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 alex . i'm a bad boy

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alex . i'm a bad boy Vide
MessageSujet: alex . i'm a bad boy   alex . i'm a bad boy Icon_minitimeDim 1 Avr - 2:25




She’s a good girl, loves her mama
Loves Jesus and America too

Assis sur ma couchette, j'observais le plafond, le regard vide. Je réfléchissais. Je réfléchissais beaucoup ces derniers temps. Je me posais beaucoup de questions, mais je ne trouvais aucune réponse qui me satisfasse. Des réponses. C’était de ça dont j’avais le plus besoin en ce moment. Et d’elle. Alexiane me manquait. C’était plus qu’un fait, une évidence qui s’imposait à moi, jour après jour. Quelle torture de la savoir en vie sans pouvoir l’approcher. Sans pouvoir lui dire que j’étais vivant et que je serais toujours là pour elle, qu’elle était la seule chose dont j’avais besoin. Quelle supplice d’avoir la certitude que plus jamais je ne verrais son sourire, plus jamais je n’entendrais sa voix. D’être conscient que je ne pourrais plus jamais effleurer son visage à la peau si douce, prendre ses mains dans les miennes, sentir son odeur enivrante, sentir la chaleur de sa peau contre la mienne, son souffle chaud sur ma nuque. C’était toutes ces petites choses qui me manquaient, toutes ces choses auxquelles j’avais droit chaque jour, toutes ces choses dont je n’avais pas su profité pleinement et que la vie m’avait volé. Si l’enfer était ici, mon paradis se trouvait près d’elle. Mais moi, j’étais destiné à brûler dans les entrailles de la Terre.

Shes a good girl, crazy bout elvis
Loves horses and her boyfriend too

J’avais jamais osé lui dire que je l’aimais. Que j’étais raide dingue d’elle en fait. Qu’il n’y aurait qu’elle pour toujours, qu’elle était le soleil de mes nuits. Qu’avec elle, je me sentais plus vivant que jamais. Tant de temps perdu à redouter sa réaction, tant de temps perdu à être son meilleur ami alors que ma seule envie était de l’embrasser… « Merde ! » Du temps. C’est tout ce que j’avais maintenant. Du temps. Et des regrets. Il n’y avait rien de pire au monde que de sentir ce manque, ce gouffre profond qui s’étend du plus profond de votre âme à votre cœur. Ce manque qui vous rappelle qu’une partie de vous vous a été enlevé, qu’il est impossible de combler. C’était pire que la drogue, parce qu’on s’en relevait pas de ce manque. Mais, mon choix était fait. Je m’étais décidé la nuit dernière. Elle revenait des jeux. Je savais ce que c’était. J’avais traversé ça aussi. Tout ce dont on avait besoin après cet enfer, c’était de stabilité. De gens qui vous écoutaient, qui comprenaient votre situation et qui étaient en mesure de vous aider à vous relever. Je n’étais rien de tout ça. Je n’étais plus que l’ombre de moi-même, de la personne que j’étais, du meilleur ami qu’elle avait perdu et dont elle avait sûrement fait le deuil. A quoi bon lui faire du mal. A quoi bon lui dire que j’étais en vie, si c’était pour qu’elle retrouve une coquille vide, sans âme et sans cœur. Je ne pouvais pas lui faire ça. Je n’avais pas le droit de faire ça. Mon père me disait toujours que parfois, si on aimait vraiment quelqu’un, il fallait savoir le quitter. Parce que parfois, il faut savoir mettre ses désirs les plus chers de côté pour ceux qu’on aime. « Non, elle ne me manque pas. Je me fais des idées. Elle n’existe plus, et je n’existe plus pour elle. »

And Im a bad boy cause I dont even miss her
Im a bad boy for breakin her heart

Il fallait que je me change les idées. Que je bouge. Je pris mon arbalète, mon sac dans lequel se trouvait une bouteille d’eau et je sortis de la pièce. « J’vais chasser. Tu me suis et je te colle une balle entre les deux yeux, compris ? » Ces trois mots étaient adressés à la personne qui était chargé de me surveiller. Il acquiesça en déglutissant puis se dirigea à l’opposé de la direction que j’avais prise. Dans le coin, tout le monde me prenait pour un sociopathe capable de tuer de sang froid. Je ne leur en voulais pas. Comme je ne lui en voulais pas de faire son boulot. J’avais besoin de me retrouver seul, c’est tout. Mes hallucinations avaient repris de plus belle récemment et il arrivait que mes sens me jouent des tours. J’avais besoin d’être surveillé pour ne pas faire de mal aux autres et surtout pour ne pas trahir notre position. Encore une raison pour ne jamais l’approcher. J’étais dangereux. Pour les autres. Pour elle. Elle me hantait sans cesse. Je n’arrêtais pas de faire ce cauchemar. J’étais dans une pièce. Puis dans la forêt où se jouaient les jeux. Je tuais des gosses. Et elle était un de ces gosses. Il fallait vraiment que je me change les idées. Après une longue marche, je me retrouvais dans un endroit que je ne reconnaissais absolument pas. Je n’avais même pas songé à prendre une carte. Et encore moins à faire attention à là où j’allais. Mon esprit était occupé ailleurs. Alex. « Laisse-moi. » Il n’y avait personne. « C’est fini. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi. » Des larmes roulèrent sur mes joues. Je m’assis contre un tronc d’arbre après avoir laissé tombé mon arbalète et mon sac, puis enfouis mon visage dans mes mains, en sanglotant. Elle me manquait.

