins, et Serge à la place, alors c’était parfait.

J#25 ; Trois jours… je commençais à me rendre vraiment compte de ce qui arrivait. Mon cœur battait plus vite, même si je m’étais déjà habitué à cette idée, et je commençais à me poser toutes sortes de questions dont il fallait que je me débarrasse, en trouvant des réponses. J’arrivai chez Serge, le cœur lourd, mais toujours heureux à l’idée qu’il soit finalement mon mentor. Je commençais vraiment à avoir des doutes sur cette participation aux jeux. J’entrai dans sa maison, comme si c’était devenu chez moi, et m’assis sur chaise de la cuisine. « Serge….Comment je fais si mon co tribut, c’est une fille que je connais ? Si c’est une de mes amies, si c’est quelqu’un que je deteste, si c’est la fille des meilleurs amis de mes parents, si c’est ma meilleure amie… je fais quoi, j’attends simplement que quelqu’un d’autre la tue ? Je dois faire attention à ce qu’elle ne me plante pas de couteau dans le dos à la dernière minute ? J’ai tendance à aimer tout le monde, à qui est-ce que je dois faire confiance dans l’arène ? Qui prendre comme allié ? Est-ce que je dois me jeter dans la corne, ou fuir ? Je sais bien que je n’y survivrai pas, mais j’irai pas bien loin sans armes et sans ressources dans l’arène… oh et imagine c’est un désert, ou le pôle nord, ou un truc en bonbons empoisonné…. Comme je vais faire hein ? »
Je n’avais toujours pas perdu cette habitude de l’appeler Serge, je savais bien qu’il n’aimait pas spécialement ça, mais je n’arrivais tout simplement pas à l’appeler Sergei. J’avais d’autres questions bien sûr, mais si je continuai, il allait oublier tout ce que j’avais déjà dit.

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MessageSujet: Re: sergei&skann ϟ how to save a life ★   sergei&skann ϟ how to save a life ★ Icon_minitimeLun 11 Juin - 11:59

Jour #8

"Des fois la vérité n'est pas vraiment bonne à entendre. Mais tu auras le temps d'y réfléchir d'ici là. On cherchera une bonne approche à prendre avec le public quand on sera avec ton ou ta styliste". Il regarda le couteau se planter dans le sol à quelque mètres de la cible, haussant les épaules. On pouvait pas être bon au premier ni au deuxième coup, les prochains jours seraient donc entièrement consacrés au maniement des armes. Il restait encore deux bonnes semaines avant le jour fatidique, pas de quoi le faire devenir un expert, mais assez de pratique (pour peu qu'il s'y mette assidûment) pour ne pas être la brebis égarée de l'arène. Récupérant le coutelas du bout des doigts, il vint lui rapporter patiemment. "Si ça te dis, tu vas passer plusieurs jours sur cet exercice, jusqu'à ce que tu atteignes la cible. Pas forcément en plein centre, mais juste assez pour que tu comprennes bien comment on vise". Puis, le plantant là, il passa la porte de la maison. De toute façon il n'avait pas très envie de faire la causette, surtout si c'était pour parler de Mara ou de tout autre souvenir peu réjouissant.

Jour #24

Quatre jours avant les jeux, l'ambiance au 9 devenait lentement extatique, la peur (d'habitude assez étrangère à ce district reculé, loin du capitole) s'était lentement répandu dans les foyers. Dans quatre jours, deux gosses allaient de nouveau être pioché arbitrairement, tirés au sort pour les jeux de la mort. Et lui, lui allait de nouveau être obligé d'assister à tout ça, en première loges qui plus est. Voilà 5 ans qu'il n'avait pas mis les pieds aux jeux, depuis la victoire de Nolan en réalité. Filipa étant indisposée pour ces jeux, cette retraite salutaire s'était achevée bien trop tôt à son gout. Mais si Skann gagnait, et même si les chances étaient minces, il pourrait à nouveau se délester de ce fardeau. D'ici là, il lui faudrait retourner au capitole, oir un tas de gamins mourir et supporter cette garce de Silver. Rien de très réjouissant.