And Im free, free fallin
Yeah Im free, free fallin


Dernière édition par A. Reed O'Connell le Lun 16 Avr - 6:41, édité 13 fois
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Alexiane R. Hawthorne
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Alexiane R. Hawthorne
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MessageSujet: Re: alex . i'm a bad boy   alex . i'm a bad boy Icon_minitimeVen 6 Avr - 19:21

Le treize représentait une liberté que je ne connaissais plus. Je me surprenais à rêver d’une vie là-bas, dans les souterrains, à combattre notre gouvernement. Libre de mes mouvements, de mes gestes et de mes paroles, ce district m’attirait particulièrement pour goûter à une nouvelle vie. Je m’étais découverte des capacités au combat durant les Jeux, je pourrais être une très bonne soldate. Et ma haine envers le gouvernement actuel s’était accentuée un peu plus tandis que j’étais enfermée dans une luxueuse chambre d’hôtel en attendant un possible retour au district onze. Malgré tout, même si je rêvais plus que quiconque de voir tomber Snow, je savais pertinemment que c’était impossible. En tant que gagnante des Jeux – de la dernière édition en date qui plus est – j’étais constamment surveillée, je ne pouvais donc pas me permettre de tout laisser derrière moi pour rejoindre le rang des rebelles. C’était tentant pourtant, et ma curiosité grandissait chaque jour un peu plus. Qu’avais-je à perdre ? Plus rien ne me retenait au district onze. Les jeux m’avaient tout pris. Mon frère osait à peine croiser mon regard et m’adresser la parole, mes rares amis avaient désertés du jour au lendemain, et … même Reed n’était plus là pour me rassurer face à mes idées noires.

Reed. Mon cœur se serra à ce prénom. Il était la principale raison de mon envie d’échapper à ma vie quotidienne pour rejoindre les ruines du treizième district. Ce n’était pourtant pas gagné. Quelques mois auparavant, je considérais Coin et ses fidèles comme des cafards à éliminer, qui mettaient la vie de tout le monde en danger en luttant contre un gouvernement qui ne succomberait jamais. À vrai dire, je le pensais toujours. Je n’approuvais pas leurs méthodes, mais qu’importe. Reed était en vie. Là-bas, parmi eux, quelque part dans les souterrains. Il est en vie. C’était la seule chose qui occupait mon esprit. Depuis que Kathleen me l’avait avoué lors de notre récente conversation, mes idées avaient radicalement changées. Je devais le rejoindre. Tant pis si j’avais hâte de retourner au district onze et de tenter de vivre comme avant, tant pis si je risquais ma vie à rejoindre le treize, tant pis si le gouvernement n’approuvait pas. Je devais le retrouver, et c’était la seule chose qui m’empêchait de me foutre en l’air.

Voyager entre les districts était chose facile pour une gagnante. Il suffisait d’inventer une raison stupide comme une visite dans une usine, ou une rencontre avec un maire quelconque. Et puis en cas d’interrogations trop poussées, je me rendrais au treize à pied, le onze n’était pas particulièrement loin des ruines. Cela me prendrait peut-être des jours voir des semaines, mais j’étais suffisamment têtue pour m’exécuter. Heureusement, comme je l’avais prévu, on ne refuse rien à un vainqueur. Encore moins si elle est la dernière en date. Probablement le seul avantage d’avoir participé à une boucherie comme les Hunger Games. De plus, le chauffeur que l’on m’avait attitré est l’un des rares Pacificateurs … normal du district. Ceux du onze sont réputés pour être particulièrement barbares et sanguinaires, le genre à prendre leur pied qu’en découpant des pauvres citoyens. En échange de quelques pièces, il avait accepté de me déposer aux alentours de la frontière du treize et de garder le secret. Je m’enfonçais dans la forêt, sans réellement savoir à quoi m’attendre.

Partir ainsi sur un coup de tête était probablement l’idée la plus stupide que je n’aie jamais eu. Je ne connaissais absolument pas le district treize, et la dernière fois que je m’y étais rendue, je m’étais perdue. Ce n’était vraiment pas malin. Et si des mutations génétiques rôdaient dans le coin ? Et si des rebelles me prenaient pour un danger ? Et si des Pacificateurs effectuaient une ronde dans les alentours ? Je soupirais en me reconcentrant sur mon véritable objectif. Retrouver Reed. Il était probable que mes recherches ne donnent rien, mais je gardais un infime espoir. J’avais perdu toute notion du temps en m’imaginant toutes sortes de retrouvailles. Et s’il ne se souvenait pas de moi ? S’il me détestait ? Le chemin que j’avais parcouru pouvait s’avérer être une grande erreur. Il était possible que je le regrette. Mais je n’en n’avais rien à faire. Même les pires scénarios ne parvenaient pas à me dissuader d’abandonner mes recherches. Je ne savais pas où j’étais. Je ne savais pas même si j’étais proche des souterrains ou non. Je marchais juste à l’instinct, espérant de toutes mes forces une coïncidence me permettant de me retrouver face à Reed. La chance s’était montrée à mes côtés ces derniers mois, pourquoi pas aujourd’hui ? Au bout de quelques heures de marche qui ne menait à rien, j’hésitais à rebrousser chemin. Je n’avais croisé personne, et je prenais cela pour un signe. Faut croire que ce n’était pas aujourd’hui que j’aurai le plaisir de prendre mon meilleur ami dans mes bras et de lui dire tout ce que j’avais sur le cœur. Je détournais les talons, changeant de direction, essayant tant bien que mal de me repérer dans ces hectares entiers d’arbres. Je n’avais fait qu’une dizaine de pas quand une voix se fit entendre au loin. Ce n’était que de simples murmures à mes oreilles, je n’étais pas sûre qu’il s’agissait d’un être humain. Mais malgré moi, je me mis à courir en direction de ce bruit inconnu.

Au fond de moi, j’espérais. J’espérais me retrouver face à lui, ou alors face à quelqu’un pouvant m’indiquer où se trouvait Reed. Les branches râpèrent mes bras, mes jambes, tandis que je perdais mon souffle à force de courir à travers les arbres. Une nouvelle fois, c’était mon instinct qui me dictait le chemin à prendre. Je courais, je courais sans même savoir si un jour j’arriverais à destination. Les arbres défilaient et se ressemblaient tous, et je commençais à perdre patience, jusqu’à ce que je découvre enfin une silhouette adossée à un arbre. Je m’arrêtais net dans ma course, manquant de tomber par terre, tandis que j’examinais la personne qui me faisait dos. Quatre ans nous avaient séparés, mais je pouvais reconnaître ces cheveux entre mille. « Reed ! » m’exclamai-je, essoufflée, peinant à tenir sur mes deux jambes. Malgré tout, je tenais bon et m’avançait en sa direction. « Reed, Reed, c’est toi ? » À vrai dire, je le savais, je savais que c’était lui. Mon cœur battait à vive allure, et je n’étais pas sûre de tenir debout encore longtemps. « À … à qui tu … tu parlais ? » balbutiai-je, complètement sous le choc, tremblante, mais n’attendant qu’une chose : qu’il me fasse face afin d’enfin réaliser l’ampleur de la situation.
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MessageSujet: Re: alex . i'm a bad boy   alex . i'm a bad boy Icon_minitimeVen 6 Avr - 21:12

« Montre-moi ton bras. » « Non. » « Montre-moi ton bras sombre crétin, j’veux juste t’aider ! » « J’ai pas besoin de ton aide. » « Et je ne te demande pas d’en avoir besoin, je te demande de me montrer ton bras ! » A contrecœur, je tendis ma main à la jeune fille qui me faisait face l’air de me défier. Je n’avais jamais pu l’apprécier, non pas que j’avais quelque chose contre elle, mais nos parents se détestaient depuis la nuit des temps, comment en aurait-il pu être autrement pour nous ? « Ça va, tiens, regarde et touche autant que tu veux ! Mais j’te préviens, c’est la dernière fois ! » Alexiane roula des yeux l’air de penser « Ah ces hommes ! » puis prit mon bras délicatement. Tandis qu’elle l’examinait –la chaleur de sa peau contre la mienne me faisait un étrange effet-, je la regardais attentivement. Elle était plutôt jolie en fait. Même diablement jolie. Mais il était hors de question que je lui dise ça un jour. Pas même en rêve. « Je pense que ce n’est pas encore infecté mais, si tu ne fais rien, ça sera sûrement le cas d’ici demain. » Effectivement, ma blessure allait sûrement s’infecter. Rien d’insurmontable. J’allais sûrement avoir mal pendant quelques jours, au plus une à deux semaines, puis la douleur allait s’estomper d’elle-même. De toute façon, mes parents n’avaient pas suffisamment de moyen pour me prodiguer les soins nécessaires à ce genre de blessures. D’ailleurs, s’ils avaient eu suffisamment de moyen, je ne serais jamais allé à cette foutue partie de pêche et je ne me serais jamais fait mordre par cette saleté de poisson. Je ne connaissais rien à la pêche et encore moins aux poissons, mais il fallait bien que ma famille puisse se nourrir. Sans moi, et avec ce que gagnait mon père, nous serions morts de faim depuis longtemps. « Je vais aller te chercher quelques herbes broyées. Tu n’auras qu’à les étendre sur ta blessure afin de calmer la douleur. » Mon regard passa de mon bras au visage d’Alexiane, puis à nouveau sur mon bras. Il n’était pas très beau à voir. Il avait pris une teinte rougeâtre qui ne laissait présager rien de bon et faisait à présent trois fois la taille de mon autre bras. En temps normal, je n’aurais refusé pour rien au monde, surtout que la douleur commençait sérieusement à se faire sentir, mais en ce moment même, mon cerveau pesait le pour et le contre. Si j’acceptais, j’allais avoir moins mal et la guérison prendrait beaucoup moins de temps. Mais j’allais avoir une dette envers elle et ça, je ne pouvais m’y résoudre. Mon regard inquisiteur alla se braquer à nouveau sur son visage. Pourquoi voulait-elle m’offrir son aide ? On ne s’était jamais entendu et il s’agissait bien des premiers mots que nous échangions depuis notre plus jeune âge. Pourtant, nous étions voisins. « Non. » Alors qu’elle partait en direction de sa maison, Alex se figea puis se tourna vers moi, l’air étonné. « Non, j’veux pas de tes herbes ou j’sais pas quoi. J’comprends même pas c’que tu me veux. Tu sais très bien que nos parents se détestent alors… Pourquoi tu fais ça ? » C’était vrai, je ne comprenais pas pourquoi elle faisait tout ça au fond. Je ne comprenais pas ce qu’elle avait à y gagner, ni même ce que je pourrais lui offrir en retour. Je ne l’avais jamais aidé pour quoique ce soit et elle ne me devait absolument rien. Nos familles non plus avaient pris soin de ne jamais avoir de contact entre elles, sauf pour se lancer des insultes en pleine figure. « J’ai rien à te donner moi et j'ai pas envie de te devoir quelque chose. » Je la regardais fixement. Son visage avait quelque chose d’unique. Quelque chose qui me fit penser à cet instant –et je m’en voulais d’avoir pensé ça !- que la perfection pouvait être surpassé. Ses traits étaient gracieux, son expression douce et déterminée à la fois. Je me demandais même si un jour je pourrais effacer cette image de ma tête. Le sourire qui s’étira sur ses lèvres finit par me convaincre que non. « T’es complètement idiot ma parole mais, je t’aime bien. » Elle s’avança vers moi l'air amusé, en riant –un rire si pur qu’il résonne encore aujourd’hui dans mes oreilles- et me frappa d’une petite pichenette sur l’épaule. J’avais fini par accepter les herbes…