C'est cette dernière qui était venu lui apprendre l'évènement alors qu'il rentrait tout juste des PK games. Il l'avait accueillit la nouvelle au moins aussi bien que si elle lui avait proposé un écartèlement en place public. Mais refuser un bon million de fois n'avait pas changé le verdict; il était donc passé en l'espace d'une demie seconde du statut de fiancé renfrogné à celui de fiancé dans la merde et de mentor officieux à mentor officiel.

Annoncer la nouvelle à Skann promettait d'être gratiné, aussi il préféra ne pas y aller par quatre chemins. Et la réponse fut à la hauteur de son appréhension puisqu'il lui sauta littéralement dessus, comme s'il venait d'apprendre l'existence du père Noël. Emprisonné comme une anguille entre les bras (très musclé"e") de son jeune élève, il pesta. "Eh oh mais ça va pas bien oui ?" soufflant entre ses dents dans un sourire sardonique, il lui fit lâcher prise. "T'as envie de mourir avant l'arène ou quoi ?" conclue-t-il d'un air amusé. "Non c'est pas Nolan, tu vas quand même devoir t'infuser ton meilleur ami", un sourire mesquin traversa ses lèvres à ces mots, alors qu'il s'occupa à défroisser sa veste. "C'est Filipa qui est malade. Du coup je la remplace pour ce coup ci et j'espère franchement que y'aura pas de deuxième fois." grogna-t-il en se frottant l'arrière du crâne. "Tu me montres un peu tes progressions un peu ? Que je vois si c'est vraiment perdu d'avance."

Jour #25

Trois jours, plus que quelques dizaines d'heure avant la moisson. Pour Skann, il n'était même plus question de surprise, ce n'était pas la peur d'être pioché qui hantait surement ses nuits; mais la certitude qu'il allait y aller quoi qu'il advienne. "Quelle idée" maugréa-t-il dans sa tasse de café hors de prix que Selena lui avait offert à leur dernière entrevue. Skann était sans doute masochiste de se porter volontaire, tout comme il l'était sans doute d'aimer l'avoir comme mentor. "Une femme"… c'était vraiment la pire excuse au monde, le genre de prétexte pourrit qu'il était capable de suivre, lui. Il releva ses yeux vers le jeune homme qui venait d'entrer. Il n'avait pas vraiment même allure qu'un mois plus tôt; il était même complètement changé. la peur se lisait dans ses yeux; il n'avait plus rien du gamin pédant et irresponsable qui avait frappé à sa porte 25 jours plus tôt. Sans doute avait-il enfin compris la merde dans laquelle il s'était embourbée. Mais après tout, il était toujours temps de faire marche arrière, de laisser quelqu'un d'autre être tiré et y aller à sa place. Peut-être qu'il allait renoncer au dernier moment, paralysé par son instinct de survie. Peut-être.

"Si c'est une fille que tu connais…" il grimaça, soupirant un peu. Il avait fait comment lui déjà ? Impossible d'oublier. "Si tu ne peux vraiment pas la tuer… laisse la se faire zigouiller par un autre. Mais tu ne survivra pas avec des bons sentiments. A toi de voir si tu veux rentrer vivant, ou non". Haussant les épaules, il termina le fond de sa tasse devenue froide, grimaçant de dégout. "Mais je pense qu'on devrait déjà voir qui sera ta co-tribut, avant de faire des scénarios rocambolesques. Pour le reste, on travaillera ensemble dans le train et pendant l'entrainement, d'accord ? En attendant, libère toi la tête, va passer du temps avec ceux que tu reverras jamais. On aura bien assez d'occasions de se voir tous les deux avant que tu entres dans l'arène." Il lui fit signe qu'il pouvait décarrer d'ici s'il en avait envie. De toute façon s'entrainer trois jours avant la moisson ne changerait rien, tout au plus il allait être crevé. "Et même si pour toi je sais ça revient à peu près à t'arracher les molaires une à une avec tes doigts, faudra quand même que t'écoutes un peu les conseils de Nolan. Après tout il a gagné lui aussi". Comme salu, il leva sa tasse vers le garçon, lui adressant un sourire amical, quoi qu'un peu inquiet.

"Et arrête de m'appeler Serge."

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