°°°
« Reed ! » Une voix douce et mélodieuse vint jusqu’à mes oreilles et m’extirpa de ma léthargie. Des larmes chaudes roulaient encore silencieusement sur mes joues. Encore une hallucination. Elle était sûrement due à ce souvenir qui m’était revenu pour je ne sais quelle raison… En effet, je ne m’étais encore jamais remémoré ma rencontre avec Alex depuis que j’étais arrivé ici, au district treize. Près de quatre ans. Pourtant, il avait suffit à calmer mes angoisses les plus profondes. Ma respiration avait repris un rythme normal. Mon rythme cardiaque se faisait plus lent, presque mélodieux pour qui tendait l’oreille. Mais mes pensées étaient toujours hantées par la seule personne qui avait su habiter mon cœur. « Reed, Reed, c’est toi ? » Encore une foutue hallucination. Décidément, je ne serais jamais tranquille. Il fallait que je fasse avec pour le restant de mes jours. Pourtant, cela n’avait rien d’agréable. Essayer d’oublier quelqu’un en sachant qu’il vous hantera pour le restant de vos jours… Je ne souhaitais à personne ce genre de tortures, pas même à mes pires ennemis. « A… à qui tu… tu parlais ? » « A toi. » J’avais répondu machinalement, sans même réfléchir. J’avais reconnu à présent très clairement la voix d’Alexiane. Elle s’était faite plus pressante et plus proche. Plus proche. Un éclair de stupéfaction traversa soudain mon esprit. Et si elle se tenait vraiment là, derrière moi, me suppliant de me retourner ? Non, ce n’était pas possible. Comment aurait-elle pu me retrouver dans les ruines du district treize, là où moi-même je m’étais perdu. Il devait sûrement s’agir d’une nouvelle hallucination qui me rongeait l’esprit. Une nouvelle perversion de mon cerveau pour me faire céder à la panique et la peur. Pourtant, quelque chose au plus profond de moi me disait de me retourner, quelque chose que je ne saurais expliquer. Sans plus y penser, je me levai alors doucement, m’appuyant sur mon arbalète. Le jean que je portais était sale à présent et mon t-shirt moulant mes muscles saillants ressemblait à une serpillère. A croire que je m’étais roulé par terre. Des pensées floues envahissaient mon esprit. Et si elle était bien là ? Non. Je ne pouvais décemment pas me permettre de nourrir de tels espoirs. Une fois debout, je regardai autour de moi. Personne à l’horizon. Puis dans une dernière lueur d’espoir, je me retournai. Et le choc fut si grand que j’en perdis mon souffle pendant quelques instants. Elle était là. Alex. Alexiane Hawthorne, plus vraie que jamais. Plus belle que dans mes rêves les plus fous. Mon cœur ne fit qu’un bond dans ma poitrine puis sembla sur le point de me lâcher, avant de repartir de plus belle. Et si ce n’était encore qu’une illusion ? Non, ce n’était pas possible, elle n’aurait pas l’air si… réelle. Je m’approchai. Je n’étais plus qu’à une dizaine de centimètres d’elle à présent et je sentais son souffle chaud sur mon torse. Elle semblait essoufflée. Avait-elle couru ? Avait-elle fui quelque chose ? Étions-nous en danger ? Toutes ces questions me traversaient l’esprit sans même effleurer le peu de bon sens qu’il me restait encore. Elle était là, debout devant telle la statue d’une divinité grecque que l’on ne se lasserait jamais d’observer. Ses yeux croisèrent les miens et je me sentis comme électrocuté, foudroyé par des milliers de sentiments contradictoires en moment auxquels je ne faisais pas attention. Je tendis ma main doucement et l’instant qui sépara celle-ci de son visage me parut être une éternité. Sa peau était douce comme la soie. Elle avait changé. Ce n’était plus la jeune fille de mes souvenirs, c’était une femme, une vraie femme. Je fixai le moment une dernière fois dans ma tête comme s’il s’agissait de la dernière fois que je la voyais, puis mon visage s’approcha doucement du sien jusqu’à ce que mes lèvres entrent en contact avec les siennes…


Dernière édition par A. Reed O'Connell le Lun 16 Avr - 4:21, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: alex . i'm a bad boy   alex . i'm a bad boy Icon_minitimeLun 9 Avr - 23:34

En vie. Il était en vie. Cela me paraissait toujours aussi réel, bien que Kathleen m’ait assuré que ce soit le cas. Je ne l’avais pas encore vu de mes propres yeux. Elle pouvait avoir confondu avec un autre tribut du district onze. Et si elle s’était trompée ? Et si Reed était bel et bien mort et enterré ? Comment réagirais-je si tel était le cas ? Probablement de la même manière qu’à sa mort. Très mal. Et je serais probablement d’humeur autodestructrice. Je me raccrochais à lui, il était ma bouée de sauvetage. L’idée de le savoir vivant m’aidait à tenir face aux cauchemars et aux hallucinations dues aux Jeux. J’avais perdu énormément durant les Jeux, et je ne supporterais jamais de le perdre à nouveau. Je me détruirais probablement si Kathleen s’était trompée.

Je me souvenais de sa mort comme si c’était hier. J’étais sur la grande place à visionner l’écran géant qui retransmettait les Jeux. Il ne restait plus beaucoup de concurrents en lice sur les vingt-quatre. Mes espoirs grandissaient jour après jour. J’étais pratiquement sûre qu’il allait revenir à la maison. Reed s’était hissé plus loin que certains carrières. Il pouvait facilement battre ses adversaires et rentrer. Et quand ce serait le cas, je ne comptais pas laisser ma chance filer à nouveau. Je lui parlerais. Je lui dirais qu’il n’est peut-être pas qu’un simple ami et que son absence me tuait à petit feu. Il reviendrait. C’était certain. Il était fort. Plus fort que d’autres. Plus intelligent qu’eux. Plus apprécié. Il ne pouvait pas être tué. Je refusais d’envisager cette possibilité. Malgré tout, je regardai l’écran avec crainte. Le fameux Festin à la corne d’abondance allait avoir lieu dans quelques instants. C’était le passage décisif pour la fin des Jeux. En général, les tributs s’entretuaient à ce moment-là, et le vainqueur était déclaré quelques minutes après. Je croisais les doigts jusqu’à y couper la circulation sanguine. Je savais qu’il avait sa chance. C’était Reed après tout. Il y arriverait. Les images défilaient les unes après les autres, mais Reed était toujours en vie. Je ne prêtais même pas attention aux combats qui se déroulaient autour de lui. Il était toujours là. Il résistait, et c’était le plus important. Ses adversaires tombaient les uns après les autres. Ils n’étaient plus beaucoup. Je sentais une forme d’apaisement m’envahir à l’idée de prochainement le revoir. Ma respiration s’accéléra brusquement dès que je compris qu’il était face à de véritables psychopathes. Je n’avais pas fait attention à eux. Ils avaient tués sans grande pitié, mais ils avaient l’air tellement … ailleurs. Ils ne me semblaient pas représenter un quelconque danger pour Reed. J’aurai dû être moins confiante. Moins sûre de le revoir. Peut-être que si je mettais mise tout de suite dans le crâne l’idée qu’il ne reviendrait probablement jamais… Ils étaient vingt-quatre. Vingt-quatre. Ça ne laissait pas beaucoup de chance. Et soudain, tout s’écroula. Lui qui s’était tant battu, semblait absent. Un type à la tête de sociopathe lui fonçait dessus, et Reed ne semblait pas réagir. Mon souffle se coupa, et je priais pour qu’il réagisse au plus vite. J’eus la nausée. Mes jambes ne me tenaient plus. Avery du me prendre par le bras afin que je reste debout. Tout s’est passé si vite. Il lui fonçait dessus. Une lance. Le corps de Reed transpercé. Un cri m’avait échappé, et les gens s’étaient retournés sur moi. Des larmes coulèrent le long de mes joues sans jamais m’arrêter. Je me sentais mal, incroyablement mal. Une partie de moi était morte ce jour-là. Je m’étais effondrée dans les bras d’Avery, le visage mouillé, la gorge brulée par les sanglots que je tentais de retenir, et les jambes chancelantes sous le poids de l’horreur que je venais de voir. Je m’étais évanouie avant qu’il me ramène chez nous.

« A toi. » Je restai silencieuse durant plusieurs secondes. Je ne comprenais pas. À vrai dire, j'avais perdu toutes mes facultés à réfléchir. J'étais totalement bouleversée et perdue. Je savais que Reed était en vie, là, quelque part au treize. J'avais imaginé de nombreux scénarios concernant nos retrouvailles. Mais là, c'était différent. Il se trouvait bel et bien face à moi. Ce n'était pas un rêve comme j'en avais tant fait. Ce n'était pas une hallucination post-jeu. C'était la réalité. Reed était qu'à quelques centimètres de moi. En vie. Il respirait, alors qu'il y a encore quelques semaines je n'aurai jamais cru une telle rencontre possible. Je m'avançais toujours plus en sa direction, et j'attendais le moment fatidique où il se retournerait. Il se leva, et cela me parut durer une éternité avant qu'il se retourne enfin. Mon cœur battait soudainement plus fort. Je peinais à respirer correctement, et ma tête semblait tourner. Je tremblais de plus belle alors qu’il s’approchait de moi. Je le détaillais, je n’arrivais à faire que cela. Il n’avait plus rien à voir avec le jeune garçon que j’avais quitté voilà des années. Il avait grandi, il s’était musclé, et son visage avait changé. Mais malgré tout, il restait le même. Il était toujours aussi séduisant, à tel point que mon estomac se serra à sa vision. Il avait beau être mon meilleur ami, je l’avais toujours trouvé incroyablement charmant. Je ne me lassais pas de le regarder. Il m’avait tant manqué. J’avais une irrésistible envie de le prendre dans mes bras et de ne jamais desserrer ma prise autour de son corps. Il continua de s’avancer, briser les derniers centimètres qui nous séparaient. Je fermais les yeux au contact de sa main sur son visage. Cela m’avait tellement manqué. Je ne savais pas quoi dire, je ne voulais pas briser ce moment. Je voulais m’en souvenir toute ma vie, le souvenir de nos retrouvailles. Son visage s’approcha du mien, je retenais ma respiration, et me cœur se mit à battre plus fort que de raison, à tel point que je crus qu’il allait exploser. Ses lèvres virent toucher les miennes, et je manquai de m’évanouir. Des frissons parcoururent mon épiderme tout entier. Je passai mes mains autour de son cou pour le sentir au plus près de moi. Je prolongeai son baiser, je ne voulais pas quitter la douceur de ses lèvres. Je me sentais incroyablement bien, j’avais l’impression de revivre. Même dans mes rêves les plus fous, nos retrouvailles n'auraient pas été aussi parfaites. Une chose était certaine, je ne voulais plus jamais être séparée de Reed. J'avais besoin de lui dans ma vie, plus que quiconque. Je resserrai mon étreinte une nouvelle fois, afin de sentir son corps près du mien. Je l'embrassais avec une passion qui m'était inconnue. Je n'avais jamais ressenti de sentiment aussi fort envers quelqu'un. Je ne voulais pas séparer mes lèvres des siennes, mais j'avais également beaucoup de questions à lui poser sur ce qui s'était passé durant les années où nous avions été séparés. Je dû lutter contre moi-même pour quitter ses lèvres et mon coeur battait toujours excessivement. Une nouvelle chaleur avait envahi mon corps tout entier. Je fis glisser mes mains jusqu'à son cou et je reculais de quelques centimètres afin de plonger mon regard dans le sien. « Tu m'as tellement manqué. » dis-je dans un soupir. « Reviens au district onze. Rentre à la maison avec moi, Reed. » Je le suppliai presque. S'il refusait, j'étais prête à rester au district treize. Je ne raisonnais pas correctement et je savais pertinemment qu'il lui était impossible de rentrer au onze, même s'il en avait envie. Il était censé être mort après tout. Tout le monde le pensait enfoui six pieds sous terre, et sa réapparition était impossible.
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alex . i'm a bad boy Vide
MessageSujet: Re: alex . i'm a bad boy   alex . i'm a bad boy Icon_minitimeJeu 12 Avr - 5:31

Je mis un genou à terre, puis l’autre. J’avais mal, affreusement mal. Je vivais mes derniers instants. Mes yeux s’attardèrent sur les derniers détails qui m’entouraient. Les gamins –mes concurrents- s’entretuaient sans aucune pitié. Il y avait du sang partout et les cadavres ne cessaient de s’empiler les uns sur les autres. Le ciel s’assombrit soudainement, mais personne ne sembla le remarquer dans le bruit assourdissant du fer s’entrechoquant. J’étais sur le point de mourir. Je sentais mon corps me lâcher au fur et à mesure que je me vidais de mon sang. Je me sentais étrangement serein. Cet horrible cauchemar touchait définitivement à sa fin. Je pourrais bientôt rejoindre les milliers de mes semblables qui avaient combattu vaillamment dans l’arène pour le salut de leurs âmes. La lance m’avait transpercé de part en part. Je sentais le vent s’engouffrer dans ma plaie béante, et cela me faisait atrocement souffrir. Ma vision se troublait et avec elle mes quatre autres sens commençaient à me lâcher. Autour de moi, les cris se faisaient de plus en plus lointains. Un arrière-goût métallique –du sang- s’était insinué dans ma bouche. Je m’étais préparé à ce moment depuis le jour où j’avais foulé l’arène. J’avais tant de fois imaginé ce moment, j’avais rêvé de tant de façons de quitter ce monde, toutes plus spectaculaires les unes que les autres, que j’étais presque déçu de la tournure qu’avait pris les évènements. Je voulais marquer l’histoire de Panem d’une trace indélébile, mais je désirais ardemment que les gens se souviennent d’Andrew Reed O’Connell et non pas du tribut du district onze mort aux jeux faute d’avoir été plus sanglant et cruel que les autres. « Je… sssuui… dés…olé… » Un murmure à peine audible, destinée à une personne qui ne l’entendrait probablement jamais, voilà le son qui avait quitté ma gorge. A quelques mètres de moi, les tributs se battaient toujours avec hargne. Ils étaient assoiffés de sang et de victoire. Une seule chose comptait pour eux : vivre. Ils avaient perdu toute part d’humanité. Ils n’étaient plus que des bêtes, des bêtes habités par une force qui les dépasse et qui les pousse à se battre jusqu’à la mort. Et dans mon dernier souffle... « Alexiane… »

°°°
Je n’avais jamais rien ressenti de tel de toute ma vie. Ce baiser était si passionnée que je ressenti mes poils se dresser sur chaque centimètre carré de ma peau. Mon cœur battait à tout rompre et je le soupçonnais parfois de vouloir me lâcher en route. C’était du bonheur à l’état pur, brut, volcanique. C’était mieux que tout. Mieux que la liberté, mieux que la vie ! Ses mains autour de mon cou, la douceur de ses lèvres contre les miennes, nos corps enlacés comme s’il ne faisait qu’un. C’était mieux que dans mes rêves les plus fous, au-delà de toutes mes espérances. Je ne voulais plus jamais quitter ses bras, je voulais figer ce moment à jamais et demeurer ici, avec elle, jusqu’à ce que la mort nous sépare. Je n’avais jamais rien ressenti d’aussi fort, d’aussi puissant pour quelqu’un et j’étais sûr de ne plus en être incapable. Elle était mon âme sœur, ma moitié, tout ce dont j’avais besoin pour être heureux. Sans elle, je n’étais rien qu’une coquille vide, une âme en peine errant sans but dans les entrailles de l’enfer. J’aurais aimé que ce moment dure une éternité, qu’il n’y ait plus que nous sur terre. Mais ce n’était pas possible… Ce qu’elle me dit me fit l’effet d’un coup de poing dans le ventre. J’eus le souffle coupé par l’émotion. Lui répondre qu’elle aussi m’avait manqué ne serait qu’un euphémisme incapable d’exprimer le gouffre que je sentais grandir en moi chaque jour la séparant de moi. Aucun mot ne serait assez fort pour exprimer le manque qui m’avait habité ces dernières années. Aucun mot ne pourrait lui faire comprendre qu'elle était toute ma vie, que sans elle je n’étais rien. Je préférai donc ne rien répondre, la serrant dans mes bras aussi fort que son corps frêle le permettait tandis qu’elle me demandait de rentrer avec elle au district onze. Sa proposition était alléchante. Pendant un instant, je me pris même à rêver d’une vie normale. J’imaginais l’enfant prodigue de retour au bercail, après avoir miraculeusement survécu aux jeux. La joie de mes parents lorsqu’ils me verraient, puis je nous voyais quelques années plus tard, Alexiane et moi, mariés, habitant la maison abandonnée qui surplombait l’endroit où nous avions échangé nos premiers mots. J’imaginais nos enfants s’amusant dans le jardin, avec notre vieux chie. Je voyais une vie normale, miséreuse, mais heureuse. Une vie à laquelle je n’aurais plus jamais droit. « C’est impossible, Alex… Et tu le sais. » Mes propres mots m’arrachèrent une grimace. Oui, elle le savait. Elle savait pertinemment que je ne pouvais rentrer chez moi, comme si de rien n’était. J’étais censé être mort, bon sang, et personne ne pouvait comprendre cela mieux qu’elle. Si je rentrais, ce n’était pas seulement moi que j’allais mettre en danger, mais tous les jeunes tributs sauvés par ce district, mes parents et surtout, elle. Mon désir le plus cher était d’être avec Alex pour toujours, mais je savais pertinemment que je ne pourrais jamais y avoir droit tant que ce gouvernement existerait. Pourtant, je le désirais ardemment, je le désirais plus que tout au monde. Je voulais me réveiller à ses côtés chaque matin, entendre son rire mélodieux chaque seconde de ma vie. Je voulais partager mes peurs et mes craintes avec elle et lui dire chaque jour à quel point je l’aimais au creux de l’oreille.

« Et tu ne peux pas rester avec moi non plus. Tu as gagné les jeux, tu n’es plus la petite inconnue du district onze. Au moins pour toute cette année… » Mes propres paroles me faisaient un mal de chien. Il était difficile pour moi d’être si proche d’elle, et si loin à la fois. « Mais… Je voulais te dire quelque chose avant tout. » Mon cœur se mit à battre plus rapidement qu’il ne battait déjà, si cela était encore possible. « Je… J’ai toujours voulu te le dire en fait, mais je n’en ai jamais eu le courage… » Je marquai un temps de pause, cherchant mes mots. « Je t’aime. Je t’aime plus que tout au monde Alexiane, et tu es ma seule raison de vivre. Ces années loin de toi ont été un véritable enfer, et je ne veux plus jamais te quitter. Je mourrais pour toi, Alex. » Et c’était vrai. J’aurais pu mourir pour elle. J’aurais tout donné, jusqu’à mon dernier souffle. J’aurais vendu mon âme au diable si cela avait été nécessaire. Aujourd’hui encore je m’en souvenais comme si c’était hier. Elle était la dernière personne à laquelle j’avais pensé avant de mourir. Tout ce que nous n’avions pas eu le temps de vivre, à tout ces beaux moments qui nous avaient été volés, cette promesse que je n’avais pu tenir, à tout ces non-dits qui le resteraient jusqu’au jour… jusqu’au où elle me remplacerait par quelqu’un d’autre. Un nouveau meilleur ami peut-être. Quelqu’un de plus fort que moi, de meilleur que moi. Quelqu’un qui ne mourrait pas aux jeux et qui pourrait tenir ses promesses. Peut-être même quelqu’un pour qui elle aurait les mêmes sentiments que j’avais nourri à son égard. L’évocation de cette idée suffit à me glacer le sang. Je ne pouvais l’imaginer dans les bras d’un autre, je ne pouvais espérer qu’elle trouve un jour le bonheur auprès d’un homme autre que moi. C’était peut-être égoïste de ma part, mais j’aimais Alexiane d’un amour inconditionnel, sans commune mesure. Ce que je ressentais pour elle était bien trop fort pour pouvoir être décrit. La simple évocation de son prénom suffisait à emballer mon cœur de joie. Et d’amertume. Car je savais que je ne pourrais jamais lui offrir la vie qu’elle méritait. Je ne pourrais jamais la protéger de tous les dangers que nous réservait ce pays. Je ne pouvais la forcer à vivre dans un sous-terrain, attendant le jour où les pacificateurs viendraient nous cueillir comme des fleurs au printemps. Non, je ne pouvais pas.
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Alexiane R. Hawthorne
DISTRICT 11
Alexiane R. Hawthorne
△ correspondances : 11154
△ points : 75
△ multicomptes : hunter, pepper-swann (leevy, ivory)
△ à Panem depuis le : 08/05/2011
△ humeur : indifférente
△ âge du personnage : vingt-deux ans
△ occupation : mentor


can you save me?
statut: célibataire, coeur occupé par un revenant
relationships:


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MessageSujet: Re: alex . i'm a bad boy   alex . i'm a bad boy Icon_minitimeSam 21 Avr - 17:26

Et si tout cela n'était qu'une hallucination parmi tant d'autres ? Si ce n'était qu'une image fictive inventée de toute pièce par mon esprit ? J'avais tout de suite compris que cela n'était pas le cas, que Reed était bel et bien en vie devant moi, mais mon esprit vagabondait ailleurs, de nombreuses pensées l'inondaient. C'était ... c'était trop précis pour que cela soit faux. Mais si cela l'était ? Je me remettais à douter, les hallucinations ayant fait partie intégrantes de ma vie ces derniers mois. J'avais régulièrement revu les visages ensanglantés des tributs que j'avais ... dont j'avais ôté la vie. Ces derniers s'étaient faits un malin plaisir à me pourrir la vie et à me faire perdre la tête. Et cette petite voix dans ma tête, cette petite voix qui avait fait son apparition lors des Jeux et qui ne m’avait plus quittée depuis, me poussant à devenir une nouvelle personne, cette petite voix s’était tue. Je parvenais à réfléchir sans que Kirsen, Zoé, ou ce tribut du six m’apparaissent. J’étais … j’étais saine d’esprit. Pour la première fois depuis longtemps, aucun signe de ma défaillance ne m’avait envahi. J’étais… J’étais bien. Heureuse. Rassurée. Sereine. Une nouvelle personne. Ce n’était pas des hallucinations. Si cela avait été le cas, Reed aurait probablement réagi de la même manière que les autres compagnons de mon esprit. Il m’aurait confrontée à la Alexiane des Jeux, aurait tenté de la raviver, de la faire revenir, de prendre le contrôle. Il aurait tenté de me détruire, de détruire celle qui était parvenue à se reconstruire. Mais il n’avait pas agi ainsi. Il était là. Il était différent, mais c’était toujours la même personne. Il était réel. Il était vivant. Ses lèvres qui touchèrent les miennes, ce baiser qui provoqua en moi des sensations qui m’étaient inconnus, ces frissons qui parcoururent mon corps tout entier, mon cœur qui s’accéléra anormalement, ce sourire de surprise figé sur mes lèvres, l’envie de toucher ses lèvres des miennes encore une fois, tout cela m’indiquait que je ne rêvais pas. Que ce baiser, cette rencontre, tout était vrai, et n’était pas le fruit de mon imagination.

Je savais bien que ma demande était irréaliste et stupide, mais je n’avais pas réfléchi avant de parler. « C’est impossible, Alex… Et tu le sais. » J’hochai la tête, serrant les lèvres pour retenir les quelques larmes qui menaçaient de couler le long de mes joues. Oui, je le savais. Je le savais mieux que personne, et dès que j’avais évoqué l’hypothèse qu’il revienne au district onze près de moi, je n’y croyais pas moi-même. C’était impossible, et totalement stupide de me part de lui demander une chose pareille. J’avais assisté à la colère du Capitole lors de l’annonce du treize précisant que des tributs avaient été sauvés. J’avais été aux premières loges lorsque le gouvernement avait décidé de contre-attaquer. J’étais partagée dans cette guerre, et je ne savais quel camp choisir. Ma demande avait été purement égoïste, j’en prenais conscience trop tard. J’avais besoin de lui auprès de moi pour enfin être heureuse, mais ce serait impossible. Impossible pour lui de venir au district onze sans être tué. Et il comptait plus que quiconque, je ne voulais pas le perdre une deuxième fois. Je n’étais pas en mesure de le supporter. Le savoir au district treize était insupportable car il était loin de moi. Mais il était en sécurité. Il vivait. C’était tout ce qui m’importait. Mais s’il n’était pas en mesure de me suivre, le contraire était possible. Je retrouvais un semblant d’espoir. Le district treize. J’en avais rêvé. Je n’aurai aucun souci à m’acclimater là-bas, tant que Reed serait à mes côtés. C’était notre chance. Notre chance d’être enfin ensemble. « Et tu ne peux pas rester avec moi non plus. Tu as gagné les jeux, tu n’es plus la petite inconnue du district onze. Au moins pour toute cette année… » Cela me tuait d'admettre qu'il avait raison. Quelques mois s'étaient écoulés depuis ma victoire aux Jeux. Il ne me restait plus que six mois, tout au plus, à supporter une telle pression. Après cela, je serais libre. Libre de le rejoindre. Libre d'être enfin avec lui. « Après. Après cette année. Après tout ça. Je pourrais venir ici. » murmurai-je. J'avais baissé la tête sous le poids de mes espoirs. Je me raccrochai à n'importe quoi. Ce n'était pas possible que nous soyons réunis au onze, ni au treize, du moins pas pour l'instant. Mais un jour. Un jour ce serait possible. Je me faisais probablement trop d'espoir, j'en avais conscience, mais je ne pouvais pas faire autrement. Pourtant, le Capitole n'allait pas m'oublier sous prétexte qu'une nouvelle édition des Jeux se déroulait. Si des rebelles parvenaient à se défaire du Capitole pour rejoindre la Rébellion, si des tributs avaient survécus, si le Capitole n'avait pas encore cherché à leur nuire, alors il était possible que je mène la vie dont je rêvais aux côtés de Reed. « Mais... Je voulais te dire quelque chose avant tout. » Je relevai la tête, plongeant mon regard dans le sien, pendue à ses lèvres. « Je... J'ai toujours voulu te le dire en fait, mais je n'en ai jamais eu le courage... » Son regard ne laissait pas présager une mauvaise nouvelle, et pourtant, je m'attendais au pire. Je m'y étais habituée ces derniers mois. Chaque fois que l'on s'adressait à moi, cela n'inaugurait rien de bon. « Je t'aime. Je t'aime plus que tout au monde Alexiane, et tu es ma seule raison de vivre. Ces années loin de toi ont été un véritable enfer, et je ne veux plus jamais te quitter. Je mourrais pour toi, Alex. » Mon coeur se mit à battre excessivement vite. Des larmes embrumèrent mes yeux, des larmes de joie cette fois-ci. Je n'aurai jamais plus être plus heureuse qu'à cet instant précis. Mon corps tout entier se mit à brûler sous le poids de ces mots. Un sourire illumina mon visage, sourire que je ne pouvais pas quitter. C'était tout ce dont j'avais besoin. J'avais besoin de Reed. J'avais besoin de lui pour évacuer mes démons, pour tenter de refaire ma vie après les Jeux. C'était le seul capable de m'apaiser. « Reed... » balbutiai-je, mon sourire ne quittant pas mes lèvres. Oui, je l'aimais. Je l'aimais depuis des années. Au début de mon adolescence, je m'étais rendue compte que mes sentiments envers lui n'étaient pas qu'amicaux. J'avais toujours été timide, et c'était la raison pour laquelle je n'avais jamais osé lui en parler. Et j'avais cette peur constante du rejet. Notre amitié était si fusionnelle que j'avais toujours eu peur de la gâcher. Car, au fond de moi, je m'étais persuadée que ces sentiments n'étaient pas réciproques. À tort. « Je n'ai jamais cessé de penser à toi. Tu m'as tellement manqué. C'est ... c'est réciproque, Reed. Je ... Je t'aime aussi. » C'était dit, j'avais enfin osé, et je me sentais incroyablement bien. Je ne m'étais jamais sentie aussi légère, aussi insouciante depuis des années. Je passais mes mains autour de son cou pour rapprocher son corps du mien et l'embrasser une nouvelle fois. J'avais l'impression de me réveiller après un cauchemar qui aurait duré trop longtemps. J'avais assisté à sa mort en direct, une partie de moi s'en était allée en même temps que Reed, mon nom avait été tiré lors de la moisson, je m'étais battue contre des jeunes de mon âge, j'en avais tué, j'étais devenue le pantin de nos dirigeants, ma santé mentale avait déraillé, j'avais des tendances autodestructrices. Mais je me réveillais de cet affreux cauchemar. Je me réveillais, et j'entamais une nouvelle ère, quelque chose qui m'était inconnu. Le bonheur.

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